Angelus Benoit XVI 12

Dimanche 10 juillet 2005

12 Chers frères et soeurs!

Demain sera célébrée la fête de saint Benoît Abbé, Patron de l'Europe, un saint qui m'est particulièrement cher, comme on peut le deviner à travers le choix de mon nom. Né à Nursie aux alentours de 480, Benoît accomplit ses études initiales à Rome mais, déçu par la vie de la ville, il se retira à Subiaco, où il demeura pendant près de trois ans dans une grotte - le célèbre "sacro speco" - se consacrant entièrement à Dieu. A Subiaco, se servant des ruines d'une villa cyclopéenne de l'empereur Néron, il construisit avec ses premiers disciples plusieurs monastères, donnant vie à une communauté fraternelle fondée sur le primat de l'amour du Christ, dans laquelle la prière et le travail s'alternaient de façon harmonieuse dans une louange à Dieu. Quelques années plus tard, sur le Mont Cassin, il donna sa forme définitive à ce projet, et le mit par écrit dans la "Règle", la seule de ses oeuvres qui nous soit parvenue. Sur les cendres de l'Empire romain, Benoît, recherchant avant tout le Royaume de Dieu, jeta, peut-être même sans s'en rendre compte, la semence d'une nouvelle civilisation qui devait se développer, en intégrant les valeurs chrétiennes à l'héritage classique, d'une part, et aux cultures germanique et slave, de l'autre.

Il existe un aspect typique de sa spiritualité, que je voudrais souligner en particulier aujourd'hui. Benoît ne fonda pas une institution monastique ayant pour but principalement l'évangélisation des peuples barbares, comme d'autres grands moines missionnaires de l'époque, mais il indiqua à ses disciples comme objectif fondamental et même unique de l'existence, la recherche de Dieu: "Quaerere Deum". Il savait toutefois que, lorsque le croyant entre en relation profonde avec Dieu, il ne peut se contenter de vivre de façon médiocre à l'enseigne d'une éthique minimaliste et d'une religiosité superficielle. On comprend alors mieux, sous cette lumière, l'expression que Benoît tira de saint Cyprien et qui résume dans sa Règle (IV, 21) le programme de vie des moines: "Nihil amori Christi praeponere", "Ne rien placer au-dessus de l'amour du Christ". C'est en cela que consiste la sainteté, proposition valable pour chaque chrétien et devenue une véritable urgence pastorale à notre époque où l'on ressent le besoin d'ancrer la vie et l'histoire à de solides références spirituelles.

Un modèle sublime et parfait de sainteté est représenté par la Très Sainte Vierge Marie, qui a vécu en communion constante et profonde avec le Christ. Nous invoquons son intercession, avec celle de saint Benoît, afin que le Seigneur multiplie, également à notre époque, le don d'hommes et de femmes qui, à travers une foi éclairée, témoignée dans la vie, soient dans ce nouveau millénaire le sel de la terre et la lumière du monde.

Je souhaite à tous un bon dimanche.

Après l'Angelus

Nous éprouvons tous une profonde douleur pour les atroces attentats terroristes commis à Londres jeudi dernier. Nous prions pour les personnes tuées, pour celles qui ont été blessées et pour leurs proches. Mais nous prions également pour les coupables des attentats: que le Seigneur touche leur coeur. A tous ceux qui nourrissent des sentiments de haine et à tous ceux qui commettent des actions terroristes si effroyables, je dis: Dieu aime la vie, qu'il a créée, et non la mort. Au nom de Dieu, arrêtez-vous!

Je vous salue cordialement, chers pèlerins de langue française; puisse l'Eucharistie dominicale affermir en chacun de vous la foi, la relation d'intimité avec le Christ et le désir d'annoncer l'Evangile.


Je salue les Soeurs franciscaines missionnaires du Sacré-Coeur et les Soeurs de Jésus Bon Pasteur réunies à l'occasion de leurs Chapitres généraux. Chères soeurs, je vous assure de ma prière, afin que votre engagement de ces jours-ci soit riche de fruits pour le chemin de vos Congrégations

Je salue également les Soeurs Tertiaires de Saint François, qui commémorent le troisième centenaire de la mort de leur fondatrice, Marie Hueber.



Les Combes (Val d'Aoste)

13

Dimanche 17 juillet 2005

Chers frères et soeurs!

