Discours 2005-2013 699

AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU HONDURAS EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Jeudi 26 juin 2008



Monsieur le cardinal,
Chers frères dans l'épiscopat,

1. C'est avec une grande joie que je vous reçois ce matin et je rends grâce au Seigneur de pouvoir vous rencontrer pour partager avec vous tous les projets et les espérances, les préoccupations et les difficultés de votre coeur de pasteurs de l'Eglise. La communauté catholique du Honduras a été bénie par la consécration en peu de temps de cinq nouveaux évêques; que le Seigneur veuille que cette visite "ad limina", alors que l'on célèbre le vingt-cinquième anniversaire du voyage pastoral du Pape Jean-Paul II dans votre terre, contribue à renforcer encore davantage les liens de communion étroits entre vous et le successeur de Pierre, pour reprendre avec une nouvelle ardeur la mission que le Seigneur vous a confiée!

Je désire remercier vivement le cardinal Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et président de la Conférence épiscopale, des paroles courtoises avec lesquelles il m'a exprimé votre affection et votre fidélité, et également l'affection de vos prêtres, religieux et fidèles diocésains. Je garde chacun dans ma prière, mais en particulier ceux qui souffrent à cause de la pauvreté, de la violence ou de la maladie, en leur manifestant toute mon estime et ma proximité spirituelle.

2. Le peuple du Honduras se caractérise par un profond esprit religieux, qui se manifeste, entre autres choses, par des pratiques de dévotion populaire nombreuses et enracinées, qui, purifiées de manière appropriée des éléments étrangers à la foi, doivent être un instrument valable pour l'annonce de l'Evangile. D'autre part, et comme cela se produit dans d'autres lieux, la diffusion du sécularisme, ainsi que le prosélytisme des sectes, est source de confusion pour de nombreux fidèles et provoque, en outre, une perte du sens d'appartenance à l'Eglise.

La constatation des immenses difficultés qui s'opposent à votre mission pastorale, loin de susciter le découragement, doit servir à donner une impulsion à une oeuvre d'évangélisation étendue et audacieuse, qui se fonde, plus que sur l'efficacité des moyens matériels ou des projets humains, sur le pouvoir de la Parole de Dieu (cf. He 4,12), accueillie avec foi, vécue avec humilité et annoncée avec fidélité.

En tant que successeurs des apôtres, vous avez été appelés à une mission éminente: "Perpétuer l'oeuvre du Christ, pasteur éternel" (Christus Dominus CD 2). Le Christ est assurément le coeur de l'évangélisation (cf. Pastores gregis ), c'est pourquoi l'amour pour lui et pour les hommes nous pousse à apporter son message jusqu'aux lieux les plus reculés de votre nation bien-aimée, afin que tous puissent parvenir à une rencontre personnelle et profonde avec le Seigneur, qui est le début d'une authentique vie chrétienne (cf. Deus caritas est ).

700 3. Dans cette tâche urgente d'annoncer la Bonne Nouvelle du salut, vous pouvez compter sur l'aide inestimable de vos prêtres. Ceux-ci, en tant que premiers collaborateurs de votre mission pastorale, doivent également être les principaux destinataires de votre sollicitude de pères, de frères et d'amis, en prêtant attention à leur vie spirituelle et à leurs besoins matériels. De même, le zèle et l'attention avec laquelle vous suivez la formation des séminaristes est une manifestation éloquente de votre amour pour le sacerdoce. Avec confiance dans le Seigneur et avec générosité, mettez toujours au service du séminaire les meilleurs formateurs et les moyens matériels adaptés, afin que les futurs prêtres acquièrent cette maturité humaine, spirituelle et sacerdotale dont les fidèles ont besoin et qu'ils ont le droit d'attendre de leurs pasteurs.

Malgré une croissance des vocations ces derniers temps, le manque de prêtres dans vos Eglises particulières est, à juste titre, l'une des principales préoccupations. C'est pourquoi l'engagement à susciter des vocations parmi les jeunes doit être un objectif prioritaire dans vos projets pastoraux, auxquels doivent participer toutes les communautés diocésaines et paroissiales. C'est pourquoi je vous exhorte à encourager la prière personnelle et communautaire qui, en plus d'être un mandat du Seigneur (cf.
Mt 9,38), est nécessaire pour découvrir et permettre une réponse généreuse à sa vocation.

Je ne peux que reconnaître le grand travail évangélique qu'accomplissent les communautés religieuses, en enrichissant vos diocèses par la présence de leurs charismes spécifiques, et dont vous devez continuer à promouvoir la collaboration dans un esprit de véritable communion ecclésiale.

4. Je désire souligner également le rôle significatif que les laïcs catholiques du Honduras sont en train de jouer dans les paroisses comme catéchistes et délégués de la Parole. Un aspect important du ministère pastoral consiste à travailler sans relâche afin que les fidèles soient toujours plus conscients que, en vertu de leur baptême et de leur confirmation, ils sont appelés à vivre la plénitude de la charité en participant à la même mission salvifique que l'Eglise (cf. Lumen gentium LG 33). A travers le témoignage de leur vie chrétienne, ils peuvent apporter dans tous les secteurs de la société la lumière du message du Christ, en attirant dans la communauté ecclésiale ceux dont la foi s'est affaiblie ou qui se trouvent loin de celle-ci. Les fidèles laïcs ont donc besoin d'intensifier leur relation avec Dieu et d'acquérir une solide formation, en particulier en ce qui concerne la doctrine sociale de l'Eglise. De cette manière, comme le levain dans la pâte, ils pourront accomplir leur mission de transformer la société selon la volonté de Dieu (cf. ibid. n. 31).

Dans le même temps, un domaine d'attention pastorale particulier est celui du mariage et de la famille, dont la solidité et la stabilité apportent tant de bienfaits à l'Eglise et à la société. A ce propos, il est juste de reconnaître le pas important qui a été accompli en insérant dans la Constitution de votre pays une reconnaissance explicite du mariage, même si vous savez qu'il ne suffit pas de posséder une bonne législation si l'on ne réalise pas ensuite l'oeuvre culturelle et de catéchèse nécessaire, en mesure de faire resplendir dans la société la vérité et la beauté du mariage, véritable alliance perpétuelle de vie et d'amour entre un homme et une femme.

