Discours 2005-2013 789

789 Chers frères et soeurs, la sauvegarde de la fidélité à l'identité catholique et de l'ecclésialité de la part de chacune de vos communautés vous permettra de rendre partout un témoignage vivant et concret du profond mystère de l'Eglise. Et ce fait promouvra précisément la capacité des différentes communautés à attirer de nouveaux membres. Je confie les travaux de vos congrès respectifs à la protection de Marie, Mère de l'Eglise, Temple vivant de l'Esprit Saint, et à l'intercession des saints François et Claire d'Assise, exemples de sainteté et de renouveau spirituel, alors que de tout coeur je vous donne, ainsi qu'à toutes vos communautés, une Bénédiction apostolique spéciale.

Novembre 2008





À S.E. M.me ALY HAMADA MEKHEMAR, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE ARABE D'EGYPTE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Jeudi 6 novembre 2008



Madame l’Ambassadeur,

Je suis heureux de vous accueillir, Excellence, et de vous souhaiter la bienvenue à l’occasion de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Arabe d’Egypte près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations courtoises que vous m’avez adressées au nom de Son Excellence Monsieur Mohamed Hosni Moubarak, Président de la République, et de son épouse, Madame Suzanne Moubarak, que vous avez servis de nombreuses années. Je vous saurais gré de bien vouloir leur exprimer en retour mes souhaits les meilleurs pour leurs personnes ainsi que pour le peuple égyptien tout entier.

L’Egypte est une terre d’antique civilisation connue du monde entier pour ses monuments, son art, et pour son savoir ancestral. Sur votre terre, Madame, se sont rencontrés et mélangés des peuples, des cultures et des religions diverses construisant au fil des millénaires l’identité de votre peuple, renommé pour sa sagesse et sa pondération, et constituant la richesse de votre culture encore capable aujourd’hui d’intégrer la nouveauté tout en conservant sa spécificité.

Vous avez évoqué avec raison, Madame, les bonnes relations qui existent entre l’Egypte et le Saint-Siège depuis l’établissement des relations diplomatiques, il y a plus de 60 ans. Et je ne peux qu’en rendre grâce à Dieu qui les a permises et favorisées. L’Egypte était alors déjà à l’avant-garde dans la recherche de ponts entre les peuples et les religions. De telles relations sont basées certainement sur un profond respect réciproque de nos identités propres, mais aussi, et surtout, sur un réel désir commun de promouvoir l’unité et la paix tant à l’intérieur des frontières nationales qu’au sein de l’espace international, ainsi que de développer le dialogue et la collaboration entre les membres des diverses cultures et religions.

Vous venez aussi de mentionner, Excellence, les innombrables et graves problèmes internationaux qui agitent toujours et encore, souvent violemment hélas, les confins de l’Afrique et de l’Asie surtout au Moyen-Orient. Les efforts de l’Egypte en faveur de la paix, de l’harmonie et de solutions justes qui respectent les Etats et les personnes, sont innombrables et rejoignent ceux du Saint-Siège qui s’efforce lui aussi de les favoriser et de les promouvoir. Un climat de dialogue et de rapprochement qui pourrait engendrer une culture de paix, doit peu à peu voir le jour et arriver jusqu’à éliminer, ou atténuer au moins, les égoïsmes nationaux et tempérer les intérêts privés ou publics. Les religions peuvent et doivent être des facteurs de paix. Malheureusement aussi, elles peuvent être mal comprises et utilisées pour provoquer violence ou mort. Le respect de la sensibilité et de l’histoire propres de chaque pays ou de chaque communauté humaine et religieuse, les consultations répétées et les rencontres multilatérales, et surtout une authentique volonté de recherche de la paix favoriseront la réconciliation des peuples et la cohabitation pacifique entre tous. C’est ce que le Saint-Siège appelle de ses voeux, et qu’il sait être aussi ceux de l’Egypte. Dans ce contexte, je voudrais saluer tous les efforts accomplis par votre pays et ses gouvernants pour rejoindre peu à peu ce noble objectif. L’Egypte a toujours été connue pour être une terre d’hospitalité pour les innombrables réfugiés, musulmans et chrétiens, qui ont cherché sécurité et paix sur ses terres. Que cette noble tradition se poursuive pour le bien de tous. L’hôte reçu est un dépôt sacré confié par Dieu qui saura s’en souvenir au juste moment.

