Discours 2005-2013 694

694 Ici, dans la région du Salento, comme dans tout le sud de l'Italie, les communautés ecclésiales sont des lieux où les jeunes générations peuvent apprendre l'espérance, non pas comme une utopie, mais comme une confiance tenace dans la force du bien. Le bien l'emporte et, si parfois il peut sembler mis en échec par l'abus et la ruse, il continue en réalité d'oeuvrer dans le silence et dans la discrétion en portant des fruits à long terme. Tel est le renouveau social chrétien, fondé sur la transformation des consciences, sur la formation morale, sur la prière; oui, parce que la prière donne la force de croire et de lutter pour le bien même lorsqu'on serait humainement tenté de se décourager et de reculer. Les initiatives que votre évêque a cité en ouverture - celle des Soeurs Marcellines, celle des Pères Trinitaires - et les autres que vous menez sur le terrain, sont des signes éloquents de ce style typiquement ecclésial de promotion humaine et sociale. Dans le même temps, en saisissant l'occasion de la présence des autorités civiles, je suis heureux de rappeler que la communauté chrétienne ne peut et ne veut jamais remplacer les légitimes et justes compétences des institutions, mais au contraire, les encourager et les soutenir dans leurs devoirs et qu'elle se propose toujours de collaborer avec elles pour le bien de tous, à partir des situations de très grande détresse et de difficulté.

Ma pensée se tourne, enfin, vers la Très Sainte Vierge. De ce sanctuaire de "Santa Maria de finibus terrae" je souhaite me rendre en pèlerinage spirituel dans les différents sanctuaires mariaux du Salento, véritables joyaux sertis dans cette péninsule lancée comme un pont sur la mer. La piété mariale des populations s'est formée sous l'influence admirable de la dévotion basilienne à la Theotokos, une dévotion cultivée ensuite par les fils de saint Benoît, de saint Dominique, de saint François, et exprimée dans les très belles églises et les simples édicules sacrés, qui doivent être entretenus et préservés comme signe du riche héritage religieux et civil de votre peuple. Nous nous adressons donc encore à Toi, Vierge Marie, qui es demeurée courageusement au pied de la croix de ton Fils. Tu es un modèle de foi et d'espérance dans la force de la vérité et du bien. Avec les paroles de l'antique hymne nous t'invoquons: "Brise les chaînes des opprimés, / rends la lumière aux aveugles, / écrase en nous toute trace de mal, / demande pour nous tout le bien". Et en élargissant le regard vers l'horizon où le ciel et la mer se rejoignent, nous voulons te confier les peuples qui sont tournés vers la Méditerranée et ceux du monde entier, en invoquant pour tous le développement et la paix: "Donne-nous des jours de paix, / veille sur notre chemin, / fais que nous voyions ton Fils, / emplis de joie au ciel". Amen.


À S.E. M. ANTOINE ZANGA NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU CAMEROUN PRÈS LE SAINT SIÈGE Lundi 16 juin 2008

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec joie que je vous accueille, Excellence, au moment où vous inaugurez votre mission d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Cameroun près le Saint-Siège, saluant le fait que vous soyez le premier Ambassadeur de votre pays résidant à Rome. Je vous remercie des aimables paroles par lesquelles vous transmettez les souhaits du Président Paul Biya, vous sachant gré, en retour, de lui exprimer mes salutations cordiales et mes voeux les meilleurs pour sa haute mission au service de tous ses compatriotes. Mes voeux s’adressent aussi aux Autorités de l’État et à tous les Camerounais, en particulier aux pasteurs et aux fidèles de l’Église catholique, appelés à être toujours davantage partie prenante de la res publica, avec tous leurs frères, faisant rayonner les valeurs humaines et chrétiennes fondamentales pour la gestion de la vie sociale, pour le développement de la nation et pour le bien-être de tous.

Votre pays, comme de nombreux autres, notamment dans le Continent africain, souffre tout particulièrement de la conjoncture économique actuelle, qui touche de nombreuses familles n’ayant pas le minimum pour survenir à leurs besoins les plus fondamentaux et qui ne favorise pas la croissance nationale. Mais il y a des éléments internes qui peuvent aussi infléchir cette croissance. Toute nation doit rechercher la stabilité économique et sociale, s’attachant sans cesse à s’organiser par ses propres moyens et dans le respect de ses propres institutions ; il lui revient de favoriser les micro-projets qui engagent localement des hommes et des femmes, ainsi que de lutter efficacement contre les trafics illicites et les phénomènes de corruption. J’invite donc tous les Camerounais à avoir une conscience toujours plus aiguisée du bien commun. Il faut aussi souhaiter que la Communauté internationale, par des aides appropriées et bien ciblées, de même que par une politique économique à l’échelle mondiale, puisse contribuer à rompre le cercle vicieux du sous-développement et de la pauvreté extrême ; il convient aussi de prendre en compte les différents phénomènes qui ont une incidence néfaste sur les populations, tels les cataclysmes, le réchauffement climatique, les pandémies, les guerres et le terrorisme. Je ne peux que souhaiter que les Institutions internationales avec lesquelles les Autorités nationales travaillent en vue d’accords ayant pour objectif un allégement ou une annulation de la dette, et une répartition plus équitable des richesses, permettent à votre chère nation de trouver un nouvel élan économique et social, pour le bien de tous ses habitants et pour donner à la jeunesse une espérance nouvelle en un avenir meilleur.

