Discours 2005-2013 673

À S.E. MONSIEUR HISSEIN BRAHIM TAHA, NOUVEL AMBASSADEUR DU TCHAD PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008



Monsieur l’Ambassadeur,

J’accueille avec plaisir Votre Excellence au Vatican à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Tchad près le Saint-Siège et je la remercie de m’avoir transmis le message courtois de Son Excellence Monsieur Idriss Deby Itno, Président de la République. En retour, je vous saurais gré de bien vouloir Lui exprimer mes voeux les meilleurs pour sa personne et pour le peuple tchadien tout entier, souhaitant que tous puissent connaître la paix et la prospérité.

En effet, la recherche de la paix et de la sécurité pour tous doit être une préoccupation constante et première pour les responsables des Nations. Sans l’établissement d’une paix durable il ne peut y avoir de développement authentique. À la suite de l’appel que j’ai lancé le 6 février dernier en faveur des populations du Tchad, je souhaite donc que se réalise sans tarder une authentique réconciliation nationale et que la solidarité internationale contribue à aider efficacement les personnes qui sont dans le besoin. Que les responsables chargés de guider les peuples de cette région fassent tout ce qui est en leur pouvoir afin d’arrêter la violence et de créer ainsi des circonstances favorables qui permettront à tous de vivre dans la paix et dans la dignité ! Ma pensée se tourne aussi vers les nombreux réfugiés qui ont trouvé asile dans votre pays. Que les efforts faits pour soutenir ces familles, qui vivent dans des conditions parfois dramatiques, les aident à retrouver une situation où leurs droits humains fondamentaux soient réellement garantis.

Dans cette perspective, il est nécessaire que, grâce à une saine gestion, les ressources économiques du pays soient toujours mises au service d’un progrès social effectif qui donne à la population de voir ses justes aspirations se réaliser. Pour consolider la stabilité et l’unité de la nation, le souci du bien commun impose de répartir avec justice et équité les richesses du pays, en tenant compte plus particulièrement des personnes qui se trouvent en marge du progrès social et économique.

La qualité des relations entre les communautés religieuses qui vivent au Tchad, particulièrement entre les chrétiens et les musulmans, est un élément important sur le chemin de la paix et de la réconciliation. Chacun doit pouvoir exprimer sa foi sans crainte et suivre la voix de sa conscience dans le choix de sa religion. Je me réjouis de savoir, Monsieur l’Ambassadeur, que dans votre pays, malgré les difficultés qui peuvent se présenter, les chrétiens et les musulmans cherchent à consolider des relations de respect et de compréhension réciproques. Je souhaite que ces relations contribuent au bien commun et à l’édification d’une société harmonieuse et pacifiée. Pour résoudre les incompréhensions, le dialogue doit toujours demeurer le chemin qui permet d’éviter tout recours à la violence.

Comme vous l’avez relevé, Monsieur l’Ambassadeur, l’engagement de l’Église catholique au service de la société tchadienne, sans distinction d’origine ni de religion, recouvre de nombreux domaines, tels que la santé, l’éducation et le développement. Par ses oeuvres sociales, la communauté catholique manifeste son souci de promouvoir la dignité de chaque personne. Dans cette perspective, je voudrais souligner de manière particulière l’action de l’Église en faveur de l’éducation et de la formation des jeunes, grâce notamment aux écoles catholiques, qui tiennent une place appréciée dans le système éducatif tchadien. Par ces écoles, qui sont des lieux où les jeunes de religions et de milieux sociaux différents apprennent à vivre ensemble dans le respect mutuel, l’Église entend lutter contre toute forme de pauvreté et contribuer à l’édification d’une société toujours plus fraternelle et plus solidaire.

674 Au terme de cette rencontre, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de saluer par votre entremise les Évêques du Tchad ainsi que tous les membres de la communauté catholique. Je les assure de ma proximité spirituelle et je les encourage à demeurer fermes dans la foi et courageux dans les épreuves qu’ils partagent avec leurs compatriotes, témoignant ainsi de leur engagement à construire ensemble une société réconciliée.

Au moment où vous inaugurez votre noble mission, sûr que vous trouverez toujours un accueil attentif auprès de mes collaborateurs, je vous offre, Monsieur l’Ambassadeur, mes voeux cordiaux pour son heureux accomplissement, afin que se poursuivent et se développent des relations harmonieuses entre le Saint-Siège et le Tchad.

