Angelus Benoit XVI 20

Dimanche 28 août 2005

Chers frères et soeurs!

L'expérience ecclésiale vécue à Cologne, la semaine dernière, à l'occasion de la Journée mondiale de la Jeunesse, en présence d'un très grand nombre de jeunes venus de toutes les parties du monde, et accompagnés par de nombreux Evêques, prêtres, religieux et religieuses, a été véritablement extraordinaire. Cela a été un événement providentiel de grâce pour l'Eglise tout entière. En parlant avec les Evêques d'Allemagne, peu de temps avant mon retour en Italie, je disais que les jeunes ont lancé à leurs Pasteurs, et d'une certaine façon à tous les croyants, un message qui est en même temps une requête: "Aidez-nous à être des disciples et des témoins du Christ. Comme les Mages, nous sommes venus pour le rencontrer et l'adorer". De Cologne, les jeunes sont repartis dans leur ville et leur pays animés par une grande espérance, sans toutefois perdre de vue les nombreuses difficultés, les obstacles et les problèmes qui accompagnent de nos jours la recherche authentique du Christ et la fidèle adhésion à son Evangile.

Non seulement les jeunes, mais aussi les communautés et les pasteurs eux-mêmes, doivent prendre toujours plus conscience d'une donnée fondamentale pour l'évangélisation: là où Dieu n'occupe pas la première place, là où il n'est pas reconnu et adoré comme le Bien suprême, la dignité de l'homme est menacée. Il est donc urgent de conduire l'homme d'aujourd'hui à "redécouvrir" le visage authentique de Dieu, qui s'est révélé à nous en Jésus Christ. L'humanité de notre temps pourra ainsi, comme les Mages, se prosterner elle aussi devant lui et l'adorer. En parlant avec les Evêques allemands, je rappelais que l'adoration n'est pas "un luxe mais une priorité".Chercher le Christ doit être le désir incessant des croyants, des jeunes et des adultes, des fidèles et de leurs Pasteurs. Cette recherche doit être encouragée, soutenue et guidée. La foi n'est pas simplement l'adhésion à un ensemble complet de dogmes, qui éteindrait la soif de Dieu présente dans l'âme humaine. Au contraire, elle projette l'homme, en chemin dans le temps, vers un Dieu toujours nouveau dans sa nature infinie. Le chrétien est donc en même temps quelqu'un qui cherche et quelqu'un qui trouve. C'est précisément cela qui rend l'Eglise jeune, ouverte à l'avenir, riche d'espérance pour l'humanité tout entière.

Saint Augustin, que nous commémorons aujourd'hui, propose une réflexion superbe sur l'invitation du Psaume 104 "Quaerite faciem eius semper - Cherchez toujours son Visage". Il souligne que l'invitation ne vaut pas seulement pour cette vie; elle vaut aussi pour l'éternité. La découverte du"visage de Dieu" ne s'arrête jamais. Plus nous entrons dans la splendeur de l'amour divin, plus il est beau d'aller de l'avant dans la recherche, afin que "amore crescente inquisitio crescat inventi - dans la mesure où croît l'amour, croisse la recherche de Celui qui a été trouvé" (Enarr. in Ps 104,3 CCL Ps 40,1).

Telle est l'expérience à laquelle nous aussi nous aspirons du plus profond de notre coeur. Que nous l'obtienne l'intercession du grand Evêque d'Hippone; que nous l'obtienne l'aide maternelle de Marie, Etoile de l'évangélisation, que nous invoquons à présent à travers la prière de l'Angelus.

A l'issue de l'Angelus

Je salue cordialement les pèlerins de langue française. Je vous invite à répondre généreusement à l'appel de l'Evangile, heureux de suivre le Christ sans réserve et d'être ses témoins chaque jour! Je vous souhaite un bon dimanche.

21 Puis, s'adressant aux pèlerins de langue allemande, le Saint-Père a dit:

Je salue de tout coeur les pèlerins et les visiteurs de langue allemande présents ici à Castel Gandolfo. Je suis encore ému par la célébration enthousiaste de tant de jeunes chrétiens à la XX Journée mondiale de la Jeunesse 2005 à Cologne. A chacun d'entre eux et à vous tous ici présents, je désire lancer un appel: ne laissez pas la flamme s'éteindre et continuez d'apporter la lumière du Christ dans le monde: à travers le témoignage de votre foi, de votre amour et de votre espérance. Que le Seigneur, qui nous a tous comblés de si grands dons, vous renforce sur le chemin de la vie! Je vous souhaite un bon dimanche!