Votre pays est actuellement affronté à une croissance du nombre de réfugiés venant des contrées voisines. Tout en appréciant l’attention portée aux personnes qui doivent laisser leur terre d’origine souvent en raison des conflits armés qui s’y déroulent, je ne peux qu’inviter les nations de la région à répondre toujours plus aux exigences de sécurité et de paix, pour faire face aux différents foyers de violence, dont l’ensemble de la population innocente, et l’Église elle-même, sont malheureusement souvent les victimes. Comment ne pas rappeler le décès tragique de Monseigneur Yves Plumey, du Père jésuite Engelbert Mveng, et plus récemment du Frère clarétain allemand Anton Probst. Un des devoirs fondamentaux des Responsables politiques est sans aucun doute d’offrir à leurs concitoyens une situation sociale pacifiée et la concorde, s’attachant à mettre fin aux tensions et aux mécontentements, qui engendrent régulièrement des conflits, pour faire prévaloir le dialogue et le respect de la légitime diversité culturelle entre les groupes sociaux et ethniques, pour construire et unifier la nation. De même, j’en appelle à toutes les personnes impliquées dans la vente ou dans le trafic des armes, avec des intérêts souvent très lucratifs, à s’interroger sur ce qu’engendrent leurs comportements. Puisse la Communauté internationale s’engager en ce domaine aux côtés des Autorités locales et intervenir aussi, pour qu’advienne chaque jour davantage la paix dans tous les pays.

Je me réjouis de l’attention que portent les Autorités camerounaises à la place de l’Église et à son travail, en particulier dans le domaine scolaire et sanitaire, sachant également que son oeuvre est aussi largement appréciée par la population. Soyez sûr que les communautés ecclésiales locales, les missionnaires et les institutions caritatives catholiques présentes sur le territoire cherchent avant tout le bien et la croissance des personnes, et qu’elles ont le souci de leur santé. Dans cet esprit, l’Église ne manque pas d’être attentive à ce qui concerne les maladies tropicales et la pandémie du Sida, cherchant par tous les moyens dont elle dispose à donner une éducation appropriée sur ces questions. D’autre part, à la suite de l’accord sur la reconnaissance des titres universitaires donnés par l’Université catholique de l’Afrique centrale, signé le 17 août 1995 entre le Saint-Siège et les Autorités de Yaoundé, dont on ne peut que se réjouir, l’éventuelle perspective d’un Accord plus organique entre le Saint-Siège et le Cameroun pourrait favoriser le développement de l’activité ecclésiale pour l’éducation et la santé de tous, avec l’appui et les aides que le Gouvernement pourrait apporter en la matière.

Au terme de notre rencontre, alors que vous inaugurez votre mission, je vous offre, Monsieur l’Ambassadeur, mes voeux les plus fervents pour la noble tâche qui vous attend. Soyez assuré que vous trouverez toujours auprès de la Secrétairerie d’État le soutien et l’accueil attentif dont vous pourrez avoir besoin. Sur vous-même, Excellence, sur vos proches, sur les membres de votre Ambassade, sur les Autorités et sur tous vos compatriotes de la chère Nation camerounaise, j’invoque les Bénédictions du Tout-Puissant.


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU PAKISTAN EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Jeudi 19 juin 2008

Chers frères évêques,

695 Je suis heureux de vous accueillir, évêques du Pakistan, alors que vous accomplissez votre pèlerinage quinquennal sur les tombes des apôtres Pierre et Paul. Reconnaissant à Mgr Saldanha pour ses paroles courtoises, j'adresse mes salutations affectueuses aux prêtres, aux religieux et aux laïcs de vos diocèses, les assurant de mes prières pour leur bien-être. Qu'ils ne se lassent jamais de rendre grâce pour avoir reçu les "premiers fruits" de l'Esprit Saint, qui est toujours avec eux pour les renforcer et pour intercéder en leur nom (cf. Rm 8,23-27).

Les semences de l'Evangile, plantées au XVI siècle par des missionnaires zélés dans votre région, continuent à germer malgré des conditions qui font parfois obstacle à leur capacité de s'enraciner. Votre visite au Siège de Pierre, m'offre l'occasion non seulement de me réjouir à nouveau avec vous pour les fruits de votre travail, mais également d'écouter le compte-rendu des difficultés que vous et votre troupeau devez affronter au nom du Seigneur. A chaque fois que, avec courage, nous portons dans des circonstances indépendantes de notre volonté, le fardeau qui nous a été donné, nous rencontrons Jésus lui-même, qui nous donne une espérance qui dépasse les souffrances du présent car elle nous transforme de l'intérieur (cf. Spe salvi ).

