Discours 2005-2013 7608

AUX PARTICIPANTS AU VI SYMPOSIUM EUROPÉEN DES PROFESSEURS UNIVERSITAIRES Salle Clémentine Samedi 7 juin 2008

7608


Monsieur le cardinal,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce
Chers professeurs,

C'est pour moi un motif de grande joie de vous rencontrer à l'occasion du VI Symposium européen des professeurs universitaires sur le thème: "Elargir les horizons de la rationalité. Perspectives pour la philosophie", promu par des professeurs des universités de Rome et organisé par le bureau pour la pastorale universitaire du vicariat de Rome en collaboration avec les institutions régionales, provinciales et de la mairie de Rome. Je remercie Monsieur le cardinal Camillo Ruini et M. le Professeur Cesare Mirabelli, qui se sont faits les interprètes de vos sentiments, et j'adresse à toutes les personnes présentes ma cordiale bienvenue.

Dans la continuité de la rencontre européenne des professeurs universitaires de l'année dernière, votre symposium aborde un sujet d'une grande importance académique et culturelle. Je souhaite exprimer ma reconnaissance au comité organisateur pour ce choix qui nous permet, entre autre, de célébrer le dixième anniversaire de la publication de la Lettre encyclique Fides et ratio de mon bien-aimé prédécesseur, le Pape Jean-Paul II. A cette occasion déjà, cinquante professeurs de philosophie des universités de Rome, publiques et pontificales, manifestèrent leur reconnaissance au Pape par une déclaration dans laquelle était répétée l'urgence de la relance des études de philosophie dans les universités et dans les écoles. Partageant cette préoccupation et encourageant la collaboration fructueuse entre les professeurs de différentes universités, romaines et européennes, je souhaite adresser aux professeurs de philosophie une invitation particulière à poursuivre avec confiance la recherche philosophique en investissant leurs énergies intellectuelles et en impliquant les nouvelles générations dans cette tâche.

Les événements qui se sont succédé au cours des dix années qui ont suivi la publication de l'Encyclique ont fortement mis en évidence le scénario historique et culturel dans lequel la recherche philosophique est appelée à avancer. En effet, la crise de la modernité n'est pas synonyme de déclin de la philosophie; la philosophie doit même s'engager dans un nouvel itinéraire de recherche pour comprendre la vraie nature de cette crise (cf. Discours aux participants à la rencontre européenne des professeurs d'université du 23 juin 2007) et identifier des perspectives nouvelles vers lesquelles s'orienter. La modernité, si elle est bien comprise, met à jour une "question anthropologique" qui se présente de manière beaucoup plus complexe et articulé que cela n'apparaissait dans les réflexions philosophiques des siècles derniers, surtout en Europe. Sans réduire les tentatives faites, il reste encore beaucoup à chercher et à comprendre. La modernité n'est pas un simple phénomène culturel, daté historiquement; elle implique en réalité une nouvelle conceptualité, une compréhension plus exacte de la nature de l'homme. Il n'est pas difficile de tirer des écrits de penseurs contemporains remarquables une réflexion honnête sur les difficultés qui s'opposent à la résolution de cette crise prolongée. Le crédit que certains auteurs accordent à certaines religions et, en particulier, au christianisme, est un signe évident du désir sincère de faire sortir la réflexion philosophique de son autosuffisance.

Depuis le début de mon pontificat, j'ai écouté avec attention les demandes qui m'arrivent d'hommes et de femmes de notre époque et, à la lumière de ces attentes, j'ai voulu offrir une proposition de recherche qui, me semble-t-il, peut susciter de l'intérêt pour la relance de la philosophie et de son rôle irremplaçable au sein du monde académique et culturel. Vous en avez fait un objet de réflexion de votre symposium: c'est la proposition d'"élargir les horizons de la rationalité". Cela me permet de m'arrêter sur celle-ci avec vous, entre amis, qui désirent poursuivre un itinéraire de recherche commun. Je voudrais partir d'un profonde conviction, que j'ai souvent exprimée: "La foi chrétienne a fait un choix net: contre les dieux de la religion pour le Dieu des philosophes, ce qui revient à dire contre le mythe de la seule tradition pour la vérité de l'être" (J. Ratzinger, Introduction au christianisme, chap. 3). Cette affirmation, qui reflète le parcours du christianisme depuis ses premières lueurs, se révèle pleinement actuel dans le contexte historique et culturel que nous vivons. Ce n'est, en effet, qu'à partir de cette prémisse, qui est historique et théologique dans le même temps, qu'il est possible de répondre aux nouvelles attentes de la réflexion philosophique. Le risque que la religion, y compris la religion chrétienne, soit instrumentalisée comme phénomène subreptice est très présent, même aujourd'hui.