Depuis quelques jours, je me trouve ici, parmi les merveilleuses montagnes du Val d'Aoste, où est encore vif le souvenir de mon bien-aimé prédécesseur Jean-Paul II qui, pendant plusieurs années, y a effectué de brefs séjours reposants et tonifiants. Cette pause estivale est un don de Dieu véritablement providentiel, après les premiers mois du service pastoral exigeant que la Providence divine m'a confié. Je remercie de tout coeur l'Evêque d'Aoste, le cher Mgr Giuseppe Anfossi, et également l'Archevêque métropolitain, le cher Cardinal Poletto, de Turin, et ceux qui l'ont rendu possible, ainsi que ceux qui avec discrétion et une généreuse abnégation, veillent afin que tout se déroule avec sérénité. Je suis en outre reconnaissant à la population locale et aux touristes pour leur accueil cordial.

Dans le monde où nous vivons, cela devient presque une nécessité de pouvoir se régénérer dans le corps et dans l'esprit, en particulier pour ceux qui habitent en ville, où les conditions de vie, souvent frénétiques, laissent peu de place au silence, à la réflexion et au contact reposant avec la nature. Les vacances sont, en outre, des jours pendant lesquels on peut se consacrer plus longuement à la prière, à la lecture et à la méditation sur les significations profondes de la vie, dans le cadre serein de sa famille et de ses proches. Le temps des vacances offre des opportunités uniques de s'arrêter devant les spectacles suggestifs de la nature, merveilleux "livre" à la portée de tous, grands et petits. Au contact de la nature, la personne retrouve sa juste dimension, elle redécouvre qu'elle est une créature, petite mais dans le même temps unique, en mesure "d'accueillir Dieu" car intérieurement ouverte à l'infini. Poussée par la demande de sens, qui est pressante dans son coeur, celle-ci perçoit dans le monde environnant l'empreinte de la bonté, de la beauté et de la providence divine et elle s'ouvre presque naturellement à la louange et à la prière.

En récitant ensemble l'Angelus depuis cette riante localité alpine, demandons à la Vierge Marie de nous enseigner le secret du silence qui devient louange, du recueillement qui dispose à la méditation, de l'amour pour la nature qui fleurit en action de grâce à Dieu. Nous pourrons ainsi plus facilement accueillir dans le coeur la lumière de la Vérité et la pratiquer dans la liberté et dans l'amour.

Après l'Angelus

Je désire ajouter encore quelques paroles de remerciement et de salut. Je pense tout d'abord à l'Eglise particulière dans laquelle je me trouve, l'antique diocèse d'Aoste: au cours de ces journées, je prie souvent pour l'Evêque, que je remercie à nouveau, pour les prêtres, les religieux et les religieuses et pour les familles. J'assure toute la communauté du Val d'Aoste de mon souvenir au Seigneur, en particulier pour les malades et pour ceux qui souffrent.

Je salue avec reconnaissance les Prêtres salésiens, qui m'accueillent dans leur maison, les Autorités de l'Etat et de la région et l'administration communale d'Introd.

J'adresse une pensée spéciale aux Soeurs de la Congrégation de SaintJoseph d'Aoste, Pinerolo et Cuneo, en leur exprimant ma satisfaction pour la mission qu'elles accomplissent et les assurant de ma prière pour le déroulement des travaux capitulaires.

Aujourd'hui sont présents les ouvriers et les travailleurs de la TECDIS et d'autres industries du Val d'Aoste. Je connais vos difficultés actuelles: vous craignez la disparition des conditions de travail qui rendent possible la fondation et la continuité des familles. Très chers amis, en vous exprimant ma solidarité, je souhaite un profond engagement de la part de toutes les instances responsables dans la recherche d'une solution satisfaisante aux problèmes actuels.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Je vous souhaite un vrai repos à l'occasion de ce temps de vacances, ainsi que le bonheur de contempler la beauté de la nature comme un don de Dieu. Que le Seigneur vous bénisse, ainsi que vos familles!

14 Je m'adresse à présent aux malades avec un amour particulier. Mon désir serait de tenir la main à chacun de vous. Malheureusement, vous êtes très dispersés. Soyez certains que je vous embrasse dans mon coeur et dans dans mes prières. Vous êtes toujours présents dans l'esprit du Seigneur et toujours entourés de son amour.

