Angelus Benoit XVI 55


CÉLÉBRATION DE LA MESSE DU DIMANCHE DES RAMEAUX

BENOÎT XVI

Place Saint-Pierre

XXI Journée Mondiale de la Jeunesse

Dimanche 9 avril 2006

Frères et soeurs,


dans quelques instants, une délégation de jeunes allemands remettra aux jeunes australiens de leur âge la Croix des Journées mondiales de la Jeunesse. Il s'agit de la Croix que le bien-aimé Pape Jean-Paul II a confiée aux jeunes en 1984 afin qu'ils la portent dans le monde comme signe de l'amour du Christ pour l'humanité. Je salue le Cardinal Joachim Meisner, Archevêque de Cologne, ainsi que le Cardinal George Pell, Archevêque de Sydney, qui ont voulu être présents à ce moment si important. Le passage de la Croix, après chaque Rencontre mondiale, est devenu une "tradition" dans le sens véritable du terme traditio, une remise hautement symbolique, à vivre avec une grande foi, en s'engageant à accomplir un chemin de conversion sur les traces de Jésus. La Très Sainte Vierge Marie nous enseigne cette foi, elle qui, la première, "a cru" et a porté sa croix avec son Fils, goûtant ensuite avec Lui la joie de la résurrection. C'est pourquoi la Croix des jeunes est accompagnée d'une icône de la Vierge, qui reproduit celle de Marie Salus Populi Romani, vénérée dans la Basilique Sainte-Marie-Majeure, la plus ancienne Basilique dédiée à la Madone en Occident.

Après avoir fait étape dans certains pays d'Afrique, pour manifester la proximité du Christ et de sa Mère aux populations de ce Continent, éprouvé par tant de souffrances, la Croix et l'Icône mariale des Journées de la Jeunesse seront accueillies, à partir du mois de février prochain, dans diverses régions d'Océanie, pour traverser ensuite les diocèses d'Australie et arriver enfin à Sydney, en juillet 2008. Il s'agit d'un pèlerinage spirituel dans lequel est engagée toute la communauté chrétienne et en particulier des jeunes.

56 A vous, chers jeunes francophones, j'adresse mon cordial salut! Que la Croix de Jésus, signe de l'amour de Dieu pour l'humanité, vous accompagne dans toute votre vie. Qu'elle soit le symbole de l'espérance qui vous anime et de la foi qui vous fait progresser, avec l'aide de Marie, sur les chemins de la conversion du coeur! A tous je souhaite une bonne Semaine Sainte!

Frères et soeurs, dans ce décor d'oliviers, offerts par la région des Pouilles, prions avec foi le Seigneur afin que cette Croix et cette Icône soient des instruments de paix et de réconciliation entre les personnes et les peuples, et invoquons l'intercession de la Vierge Marie sur le nouveau pèlerinage qui commence aujourd'hui, afin qu'il soit riche de fruits.



Angelus Domini…




REGINA CAELI



Castel Gandolfo

Lundi de Pâques, 17 avril 2006

Chers frères et soeurs,


Dans la lumière du Mystère pascal, que la liturgie nous fait célébrer au cours de toute cette semaine, je suis heureux de me retrouver avec vous et de renouveler la plus belle annonce chrétienne: le Christ est ressuscité, alléluia!

Le caractère typiquement marial de notre rendez-vous nous incite à vivre la joie spirituelle de la Pâque en communion avec la Très Sainte Vierge Marie, en imaginant quelle a dû être sa joie lors de la résurrection de Jésus. Dans la prière du Regina Caeli, qu'en ce temps pascal nous récitons à la place de l'Angelus, nous nous adressons à la Vierge en l'invitant à se réjouir, car Celui qu'elle a porté dans son sein est ressuscité: "Quia quem meruisti portare, resurrexit, sicut dixit". Marie a conservé dans son coeur la "bonne nouvelle" de la résurrection, source et secret de la joie véritable et de la paix authentique, que le Christ mort et ressuscité a conquis pour nous à travers le sacrifice de la Croix. Nous demandons à Marie que, de même qu'elle nous a accompagnés durant les jours de la passion, elle continue à guider nos pas en ce temps de joie pascale et de joie spirituelle, afin que nous puissions grandir toujours davantage dans la connaissance et dans l'amour du Seigneur et devenir des témoins et des apôtres de sa paix.