Je viens d’évoquer le rôle primordial des religions dans la réalisation de l’harmonie entre les peuples, les cultures et les individus. Depuis des décennies, les rencontres annuelles entre le Comité Permanent pour le Dialogue entre les Religions Monothéistes de l’Institution Al-Azhar Al Sharif et le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux essayent d’ouvrir une route vers une compréhension et un respect réciproque entre l’Islam et le Christianisme. Du chemin a déjà été fait, du chemin reste à parcourir encore. Ce dialogue, Excellence, est une chance pour le monde, une opportunité offerte par Dieu qu’il faut saisir au vol et vivre le mieux possible. Il est important de promouvoir avant tout une bonne connaissance réciproque qui ne peut se limiter au cercle restreint de l’instance de dialogue, mais qui doit irradier peu à peu vers son bord, vers les individus qui jour après jour, dans les villes et les villages, auront à développer une mentalité de respect réciproque qui pourrait parvenir à une estime mutuelle. L’individu et l’humanité y gagneraient tout comme les religions. Les instituts de recherche des communautés dominicaines et franciscaines présentes en Egypte offrent, eux-aussi, des espaces de rencontres interreligieuses. Leurs présences et activités démontrent qu’il est possible de vivre en frères dans une nation unie et sereine.

Vous voudrez bien transmettre aussi, Madame l’Ambassadeur, mes salutations à la communauté catholique de votre pays. Bien que réduite en nombre, elle manifeste la grande diversité qui existe au sein de notre Eglise et la possibilité d’une harmonieuse coexistence entre les grandes traditions chrétiennes orientales et occidentales. Son engagement social et historique auprès du peuple égyptien dans les domaines de l’éducation, de la santé et des oeuvres caritatives témoigne de l’amour gratuit et sans exclusive religieuse. Il est connu et apprécié par l’ensemble de la société égyptienne. L’Eglise catholique voudrait aussi atteindre dans votre pays les innombrables touristes catholiques qui le visitent et qui désirent pratiquer leur religion. Je suis convaincu qu’il leur sera bientôt donné la possibilité de pouvoir prier Dieu dignement dans des lieux de culte appropriés sur les nouveaux sites touristiques qui se sont développés ces dernières années. Ce serait là un beau signe que l’Egypte donnerait au monde en favorisant les relations amicales et fraternelles entre les religions et les peuples en accord total avec son antique et noble tradition.

Alors que vous commencez votre mission de représentation auprès du Saint-Siège, vous assurant que vous trouverez toujours un bon accueil et une compréhension attentive auprès de mes collaborateurs, je vous offre, Madame l’Ambassadeur, mes voeux cordiaux pour son heureux accomplissement, afin que les relations harmonieuses qui existent entre la République Arabe d’Egypte et le Saint-Siège puissent se poursuivre et s’approfondir. Sur vous, Excellence, sur votre famille et sur vos collaborateurs, ainsi que sur les Responsables et sur tous les habitants de l’Egypte, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions du Tout-Puissant.

Au Vatican, le 6 novembre 2008.


AUX PARTICIPANTS AU PREMIER SÉMINAIRE DU FORUM CATHOLIQUE-MUSULMAN Salle Clémentine Jeudi 6 novembre 2008

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Chers amis,

Je suis heureux de vous recevoir ce matin et je vous présente à tous mes salutations les plus cordiales. Je remercie en particulier le cardinal Jean-Louis Tauran ainsi que le Cheikh Mustafa Ceric et M. Seyyed Hossein Nasr de leurs paroles. Notre rencontre se déroule à l'issue de l'important séminaire organisé par le "Forum catholique-musulman" fondé par le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et les représentants des 138 responsables musulmans signataires de la Lettre ouverte aux responsables chrétiens du 13 octobre 2007. Cette réunion est un signe clair de notre estime réciproque et de notre désir de nous écouter respectueusement les uns les autres. Je peux vous assurer que j'ai suivi dans la prière le déroulement de votre rencontre, conscient qu'elle représente une étape supplémentaire sur le chemin vers une plus grande compréhension entre musulmans et chrétiens dans le cadre d'autres rencontres régulières que le Saint-Siège promeut avec différents groupes musulmans. La Lettre ouverte "Une Parole commune entre vous et nous" a reçu de nombreuses réponses, et a donné naissance à un dialogue, à des initiatives spécifiques et à des rencontres, visant à nous aider à nous connaître plus profondément les uns les autres et à croître dans l'estime pour nos valeurs communes. Le grand intérêt suscité par le présent séminaire est pour nous un encouragement à assurer que les réflexions et les développements positifs qui émergent du dialogue entre chrétiens et musulmans ne soient pas limités à un petit groupe d'experts et de chercheurs, mais soient transmis comme un précieux héritage qui doit être mis au service de tous, pour porter des fruits dans la manière dont nous vivons chaque jour.