Vos prêtres, unis par un lien spécial avec le Christ, le Bon Pasteur, sont des hérauts de l'espérance chrétienne et proclament que Jésus vit parmi les membres de son peuple pour apaiser leur angoisse et les renforcer dans leurs faiblesses (cf. Directoire pour le ministère et la vie des prêtres, n. 75). Je vous demande d'assurer votre clergé de ma proximité spirituelle, alors qu'il exerce cette tâche. De même que le Seigneur a sans cesse offert aux apôtres des signes de son amour et de sa sollicitude pour eux, vous devez vous prodiguer pour créer un climat d'affection et de confiance avec les membres du clergé, vos principaux et irremplaçables collaborateurs. En se tournant vers vous comme vers des pères et des frères (cf. Pastores gregis ) et en écoutant vos paroles d'encouragement pour leurs initiatives pastorales, ils seront incités à unir leur volonté à la vôtre et à se consacrer plus complètement au bien spirituel du peuple de Dieu (cf. Presbyterorum ordinis PO 14-15).

Le caractère central de l'Eucharistie, que ce soit à travers sa digne célébration ou l'adoration silencieuse du Saint Sacrement, devrait être particulièrement évident dans la vie des prêtres et des évêques. Cela poussera les laïcs à suivre votre exemple et à parvenir à une appréciation particulière de la présence constante du Seigneur parmi eux. En tant que pasteurs, vous êtes les premiers administrateurs des mystères de Dieu et les premiers promoteurs de la vie liturgique de vos Eglises locales (Instruction générale du Missel Romain, n. 22). A cet égard, je suis heureux d'observer les divers programmes que vous avez lancé pour accroître la conscience du changement radical qui devient possible lorsque les chrétiens permettent que toute leur vie prenne une "forme eucharistique" (cf. Sacramentum caritatis, n. 70-83). L'origine et le sommet de la vie de l'Eglise orientent de nouveau de manière radicale la façon chrétienne de penser, de parler et d'agir dans le monde et rend présent le sens salvifique de la mort et de la résurrection du Christ, en renouvelant donc l'histoire et en vivifiant toute la création. La fraction du pain nous rappelle encore une fois que l'absurdité de la violence n'a jamais le dernier mot, car le Christ a vaincu le péché et la mort à travers sa résurrection glorieuse. Le saint sacrifice nous assure que ses blessures sont le remède à nos péchés, sa faiblesse est la force de Dieu et sa mort est notre vie (cf. 1P 2,24 2Co 13,4 2Co 4,10). Je suis certain que la célébration quotidienne de la messe de votre part et de celle de vos prêtres incitera les personnes à rendre constamment grâce et louange à Dieu le Père pour les grâces qu'il nous a accordées dans son Fils, à travers lequel nous avons reçu l'Esprit d'adoption filiale (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 1110).

La spiritualité eucharistique concerne tous les aspects de la vie chrétienne (cf. Sacramentum caritatis, n. 77). La vitalité naissante des mouvements ecclésiaux dans vos diocèses le démontre. Les charismes de ces associations reflètent et répondent aux exigences particulières de notre temps. Exhortez les membres de ces mouvements et tous les fidèles à écouter la Parole de Dieu et à cultiver l'habitude de la prière quotidienne, de manière à ce que votre peuple promeuve une "sequela" authentique et crée des réseaux toujours plus étendus de sollicitude charitable envers son prochain!

Mes chers frères, je m'unis à vous pour rendre grâce à Dieu, qui exhorte les hommes à servir en tant que prêtres dans vos Eglises locales. Le théologat à Karachi, le programme de philosophie à Lahore et vos petits séminaires sont des institutions vitales pour l'avenir de l'Eglise qui est au Pakistan. Ne doutez jamais du fait que votre investissement en ressources humaines et matérielles puisse assurer une solide formation à vos candidats au sacerdoce. Des collaborateurs généreux existent également parmi les membres d'ordres religieux qui peuvent contribuer à améliorer les programmes de formation sacerdotale et à renforcer les liens de coopération entre le clergé religieux et diocésain. En ce moment, la tâche de préparer ces hommes, et de fait tous les catéchistes et les responsables laïcs, à devenir des promoteurs efficaces du dialogue interreligieux est particulièrement urgente. Ils partagent avec tous les chrétiens au Pakistan la responsabilité de promouvoir la compréhension et la confiance à l'égard des membres d'autres religions, en créant des forums pacifiques pour des débats ouverts.