Je m'adresse ensuite à vous tous, de manière particulière à vous, les jeunes, qui êtes venus pour mon premier Angelus à la montagne. Nous sommes déjà spirituellement en marche vers Cologne. A bientôt à Cologne. Je souhaite à tous un bon dimanche et une période de vacances bénéfique.



Les Combes (Val d'Aoste)

Dimanche 24 juillet 2005

Chers frères et soeurs!

Tout d'abord un mot de remerciement sincère pour les paroles qui m'ont été adressées par l'Evêque d'Aoste, Mgr Giuseppe Anfossi. Il a parlé à juste titre des joies de cette vie, de la beauté des créatures et du Créateur, mais il a également parlé des souffrances: nous constatons la violence, la force de la haine dans le monde et nous en souffrons. Nous confions toutes nos souffrances et les souffrances du monde à la bonté de notre Seigneur. Et nous trouvons également de la force en pensant aux grandes figures des saints qui ont vécu leur vie dans des circonstances semblables et qui nous indiquent la voie à suivre. Commençons par le saint fêté demain, l'Apôtre saint Jacques, frère de Jean, qui a été le premier martyr parmi les Apôtres. Il était l'un des trois plus proches disciples du Seigneur et il a participé à la fois à la Transfiguration sur le Mont Thabor - avec sa beauté où apparaissait la splendeur de la divinité du Seigneur -, et à l'inquiétude, à l'angoisse du Seigneur sur le Mont des Oliviers; ainsi il a également appris que le Fils de Dieu, pour porter le poids du monde, a fait l'expérience de toute notre souffrance et qu'il est solidaire avec nous. Vous savez que les reliques de saint Jacques sont vénérées dans le célèbre sanctuaire de Compostelle, en Galice, en Espagne, but d'innombrables pèlerins provenant de toutes les régions d'Europe. Hier, nous avons commémoré sainte Brigitte de Suède, Patronne de l'Europe. Le 11 juillet dernier, a été célébré saint Benoît, autre grand Patron du "vieux continent" et, comme vous le savez, mon patron depuis que j'ai été élu au ministère de Pierre. En contemplant ces saints, il est naturel de s'arrêter pour réfléchir, précisément en ce moment historique, avec tous ses problèmes, sur la contribution que le christianisme a offerte et continue d'offrir à la construction de l'Europe.

Je voudrais le faire en retournant par la pensée au pèlerinage que mon bien-aimé prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, fit en 1982, à Saint-Jacques-de-Compostelle, où il accomplit un "Acte européen" solennel au cours duquel il prononça ces paroles mémorables d'une très grande actualité que je répète à présent: "Moi, Evêque de Rome et Pasteur de l'Eglise universelle, de Saint-Jacques je te lance, ô vieille Europe, un cri plein d'amour: Rencontre-toi à nouveau. Sois toi-même. Découvre tes origines. Ravive tes racines. Revis ces valeurs authentiques qui firent glorieuse ton histoire et bienfaisante ta présence dans les autres continents" (Insegnamenti, vol. V/3, 1982, p. 1260). Jean-Paul II lança alors le projet d'une Europe consciente de son unité spirituelle qui s'appuie sur le fondement des valeurs chrétiennes. Il revint sur ce thème à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse en 1989, qui se déroula précisément à Saint-Jacques-de-Compostelle. Il souhaita une Europe sans frontières, qui ne renie pas les racines chrétiennes qui l'ont fait naître et ne renonce pas à l'humanisme authentique de l'Evangile du Christ! (Homélie lors de la Messe à la Basilique de Covadonga, cf. Insegnamenti, vol. XII/2, 1989, p. 328). Combien son appel demeure actuel à la lumière des événements récents du continent européen!

Dans moins d'un mois, je me rendrai moi aussi en tant que pèlerin dans une Cathédrale européenne historique, celle de Cologne, où les jeunes se sont donné rendez-vous pour leur XX Journée mondiale. Prions afin que les nouvelles générations, en puisant leur sève vitale au Christ, sachent être dans les sociétés européennes un ferment d'humanisme renouvelé, dans lequel la foi et la raison coopèrent dans un dialogue fécond à la promotion de l'homme et à l'édification de la paix authentique. Nous le demandons à Dieu par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, qui veille comme Mère et Reine sur le chemin de toutes les nations.