Mais le christianisme, comme je l'ai rappelé dans l'Encyclique Spe salvi n'est pas seulement un message informatif, mais un message performatif (cf. n. 2). Cela signifie que depuis toujours la foi chrétienne ne peut pas être renfermée dans le monde abstrait des théories, mais doit s'inscrire dans une expérience historique concrète qui atteigne l'homme dans la vérité la plus profonde de son existence. Cette expérience conditionnée par les nouvelles situations culturelles et idéologiques, est le lieu que la recherche théologique doit analyser et sur lequel il est urgent de nouer un dialogue fécond avec la philosophie. La compréhension du christianisme comme une transformation réelle de l'existence de l'homme, si d'un côté, elle pousse la réflexion philosophique à une nouvelle approche avec la religion, de l'autre, elle l'encourage à ne jamais perdre la confiance de pouvoir connaître la réalité. La proposition d'"élargir les horizons de la rationalité" ne doit donc pas simplement être envisagée comme nouvelle orientation de la pensée théologique et philosophique, mais doit être entendue comme la requête d'une nouvelle ouverture à l'égard de la réalité à laquelle la personne humaine dans son uni-totalité est appelée, en dépassant les anciens préjugés et les simplifications, pour s'ouvrir ainsi également la route vers une véritable compréhension de la modernité. Le désir d'une plénitude d'humanité ne peut pas être déçu: il attend des réponses adaptées. La foi chrétienne est appelée à prendre en charge cette urgence historique, en impliquant tous les hommes de bonne volonté dans une semblable entreprise. Le nouveau dialogue entre foi et raison, requis aujourd'hui, ne peut pas avoir lieu dans les termes et de la manière dont il a eu lieu par le passé. S'il ne veut pas se réduire à un exercice intellectuel stérile, il doit partir de la situation concrète de l'homme, et il doit développer sur celle-ci une réflexion qui en recueille la vérité ontologique et métaphysique.

Chers amis, vous avez devant vous un chemin très exigeant. Il est tout d'abord nécessaire de promouvoir des centres universitaires de haut niveau, où la philosophie puisse dialoguer avec les autres disciplines, en particulier avec la théologie en favorisant de nouvelles synthèses culturelles adaptées pour orienter le chemin de la société. La dimension européenne de votre réunion à Rome, - vous provenez en effet de 26 pays - peut favoriser une confrontation et un échange assurément fructueux. Je suis certain que les institutions académiques catholiques seront disponibles pour la réalisation de véritables laboratoires culturels. Je souhaite également vous inviter à encourager les jeunes à s'engager dans les études philosophiques, en favorisant des initiatives d'orientation opportunes. Je suis assuré que les nouvelles générations, avec leur enthousiasme, sauront répondre avec générosité aux attentes de l'Eglise et de la société.

Dans quelques jours, j'aurai la joie d'inaugurer l'Année paulinienne, durant laquelle nous célébrerons l'Apôtre des Nations: je souhaite que cette singulière initiative constitue pour vous tous une occasion propice pour redécouvrir, sur les traces du grand Apôtre, la fécondité historique de l'Evangile et ses extraordinaires potentialités également pour la culture contemporaine. Avec ce souhait, je vous donne à tous ma Bénédiction.


À LA COMMUNAUTÉ DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE ECCLÉSIASTIQUE Salles des Papes Lundi 9 juin 2008

9608

Vénéré frère,
Chers prêtres de l'Académie pontificale ecclésiastique,

Je suis heureux de vous accueillir et je souhaite à chacun de vous une cordiale bienvenue. Je salue tout d'abord votre Président, Mgr Beniamino Stella, et je le remercie des sentiments dévoués qu'il a manifestés au nom de tous. Je salue ses collaborateurs et, avec une affection spéciale, je vous salue, chers élèves. Notre rencontre a lieu en ce mois de juin, où est particulièrement vivante dans le peuple chrétien la dévotion à l'égard du Sacré Coeur de Jésus, source intarissable à laquelle puiser l'amour et la miséricorde qui doivent être témoignés et diffusés parmi tous les membres du Peuple de Dieu. C'est tout d'abord nous, les prêtres, qui devons nous abreuver à cette source pour pouvoir transmettre aux autres la tendresse divine, dans l'accomplissement des divers ministères que la Providence nous confie.

Chers prêtres, que chacun de vous grandisse toujours davantage dans cette connaissance de l'amour divin: ce n'est qu'ainsi que vous pourrez mener à bien, avec une fidélité sans compromis, la mission à laquelle vous vous préparez au cours de ces années d'étude. Le ministère apostolique et diplomatique au service du Saint-Siège, que vous accomplirez là où vous serez envoyés, requiert des compétences que l'on ne peut pas improviser: tirez donc profit de ce temps de votre formation pour être ensuite en mesure d'affronter chaque situation de manière appropriée. Dans votre travail quotidien, vous entrerez en contact avec des réalités ecclésiales qui nécessitent d'être comprises et soutenues; vous vivrez souvent loin de votre terre d'origine dans des pays que vous apprendrez à connaître et à aimer; vous devrez approcher le monde de la diplomatie bilatérale et multilatérale, et être prêts à offrir non seulement la contribution de votre expérience diplomatique, mais également et surtout, votre témoignage sacerdotal. C'est pourquoi, outre la préparation juridique, théologique et diplomatique nécessaire et qui est due, ce qui compte le plus est que votre vie et votre activité soient imprégnées par un amour fidèle au Christ et à l'Eglise, suscitant en vous une attention pastorale accueillante envers tous.