Dans ce climat pascal, j'ai aujourd'hui plaisir à partager également avec vous la joie d'un anniversaire très significatif: il y a cinq cents ans, précisément le 8 avril 1506, le Pape Jules II posait la première pierre de la nouvelle Basilique Saint-Pierre, que le monde entier admire dans la puissante harmonie de ses formes. Je désire rappeler avec gratitude les Souverains Pontifes qui ont voulu élever cette oeuvre extraordinaire sur la tombe de l'Apôtre Pierre. Je rappelle avec admiration les artistes qui ont contribué par leur génie à l'édifier et à la décorer, et je suis aussi reconnaissant au personnel de la "Fabrique de Saint-Pierre" qui s'occupe avec compétence de l'entretien et de la protection d'un chef-d'oeuvre d'art et de foi aussi particulier. Puisse l'heureuse circonstance du cinq-centième anniversaire réveiller chez tous les catholiques le désir d'être des "pierres vivantes" (1P 2,5) pour l'édification de l'Eglise vivante, sainte, dans laquelle resplendit la "lumière du Christ" (cf. Lumen gentium LG 1), à travers la charité vécue et témoignée face au monde (cf. Jn Jn 13,34-35).

Que la Vierge Marie, que les litanies de Lorette nous font invoquer comme "Causa nostrae laetitiae - Cause de notre joie", obtienne pour nous de pouvoir toujours ressentir la joie d'être une partie de l'édifice spirituel de l'Eglise, "communauté d'amour" née du Coeur du Christ.
***


57 Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones. Nous sommes encore tout illuminés de la joie pascale. Je demande à Marie, Reine du Ciel, de vous aider à être témoins du Christ ressuscité, par toute votre vie, par vos actions et par vos paroles, rendant compte ainsi de la grâce de votre Baptême. Je vous souhaite un saint temps pascal.

Que la Vierge Marie, Mère du Seigneur ressuscité, obtienne pour chacun sérénité et paix. Bonne et sainte Pâque à tous!




REGINA CAELI


Place Saint-Pierre

II Dimanche de Pâques , 23 avril 2006

Chers frères et soeurs,


En ce dimanche, l'Evangile de Jean rapporte que Jésus ressuscité apparut aux disciples, enfermés au Cénacle, le soir du "premier jour de la semaine" (Jn 20,19) et qu'il se montra à eux à nouveau dans le même lieu "huit jours après" (Jn 20,26). Dès le début donc, la communauté chrétienne commença à vivre selon un rythme hebdomadaire, scandé par la rencontre avec le Seigneur ressuscité. C'est ce que souligne également la Constitution du Concile Vatican II sur la liturgie, en affirmant: "L'Eglise célèbre le mystère pascal, en vertu d'une Tradition apostolique qui remonte au jour même de la résurrection du Christ, chaque huitième jour, qui est nommé à bon droit le jour du Seigneur, ou dimanche" (Sacrosanctum Concilium SC 106).

L'Evangéliste rappelle également qu'au cours des deux apparitions - le jour de la Résurrection et huit jours après -, le Seigneur Jésus montra aux disciples les signes de la crucifixion, bien visibles et tangibles également sur son corps glorieux (cf. Jn Jn 20,20 Jn Jn 20,27). Ces saintes plaies, sur les mains, sur les pieds et sur le côté, représentent des sources intarissables de foi, d'espérance et d'amour auxquelles chacun peut puiser, en particulier les âmes les plus assoiffées de divine miséricorde. C'est pourquoi le serviteur de Dieu Jean-Paul II, valorisant l'expérience spirituelle d'une humble soeur, sainte Faustyna Kowalska, a voulu que le dimanche après Pâques soit consacré de façon particulière à la Divine Miséricorde; et la Providence a voulu qu'il meure précisément la veille de ce jour entre les mains de la Miséricorde divine. Le mystère de l'amour miséricordieux de Dieu est placé au centre du Pontificat de mon vénéré prédécesseur. Rappelons, en particulier, l'Encyclique Dives in misericordia, de 1980, et la consécration du nouveau sanctuaire de la Divine Miséricorde à Cracovie, en 2002. Les paroles qu'il prononça en cette dernière occasion ont été comme une synthèse de son Magistère, soulignant que le culte de la miséricorde divine n'est pas une dévotion secondaire, mais fait partie intégrante de la foi et de la prière du chrétien.

