Discours 2005-2013 554

À S.E. M. SUHAIL KHALIL SHUHAIBER NOUVEL AMBASSADEUR DU KOWEÏT PRÈS LE SAINT-SIÈGE


554 Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007
Votre Excellence

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Etat du Koweït près le Saint-Siège. Je vous remercie de tout coeur pour les salutations que vous m'avez transmises de la part de Son Altesse l'Emir Sheik Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et je vous demande d'avoir l'amabilité de lui transmettre mes salutations personnelles chaleureuses, ainsi que l'assurance de mes prières pour la prospérité constante de la nation et de ses citoyens.

L'année prochaine marquera le 40 anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre le Koweït et le Saint-Siège. Je saisis volontiers cette occasion pour exprimer l'espoir que ces bonnes relations se consolideront ultérieurement. Votre pays, qui a surmonté les effets destructeurs de la violence et de la guerre, continue de jouer un rôle important dans le délicat processus de réconciliation qui offre l'unique espérance sûre d'une solution aux problèmes nombreux et complexes qui affligent le Moyen-Orient. La Constitution démocratique du Koweït, qui reflète le patrimoine national de valeurs culturelles et religieuses, est guidée par les principes de justice, de respect de l'Etat de droit et de protection des droits fondamentaux de l'homme. Ces principes qui sont basés, en définitive, sur la dignité inviolable de la personne humaine, doivent trouver partout une reconnaissance juridique et une application concrète, pour que règnent parmi les nations et les peuples du monde la liberté authentique, le développement intégral et la paix.

A ce propos, j'apprécie beaucoup la référence de Votre Excellence, au fait que votre pays reconnaît l'importance du dialogue interreligieux et interculturel pour la promotion de la paix. Ce dialogue, et je pense ici avec satisfaction à l'intensification des contacts entre les musulmans et les chrétiens, est essentiel pour surmonter les incompréhensions et pour établir de solides relations caractérisées par le respect réciproque et par la coopération dans la recherche du bien commun de toute la famille humaine. Les enfants, en particulier, doivent être éduqués aux valeurs authentiques qui sous-tendent leur culture et à l'esprit d'ouverture aux autres cultures, de respect pour les autres et d'engagement pour la paix. Dans un monde où l'intolérance, la violence et l'oppression sont trop souvent proposées comme des solutions aux désaccords et au conflit, une "écologie humaine" est urgente et nécessaire (cf. Message à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix 2007, n. 10), en mesure d'extirper ces maux et d'introduire ces vertus qui favoriseront le développement d'une culture vraiment humaine basée sur l'honnêteté, sur la solidarité et sur la concorde.

La vie nationale du Koweït est caractérisée par la présence d'importantes minorités, y compris un grand nombre de travailleurs résidents étrangers. Leur présence dans votre pays est en soi une source d'enrichissement et une incitation constante à créer les conditions nécessaires à la coexistence pacifique et au progrès social. A ce propos, je ne peux que mentionner les nombreux catholiques qui vivent et travaillent au Koweït et qui pratiquent librement le culte dans leurs églises. La Constitution de votre nation soutient à juste titre leur liberté religieuse. Ce droit fondamental, enraciné dans la dignité inviolable de la personne, est opportunément considéré comme la pierre d'angle de tout l'édifice des droits de l'homme. J'exprime ma satisfaction pour les relations cordiales que l'Eglise entretient avec les autorités civiles et je suis sûr qu'au fur et à mesure que la communauté des catholiques au Koweït continuera de grandir, ces autorités les assisteront promptement pour satisfaire l'exigence urgente de structures nouvelles et plus adaptées pour le culte et les rassemblements.

