Augustin, les Psaumes 352

DEUXIÈME SERMON - DEUXIÈME PARTIE DU PSAUME.

352 Ps 35,11-28

1. Fixons notre attention sur le reste du psaume, et prions le Seigneur, notre Dieu, de nous donner une intelligence saine pour le bien comprendre, et la grâce d'en tirer profit par nos bonnes oeuvres. Votre charité se rappelle, sans doute, où s'est arrêtée hier notre explication: partons donc de là aujourd'hui. Nous attribuons ces paroles au Christ, considéré comme Chef et comme corps de l'Eglise. Et, puisqu'il s'agit du Christ, ne sépare point l'Epoux de l'épouse, et comprends ce grand mystère: «Ils seront deux dans une même chair». Si, étant deux, ils n'ont qu'une même chair, pourquoi ne se serviraient-ils pas des mêmes paroles? Car, si le chef a supporté ici-bas de mauvais traitements, son corps les apporte aussi: le chef n'a souffert que pour servir d'exemple au corps. En effet, le Seigneur a volontairement souffert, tandis que nous souffrons nécessairement: lui a souffert par bonté pour nous: notre nature nous y condamne. Dans cette indispensable obligation, nous trouvons donc un sujet de consolation en ce qu'il a souffert de sa propre volonté; aussi, quand, par hasard, nous subissons de pareilles épreuves, portons nos regards sur notre chef, prenons exemple sur sa conduite et disons-nous: S'il

1. Ep 5,31.

a été ainsi traité, à quoi devons-nous nous attendre? Conduisons-nous donc comme il l'a fait lui-même. Son ennemi a pu en venir jusqu'à lui ôter la vie du corps; mais, si cruel qu'il se soit montré, il n'a pu détruire entièrement ce corps, puisqu'il est ressuscité le troisième jour. Ce qui est advenu de lui le troisième jour, se fera pour nous à la fin du monde. Si la réalisation de nos espérances de résurrection est différée, ces espérances nous sont-elles ravies? Reconnaissons donc ici la parole du Christ, et ne la confondons pas avec celle des impies. Cette parole est celle du corps du Christ, qui souffre persécutions, angoisses et tribulations, mais, parce que ici-bas il y en a beaucoup pour souffrir à cause de leurs péchés et de leurs crimes, nous devons apporter un soin tout particulier à distinguer de leurs souffrances elles-mêmes la cause de leurs souffrances: car un scélérat peut subir un supplice pareil à celui des martyrs, mais la raison de ses douleurs est bien différente. Il y en avait trois de crucifiés: le Sauveur, celui qui devait être sauvé, et celui qui devait être damné: pour tous, même supplice; mais, pour chacun d'eux, cause de souffrances non pareille.

2. Que notre chef dise donc: «Des témoins injustes s'étant élevés, m'ont interrogé sur (343) des choses que je ne connaissais pas 1» Pour nous, disons à notre chef: Seigneur, que ne saviez-vous pan? Etiez-vous à ce point ignorant? Ne connaissiez-vous point le coeur de ceux qui vous interrogeaient? Ne vous étiez-vous point aperçu d'avance de leurs fourberies? N'était-ce pas en connaissance de cause que vous vous étiez livré entre leurs mains? N'étiez-vous point venu en ce monde pour subir leurs mauvais traitements? Qu'ignoriez-vous donc?

Il ignorait le péché; il ignorait ce péché, non comme s'il ne le condamnait pas, mais parce qu'il ne le commettait point. On emploie tous les jours de pareilles manières de parler; car tu dis de quelqu'un: Il ne sait se tenir debout, pour dire: Il ne se tient pas debout; il ne sait faire le bien, pour dire: Il ne fait pas de bien; il ne sait pas faire le mal, pour dire: Il ne fait pas de mal. Ce qu'on ne fait pas n'intéresse nullement la conscience, et ce dont la conscience ne s'occupe pas, on semble ne pas le savoir. Ainsi, dans notre pensée, Dieu ignore comme l'art qui ne conduit pas au mal, mais qui apprend à connaître le vice et à le discerner. Lors donc que nous interrogeons notre chef, il nous répond dans toute la vérité de son Evangile; quand nous lui disons: Seigneur, qu'ignoriez-vous? Comment a-t-on pu vous interroger sur des choses que vous ne connaissiez pas? Il nous dit: J'ignorais le péché, et ils m'interrogeaient sur le péché. Si tu ne crois pas que j'ignore le péché, lis l'Evangile et tu y verras que je ne connais pas même les pécheurs; car je leur dirai à la fin du monde: «Je ne vous connais pas; vous, qui commettez l'iniquité, retirez-vous de moi 2». Est-ce qu'il ne connaissait pas ceux qu'il condamnait? Peut-il prononcer un jugement conforme à l'équité, s'il ne le porte pas en parfaite- connaissance de cause? Il agissait en connaissance de cause, et pourtant il n'a pas menti quand il a dit: «Je ne vous connais pas»; c'est-à-dire vous n'êtes pas unis à mon corps; vous ne vous attachez pas à mes préceptes: vous êtes la personnification des vices; et moi, je suis l'art, qui n'a rien de commun avec les défauts, et qui n'apprend rien autre chose qu'à les éviter. «Des témoins injustes s'étant levés, m'ont interrogé sur des choses que je ne connaissais pas». Qu'est-ce que le Christ pouvait