Après avoir salué les pèlerins de langue anglaise, espagnole et italienne, le Saint-Père a conclu:

Je vous remercie tous de votre visite appréciée et je souhaite à chacun un bon dimanche.





Castel Gandolfo

Dimanche 4 septembre 2005



Chers frères et soeurs!

L'Année de l'Eucharistie approche désormais de sa phase finale. Elle se conclura au mois d'octobre prochain par la célébration de l'Assemblée ordinaire du Synode des Evêques au Vatican, qui aura pour thème: "L'Eucharistie, source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise". Cette année spéciale consacrée au Mystère eucharistique a été voulue par le bien-aimé Pape Jean-Paul II pour susciter à nouveau au sein du peuple chrétien la foi, l'émerveillement et l'amour envers ce grand Sacrement, qui constitue le trésor véritable de l'Eglise. Avec quelle dévotion il célébrait la Messe, coeur de chacune de ses journées! Et combien de temps il passait dans une prière silencieuse et d'adoration devant le Tabernacle! Au cours des derniers mois, la maladie l'a toujours plus assimilé au Christ souffrant. Il est frappant de penser que, à l'heure de sa mort, il ait uni sa vie à celle du Christ dans la Messe qui était célébrée à côté de son lit. Son existence terrestre s'est conclue en l'octave de Pâque, précisément au coeur de cette Année eucharistique, dans laquelle s'est réalisé le passage de son grand Pontificat au mien. C'est donc avec joie que, dès le début de ce service que le Seigneur m'a demandé, je réaffirme le caractère central du Sacrement de la présence réelle du Christ dans la vie de l'Eglise et dans celle de chaque chrétien.

En vue de l'Assemblée synodale d'octobre, les Evêques qui y participeront étudient actuellement l'"Instrumentum laboris" préparé à cet effet. Je demande toutefois que la communauté ecclésiale tout entière se sente concernée par cette phase de préparation immédiate et y participe à travers la prière et la réflexion, en valorisant chaque occasion, événement et rencontre. Au cours de la récente Journée mondiale de la Jeunesse également, les références au mystère de l'Eucharistie ont été très nombreuses. Je repense par exemple à la Veillée suggestive du samedi soir, 20 août, à Marienfeld, dont le point culminant a été l'adoration eucharistique: un choix courageux, qui a fait converger les regards et les coeurs des jeunes sur Jésus présent dans le Très Saint Sacrement. Je me souviens, en outre, qu'au cours de ces Journées mémorables, dans certaines églises de Cologne, de Bonn et de Düsseldorf, s'est tenue une adoration permanente, jour et nuit, avec la participation de nombreux jeunes, qui ont pu ainsi découvrir ensemble la beauté de la prière contemplative!

Je suis certain que, grâce à l'engagement des Pasteurs et des fidèles, la participation à l'Eucharistie sera toujours plus assidue et fervente dans chaque communauté. Aujourd'hui, je voudrais en particulier exhorter à sanctifier avec joie le "jour du Seigneur", le Dimanche, jour sacré pour les chrétiens. Je suis heureux, dans ce contexte, de rappeler la figure de saint Grégoire le Grand, dont nous avons célébré hier la mémoire liturgique. Ce grand Pape apporta une contribution de portée historique à la promotion de la liturgie sous ses divers aspects et, en particulier, à la célébration appropriée de l'Eucharistie. Que son intercession, avec celle de la Très Sainte Vierge Marie, nous aide à vivre en plénitude chaque dimanche la joie de la Pâque et de la rencontre avec le Seigneur ressuscité.

Après l'Angelus

22 Ces jours-ci, nous sommes tous attristés par le désastre provoqué par un ouragan aux Etats-Unisd'Amérique, en particulier à la Nouvelle-Orléans. Je désire assurer chacun de ma prière pour les défunts et leurs familles, pour les blessés et les sans-abris, pour les malades, les enfants, les personnes âgées; je bénis tous ceux qui sont engagés dans les difficiles opérations de secours et de reconstruction. J'ai chargé le Président du Conseil pontifical Cor Unum, Mgr Paul Josef Cordes, d'apporter aux populations frappées par l'ouragan le témoignage de ma solidarité.