Que la Très Sainte Vierge Marie, Mère de l'Eglise, à laquelle nous nous adressons à présent à travers le Regina caeli, obtienne pour tous les chrétiens de vivre en plénitude le dimanche comme "pâque de la semaine", en goûtant à la beauté de la rencontre avec le Seigneur ressuscité et en puisant à la source de son amour miséricordieux, pour être apôtres de sa paix.

A l'issue du Regina caeli

J'adresse à présent une pensée cordiale à nos frères des Eglises d'Orient qui célèbrent aujourd'hui Pâques. Que le Seigneur ressuscité apporte à tous les dons de sa lumière et de sa paix. Christos anesti! Christos vaskries! Et dans le climat joyeux de ce jour, je ne peux manquer de rappeler qu'un grand nombre de ces populations, en Serbie, en Roumanie et en Bulgarie, souffrent à cause des inondations de ces derniers jours. Je suis proche d'eux par la prière et je souhaite vivement que, grâce à la contribution de tous, ils puissent surmonter rapidement ces moments difficiles.

En ce dimanche de la Miséricorde, je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones, et notamment les jeunes de Rouen, avec leur Archevêque, Mgr Jean-Charles Descubes et les jeunes de Marseille. Que la lumière de Pâques éclaire votre existence et affermisse votre foi. Que la paix du Christ habite votre coeur pour que vous soyez des artisans de paix. Avec ma Bénédiction apostolique.

58 Je souhaite à tous un bon dimanche avec ce splendide soleil! Merci!




REGINA CAELI


Place Saint-Pierre

III Dimanche de Pâques , 30 avril 2006

Chers frères et soeurs,


Au cours du temps pascal la liturgie nous offre de multiples encouragements pour renforcer notre foi dans le Christ ressuscité. En ce troisième dimanche de Pâques par exemple, saint Luc raconte comment les deux disciples d'Emmaüs, après l'avoir reconnu "dans la fraction du pain", se rendirent, remplis de joie, à Jérusalem pour informer les autres de ce qui leur était arrivé. Et précisément au moment où ils parlaient, le Seigneur lui-même est apparu, montrant ses mains et ses pieds avec les signes de la passion. Puis, devant l'étonnement et l'incrédulité des Apôtres, Jésus se fit donner du poisson grillé et le mangea sous leurs yeux (cf. Lc Lc 24,35-43). Dans ce récit, comme dans d'autres, on ressent une invitation répétée à vaincre l'incrédulité et à croire à la résurrection du Christ, car ses disciples sont appelés à être des témoins précisément de cet événement extraordinaire. La résurrection du Christ est l'élément central du christianisme, une vérité fondamentale qui doit être réaffirmée avec force en tout temps, car la nier comme on a tenté de le faire de différentes manières et comme on continue de le faire, ou la transformer en un événement purement spirituel, équivaut à rendre vaine notre foi elle-même. "Mais si le Christ n'est pas ressuscité - affirme saint Paul - vide alors est notre message, vide aussi votre foi" (1Co 15,14).