De même, d'autres institutions catholiques continuent à servir le bien commun du peuple pakistanais. Elles démontrent que l'amour du Christ n'est pas une pure abstraction, mais atteint chaque homme et chaque femme parce qu'il passe à travers des personnes réelles qui oeuvrent dans les institutions caritatives de l'Eglise. L'Evangile nous enseigne que Jésus ne peut pas être aimé de manière abstraite (cf. Mt 25,31-37). Ceux qui prêtent service dans les hôpitaux, dans les écoles, dans les organismes sociaux et caritatifs catholiques répondent aux exigences concrètes des autres, sachant bien qu'ils servent le Seigneur lui-même à travers leurs actes particuliers de charité (cf. Mt 25,40). Je vous encourage à vous inspirer du noble exemple de service au prochain qui appartient à l'histoire de ces institutions. Les prêtres, les religieux et les laïcs de vos diocèses, en s'occupant des malades, aident les jeunes à croître en vertu et en connaissance et, en répondant aux nécessités des pauvres, ils révèlent le visage humain de l'amour de Dieu pour chaque personne. Que la rencontre avec le Christ vivant réveille dans leurs coeurs le désir de partager avec les autres la joie de vivre en présence de Dieu (cf. Ps Ps 73, 25, 28). A l'imitation de saint Paul, ils peuvent librement donner aux autres ce qu'ils ont reçu gratuitement (cf. 1Co 4,7 2Co 11,7 Mt 10,8).

Mes chers frères dans l'épiscopat, vous exercez la mission particulière de prédicateurs de l'Evangile et d'agents d'amour et de paix dans l'Eglise et dans la société. Soutenez-vous les uns les autres dans la prière et dans la collaboration effective pour affronter les tâches difficiles qui se présenteront à l'avenir. En invoquant sur vous et sur vos prêtres, religieux et laïcs la protection maternelle de la bienheureuse Vierge Marie, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique, en gage de joie et de paix dans le Seigneur Jésus Christ.


AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE DE LA RÉUNION DES OEUVRES D'AIDE AUX ÉGLISES ORIENTALES (R.O.A.C.O.)


Jeudi 19 juin 2008


Monsieur le cardinal,
Vénérés confrères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
696 Chers membres et amis de la ROACO!

Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion de votre seconde session annuelle. Je salue cordialement le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, et je le remercie pour les expressions courtoises d'hommage, qu'il m'a adressées au nom de tous en qualité de président de la ROACO. J'étends mon salut au secrétaire, Mgr Antonio Vegliò, aux autre prélats et au custode de Terre Sainte, aux collaborateurs du dicastère, aux représentants des diverses agences internationales et aux amis de la Bethleem University.

Je souhaite, avant tout, vous remercier du soutien précieux que vous offrez à la mission propre à l'Evêque de Rome de présider à la charité universelle. Ce qui vous rassemble en effet, c'est bien votre amour pour les Eglises orientales catholiques, auxquelles je suis heureux de faire parvenir un encouragement particulier, comme confirmation de la considération qu'elles méritent pour leur lien fidèle avec le Siège de Pierre. Leur vie ordinaire et leur mission particulière, surtout au niveau oecuménique et interreligieux, doivent être soutenues par toute l'Eglise catholique. La Congrégation et la ROACO se font justement les interprètes de la solidarité spirituelle et matérielle de tous les catholiques, pour que ces communautés puissent vivre en plénitude le mystère de l'unique Eglise du Christ, dans la fidélité à ses traditions spirituelles. Je vous exhorte par conséquent à renforcer ce lien de charité, pour que selon l'avertissement de l'apôtre des nations, celui qui est dans l'abondance aide celui qui est dans le besoin et qu'il y ait égalité dans la fraternité (cf.
2Co 8,14-15).

Ces jours-ci, vous avez porté votre attention sur les communautés catholiques en Arménie et en Géorgie, qui ont été parmi les premières à recevoir la lumière du Christ. Je salue cordialement mes frères évêques qui servent le peuple de Dieu dans ces régions et je me rappelle avec plaisir notre récente rencontre à l'occasion de leur visite ad limina. En vivant humblement et fraternellement avec d'autres églises chrétiennes, et en servant généreusement les pauvres, ces communautés catholiques, aussi petites soient-elles, peuvent exprimer d'une manière très concrète la communion d'amour de l'Eglise catholique universelle. Permettez-moi de rappeler ce que j'ai dit à l'occasion de la récente visite de Sa Sainteté Karekin II : "Si notre coeur et notre esprit sont ouverts à l'esprit de communion, Dieu peut à nouveau accomplir des miracles dans l'Eglise en rétablissant le lien d'unité".