5. Comme l'annonce de la Parole et la célébration des sacrements, le service de la charité est une partie essentielle de la mission de l'Eglise (Deus caritas est ). Les évêques, en tant que successeurs des apôtres, sont donc les premiers responsables de ce service de charité dans les Eglises particulières (cf. ibid. n. 32). Je sais à quel point vous êtes touchés par la pauvreté dans laquelle vit un grand nombre de vos concitoyens, unie à l'augmentation de la violence, à l'émigration, à la destruction de l'environnement, à la corruption et à la carence de l'éducation, parmi tant d'autres graves problèmes. Comme ministres du Bon Pasteur vous avez accompli, à travers les paroles et les oeuvres, une intense oeuvre d'aide aux indigents. Je vous exhorte vivement à continuer à montrer dans votre ministère le visage miséricordieux de Dieu, en développant dans toutes vos communautés diocésaines et paroissiales un service de charité étendu et ramifié, qui parvienne de manière particulière aux malades, aux personnes âgées et aux détenus.

6. Bien-aimés frères, je vous confirme mon affection et ma gratitude pour tout votre dévouement et votre sollicitude pastorale. Dans le même temps, je vous demande de transmettre à vos prêtres, religieux, religieuses, séminaristes et fidèles laïcs le salut et l'estime du Pape.

Je confie à l'intercession de la Vierge Immaculée de Suyapa vos personnes, vos intentions et vos objectifs pastoraux, afin que vous apportiez à tous les fils du Honduras l'espérance qui ne déçoit jamais, Jésus Christ, l'unique Sauveur du genre humain. Avec ces voeux, que ma prière et ma Bénédiction vous accompagnent.


AUX CARDINAUX CAMILLO RUINI ET AGOSTINO VALLINI Salle Clémentine Vendredi 27 juin 2008


Messieurs les cardinaux,
701 Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs!

Je suis très heureux de vous accueillir et de souhaiter à chacun de vous une cordiale bienvenue. Je l'adresse tout d'abord et en particulier à vous, cher cardinal Camillo Ruini, que je désire aujourd'hui publiquement remercier, au terme de votre long service en tant que vicaire général pour le diocèse de Rome. J'ai déjà eu l'occasion de vous manifester mes sentiments ces jours derniers, dans une lettre qui m'a permis de rappeler les multiples aspects de ce long et apprécié ministère, commencé en janvier 1991, lorsque le serviteur de Dieu Jean-Paul II vous appela à succéder au cardinal Ugo Poletti. J'ai à présent l'opportunité de vous renouveler l'expression de ma reconnaissance devant les évêques auxiliaires, les curés préfets, les autres représentants de la réalité diocésaine et la communauté de travail du vicariat de Rome.

Les dernières années du siècle dernier et les premières du nouveau siècle ont été une époque vraiment extraordinaire, encore davantage pour ceux qui, comme nous, ont eu l'occasion de les vivre à côté d'un authentique géant de la foi et de la mission de l'Eglise, mon vénéré prédécesseur. Il a guidé le peuple de Dieu vers le passage historique de l'an 2000 et, à travers le grand Jubilé, il l'a introduit dans le troisième millénaire de l'ère chrétienne. En collaborant étroitement avec lui, nous avons été "entraînés" par sa force spirituelle exceptionnelle, enracinée dans la prière, dans l'union profonde avec le Seigneur Jésus Christ et dans l'intimité filiale avec sa Très Sainte Mère. Le charisme missionnaire du Pape Jean-Paul II a eu, comme il est juste, une influence déterminante sur la période de son pontificat, en particulier sur la période de préparation au grand Jubilé de l'an 2000; et on a pu le constater directement dans le diocèse de Rome, le diocèse du Pape, grâce à l'engagement constant du cardinal vicaire et de ses collaborateurs. Comme exemple de cela, je me limiterai à rappeler la Mission dans la ville de Rome et les "Dialogues dans la cathédrale", expression d'une Eglise qui, au moment même où elle prenait davantage conscience de son identité diocésaine et en assumait progressivement la physionomie, s'ouvrait de manière décisive à une mentalité missionnaire et à un style cohérent avec celle-ci, une mentalité et un style qui n'étaient pas destinés à durer uniquement le temps d'une saison, mais bien, comme cela a souvent été affirmé, à devenir permanents. Vénéré frère, il s'agit d'un aspect particulièrement important, dont je désire vous rendre le mérite, d'autant plus que vous l'avez encouragé et soutenu non seulement ici à Rome, mais également au niveau de toute la nation italienne, en tant que président de la Conférence épiscopale.

La sollicitude pour la mission a toujours été accompagnée et soutenue par une excellente capacité de réflexion théologique et philosophique, que vous avez manifestée et exercée dès les années de votre jeunesse. L'apostolat, en particulier à notre époque, doit se nourrir constamment de pensée, pour motiver la signification des gestes et des actions, autrement il est destiné à se réduire à un activisme stérile. Et vous, Monsieur le cardinal, vous avez offert en ce sens une contribution importante, en plaçant au service du Saint-Père, du Saint-Siège et de l'Eglise tout entière vos qualités d'intelligence et de sagesse bien connues. J'en ai moi-même été le témoin lors de ma précédente charge et, a fortiori, au cours de ces dernières années, où j'ai pu compter sur votre proximité pour servir l'Eglise qui est en Italie et en particulier à Rome. J'ai plaisir à rappeler à cet égard notre collaboration sur les thèmes des Congrès ecclésiaux diocésains, en vue de répondre aux principales urgences pastorales en tenant compte du contexte social et culturel de la ville. Nous savons tous que le "projet culturel" est une initiative particulière de l'Eglise italienne dû au zèle et à la clairvoyance du cardinal Ruini, mais cette expression, "projet culturel", rappelle plus en général et de manière radicale la façon de se présenter de l'Eglise dans la société: c'est-à-dire le désir de la communauté chrétienne - répondant à la mission de son Seigneur - d'être présente parmi les hommes et l'histoire avec un projet d'homme, de famille, de relations sociales inspiré de la Parole de Dieu et décliné en dialogue avec la culture de l'époque. Cher Monsieur le cardinal, à cet égard vous avez donné un exemple qui va au-delà des initiatives du moment, un exemple dans l'engagement pour "penser la foi", en fidélité absolue au Magistère de l'Eglise, avec une attention précise aux enseignements de l'Evêque de Rome et, dans le même temps, dans une écoute constante des questions qui sont issues de la culture contemporaine et des problèmes de la société actuelle.