Les jours qui suivirent la résurrection du Seigneur les Apôtres demeurèrent ensemble, réconfortés par la présence de Marie, et après l'Ascension ils persévérèrent avec Elle en attendant la Pentecôte dans un climat de prière. La Vierge fut pour eux une mère et un maître, rôle qu'elle continue de jouer envers les chrétiens de tous les temps. Chaque année, pendant le temps pascal, nous revivons de manière plus intense cette expérience et peut-être précisément pour cette raison, la tradition populaire a consacré le mois de mai, qui tombe normalement entre Pâques et la Pentecôte, à Marie. Ce mois de mai, dans lequel nous entrons demain, nous est par conséquent utile pour redécouvrir la fonction maternelle qu'Elle remplit dans notre vie, afin que nous soyons toujours des disciples dociles et des témoins courageux du Seigneur ressuscité.

Nous confions à Marie les besoins de l'Eglise et du monde entier, spécialement marqué en ce moment par de nombreuses zones d'ombre. En invoquant également l'intercession de saint Joseph, que nous rappellerons demain, en particulier en pensant au monde du travail, nous nous tournons vers Elle à travers la prière du Regina caeli, prière qui nous fait goûter la joie réconfortante de la présence du Christ ressuscité.

A l'issue du Regina caeli

50 anniversaire de la fondation du petit séminaire Saint Pie X

J'adresse un salut particulier à la communauté du petit séminaire Saint Pie X du Vatican, qui fête cette année le 50 anniversaire de sa fondation. Celui-ci est confié à l'OEuvre louable issue de la générosité de Don Giovanni Folci et entièrement consacrée à l'attention au clergé et à sa sanctification ainsi qu'à la recherche et la promotion des vocations sacerdotales et religieuses. En cette heureuse circonstance je m'unis volontiers à votre fête, chers amis, et tout en vous remerciant pour le service liturgique que vous effectuez chaque jour dans la Basilique Saint-Pierre, je vous assure de mon souvenir dans la prière afin que le Seigneur vous aide à le suivre toujours fidèlement et vous comble de sa joie.

Je vous adresse un salut cordial, chers pèlerins francophones, en particulier aux jeunes venus de Belgique. Je vous invite à lire régulièrement l'Ecriture, seuls ou en groupes. Par elle, Dieu nous parle. Ainsi, vous connaîtrez davantage le mystère chrétien et vous pourrez être en relation intime avec le Seigneur. Avec ma Bénédiction apostolique.

59 Je salue tous les pèlerins et les visiteurs anglophones présents aujourd'hui, notamment ceux qui sont réunis pour rappeler la béatification du Père Augustine Kunjachan Thevarparampil qui a lieu à Ramapuram, au Kerala en Inde. L'Evangile d'aujourd'hui nous rappelle qu'au nom du Christ ressuscité nous sommes appelés à nous pardonner les uns aux autres nos péchés et nos faiblesses. Puisse le temps pascal être une période de joyeuse réconciliation au sein des familles et entre les nations. J'invoque sur chacun de vous les Bénédictions divines de paix et de sagesse.

Demain débute le mois de mai. Pour les Polonais, c'est un mois de dévotion particulière en l'honneur de la Madone et d'événements religieux importants: comme la fête de saint Joseph, la fête de la Mère de Dieu Reine de la Pologne, la fête de saint Stanislas, Evêque et martyr, ainsi que le voyage du Pape. Puissent-ils être occasions d'une prière féconde et pieuse pour votre Patrie. Je salue cordialement tous les Polonais.

Je souhaite à tous un bon dimanche et un riche mois de mai en compagnie de la Mère du Seigneur.




REGINA CAELI


Place Saint-Pierre

IV Dimanche de Pâques , 7 mai 2006

Chers frères et soeurs!


En ce quatrième Dimanche de Pâques, dimanche du "Bon Pasteur", où l'on célèbre la Journée mondiale de Prière pour les Vocations, j'ai eu la joie d'ordonner, dans la basilique Saint-Pierre, quinze nouveaux prêtres pour le diocèse de Rome. Nous rendons grâces au Seigneur! Avec eux, je pense à ceux qui, dans toutes les parties du monde, reçoivent l'ordination sacerdotale en cette période. Alors que je remercie le Seigneur pour le don de ces nouveaux prêtres au service de l'Eglise, nous voulons tous les confier à Marie, en invoquant dans le même temps son intercession pour que s'accroisse le nombre de ceux qui accueillent l'invitation du Christ à le suivre sur la voie du sacerdoce et de la vie consacrée.