Chers amis de la ROACO, la souffrance des chrétiens irakiens est depuis longtemps au centre de votre attention. Cela fait désormais trois mois, que notre coeur s'est rempli d'une tristesse immense, au début de la Semaine Sainte, après l'assassinat à Mossoul de l'archevêque des chaldéens, Mgr Paulos Faraj Rahho. Comme beaucoup d'autres chrétiens irakiens, l'archevêque a pris sa croix et a suivi le Seigneur. De cette manière, il a contribué à apporter la justice sur sa terre déchirée et au monde entier, en rendant témoignage de la vérité. C'était un homme de paix et de dialogue. J'encourage les organisations d'aide ici présentes à poursuivre leurs efforts pour soutenir les chrétiens irakiens: ceux qui, souvent en tant que réfugiés, vivent en Irak et ceux qui désormais doivent affronter des conditions de vie difficile dans les pays voisins.

Avec gratitude et soulagement, nous avons suivi les développements récents au Liban, qui a retrouvé la voie du dialogue et de la compréhension mutuelle. De nouveau, j'exprime le voeu que le Liban sache répondre avec courage à sa vocation d'être, pour le Moyen-Orient et pour le monde entier, un signe de la possibilité effective d'une coexistence pacifique et constructive entre les hommes. Dimanche prochain, les chrétiens du Liban auront la joie d'assister à Beyrouth à la béatification du vénérable Père Jacques Ghazir Haddad. Touché par la Croix de Jésus, ce père capucin s'est fait proche des malades et des pauvres, et il a appelé un grand nombre de jeunes femmes à les servir. Puisse son témoignage toucher aujourd'hui le coeur des jeunes chrétiens libanais, afin qu'ils apprennent, à leur tour, la douceur d'une vie évangélique au service des pauvres et des petits, en fidèles témoins de la foi catholique dans le monde arabe.

Chers frères et soeurs, certains de mes collaborateurs à la Curie romaine, dont le cardinal-préfet de votre Congrégation, ont récemment rendu visite aux communautés latines et orientales de Terre Sainte en se faisant les interprètes de l'affection et de l'attention du Pape. Je renouvelle l'expression de ma reconnaissance particulière à ceux qui prennent à coeur la cause de ces communautés, qui est vitale pour toute l'Eglise. Je partage leurs épreuves et leurs espérances et je prie ardemment de pouvoir leur rendre visite personnellement, comme je prie aussi afin que ces signes de paix, que je salue avec une immense confiance, trouvent rapidement leur accomplissement. Je fais appel aux responsables des nations pour que soient offertes au Moyen-Orient, et en particulier à la Terre Sainte, au Liban et à l'Irak la paix tant attendue et la stabilité sociale dans le respect des droits fondamentaux de la personne, y compris une réelle liberté religieuse. La paix est, du reste, la seule voie pour faire face au grave problème des réfugiés et des personnes en déplacement, et pour arrêter l'émigration, notamment chrétienne, qui blesse profondément les Eglises orientales. Je confie ces voeux au bienheureux Jean XXIII, ami sincère de l'Orient et Pape de Pacem in terris. Et j'invoque sur tous l'intercession céleste de la Reine de la Paix, tandis que je donne de tout coeur à chacun ma Bénédiction.


AUX REPRÉSENTANTS DES RADIOS CATHOLIQUES DU MONDE Vendredi 20 juin 2008


Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Mesdames et Messieurs!

Je suis heureux de vous accueillir dans cette maison, qui est la maison de Pierre, et je souhaite avec joie la bienvenue à vous tous - directeurs, rédacteurs et administrateurs, - représentants des nombreuses radios catholiques du monde entier qui vous êtes retrouvés à Rome, invités par le Conseil pontifical pour les communications sociales, pour réfléchir sur l'identité et la mission des radios catholiques aujourd'hui. A travers vous, je désire saluer avec affection vos nombreux auditeurs des différents pays et continents qui entendent chaque jour votre voix et qui, grâce à votre service d'information, apprennent à mieux connaître le Christ, à écouter le Pape et à aimer l'Eglise. Un remerciement sincère va au président du Conseil pontifical pour les communications sociales, Mgr Claudio Maria Celli, pour les aimables paroles d'hommage qu'il a bien voulu m'adresser. Avec lui je salue les secrétaires, le sous-secrétaire et toutes les personnes en poste au Conseil pontifical pour les communications sociales.

697 Les nombreuses et différentes formes de communication avec lesquelles nous entrons tous en contact, manifestent avec une clarté évidente comment l'homme, dans sa structure anthropologique essentielle, est constitué pour entrer en relation avec l'autre. Il le fait surtout au moyen de la parole. Dans sa simplicité et son apparente pauvreté, la parole, en s'inscrivant dans la grammaire commune du langage, se présente comme un instrument qui réalise la capacité de relation des hommes. Celle-ci se fonde sur la richesse partagée d'une raison créée à l'image et à la ressemblance du Logos éternel de Dieu, c'est-à-dire de ce Logos dans lequel tout est créé librement et par amour. Nous savons que ce Logos n'est pas resté étranger à l'histoire humaine mais, par amour, il s'est communiqué lui-même aux hommes - ho Logos sarx egheneto (Jn 1,14) - et, dans l'amour qu'Il a révélé et donné dans le Christ, il continue à inviter les hommes à entrer en relation avec Lui et entre eux d'une manière nouvelle.