Le thème que vous avez choisi pour votre rencontre - "Amour de Dieu, amour du prochain: la dignité de la personne humaine et le respect mutuel" - est particulièrement significatif. Il est tiré de la Lettre ouverte qui présente l'amour de Dieu et l'amour du prochain comme le coeur aussi bien de l'islam que du christianisme. Ce thème souligne encore plus clairement les fondements théologiques et spirituels de l'enseignement central de nos religions respectives.

La tradition chrétienne proclame que Dieu est amour (cf.
1Jn 4,16). C'est par amour qu'il a créé l'univers tout entier, et par son amour il se fait présent dans l'histoire humaine. L'amour de Dieu est devenu visible, de manière totale et définitive manifesté en Jésus Christ. Il est donc descendu pour rencontrer l'homme et, tout en demeurant Dieu, il a transformé notre nature. Il s'est donné lui-même afin de redonner toute sa dignité à chaque personne et nous conduire au salut. Comment pourrions-nous expliquer le mystère de l'incarnation et de la rédemption sinon par l'amour? L'amour infini et éternel nous rend capables de répondre en donnant tout notre amour en retour: l'amour pour Dieu et l'amour pour notre prochain. Cette vérité, que nous considérons comme fondamentale, est ce que je souhaitais souligner dans ma première encyclique, Deus caritas est, car c'est un enseignement central de la foi chrétienne. Notre vocation et notre mission est de partager librement avec d'autres l'amour que Dieu a répandu sur nous sans aucun mérite de notre part.

J'ai bien conscience que les musulmans et les chrétiens ont des approches différentes sur les sujets qui concernent Dieu. Mais nous pouvons et nous devons être des fidèles du Dieu unique qui nous a créés et se préoccupe de chaque personne dans tous les lieux du monde. Ensemble nous devons montrer, par notre respect et notre solidarité mutuels, que nous nous considérons comme les membres d'une seule famille: la famille que Dieu a aimée et réunie ensemble depuis la création du monde jusqu'à la fin de l'histoire humaine.

Je suis heureux d'apprendre que vous êtes parvenus au cours de cette rencontre à adopter une position commune sur la nécessité d'adorer Dieu totalement et d'aimer nos frères et soeurs de manière désintéressée, en particulier ceux qui souffrent et sont dans le besoin. Dieu nous appelle à travailler ensemble au nom des victimes des maladies, de la faim, de la pauvreté, de l'injustice et de la violence. Pour les chrétiens, l'amour de Dieu est inséparablement lié à l'amour pour nos frères et soeurs, de tous les hommes et de toutes les femmes, sans distinction de race et de culture. Comme l'écrit saint Jean: "Si quelqu'un dit "J'aime Dieu" et qu'il déteste son frère, c'est un menteur: celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne saurait aimer Dieu qu'il ne voit pas" (1Jn 4,20).

La tradition musulmane encourage également de façon très claire l'engagement radical au service des plus démunis, et rappelle volontiers la "Règle d'or" dans sa propre version: votre foi ne sera pas parfaite, tant que vous ne ferez pas aux autres ce que vous souhaiteriez pour vous-mêmes. Nous devrions donc oeuvrer ensemble pour promouvoir le respect authentique de la dignité de la personne humaine et les droits fondamentaux de l'homme, même si nos visions anthropologiques et nos théologies les présentent de façon différente. Il y a un important et vaste domaine dans lequel nous pouvons agir ensemble pour défendre et promouvoir les valeurs morales qui font partie de notre héritage commun. Ce n'est qu'en partant de la reconnaissance de la place centrale de la personne et de la dignité de chaque être humain, en respectant et en défendant la vie qui est un don de Dieu, et qui est donc sacrée aussi bien pour les chrétiens que pour les musulmans - c'est uniquement sur la base de cette reconnaissance que nous pouvons trouver une base commune pour construire un monde plus fraternel, un monde dans lequel les oppositions et les différences sont réglées de manière pacifique, et où la force destructrice des idéologies est neutralisée.

Mon souhait, encore une fois, est que ces droits fondamentaux de l'homme soient protégés pour tous et partout. Les responsables politiques et religieux ont la tâche d'assurer le libre exercice de ces droits dans le plein respect de la liberté de conscience et de la liberté de religion pour chacun. La discrimination et la violence dont aujourd'hui encore les communautés religieuses font l'expérience à travers le monde, et les persécutions souvent violentes dont elles sont l'objet, représentent des actes inacceptables et injustifiables, et bien plus graves et déplorables quand ils sont perpétrés au nom de Dieu. Le nom de Dieu ne peut être qu'un nom de paix et de fraternité, de justice et d'amour. Nous sommes appelés à démontrer, par nos paroles mais surtout par nos actions, que le message de nos religions est incontestablement un message d'harmonie et de compréhension mutuelle. Il est essentiel de le faire, ou nous risquons d'affaiblir la crédibilité et l'efficacité non seulement de notre dialogue, mais aussi de nos religions elles-mêmes.