1. Ps 35,11-12. - 2. Mt 7,23.

ainsi ignorer, sinon le blasphème? Voilà pourquoi il fut accusé d'avoir blasphémé, lorsque interrogé par ses persécuteurs, il répondit selon la vérité. Mais quels furent ses accusateurs? Ceux-là mêmes dont il est dit plus loin: «Ils me rendaient le mal pour le bien; ils «rendaient à mon âme la stérilité». Je leur apportai l'abondance, et ils me rendaient la stérilité: je leur apportai la vie, et ils me rendaient la mort: je leur apportai l'honneur, et ils me rendaient l'humiliation. Je leur apportai le remède, et ils me rendaient des blessures; et, dans tout ce qu'ils me rendaient, il n'y avait que de la stérilité.

Cette stérilité, il l'a maudite dans le figuier, lorsque, y cherchant des fruits, il n'en trouva aucun 1. Il y avait des feuilles, mais pas de fruits; des paroles, mais pas d'oeuvres: abondance de paroles, stérilité en fait d'oeuvres. « Tu prêches qu'il rie faut rien dérober, et tu dérobes; tu dis que l'adultère est un crime, et tu commets l'adultère». Tels étaient ceux qui interrogeaient le Christ sur des choses qu'il ne connaissait pas.

3. «Pour moi, lorsqu'ils m'interrogeaient, je me revêtais d'un cilice; j'humiliais mon âme par le jeûne, et je répandais ma prière dans mon sein». Nous savons, mes frères, que nous appartenons au corps de Jésus-Christ, puisque nous en sommes les membres: nous ne devons pas non plus l'ignorer: dans nos tribulations, il ne nous faut point penser à la manière dont nous répondrons à nos ennemis, mais chercher à leur être propices auprès de Dieu par nos prières, surtout à ne pas nous laisser vaincre par la tentation, et enfin, à obtenir du Tout-Puissant, pour nos persécuteurs, la guérison de leur âme et leur retour à la justice. Rien, de plus grand, rien de meilleur au sein des tribulations, que de s'éloigner du bruit extérieur, et d'entrer dans le plus profond intérieur de son âme pour invoquer Dieu, en ce sanctuaire où personne ne peut ni entendre nos gémissements, ni voir celui qui vient à notre aide; mettons-nous-y à l'abri de toutes les ennuyeuses contrariétés qui nous viennent du dehors: fermons les portes de ce lieu secret; humilions. -nous en faisant l'aveu de nos fautes; louons et bénissons le Dieu qui nous corrige et nous -console: voilà bien la conduite que nous devons tenir.

1. Mt 21,19.

344

Ce que nous disons s'applique au corps du Christ, c'est-à-dire, à chacun de nous: mais soyons-nous en Notre-Seigneur Jésus-Christ lui-même quelque chose de pareil? Tant de soin que nous mettions à examiner et à scruter l'Evangile, jamais nous n'y verrons que, dans ses peines et ses ennuis, le Seigneur se soit revêtu d'un cilice. Nous y lisons, à la vérité, qu'il a jeûné après son baptême; mais, pur un cilice, il n'en est nulle part question nous ne le voyons en aucun endroit. Quand il a jeûné, le diable le tentait, mais les Juifs se le persécutaient pas encore, et je ne puis lire qu'il ait jeûné au moment où ils l'interrogeaient sur des choses qu'il ne connaissait pas, ni au moment où, lui rendant le mal pour le bien, ils examinaient malicieusement sa conduite, le poursuivaient, s'emparaient de sa personne, le flagellaient, le couvraient de blessures et lui donnaient la mort. Néanmoins, mes frères, cédons à une pieuse curiosité, levons un peu le voile, ouvrons les yeux de notre coeur, pénétrons le sens caché le l'Ecriture, et nous verrons qu'en réalité, pendant le cours de ses souffrances, le Seigneur a jeûné et s'est couvert d'un cilice.