S'étant incarné dans le sein de Marie, le Verbe de Dieu offre au monde une relation d'intimité et d'amitié - "Je ne vous appelle plus serviteurs... mais amis" (Jn 15,15) -, qui se transforme en source de nouveauté pour le monde et il se place au milieu de l'humanité comme le début d'une nouvelle civilisation de la vérité et de l'amour. En effet, "l'Evangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie" (Spe salvi ). C'est cette autocommunication de Dieu qui offre un nouvel horizon d'espérance et de vérité aux espérances humaines et c'est de cette espérance que naît, déjà dans ce monde, le début d'un monde nouveau, de cette vie éternelle qui illumine l'obscurité de l'avenir humain.

Chers amis, en travaillant dans les stations de radio catholiques, vous êtes au service du Verbe. Les paroles que vous transmettez chaque jour sont un écho du Verbe éternel qui s'est fait chair. Vos paroles ne donneront du fruit que dans la mesure où elles servent le Verbe éternel, Jésus Christ. Dans le plan salvifique et dans la Providence de Dieu, ce Verbe a vécu parmi nous, ou, comme le dit saint Jean, "il a habité parmi nous" (Jn 1,14), humblement. L'incarnation a eu lieu dans un village lointain, loin des bruyantes villes impériales de l'antiquité. Aujourd'hui, bien que vous utilisiez les technologies modernes de la communication, les paroles que vous transmettez sont tout aussi humbles, et parfois vous pourriez penser qu'elles se perdent complètement dans la compétition avec les autres moyens de communication sociale bruyants et plus puissants. Mais ne vous découragez pas! Vous semez la Parole "à temps et à contretemps" (2Tm 4,2), en accomplissant ainsi le mandat du Christ de prêcher l'Evangile à toutes les nations (cf. Mt 28,19). Les paroles que vous transmettez rejoignent d'innombrables personnes; certaines d'entre elles sont seules et reçoivent votre parole comme un don réconfortant, alors que d'autres sont curieuses et intéressées par ce qu'elles entendent, ou ne vont jamais à l'Eglise parce qu'elles appartiennent à une autre religion ou à aucune, ou bien encore n'ont jamais entendu le nom de Jésus Christ, mais à travers votre service écoutent pour la première fois les paroles du salut. Ce travail de patientes semailles, accompli jour après jour, heure après heure, est votre façon de coopérer à la mission apostolique.

Si les multiples formes et types de communication peuvent être un don de Dieu au service du développement de la personne humaine et de l'humanité entière, la radio, à travers laquelle vous exercez votre apostolat, propose une proximité et une écoute de la parole et de la musique, pour informer et détendre, pour annoncer et dénoncer, mais toujours dans le respect de la réalité et dans une claire perspective d'éducation à la vérité et à l'espérance. Jésus Christ nous donne en effet la Vérité sur l'homme et la vérité pour l'homme, et, à partir de cette vérité, une espérance pour le présent et pour l'avenir des personnes et du monde. Dans cette perspective, le Pape vous encourage dans votre mission et vous félicite du travail accompli. Mais, comme l'a souligné Redemptoris missio, "il ne suffit pas d'utiliser les médias pour répandre le message chrétien et l'enseignement authentique de l'Eglise. Il est également nécessaire d'intégrer ce message dans la "nouvelle culture" engendrée par les communications modernes" (n. 37). En raison de son lien avec la parole, la radio participe à la mission de l'Eglise et à sa visibilité, mais elle génère également une nouvelle manière de vivre, d'être et de faire l'Eglise; elle comporte des enjeux ecclésiologiques et pastoraux. Il est important de rendre attrayante la Parole de Dieu en lui donnant corps à travers vos réalisations et vos émissions pour toucher le coeur des hommes et des femmes de notre temps, et pour participer à la transformation de la vie de nos contemporains.

Très chers frères et soeurs dans le Christ, quelles perspectives enthousiasmantes s'ouvrent à votre engagement et à votre travail! Vos network peuvent constituer, dès à présent, un écho, petit mais concret, dans le monde de ce réseau d'amitié que la présence du Christ Ressuscité, le Dieu-avec-nous, a inauguré entre ciel et terre et entre les hommes de tous les continents et de toutes les époques. En agissant ainsi, votre travail lui-même s'inscrira de plein droit dans la mission de l'Eglise, que je vous invite à aimer profondément. En aidant le coeur de chaque homme à s'ouvrir au Christ, vous aiderez le monde à s'ouvrir à l'espérance et à laisser entrer cette civilisation de la vérité et de l'amour qui est le fruit le plus éloquent de sa présence parmi nous. Je donne à tous ma Bénédiction!