Bon dimanche! Bonne semaine! Bonnes vacances!

A l'issue de l'Angelus

Ces jours de calme et de repos ont eux aussi été troublés par les tragiques nouvelles des exécrables attentats terroristes qui ont semé la mort, la destruction et la souffrance dans divers pays tels que l'Egypte, la Turquie, l'Irak et la Grande-Bretagne. Tandis que nous confions à la bonté divine les défunts, les blessés et leurs proches, victimes de ces gestes qui offensent Dieu et l'homme, nous invoquons le Tout-Puissant afin qu'il arrête la main meurtrière de ceux qui les ont commis, poussés par le fanatisme et la haine, et convertisse leurs coeurs à des pensées de réconciliation et de paix.

15 Je vous salue cordialement, chers pèlerins de langue française. Que la période estivale soit un temps favorable pour rechercher le trésor dont parle l’Évangile de ce dimanche et pour vivre plus proche du Christ.





Castel Gandolfo

Dimanche 31 juillet 2005

Après les jours passés en montagne, au Val d'Aoste, je suis heureux aujourd'hui d'être parmi vous, chers habitants de Castel Gandolfo, qui êtes toujours aussi accueillants à l'égard du Pape. Je vous salue tous avec affection, en commençant par l'Evêque d'Albano, le curé et les autres prêtres de Castel Gandolfo. Je salue le Maire, l'Administration communale et les autres Autorités présentes, et j'étends ma pensée affectueuse au Directeur et au personnel des Villas pontificales, ainsi qu'à toute la population de cette souriante et sereine localité. J'adresse un salut particulièrement chaleureux aux pèlerins provenant de tant de lieux pour me rendre visite. C'est le premier séjour estival que je passe ici, à Castel Gandolfo: je vous remercie de l'accueil de fête que vous m'avez réservé jeudi dernier et qui se confirme aujourd'hui également.


Nous nous approchons de la XX Journée mondiale de la Jeunesse, et nous sommes déjà en route. Cette Journée, comme nous le savons, aura lieu à Cologne et, si Dieu le veut, j'y participerai moi aussi - même si je ne suis plus jeune, mais mon coeur est jeune - du jeudi 18 au dimanche 21 août prochains. Au cours des jours à venir, des groupes de jeunes, provenant de toutes les régions d'Europe et du monde, se mettront en route vers l'Allemagne, à l'image des saints Rois Mages, comme le suggère le thème: "Nous sommes venus l'adorer" (Mt 2,2). Je voudrais inviter les jeunes croyants du monde entier, et également ceux qui ne pourront pas prendre part à un événement ecclésial aussi extraordinaire, à s'unir dans un pèlerinage spirituel commun vers les sources de notre foi. Selon l'heureuse intuition du bien-aimé Pape Jean-Paul II, la Journée mondiale de la Jeunesse constitue une rencontre privilégiée avec le Christ, dans la solide conscience que Lui seul offre aux êtres humains la plénitude de vie, de joie et d'amour. Chaque chrétien est appelé à entrer dans une communion profonde avec le Seigneur crucifié et ressuscité, à l'adorer dans la prière, dans la méditation, et surtout dans la pieuse participation à l'Eucharistie, au moins le Dimanche, petite "Pâque hebdomadaire". On devient de cette façon ses véritables disciples, prêts à annoncer et à témoigner à tout moment de la beauté et de la force rénovatrice de l'Evangile.

Que la Vierge Mère du Rédempteur, dont nous rappellerons au mois d'août l'Assomption au Ciel, veille sur ceux qui se préparent à participer à la Journée mondiale de la Jeunesse. Qu'Elle, qui nous précède toujours dans le pèlerinage de la foi, guide de façon particulière les jeunes dans la recherche du bien véritable et de la joie authentique.

A l'issue de l'Angelus

Chers pèlerins francophones, je suis heureux de vous adresser mes salutations cordiales. Puissiez-vous accueillir le Christ, Verbe de Dieu, qui se fait notre nourriture, pour en vivre et être ses témoins auprès des personnes que vous rencontrez, notamment auprès des jeunes.