Qu'entend-il par un cilice, sinon peut-être la condition mortelle de la chair? Pourquoi en cilice? A cause de la ressemblance de sa et chair avec la chair du péché. «Car», dit l'Apôtre, «Dieu a envoyé son propre Fils, revêtu d'une chair semblable à la chair du péché; il a condamné le péché dans sa chair 1»; c'est-à-dire, il a revêtu son Fils d'un cilice pour condamner les boucs par ce cilice. Sans aucun doute, il n'y avait pas de péché dans le Verbe de Dieu; il n'y en avait, non plus, dans l'âme sainte, ni dans l'esprit de l'homme que le Verbe et la sagesse de Dieu s'étaient attaché en unité de personne: il n'y en avait pas même dans son corps; mais la ressemblance de la chair du péché se trouvait dans le Seigneur, parce que la mort n'existe du péché, et son corps était certainement sujet à mourir. Si, en effet, il n'avait pas été mortel, il ne serait pas mort; s'il n'était pas mort, il n'aurait pas ressuscité; et

S'il n'était pas ressuscité, il ne nous aurait point donné la preuve et l'exemple de notre immortalité. La mort, qui nous est venue du à, porte le nom de péché, de la même manière qu'on désigne, sous le nom de

1. Rm 8,3

langue grecque ou de langue latine, non pas notre langue corporelle, mais ce que nous disons au moyen de ce membre: notre langue est un de nos membres, aussi bien que nos yeux, nos oreilles, notre nez, etc.; mais, par langue grecque, on entend les paroles prononcées en grec, non parce que les paroles seraient la même chose que la langue, mais parce qu'elles sont prononcées par elle. Tu dis de quelqu'un, pour désigner une partie quelconque de son corps-: J'ai reconnu sa figure. En parlant d'un absent, tu dis encore J'ai reconnu sa main, quoique tu veuilles parler, non de sa main corporelle, mais de l'écriture tracée par elle. Ainsi en est-il du péché du Seigneur: il a eu pour cause le péché, puisqu'il a pris un corps fait de cette substance, qui est devenue sujette à la mort, à cause du péché. Et pour exprimer plus brièvement ma pensée, je dirai: Marie est morte à cause du péché d'Adam, parce qu'elle en était la fille; Adam est mort à cause de sa propre prévarication; et le corps du Seigneur, mis au monde par Marie, est mort pour détruire le péché. Le Seigneur s'est revêtu de ce cilice, et ce cilice, sous lequel il se cachait, l'a empêché d'être reconnu. «Lorsque», dit-il, «ils me tourmentaient je me revêtais d'un cilice»; c'est-à-dire: ils sévissaient contre moi, et je me cachais. S'il n'avait pas voulu se cacher, il n'aurait pu mourir. Quand, en effet, ils s'approchèrent de lui pour le saisir, il lui suffit d'un instant, il n'eut qu'à laisser jaillir un éclair de sa puissance, si toutefois on peut dire que c'en était même un éclair; c'en fut assez de sa part, de leur adresser cette seule question: «Qui cherchez-vous?» pour les faire reculer et tomber en arrière. Une telle puissance n'aurait certes pas subi les ignominies de la passion, si elle ne s'était cachée sous le cilice: donc, «je me revêtais du cilice et j'humiliais mon âme par le jeûne».

4. Si nous avons bien compris ce qu'il faut entendre par le cilice, comment devons-nous maintenant comprendre ce qu'il faut entendre par le jeûne? Le Christ voulait manger, quand il cherchait des fruits sur le figuier stérile, et s'il en avait trouvé, il s'en serait nourri. Il voulut boire, quand il dit à la femme de Samarie: «Donne-moi à boire  1» et sur la croix: «J'ai soif 2». Quelle faim et quelle soif éprouva-t-il donc? Il eut faim et soif de nos bonnes

1. Jn 4,7. - Jn 19,28.

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oeuvres. Et, parce qu'il ne trouvait le mérite d'aucune bonne oeuvre en ceux qui le persécutaient et le crucifiaient, il jeûnait; ils jetaient dans son âme la disette. Quel jeûne, en effet, de trouver à peine un larron dont il pût se nourrir, étant sur la croix ! Les apôtres avaient pris la fuite et s'étaient cachés dans la foule; Pierre lui-même, ce Pierre qui avait promis de persévérer jusqu'à la mort du Seigneur, l'avait déjà renié trois fois; il pleurait déjà, mais il se cachait encore dans la multitude et craignait d'être reconnu. Tous, enfin, le voyant mort, désespérèrent de l'avenir aussi les trouva-t-il, après sa résurrection, plongés dans le découragement; quand il leur parla, la tristesse, la désolation et le désespoir étaient dans leurs coeurs et se reflétaient dans les paroles de ceux qui s'entretenaient avec lui. Il leur dit: «De quoi vous entretenez-vous ensemble?» Car ils parlaient de lui; et ils lui répondirent: «Etes-vous seul «si étranger dans Jérusalem, que vous ne sachiez pas ce qui s'y est passé ces jours-ci, touchant Jésus de Nazareth, qui a été un prophète puissant en oeuvres et en paroles, devant Dieu, devant tout le peuple; et de quelle manière les princes des prêtres et nos sénateurs l'ont livré pour être condamné à mort, et l'ont crucifié? Or, nous espérions que ce serait lui qui rachèterait Israël 1». Le Seigneur aurait persévéré datas ce grand jeûne, s'il n'avait pas ranimé ceux qui devaient apaiser sa faim. Il leur rendit le courage, les consola, les raffermit et en fit les membres de son corps. Tel fut donc le jeûne que s'imposa le Seigneur.