SALUT À L'OCCASION DE LA PUBLICATION DE LA PREMIÈRE ÉDITION DE "L'OSSERVATORE ROMANO" EN LANGUE MALAYALAM Mercredi 25 juin 2008



Chers amis,

La publication de cette première édition de L'Osservatore Romano en langue malayalam est un événement extrêmement significatif dans la vie de l'Eglise qui est en Inde, car elle permettra à plus de six millions de catholiques dans l'Etat du Kerala d'être pleinement informés sur le ministère du Pape et sur l'activité du Saint-Siège et de renforcer les liens de foi et de communion ecclésiale qui unissent la communauté catholique au Siège de Pierre. C'est avec plaisir que je saisis cette occasion pour offrir mes meilleurs voeux dans la prière pour cette importante entreprise, et pour remercier vivement les directeurs de la "Carmel International Publishing House" et tous ceux qui ont de quelque manière contribué à la mener à bien.

Je souhaite que cette nouvelle traduction de l'édition anglaise, qui prend à présent place parmi les autres éditions en langues de L'Osservatore Romano, se révèle une précieuse source d'enseignement et d'enrichissement de la foi, un encouragement à une fraternité et une coopération toujours plus importantes au sein de la grande richesse et diversité de la communauté catholique du Kerala, et une aide indispensable à l'oeuvre permanente d'évangélisation.

A vous et à vos familles, je donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique en gage de joie et de paix dans notre Seigneur Jésus Christ.



BENEDICTUS PP. XVI



À S.E. M. FIRMIN MBOUTSOU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU GABON PRÈS LE SAINT SIÈGE Jeudi 26 juin 2008


698 Monsieur l’Ambassadeur,

Il m’est agréable d’accueillir Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Gabonaise auprès du Saint-Siège.

J’ai été sensible aux aimables paroles que vous m’avez adressées, Monsieur l’Ambassadeur, ainsi qu’aux salutations et aux voeux que vous m’avez transmis de la part de Son Excellence Monsieur El Hadj Omar Bongo Ondimba, Président de la République. Je vous saurais gré de lui faire parvenir en retour, ainsi qu’au peuple gabonais tout entier, les voeux cordiaux de bonheur et de prospérité que je formule pour le pays, priant Dieu d’accorder à tous de vivre dans une nation toujours plus fraternelle et plus solidaire, où les dons que chacun a reçus de Dieu puissent pleinement s’épanouir au bénéfice de tous.

Vous venez de souligner, Excellence, l’importance des relations empreintes de confiance mutuelle qui existent depuis quarante ans entre le Gabon et le Saint-Siège. Ces liens ont été intensifiés lors du récent voyage effectué dans votre pays, au mois de janvier dernier, par Son Excellence Mgr Dominique Mamberti, Secrétaire pour les Relations avec les États. La chaleur de l’accueil que lui ont réservé le Président de la République, ainsi que les diverses Autorités de l’État, est une manifestation de l’harmonie qui marque ces relations et du désir d’une concertation et d’une collaboration permanentes.

L’apport de l’Église à l’histoire et à la construction de votre pays est important, comme vous avez tenu à le souligner, Monsieur l’Ambassadeur. Je ne peux qu’apprécier cette attention à la mission de l’Église auprès de vos compatriotes. Dans cette perspective, il convient de mentionner l’Accord-cadre entre le Gabon et le Saint-Siège, signé il y a un peu plus de dix ans. Il est la base d’une coopération toujours plus large entre le Saint-Siège et votre pays. Pour l’Église, de telles démarches diplomatiques ont pour fonction essentielle de l’aider à remplir sa mission au service de tout homme et de tous les hommes, dans leur vie quotidienne, participant ainsi au développement des personnes et de la nation, et donnant à chacun une espérance nouvelle en l’avenir.

Conformément à sa vocation, et grâce notamment à ses nombreuses institutions, à ses Congrégations religieuses et à l’ensemble des communautés locales, l’Église contribue et souhaite contribuer toujours davantage à l’éducation des hommes, des femmes et des enfants, sans distinction, dans le respect des personnes et de leur culture, transmettant à chacun les valeurs spirituelles et morales indispensables pour la croissance de l’être humain. De même, dans sa longue tradition, elle participe à l’éducation sanitaire et aux soins aux malades, pour le bien-être des personnes. Dans votre pays, les nombreux dispensaires tenus par des Congrégations religieuses en sont la preuve. Il faut souhaiter que, dans le cadre d’un accord, le pays reconnaisse pleinement et soutienne ce service caritatif donné à toutes les personnes qui y recourent. Une telle reconnaissance légale ne manquera pas d’avoir des effets bénéfiques sur la présence religieuse et sur le dynamisme des structures dans le domaine sanitaire et social.