Cette année, la Journée mondiale de Prière pour les Vocations a pour thème: "Les vocations dans le mystère de l'Eglise". Dans le Message que j'ai adressé à toute la communauté ecclésiale à cette occasion, j'ai rappelé l'expérience des premiers disciples de Jésus, qui, après l'avoir rencontré sur les bords du lac et dans les villages de Galilée, furent conquis par sa personnalité fascinante et son amour. La vocation chrétienne est le renouvellement permanent de cette amitié personnelle avec Jésus Christ, qui donne tout son sens à notre existence et la rend disponible pour le Royaume de Dieu. L'Eglise vit de cette amitié, nourrie par la Parole et par les Sacrements, qui sont des réalités saintes confiées de manière particulière au ministère des Evêques, des prêtres et des diacres, consacrés par le sacrement de l'Ordre. Voilà pourquoi - comme je l'ai répété dans le même Message - la mission du prêtre est irremplaçable, et même si l'on enregistre un manque de prêtres dans certaines régions, on ne doit pas douter que Dieu continue à appeler les enfants, les jeunes et les adultes à tout quitter pour se consacrer à la prédication de l'Evangile et au ministère pastoral.

Une autre forme particulière de "sequela Christi" est la vocation à la vie consacrée, qui s'exprime à travers une existence pauvre, chaste et obéissante entièrement consacrée à Dieu, dans la contemplation et dans la prière, et placée au service des frères, en particulier des plus petits et des pauvres. N'oublions pas, ensuite, que le mariage chrétien est lui aussi à plein titre une vocation à la sainteté, et que l'exemple de parents saints est la première condition favorable à la floraison des vocations sacerdotales et religieuses. Chers frères et soeurs, invoquons l'intercession de Marie, Mère de l'Eglise, pour les prêtres et pour les religieux et les religieuses; prions en outre pour que les germes de vocation que Dieu sème dans le coeur des fidèles parviennent à leur pleine maturité et portent des fruits des sainteté dans l'Eglise et dans le monde.

A l'issue du Regina caeli

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones, en particulier les jeunes. L'Evangile de ce dimanche nous invite à reconnaître le Christ Bon Pasteur, qui veut nous guider tout au long de notre vie. Puisse chacun se laisser conduire par le Seigneur, accueillir son pardon et marcher à sa suite, pour trouver le bonheur véritable. Avec ma Bénédiction apostolique.

J'adresse une salutation particulière à tous les pèlerins et visiteurs de langue allemande, et naturellement en particulier aux hôtes de la Garde Suisse pontificale, qui sont venus à Rome à l'occasion de la célébration du cinquième centenaire et de la prestation de serment des nouvelles recrues. Dans la fidélité au Saint-Père et à l'Eglise, les Gardes tournent leur regard vers l'exemple du Christ, le Bon Pasteur, qui appelle les jeunes à sa suite de nombreuses façons. Que Dieu nous donne à tous la force et le courage afin que toute notre vie soit une glorification de sa grandeur! Je vous souhaite à tous un séjour bénéfique ici, dans la Ville éternelle!

Je salue avec affection les pèlerins de langue italienne, en particulier les familles et les amis des Gardes Suisses venus pour participer à la fête du cinquième centenaire du Corps de la Garde Suisse pontificale. Je souhaite à tous un bon dimanche.