Je prie afin que le "Forum catholique-musulman", qui effectue à présent avec confiance ses premiers pas, puisse devenir encore davantage un espace de dialogue, et nous assister pour suivre ensemble le chemin vers une connaissance encore plus grande de la vérité. La rencontre d'aujourd'hui est également une occasion privilégiée pour nous engager dans une recherche encore plus sincère de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain, condition indispensable pour offrir aux hommes et aux femmes de notre temps un service authentique de réconciliation et de paix.

791 Chers amis, unissons nos efforts, animés par la bonne volonté, en vue de surmonter tout malentendu et désaccord. OEuvrons à surmonter les préjugés du passé et à corriger les images souvent déformées de l'autre qui, encore aujourd'hui, peuvent créer des difficultés dans nos relations; travaillons les uns avec les autres à éduquer toutes les personnes, en particulier les jeunes, à construire un avenir commun. Que Dieu nous soutienne dans nos bonnes intentions, et permette à nos communautés de vivre en profondeur la vérité de l'amour, qui constitue le coeur de l'homme religieux, et qui est la base du respect de la dignité de toute personne. Puisse Dieu, le Miséricordieux et plein de compassion, nous assister toujours dans cette mission exigeante, nous protéger, nous bénir et nous éclairer par la puissance de son amour.


AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL SUR LE THÈME DU DON D'ORGANES ORGANISÉ PAR L'ACADÉMIE PONTIFICALE POUR LA VIE Vendredi 7 novembre 2008



Vénérés confrères dans l'épiscopat,
Mesdames et Messieurs!

Le don d'organes est une forme particulière de témoignage de la charité. A une époque comme la nôtre, souvent marquée par différentes formes d'égoïsme, il est toujours plus urgent de comprendre combien il est déterminant pour une conception correcte de la vie d'entrer dans la logique de la gratuité. Il existe, en effet, une responsabilité de l'amour et de la charité qui engage à faire de sa propre vie un don pour les autres, si on veut vraiment se réaliser soi-même. Comme le Seigneur Jésus nous l'a enseigné, seul celui qui donne sa vie pourra la sauver (cf. Lc 9,24). Je salue toutes les personnes présentes, avec une pensée particulière pour M. le sénateur Maurizio Sacconi, ministre italien du travail, de la santé et des politiques sociales; je remercie pour les paroles qu'il m'a adressées Mgr Rino Fisichella, archevêque, président de l'Académie pontificale pour la vie, qui a exposé le sens profond de cette rencontre et présenté la synthèse des travaux du congrès. Avec lui, je remercie également le président de l'International Federation of Catholic Medical Associations et le directeur du Centre national italien des transplantations, en soulignant combien j'apprécie la valeur de la collaboration de ces organisations dans un domaine comme celui de la greffe d'organes qui a été l'objet, mesdames et messieurs, de vos journées d'étude et de débat.

L'histoire de la médecine montre avec évidence les grands progrès qui ont pu être réalisés pour permettre une vie toujours plus digne à toute personne qui souffre. Les greffes de tissus et d'organes représentent une grande conquête de la science médicale et sont certainement un signe d'espérance pour de nombreuses personnes dont la situation clinique devient grave et parfois extrême. Si nous élargissons notre regard au monde entier, il est facile d'identifier les nombreux cas où, grâce à la technique des greffes d'organes, beaucoup de personnes ont surmonté des situations extrêmement critiques et ont été rendues à la joie de vivre. Cela n'aurait pu se produire si l'engagement des médecins et la compétence des chercheurs n'avaient pas pu compter sur la générosité et sur l'altruisme de ceux qui ont donné leurs organes. La question de la disponibilité d'organes vitaux à greffer, malheureusement, n'est pas théorique, mais dramatiquement pratique; elle peut se vérifier dans la longue liste des nombreux malades dont les seules chances de survie sont liées à des disponibilités limitées qui ne répondent pas aux besoins réels.