Alors que j'exprime ma reconnaissance au cardinal Camillo Ruini, je suis heureux de communiquer que, à sa place, en tant que vicaire pour le diocèse de Rome, j'ai nommé le cardinal Agostino Vallini, jusqu'à présent préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique. Je le salue avec une grande affection et je l'accueille dans sa nouvelle charge, que je lui confie en tenant compte de son expérience pastorale, mûrie tout d'abord en tant qu'auxiliaire dans le grand diocèse de Naples, puis comme évêque d'Albano; des expériences auxquelles s'ajoutent des qualités démontrées de sagesse et d'affabilité. Je l'ai nommé en même temps archiprêtre de la basilique Saint-Jean-de-Latran et grand chancelier de l'université pontificale du Latran. Cher Monsieur le cardinal, à partir d'aujourd'hui ma prière pour vous se fera particulièrement intense, afin que le Seigneur vous accorde toutes les grâces nécessaires pour cette nouvelle charge. Je vous encourage à exprimer en plénitude votre zèle pastoral et je vous souhaite un ministère serein et fructueux, pour lequel - j'en suis certain - vous pourrez compter sur la collaboration constante et généreuse des évêques auxiliaires et de tous les prêtres, les religieux et les laïcs qui travaillent au vicariat de Rome. Chers frères et soeurs, je profite aussi de cette circonstance pour vous exprimer à tous, qui travaillez dans les bureaux centraux du diocèse, ma vive reconnaissance et mon encouragement à faire toujours mieux, pour le bien de l'Eglise qui est à Rome.

Chers Messieurs les cardinaux, que Dieu vous comble abondamment de ses dons. Qu'il récompense celui qui prend congé et qu'il soutienne celui qui le remplace. Qu'il multiplie chez tous l'action de grâce pour sa bonté infinie et qu'il accorde toujours à chacun la joie de servir le Christ en travaillant humblement pour son Eglise. Que la Vierge Marie, Salus Populi Romani, veille du ciel sur nous et nous accompagne. En invoquant son intercession, je donne de tout coeur à vous tous ici présents et à toute la ville de Rome ma Bénédiction apostolique.


AU PATRIARCHE OECUMÉNIQUE BARTHOLOMAIOS I EN LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL ET DE L’OUVERTURE DE L’ANNÉE PAULINIENNE Samedi 28 juin 2008


Votre Sainteté,

C'est avec une joie profonde et sincère que je vous salue, ainsi que l'éminente suite qui vous accompagne et je suis heureux de le faire avec les paroles de la seconde Epître de saint Pierre: "A ceux qui ont reçu par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ une foi d'un aussi grand prix que la nôtre, à vous grâce et paix en abondance, par la connaissance de notre Seigneur" (1, 1-2). La célébration des saints Pierre et Paul, Patrons de l'Eglise de Rome, comme celle de saint André, Patron de l'Eglise de Constantinople, nous offre chaque année la possibilité d'un échange de visites, qui sont toujours des occasions importantes pour des conversations fraternelles et des moments de prière en commun. Ainsi croît notre connaissance personnelle réciproque, s'harmonisent les initiatives et augmente l'espérance, qui nous anime tous, de pouvoir parvenir au plus tôt à la pleine unité, dans l'obéissance au mandat du Seigneur.

Cette année, ici à Rome, à la fête patronale s'ajoute l'heureuse circonstance de l'inauguration de l'Année paulinienne, que j'ai voulue pour commémorer le deuxième millénaire de la naissance de saint Paul, dans l'intention de promouvoir une réflexion toujours plus approfondie sur l'héritage théologique et spirituel laissé à l'Eglise par l'Apôtre des nations, à travers son oeuvre vaste et profonde d'évangélisation. J'ai appris avec plaisir que Votre Sainteté a également décidé d'une Année paulinienne. Cette heureuse coïncidence met en évidence les racines de notre vocation chrétienne commune et l'harmonie significative que nous vivons, de sentiments et d'engagements pastoraux. C'est pourquoi je rends grâce au Seigneur Jésus Christ qui, par la force de son Esprit, guide nos pas vers l'unité.

702 Saint Paul nous rappelle que la pleine communion entre tous les chrétiens trouve son fondement dans "un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême" (Ep 4,5). Puissent donc la foi commune, l'unique Baptême pour la rémission des péchés et l'obéissance à l'unique Seigneur et Sauveur, s'exprimer pleinement au plus tôt dans la dimension communautaire et ecclésiale. "Il n'y a qu'un Corps et qu'un Esprit" affirme l'Apôtre des nations, et il ajoute: "comme il n'y a qu'une espérance au terme de l'appel que vous avez reçu" (Ep 4,4). Saint Paul nous indique par ailleurs une voie sûre pour conserver l'unité et, en cas de division, pour la recomposer. Le Décret sur l'OEcuménisme du Concile Vatican II a repris l'indication paulinienne et la repropose dans le contexte de l'engagement oecuménique, en faisant référence aux paroles riches et toujours actuelles de l'Epître aux Ephésiens: "Je vous exhorte donc, moi le prisonnier dans le Seigneur, à mener une vie digne de l'appel que vous avez reçu: en toute humilité, douceur et patience, supportez-vous les uns les autres avec charité; appliquez-vous à conserver l'unité de l'Esprit par ce lien qu'est la paix" (4, 1-3).

Aux chrétiens de Corinthe, parmi lesquels étaient nés des différends, saint Paul n'a pas peur d'adresser une puissante mise en garde afin qu'ils soient unanimes dans la parole, que disparaissent les divisions entre eux et qu'ils cultivent une parfaite union de pensée et d'intentions (cf. 1Co 1,10). Dans notre monde, où se consolide le phénomène de la mondialisation mais continuent de persister des divisions et des conflits, l'homme ressent un besoin croissant de certitudes et de paix. Dans le même temps, toutefois, il se retrouve égaré et presque pris au piège par une certaine culture hédoniste et relativiste qui met en doute l'existence même de la vérité. Les indications de l'Apôtre sont, à cet égard, plus que jamais propices pour encourager les efforts visant à la recherche de la pleine unité entre les chrétiens, si nécessaire pour offrir aux hommes du troisième millénaire un témoignage toujours plus lumineux au Christ, Chemin, Vérité et Vie. Ce n'est qu'en Christ et en son Evangile que l'humanité peut trouver une réponse à ses attentes les plus intimes.

Puisse l'Année paulinienne, qui commencera solennellement ce soir, aider le peuple chrétien à renouveler l'engagement oecuménique et puissent s'intensifier les initiatives communes sur le chemin vers la communion entre tous les disciples du Christ. Votre présence ici aujourd'hui est assurément un signe encourageant sur ce chemin. C'est pourquoi je vous exprime encore une fois à tous ma joie, tandis que nous élevons ensemble au Seigneur notre prière reconnaissante.


AUX ARCHEVÊQUES MÉTROPOLITAINS QUI ONT REÇU LE PALLIUM EN LA SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL


Salle Paul VI Lundi 30 juin 2008



Vénérés frères,
Illustres autorités,
Chers frères et soeurs!