Ma pensée va également aux Irakiens qui, mercredi dernier, ont vu périr, victimes d'un mouvement de panique incontrôlable, des centaines de leurs concitoyens - dont la plupart étaient des personnes âgées, des femmes et des enfants - réunis à Bagdad pour une commémoration religieuse. Puisse le Tout-Puissant toucher le coeur de chacun, afin que s'instaure enfin dans ce pays tourmenté un climat de réconciliation et de confiance réciproque.

S'adressant aux pèlerins de langue française, le Saint-Père a dit:

Je suis heureux de saluer les pèlerins de langue française présents aujourd'hui, et en particulier les représentants de la commune de Châteauneuf-du-Pape ainsi que ceux de la commune de Castel Gandolfo qui fêtent cette année leurs dix ans de jumelage. À cette occasion, je soulignerais volontiers l'importance de ces liens d'échanges, de connaissance et d'enrichissement mutuels, tissés au fil des années entre tant de communes à travers l'Europe et le monde et qui contribuent à la rencontre entre les hommes. Que le Seigneur vous donne à tous d'être des artisans de fraternité, de réconciliation et de paix!

Après avoir salué les pèlerins de langue allemande, espagnole et polonaise, le Saint-Père a conclu, s'adressant aux pèlerins de langue italienne:

Je suis heureux d'accueillir les participants au cours de formation permanente pour missionnaires promu par l'Université pontificale salésienne, ainsi que les jeunes du Mouvement des Focolari.

Je souhaite à tous un bon dimanche.





Castel Gandolfo

Dimanche 11 septembre 2005



Chers frères et soeurs!

Mercredi prochain, 14 septembre, nous célébrerons la fête liturgique de l'Exaltation de la Sainte Croix. En l'année consacrée à l'Eucharistie, cette célébration acquiert une signification particulière: elle nous invite à méditer sur le lien profond et indissoluble qui unit la célébration eucharistique et le mystère de la Croix. En effet, chaque Messe rend actuel le sacrifice rédempteur du Christ. Le Golgotha et l'"heure" de la mort sur la Croix - écrit le bien-aimé Jean-Paul II dans l'EncycliqueEcclesia de Eucharistia - "reviennent en esprit, à tout prêtre qui célèbre la Messe, en même temps qu'à la communauté chrétienne qui y participe" (cf. n. 4). L'Eucharistie est donc le mémorial de tout le mystère pascal: passion, mort, descente aux enfers, résurrection et ascension au ciel, et la Croix est la manifestation touchante de l'acte d'amour infini avec lequel le Fils de Dieu a sauvé l'homme et le monde du péché et de la mort. C'est pourquoi le signe de la Croix est le geste fondamental de la prière du chrétien. Faire le signe de la croix signifie prononcer un "oui" visible et public à Celui qui est mort pour nous et qui est ressuscité, au Dieu qui, dans l'humilité et la faiblesse de son amour, est le Tout-Puissant, plus fort que toute la puissance et l'intelligence du monde.

23 Après la consécration, l'assemblée des fidèles, consciente de la présence réelle du Christ crucifié et ressuscité, s'exclame: "Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus, nous célébrons ta résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire". Avec les yeux de la foi, la communauté reconnaît Jésus vivant à travers les signes de sa passion, et, avec Thomas, peut répéter, empli d'émerveillement: "Mon Seigneur et mon Dieu!" (Jn 20,28). L'Eucharistie est le mystère de mort et de gloire comme la Croix, qui n'est pas un accident de parcours, mais le passage à travers lequel le Christ est entré dans sa gloire (cf. Lc Lc 24,26) et a réconcilié l'humanité tout entière, triomphant de toute inimitié. C'est pourquoi, la liturgie nous invite à prier avec une espérance confiante: Mane nobiscum Domine! Reste avec nous, Seigneur, toi qui, à travers ta sainte Croix, as racheté le monde!