Il est utile, surtout dans le contexte actuel, de revenir à la réflexion sur cette conquête de la science, pour que la multiplication des demandes de greffes ne conduise pas à modifier les principes éthiques qui en sont à la base. Comme je l'ai dit dans ma première Encyclique, le corps ne pourra jamais être considéré comme un simple objet (cf. Deus caritas est ); la logique du marché, sans cela, aurait le dessus. Le corps de chaque personne, avec l'esprit qui est donné de façon singulière à chacun, constitue une unité indissociable sur laquelle est inscrite l'image de Dieu même. Faire abstraction de cette dimension conduise à des perspectives incapables de percevoir la totalité du mystère présent en chacun. Il est donc nécessaire de placer avant toute autre considération le respect de la dignité de la personne et la protection de son identité personnelle. En ce qui concerne la technique de la greffe d'organes, cela signifie que l'on ne peut donner que si sa santé n'est pas et ne sera jamais mise en danger, ainsi que sa propre identité, et toujours pour des raisons moralement valides et proportionnées. D'éventuelles logiques de commerce des organes, tout comme l'adoption de critères discriminatoires ou utilitaristes, seraient tellement en contradiction avec le sens implicite du don qu'elles se mettraient elles-mêmes hors jeu, tout en constituant des actes moralement interdits. Les abus dans les greffes d'organes et leur trafic, qui touchent souvent des personnes innocentes comme les enfants, doivent trouver unie dans son refus catégorique la communauté scientifique et médicale, en tant que pratiques inacceptables. Aussi doivent-ils être fermement condamnés en tant qu'actes abominables. Le même principe éthique doit être réaffirmé quand on veut arriver à la création et à la destruction d'embryons humains destinés à des fins thérapeutiques. La simple idée de considérer l'embryon comme "un matériel thérapeutique" contredit les bases culturelles, civiles et éthiques sur lesquelles repose la dignité de la personne.

Il arrive souvent que la technique de la greffe d'organes s'accomplisse par un geste d'une gratuité totale de la part des parents des patients dont le décès a été établi. Dans ces cas-là, le consentement informé est une condition préalable de liberté, pour que la greffe ait la caractéristique d'un don et ne soit pas interprétée comme un acte contraint ou comme une exploitation. Il est utile de rappeler, cependant, que tous les organes vitaux ne peuvent être prélevés qu'ex cadavere, lequel possède d'ailleurs une dignité qui doit être respectée. Ces dernières années, la science a réalisé de nouveaux progrès dans l'établissement de la mort du patient. Il est donc bon que les résultats obtenus reçoivent le consentement de toute la communauté scientifique, afin de favoriser la recherche de solutions qui donnent une certitude à tous. Dans un contexte comme celui-ci, en effet, il ne peut y avoir le moindre soupçon d'arbitraire et le principe de précaution doit prévaloir là où l'on n'est encore arrivé à aucune certitude. Pour cela, il est utile de développer la recherche et la réflexion interdisciplinaire de telle manière que l'opinion publique elle-même soit placée devant la vérité la plus transparente sur les implications anthropologiques, sociales éthiques et juridiques de la pratique des greffes. Dans ces cas-là, cependant, le critère principal qui vaut est le respect de la vie du donneur afin que le prélèvement d'organes soit permis seulement en présence de son décès réel (cf. Compendium du catéchisme de l'Eglise catholique CEC 476). L'acte d'amour qui s'exprime par le don de ses organes demeure un témoignage authentique de charité qui sait regarder au-delà de la mort pour que la vie gagne toujours. Celui qui le reçoit devrait être bien conscient de la valeur de ce geste; il est le destinataire d'un don qui va au-delà du bénéfice thérapeutique. Ce qu'il reçoit, en effet, avant même d'être un organe est un témoignage d'amour qui doit susciter une réponse tout aussi généreuse, afin de développer la culture du don et de la gratuité.

La voie royale à suivre, jusqu'à ce que la science arrive à découvrir d'éventuelles nouvelles formes de thérapie plus avancées, devra être la formation et la diffusion d'une culture de la solidarité qui s'ouvre à tous et n'exclue personne. Une médecine des greffes correspondant à une éthique du don exige de la part de tous l'engagement d'investir chaque effort possible dans la formation et dans l'information, afin de sensibiliser toujours davantage les consciences à une problématique qui concerne directement la vie de nombreuses personnes. Il sera nécessaire, cependant, de fuir les préjugés et les malentendus, de dissiper les méfiances et les peurs pour les remplacer par des certitudes et des garanties, de manière à permettre le développement chez tous d'une conscience toujours plus étendue du grand don de la vie.

Avec ces sentiments, tandis que je souhaite à chacun de poursuivre son engagement avec compétence et professionnalisme, j'invoque l'aide de Dieu sur les travaux du congrès et je vous donne à tous de tout coeur ma Bénédiction.


À S.E. M. WANG LARRY YU-YUAN, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DE CHINE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Samedi 8 novembre 2008

792 Votre Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au moment où vous entamez votre mission et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Chine près le Saint-Siège. Je vous remercie de vos paroles courtoises et des salutations du président Ying-jeou Ma que vous me transmettez. Veuillez l'assurer de mes voeux les plus cordiaux pour sa récente élection, ainsi que de mes prières pour sa personne, premier catholique à être élu président de la République, et pour tout le peuple de Taïwan.