Je salue cordialement tous les Polonais ici présents. Demain commence le mois d'août - mois d'anniversaires importants. Aujourd'hui, je commémore avec vous l'insurrection de Varsovie. Que Dieu miséricordieux accorde au monde le don de la paix. Je donne à tous ma Bénédiction.

Je salue de tout coeur le choeur de jeunes "Shtshedryk", venu de Kiev, en Ukraine. Chers amis, je souhaite que le chant, et en particulier la musique sacrée, vous aident toujours à aimer le Seigneur et à en témoigner dans l'amour fraternel. Loué soit Jésus Christ!

Comme vous le savez, ces jours derniers, l'Irish Republican Army (IRA) d'Irlande du Nord a annoncé avoir officiellement ordonné la fin de la lutte armée en faveur du recours exclusif aux négociations pacifiques. C'est une heureuse nouvelle qui contraste avec les douloureux épisodes dont nous sommes chaque jour les témoins, dans tant de parties du monde, et qui a suscité à juste titre la satisfaction et l'espérance sur cette île et dans toute la Communauté internationale. Pour ma part, je suis particulièrement heureux de m'unir à ces sentiments. J'encourage en outre chacun, sans exception, à continuer de parcourir avec courage le chemin tracé et à entreprendre des pas supplémentaires qui permettent de renforcer la confiance réciproque, promouvoir la réconciliation et consolider les négociations vers une paix juste et durable. Je le fais avec la même vigueur que celle avec laquelle, à Drogheda, en septembre 1979, mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II implorait de s'éloigner des sentiers de la violence et de retourner sur la voie de la paix. Nous confions à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, à saint Patrick et à tous les saints d'Irlande notre prière commune dans cette intention.

16 Chers pèlerins francophones, je suis heureux de vous adresser mes salutations cordiales. Puissiez-vous accueillir le Christ, Verbe de Dieu, qui se fait notre nourriture, pour en vivre et être ses témoins auprès des personnes que vous rencontrez, notamment auprès des jeunes.

Je vous souhaite à tous un bon Dimanche et une bonne semaine. Merci de votre affection et de votre amitié.





Dimanche 7 août 2005 - Castel Gandolfo

7805 Chers frères et soeurs!

Des milliers de jeunes sont sur le point de partir, ou sont déjà en route, vers Cologne pour la XX Journée mondiale de la Jeunesse qui, comme vous le savez, a pour thème: "Nous sommes venus l'adorer" (
Mt 2,2). On peut dire que toute l'Eglise est spirituellement mobilisée pour vivre cet événement extraordinaire, en se tournant vers les Mages comme vers des modèles particuliers de chercheurs du Christ, devant lequel s'agenouiller en adoration. Mais que signifie "adorer"? S'agit-il d'une attitude d'un autre temps, privée de sens pour l'homme contemporain? Non! Une prière bien connue, que de nombreuses personnes récitent le matin et le soir, commence précisément par ces paroles: "Mon Dieu, je t'adore, je t'aime de tout mon coeur...". A l'aube et au crépuscule, le croyant renouvelle chaque jour son "adoration", c'est-à-dire sa reconnaissance de la présence de Dieu, Créateur et Seigneur de l'univers. C'est une reconnaissance emplie de gratitude, qui part du plus profond du coeur et qui investit l'être tout entier, car ce n'est qu'en adorant et en aimant Dieu par-dessus tout que l'homme peut se réaliser pleinement lui-même.

Les Mages adorèrent l'enfant de Bethléem, reconnaissant en Lui le Messie promis, le Fils unique du Père, comme affirme saint Paul, "car en lui habite corporellement toute la plénitude de la Divinité" (Col 2,9). Une expérience semblable, dans un certain sens, a été faite par les disciples Pierre, Jacques et Jean - comme le rappelle la Fête de la Transfiguration, célébrée précisément hier - auxquels Jésus, sur le Mont Thabor, révéla sa gloire divine, en annonçant la victoire définitive sur la mort. A travers la Pâque, ensuite, le Christ crucifié et ressuscité manifestera pleinement sa divinité, offrant à tous les hommes le don de son amour rédempteur. Les Saints sont ceux qui ont accueilli ce don et sont devenus les véritables adorateurs du Dieu vivant, l'aimant sans réserve à chaque instant de leur vie. Avec la prochaine rencontre de Cologne, l'Eglise veut reproposer à tous les jeunes du troisième millénaire cette sainteté, sommet de l'amour.