Après la célébration solennelle d'hier, lors de laquelle j'ai eu la joie de remettre le pallium aux archevêques métropolitains nommés au cours de l'année écoulée, la rencontre d'aujourd'hui m'offre l'occasion appréciée de vous renouveler à tous mon salut cordial et de prolonger le climat de communion - hiérarchique et dans le même temps familiale - que l'on ressent dans cette circonstance particulière. L'image du corps organique appliquée à l'Eglise est un des éléments forts et caractéristiques de la doctrine de saint Paul, et c'est pourquoi, en cette année jubilaire qui lui est dédiée, je souhaite confier chacun de vous, chers archevêques, à sa protection céleste. Que l'apôtre des nations vous aide à faire croître les communautés qui vous sont confiées dans l'unité et l'esprit missionnaire, dans la concorde et la coordination dans l'action pastorale, animées par un élan apostolique permanent.

Je souhaite maintenant adresser un salut cordial à chacun de vous, chers archevêques métropolitains, ainsi qu'à vos proches et aux personnalités qui ont voulu être présentes lors de cette rencontre, en étendant mes pensées et ma prière à vos Eglises particulières. Je suis heureux de pouvoir commencer par la Terre Sainte, en saluant le patriarche de Jérusalem des latins, Mgr Fouad Twal et les personnes qui l'accompagnent. Je salue avec affection Mgr Giancarlo Maria Bregantini, Mgr Paolo Benotto et Mgr Francesco Montenegro, archevêques métropolitains respectivement de Campobasso-Boiano, Pise et Agrigente. Que le Seigneur vous bénisse toujours et vous guide dans votre ministère quotidien pastoral.

Je salue avec joie les pèlerins venus du Niger, de la République Démocratique du Congo, de Haïti et de France. Vous accompagnez les nouveaux archevêques métropolitains auxquels je suis heureux d'avoir remis le pallium, signe d'une grande communion avec le Siège apostolique. Mes salutations particulières vont à Mgr Michel Christian Cartatéguy, archevêque de Niamey (Niger), à Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa (République Démocratique du Congo), à Mgr Louis Kébreau, archevêque de Cap Haïtien (Haïti), à Mgr Serge Miot, archevêque de Port au Prince (Haïti), et à Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille (France). Transmettez mes salutations aux prêtres et à tous les fidèles de vos diocèses. Assurez-les de ma prière fervente. Le pallium symbolise la profonde union de leur Pasteur avec le Successeur de Pierre, ainsi que la sollicitude pastorale de l'archevêque à l'égard de son peuple. Puissent les fidèles s'attacher davantage au Christ dans cette communion de charité pour en témoigner avec courage et vérité.

703 Excellences, chers amis en Christ, j'étends mes salutations cordiales aux archevêques métropolitains anglophones auxquels j'ai remis hier le pallium: le cardinal John Njue, archevêque de Nairobi (Kenya), Mgr Edwin O'Brien, archevêque de Baltimore (USA), Mgr Anthony Mancini, archevêque de Halifax (Canada), Mgr Martin Currie, archevêque de Saint John's, Newfound-land (Canada), Mgr John Hung Shan-chuan, archevêque de Taipei (Taiwan), Mgr Matthew Man-oso Ndagoso, archevêque de Kaduna (Nigeria), Mgr Richard Anthony Burke, archevêque de Benin City (Nigeria), Mgr Robert Rivas, archevêque de Castries (Sainte-Lucie), Mgr John Ribat, archevêque de Port Moresby (Papouasie Nouvelle Guinée), Mgr Thomas Kwaku Mensah, archevêque de Kumasi (Ghana), Mgr Thomas Rodi, archevêque de Mobile (USA), Mgr Donald Reese, archevêque de Kingston in Jamaica (Jamaïque), Mgr Peter Kairo, archevêque de Nyeri (Kenya), Mgr John Nienstedt, archevêque de Saint Paul and Minneapolis (USA) et Mgr John Lee Hiong Fun-Yit Yaw, archevêque de Kota Kinabalu (Malaisie). Je souhaite également la bienvenue aux proches et aux amis des nouveaux archevêques métropolitains et aux fidèles de tous les archidiocèses qui les ont accompagnés à Rome. La pallium est porté par les archevêques métropolitains en tant que symbole de leur communion hiérarchique avec le Successeur de Pierre dans le gouvernement du peuple de Dieu. Il est fait de laine de brebis, symbole de Jésus Christ, l'Agneau de Dieu qui enlève les péchés du monde et le Bon Pasteur qui veille sur son troupeau. Le pallium rappelle aux évêques que, en tant que vicaires du Christ dans leurs Eglises locales, ils sont appelés à être des pasteurs suivant l'exemple de Jésus. En tant que symbole du fardeau du ministère épiscopal, il rappelle aussi aux fidèles leur devoir de soutenir les Pasteurs de l'Eglise par leurs prières et de coopérer généreusement à la diffusion de l'Evangile et à la croissance de l'Eglise du Christ dans la sainteté, l'unité et l'amour. Chers amis: que votre pèlerinage sur les tombes des apôtres Pierre et Paul vous confirme dans la foi catholique qui provient des apôtres. Je vous donne cordialement à tous ma Bénédiction apostolique comme gage de joie et de paix dans le Seigneur.

Je vous adresse à tous un joyeux "Grüß Gott", vous qui êtes venus de mon diocèse de Munich et Freising pour accompagner à Rome le nouvel archevêque, Mgr Reinhard Marx, pour la remise du pallium. Je salue aussi de tout coeur les invités de Mgr Willem Jacobus Eijk, archevêque d'Utrecht. J'ai remis aujourd'hui à vos pasteurs le pallium, qui symbolise le Bon Pasteur, qui porte sur les épaules la brebis égarée et donne sa vie pour son troupeau. Le Seigneur a appelé les apôtres à le suivre dans l'amour. Par trois fois, le Christ ressuscité demande à Pierre s'il l'aime. Et par trois fois il lui répète son devoir de mener paître le troupeau du Seigneur. Les pasteurs doivent donc aujourd'hui aussi être envahis par la volonté de garantir l'unité avec le Seigneur et avec le troupeau. Je vous invite à soutenir le service de vos archevêques en harmonie et par la prière. Que le vrai Dieu soit avec vous avec sa Grâce!