Le gouvernement de Taipei a un sens aigu de son appartenance à une communauté mondiale, à une famille humaine mondialisée. Cela s'exprime de différentes manières, en particulier par la générosité avec laquelle il propose des aides et des secours d'urgence aux nations les plus pauvres. A cet égard, votre pays apporte une précieuse contribution en vue de construire un monde plus sûr et plus stable. Le Saint-Siège est heureux de travailler avec tous ceux qui s'efforcent de promouvoir la paix, la prospérité et le développement et apprécie l'engagement de la République de Chine dans cette noble cause.

Bien que les catholiques en République de Chine représentent un peu plus d'un pour cent de la population, ils sont désireux de jouer leur rôle afin de construire une société qui soit humaine, juste et caractérisée par une préoccupation authentique pour le bien-être des membres les plus faibles de la société. La mission de l'Eglise est aussi de partager son "expertise en humanité" avec tous les peuples de bonne volonté en vue de contribuer au bien-être de la famille humaine. C'est traditionnellement dans les domaines de l'éducation, de la santé et de l'assistance caritative qu'elle offre sa contribution. Le ferme engagement de votre gouvernement au service de la liberté de religion a permis à l'Eglise de mener sa mission d'amour et de service, et de s'exprimer ouvertement à travers le culte et la proclamation de l'Evangile. Au nom des catholiques de Taïwan, je souhaite vous affirmer combien j'apprécie la liberté dont jouit l'Eglise.

Grâce à leur "sens spirituel inné et leur sagesse morale" (Ecclesia in Asia ), il y a une grande vitalité religieuse et une capacité de renouveau chez les peuples d'Asie. Le terrain est donc particulièrement fertile pour permettre au dialogue interreligieux de prendre racine et de grandir. Les asiatiques continuent de démontrer "une ouverture naturelle à l'enrichissement mutuel des peuples, dans une pluralité de religions et de cultures" (ibid.). Qu'il est important dans le monde d'aujourd'hui pour des peuples différents d'être capables de s'écouter les uns les autres dans une atmosphère de respect et de dignité, conscients qu'ils ont l'humanité en partage dans un lien plus profond que les différences culturelles qui semblent les diviser! Une telle croissance dans la compréhension mutuelle offre un service indispensable à la société dans son ensemble. En apportant un clair témoignage "des vérités morales qu'ils ont en commun avec tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté, les groupes religieux exerceront une influence positive sur la culture au niveau le plus large" (Discours aux représentants des autres religions, Washington,
LE 17 avril 2008).

Un dialogue franc et constructif est également la clé pour résoudre les conflits qui menacent la stabilité de notre monde. A cet égard, le Saint-Siège accueille favorablement les récents développements positifs dans les relations entre Taïwan et la Chine continentale. L'Eglise catholique est en effet désireuse de promouvoir des solutions pacifiques aux conflits de toutes sortes "en accordant attention et soutien même au plus léger signe de dialogue et de volonté de réconciliation" (Discours à l'Assemblée générale des Nations unies, 18 avril 2008). De cette manière, elle souhaite soutenir les efforts des gouvernements pour devenir "un infatigable ouvrier de paix et un vaillant défenseur de la dignité de la personne humaine" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 2007, n. 16).

Votre Excellence, je vous assure de mes meilleurs voeux et de mes prières pour le succès de votre mission diplomatique que vous entamez aujourd'hui. Soyez assuré de l'aide et du soutien des divers bureaux de la Curie romaine dans l'accomplissement de vos devoirs. Avec des sentiments d'estime sincère, j'invoque d'abondantes Bénédictions de Dieu sur vous, sur votre famille et sur tous les Taïwanais.


AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS SUR "L’HÉRITAGE DU MAGISTÈRE DE PIE XII ET LE CONCILE VATICAN II" Salle Clémentine Samedi 8 novembre 2008



Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
793 Chers frères et soeurs,

Je suis heureux de vous accueillir à l'occasion du congrès sur "L'héritage du magistère de Pie xii et le Concile Vatican ii", organisé par l'université pontificale du Latran et l'université pontificale grégorienne. C'est un congrès important du fait du sujet qu'il aborde et de la qualité des personnes, provenant de plusieurs nations, qui y prennent part. J'adresse à chacun mes salutations cordiales et je remercie en particulier Mgr Rino Fisichella, recteur magnifique de l'université du Latran, et le père Gianfranco Ghirlanda, recteur de l'université grégorienne, pour les aimables paroles avec lesquelles ils se sont faits les interprètes de vos sentiments communs.