Marie, présente sur le Calvaire au pied de la Croix, est également présente, avec l'Eglise et comme Mère de l'Eglise, dans chacune de nos célébrations eucharistiques (cf. Encyclique Ecclesia de Eucharistia EE 57). C'est pourquoi personne mieux qu'elle ne peut nous enseigner à comprendre et à vivre avec foi et amour la Messe, en nous unissant au sacrifice rédempteur du Christ. Lorsque nous recevons la Communion, nous aussi, comme Marie et unis à Elle, nous nous unissons au bois de la Croix que Jésus, à travers son amour, a transformé en instrument de salut, et nous prononçons notre "Amen", notre "oui" à l'Amour crucifié et ressuscité.

Après l'Angelus:

Je salue cordialement les pèlerins francophones et je les invite à pratiquer le pardon des offenses, comme la Parole de Dieu nous y appelle en ce dimanche. Nos frères ont besoin de réconciliation et de paix. Soyez dans ce monde les témoins de la miséricorde de Dieu!

Le Saint-Père a évoqué le prochain sommet des chefs d'Etat et de gouvernement à l'ONU:

Mercredi prochain s'ouvrira à New York, au siège des Nations unies, un sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, qui traitera de thèmes importants concernant la paix mondiale, le respect des droits de l'homme, la promotion du développement et le renforcement de l'Organisation des Nations unies. Comme d'ordinaire, le Saint-Siège, y a également été invité et le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d'Etat, me représentera. Je forme des voeux fervents afin que les gouvernants qui s'y réuniront trouvent des solutions adéquates pour atteindre les grands objectifs fixés, dans un esprit de concorde et de généreuse solidarité. Je souhaite en particulier que l'on puisse mettre en oeuvre avec succès des mesures concrètes et efficaces en vue de répondre aux problèmes les plus urgents posés par la pauvreté extrême, les maladies et la faim, qui affligent tant de peuples.

Lors du salut aux pèlerins anglophones, le Pape Benoît XVI, rappelant les attentats terroristes commis à New York le 11 septembre 2001, a prié pour les victimes du terrorisme partout dans le monde:

Je souhaite une chaleureuse bienvenue à tous les visiteurs de langue anglaise présents à cette prière de l'Angelus. Aujourd'hui, 11 septembre, nous rappelons les victimes de la violence terroriste à travers le monde. Puisse Dieu inspirer les hommes et les femmes de bonne volonté partout dans le monde, à renoncer à la haine et à édifier un monde de justice, de solidarité et de paix.

Après avoir salué les pèlerins de langue anglaise, allemande, espagnole, portugaise, polonaise et italienne, le Saint-Père a ajouté les paroles suivantes:

Je suis heureux d'accueillir les jeunes postulants de l'Ordre des Frères mineurs, qui partiront demain pour Jérusalem, afin d'y poursuivre leur formation. Très chers amis, je vous assure, ainsi que tous les Frères de la délégation de Terre Sainte, de mon souvenir particulier dans la prière.

Je souhaite à tous un bon dimanche.







Castel Gandolfo

24

Dimanche 18 septembre 2005

Chers frères et soeurs!


Alors que l'Année de l'Eucharistie touche à son terme, je voudrais reprendre un thème particulièrement important, qui tenait tant à coeur à mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II: la relation entre la sainteté, voie et but du chemin de l'Eglise et de tout chrétien, et l'Eucharistie. Ma pensée se tourne aujourd'hui en particulier vers les prêtres, pour souligner que c'est précisément dans l'Eucharistie que réside le secret de leur sanctification. En vertu de l'Ordination sacrée, le prêtre reçoit le don et l'engagement de répéter de façon sacramentelle les gestes et les paroles à travers lesquelles Jésus, au cours de la Dernière Cène, institua le mémorial de sa Pâque. Entre ses mains se renouvelle ce grand miracle d'amour, dont il est appelé à devenir toujours plus un fidèle témoin et un annonciateur (cf. Lettre apost. Mane nobiscum Domine, n. 30). Voilà pourquoi le prêtre doit avant tout adorer et contempler l'Eucharistie, à partir du moment même où il la célèbre. Nous savons bien que la validité du Sacrement ne dépend pas de la sainteté du célébrant, mais son efficacité, pour lui-même et pour les autres, sera d'autant plus grande qu'il le vit avec une foi profonde, un amour ardent, un esprit fervent de prière.