Sur Votre Excellence, sur sa famille et sur ses collaborateurs, ainsi que sur les Responsables et sur tous les habitants du Tchad, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.

Au Vatican, le 29 mai 2008.


À S.E. M. DEBAPRIYA BHATTACHARYA, NOUVEL AMBASSADEUR DU BANGLADESH PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008

Monsieur l'Ambassadeur,

Je vous accueille avec plaisir aujourd'hui à l'occasion de la présentation des Lettres par lesquelles le Président S.E. M. Iajuddin Ahmed vous accrédite comme Ambassadeur de la République populaire du Bangladesh près le Saint-Siège. Je vous prie de bien vouloir lui transmettre mes salutations cordiales ainsi qu'aux membres du gouvernement, avec l'assurance de mes meilleurs voeux pour le bien-être de tous vos concitoyens.

Les relations diplomatiques entre le Bangladesh et le Saint-Siège ont été établies il y a trente-cinq ans et renforcées par l'intérêt mutuel à promouvoir la bonne volonté dans un monde de plus en plus interconnecté, mais qui présente également des signes de divisions nouvelles et des formes profondément troublantes de violence et d'injustice. Ces phénomènes offrent de nouveaux défis à l'ensemble de la famille humaine, en mettant à jour un sentiment aigu qu'une coopération internationale renforcée est nécessaire pour assurer que les aspirations de tous trouvent toute leur place, en particulier celles des plus pauvres et des plus faibles (cf. Sollicitudo rei socialis, n. 43). Monsieur l'Ambassadeur, je suis certain que la participation active de votre pays dans des institutions telles que l'Organisation des Nations unies contribuera à une "culture de la paix" que le Bangladesh souhaite construire à l'intérieur de ses frontières et dans le monde entier. En s'engageant dans ces entretiens au niveau international, votre pays jouera un rôle en conciliant les actions de la Communauté mondiale en vue d'atteindre les objectifs communs de la paix et du développement (cf. Discours à l'Assemblée générale de l'Organisation des Nations unies, 18 avril 2008).

Comme Votre Excellence l'a suggéré, une démocratie solide n'a pas seulement besoin d'un système législatif pour durer; elle exige de ses citoyens qu'ils adoptent les valeurs sous-jacentes qui inspirent les institutions et les procédures démocratiques, telles que la dignité de la personne humaine, un respect authentique pour les droits de l'homme et un engagement pour le bien commun qui est le critère qui doit guider la vie politique (cf. Centesimus annus CA 46). En cherchant à créer un consensus général sur l'importance centrale de ces valeurs fondamentales, les responsables de votre nation prépareront la voie à un gouvernement stable et une coexistence harmonieuse de tous ceux qui reconnaissent le Bangladesh comme leur nation. Alors que votre pays se prépare à organiser des élections générales dans le courant de l'année, je suis certain que ses citoyens réfléchiront et renouvelleront leur estime pour les fondements qui rendent possible une authentique démocratie. Le progrès social et la cohésion exigent de tous - individus, familles, représentants élus, fonctionnaires et professionnels - d'assumer avec conviction leur responsabilité à contribuer à la vie de la communauté avec intégrité, honnêteté et sens du service (cf. Pacem in terris PT 55 Centesimus annus, n. 46). En particulier, ceux qui font campagne pour des responsabilités publiques doivent mettre de côté leurs intérêts personnels pour sauvegarder le bien commun des personnes qu'ils représentent et qu'ils servent. Votre Excellence a souligné le défi de refonder des institutions représentatives qui se sont détériorées bien que votre pays ait respecté les processus démocratiques dans l'élection des récents gouvernements. Cette tâche cruciale de restaurer la confiance dans ces institutions démocratiques, et d'autres, exigera une direction forte de la part d'hommes et de femmes qui soient dignes de confiance, justes et compétents. Il ne fait aucun doute que les citoyens du Bangladesh rechercheront ces qualités chez leurs candidats lorsqu'ils exerceront leur droit de vote dans un processus électoral qui reflète les vrais valeurs sur lesquelles repose la démocratie (cf. Centesimus annus CA 46).