5. «Et je répandais», dit-il, «ma prière dans «mon sein». Il y a certainement, dans ce verset, un sens profond; daigne le Seigneur nous aider à le pénétrer! Par sein, nous devons entendre une chose secrète. Mes frères, nous trouvons déjà, dans ces paroles, un avertissement pour nous, le bon conseil de prier dans le secret de notre coeur. Dieu nous y voit; il nous y entend; l'oeil de l'homme est incapable d'y pénétrer; celui-là, qui vient à notre aide, peut seul y porter ses regards. Ce fut là que pria Susanne et qu'elle fut entendue de Dieu, lorsque les hommes ne voulurent plus écouter sa voix 2. En ce qui nous concerne, voilà le conseil que nous devons tirer de ces paroles; mais nous devons les entendre plus

Lc 24,18-21. - Da 13,35-44.

particulièrement de Notre-Seigneur, parce que, lui aussi, il a prié.

En examinant la lettre de l'Evangile, nous n'avons vu, nulle part, qu'il y fût question de son cilice; il n'y est point davantage parlé, dans le sens littéral, du jeûne qu'il a observé pendant sa- passion; c'est pourquoi nous avons, selon la mesure de nos forces, expliqué ces deux mots par similitude et dans le sens allégorique. Pour sa prière, nous l'avons entendue tomber du haut de la croix: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné 1?» Là aussi nous priions. En effet, quand son Père, dont il ne s'est jamais séparé, l'a-t-il abandonné? Nous lisons encore qu'il a prié seul sur la montagne, qu'il n passé les nuits en prières, qu'il a prié dans le cours de sa passion. Je répandrai donc na prière dans mon sein. Je ne sais ce qu'on pourrait imaginer de mieux à l'égard du Seigneur. Quoi qu'il en soit, je vais dire ce qui me vient en ce moment à l'esprit; une idée meilleure s'y présentera peut-être plus tard; ou bien elle se présentera à une personne plus intelligente que moi. Je comprends donc ces paroles: «Je répandrai ma prière dans mon sein», dans ce sens que son Père habite en lui, car Dieu s'est réconcilié le monde dans le Christ 2 . Il possédait en lui-même celui qu'il voulait prier. Il n'en était pas éloigné, puisqu'il avait dit: «Je suis dans mon Père, et mon Père est en moi 3. Mais, en lui, la prière est plus particulièrement l'oeuvre de l'homme; car, en tant qu'il est le Verbe, le Christ ne prie pas, il exauce; il ne demande pas qu'on lui vienne en aide; mais, d'accord avec son Père, il secourt les autres. Quel est donc le sens de ces paroles: Je répandais mea prière dans mon sein? Celui-ci, sans aucun doute: Mon humanité invoque en moi-mère la divinité.

6. «J'avais de la complaisance comme pour «un parent et un frère; j'étais abattu, comme touché d'une vraie douleur qui me portait à gémir». Il fait allusion à son corps: c'est nous qu'il faut voir ici désignés, quand nous trouvons notre bonheur dans la prière, et que notre âme se rassérène, non par l'influence des prospérités de ce monde, mais sous l'impression des rayons de la vérité. Il est facile de comprendre ce que je dis, et celui qu'éclaire cette lumière voit et reconnaît par