J'ai apprécié l'importance du sujet sur lequel vous avez concentré votre attention. Ces dernières années, quand on parlait de Pie xii, l'attention se concentrait de manière excessive sur une seule problématique, traitée qui plus est de manière généralement unilatérale. Toute autre considération mise à part, cela a empêché une approche adaptée de cette haute figure historique et théologique qu'est le Pape Pie xii. L'ensemble de l'activité imposante réalisée par ce Pape et, de manière toute particulière, son magistère sur lequel vous vous êtes penchés ces derniers jours, sont une preuve éloquente de ce que je viens d'affirmer. Son magistère se caractérise en effet par sa vaste et bénéfique étendue, ainsi que par sa qualité exceptionnelle, si bien que l'on peut dire qu'il constitue un héritage précieux dont l'Eglise a tiré un grand profit et continue de le faire.

J'ai parlé d'une "vaste et bénéfique étendue" de ce magistère. Qu'il suffise de rappeler à cet égard les encycliques et les très nombreux discours et radiomessages contenus dans les vingt volumes de ses "Insegnamenti". Il a publié plus de quarante encycliques. Parmi lesquelles, en particulier, "Mystici corporis", dans laquelle le Pape aborde le sujet de la nature véritable et intime de l'Eglise. Par l'étendue de ses recherches, il met en lumière notre profonde union ontologique avec le Christ et - en Lui, pour Lui et par Lui - avec tous les autres fidèles animés par son Esprit, qui se nourrissent de son Corps, et transformés en Lui, lui permettent de continuer et d'étendre dans le monde son oeuvre de salut. Deux autres encycliques sont intimement liée à "Mystici Corporis": "Divino afflante Spiritu" sur l'Ecriture Sainte et "Mediator Dei" sur la Sainte Liturgie, dans lesquelles sont présentées les deux sources auxquelles doivent toujours puiser ceux qui appartiennent au Christ, Tête de ce Corps mystique qu'est l'Eglise.

Dans ce contexte de grande ampleur Pie xii a traité des différentes catégories de personnes qui, par la volonté du Seigneur, font partie de l'Eglise, même s'ils ont des vocations et des devoirs différents: les prêtres, les religieux et les laïcs. Il a ainsi édicté de sages règles sur la formation des prêtres, qui doivent se distinguer par leur amour personnel du Christ, la simplicité et la sobriété de leur vie, leur loyauté envers leurs évêques et leur disponibilité envers ceux qui sont confiés à leurs soins pastoraux. Dans l'encyclique "Sacra Virginitas" et dans d'autres documents sur la vie religieuse, Pie xii a par la suite mis clairement en lumière l'excellence du "don" que Dieu accorde à certaines personnes en les invitant à se consacrer totalement à son service et au service de notre prochain dans l'Eglise. Dans cette perspective, le Pape insiste fortement sur le retour à l'Evangile et au charisme authentique des fondateurs et des fondatrices des divers ordres et congrégations religieuses, prévoyant également la nécessité de certaines saines réformes. Il fut ensuite donné à Pie xii à de nombreuses occasions d'aborder la responsabilité des laïcs dans l'Eglise, en profitant en particulier des grands congrès internationaux dédiés à ces sujets. Il abordait volontiers les problèmes de chaque profession, en indiquant, par exemple, les devoirs des juges, des avocats, des travailleurs sociaux, des médecins: à ces derniers le Souverain Pontife dédia de nombreux discours en illustrant les normes déontologiques qu'ils doivent respecter dans leur activité. Ensuite, dans l'encyclique "Miranda prorsus", le Pape s'arrêta sur la grande importance des moyens modernes de communication, qui, de manière toujours plus incisive, influençaient toujours davantage l'opinion publique. C'est justement pour cela que le Souverain Pontife, qui valorisa au maximum l'invention nouvelle de la radio, soulignait le devoir des journalistes de donner des informations véridiques et respectueuses des règles morales.

Pie xii porta son attention également sur les sciences et les extraordinaires progrès qu'elles accomplissent. Même s'il admirait les avancées réalisées dans ces domaines, le Pape ne manquait pas de mettre en garde contre les risques qu'une recherche inattentive aux valeurs morales pouvait comporter. Un seul exemple suffit: le discours qu'il prononça sur la réussite de la fission des atomes est resté célèbre; cependant, avec une clairvoyance extraordinaire, le Pape en appelait à la nécessité d'interdire à tout prix que ces progrès scientifiques géniaux fussent utilisés pour la construction d'armes meurtrières qui auraient pu provoquer des catastrophes démesurées pouvant aller jusqu'à la destruction de l'humanité. Comment ne pas ensuite rappeler les longs discours inspirés concernant la réorganisation de la société civile, nationale et internationale, pour laquelle il indiquait comme fondement indispensable la justice, véritable présupposé à une coexistence pacifique entre les peuples: "opus iustitiae pax!". L'enseignement mariologique de Pie xii mérite également une mention spéciale: il atteint son sommet dans la proclamation du dogme de l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, par laquelle le Saint-Père entendait souligner la dimension eschatologique de notre existence tout en exaltant la dignité de la femme.