Pour accomplir fidèlement cette tâche, cherchez dès à présent à "vivre dans la foi du Fils de Dieu" (
Ga 2,20), c'est-à-dire que vous devez vous efforcer d'être des pasteurs selon le coeur du Christ, qui entretiennent avec Lui un dialogue quotidien et intime. Le secret de l'authentique succès du ministère de chaque prêtre est l'unité avec Jésus. Quel que soit le travail que vous accomplirez dans l'Eglise, souciez-vous d'être toujours ses amis véritables, des amis fidèles qui l'ont rencontré et qui ont appris à l'aimer au-dessus de toute autre chose. La communion avec Lui, le divin Maître de nos âmes, vous assurera la sérénité et la paix également lors des moments les plus complexes et difficiles.

Plongée dans le tourbillon d'une activité frénétique, l'humanité court souvent le risque de perdre le sens de l'existence, alors qu'un certaine culture contemporaine met en doute chaque valeur absolue, et même la possibilité de connaître la vérité et le bien. C'est pourquoi il y a besoin de témoigner de la présence de Dieu, d'un Dieu qui comprend l'homme et qui sache parler à son coeur. Votre tâche sera précisément celle de proclamer à travers votre façon de vivre, avant même qu'à travers vos paroles, l'annonce joyeuse et réconfortante de l'Evangile de l'amour dans des milieux parfois très éloignés de l'expérience chrétienne. Soyez donc chaque jour des auditeurs dociles de la Parole de Dieu, vivez en celle-ci et de celle-ci, de manière à la rendre présente dans votre activité sacerdotale. Annoncez la Vérité qui est le Christ. Que la prière, la méditation et l'écoute de la Parole de Dieu soient votre pain quotidien. Si la communion avec Jésus grandit en vous, si vous vivez de Lui et pas seulement pour Lui, vous ferez rayonner son amour et sa joie autour de vous.

A côté de l'écoute quotidienne de la Parole de Dieu, que la célébration de l'Eucharistie soit le coeur et le centre de chacune de vos journées et de tout votre ministère. Le prêtre, comme chaque baptisé, vit de la communion eucharistique avec le Seigneur. On ne peut pas s'approcher chaque jour du Seigneur, prononcer les terribles et merveilleuses paroles: "Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang", on ne peut pas prendre entre les mains le Corps et le Sang du Seigneur, sans se laisser saisir par Lui, sans se laisser conquérir par son pouvoir d'attraction, sans permettre que son amour infini nous transforme intérieurement. Que l'Eucharistie devienne pour vous une école de vie, dans laquelle le sacrifice de Jésus sur la Croix vous enseigne à faire de vous-mêmes un don total à vos frères. Le représentant pontifical, dans le déroulement de sa mission, est appelé à offrir ce témoignage d'accueil envers le prochain, fruit d'une union constante avec le Christ.

Chers prêtres de l'Académie ecclésiastique, je vous remercie à nouveau de votre visite, qui me permet de souligner l'importance du rôle et de la fonction des Nonces apostoliques, en m'offrant dans le même temps l'occasion de remercier tous ceux qui travaillent dans les Nonciatures et dans le service diplomatique du Saint-Siège. J'adresse un salut particulier et mes voeux à ceux qui, parmi vous, s'apprêtent à quitter l'Académie pour assumer leur première charge: que le Seigneur vous soutienne et vous accompagne par sa grâce. Chers frères, je vous confie tous à la protection de la Très Sainte Mère de Dieu, modèle et réconfort pour ceux qui tendent à la sainteté et se consacrent à la cause du Royaume. Que veillent sur vous le Patron de l'Académie ecclésiastique, saint Antoine Abbé, saint Pierre et saint Paul, dont nous nous apprêtons à célébrer une année jubilaire à l'occasion du bimillénaire de sa naissance. Que vous accompagne également toujours ma prière et ma Bénédiction, que je donne de tout coeur à chacun de vous, aux soeurs, au personnel de l'Académie et à tous vos proches.

OUVERTURE DU CONGRÈS ECCLÉSIAL DU DIOCÈSE DE ROME Basilique de Saint-Jean-de-Latran Lundi 9 juin 2008

9618

Chers frères et soeurs,

J'ai la joie pour la quatrième fois d'être avec vous à l'occasion du Congrès qui réunit tous les ans les nombreuses énergies vivantes du diocèse de Rome, pour donner une continuité et indiquer des buts partagés à notre pastorale. J'adresse un salut affectueux et cordial à chacun d'entre vous, évêques, prêtres, diacres, religieux et religieuses, personnes consacrées, laïcs des communautés paroissiales, des associations et des mouvements ecclésiaux, familles, jeunes, personnes engagées à divers titres dans l'action de formation et d'éducation. Je remercie de tout coeur le cardinal-vicaire pour les paroles qu'il m'a adressées en votre nom à tous.