Un système d'éducation vivant est essentiel pour renforcer les démocraties. L'Etat et l'Eglise ont tous deux leurs rôles respectifs à jouer pour aider les familles à apporter la sagesse, la connaissance et la vertu morale à leurs enfants, afin qu'ils parviennent à reconnaître la dignité commune de tous les hommes et les femmes, y compris ceux qui appartiennent à des cultures et des religions différentes des leurs. L'Eglise tente de contribuer à cet objectif en fondant des écoles qui soient attentives non seulement au développement des connaissances chez les enfants mais aussi au développement spirituel et moral. Dans la mesure où ces écoles confessionnelles, tout comme d'autres, assurent un service public en enseignant aux jeunes la tolérance et le respect, elles devraient recevoir le soutien dont elles ont besoin, y compris une aide financière, afin de bénéficier à toute la famille humaine.

Votre pays a fait des progrès significatifs en matière de croissance économique ces dernières années. Cela ne s'est toutefois pas encore traduit dans un soulagement proportionnel de la pauvreté et une augmentation de l'offre de travail. La stabilité à long terme dans le secteur économique est organiquement liée aux autres dimensions de la vie civile, y compris les institutions publiques et un système éducatif fonctionnant correctement. Le premier permet l'efficacité et la transparence qui encouragent la croissance économique (cf. Centesimus annus CA 48) et le second est "pour la société, un instrument privilégié de progrès économique et de développement" (Popolorum progressio, n. 35). C'est pour cette raison que les objectifs économiques d'une nation doivent toujours s'inscrire dans l'horizon plus large de la croissance morale, civile et culturelle (cf. Centesimus annus CA 29). Plus encore, le développement économique durable apparaît comme le résultat d'une interaction dynamique entre l'initiative privée, l'autorité publique et le soutien des organisations internationales (cf. ibid., nn. 10; 32; 49). Pour sa part, l'Eglise, dans sa sollicitude constante pour le bien intégral de la personne humaine, se fait l'écho des aspirations de l'humanité à assurer les biens matériels nécessaires pour le bien-être physique et spirituel (cf. Gaudium et spes GS 14). En effet, elle est fermement convaincue que le développement est en fin de compte une question de paix, "car il aide à accomplir ce qui est bon pour les autres et pour la communauté humaine dans son entier" (Message pour la Journée mondiale de la paix 1987, n. 7).

675 Monsieur l'Ambassadeur, alors que vous commencez votre service, je renouvelle mes meilleurs voeux pour le succès de votre mission. Je vous assure de la disponibilité des divers bureaux du Saint-Siège dans l'accomplissement de votre tâche. Sur vous, sur votre famille et sur tous les habitants du Bangladesh, j'invoque cordialement les Bénédictions de Dieu de force et de paix.


À S.E. MONSIEUR SERGEI F. ALEINIK, NOUVEL AMBASSADEUR DE BIÉLORUSSIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008

Votre Excellence

C'est un grand plaisir de vous recevoir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Biélorussie près le Saint-Siège. Je souhaite vous exprimer ma gratitude pour le message de salutation que vous me transmettez de la part de M. le Président Aleksandr Lukashenko, et je vous prie de lui transmettre mes meilleurs voeux et l'assurance de mon affection cordiale pour le peuple de votre pays.

Monsieur l'Ambassadeur, j'apprécie les aimables paroles que vous m'avez adressées concernant le progrès accompli par la Biélorussie. A cet égard, je me rends compte également des nombreux signes encourageants et des défis qui attendent votre pays aujourd'hui. Soyez assuré que le Saint-Siège continuera de soutenir votre nation dans ses efforts pour affirmer ses aspirations justes et légitimes à la liberté et dans ses initiatives pour promouvoir le processus démocratique au sein de la grande famille des nations européennes libres et souveraines.

Depuis des décennies, l'Europe cherche activement à bâtir un avenir de paix et de progrès en abattant les murs de séparation et en surmontant de douloureuses divisions. Ce noble projet, justifié par un sentiment de responsabilité partagée pour la destinée commune des peuples européens, est d'une très grande valeur. Parvenir à un tel objectif n'est pas chose facile; en effet, cela exige de toutes les parties impliquées de s'engager dans un dialogue constant, franc et raisonnable, fondé sur une solidarité authentique et respectueux des aspirations légitimes, des circonstances historiques et de la diversité de l'autre. A cette fin, chaque nation sur le continent, y compris la Biélorussie, est appelée à contribuer à la construction de la maison commune européenne, dans laquelle les frontières sont perçues comme des lieux de rencontre et non comme des lignes de division ou, pire encore, comme des murs infranchissables. En effet, l'histoire, les racines spirituelles et culturelles ainsi que la géographie de la Biélorussie lui donnent pleinement un rôle à jouer dans ce processus. Car ce qui unit les nations de l'Europe est bien plus important que n'importe quel facteur politique, économique et culturel qui les divisent. Pour donner un nouvel élan à sa propre histoire, l'Europe doit "reconnaître et retrouver, dans une fidélité créatrice, les valeurs fondamentales à l'acquisition desquelles le christianisme a apporté une contribution déterminante, et qui peuvent se résumer dans l'affirmation de la dignité transcendante de la personne, de la valeur de la raison, de la liberté, de la démocratie, de l'Etat de droit et de la distinction entre politique et religion" (Ecclesia in Europa, n. 109).