Les catholiques du Koweït ont cherché à contribuer au développement de la société la plus vaste, notamment grâce à leurs institutions pédagogiques. Celles-ci, bien que peu nombreuses, s'engagent pleinement à former les esprits et les coeurs de leurs élèves dans un climat qui soulignent de saines valeurs spirituelles et qui inculque le respect pour la dignité et les croyances des autres. Je souhaite qu'en accomplissant librement leur mission, qui inclut la formation à la foi des jeunes élèves chrétiens, ces écoles contribueront à renforcer le tissu de la société en préparant leurs élèves à coopérer à l'édification d'un avenir de solidarité et d'espérance pour les prochaines générations.

Monsieur l'Ambassadeur, tandis que vous vous apprêtez à remplir la mission de représenter l'Etat du Koweït près le Saint-Siège, je vous prie d'accepter mes voeux personnels pour le succès de votre importante tâche. Soyez assuré de pouvoir toujours compter sur les bureaux du Saint-Siège qui vous assisteront et vous soutiendront dans l'accomplissement de vos hautes responsabilités. Sur vous, sur votre famille et sur l'ensemble du peuple bien-aimé du Koweït, j'invoque de tout coeur les abondantes Bénédictions du Tout-Puissant.

À S.E. M. ALAIN BUTLER PAYETTE: NOUVEL AMBASSADEUR DES SEYCHELLES PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007

555 Votre Excellence

Je suis très heureux d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République des Seychelles près le Saint-Siège. Je me souviens avec plaisir de votre visite l'an dernier dans la suite du Président James Alix Michel et je vous suis reconnaissant pour les salutations que vous m'avez transmises de la part de ce dernier. Pour ma part, j'y réponds volontiers en vous assurant de mes prières ferventes pour votre pays bien-aimé et pour tout votre peuple.

Les Seychelles ont été bénies par la Providence, non seulement par une grande beauté naturelle et une vie économique saine, mais aussi par l'harmonie sociale et la cohésion qui découlent de valeurs communes et d'un fort engagement de solidarité dans la recherche du bien commun. De fait, votre nation peut rendre grâces pour son niveau de vie élevé, fruit du discernement et du sacrifice de nombreuses générations de citoyens. Dans le contexte plus large du continent africain, les Seychelles sont bien connues pour la qualité et la valeur de leur système éducatif et pour l'importance de leur réseau de services de santé accessibles à tous les citoyens. Cette infrastructure impressionnante est très prometteuse pour l'avenir de la nation, car elle offre un solide fondement pour une croissance économique constante et, plus important encore, pour la réalisation des espérances et aspirations les plus profondes des jeunes générations.

A ce propos, je vous sais gré pour la référence que Vous avez faite, Excellence, à l'importance de reconnaître et de promouvoir les valeurs spirituelles provenant des racines chrétiennes de votre nation, qui ont été décisives pour modeler le présent des Seychelles et qui offrent un fondement sûr à leur avenir. L'Eglise qui est aux Seychelles est, à juste titre, orgueilleuse de la contribution qu'elle apporte à la vie de la nation, en particulier grâce à son engagement historique pour l'éducation des jeunes et pour la formation des fidèles dans les vertus essentielles pour le développement humain intégral et pour l'édification d'une société libre, juste et prospère. La communauté catholique désire persévérer dans cet effort et, dans un esprit de sincérité et de coopération respectueuse, agir pour la promotion du bien commun par la prédication de l'Evangile, en formant les consciences avec de solides principes religieux et moraux et en offrant une assistance charitable à tous, indépendamment de leur race ou de leur religion.