Après avoir dédié pendant trois ans une attention spéciale à la famille, nous avons, depuis deux ans déjà, placé au centre le thème de l'éducation des nouvelles générations. C'est un thème qui implique avant tout les familles, mais qui concerne aussi de manière très directe l'Eglise, l'école et toute la société. Nous cherchons ainsi à répondre à cette "urgence éducative" qui représente pour tous un grand défi inéluctable. L'objectif que nous nous sommes proposés pour la prochaine année pastorale, et sur lequel nous réfléchirons au cours de ce Congrès, fait encore référence à l'éducation, dans l'optique de l'espérance théologale, qui se nourrit de la foi et de la confiance dans le Dieu qui s'est révélé en Jésus Christ comme le véritable ami de l'homme. "Jésus est ressuscité: éduquer à l'espérance dans la prière, dans l'action, dans la souffrance" sera donc le thème de notre soirée. Jésus ressuscité des morts est vraiment le fondement indéfectible sur lequel s'appuie notre foi et notre espérance. Il l'est depuis le début, depuis les apôtres, qui ont été les témoins directs de sa résurrection et l'ont annoncée au monde au prix de leur vie. Il l'est aujourd'hui et le sera toujours. Comme l'écrit l'apôtre Paul dans le chapitre XV de la première Lettre aux Corinthiens, "si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi" (v. 14), si "c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes" (v. 19). Je vous répète ce que j'ai dit, le 19 octobre 2006, au Congrès ecclésial de Vérone: "La résurrection du Christ est un fait qui a eu lieu dans l'histoire, dont les apôtres ont été les témoins et certainement pas les créateurs. Dans le même temps celle-ci n'est pas du tout un simple retour à notre vie terrestre; elle est en revanche le plus grand "changement" jamais survenu, le "saut" décisif vers une dimension de vie profondément nouvelle, l'entrée dans un ordre complètement différent, qui concerne tout d'abord Jésus de Nazareth, mais avec Lui, nous aussi, toute la famille humaine, l'histoire et l'univers tout entier".

Dans la lumière de Jésus ressuscité d'entre les morts, nous pouvons donc comprendre les vraies dimensions de la foi chrétienne, comme "une espérance qui transforme et soutient notre vie" (Encyclique Spe salvi ), en nous libérant de ces équivoques et de ces fausses alternatives qui, au cours des siècles, ont réduit et affaibli le souffle de notre espérance. Concrètement, l'espérance de celui qui croit dans le Dieu qui a ressuscité Jésus d'entre les morts s'avance totalement vers ce bonheur et cette joie pleine et totale que nous appelons vie éternelle, mais justement pour cela investit, anime et transforme notre existence quotidienne terrestre, donne une orientation et une signification non éphémère à nos petites espérances comme aux efforts que nous accomplissons pour changer et rendre moins injuste le monde dans lequel nous vivons. De la même manière, l'espérance chrétienne concerne certes d'une manière personnelle chacun d'entre nous, le salut éternel de notre moi et sa vie dans ce monde, mais elle est également une espérance communautaire, une espérance pour l'Eglise et pour toute la famille humaine, elle est donc "toujours essentiellement aussi espérance pour les autres; c'est seulement ainsi qu'elle est vraiment espérance pour moi" (ibid., n. 48).

Dans la société et dans la culture d'aujourd'hui, et donc aussi dans notre bien-aimée ville de Rome, il n'est pas facile de vivre sous le signe de l'espérance chrétienne. D'une part, en effet, prédominent des attitudes de défiance, de déception et de résignation, qui contredisent non seulement la "grande espérance" de la foi, mais également ces "petites espérances" qui nous confortent normalement dans l'effort d'atteindre les objectifs de la vie quotidienne. La sensation que les meilleures années sont derrière nous et qu'un destin de précarité et d'incertitudes attend les nouvelles générations se diffuse ainsi en Italie comme en Europe. D'autre part, les attentes de grandes nouveautés et d'améliorations se concentrent sur les sciences et les technologies, et donc sur les forces et les découvertes de l'homme, comme si la résolution des problèmes ne pouvait provenir que d'elles. Il serait insensé de nier ou de minimiser l'énorme contribution des sciences et des technologies à la transformation du monde et de nos conditions concrètes de vie, mais ce serait aussi se leurrer que d'ignorer que leurs progrès mettent entre les mains de l'homme de vertigineuses possibilités de mal et que, dans tous les cas, ce ne sont pas les sciences et les technologies qui peuvent donner un sens à notre vie et nous enseigner à distinguer le bien du mal. C'est pourquoi, comme je l'ai écrit dans Spe salvi, ce n'est pas la science mais l'amour qui rachète l'homme et cela vaut dans le cadre terrestre et de ce monde (n. 26).