Qui, mieux que Marie, peut nous accompagner sur cet itinéraire exigeant de sainteté? Qui, mieux qu'elle, peut nous enseigner à adorer le Christ? Qu'Elle aide en particulier les nouvelles générations à reconnaître dans le Christ le véritable visage de Dieu, à l'adorer, à l'aimer et à le servir avec un dévouement total.

A l'issue de l'Angelus

Avant de saluer les pèlerins présents, je désire présenter mes condoléances aux parents des victimes de la catastrophe aérienne survenue hier dans le sud de l'Italie. Je prie pour les victimes et pour les blessés, provenant pour la plupart de Bari et des environs. Je participe au deuil des familles et de toute la communauté ecclésiale et civile de cette ville, où je me suis rendu il y a peu de temps à l'occasion du Congrès eucharistique national. Que le Christ, mort et ressuscité, apporte à chacun réconfort et espérance.

Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins francophones. Je salue en particulier les jeunes, que je retrouverai à Cologne, priant pour que certains se laissent toucher par le Seigneur pour le suivre dans le sacerdoce ou la vie consacrée.

Je salue les Polonais ici présents. J'adresse mon salut à tous les pèlerins en pèlerinage à Jasna Gora. Je vous remercie de vos prières selon mes intentions. Soyez tous bénis par le Seigneur.

Je vous souhaite à tous un bon dimanche et une bonne semaine. Merci de votre affection. Merci!


Dimanche 14 août 2005 - Castel Gandolfo

14085 Chers frères et soeurs!

En ce XX Dimanche du temps ordinaire, la liturgie nous propose un exemple particulier de foi: une femme cananéenne, qui demande à Jésus de guérir sa fille "fort malmenée par un démon". Le Seigneur résiste à ses prières insistantes et semble ne pas céder, même lorsque ses disciples eux-mêmes intercèdent pour elle, comme le rapporte l'évangéliste Matthieu. A la fin, toutefois, devant la persévérance et l'humilité de cette inconnue, Jésus accepte: "O femme, grande est ta foi! Qu'il t'advienne selon ton désir!" (cf.
Mt 15,21-28).

"O Femme, grande est ta foi!" Cette humble femme est indiquée par Jésus comme exemple de foi indomptée. Son insistance à invoquer l'intervention du Christ est pour nous un encouragement à ne jamais nous décourager, à ne pas désespérer, même lors des épreuves les plus dures de la vie. Le Seigneur ne ferme jamais les yeux face aux nécessités de ses fils et, s'il semble parfois insensible à leurs prières, c'est uniquement pour mettre à l'épreuve et raffermir leur foi. Tel est le témoignage des saints et tel est, en particulier, le témoignage des martyrs associés de façon plus étroite au sacrifice rédempteur du Christ. Au cours de ces derniers jours, nous en avons commémoré plusieurs: les Papes Pontien et Sixte II, le prêtre Hippolyte, le diacre Laurent et ses compagnons tués à Rome au début du christianisme. Nous avons rappelé, en outre, une martyre de notre temps, sainte Thérèse Bénédicte de La Croix, Edith Stein, co-patronne de l'Europe, morte dans un camp de concentration; et, précisément aujourd'hui, la liturgie nous propose un martyr de la charité, qui scella son témoignage d'amour au Christ dans le bunker de la faim d'Auschwitz: saint Maximilien Maria Kolbe, qui s'est sacrifié volontairement à la place d'un père de famille.

J'invite chaque baptisé, et de façon particulière, les jeunes qui participent à la Journée mondiale de la Jeunesse, à tourner le regard vers ces exemples resplendissants d'héroïsme évangélique. J'invoque sur tous leur protection et en particulier celle de sainte Thérèse Bénédicte de La Croix, qui passa plusieurs années de sa vie précisément dans le Carmel de Cologne. Que Marie veille sur chacun avec un amour maternel, la Reine des martyrs, que nous contemplerons demain dans sa glorieuse assomption au ciel. Je vous souhaite à tous un bon dimanche.

A l'issue de l'Angelus

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones. Que ce temps de vacances vous aide à vous tourner vers le Seigneur, pour faire grandir votre foi ! Je vous invite à prier pour les jeunes qui sont en marche vers Cologne pour la Journée mondiale de la jeunesse.