Au cours de l'année, la Liturgie nous propose comme exemple, de saints ministres de l'autel, qui ont puisé la force d'imiter le Christ à l'intimité quotidienne avec lui dans la célébration et dans l'adoration eucharistique. Il y a quelques jours, nous avons rappelé la mémoire de saint Jean Chrysostome, Patriarche de Constantinople, à la fin du IV siècle. Il fut appelé "bouche d'or" en vertu de son extraordinaire éloquence; mais il fut également appelé "docteur eucharistique" en raison de l'étendue et de la profondeur de sa doctrine sur le Très Saint Sacrement. La "liturgie divine" la plus célébrée dans les Eglises orientales porte son nom, et sa devise: "un homme plein de zèle suffit à transformer un peuple", souligne combien l'action du Christ à travers ses ministres est efficace. A notre époque ressort la figure de saint Pio de Pietrelcina, que nous commémorerons vendredi prochain. En célébrant la Messe, il revivait avec une telle ferveur le mystère du Calvaire qu'il édifiait la foi et la dévotion de tous. Les stigmates, que Dieu lui donna, étaient eux aussi l'expression d'une intime configuration à Jésus Crucifié. En pensant aux prêtres pleins d'amour pour l'Eucharistie, on ne peut pas non plus oublier saint Jean Marie Vianney, humble curé d'Ars à l'époque de la Révolution française. A travers la sainteté de sa vie et son zèle pastoral, il réussit à faire de ce petit village un modèle de communauté chrétienne animée par la Parole de Dieu et par les Sacrements.

Nous nous adressons à présent à Marie, en priant de façon particulière pour les prêtres du monde entier, afin qu'ils puisent dans cette Année de l'Eucharistie le fruit d'un amour renouvelé au Sacrement que nous célébrons. A travers l'intercession de la Sainte Vierge Mère de Dieu, puissent-ils toujours vivre et témoigner du mystère qui est placé entre leurs mains pour le salut du monde.

A l'issue de l'Angelus

Chers plerins francophones, je vous salue cordialement. Aujourd’hui, dans l’Évangile, le Christ nous appelle tous à travailler à sa vigne, à être des missionnaires de la Bonne Nouvelle, pour transmettre à tous, notamment aux jeunes, le désir de faire de leur vie quelque chose de beau et de marcher dans la voie du bonheur proposé par le Seigneur.

Après avoir salué les pèlerins de langue anglaise, allemande, espagnole, polonaise et italienne, le Saint-Père a conclu, s'adressant aux pèlerins de langue italienne:

Je suis heureux d'accueillir les familles du Mouvement des Focolari, venues de divers pays d'Europe pour une rencontre de formation sur les valeurs et les devoirs liés au sacrement du mariage.

Je souhaite à tous un bon dimanche.





Castel Gandolfo

25

Dimanche 25 septembre 2005

Chers frères et soeurs!


En ce dernier dimanche que je passe à Castel Gandolfo, je désire saluer cordialement toute la communauté de la ville, en renouvelant à tous mes vifs remerciements pour l'accueil qui m'a été réservé. En poursuivant la réflexion sur le Mystère eucharistique, coeur de la vie chrétienne, je voudrais aujourd'hui mettre en lumière le lien qui existe entre l'Eucharistie et la charité. "Charité" - en grec agape, en latin caritas - ne signifie pas avant tout l'acte ou le sentiment généreux, mais le don spirituel, l'amour de Dieu que l'Esprit Saint répand dans le coeur humain et qui le pousse à se donner à son tour à Dieu lui-même et au prochain (cf. Rm Rm 5,5). Toute l'existence terrestre de Jésus, de sa conception à la mort sur la Croix, a été un unique acte d'amour, si bien que nous pouvons résumer notre foi dans ces paroles: Jesus Caritas, Jésus Amour. Au cours de la Dernière Cène, sachant que "son heure était venue" (Jn 13,1), le Maître divin offrit à ses disciples un exemple suprême d'amour en leur lavant les pieds et leur confia son héritage le plus précieux, l'Eucharistie, dans laquelle est concentré tout le mystère pascal, comme l'a écrit le vénéré Pape Jean-Paul II dans l'Encyclique Ecclesia de Eucharistia (cf. n. 5).