Nous nous rapprochons ainsi de la raison la plus profonde et décisive de la faiblesse de l'espérance dans le monde dans lequel nous vivons. Cette raison n'est finalement pas différente de celle indiquée par l'apôtre Paul aux chrétiens d'Ephèse, quand il leur rappelait que, avant de rencontrer le Christ, ils n'avaient "ni espérance ni Dieu en ce monde" (
Ep 2,12). Notre civilisation et notre culture, qui ont pourtant rencontré le Christ depuis deux mille ans désormais et seraient notamment ici, à Rome, méconnaissables sans sa présence, tendent cependant trop souvent à mettre Dieu entre parenthèses, à organiser la vie personnelle et sociale sans Lui, et même à considérer qu'on ne peut rien connaître de Dieu, ou aller jusqu'à nier son existence. Mais quand Dieu est laissé de côté, aucune des choses qui nous soutiennent ne peuvent trouver de place stable, toutes nos grandes et petites espérances reposent sur le vide. Pour "éduquer à l'espérance", comme nous nous le proposons dans ce Congrès et pour la prochaine année pastorale, il est avant tout nécessaire d'ouvrir à Dieu notre coeur, notre intelligence et toute notre vie, pour être ainsi, au milieu de nos frères, ses témoins crédibles.

Lors de nos précédents congrès diocésains, nous avons déjà réfléchi sur les causes de l'urgence éducative actuelle et sur les propositions qui peuvent servir à la dépasser. Ces derniers mois, à travers ma lettre sur le devoir urgent de l'éducation, nous avons également tenté d'impliquer toute la ville, en particulier les familles et les écoles, dans cette entreprise commune. Il n'est donc pas nécessaire de revenir maintenant sur ces aspects. Voyons plutôt comment nous éduquer de manière concrète à l'espérance, en concentrant notre attention sur certains "lieux" de son apprentissage pratique et d'exercice effectif, que j'ai déjà identifiés dans Spe salvi. Parmi ces lieux, on trouve avant tout la prière, avec laquelle nous nous ouvrons et nous nous adressons à Celui qui est l'origine et le fondement de notre espérance. La personne qui prie n'est jamais totalement seule parce que Dieu est le seul qui, dans toutes les situations et au milieu de n'importe quelle épreuve, est toujours en mesure de l'écouter et de l'aider. A travers la persévérance dans la prière le Seigneur élargit notre désir et ouvre notre âme, en nous rendant davantage capables de l'accueillir en nous. La juste manière de prier est cependant un processus de purification intérieure. Nous devons nous exposer au regard de Dieu, à Dieu lui-même et c'est ainsi que, dans la lumière du visage de Dieu, nos mensonges et nos hypocrisies disparaissent. Notre exposition dans la prière au visage de Dieu est réellement une purification qui nous renouvelle, nous libère et nous ouvre non seulement à Dieu, mais également à nos frères. C'est donc le contraire d'une fuite de nos responsabilités envers le prochain. Au contraire, à travers la prière nous apprenons à garder le monde ouvert à Dieu et à devenir des ministres de l'espérance pour les autres. Parce qu'en parlant avec Dieu, nous voyons toute la communauté de l'Eglise, communauté humaine, tous nos frères, et nous apprenons ainsi notre responsabilité envers les autres et également l'espérance que Dieu nous aide sur notre chemin. Eduquer à la prière, apprendre "l'art de la prière" des lèvres du Maître divin, comme les premiers disciples qui lui demandaient "Seigneur, apprends-nous à prier!" (Lc 11,1), est donc un devoir essentiel. En apprenant la prière, nous apprenons à vivre et nous devons toujours prier mieux pour vivre mieux avec l'Eglise et avec le Seigneur en chemin. Comme nous le rappelait le bien-aimé serviteur de Dieu Jean-Paul II dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, "nos communautés chrétiennes doivent devenir d'authentiques "écoles" de prière, où la rencontre avec le Christ ne s'exprime pas seulement en demande d'aide, mais aussi en action de grâce, louange, adoration, contemplation, écoute, affection ardente, jusqu'à une vraie "folie" du coeur" (n. 33): c'est ainsi que grandira en nous l'espérance chrétienne. Et avec l'espérance grandira notre amour pour Dieu et pour le prochain.