A cette occasion, je ne peux qu'exprimer ma satisfaction pour les relations cordiales entre la République des Seychelles et le Saint-Siège, caractérisées par la confiance réciproque et par une étroite collaboration. De même, j'exprime ma gratitude pour les efforts du gouvernement tendant à soutenir l'éducation religieuse et à contribuer à l'édification de nouvelles églises et structures éducatives. Cet engagement est un signe concret du rapport de confiance et de coopération responsable qui existe depuis longtemps entre les autorités civiles et la communauté catholique au service des jeunes, qui sont l'espérance de la société. En effet, la nation a fait des services en faveur des jeunes et de leur saine formation une priorité claire, ce qui portera assurément des fruits abondants, car les jeunes d'aujourd'hui, hommes et femmes, trouvent progressivement leur place de citoyens responsables et de guides de demain. J'ai une grande confiance dans les jeunes des Seychelles et, par votre intermédiaire, je leur adresse à tous mes encouragements sincères à cultiver avec persévérance les vertus de l'honnêteté, de la fidélité et de l'abnégation au service des autres, qui apportent non seulement un bonheur personnel et un accomplissement profond, mais qui créent aussi une société caractérisée par davantage de fraternité, de liberté, de justice et de paix.

Une des ressources les plus importantes des Seychelles est la vie familiale solidement ancrée dans l'amour réciproque du mari et de la femme et renforcée par le don des enfants. Comme cellule primordiale de la société, la famille attend de cette dernière l'encouragement dont elle a besoin dans sa mission irremplaçable. Je ne peux qu'encourager les efforts de toutes les personnes de bonne volonté, dans chaque domaine de la vie et de la politique nationale, pour "garantir et promouvoir l'identité authentique de la famille humaine" (cf. Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 252) en favorisant et en défendant cette institution fondamentale, en reconnaissant et en affrontant les défis relevés par les jeunes familles et en soutenant les parents dans leur responsabilité de premiers éducateurs de leurs enfants. L'avenir de l'Etat dépend en grande partie de familles fortes dans la communion et stables dans leur engagement. (cf. ibid., n. 213).

Votre Excellence, alors que vous commencez votre mission au nom de la République des Seychelles, je vous prie d'accepter mes meilleurs voeux personnels pour votre travail exigeant. Sachez que les différents bureaux du Saint-Siège sont prêts à vous aider et à vous soutenir dans l'accomplissement de vos fonctions. Avec ces sentiments, j'invoque de tout coeur sur vous, sur votre famille et sur l'ensemble du bien-aimé peuple des Seychelles les plus riches Bénédictions divines de joie et de paix.


À S.E. M. PETER HITJITEVI KATJAVIVI NOUVEL AMBASSADEUR DE NAMIBIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007

Votre Excellence

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Namibie près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations et les meilleurs voeux que vous m'avez transmis au nom du Président, M. Hifikepunye Pohamba, et je vous demande d'avoir l'amabilité de lui transmettre, ainsi qu'au peuple namibien, mes salutations cordiales et l'assurance de mes prières de paix et de bien-être.

556 Ayant obtenu l'indépendance en 1990, la Namibie est une des plus jeunes nations du monde. Toutefois l'histoire de son peuple est beaucoup plus ancienne. Elle a traversé des périodes de grande douleur et souffrances, et des moments de succès importants. Votre Excellence a exprimé sa satisfaction pour la présence constante de l'Eglise tout au long de cette histoire. Arrivés sur cette terre dans la seconde moitié du XIX siècle, les missionnaires catholiques ont non seulement créé des lieux de culte, mais ils ont aussi fondé de nombreux instituts scolaires et des hôpitaux, dont beaucoup servent le peuple namibien aujourd'hui encore. L'oeuvre de ces institutions témoignent de ce "devoir de charité" qui a toujours été au centre de la mission ecclésiale (cf. Deus caritas est ).

Comme vous l'avez indiqué, l'amour authentique pour le prochain doit s'exprimer de façon tangible. Toutefois, dans la réalité publique, il est souvent difficile de vérifier avec précision ce qui tend le mieux au bien de nos frères et de nos soeurs. Ce discernement requiert une vision clairvoyante. Ce fut le cas de l'élan pour les nombreuses initiatives que votre pays a entrepris pour améliorer la qualité de la vie de tous les Namibiens, en se concentrant en particulier sur le développement humain authentique. De fait, la qualité de la vie humaine ne peut pas être évaluée uniquement en termes de biens de consommation. L'Eglise partage la conviction que les sociétés doivent accueillir toute la "hiérarchie de ses besoins matériels", de même que sa "vie intellectuelle, morale, spirituelle et religieuse" (Gaudium et spes
GS 64). Je prie pour que la Namibie, en mettant en oeuvre ses propres stratégies de développement économique et social, ne perde pas de vue une idée intégrale de l'homme dans ses dimensions physique, spirituelle et sociale.