L'indépendance retrouvée de votre pays et le rétablissement de relations diplomatiques avec le Saint-Siège ont été le résultat du développement de bonnes relations de travail entre les institutions de l'Etat et celles de l'Eglise. Ces relations sont marquées par la disponibilité des deux parties en vue de resserrer et de renforcer ces liens, ce qui encourage à la fois le bien-être et la prospérité de votre pays. Je suis reconnaissant des paroles courtoises de Votre Excellence au sujet de l'activité de l'Eglise dans votre pays, et je suis persuadé que le gouvernement de la Biélorussie continuera à assister l'Eglise catholique en répondant à ses nécessités. Cette année, l'Eglise catholique en Biélorussie fêtera deux anniversaires significatifs: le deux cent vingt-cinquième anniversaire de la fondation du diocèse de Mohylev et le deux cent dixième anniversaire du diocèse de Minsk. A cet égard, il faut souligner avec gratitude la reconnaissance que votre pays a déjà accordée à la contribution spirituelle, culturelle et historique de l'Eglise à la vie de la nation.

L'Eglise et l'Etat, chacun à leur manière et à la lumière de leur mission spécifique, sont au service de l'humanité. Il est donc nécessaire qu'ils coopèrent l'un avec l'autre, toujours dans le respect de l'autonomie et de la compétence de chacun, sur des voies qui aideront les hommes et les femmes à obtenir la prospérité matérielle et spirituelle. Une telle coopération ne peut manquer de contribuer à renforcer des institutions démocratiques toujours plus dynamiques. Considérée comme une partie intégrante de la vie et du destin de la Biélorussie, l'Eglise catholique recherche pour sa part à continuer d'exercer son rôle dans la société à travers ses diverses structures et institutions (telles que la Conférence épiscopale, les diocèses, les paroisses et les communautés religieuses). Ces organismes veulent uniquement servir les hommes, les femmes et toute la société à travers la transmission de valeurs universelles inspirées par l'Evangile. A cet égard, l'Eglise catholique qui est en Biélorussie, des traditions latine et byzantine, ne demande pas de privilèges spécifiques mais uniquement à contribuer à la croissance et au développement du pays. Tout ce qu'elle désire est la liberté d'être en mesure de remplir sereinement le mandat qu'elle a reçu du divin Créateur au service de sa création. Dans ce même esprit et avec le même sens de responsabilité mutuelle, les catholiques de Biélorussie sont engagés à aller de l'avant dans le domaine du dialogue oecuménique, en particulier avec l'Eglise orthodoxe dans votre pays. Je prie pour que les contacts oecuméniques continuent de se développer dans la paix, l'harmonie et le dialogue fécond, en contribuant ainsi à une harmonie sociale toujours plus grande.

Monsieur l'Ambassadeur, alors que vous commencez votre mission auprès du Saint-Siège, je vous présente mes voeux les plus sincères, et je vous assure de la disponibilité des bureaux de la Curie romaine dans l'accomplissement de votre tâche. Sur vous, vos collaborateurs, votre famille et tout le bien-aimé peuple de Biélorussie, j'invoque d'abondantes Bénédictions divines.


À S.E. MONSIEUR ALEXANDRE CECE LOUA, NOUVEL AMBASSADEUR DE GUINÉE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008



Monsieur l’Ambassadeur,

676 Je suis heureux de vous accueillir alors que vous présentez les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Guinée près le Saint-Siège. Je vous remercie des salutations cordiales que vous m’avez exprimées de la part de Son Excellence Monsieur Lansana Conté, Président de la République. Vous voudrez bien lui transmettre mes voeux les meilleurs pour sa personne ainsi que pour le peuple guinéen tout entier, à qui je souhaite de vivre dans la concorde et dans la paix, afin que toutes les familles connaissent une vie digne et prospère.