Dans l'Encyclique Spe salvi j'ai écrit: "Tout agir sérieux et droit de l'homme est espérance en acte" (n. 35). En tant que disciples de Jésus, nous participons avec joie à l'effort pour rendre le visage de notre ville plus beau, plus humain et plus fraternel, pour revigorer son espérance et la joie d'une appartenance commune. Chers frères et soeurs, c'est justement la conscience intense et diffuse des maux et des problèmes que Rome porte en elle qui réveille la volonté d'un tel effort commun: il est de notre devoir d'y apporter notre contribution spécifique, à commencer par cette articulation que sont l'éducation et la formation de la personne, mais également en faisant face avec un esprit constructif aux nombreux autres problèmes concrets qui rendent souvent difficile la vie des habitants dans cette ville. Nous essaierons, en particulier, de promouvoir une culture et une organisation sociale plus favorable à la famille et à l'accueil de la vie, ainsi que la valorisation des personnes âgées, si nombreuses dans la population de Rome. Nous travaillerons à donner une réponse à ces besoins fondamentaux que sont le travail et le logement, surtout pour les jeunes. Nous partagerons l'engagement pour rendre notre ville plus sûre et "vivable", mais nous agirons pour qu'elle le soit pour tous, en particulier pour les plus pauvres, et pour que l'immigré qui vient parmi nous avec l'intention de trouver un espace de vie dans le respect de nos lois ne soit pas exclu.

Je n'ai pas besoin de rentrer de manière plus concrète dans ces problématiques, que vous connaissez bien, parce que vous les vivez au quotidien. Je souhaite plutôt souligner cette attitude et ce style avec lesquels celui qui place avant tout son espérance en Dieu travaille et s'engage. C'est en premier lieu une attitude d'humilité, qui ne prétend pas toujours réussir, ou être en mesure de résoudre tous les problèmes avec ses propres forces. Mais c'est également, et pour la même raison, une attitude de grande confiance, de ténacité et de courage: le croyant sait en effet que, malgré toutes les difficultés et les échecs, sa vie, son travail et l'histoire dans son ensemble sont protégés par le pouvoir indestructible de l'amour de Dieu; qu'ils ne sont jamais pour cela sans fruit et vides de sens. Dans cette perspective, nous pouvons comprendre plus facilement que l'espérance chrétienne vit également dans la souffrance, et même, que c'est justement la souffrance qui éduque et fortifie de manière particulière notre espérance. Nous devons certainement "faire tout ce qui est possible pour atténuer la souffrance: empêcher, dans la mesure où cela est possible, la souffrance des innocents; calmer les douleurs; aider à surmonter les souffrances psychiques" (Spe salvi ) et de grands progrès ont été effectivement réalisés, en particulier dans la lutte contre la douleur physique. Nous ne pouvons cependant éliminer complètement la souffrance du monde, parce qu'il n'est pas en notre pouvoir d'en tarir les sources: la finitude de notre être et le pouvoir du mal et de la faute. De fait, la souffrance des innocents ainsi que les malaises psychiques tendent malheureusement à s'accroître dans le monde. En réalité, l'expérience humaine d'aujourd'hui et de toujours, en particulier l'expérience des saints et des martyrs, confirme la grande vérité chrétienne que ce n'est pas la fuite face à la douleur qui guérit l'homme, mais la capacité à accepter ses souffrances et de grandir en elles, en y trouvant un sens à travers l'union au Christ. C'est dans notre rapport avec la souffrance et avec les personnes souffrantes que se détermine la mesure de notre humanité, pour chacun de nous comme pour la société dans laquelle nous vivons. C'est à la foi chrétienne que revient le mérite historique d'avoir suscité en l'homme, d'une manière nouvelle et à une profondeur nouvelle, la capacité de partager intérieurement la souffrance même de l'autre, qui n'est ainsi plus seul dans sa souffrance, et également de souffrir par amour du bien, de la vérité et de la justice: tout cela est bien au delà de nos forces, mais devient possible à partir du compatir de Dieu par amour de l'homme dans la passion du Christ.

Chers frères et soeurs, éduquons-nous chaque jour à l'espérance qui fait grandir dans la souffrance. Nous sommes appelés à le faire en premier lieu quand nous sommes personnellement touchés par une maladie grave ou par quelque autre dure épreuve. Mais nous grandirons également dans l'espérance à travers l'aide concrète et la proximité quotidienne à la souffrance des personnes qui nous sont proches ainsi que de notre famille comme de toute autre personne qui est notre prochain, parce que nous l'abordons dans une attitude d'amour. Et encore, nous apprenons à offrir à Dieu riche de miséricorde les petites peines de l'existence quotidienne, en les insérant humblement dans le grand "compatir" de Jésus, dans ce trésor de compassion dont a besoin le genre humain. L'espérance des croyants dans le Christ ne peut, de toutes façons, s'arrêter à ce monde-ci, mais est intrinsèquement orienté vers la communion entière et éternelle avec le Seigneur. C'est pour cela qu'à la fin de mon Encyclique je me suis arrêté sur le Jugement de Dieu comme lieu d'apprentissage et d'exercice de l'espérance. J'ai ainsi tenté, en quelque sorte, de rendre de nouveau familier et compréhensible à l'humanité et à la culture de notre époque le salut qui nous est promis dans le monde au delà de la mort, même si nous ne pouvons pas avoir ici-bas de véritable et propre expérience de ce monde. Pour rendre ses vraies dimensions et sa motivation décisive à l'éducation à l'espérance, nous tous, à commencer par les prêtres et les catéchistes, devons remettre au centre de la proposition de la foi cette grande vérité, qui a ses "prémices" en Jésus Christ ressuscité d'entre les morts (cf. 1Co 15,20-23).