Le discernement de la Namibie pour l'avenir reconnaît l'exigence urgente de mettre fin à la diffusion problématique des maladies infectieuses. La tragique perte de vies humaines que le SIDA a provoquée en Afrique méridionale a été particulièrement alarmante. A ce propos, j'assure le peuple de votre pays que l'Eglise continuera à assister ceux qui souffrent du SIDA et à soutenir leurs familles. La contribution de l'Eglise à l'objectif d'éradiquer le SIDA de la société ne peut que tirer son inspiration de la conception chrétienne de l'amour et de la sexualité de l'homme et de la femme. L'idée du mariage comme communion d'amour totale, réciproque et exclusive entre un homme et une femme non seulement s'accorde avec le dessein du Créateur, mais suggère aussi les comportements les plus efficaces pour prévenir la transmission sexuelle de la maladie, à savoir: l'abstinence avant le mariage et la fidélité en son sein. C'est pour cette raison que l'Eglise consacre à l'éducation et à la catéchèse tout autant d'énergies qu'à l'assistance sanitaire et aux oeuvres de miséricorde concrètes. Monsieur l'Ambassadeur, j'encourage les responsables de votre nation à légiférer de façon à promouvoir la vie de la famille, qui doit toujours être considérée comme sacrée et fondamentale pour une société stable.

La santé humaine dépend aussi d'un rapport harmonieux avec la nature, qui a été confiée à la domination intelligente de l'homme. La Constitution de la Namibie est une des premières à mentionner explicitement la grave responsabilité de protéger l'environnement et d'utiliser sagement ses ressources. Je m'unis à vous pour attirer l'attention de la communauté mondiale sur l'importance du respect de la nature comme bien commun dont toute la famille humaine doit pouvoir jouir (cf. Centesimus annus CA 37). A cette fin, la Namibie a accompli un effort concerté vers une réforme agraire. Toutefois, la route n'a pas été facile. Avant tout, les autorités politiques dans ce secteur doivent toujours soutenir le droit fondamental de ceux qui ont faim à avoir une portion quotidienne de nourriture (cf. Sollicitudo rei socialis, n. 42). J'encourage donc chaleureusement ceux qui sont engagés dans ces initiatives à persévérer. J'ai confiance dans le fait que votre nation, en administrant efficacement les titres, en permettant l'accès au crédit et en utilisant les dernières découvertes de la science et de la technologie (cf. Gaudium et spes GS 69), parviendra à une distribution plus équitable de la terre et obtiendra une récolte abondante des fruits de la Terre dans les prochaines années.

Je vous assure, Monsieur l'Ambassadeur, que l'Eglise continuera à être aux côtés des agriculteurs dans leur efforts pour s'aider réciproquement, selon le commandement divin d'aimer son prochain (cf. Mt 22,39). Alors que vous entamez vos nouvelles responsabilités, je vous assure que les différents bureaux du Saint-Siège vous assisteront dans l'accomplissement de vos fonctions. Sur vous, sur votre famille, sur le peuple namibien et sur ses responsables, j'invoque l'abondance des Bénédictions divines.