1. Ps 21,2 Mt 27,46. - 2. 2Co 5,19. - 3. Jn 14,10

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lui-même la vérité de ces paroles: «J'avais de la complaisance comme pour un parent et un frère»; car alors l'âme se rapproche de Dieu, et lui devient agréable comme à un frère, à un parent, ou à un ami; «car», est-il dit, «nous avons en lui l'être et le mouvement 1». Si notre âme n'en est point là, si elle ne peut se réjouir ni briller des feux de la vérité, ni s'approcher de Dieu, ni s'attacher à lui: si elle s'en voit éloignée, qu'elle fasse du moins ce qui suit: «J'étais abattu, comme touché d'une vraie douleur qui me portait à gémir». En s'approchant de Dieu, il  dit: «J'avais de la complaisance comme pour un parent et un frère». Retiré et placé loin de lui, il a dit: «J'étais abattu, comme touché d'une vraie douleur qui me portait à gémir». Pourquoi gémit-il, sinon parce qu'il ne possède point ce qu'il désire? Parfois il arrive au même homme, tantôt de s'approcher de Dieu et tantôt de s'en éloigner, de s'en approcher sous l'influence lumineuse de la vérité, de s'en éloigner parce que la chair enveloppe son esprit d'un voile épais. Dieu, mes frères, est partout: son être infini ne peut être circonscrit en un lieu quelconque nous ne nous éloignons donc ni ne nous rapprochons de lui d'une manière physique. S'en approcher, c'est lui devenir semblable; en lui devenant dissemblable, on s'en éloigne. Lorsque tu vois deux objets presque pareils, tu dis qu'ils approchent l'un de l'autre: s'ils t'apparaissent différents, quoique placés dans le même endroit et souvent dans la même nain, tu dis: Cet objet est loin de l'autre. Tu les tiens tous les deux, tu les réunis ensemble, et tu dis Ils sont loin l'un de l'autre, non pas physiquement, mais parce qu'ils ne se ressemblent pas. Si tu lui es pareil, réjouis-toi; gémis si tu lui es différent: que tes gémissements éveillent en toi les désirs: les désirs contribueront eux-mêmes à exciter les gémissements de ton coeur par veux tu te rapprocheras de celui dont tu avais commencé à t'éloigner. Pierre ne s'approchait-il pas, quand il dit: «Vous êtes le Christ, Fils du Dieu vivant?» Et le même Apôtre ne s'éloigna-t-il pas quand il dit: «Seigneur, m n'y pensez pas, il n'en sera pas ainsi?» Enfin, au moment où il s'approchait et se trouvait près de Dieu, que lui dit le Seigneur? « Tu es heureux, fils de Barjona!» Comme

1. Ac 17,28

au moment où Pierre s'éloignait et n'avait plus de traits de ressemblance avec son Maître, celui-ci lui dit encore: «Retire-toi, Satan» . En s'approchant, il entendit ces paroles: «Ce n'est ni la chair, ni le sang qui te l'ont révélé, mais mon Père qui est dans les cieux». En s'éloignant et en contredisant le Sauveur au sujet des souffrances qu'il devait endurer pour notre salut, il entendit ces autres paroles: «Tu n'as point de goût pour les choses de Dieu, mais tu en as pour celles des hommes 1» . Parlant de ces deux états de l'âme, quelqu'un a dit avec raison dans un psaume: «Pour moi, j'ai dit dans mon extase: J'ai été rejeté de devant vos yeux 2». Il ne dirait point: «Dans mon extase», s'il ne s'approchait, car l'extase est le transport de l'âme. Il a répandu son âme sur lui-même, et s'est approché de Dieu; puis, ramené de nouveau sur la terre par le poids et les ténébreuses illusions de la chair; se rappelant les transports de son âme et voyant son abaissement présent, il a ajouté «J'ai été rejeté de devant vos yeux». Que le Seigneur nous accorde de voir s'accomplir en nous ces paroles: «J'avais de la complaisance comme pour un parent et un frère!» Et, s'il n'en est pas ainsi, qu'au moins nous puissions dire: «J'étais abattu, comme touché d'une vraie douleur qui me portait à gémir».

7. «Quant à eux, ils se sont réjouis sur mon sujet; ils se sont réunis ensemble contre moi 3». Chez eux la joie; dans mon âme, la tristesse. Et pourtant, nous avons entendu tout à l'heure dans l'Evangile: «Bienheureux ceux qui pleurent 4», malheur à ceux qui rient. «Ils se sont réjouis sur mon sujet; ils se sont réunis ensemble contre moi; ils m'ont accablé de maux sans savoir pourquoi». Ils m'interrogeaient sur des choses que j'ignorais, et eux-mêmes ne connaissaient pas celui qu'ils interrogeaient.

8. «Ils m'ont tenté et insulté avec moquerie 5»,c'est-à-dire, ils m'ont tourné en dérision et accablé d'injures. Ceci s'applique tout ensemble au chef et au corps. Remarquez, mes frères, la gloire présente de l'Eglise; rappelez-vous ses humiliations passées: souvenez-vous qu'autrefois les chrétiens furent partout mis en fuite, et que, partout où on les trouvait, ils se voyaient tournés en dérision,

1. Mt 16,16-17 Mt 16,22-23. - 2. Ps 30,23. - 3. Ps 35,15. - 4. Mt 5,5. -  5. Ps 35,16.

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maltraités, mis â mort, exposés aux bêtes, brûlés vifs; tous, en ricanant, se déclaraient contre eux. Ce que le chef avait souffert, le corps devait l'endurer; et dans toutes les persécutions qui ont eu lieu jusqu'à ce jour, le corps a subi les mêmes traitements que le Seigneur en croix. Partout où l'on rencontre un chrétien, on l'insulte, on le harcèle, on s'en moque, on lui donne le nom d'homme stupide, insensé, dépourvu de coeur et d'esprit. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, le Christ est dans le ciel ! Qu'ils fassent ce qu'ils veulent, il a ennobli son supplice, il a imprimé sa croix sur tous les fronts; il permet aux impies d'insulter, mais il leur interdit de nuire; néanmoins, par les paroles qui tombent de leurs lèvres, on connaît les secrètes pensées de leurs coeurs. «Ils ont grincé des dents contre moi».