Je m'adresse avec affection aux archevêques métropolitains de langue espagnole, Mgr Francisco Pérez González, archevêque de Pampelune et de Tudela, Mgr Lorenzo Voltolini Esti, archevêque de Portoviejo, Mgr Andrés Stanovnik, archevêque de Corrientes, Mgr Oscar Urbina Ortega, archevêque de Villavicencio, Mgr Antonio José López Castillo, archevêque de Barquisimero qui sont venus à Rome pour la cérémonie solennelle de la remise du pallium, accompagnés de leurs proches, d'amis et de représentants de leurs Eglises particulières respectives. Chers frères dans l'épiscopat, que le pallium, ornement liturgique de vénérable tradition, tissé en laine blanche, vous rappelle toujours Jésus Christ, le Bon Pasteur, et, dans le même temps, Agneau immolé pour notre salut! Fidèles à votre ministère, cherchez à tout moment à promouvoir la communion entre les évêques de la province ecclésiastique que vous dirigez, et avec l'évêque de Rome. J'encourage tous ceux qui ont voulu venir avec vous à l'occasion de cette belle circonstance à ne pas cesser de vous rappeler dans leur prière, afin que vous continuiez à conduire le troupeau qui a été confié à vos soins pastoraux avec une charité ardente, de manière à ce que le Christ, pour lequel les saints apôtres Pierre et Paul versèrent leur sang, soit toujours mieux connu, aimé et imité. Je demande à la Vierge Marie, qui est invoquée avec beaucoup de ferveur dans vos pays - l'Espagne, l'Equateur, l'Argentine, la Colombie, le Venezuela -, de protéger et de soutenir avec son amour de Mère vos évêques suffragants, les prêtres, les communautés religieuses et les fidèles diocésains. Avec ces sentiments, je vous donne de tout coeur la Bénédiction apostolique, gage de dons célestes abondants.

Je salue, avec une estime fraternelle, les archevêques métropolitains de langue portugaise qui ont reçu hier le pallium: Mgr Mauro Aparecido dos Santos, archevêque de Cascavel, Mgr Luís Gonzaga Silva Pepeu, archevêque de Vitória da Conquista, et Mgr José Francisco Sanches Alves, archevêque d'Evora. Frères estimés, soyez toujours pleins de sollicitude envers le troupeau du Christ qui vous a été confié, en cherchant à renforcer toujours davantage les liens de communion avec le Successeur de Pierre et entre vos diocèses suffragants. Et vous, amis bien-aimés qui les accompagnez, suivez avec docilité leurs enseignements, en coopérant généreusement avec eux pour la réalisation du Royaume de Dieu. En invoquant la protection de la Vierge Mère de Dieu, je donne à vous ici présents et à vos communautés diocésaines la Bénédiction apostolique.

Je salue les pèlerins polonais. Je salue particulièrement le nouvel archevêque métropolitain de Gdansk, Mgr Leszek Slawoj Glódz, qui hier, lors de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, a reçu le pallium, un signe du lien étroit de tous les archevêques métropolitains avec le Successeur de Pierre. Je salue tous ceux qui le suivent dans ce moment solennel, en particulier ses proches et les fidèles du siège métropolitain de Gdansk. Je souhaite que l'Année paulinienne à peine commencée renforce votre foi, votre lien avec l'Eglise et avec ses pasteurs. Dans ma prière, je confie à Dieu le service de votre pasteur. Je bénis de tout coeur tous les pèlerins ici présents. Loué soit Jésus Christ!

Je salue avec affection l'archevêque de la Mère de Dieu à Moscou, Mgr Paolo Pezzi. Je remercie les autorités présentes et je les assure de ma prière spéciale.

J'adresse mon salut cordial à Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque de Minsk-Mohilev, et à ceux qui l'accompagnent, avec mes meilleurs voeux pour son ministère.

Je salue cordialement les pèlerins venus de Slovaquie qui accompagnent les nouveaux archevêques métropolitains : Mgr Stanislav, archevêque de Bratislava et Mgr Ján, archevêque de Presov. Frères et soeurs, le pallium qu'ont reçu hier ces prélats est le signe de leur union avec l'Evêque de Rome. Je vous bénis ainsi que vos familles avec affection. Loué soit Jésus Christ!

J'adresse un salut cordial à Mgr Marin Srakic, le nouvel archevêque métropolitain de Dakovo-Osijek, à ses proches et à ses invités venus à Rome de la Croatie toujours fidèle. Le pallium est un signe du lien particulier des pasteurs de l'Eglise avec le Successeur de Pierre. Alors que je souhaite que le Seigneur te guide et te protège, vénéré frère, ainsi que la communauté des fidèles de la chère Slavonija, je donne à tous une Bénédiction spéciale. Loués soient Jésus et Marie!

Chers amis, rendons grâce à Dieu qui ne cesse d'envoyer des pasteurs à son Eglise, pour la guider fermement dans son pèlerinage terrestre. Rappelons toujours que pour chaque pasteur la condition de son ministère est son amour pour le Christ, que rien ne doit supplanter. "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu?". Chers frères, que la question de Jésus à Pierre résonne toujours dans notre coeur et suscite, chaque fois, notre réponse nouvelle et émue: "Seigneur, tu sais tout, tu sais bien que je t'aime". De cet amour pour le Christ provient la mission: "Pais mes brebis" (
Jn 21,16 Jn 21,17); mission qui se résume surtout dans son témoignage à Lui, le Maître et le Seigneur: "Suis-moi" (Jn 21,19). Que cela soit notre joie, tout en étant assurément notre croix: douce et légère, parce que c'est une croix d'amour. Que la Vierge Marie, Mère de l'espérance, veille toujours sur vous et vous soutienne, et que ma Bénédiction apostolique vous accompagne, que je renouvelle de tout coeur à chacun de vous, à vos proches et à ceux qui sont confiés à votre ministère.




VOYAGE APOSTOLIQUE À SYDNEY (AUSTRALIE) À L'OCCASION DE LA XXIII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE (12-21 JUILLET 2008)



MESSAGE AUX JEUNES DU MONDE À L’OCCASION DE LA XXIIIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, 2008 - 20 juillet 2007

20707
«Vous allez recevoir une force,
celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins» (
Ac 1,8)