"Prenez, mangez, ceci est mon corps... buvez-en tous, car ceci est mon sang" (Mt 26,26-27). Les paroles de Jésus au Cénacle anticipent sa mort et manifestent la conscience avec laquelle Il l'a affrontée, la transformant en un don de soi, dans l'acte d'amour qui se donne totalement. Dans l'Eucharistie, le Seigneur se donne à nous à travers son Corps, son âme et sa divinité, et nous devenons une seule chose avec lui et entre nous. Notre réponse à son amour doit alors être concrète, elle doit s'exprimer dans une authentique conversion à l'amour, dans le pardon, dans l'accueil réciproque, et dans l'attention aux besoins de tous. Il existe de nombreuses et multiples formes de service que nous pouvons rendre au prochain dans la vie de tous les jours avec un peu d'attention. L'Eucharistie devient ainsi la source de l'énergie spirituelle qui renouvelle notre vie chaque jour et renouvelle ainsi également le monde dans l'amour du Christ.

Des témoins exemplaires de cet amour sont les saints, qui ont puisé dans l'Eucharistie la force d'une charité active et souvent héroïque. Je pense notamment à présent à saint Vincent de Paul, dont nous célébrerons après-demain la mémoire liturgique. Saint Vincent de Paul a dit: "Quelle joie de servir la personne de Jésus Christ dans ses pauvres membres!". Et il l'a fait avec toute sa vie. Je pense également à la bienheureuse Mère Teresa, fondatrice des Missionnaires de la Charité, qui dans les plus pauvres parmi les pauvres, aimait Jésus, reçu et contemplé chaque jour dans l'Hostie consacrée. Avant et plus que tous les saints, la charité divine a empli le coeur de la Vierge Marie. Après l'Annonciation, poussée par Celui qu'elle portait dans son sein, la Mère du Verbe incarné, courut rendre visite à sa cousine Elisabeth pour l'aider. Prions afin que chaque chrétien, se nourrissant du Corps et du Sang du Seigneur, croisse toujours plus dans l'amour envers Dieu et dans le service généreux à ses frères.

Au terme de l'Angelus

Chers frères et soeurs!

Après-demain sera célébrée la Journée mondiale du Tourisme, phénomène social très important dans le monde d'aujourd'hui, comme chacun sait. Je renouvelle le souhait que le tourisme s'accompagne toujours du respect pour les personnes et les cultures et puisse favoriser le dialogue et la compréhension. Jeudi prochain sera célébrée également la Journée mondiale de la Mer. Je profite de cette occasion pour adresser un salut cordial, accompagné de la prière, à tous ceux qui travaillent en mer.

Chers pèlerins de langue française, je vous salue cordialement. Dans la prière de l'Angelus, nous contemplons la Vierge Marie, qui a cru à la parole du Seigneur et qui a accepté de faire pleinement sa volonté. Puissions-nous suivre son exemple, trouvant ainsi la vraie voie et la vraie liberté.

Je salue cordialement les participants à la rencontre internationale des Oblats bénédictins. Merci pour votre réponse à mon discours! Chers frères et soeurs, à travers l'exemple et l'intercession de saint Benoît, à qui j'ai confié mon Pontificat, puissiez-vous toujours vivre une profonde amitié avec le Christ et en témoigner auprès de tous.

Je salue tous les pèlerins de langue anglaise présents à l'Angelus d'aujourd'hui. Nos pensées vont en particulier vers tous ceux qui sont frappés par les catastrophes naturelles aux Etats-Unis et dans d'autres parties du monde. Je vous invite à vous joindre à mes prières au Seigneur pour tous ceux qui souffrent, pour les victimes et leurs proches et pour les sauveteurs. Puisse Dieu leur accorder le réconfort et la force dans leurs épreuves.

26 Je salue les pèlerins de langue espagnole venus à Castel Gandolfo, et également ceux qui sont réunis sur la Place Saint-Pierre et ceux qui suivent la récitation de l'Angelus à la radio et à la télévision. Face aux catastrophes naturelles qui frappent tant d'êtres humains, faites preuve de sentiments de solidarité et de fraternité en collaborant de manière efficace, avec générosité d'esprit et charité chrétienne, pour soulager la douleur et surmonter les adversités. Merci!

Je souhaite à tous un bon dimanche et une bonne semaine. Merci!