À S.E. M. CHAIYONG SATJIPANON NOUVEL AMBASSADEUR DE THAÏLANDE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007




Votre Excellence

Je suis très heureux de vous souhaiter la bienvenue au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume de Thaïlande près le Saint-Siège. J'apprécie beaucoup les salutations cordiales que vous m'avez présentées de la part de Sa Majesté le roi Bhumibol Adulyadej. J'y réponds chaleureusement et vous demande de lui transmettre l'assurance de ma grande estime pour la Famille royale, ainsi que mes prières pour le bien-être des citoyens de votre noble nation. Les liens solides de respect et d'amitié entre la Thaïlande et le Saint-Siège, qui bénéficient d'une histoire remarquable de plus de quatre cents ans, demeurent aujourd'hui une source de force particulière dont jouissent les deux parties dans le service qu'elles rendent à la famille humaine.

A l'occasion du soixantième anniversaire de l'accession de Sa Majesté au trône du Royaume de Thaïlande, je me joins avec grand plaisir à tous les citoyens de votre pays afin de rendre grâce pour les nombreuses Bénédictions que Sa Majesté a reçues au cours de ces soixante dernières années. Je saisis également cette opportunité pour exprimer mon respect pour le service d'amour qu'il a rendu à travers son attention assidue en vue de promouvoir l'unité, la tolérance religieuse et la compassion pour les pauvres. En effet, pendant des siècles, la Famille royale et le Saint-Siège ont partagé un intérêt et une sollicitude pour la famille humaine, notamment la plus vulnérable. L'heureuse visite de Noël de la Princesse Maha Chakri Sirindhorn à la Nonciature apostolique, qui a inclus des activités culturelles et de service des pauvres, a non seulement réchauffé les coeurs de tous les participants, mais a aussi manifesté à nouveau notre engagement commun en faveur des exclus et des plus pauvres.

La caractéristique morale du développement authentique est d'une importance fondamentale pour le progrès intégral (cf. Sollicitudo rei socialis, n. 9). Le droit à un emploi significatif et un niveau de vie acceptable, l'assurance d'une répartition équitable des biens et de la richesse et l'usage responsable des ressources naturelles dépendent tous du concept d'un développement qui ne se limite pas purement à satisfaire les besoins matériels. Au contraire, ce concept doit également mettre en évidence la dignité de la personne humaine, sujet authentique de tout progrès et, par conséquent, améliorer le bien commun de tous, y compris des groupes minoritaires. Bien que cet objectif requière assurément le soutien de la Communauté internationale, il est également opportun d'intensifier l'effort à travers des initiatives régionales et locales. Les efforts de votre nation pour promouvoir la coopération économique entre les Etats membres de l'ASEAN soulignent la valeur profonde de la solidarité commune. De fait, la coopération sociale et économique a contribué d'une manière substantielle à surmonter les divisions et les animosités historiques dans la région. Elle a également contribué à faire diminuer le nombre d'incidents au niveau local, tels qu'ils se manifestent sporadiquement dans le sud de votre pays.

557 Comme l'a observé Votre Excellence, l'Eglise en Thaïlande sert la nation d'une manière considérable grâce à son apostolat éducatif et social. A propos de la proposition éducative, rappelons que, là où les instituts d'instruction et de formation fonctionnent de façon professionnelle et sont gérés par des personnes se caractérisant par leur intégrité personnelle et l'amour de l'enseignement, un avenir d'espérance s'offre à une nation et, en particulier, à sa jeunesse. L'instruction est un moyen très efficace pour rompre le cycle de la pauvreté qui afflige aujourd'hui encore tant de familles et elle est toujours davantage reconnue par la Communauté internationale comme un élément indispensable sur le chemin de la paix. Par le biais de l'apprentissage et de la socialisation offerts par l'école, les enfants de toutes les couches de la société sont intégrés dans la vie civique de la nation et sont donc en mesure d'éprouver la satisfaction d'y contribuer.