9. «Seigneur, quand ouvrirez-vous les yeux? Délivrez mon âme de leurs fourberies, et mon unique des lions 1». Notre patience se lasse de souffrir, et ces paroles: «Quand ouvrirez-vous les yeux», ont été dites de chacun de nous. C'est-à-dire, quand vous verrons-nous tirer vengeance de ceux qui nous insultent? Quand le juge, vaincu par les importunités de cette veuve, lui fera-t-il justice? Si notre juge diffère de nous délivrer, c'est, non par indifférence, mais par amour, non par impuissance, mais par raison, non par incapacité de nous venir en aide, mais parce qu'il veut attendre jusqu'à la fin pour nous sauver tous en même temps. Et toutefois nos désirs nous portent à lui dire: «Quand ouvrirez-vous les yeux, Seigneur? Délivrez mon âme de leurs fourberies, et mon unique des lions»; c'est-à-dire, délivrez mon Eglise des puissances qui la persécutent.

10. En effet, veux-tu savoir quelle est cette unique? Lis ce qui suit: «Je publierai vos  louanges dans une grande assemblée: je vous louerai au milieu d'un peuple chargé de mérites. Oui, dans une grande assemblée je publierai vos louanges; oui, au milieu d'un peuple chargé de mérites, je vous louerai !» Les louanges du Seigneur se chantent devant toute l'assemblée, mais tous ceux qui la composent ne louent pas Dieu. Toute l'assemblée entend les louanges que nous lui adressons; mais Dieu ne trouve pas sa louange en tous ceux qui en font partie

1. Ps 34,17


car, dans toute assemblée, c'est-à-dire, dans l'Eglise qui est répandue sur toute la terre, il y a de la paille et du grain; la paille s'envole, le grain reste. «C'est pourquoi je vous louerai au milieu d'un peuple de poids». Dieu trouve sa louange dans ce peuple que n'enlève pas le vent de la tentation. Pour la paille, elle est toujours un sujet de blasphèmes. Quand on fait attention à notre paille, que dit-on? Voilà comment vivent les chrétiens ! Voilà ce qu'ils font ! Et en eux s'accomplissent ces paroles de l'Ecriture: «Parce que vous faites blasphémer mon nom parmi les nations .» Homme pécheur et jaloux, qui n'est que paille, tu examines l'aire, et tu y aperçois difficilement le grain; cherche et tu trouveras un peuple chargé de mérites, dont la vue te portera à louer Dieu. Ressemble à ce peuple, si tu ne lui es point pareil, tu y verras difficilement autre chose que ce que tu es toi-même «Ils ne se comparent qu'avec eux-mêmes 1», dit l'Apôtre, et ils ne comprennent point ces paroles: «Je vous louerai au milieu d'un peuple de poids».

11. «Que je ne sois pas un sujet d'insultes pour ceux qui m'attaquent injustement 2», car ils m'insultent à cause de ma paille, «ceux qui me haïssent sans aucun motif», c'est-à-dire, ceux à qui je n'ai pas fait de mal, «et qui m'approuvent du regard», c'est-à-dire, ceux dont le visage affecte des sentiments étrangers à leur coeur. Et qui sont ces hommes à l'oeil  approbateur?» Car, «ils me parlaient avec amitié, et pour irriter davantage mes ennemis, ils ne pensaient qu'à des tromperies. Ils ont ouvert leur bouche contre moi».En apparence, ils approuvaient du regard, mais ils n'étaient que des lions occupés à trouver une proie pour l'enlever et la dévorer; au dehors, ils flattaient et parlaient dans un esprit de paix; mais pour irriter davantage unes ennemis, ils ne pensaient qu'à des tromperies. Que disaient-ils dans un esprit de paix? «Maître, nous savons que vous enseignez la voie de Dieu dans la vérité, sans avoir égard à qui que ce soit. Est-on libre de payer le tribut à César ou de ne pas le lui payer?» Ils me parlaient comme auraient fait des amis. Quoi donc! Ne les connaissiez-vous pas, et, par leurs regards flatteurs, pouvaient-ils vous tromper? Il ne les connaissait que trop; voilà

1. 2Co 10,12. - 2. Ps 35,19-21.