Comme vous l’avez souligné dans votre discours, Monsieur l’Ambassadeur, le dialogue entre les cultures et entre les religions est un objectif important, et je me réjouis de savoir que, dans votre pays, la qualité des relations entre les musulmans et les chrétiens permet une collaboration habituelle, notamment pour les questions qui concernent le bien commun de la Nation. De plus, la solidarité entre tous les citoyens est une condition nécessaire et primordiale pour que la société puisse bénéficier des fruits d’un progrès réel et durable. Toutefois, pour préserver la paix sociale, il est du devoir de l’État d’assurer, par son engagement effectif, une gestion juste et équitable des biens matériels, dans le respect des droits légitimes de chacun, et de favoriser la bonne entente entre toutes les communautés humaines du pays.

En cette année où nous célébrons le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, il est particulièrement opportun que la solidarité se manifeste aussi, de manière efficace, entre les nations et que « tous les responsables de la vie internationale agissent de concert et soient prêts à travailler en toute bonne foi, dans le respect du droit, pour promouvoir la solidarité dans les zones les plus fragiles de la planète » (Discours à l’ONU, 18 avril 2008). Dans cet esprit, je souhaite qu’après les douloureuses épreuves qu’a connues votre région, une coopération active consolide sa stabilité et encourage la fraternité entre les peuples, formant aussi le voeu que la communauté internationale soutienne les efforts des pays concernés.

D’autre part, pour accéder aux aspirations légitimes des individus et des familles, le développement intégral de la Nation doit s’inspirer des valeurs morales universelles, qui permettent de ne pas perdre de vue l’origine et la finalité des biens matériels, et de réaliser une société toujours plus juste et plus solidaire. Dans cette perspective, il est nécessaire d’accorder une sollicitude particulière aux personnes qui connaissent de nombreuses formes de pauvreté ou de fragilité. Le devoir de respecter le droit de toute personne à vivre dans la dignité est fondé sur la volonté même du Créateur, qui a donné à tous une commune dignité transcendante.

Monsieur l’Ambassadeur, je voudrais aussi vous assurer que l’Église catholique veut contribuer au développement intégral de la société par ses oeuvres d’éducation, de santé et de promotion sociale, que je sais appréciées de la population. Vous savez en particulier l’attention de l’Église à la promotion des personnes par l’éducation de la jeunesse. De même, il importe d’être attentif à la santé de chacun, notamment par une formation et une information sur les pandémies liées aux comportements des individus. Par cet engagement, la communauté catholique entend travailler au bien commun, à la fraternité et à la consolidation de la paix dans la justice. Je souhaite que, grâce à des relations toujours plus confiantes entre l’Église et l’État, ces oeuvres soient soutenues avec toujours plus de générosité, au bénéfice de tous les Guinéens, sans distinction d’origine ni de religion.

Je profite de cette occasion pour vous demander de saluer très chaleureusement la communauté catholique de Guinée rassemblée autour de ses Évêques. Je l’encourage à être toujours dans la société guinéenne un ferment de réconciliation et de paix, afin que tous puissent vivre dans la convivialité et développer des liens de collaboration toujours plus fraternels.

Monsieur l’Ambassadeur, vous inaugurez aujourd’hui la noble mission de représenter votre pays auprès du Saint-Siège. Veuillez accepter les voeux très cordiaux que je forme pour son heureuse réussite et soyez sûr de toujours trouver auprès de mes collaborateurs la compréhension et le soutien nécessaires!

Sur vous-même, sur votre famille, sur vos collaborateurs, sur tous vos compatriotes et sur les dirigeants de votre pays, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.

Au Vatican, le 29 mai 2008.


À S.E. M. TIKIRI BANDARA MADUWEGEDERA, NOUVEL AMBASSADEUR DU SRI LANKA PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008

Votre Excellence,

677 C'est pour moi un plaisir de vous accueillir au Vatican aujourd'hui et d'accepter les lettres par lesquelles Son Excellence le président Mahinda Rajapaksa vous accrédite comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République démocratique socialiste du Sri Lanka près le Saint-Siège. Je vous remercie des salutations que vous m'avez transmises de sa part, et je vous prie d'assurer Son Excellence de mes prières pour la paix et le bien-être de toute la nation. Notre rencontre aujourd'hui est une occasion propice pour moi d'affirmer mon profond respect pour le peuple du Sri Lanka et son riche héritage, ainsi que mon désir de renforcer encore les relations diplomatiques entre votre pays et le Saint-Siège.