Parmi les domaines primordiaux, il faut également mentionner ce qui a trait à l’enseignement, pour lequel un accord a aussi été signé en 2001 ; malgré ses faibles moyens, l’Église souhaite vivement pouvoir poursuivre sa mission en la matière, avec le soutien de toutes les instances concernées. Son désir est d’éduquer tous les jeunes qui lui sont confiés pour leur donner une formation intégrale leur permettant d’avoir un avenir meilleur, de prendre en main leur destinée, celle de leur famille et celle de la société. C’est aussi une occasion de participer à la formation d’hommes et de femmes qui, demain, seront les cadres de la nation. Par une attention toute particulière à l’éducation intégrale des personnes, une société montre que ses membres sont la première richesse nationale. Je ne peux donc que souhaiter un affermissement des accords, avec l’épiscopat de votre pays, concernant l’enseignement à tous les niveaux, notamment l’enseignement supérieur. L’Église entend maintenir et développer un enseignement de qualité, ce qui nécessite l’appui confiant des Autorités et des différents services de l’État. Cet enseignement doit à la fois transmettre des connaissances intellectuelles dans les différents domaines de la science et de la pensée, mais aussi former l’être intégral en communiquant les valeurs essentielles, tant personnelles que collectives.

Le rôle de l’Église est aussi d’offrir aux personnes une assistance humaine et spirituelle, les aidant à répondre à la quête de sens qui est la leur. C’est dans cet esprit qu’elle souhaite pouvoir mieux organiser la pastorale des Forces Armées, dont la mission est particulièrement délicate et constitue avant tout un service de la paix, de la justice et de la sécurité dans le pays comme dans toute la région. Vous le savez, Monsieur l’Ambassadeur, en accompagnant les militaires catholiques et leurs familles, l’Église désire les aider à remplir leur tâche spécifique en s’appuyant sur les valeurs humaines et morales du christianisme, pour qu’ils servent fidèlement leur patrie et qu’ils construisent leur vie personnelle et familiale selon leur vocation chrétienne propre. Il revient en effet aux pasteurs de l’Église de suivre l’ensemble du troupeau qui leur est confié et il est opportun que les membres des Forces Armées puissent se constituer en communautés chrétiennes particulières, sous la conduite d’un pasteur qui saura reconnaître et respecter la spécificité du monde militaire.

Il est avant tout du devoir des Responsables des Nations et de ceux qui, à tous les niveaux, sont appelés à conduire la destinée des peuples d’édifier des sociétés de paix. Je me réjouis de l’attention de votre pays en ce domaine. À travers vous, Monsieur l’Ambassadeur, j’invite toutes les Autorités et les hommes de bonne volonté, notamment dans le cher continent africain, à s’engager toujours plus avant pour un monde pacifique, fraternel et solidaire. C’est à un courage de plus en plus prophétique que je fais appel aujourd’hui, nous souvenant que la paix et la justice marchent ensemble, et que cela doit se concrétiser par le respect de la légalité en tout domaine. En effet, sans justice, sans la lutte contre toute forme de corruption, sans le respect des règles du droit, il est impossible de construire une paix véritable, et il est clair que les citoyens auront alors des difficultés à faire confiance à leurs dirigeants ; de plus, sans le respect de la liberté de chaque individu, il ne peut y avoir de paix. Conformément à sa tradition, sous des formes qui lui sont propres, l’Église est prête à collaborer et à apporter son soutien à toutes les personnes pour lesquelles le souci premier est d’établir une société qui respecte les droits les plus élémentaires de l’homme et qui veut bâtir une société pour l’homme.

Vous êtes attentif, Monsieur l’Ambassadeur, aux grandes questions qui touchent à l’avenir de notre monde. Cet avenir est trop souvent lié aux questions purement économiques, qui sont source de nombreux conflits. Il convient de faire en sorte que les habitants du pays soient les premiers bénéficiaires du produit des richesses naturelles de la nation et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour une meilleure protection de la planète, nous permettant de laisser aux générations à venir une terre vraiment habitable, capable de nourrir tous ses habitants.

Permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de profiter de l’heureuse occasion qui m’est donnée par votre présence pour saluer cordialement, par votre intermédiaire, tous les catholiques du Gabon, particulièrement les Évêques, qui sont venus ici en visite ad Limina au mois d’octobre dernier. Je connais leur attachement et l’affection qu’ils portent à leur pays, ainsi que leur engagement résolu à travailler à son développement en harmonie fraternelle avec tous leurs compatriotes. Je les invite avec affection à continuer à être des artisans et des témoins toujours plus ardents de la paix, de la fraternité et de la solidarité entre tous.

699 Monsieur l’Ambassadeur, alors que commence officiellement votre mission auprès du Siège apostolique, je vous offre mes voeux cordiaux pour la noble tâche que vous entreprenez. Soyez assuré que vous trouverez ici, auprès de mes collaborateurs, l’accueil attentif et compréhensif dont vous pourrez avoir besoin.

Sur votre Excellence, sur ses proches, sur les responsables de la nation et sur le peuple gabonais tout entier, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions du Tout-Puissant.

Du Vatican, le 26 juin 2008.



Discours 2005-2013 694