Chers jeunes,

1. La XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse

Je me souviens toujours avec grande joie des différents moments que nous avons passés ensemble à Cologne en août 2005. À la fin de cette inoubliable manifestation de foi et d’enthousiasme, qui demeure gravée en mon esprit et en mon coeur, je vous ai donné rendez-vous pour la prochaine rencontre qui aura lieu à Sydney en 2008. Ce sera la XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse et elle aura pour thème: «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins» (Ac 1,8). Le fil conducteur de la préparation spirituelle pour le rendez-vous de Sydney est l’Esprit Saint et la mission. Si en 2006, nous nous sommes arrêtés pour méditer sur l'Esprit Saint comme Esprit de vérité, en 2007 nous avons cherché à découvrir plus profondément l’Esprit d'amour, pour nous acheminer ensuite vers la Journée mondiale de la Jeunesse de 2008, en réfléchissant sur l’Esprit de force et de témoignage, qui nous donne le courage de vivre l’Évangile et l’audace de le proclamer. Il est donc fondamental que chacun de vous les jeunes, dans sa communauté et avec ses éducateurs, puisse réfléchir sur le Protagoniste de l’histoire du salut qu’est l'Esprit Saint, ou Esprit de Jésus, pour parvenir aux buts élevés suivants: reconnaître la véritable identité de l'Esprit, d’abord en écoutant la Parole de Dieu dans la Révélation biblique; prendre conscience lucidement de sa présence continue, active, dans la vie de l’Église, en particulier en redécouvrant que l'Esprit Saint se présente comme “âme”, souffle vital de la vie chrétienne, grâce aux sacrements de l’initiation chrétienne – Baptême, Confirmation et Eucharistie; devenir ainsi capable de mûrir une compréhension de Jésus toujours plus approfondie et plus joyeuse, et en même temps de réaliser une mise en pratique efficace de l’Évangile à l’aube du troisième millénaire. Par ce message, je veux vous offrir une trame de méditation à approfondir durant cette année de préparation qui vous permettra de vérifier la qualité de votre foi dans l'Esprit Saint, de la retrouver si elle est perdue, de la fortifier si elle est affaiblie, de la goûter comme compagnie du Père et du Fils Jésus Christ, précisément grâce à l’action indispensable de l'Esprit Saint. N’oubliez jamais que l’Église, et même l’humanité qui vous entoure et qui vous attend dans l’avenir, compte beaucoup sur vous les jeunes, parce que vous avez en vous le don suprême du Père, l'Esprit de Jésus.

2. La promesse de l'Esprit Saint dans la Bible

L’écoute attentive de la Parole de Dieu en ce qui concerne le mystère et l’oeuvre de l'Esprit Saint nous ouvre à de grandes et stimulantes connaissances, qui se résument dans les points suivants.

Peu avant son Ascension, Jésus dit à ses disciples: «Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis» (Lc 24,49). Cela s’est réalisé le jour de la Pentecôte, lorsqu’ils étaient réunis en prière au Cénacle avec la Vierge Marie. L’effusion de l’Esprit Saint sur l’Église naissante fut l’accomplissement d’une promesse de Dieu beaucoup plus ancienne, annoncée et préparée tout au long de l’Ancien Testament.

En effet, dès les premières pages, la Bible évoque l’esprit de Dieu comme un souffle «qui planait au-dessus des eaux» (Gn 1,2) et précise que Dieu insuffla dans les narines de l’homme un souffle de vie (cf. Gn Gn 2,7), lui donnant ainsi la vie elle-même. Après le péché originel, l’esprit vivifiant de Dieu se manifestera sous différentes formes dans l’histoire des hommes, suscitant des prophètes pour inciter le peuple élu à revenir vers Dieu et à observer fidèlement ses commandements. Dans la célèbre vision du prophète Ézéchiel, Dieu fait revivre par son esprit le peuple d’Israël, représenté par des «ossements desséchés» (cf. 37, 1-14). Joël prophétise une «effusion de l’esprit» sur tout le peuple, dont nul n’est exclu: «Après cela – écrit l’Auteur sacré –, je répandrai mon esprit sur toute créature... Même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces jours-là» (3, 1-2).

À la «plénitude des temps» (cf. Ga 4,4), l’ange du Seigneur annonce à la Vierge de Nazareth que l’Esprit Saint, «puissance du Très-Haut», descendra sur elle et la prendra sous son ombre. Celui qu’elle enfantera sera donc saint et appelé Fils de Dieu (cf. Lc 1,35). Selon l’expression du prophète Isaïe, le Messie sera celui sur qui reposera l’Esprit du Seigneur (cf. 11, 1-2; 42, 1). C’est précisément cette prophétie que Jésus reprit au début de son ministère public, dans la synagogue de Nazareth: « L'Esprit du Seigneur – dit-il devant ses auditeurs étonnés – est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l'onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur» (Lc 4,18-19 cf. Is Is 61,1-2). S’adressant aux personnes présentes, il s’appliquera à lui-même ces paroles prophétiques en affirmant: «Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit» (Lc 4,21). Et encore, avant sa mort sur la croix, il annoncera à plusieurs reprises à ses disciples la venue de l’Esprit Saint, le “Consolateur”, dont la mission sera de lui rendre témoignage, d’assister les croyants, de les enseigner et de les conduire vers la Vérité tout entière (cf. Jn 14,16-17 Jn 14,25-26 Jn 15,26 Jn 16,13).

3. La Pentecôte, point de départ de la mission de l’Église

Au soir de sa résurrection, apparaissant à ses disciples, Jésus «répandit sur eux son souffle et il leur dit: “Recevez l'Esprit Saint”» (Jn 20,22). Avec encore plus de force, l'Esprit Saint descendit sur les Apôtres le jour de la Pentecôte: «Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent – lit-on dans les Actes des Apôtres – : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux» (2, 2-3).

L’Esprit Saint renouvela intérieurement les Apôtres, les revêtant d’une force qui leur donna l’audace d’annoncer sans peur: «Le Christ est mort et il est ressuscité!» Libérés de toute peur, ils commencèrent à parler avec assurance (cf. Ac Ac 2,29 Ac 4,13 Ac 4,29 Ac 4,31). Ces pêcheurs craintifs de Galilée étaient devenus de courageux annonciateurs de l’Évangile. Même leurs ennemis ne comprenaient pas comment «des hommes quelconques et sans instruction» (Ac 4,13) pouvaient faire preuve d’un tel courage et supporter avec joie les contrariétés, les souffrances et les persécutions. Rien ne pouvait les arrêter. À tous ceux qui cherchaient à les contraindre au silence, ils répondaient: «Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu» (Ac 4,20). C’est ainsi qu’est née l’Église, qui, depuis le jour de la Pentecôte, n’a cessé de répandre la Bonne Nouvelle «jusqu'aux extrémités de la terre» (Ac 1,8).