Monsieur l'ambassadeur, je vous suis gré des paroles que vous avez prononcées au nom de vos concitoyens pour l'activité caritative de l'Eglise catholique dans votre nation. En particulier, vous avez souligné la contribution de l'Eglise dans les opérations de secours après le tsunami dévastateur qui a frappé votre pays en 2004. Une telle action est un exemple concret de la volonté et de la réponse rapide de l'Eglise à la mission qu'elle a reçue de servir les plus démunis (cf.
Lc 10,25-37 Deus caritas est ). Je souhaite assurer votre gouvernement que l'Eglise poursuivra ses efforts pour toucher tous les hommes par sa compassion, et je loue toutes les mesures à venir qui permettront de garantir que les hôpitaux, les écoles et les bureaux caritatifs catholiques puissent continuer à s'occuper des malades, des jeunes et des plus vulnérables sans considération pour leur origine ethnique ou religieuse (cf. ibid., n. 30).

Les catholiques qui sont au Sri Lanka, avec les autres chrétiens, partagent avec de nombreux bouddhistes, hindous et musulmans le désir ardent que la paix s'installe dans le pays et qu'un terme définitif soit mis aux anciennes querelles. Malheureusement, la violence continue de faire des victimes au sein de la population, ce qui préoccupe gravement le Saint-Siège et la Communauté internationale. Des négociations franches et sincères, qui exigent un indispensable investissement en temps et en ressources, sont les seuls moyens sûrs de parvenir à la réconciliation et de résoudre des problèmes qui ont longtemps fait obstacle à la coexistence pacifique au Sri Lanka. Les actes terroristes, en particulier, ne sont jamais justifiables et constituent toujours un outrage à l'humanité (cf. Message pour la Journée mondiale de la paix 2002, n. 4). En effet, des attaques arbitraires ne peuvent pas véritablement se faire l'écho des intérêts de différents groupes au nom desquels elles sont perpétrées. Et elles peuvent malheureusement provoquer des réactions indiscriminées qui mettent elles aussi en danger des innocents. De tels cycles de violence portent atteinte à la vérité, perpétuent des salves d'accusations et de contre-accusations et entretiennent les personnes dans la désillusion et le découragement. C'est pourquoi la lutte contre le terrorisme doit être toujours menée dans le respect des droits de l'homme et de la suprématie du droit (cf. Message pour la Journée mondiale de la paix 2004, n. 8) J'exhorte toutes les parties à n'épargner aucun effort pour créer un climat de confiance, de pardon et d'ouverture en s'écoutant réciproquement et en démontrant un respect raisonnable pour les aspirations légitimes d'autrui.

Votre Excellence a également attiré l'attention sur la tendance déplorable à recruter des enfants pour les envoyer au combat ou les impliquer dans des activités terroristes. De telles pratiques doivent être condamnées dès le départ car elles bloquent inévitablement le développement moral des enfants, leur laissant des cicatrices qui dureront toute leur vie (cf. Message pour la journée mondiale de la paix 1996, n. 3), et lacèrent la fibre morale de la société elle-même. Jésus a admonesté les hommes et les femmes à éviter de scandaliser ces "petits" (cf. Lc 17,2), en apprenant également aux adultes à imiter leur vertu et leur pureté (cf. Mt 18,2). J'implore les responsables dans votre pays et dans le monde entier à rester vigilants, afin qu'aucun compromis ne soit fait à cet égard. Les enfants et les adolescents doivent recevoir aujourd'hui une solide formation aux valeurs morales qui renforceront demain le tissu social de votre pays. Assurément, l'estime pour ces valeurs et une attitude de respect envers les autres sont aussi importantes que n'importe quelle capacité technique que les jeunes peuvent acquérir au service de leur vocation professionnelle.