L'Eglise catholique, dans le service qu'elle rend à la famille humaine, s'adresse à tous les membres de la société thaïlandaise sans aucune distinction. Sa mission caritative, en particulier pour les pauvres et ceux qui souffrent, témoigne du "lien inséparable entre amour de Dieu et amour du prochain" (Deus caritas est ). La plaie du SIDA, la prostitution et le commerce de femmes et d'enfants qui continuent d'affliger les pays de la région sont tout particulièrement l'objet de l'attention l'Eglise. Sans aucun doute, le facteur le plus important de ce phénomène est la pauvreté, auquel l'Eglise prête une attention constante. Il faut aussi reconnaître que le déclin des valeurs morales, alimenté par le dévoiement de la sexualité dans les moyens de communication sociale et dans les industries du divertissement, conduit à la dégradation des femmes, voire aux abus sur les enfants. La complexité de cette indicible exploitation humaine requiert une réponse internationale concertée. A cette fin, j'observe un très grand effort de la Thaïlande dans plusieurs conventions et protocoles internationaux élaborés pour combattre l'exploitation et le commerce sexuels. Cette coopération internationale, accompagnée d'une politique intérieure déterminée à affronter la corruption et l'impunité qui facilitent ces crimes, conduira à un tournant décisif d'espérance et de dignité pour tous les intéressés. Dans ces efforts, je peux vous assurer du plus haut soutien moral et de l'assistance concrète de l'Eglise.

L'an dernier, la Thaïlande a accompli des pas importants vers une revitalisation de ses institutions démocratiques. Je m'unis aux personnes de votre pays qui espèrent dans le plein rétablissement des structures et des procédures qui contribueront à atténuer les tensions et à respecter les droits politiques des minorités. Je saisis cette occasion pour encourager un processus électoral correct et juste dans les prochaines semaines, qui favorise la participation de tous et fasse honneur à la voix du peuple.

Monsieur l'Ambassadeur, j'ai confiance dans le fait que la mission que vous entreprenez aujourd'hui contribuera à renforcer encore davantage les liens de compréhension entre la Thaïlande et le Saint-Siège. Tandis que vous prenez vos fonctions, soyez sûr que les différents bureaux de la Curie romaine sont prêts à vous aider dans l'accomplissement de votre tâche. Sur vous et sur vos collaborateurs, j'invoque l'abondance des Bénédictions divines.


À S.E. M. BARRY DESKER AMBASSADEUR DE SINGAPOUR PRÈS LE SAINT-SIÈGE


Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007
Votre Excellence

Je suis heureux de vous accueillir au début de votre mission et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Singapour près le Saint-Siège. Je vous sais gré des paroles cordiales et des salutations que vous m'avez adressées au nom du Président M. Sellapan Ramanathan. Je vous prie de lui transmettre mes voeux les meilleurs et les plus respectueux et l'assurance de mes prières pour la paix et la prospérité de tout le peuple de votre nation.

Depuis désormais vingt-cinq ans, le Saint-Siège entretient d'excellentes relations diplomatiques avec Singapour et souhaite les consolider ultérieurement ces prochaines années. Etant l'un des pays les plus industrialisés du Sud-Est asiatique, Singapour peut apporter une contribution significative au progrès économique et social de la région. Alors que de nombreuses régions du Sud-Est asiatique continuent de souffrir des conséquences de la pauvreté, de la criminalité et de l'instabilité politique, Singapour, en tant que pays prospère, bien structuré et démocratique, peut montrer la voie et offrir espérance et inspiration aux autres. Le Saint-Siège désire continuer à coopérer, avec son gouvernement, pour promouvoir le bien-être de la région et pour résoudre les conflits.

Cependant, le succès économique a besoin de solides fondements éthiques s'il veut apporter des bienfaits durables à la société. De fait, les exigences de la personne doivent toujours être placées au centre de l'entreprise économique car, comme l'enseigne le Concile Vatican II, l'homme est "en effet l'auteur, le centre et le but de toute la vie économico-sociale" (Gaudium et spes GS 63). De même, une démocratie authentique n'est pas seulement le résultat d'un respect formel d'un ensemble de normes, mais c'est le "fruit d'une acceptation convaincue des valeurs qui inspirent les procédures démocratiques: la dignité de chaque personne, le respect des droits de l'homme, l'engagement pour le bien commun" (Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 407). C'est la raison pour laquelle j'encourage votre gouvernement dans les efforts tendant à faire participer tous les citoyens et les groupes à la vie politique et sociale pour la promotion de ces valeurs authentiques qui sont au centre d'une société saine.