4. L’Esprit Saint, âme de l’Église et principe de communion

Mais pour comprendre la mission de l’Église, nous devons revenir au Cénacle où les disciples restèrent ensemble (cf. Lc 24,49), priant avec Marie, la “Mère”, dans l’attente de l’Esprit promis. C’est de cette icône de l’Église naissante que toute communauté chrétienne doit en permanence s’inspirer. La fécondité apostolique et missionnaire n’est pas d’abord le résultat de méthodes et de programmes pastoraux savamment élaborés et “efficaces”, mais le fruit de l’incessante prière communautaire (cf. Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi EN 75). En outre, l’efficacité de la mission présuppose que les communautés soient unies, à savoir qu’elles aient «un seul coeur et une seule âme» (Ac 4,32), et qu’elles soient disposées à témoigner de l’amour et de la joie que l’Esprit Saint répand dans le coeur des fidèles (cf. Ac Ac 2,42). Le Serviteur de Dieu Jean-Paul II écrivait qu’avant même d'être une action, la mission de l’Église est un témoignage et un rayonnement (cf. Encycl. Redemptoris missio RMi 26). C’est ce qui se passait au début du christianisme, quand les païens, écrit Tertullien, se convertissaient en voyant l’amour qui régnait entre les chrétiens: «Voyez – disent-ils – comme ils s’aiment» (cf. Apologétique, n. 39 § 7).

En concluant ce rapide aperçu sur la Parole de Dieu dans la Bible, je vous invite à remarquer combien l’Esprit Saint est le don le plus grand que Dieu fait à l’homme, et donc le témoignage suprême de son amour pour nous, un amour qui s’exprime concrètement comme un «oui à la vie» que Dieu veut pour chacune de ses créatures. Ce «oui à la vie» prend sa forme la plus accomplie en Jésus de Nazareth et dans sa victoire sur le mal par la rédemption. À ce propos, n’oublions jamais que l’Évangile de Jésus, en raison même de l’Esprit, ne se réduit pas à une simple constatation, mais qu’il veut devenir «bonne nouvelle pour les pauvres, libération pour les prisonniers, retour à la vue pour les aveugles...». C’est ce qui s’est produit avec vigueur le jour de la Pentecôte, devenant pour l’Église une grâce et un devoir envers le monde, sa mission prioritaire.

Nous sommes les fruits de cette mission de l’Église par l’action de l’Esprit Saint. Nous portons en nous le sceau de l’amour du Père en Jésus Christ qu’est l’Esprit Saint. Ne l’oublions jamais, parce que l’Esprit du Seigneur se souvient toujours de chacun et qu’il veut, en particulier à travers vous les jeunes, susciter dans le monde le vent et le feu d’une nouvelle Pentecôte.

5 L’Esprit Saint, «Maître intérieur»

Chers jeunes, aujourd’hui encore l’Esprit Saint continue donc à agir avec puissance dans l’Église et ses fruits sont abondants dans la mesure où nous sommes disposés à nous ouvrir à sa force rénovatrice. C’est pourquoi il est important que chacun de nous Le connaisse, qu’il entre en relation avec Lui et qu’il se laisse guider par Lui. Mais à ce point, une question surgit naturellement: qui est l’Esprit Saint pour moi? Pour de nombreux chrétiens en effet, Il est encore le «grand inconnu». Voilà pourquoi, en nous préparant à la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, j’ai voulu vous inviter à approfondir votre connaissance personnelle de l’Esprit Saint. Dans la profession de foi, nous proclamons: «Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils» (Symbole de Nicée-Constantinople). Oui, l’Esprit Saint, esprit d’amour du Père et du Fils, est Source de vie qui nous sanctifie, «puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Rm 5,5). Cependant il ne suffit pas de le connaître; il faut L’accueillir comme le guide de nos âmes, comme le «Maître intérieur», qui nous introduit dans le Mystère trinitaire, parce que Lui seul peut nous ouvrir à la foi et nous permettre d’en vivre chaque jour en plénitude. C’est Lui qui nous pousse vers les autres, allumant en nous le feu de l’amour, et qui nous rend missionnaires de la charité de Dieu.

Je sais bien toute l’estime et tout l’amour envers Jésus que vous, les jeunes, vous portez dans votre coeur et combien vous désirez Le rencontrer et parler avec Lui. Rappelez-vous donc que c’est précisément la présence de l’Esprit en nous qui atteste, qui constitue et qui construit notre personne sur la Personne même de Jésus crucifié et ressuscité. Devenons donc familiers de l'Esprit Saint pour l’être aussi de Jésus.

6 Les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie

Alors, me direz-vous, comment nous laisser renouveler par l’Esprit Saint et comment grandir dans notre vie spirituelle? La réponse est, vous le savez, que cela est possible par les Sacrements, car la foi naît et se fortifie grâce aux Sacrements, en particulier ceux de l’initiation chrétienne: le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, qui sont complémentaires et inséparables (cf. Catéchisme de l’Église Catholique CEC 1285). Cette vérité sur les trois Sacrements qui sont à l’origine de notre être chrétien est sans doute négligée dans la vie de foi de nombreux chrétiens, pour lesquels ce sont des gestes accomplis dans le passé, sans incidence réelle sur le présent, comme des racines sans sève vitale. Il arrive qu’une fois la Confirmation reçue, des jeunes s’éloignent de la vie de foi. Il y a également des jeunes qui ne reçoivent même pas ce sacrement. C’est pourtant par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et, de manière continuée, par l’Eucharistie, que l’Esprit Saint nous rend fils du Père, frères de Jésus, membres de son Église, capables de rendre un vrai témoignage envers l’Évangile, de goûter la joie de la foi.

Je vous invite donc à réfléchir sur ce que je vous écris. Il est particulièrement important aujourd’hui de redécouvrir le sacrement de la Confirmation et d’en retrouver la valeur pour notre croissance spirituelle. Que celui qui a reçu les sacrements du Baptême et de la Confirmation se souvienne qu’il est devenu «temple de l’Esprit»: Dieu habite en lui. Qu’il en soit toujours conscient et fasse en sorte que le trésor qui est en lui porte des fruits de sainteté. Que celui qui est baptisé, mais qui n’a pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, se prépare à le recevoir en sachant qu’il deviendra ainsi un chrétien «accompli», parce que la Confirmation parfait la grâce baptismale (cf. CCC CEC 1302-1304).

La Confirmation nous donne une force spéciale pour témoigner de Dieu et pour le glorifier par toute notre vie (cf. Rm 12,1); elle nous rend intimement conscients de notre appartenance à l’Église, «Corps du Christ», dont nous sommes tous des membres vivants, solidaires les uns des autres (cf. 1Co 12,12-25). Tout baptisé peut apporter sa contribution à l’édification de l’Église en se laissant guider par l’Esprit, grâce aux charismes qu’Il donne, car «chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien commun» (1Co 12,7). Et quand l’Esprit agit, il apporte dans l’âme ses fruits, qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (Ga 5,22). À ceux d’entre vous qui n’ont pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, j’adresse une invitation cordiale à se préparer à l’accueillir, en demandant l’aide de leurs prêtres. C’est une occasion de grâce toute particulière que le Seigneur vous offre: ne la laissez pas passer!

Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et confirmés en vue de l’Eucharistie (cf. CCC CEC 1322 Exhort. apost. Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire du Christ ressuscité.

7 La nécessité et l’urgence de la mission

Bien des jeunes regardent leur vie avec appréhension et se posent de nombreuses questions sur leur avenir. Et ils se demandent avec préoccupation: comment nous insérer dans un monde marqué par des injustices et des souffrances nombreuses et graves? Comment réagir face à l’égoïsme et à la violence qui semblent parfois l’emporter? Comment donner tout son sens à la vie? Comment faire en sorte que les fruits de l’Esprit que nous avons rappelés précédemment, «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (n. 6), inondent notre monde blessé et fragile, le monde des jeunes en particulier? À quelles conditions l’Esprit vivifiant de la première création et surtout de la seconde création, ou rédemption, peut-il devenir l’âme nouvelle de l’humanité? N’oublions pas que plus le don de Dieu est grand – et celui de l’Esprit de Jésus est éminent – plus est grand le besoin du monde de le recevoir et donc grande et passionnante la mission de l’Église d’en donner un témoignage crédible. Et vous les jeunes, par la Journée mondiale de la Jeunesse, d’une certaine façon vous attestez votre volonté de participer à cette mission. À ce propos, il me tient à coeur de vous rappeler, chers amis, quelques vérités de base sur lesquelles méditer. Une fois encore, je vous répète que seul le Christ peut combler les aspirations les plus intimes du coeur de l’homme; Lui seul est capable d’humaniser l’humanité et de la conduire à sa «divinisation». Par la puissance de son Esprit, Il répand en nous la charité divine qui nous rend capables d’aimer notre prochain et prêts à nous mettre à son service. L’Esprit Saint éclaire, nous révélant le Christ mort et ressuscité; il nous indique la route pour devenir davantage semblables à Lui, à savoir pour être «expression et instrument de l’amour qui émane de lui» (Encycl. Deus caritas est ). Et celui qui se laisse guider par l’Esprit comprend que se mettre au service de l’Évangile n’est pas une option facultative, parce qu’il perçoit combien il est urgent de transmettre aussi aux autres cette Bonne Nouvelle. Cependant, il convient de le rappeler encore, nous ne pouvons être des témoins du Christ que si nous nous laissons guider par l’Esprit Saint, qui est «l’agent principal de l’évangélisation» (Evangelii nuntiandi EN 75) et «le protagoniste de la mission» (Redemptoris missio RMi 21). Chers jeunes, comme l’ont rappelé à maintes reprises mes vénérés Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, annoncer l’Évangile et témoigner de sa foi est aujourd’hui plus que jamais nécessaire (cf. Redemptoris missio RMi 1). Certains pensent que présenter le précieux trésor de la foi aux personnes qui ne la partagent pas signifie être intolérants à leur égard, mais il n’en est pas ainsi, car proposer le Christ ne signifie pas l’imposer (cf. Evangelii nuntiandi EN 80). D’ailleurs, cela fait deux mille ans que douze Apôtres ont donné leur vie afin que le Christ soit connu et aimé. Depuis lors, l’Évangile continue à se répandre au cours des siècles grâce à des hommes et à des femmes animés par le même zèle missionnaire. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, des disciples du Christ n’épargnent ni leur temps, ni leur énergie pour servir l’Évangile. Il faut que des jeunes se laissent embraser par l’amour de Dieu et qu’ils répondent généreusement à son appel pressant, comme tant de jeunes bienheureux et saints l’ont fait dans le passé, mais aussi à des époques plus récentes. En particulier, je vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge. L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la souffrance des jeunes... Que chacun de vous ait le courage de promettre à l’Esprit Saint d’amener un jeune à Jésus Christ, selon le moyen qui lui semble le meilleur, en sachant «rendre compte de l’espérance qui est en lui, avec douceur» (cf. 1P 3,15).

Mais pour atteindre ce but, chers amis, soyez saints, soyez missionnaires, parce qu’on ne peut jamais séparer la sainteté de la mission (cf. Redemptoris missio RMi 90). N’ayez pas peur de devenir des saints missionnaires comme saint François-Xavier, qui a parcouru l’Extrême Orient en annonçant la Bonne Nouvelle jusqu’à l’extrémité des ses forces, ou comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui fut missionnaire sans avoir quitté son Carmel: l’un comme l’autre sont «Patrons des Missions». Soyez prêts à mettre en jeu votre vie pour illuminer le monde avec la vérité du Christ; pour répondre avec amour à la haine et au mépris de la vie; pour proclamer l’espérance du Christ ressuscité en tout point de la terre.

8. Invoquer une «nouvelle Pentecôte» sur le monde

Chers jeunes, je vous attends nombreux en juillet 2008 à Sydney. Ce sera une occasion providentielle de faire pleinement l’expérience de la puissance de l’Esprit Saint. Venez nombreux, pour être un signe d’espérance et un soutien précieux pour les communautés de l’Église en Australie, qui se préparent à vous accueillir. Pour les jeunes du pays qui nous accueillera, ce sera une opportunité exceptionnelle d’annoncer la beauté et la joie de l’Évangile à une société à bien des égards sécularisée. L’Australie, comme toute l’Océanie, a besoin de redécouvrir ses racines chrétiennes. Dans l’exhortation post-synodale Ecclesia in Oceania, Jean-Paul II écrivait: «Par la puissance du Saint-Esprit, l'Église en Océanie se prépare à une nouvelle évangélisation des peuples qui aujourd'hui ont soif du Christ... La première priorité pour l’Église en Océanie, c'est de procéder à une nouvelle évangélisation» (n. 18).

Je vous invite à consacrer du temps à la prière et à votre formation spirituelle en cette dernière étape du chemin qui nous conduit à la XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse, afin qu’à Sydney, vous puissiez renouveler les promesses de votre Baptême et de votre Confirmation. Ensemble, nous invoquerons l’Esprit Saint, demandant avec confiance à Dieu le don d’une Pentecôte renouvelée pour l’Église et pour l’humanité du troisième millénaire.

Que Marie, réunie en prière au Cénacle avec les Apôtres, vous accompagne durant ces mois et qu’elle obtienne pour tous les jeunes chrétiens une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui embrase vos coeurs. Rappelez-vous que l’Église a confiance en vous! Nous les Pasteurs, nous prions en particulier pour que vous aimiez et fassiez aimer Jésus toujours plus et que vous marchiez à sa suite fidèlement. Dans ces sentiments, je vous bénis tous avec une grande affection.

De Lorenzago, le 20 juillet 2007.

BENEDICTUS PP. XVI



Discours 2005-2013 699