Place Saint-Pierre

Dimanche 2 octobre 2005



Chers frères et soeurs,

La célébration eucharistique par laquelle nous avons inauguré l'Assemblée générale ordinaire du Synode des Evêques dans la Basilique Saint-Pierre vient de se terminer. Les pères synodaux, provenant des quatre coins du monde, avec des experts et d'autres délégués, vivront au cours des trois prochaines semaines, avec le Successeur de Pierre, un temps privilégié de prière, en réfléchissant sur le thème "L'Eucharistie: source et sommet de la vie et de la mission de l'Eglise". Pourquoi ce thème? Ne s'agit-il donc pas d'une question évidente, pleinement acquise? En réalité, la doctrine catholique sur l'Eucharistie, définie de manière autorisée par le Concile de Trente, demande à être accueillie, vécue et transmise par la Communauté ecclésiale de façon toujours nouvelle et adaptée aux temps. L'Eucharistie pourrait aussi être considérée comme une "loupe " à travers laquelle vérifier continuellement le visage et le chemin de l'Eglise, que le Christ a fondée afin que chaque homme puisse connaître l'amour de Dieu et y trouver la plénitude de vie. C'est pour cette raison que le bien-aimé Pape Jean-Paul II a voulu consacrer une année entière à l'Eucharistie, qui se conclura précisément avec la fin de l'Assemblée synodale, le 23 octobre prochain, le dimanche où nous célébrerons la Journée mondiale des Missions.

Cette coïncidence nous aide à contempler le mystère eucharistique dans la perspective missionnaire. L'Eucharistie est en effet le centre propulseur de toute l'action évangélisatrice de l'Eglise, un peu comme le coeur l'est dans le corps humain. Sans la célébration eucharistique, les communautés chrétiennes, qui se nourrissent au double banquet de la Parole et du Corps du Christ, perdraient leur nature authentique: ce n'est qu'en tant qu'"eucharistiques" que celles-ci peuvent transmettre le Christ aux hommes, et pas seulement des idées ou des valeurs, aussi nobles et importantes soient-elles. L'Eucharistie a façonné d'éminents apôtres missionnaires, dans tous les états de vie: évêques, prêtres, religieux, laïcs; saints de vie active et contemplative. Nous pensons, d'une part, à saint François Xavier, que l'amour du Christ a poussé jusqu'en Extrême Orient pour annoncer l'Evangile; de l'autre, à sainte Thérèse de Lisieux, jeune carmélite, dont nous avons rappelé la mémoire précisément hier. Celle-ci a vécu dans la clôture son ardent esprit apostolique, méritant d'être proclamée avec saint François Xavier, patronne de l'activité missionnaire de l'Eglise.

Invoquons leur protection sur les travaux du synode ainsi que celle des Anges gardiens, que nous fêtons aujourd'hui. Prions surtout avec confiance la Bienheureuse Vierge Marie, que nous allons vénérer le 7 octobre prochain sous le titre de Vierge du Rosaire. Le mois d'octobre est dédié au saint Rosaire, singulière prière contemplative avec laquelle, guidés par la Mère céleste du Seigneur, nous tournons le regard vers le visage du Rédempteur, pour être conformés à son mystère de joie, de lumière, de douleur et de gloire. Cette prière ancienne est en train de connaître une nouvelle floraison providentielle, grâce aussi à l'exemple et à l'enseignement du bien-aimé Pape Jean-Paul II. Je vous invite à relire sa Lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae et à mettre en pratique les indications qu'elle contient, au niveau personnel, familial et communautaire. Nous confions à Marie les travaux du Synode: que ce soit elle qui conduise l'Eglise tout entière à une conscience toujours plus claire de sa propre mission au service du Rédempteur réellement présent dans le Sacrement de l'Eucharistie.

Après l'Angelus

Je vous salue cordialement, chers pèlerins de langue française, et tout particulièrement les membres du chapitre général des Petites Soeurs de Jésus, appelées à poursuivre l'annonce de l'Evangile dans l'esprit du Frère Charles de Foucauld, qui sera prochainement béatifié. Puisse-t-il être pour les Instituts qui sont nés de son intuition et pour tous les chrétiens un modèle d'abandon spirituel entre les mains du Seigneur.