Bien que les catholiques ne représentent qu'un faible pourcentage de la population de Singapour, ils sont heureux et désireux de prendre part à la vie nationale et de contribuer au bien commun. Une façon particulièrement importante pour ce faire est le témoignage du mariage et de la vie familiale. Comme communauté naturelle dans laquelle s'expérimente la nature sociale de l'homme, la famille apporte une contribution unique et irremplaçable au bien de la société. De fait, une situation saine du mariage et de la vie familiale est la meilleure garantie contre les effets nuisibles de l'individualisme ou du collectivisme, car "au sein de la famille, la personne est toujours au centre de l'attention comme fin et jamais comme moyen" (Compendium de la Doctrine sociale de l'Eglise, n. 213). Voilà pourquoi j'ai confiance dans le fait que votre gouvernement voudra continuer à protéger le rôle vital joué par l'institution du mariage et de la famille.

558 Protégeant les droits de l'homme, l'Eglise est particulièrement intéressée à défendre les droits universels à la vie et à la liberté religieuse (cf. Message à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix 2007, n. 4). Le droit à la vie, de sa conception jusqu'à sa mort naturelle, est le premier des droits et la condition de tous les autres. En outre, la reconnaissance effective du droit à la liberté de conscience et de religion est l'un des plus sérieux devoirs de toute communauté qui désire vraiment garantir le bien de l'individu et de la société. Votre gouvernement est connu pour son engagement à entreprendre des initiatives visant à la promotion du dialogue, du respect et de la coopération entre différents groupes religieux, ce qui revêt une importance particulière en raison de la diversité ethnique et religieuse de votre peuple. Soyez assuré que le Saint-Siège est également désireux de collaborer avec votre gouvernement dans ce secteur pour promouvoir des objectifs communs.

Ces dernières années, nous avons assisté à une intensification tragique du terrorisme international, souvent lié à des motifs religieux et le Sud-Est asiatique n'a pas été épargné par les effets de cet inquiétant développement. Le Saint-Siège refuse avec fermeté la manipulation de la religion à des fins politiques et, en particulier, la tentative de justifier la violence de cette manière. Cette nouvelle menace contre la paix dans le monde requiert un engagement renouvelé de la part des Etats pour la réalisation du droit international humanitaire (cf. Message à l'occasion de la Journée mondiale de la Paix 2007, n. 14). Le soutien manifesté par votre gouvernement aux initiatives de maintien de la paix dans le monde est un signe de la ferme détermination de Singapour à contribuer à ce digne objectif. L'Eglise catholique partage la sollicitude de ceux qui cherchent à limiter la souffrance causée par le conflit armé et à promouvoir la coexistence pacifique des peuples et des nations.

Monsieur l'Ambassadeur, je prie pour que la mission diplomatique que vous entamez aujourd'hui renforce ultérieurement les relations fécondes entre le Saint-Siège et votre pays. Je vous assure que les différents bureaux de la Curie romaine seront toujours prêts à vous offrir leur aide et leur soutien dans le déroulement de vos fonctions. J'invoque sur vous, sur votre famille et sur tout le peuple de Singapour d'abondantes Bénédictions divines.