690 Chers frères et soeurs, je termine cette réflexion en remerciant chacun d'entre vous pour la générosité et le dévouement avec lequel vous travaillez dans la vigne du Seigneur et je vous demande de garder toujours en vous le grand don de l'espérance chrétienne, de le nourrir et de le renforcer. Je vous le demande d'une manière particulière à vous les jeunes, qui êtes appelés à faire vôtre ce don dans la liberté et dans la responsabilité, pour vivifier à travers lui l'avenir de notre ville bien aimée. Je confie chacun de vous et toute l'Eglise de Rome à la Très Sainte Vierge Marie, Etoile de l'espérance. Ma prière, mon affection et ma Bénédiction vous accompagnent tout au long de ce congrès et de l'année pastorale qui nous attend.


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU BANGLADESH EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Jeudi 12 juin 2008


Chers frères évêques,

Je suis très heureux de vous accueillir, chers évêques du Bangladesh, à l'occasion de votre visite quinquennale sur le tombeau des apôtres Pierre et Paul. Je remercie Mgr Costa des paroles courtoises qu'il m'a adressées en votre nom. Votre amour généreux pour Dieu, votre sollicitude pour le peuple qui est confié à vos soins par le Seigneur Jésus, et le lien d'unité dans l'Esprit Saint sont pour moi une source de profonde joie et d'action de grâce.

L'intégrité personnelle et la sainteté de vie sont des composantes essentielles du témoignage de l'évêque, car "avant d'être un transmetteur de la Parole, l'Evêque doit être un auditeur de la Parole" (cf. Pastores gregis ). Notre expérience chrétienne démontre toujours à nouveau le paradoxe de l'Evangile que la joie et l'accomplissement sont obtenus à travers le don total de soi-même par amour du Christ et de son Royaume (cf. Mt 8,35). Les évêques sont appelés à être patients, doux et réservés, dans l'esprit des béatitudes. De cette manière, ils conduisent les autres à voir toutes les réalités humaines à la lumière du Royaume des Cieux (cf. Mt 5,1-12). Leur témoignage personnel de l'intégrité évangélique est complété et renforcé par les nombreux fruits de grâce que produit l'Esprit chez les fidèles lorsqu'ils tendent à la perfection de la charité (cf. Lumen gentium LG 39). C'est pour cette raison que je me joins à vous pour rendre grâce à Dieu tout-puissant pour la croissance et la ferveur de la communauté catholique au Bangladesh, notamment au milieu des défis quotidiens qu'elle doit affronter. Beaucoup de personnes dans votre peuple souffrent de la pauvreté, de l'isolement ou de discriminations, et ils attendent de vous une direction spirituelle qui les conduira à reconnaître la foi, et à faire l'expérience de manière anticipée qu'ils sont véritablement bénis de Dieu (cf. Lc 6,22).

En tant que successeurs des apôtres, vous êtes appelés d'une manière toute particulière à former le peuple choisi par Dieu, en tirant profit des nombreux dons que Dieu a accordés à sa communauté pour la transmission efficace du dépôt de la foi. A cet égard, j'apprécie vos efforts pour faire en sorte que vos catéchistes laïcs soient en nombre suffisant, bien préparés et qu'ils reçoivent la reconnaissance qui leur est due de la part des fidèles. Je prie pour que leur exemple et leur dévotion poussent d'autres hommes et femmes laïcs à jouer un rôle plus actif dans l'apostolat de l'Eglise. Comme vous l'a appris votre propre expérience pastorale, les catéchistes jouent un rôle essentiel pour préparer les laïcs à recevoir les sacrements. Cela est particulièrement vrai dans le travail toujours plus important de préparation des jeunes hommes et femmes en vue de reconnaître le sacrement du mariage comme un engagement pour une vie d'amour fidèle et comme un chemin vers la sainteté. J'ai souvent évoqué ma préoccupation quant à la difficulté des hommes et des femmes d'aujourd'hui à s'engager pour la vie (cf. Discours aux évêques des Etats-Unis d'Amérique, 16 avril 2008). Il y a une urgence pour tous les chrétiens à devoir réaffirmer la joie d'un don de soi total comme réponse à l'appel radical de l'Evangile.

Un signe clair de cet engagement radical est perceptible dans les nombreuses vocations au sacerdoce et à la vie consacrée que l'Eglise qui est dans votre pays connaît en ce moment. J'encourage vos efforts à offrir à ces candidats une formation adaptée qui portera des fruits abondants. A cet égard, je souhaite également exprimer ma gratitude cordiale pour l'aide généreuse offerte par l'Eglise qui est dans d'autres pays, en particulier la Corée, pour la préparation de vos séminaristes et de vos prêtres.