Les initiatives visant à parvenir à la paix doivent être enracinées dans une compréhension de la personne humaine et de l'inviolabilité de ses droits innés. Comme je l'ai observé récemment, "l'universalité, l'indivisibilité et l'interdépendance des droits de l'homme sont autant de garanties de protection de la dignité humaine" (Discours à l'Assemblée générale des Nations unies, 18 avril 2008). Votre Excellence a indiqué les nouveaux mécanismes qui ont été mis en oeuvre pour surveiller la situation des droits de l'homme et intervenir sur les questions humanitaires au Sri Lanka. A cet égard, il est encourageant d'observer la réaction de votre gouvernement d'instituer une commission d'enquête spéciale, afin d'examiner les affaires où la justice et les droits de l'homme sembleraient avoir été ignorés. Il est souhaitable que tous les efforts soient faits en vue d'assurer que la commission mène rapidement à bien sa mission, afin que la vérité sur toutes ces affaires puisse voir le jour. Je pense en particulier au Père Jimbrown et à son assistant dont, près de deux ans après leur disparition, on ne sait toujours pas où ils se trouvent. L'intérêt du gouvernement pour ces affaires reflète la responsabilité des autorités politiques en vue de garantir une vie communautaire ordonnée et juste, fondée sur les principes de la justice et visant à réaliser le bien commun (cf. Gaudium et spes GS 74).

Monsieur l'ambassadeur, alors que vous assumez vos nouvelles responsabilités, je vous présente mes meilleurs voeux pour le succès de votre mission, certain que les liens d'amitié qui existent entre le Saint-Siège et le Sri Lanka seront encore renforcés dans les années à venir. Soyez assurés que les divers bureaux et dicastères du Saint-Siège sont prêts à mettre leurs ressources à votre disposition, dans un esprit de collaboration. Sur Votre Excellence, sur votre famille et sur le peuple de la République socialiste démocratique du Sri Lanka, j'invoque d'abondantes Bénédictions de Dieu tout-puissant.


À S.E. M. OBED WADZANI, NOUVEL AMBASSADEUR DU NIGERIA PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 29 mai 2008



Votre Excellence,

Je suis très heureux de vous accueillir au Vatican et de recevoir les Lettres de Créance qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République fédérale du Nigeria près le Saint-Siège. Je vous remercie des salutations courtoises et des sentiments de bonne volonté que vous avez exprimés au nom de Son Excellence M. Alhaji Umaru Musa Yar'Adua, président de la République. J'y réponds bien volontiers, et je vous saurais gré de transmettre ma gratitude personnelle et mes meilleurs voeux à Son Excellence, aux autorités civiles et au peuple nigérian.

C'est non seulement un devoir humanitaire, mais une source de joie véritable de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. En effet, assister les autres dans un esprit de respect, d'intégrité et d'impartialité est une expérience riche et formatrice à la fois pour les individus et les sociétés. A cet égard, la taille, la population, les ressources économiques et la générosité de votre peuple fait du Nigeria l'un des pays les plus influents du continent et lui donne l'opportunité exceptionnelle d'aider les autres pays africains à trouver le bien-être et la stabilité qu'ils méritent. Votre pays a contribué aux nombreux efforts en vue de parvenir à la réconciliation sociale dans les autres nations à travers ses forces de maintien de la paix, son aide matérielle et ses efforts diplomatiques. J'encourage le Nigeria à continuer d'utiliser ses considérables ressources humaines et matérielles en vue d'apporter la paix et la prospérité aux pays voisins. En effet, apporter cette assistance dans un esprit d'intégrité et de sacrifice honore les citoyens et le gouvernement d'un pays.

Dans le même esprit, une aide doit être consacrée, dans le pays et à l'étranger, à tous ceux qui cherchent à soulager la souffrance humaine à travers la recherche et l'assistance concrète. L'Eglise est confiante que les services qu'elle offre dans les secteurs de l'éducation, des programmes sociaux et des soins médicaux continueront à avoir un impact positif sur la lutte contre la pauvreté et la maladie. Elle défend constamment la vie, de sa conception à sa mort naturelle. Comme vous le savez, l'Eglise prend très sérieusement son rôle dans la lutte contre la propagation du SIDA en soutenant des programmes qui encouragent la fidélité au sein du mariage et l'abstinence en dehors de celui-ci. Le personnel, les médecins, les infirmières, les assistants et les éducateurs catholiques continueront à exhorter tous les hommes et les femmes, et notamment les jeunes, à réaffirmer les valeurs familiales, et à agir avec un courage moral, fondé sur la foi dans la lutte contre cette maladie et les conditions qui y sont liées. Dans le même temps, elle assiste déjà de manière concrète d'innombrables personnes qui souffrent de cette affection sur votre continent et à travers le monde.


Discours 2005-2013 673