À S.E. Mme ELIZABETH YA ELI HARDING AMBASSADEUR DE GAMBIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 13 décembre 2007



Madame l'Ambassadeur,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican alors que vous présentez les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Gambie près le Saint-Siège. Je vous sais gré des salutations cordiales et des sentiments de bonne volonté que vous me présente au nom de Son Excellence le Colonel Yahya Jammeh, Président de la République. Je vous demande d'avoir l'amabilité de transmettre en retour ma gratitude et mes bons voeux à Son Excellence, aux autorités civiles et au peuple de Gambie.

Les relations diplomatiques entre la République de Gambie et le Saint-Siège ont officiellement débuté en 1978. Ces relations, que le Saint-Siège instaure volontiers avec les différents pays, constituent une occasion privilégiée pour coopérer à la promotion de nombreuses valeurs importantes favorables à la croissance authentique de la société humaine. Des relations étroites et cordiales peuvent être très bénéfiques pour les deux parties, en particulier dans les domaines de la défense de la vie, de la dignité et de la liberté de chaque personne humaine et dans la promotion de la sainteté, du développement social et de l'éducation des groupes les moins favorisés de la population.

L'amour chrétien est la force qui motive l'Eglise dans votre pays, qui offre son service au peuple de Gambie en promouvant des valeurs importantes comme la justice, la solidarité et la paix. L'Eglise catholique en Afrique est directement engagée dans la diffusion du message de Jésus et, en conséquence, dans le témoignage de l'amour de Dieu Tout-Puissant, par la pratique de la charité, comme le bon Samaritain du récit évangélique (cf. Ecclesia in Africa ). Un tel témoignage d'amour et les valeurs de l'hospitalité et de la compassion sont aussi le propre de ceux qui professent d'autres religions dans votre pays. A ce propos, je suis heureux de reconnaître la relation cordiale et pacifique qui existe en Gambie entre les membres des différentes religions. Cela manifeste bien la disposition amicale de votre peuple et ses sentiments religieux authentiques. Je prie pour que cette atmosphère positive soit consolidée et protégée contre l'influence néfaste d'idéologies qui utilisent la religion à des fins politiques.

L'avenir de la Gambie est lié à l'avenir de l'Afrique occidentale. Le Saint-Siège regarde avec espérance les efforts accomplis pour consolider la paix dans la région. Rien ne peut remplacer un dialogue politique où les différences sont aplanies et les attentes des différents groupes réadaptées pour le bien commun du peuple. La Gambie a déjà donné l'exemple de cette approche dans un récent débat international. J'encourage votre pays à poursuivre ce noble chemin pour résoudre les différences extérieures et intérieures.

Votre peuple continue justement d'aspirer à une vie de bien-être dans la dignité et la liberté. Il recherche les meilleures conditions politiques et sociales qui garantissent la croissance à travers l'esprit d'initiative, la créativité et l'échange. L'Eglise catholique offre son plein encouragement et sa collaboration à tous les gouvernements africains qui luttent pour renforcer la suprématie du droit et pour éradiquer la corruption, en vue de mettre fin aux abus politiques et aux abus de pouvoir (cf. Ecclesia in Africa ). Dans tous les domaines de la vie, en particulier dans les affaires publiques, la valeur de l'ouverture aux autres et de la soumission à la vérité est la pierre angulaire d'une société humaine digne de ce nom. L'engagement pour la vérité est l'âme de la justice. Il établit et consolide le droit à la liberté et ouvre la voie au pardon et à la réconciliation (cf. Discours au Corps diplomatique, 9 janvier 2006). Les institutions politiques et les fonctionnaires publics sont de par leur nature même ouverts à un contrôle légitime et aux critiques, car ils servent le bien commun, du pays et cherchent à satisfaire les exigences et les aspirations des personnes qu'ils représentent (cf. Gaudium et spes GS 75). Un climat politique basé sur le respect de la vérité est un fondement indispensable de la société civile. L'amour de la nation devrait encourager tout le monde, autorités et citoyens, partis politiques et moyens de communication sociale, à contribuer activement à la consolidation d'un milieu politique sain, ouvert et respectueux.


Discours 2005-2013 554