Je salue à présent les pèlerins de langue italienne, en particulier les jeunes de Rome qui, à partir de ce soir, animeront dans le centre historique de la ville, la deuxième édition de la Mission populaire des "jeunes aux jeunes" ayant pour titre significatif "Jésus au centre", et qui se terminera samedi prochain par une procession eucharistique solennelle de la Place du Peuple jusqu'à la Place Navone. J'assure les jeunes missionnaires et ceux qui, à différents titres, participeront à cette Mission, de mon souvenir dans la prière.



27
Place Saint-Pierre

Dimanche 9 octobre 2005


Chers frères et soeurs!

Ce matin, dans la Basilique Saint-Pierre, a eu lieu la béatification de Clemens August von Galen, Evêque de Münster, Cardinal, opposant intrépide au régime nazi. Ordonné prêtre en 1904, il accomplit pendant de nombreuses années son ministère dans une paroisse de Berlin et, en 1933, devint Evêque de Münster. Au nom de Dieu, il dénonça l'idéologie néopaïenne du national-socialisme, défendant la liberté de l'Eglise et les droits humains gravement violés, protégeant les juifs et les personnes les plus faibles, que le régime considérait comme des rebuts à éliminer. Les trois célèbres prédications que ce courageux Pasteur prononça en 1941 sont bien connues. Le Pape Pie XII le créa Cardinal en février 1946 et, à peine un mois plus tard, il mourut, entouré de la vénération des fidèles, qui reconnurent en lui un modèle de courage chrétien. C'est là que réside précisément le message toujours actuel du bienheureux von Galen: la foi ne se réduit pas à un sentiment privé, peut-être même à cacher lorsqu'elle dérange, mais implique la cohérence et le témoignage également dans le domaine public, en faveur de l'homme, de la justice, de la vérité. J'exprime mes vives félicitations à la communauté diocésaine de Münster et à l'Eglise qui est en Allemagne, en invoquant sur tous, par l'intercession du nouveau bienheureux, d'abondantes grâces du Seigneur.

En ces jours, comme vous le savez, se déroule au Vatican l'Assemblée du Synode des Evêquespour approfondir le thème de l'Eucharistie dans le temps présent de la vie et de la mission de l'Eglise. J'ai présidé les réunions de la première semaine et au cours des deux prochaines semaines également, le Synode constituera mon engagement principal. Je vous demande de continuer de prier pour le Synode, afin qu'il puisse porter les fruits espérés. En particulier, en ce mois d'octobre, au cours duquel chaque communauté ecclésiale est appelée à renouveler son engagement missionnaire, j'invite à reprendre ce que le Pape Jean-Paul II a écrit dans la quatrième partie de la Lettre apostolique Mane nobiscum Domine, à propos de l'Eucharistie comme "principe et projet de mission" (nn. 24-28): "La rencontre avec le Christ, approfondie en permanence dans l'intimité eucharistique, suscite dans l'Eglise et chez tout chrétien l'urgence du témoignage et de l'évangélisation" (ibid. n. 24). C'est ce que souligne le salut au terme de la Messe: "Ite, missa est" qui rappelle la "missio", le devoir pour celui qui a participé à la célébration d'apporter à tous la Bonne Nouvelle reçue et d'animer la société à travers elle.

Nous confions cette intention à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Daniel Comboni, dont on rappellera la mémoire dans la liturgie de demain. Puisse-t-il, Lui qui a été l'éminent évangélisateur et protecteur du continent africain, aider l'Eglise de notre temps à répondre avec foi et avec courage au mandat du Seigneur ressuscité qui l'envoie annoncer à tous les peuples l'amour de Dieu.

A l'issue de l'Angelus

Je souhaite une chaleureuse bienvenue aux pèlerins anglophones ici présents. Je demande vos prières pour le travail du Synode, ainsi que pour les Evêques venus du monde entier et qui se sont rassemblés ici pour ce grand événement dans la vie de l'Eglise. Je vous assure de mes prières, ainsi que vos familles et tous ceux qui vous sont proches. Que Dieu vous bénisse tous.

S'adressant aux pèlerins francophones, le Pape a dit:

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones, vous invitant à vous associer par la prière aux travaux des Pères du Synode et à vivre toujours plus profondément le mystère de l'Eucharistie, qui nous unit intimement au Christ, notre Sauveur et nous donne la force pour notre vie chrétienne.

Puis, s'adressant aux pèlerins de langue allemande, le Saint-Père a dit:


Angelus Benoit XVI 20