L'Eglise est catholique: une communauté qui embrasse les peuples de toutes les races et de toutes les langues, et n'est limitée par aucune culture ni système social, économique ou politique particulier (cf. Gaudium et spes GS 42). Elle est au service de toute la famille humaine, en partageant librement ses dons pour le bien-être de tous. Cela lui confère une capacité naturelle à promouvoir l'unité et la paix. Mes chers frères, vous et votre peuple, en tant que promoteurs d'harmonie et de paix, vous avez beaucoup à offrir à la nation. A travers votre amour pour votre pays vous inspirez la tolérance, la modération et la compréhension. En encourageant les personnes qui partagent des valeurs importantes à coopérer pour le bien commun, vous aidez à consolider la stabilité de votre pays et à le protéger pour l'avenir. Ces efforts, même ténus, apportent un réel soutien à la majorité de vos concitoyens qui entretiennent la noble tradition de respect mutuel, de tolérance et d'harmonie sociale. Puissiez-vous ainsi continuer à soutenir et conseiller les laïcs catholiques ainsi que tous ceux qui souhaitent se mettre au service du bien de la société dans les fonctions publiques, les communications sociales, dans l'éducation, les soins médicaux et l'assistance sociale. Puissent-ils toujours se réjouir en sachant que le Christ accepte comme un geste d'amour personnel tout bien qui est fait au plus petit de ses frères (cf. Mt 25,40).

Je connais les dernières initiatives que vous avez prises dans le domaine du dialogue interreligieux, et je vous exhorte à persévérer avec un dévouement patient à cette dimension essentielle de la mission de l'Eglise ad gentes (cf. Ecclesia in Asia ). En effet, beaucoup de bien peut être accompli lorsqu'il est mené dans un esprit de compréhension mutuelle et de collaboration dans la vérité et la liberté. Tous les hommes et toutes les femmes ont l'obligation de rechercher la vérité. Lorsqu'ils la trouvent, ils sont contraints de façonner toute leur vie en accord avec ses exigences (cf. Dignitatis humanae DH 2). Par conséquent, la contribution la plus importante que nous pouvons apporter au dialogue interreligieux est notre connaissance de Jésus de Nazareth, "le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14,6). Le dialogue, fondé sur le respect mutuel et la vérité, ne peut manquer d'avoir une influence positive sur le climat social de votre pays. Pour se consacrer à cette tâche, le clergé et les fidèles laïcs doivent posséder une sérieuse préparation, il faut donc leur offrir une connaissance plus approfondie de leur propre foi et les aider à grandir dans la connaissance de l'islam, de l'hindouisme, du bouddhisme et des autres religions présentes dans votre région.

A la fin de ce mois, nous entamerons la célébration de l'Année paulinienne, qui sera pour toute l'Eglise une invitation renouvelée à annoncer avec un courage infaillible la Bonne Nouvelle de Jésus Christ. Saint Paul n'avait pas honte de prêcher l'Evangile; il y voyait la puissance de Dieu qui sauve (cf. Rm 1,16). Je suis conscient des difficultés de cette mission qui vous est confiée. Comme les premiers chrétiens, vous vivez dans une petite communauté au sein d'une vaste population non chrétienne. Votre présence est le signe que la prédication de l'Evangile, qui a commencé à Jérusalem et en Judée, continue de se diffuser jusqu'aux extrémités de la terre en accord à la destination universelle que le Seigneur à voulue pour elle (cf. Ac Ac 1,8). Mes prières vous accompagnent tandis que vous conduisez vos prêtres, religieux et religieuses, et vos laïcs sur le chemin tracé par tant de missionnaires dévoués, à commencer par saint François-Xavier, qui a porté l'Evangile dans votre pays. L'Eglise que vous représentez "proclame la Bonne Nouvelle avec une estime et un respect affectueux pour ceux qui l'écoutent" (Ecclesia in Asia ). Poursuivez cette tâche avec bonté et simplicité, et avec l'"imagination de la charité " (cf. Pastores gregis ), selon vos talents, vos grâces spécifiques et les moyens à votre disposition. Ayez confiance dans le Seigneur qui ouvre le coeur de ceux qui l'écoutent pour prendre soin de ce qui est annoncé en son nom (cf. Ac Ac 16,14).

Chers frères évêques, je sais que vous trouvez beaucoup de courage et d'inspiration dans les mots du Christ qui vous a envoyés: "Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde" (Mt 28,20). En rentrant dans votre patrie, transmettez mes encouragements dans la prière et mes meilleurs voeux à vos prêtres, aux religieux et aux religieuses, à vos catéchistes et à tout votre peuple bien-aimé. A chacun de vous et à ceux qui sont confiés à vos soins pastoraux, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.

Visite Pastorale à Santa Maria di Leuca et à Brindisi (Pouilles, Italie: 14-15 juin 2008)

RENCONTRE AVEC LE CLERGÉ, LES DIACRES ET LES SÉMINARISTES DANS LA CATHÉDRALE DE BRINDISI Dimanche 15 juin 2008

15608
Discours 2005-2013 7608