SOLENNITÉ DE L'ASSOMPTION 2005 - Castel Gandolfo

15085
Lundi 15 août 2005

Chers frères et soeurs!


Aujourd'hui, en la solennité de l'Assomption, nous contemplons le mystère du passage de Marie de ce monde au Paradis: nous célébrons, pourrions-nous dire, sa "pâque".Tout comme le Christ ressuscita d'entre les morts avec son corps glorieux et monta au Ciel, de même la Sainte Vierge, pleinement associée à Lui, a été élevée dans la gloire céleste avec toute sa personne. Même en cela, la Mère a suivi au plus près son Fils et nous a tous précédés. Aux côtés de Jésus, nouvel Adam, qui est "la prémice" des ressuscités (cf.
1Co 15,20 1Co 15,23), la Vierge, nouvelle Eve, apparaît comme "prémice et image de l'Eglise" (Préface), "signe d'espérance assurée" pour tous les chrétiens dans le pèlerinage terrestre (cf. Lumen gentium LG 68).

La fête de l'Assomption, si chère à la tradition populaire, constitue pour tous les croyants une occasion utile pour méditer sur le sens véritable et sur la valeur de l'existence humaine dans la perspective de l'éternité. Chers frères et soeurs, le Ciel est notre demeure définitive. De là, Marie nous encourage par son exemple à accueillir la volonté de Dieu, à ne pas nous laisser séduire par les appels trompeurs de tout ce qui est éphémère et passager, à ne pas céder aux tentations de l'égoïsme et du mal qui éteignent dans le coeur la joie de la vie.

J'invoque l'aide de Marie élevée au Ciel en particulier pour les jeunes participants à la Journée mondiale de la Jeunesse qui, venant d'autres diocèses allemands où ils ont été accueillis pour quelques jours, ou provenant directement de leur propre pays, se retrouvent à partir d'aujourd'hui à Cologne. Si Dieu le veut, je m'unirai également à eux, jeudi prochain, pour vivre ensemble les divers moments de cet extraordinaire événement ecclésial. Le sommet de la Journée mondiale de la Jeunesse sera la Veillée solennelle de samedi soir et la célébration eucharistique du dimanche 21 août. Que la Sainte Vierge obtienne à tous ceux qui y prendront part de suivre l'exemple des Rois Mages pour rencontrer le Christ présent avant tout dans l'Eucharistie et pour repartir ensuite dans leurs villes et nations d'origine avec la vive intention de témoigner de la nouveauté et de la joie de l'Evangile.

A l'issue de l'Angelus

Je souhaite exprimer ma proximité spirituelle à la chère population de Chypre, particulièrement éprouvée par la catastrophe aérienne qui a provoqué la mort de 121 personnes. Tout en confiant au Seigneur les victimes de ce désastre, parmi lesquelles 48 enfants de retour de vacances sur l'île, j'assure chacun de mon souvenir particulier dans la prière pour les défunts, pour les membres de leur famille et pour tous ceux qui sont frappés par cette tragédie.

Chers pèlerins francophones, je vous adresse mon salut cordial. Je vous confie, vous et vos familles, ainsi que les jeunes qui sont en route vers Cologne, à Notre-Dame, que nous honorons en ce jour. Puissent les jeunes d’aujourd’hui se mettre à l’école de la Vierge Marie, pour dire comme elle au Seigneur: «Que ta volonté soit faite !».



VOYAGE APOSTOLIQUE À COLOGNE

À L'OCCASION DE LA XX JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE



Cologne - Marienfeld

Dimanche 21 août 2005

Chers amis,


19 Nous sommes arrivés au terme de cette merveilleuse célébration, et aussi de la vingtième Journée mondiale de la Jeunesse. Je sens résonner fortement dans mon coeur une parole: "merci"! Je suis sûr - et je le sens - qu'elle trouve un écho unanime en chacun de vous. C'est Dieu lui-même qui l'a imprimée dans nos coeurs et qui l'a scellée par cette Eucharistie, qui signifie justement "action de grâce". Oui, chers jeunes, la parole de gratitude qui naît de la foi s'exprime dans le chant de louange qui monte vers Dieu, Père, Fils et Esprit Saint, Lui qui nous a donné un grand témoignage de son immense amour.