Que dire de la qualité de l'enseignement de Pie xii? Il se refusait à l'improvisation: il écrivait avec le plus grand soin tous ses discours, soupesant chaque phrase et chaque mot avant de les prononcer en public. Il étudiait attentivement les différentes questions et avait l'habitude de demander conseil à d'éminents spécialistes quand il s'agissait de sujets qui demandaient une compétence particulière. Par sa nature et son tempérament Pie xii était un homme pondéré et réaliste, étranger à tout optimisme facile, mais il se gardait également du danger de ce pessimisme qui ne convient pas à un croyant. Il détestait les polémiques stériles et était profondément méfiant envers le fanatisme et le sentimentalisme.

Ces attitudes intérieures donnent toute leur force à la valeur et à la profondeur, ainsi qu'à la fiabilité de son enseignement; elles expliquent l'adhésion confiante à celui-ci non seulement de la part des fidèles, mais également de nombreuses personnes n'appartenant pas à l'Eglise. En observant la grande étendue et la qualité élevée du magistère de Pie xii, on en vient à se demander comment il a pu en faire autant, alors même qu'il devait se consacrer à tous les nombreux autres devoirs liés à son service de Souverain Pontife: le gouvernement quotidien de l'Eglise, les nominations et les visites des évêques, les visites des chefs d'Etat et des diplomates, les innombrables audiences accordées à des personnes privées et à des groupes très différents.

Tous reconnaissent à Pie xii une intelligence hors du commun, une mémoire infaillible, une grande facilité pour les langues étrangères et une remarquable sensibilité. On a dit de lui qu'il était un diplomate accompli, un éminent juriste, un excellent théologien. Tout cela est vrai, mais cela n'explique pas tout. Il y avait aussi en lui l'effort continu et la ferme volonté de se donner à Dieu sans s'épargner et sans considération pour sa santé fragile. Cela fut le vrai moteur de son comportement: tout naissait de l'amour pour le Seigneur Jésus Christ, et de l'amour pour l'Eglise et pour l'humanité. En effet, il était avant tout le prêtre en union intime et permanente avec Dieu, le prêtre qui trouvait la force d'accomplir son immense travail dans de longs moments de prière devant le Très Saint Sacrement, en dialogue silencieux avec son Créateur et Rédempteur. C'est de là que son magistère, comme toutes ses autres activités, tirait son origine et son élan.

Aussi ne doit-on pas s'étonner que son enseignement continue encore aujourd'hui à diffuser sa lumière dans l'Eglise. Cinquante ans se sont écoulés depuis sa mort, mais son magistère fécond et éclectique reste toujours pour les chrétiens d'aujourd'hui d'une valeur inestimable. L'Eglise, Corps Mystique du Christ, est certainement un organisme vivant et vital, qui n'est pas figé sur ce qu'elle était il y a cinquante ans. Mais son développement se fait dans la cohérence. Aussi l'héritage du magistère de Pie xii a-t-il été recueilli par le Concile Vatican ii et proposé à nouveau aux générations chrétiennes successives. On sait que, dans les interventions orales et écrites présentés par les Pères du Concile Vatican ii, on trouve plus de mille références au magistère de Pie xii. Tous les documents du Concile n'ont pas un appareil de notes indiquant les références, mais dans les documents qui en ont, le nom de Pie xii revient plus de deux cents fois. Cela veut dire que, exception faite de la Sainte Ecriture, ce Pape est la source qui fait autorité la plus fréquemment citée. De plus, on sait que les notes apposées à ces documents ne sont pas, en général, de simples renvois explicatifs, mais font souvent partie intégrante des textes conciliaires; elles ne fournissent pas seulement des justifications à ce qui est affirmé dans le texte, mais en offre une clef d'interprétation.

Nous pouvons donc dire que, dans la personne du Souverain Pontife Pie xii, le Seigneur a fait à son Eglise un don exceptionnel, pour lequel nous devons tous Lui être reconnaissants. Je renouvelle donc l'expression de mon estime pour l'importance des travaux que vous avez réalisés en préparation et pendant le déroulement de ce congrès international sur le magistère de Pie xii et je souhaite que l'on continue à réfléchir sur l'héritage précieux laissé à l'Eglise par l'immortel Souverain Pontife, pour en tirer des applications fructueuses aux problématiques qui apparaissent aujourd'hui. Avec ce souhait, et tandis que j'invoque sur votre travail l'aide du Seigneur, je donne de tout coeur à chacun ma Bénédiction.



Discours 2005-2013 789