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pourquoi il leur répondit: «Hypocrites, pourquoi me tentez-vous 1?» Puis, ils ont ouvert leur bouche contre moi, et se sont écriés: «Crucifiez-le! Crucifiez-le! Ils ont dit: Courage, courage ! nos yeux ont vu». Commencement de leurs insultes: «Courage, courage. - Christ, prophétise-nous!» Lorsqu'ils consultent au sujet de la pièce de monnaie, leurs paroles n'étaient que mensonges; ainsi, leurs louanges n'étaient qu'insultes. «Ils ont dit : « Courage, courage, nos yeux ont vu» - Quoi? Des oeuvres, vos prodiges. Il est le Christ. « S'il est le Christ, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il a sauvé les autres et il ne peut se sauver lui-même 2 . Nos yeux ont vu». Il se vantait, il disait qu'il était le Fils de Dieu. Voilà tout ce qu'il en est! Pour le Seigneur, il demeurait patiemment attaché à la croix; il n'avait rien perdu de sa puissance, mais il manifestait sa patience. Descendre de la croix, était-ce chose bien difficile pour celui qui devait, bientôt après, sortir vivant du tombeau? Non. Mais il aurait paru céder devant ceux qui l'insultaient, tandis qu'il lui était nécessaire de se montrer après sa résurrection à ses disciples, et non peint à ses ennemis, pour leur enseigner ce grand mystère; car sa résurrection était le symbole d'une nouvelle vie, et cette vie nouvelle, on la manifeste aux yeux de ses amis, et non aux regards de ses ennemis.

1. Mt 22,16-18.

12. «Vous avez vu, Seigneur, ne gardez pas de silence 2» . Ces paroles: «Ne gardez pas le silence», veulent dire: «Jugez». Au sujet du jugement, il est dit quelque part: «Je me suis tu: est-ce que je me tairai toujours 3?»quant au délai du jugement, il est dit au pécheur: «Tu as fait ces choses, et je me suis tu, tu as cru le mensonge: tu as cru que je serais semblable à toi 5». Est-ce qu'il garde le silence, celui qui parle par les prophètes, celui qui parle lui-même dans l'Evangile, celui qui parle par les évangélistes, celui qui parle par nous-mêmes, toutes les fois que nous disons la vérité? Qu'est-ce donc à dire: Il se tait? Il ne prononce pas son jugement, mais il ne cesse pas pour cela de nous imposer des préceptes et de nous instruire. Le prophète invoque en quelque façon et annonce d'avance ce jugement de Dieu: «Seigneur, vous m'avez vu, ne gardez pas le silence». C'est-à-dire :

- 2. Mt 26,68. - 3. Ps 35,22. - 4. Ps 42,14. -  5. Ps 49,21

Vous ne garderez pas le silence, il faut que vous rendiez votre jugement. En attendant l'heure de ce jugement, ne vous éloignez pas de moi; vous m'en avez fait la promesse: «Voici que je suis avec vous jusqu'à la consommation des siècles 1»

13. «Levez-vous, Seigneur, et appliquez-vous à me juger 2». Pourquoi te juger? parce que tu es dans la tribulation? Parce que les inquiétudes et les souffrances ne te laissent pas de repos? Est-ce qu'une multitude de méchants n'éprouvent pas des tourments pareils? Pourquoi te juger? Es-tu juste par cela même que tu souffres ainsi? Non. Mais, qu'est-ce à dire: «A me juger?» Que lis-tu ensuite? : «Appliquez-vous à me juger, Seigneur, mon Dieu; appliquez-vous à ma cause». Non pas à mes peines, mais à ma cause; non parce que je souffre comme le larron, mais parce qu'en moi s'accomplit cette parole: «Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice 3». Voilà cette cause parfaitement définie. Les bons et les méchants ont à supporter des peines pareilles: ce qui constitue le martyre, ce n'est donc pas la souffrance; c'en est le motif. Si les supplices faisaient les martyrs, toutes les mines en regorgeraient, toutes les chaînes serviraient à en conduire, la couronne serait accordée à tous ceux qui tombent sous le glaive. Il faut donc connaître le motif des souffrances. Aussi, que personne ne dise: Je souffre, donc je suis un juste. Celui qui a souffert le premier a souffert pour la justice; c'est pourquoi il a ajouté cette condition essentielle: «Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice».

Il en est plusieurs qui deviennent persécuteurs pour la bonne cause, comme il en est qui souffrent persécution pour en soutenir une mauvaise. Si l'on ne pouvait devenir persécuteur à bon droit, le psalmiste n'aurait pas dit: «Je persécutais celui qui médisait secrètement de son prochain 4». De plus, mes frères, un père juste et bon ne persécute-t-il pas un fils libertin? Il persécute, non pas l'homme, mais ses vices; non pas son enfant, mais ce qui est venu s'y adjoindre. Le médecin, appelé pour soulager un malade, n'emploie-t-il pas souvent les instruments tranchants? c'est contre la blessure et non point