Notre "merci", qui monte avant tout vers Dieu - Lui seul pouvait nous le donner ainsi - pour le don de cette rencontre inoubliable, notre remerciement s'étend à tous ceux qui se sont occupés de son organisation et de sa réalisation. La Journée mondiale de la Jeunesse a été un don, mais, de la façon dont elle s'est déroulée, également le fruit d'un grand travail. C'est pourquoi je désire renouveler en particulier mes vifs remerciements au Conseil pontifical pour les Laïcs, présidé par Mgr Stanislaw Rylko, efficacement assisté du Secrétaire du dicastère, Mgr Josef Clemens, qui a été mon Secrétaire pendant des années, et à mes Confrères de l'épiscopat allemand, en premier lieu à l'Archevêque de Cologne, le Cardinal Joachim Meisner. Je remercie les Autorités politiques et administratives, qui ont apporté une importante contribution, qui ont aidé généreusement, et qui ont rendu possible ces jours-ci le déroulement serein de toutes les manifestations; je remercie les nombreux volontaires venus de tous les diocèses allemands et de tous les pays. Un merci cordial aussi aux nombreux monastères de vie contemplative, qui ont accompagné de leur prière la Journée mondiale de la Jeunesse.

En ce moment où la présence vivante du Christ ressuscité au milieu de nous nourrit notre foi et notre espérance, je suis heureux d'annoncer que la prochaine Rencontre mondiale de la jeunesse aura lieu à Sydney, en Australie, en 2008. Confions à la garde maternelle et prévenante de la Très Sainte Vierge Marie le chemin futur des jeunes du monde entier.

Angelus Domini...

[français] Je salue avec affection les jeunes francophones. Je vous remercie, chers amis, pour votre participation et je vous souhaite de retourner dans vos pays, portant en vous, comme les Mages, la joie d’avoir rencontré le Christ, le Fils du Dieu vivant.

[anglais] Aux jeunes de langue anglaise, provenant de toutes les parties du monde, j’adresse un chaleureux salut, au terme de ces inoubliables Journées. Que la lumière du Christ, que vous avez suivie pour venir à Cologne, resplendisse maintenant encore plus clairement et plus fortement dans votre vie!

[espagnol] Chers jeunes de langue espagnole! Vous êtes venus adorer le Christ. Maintenant que vous l’avez rencontré, continuez à l’adorer dans vos coeurs, en étant toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous (cf.
1P 3,15). Bon retour dans vos pays!

[italien] Chers amis de langue italienne! La vingtième Journée mondiale de la Jeunesse arrive désormais à son terme, mais cette célébration eucharistique continue dans la vie: portez à tous la joie du Christ que vous avez rencontré ici !

[polonais] Je vous salue affectueusement vous tous, jeunes polonais! Comme vous dirait le grand Pape Jean-Paul II, tenez vive la flamme de la foi dans votre vie et dans celle de votre peuple. Que Marie, Mère du Christ, guide toujours vos pas!

[portugais] Je salue avec affection les jeunes de langue portugaise. Je vous souhaite, chers jeunes, de vivre toujours dans l’amitié avec Jésus, pour faire l’expérience de la vraie joie et pour la communiquer à tous, spécialement aux jeunes de votre âge qui sont le plus en difficulté.

[philippin] Chers amis de langue philippine et vous tous, jeunes d’Asie! Comme les Mages, vous êtes venus d’Orient adorer le Christ. Maintenant que vous l’avez rencontré, retournez dans vos pays en portant dans votre coeur la lumière de son amour !

20 [swaili] Un salut chaleureux à vous aussi, jeunes africains! Portez dans votre grand et bien-aimé continent l’espérance que le Christ vous a donnée. Soyez partout des semeurs de paix et de fraternité !

[allemand] Chers amis qui me comprenez dans ma langue, je vous remercie de tout coeur pour l'affection avec laquelle vous m'avez soutenu en ces jours. Soyez proches de moi par la prière. Je vous en prie! Marchez dans l'unité! Soyez toujours fidèles au Christ et à l'Eglise! La paix et la joie du Christ soient toujours avec vous!



Castel Gandolfo

Dimanche 28 août 2005


Angelus Benoit XVI 12