1. Mt 28,20. - 2. Ps 35,23. - 3. Mt 5,10. - 4. Ps 100,5.

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contre l'homme; il coupe, mais pour guérir: et, pourtant, quand il tranche dans le corps du patient, celui-ci souffre, il crie, il résiste; et si, par hasard, la fièvre lui a fait perdre la raison, il va jusqu'à frapper le médecin: mais celui-ci continue à le soigner, il fait ce qu'il doit faire sans se tourmenter, en aucune façon, des malédictions et des injures qu'il en reçoit. N'éveille-t-on pas tous ceux qui tombent en léthargie, dans la crainte de voir leur profond sommeil aboutir à la mort? Et par qui sont-ils éveillés, sinon par les enfants qu'ils ont été si heureux de mettre au inonde? Nul ne mériterait le titre de fils dévoué, s'il ne faisait violence à son père en circonstance pareille. On éveille les gens tombés en léthargie, on garrotte les frénétiques, uniquement parce qu'on les aime. Que personne ne dise donc:  Je souffre persécution. Il ne suffit pas de faire parade de ses maux, il faut en faire connaître le motif; et si l'on ne peut démontrer que la cause en est juste, on doit être mis au nombre des méchants. Aussi, avec quel à-propos et quelles paroles pleines de justesse il s'est recommandé à Dieu! «Seigneur, appliquez-vous à mon jugement», non à mes peines: «Seigneur, mon Dieu, appliquez-vous à ma cause».

14. «Jugez-moi, Seigneur, selon ma justice 1»; voilà bien ma cause: non selon ma peine, mais «selon ma justice, Seigneur mon «Dieu». Que ce soit le motif de votre jugement.

15. «Que mes ennemis ne se réjouissent pas en triomphant de moi. Qu'ils ne disent point dans leurs coeurs: Courage, courage, réjouissons-nous»; c'est-à-dire: nous avons fait ce que nous avons pu: nous l'avons tué nous nous sommes débarrassés de lui. «Qu'ils  ne disent pas». Montrez-leur qu'ils n'ont rien fait. «Qu'ils ne disent pas: Nous l'avons dévoré». De là ces paroles des martyrs : « Si le Seigneur n'avait été avec nous, ils auraient pu nous absorber tout vivants 2». Qu'est-ce: Ils nous auraient absorbés? ils nous auraient fait entrer dans leur corps. Car ce que tu absorbes, tu le fais entrer dans ton corps. Le monde veut t'absorber: absorbe-le loi-même: fais-le entrer dans ton corps: tue-

1. Ps 35,24-26. - 2. Ps 133,1-3.

le; mange-le, suivant ce qui a été dit à Pierre: «Tue et mange». Tue en eux ce qu'ils sont, et fais-les ce que tu es: mais s'ils parviennent à te rendre impie, ils absorberont: ce n'est pas en te persécutant qu'ils t'absorberont; c'est en te rendant semblable à eux. «Qu'ils ne disent pas: Nous l'avons dévoré !» Dévore toi-même le corps des païens. Pourquoi le corps des païens? Il veut te dévorer. Fais-lui ce qu'il veut te faire. Pourquoi Moïse fit-il réduire en poussière le veau d'airain, en jeta-t-il les cendres dans l'eau et donna-t-il cette eau en breuvage aux Israélites? C'était peut-être pour leur faire absorber le corps des impies. «Que ceux qui  témoignent être contents de mes maux rougissent et soient confondus: qu'ils soient couverts de confusion et de honte!» Puissions-nous les absorber pleins de honte et de confusion ! Qu'ils soient confondus, qu'ils de viennent honteux, «ceux qui parlent orgueilleusement contre moi».

16. Et maintenant, que dites-vous des membres dont vous êtes le chef? «Qu'ils se réjouissent et soient transportés de bonheur, ceux qui veulent ma justice 2», ceux qui se sont unis à mon corps, «et qu'ils disent sans cesse: «Que le Seigneur soit glorifié, ceux qui désirent la paix de son serviteur; et ma langue publiera votre justice et vos louanges tout le jour». Quel est celui dont la langue est capable de publier les louanges de Dieu pendant tout le jour?

Mon discours a été un peu trop long; vous êtes fatigués. Quel est celui, qui peut louer Dieu tout le jour? Si tu y consens, je vais t'indiquer un moyen de le faire. Fais bien tout ce que tu fais, et tu loues Dieu. Quand tu chantes un hymne, tu chantes les louanges de Dieu. Mais que peut faire ta langue, si ton coeur reste muet? Ton hymne fini, tu t'arrêtes, puis tu te retires pour prendre ton repas. Ne t'enivre pas et tu loues Dieu. Tu traites une affaire: ne te rends coupable d'aucune fraude, et tu loues Dieu. Si tu cultive un champ, ne suscite de querelle à personne, et tu loues Dieu. Prépare-toi, par l'innocence de tes actions, à louer Dieu tout le jour.

1. Ac 10,13. - 2. Ps 35,27-28.




Augustin, les Psaumes 352