REGINA CAELI Place Saint-Pierre V Dimanche de Pâques\ 14 mai 2006

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Chers frères et soeurs,


En ce cinquième Dimanche de Pâques, la liturgie nous présente la page de l'Evangile de Jean dans laquelle Jésus, parlant aux disciples au cours de la Dernière Cène, les exhorte à demeurer unis à Lui comme les sarments à la vigne. Il s'agit d'une parabole véritablement significative, car elle exprime avec une grande efficacité que la vie chrétienne est un mystère de communion avec Jésus: "Celui qui demeure en moi et moi en lui, dit le Seigneur, celui-là porte beaucoup de fruit" (
Jn 15,5). Le secret de la fécondité spirituelle est l'union avec Dieu, une union qui se réalise surtout dans l'Eucharistie, appelée à juste titre également "Communion". Je suis heureux de souligner ce mystère d'unité et d'amour en cette période de l'année, au cours de laquelle de très nombreuses communautés paroissiales célèbrent la première Communion des enfants. A tous les jeunes qui rencontrent pour la première fois Jésus Eucharistie, je désire adresser un salut spécial, en leur souhaitant de devenir les sarments de la Vigne qu'est Jésus et de croître comme ses véritables disciples.

Une voie sûre pour demeurer unis au Christ, comme les sarments à la vigne, est d'avoir recours à l'intercession de Marie que, hier, 13 mai, nous avons vénérée de façon particulière en rappelant les apparitions de Fatima, où, en 1917, elle se manifesta plusieurs fois à trois enfants, les pastoureaux François, Jacinthe et Lucie. Le message qu'elle leur confia, en continuité avec celui de Lourdes, était un profond rappel à la prière et à la conversion; un message véritablement prophétique si l'on considère le XX siècle marqué par des destructions sans précédent, causées par des guerres et des régimes totalitaires, ainsi que par de vastes persécutions contre l'Eglise. En outre, le 13 mai 1981 - il y a 25 ans - le Serviteur de Dieu Jean-Paul II sentit avoir été miraculeusement sauvé de la mort par l'intervention d'"une main maternelle", comme lui-même eut l'occasion de le dire, et tout son Pontificat a été marqué par ce que la Vierge avait annoncé à Fatima. Si les préoccupations et les souffrances n'ont pas manqué, si demeurent encore des motifs de préoccupation pour l'avenir de l'humanité, nous sommes réconfortés par ce que la "Dame vêtue de blanc" promit aux pastoureaux: "A la fin, mon Coeur Immaculé triomphera".

Conscients de cela, nous nous adressons à présent avec confiance à la Très Sainte Vierge Marie, en la remerciant pour sa constante intercession et en la priant de continuer à veiller sur le chemin de l'Eglise et de l'humanité, en particulier sur les familles, les mères et les enfants.

Chers pèlerins de langue française, je vous salue cordialement. Le Christ nous invite à demeurer en Lui; c'est ainsi que nous recevons la vie et que nous sommes purifiés. Répondant à l'appel du Seigneur, puissiez-vous porter du fruit et être, au milieu du monde, des disciples et des témoins courageux de la vérité de l'Evangile et de la joie pascale. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je salue cordialement tous les Polonais. Vingt-cinq ans se sont écoulés hier depuis l'attentat contre le Pape Jean-Paul II. Nous voyons cet événement à la lumière des apparitions de la Madone à Fatima. Nous remercions le Coeur de la Mère Immaculée pour lui avoir sauvé la vie et pour le message sur la nécessité de prier et de faire pénitence pour la conversion du monde. Il s'agit d'un défi pour nous aussi.

Je souhaite à tous un bon dimanche.




REGINA CAELI


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Place Saint-Pierre

VI Dimanche de Pâques , 21 mai 2006

Chers frères et soeurs!


Le livre des Actes des Apôtres rapporte que Jésus, après sa résurrection, apparut aux disciples pendant quarante jours, puis "sous leurs regards, il s'éleva" (
Ac 1,9). C'est l'Ascension, une fête que nous célébrerons jeudi 25 mai, bien que dans certains pays elle soit déplacée au dimanche suivant. La signification de ce dernier geste du Christ est double. Tout d'abord, en s'élevant vers le "haut", Il révèle sans aucune équivoque sa divinité: il retourne là d'où il est venu, c'est-à-dire en Dieu, après avoir accompli sa mission sur la terre. En outre, le Christ monte au Ciel avec l'humanité qu'il a assumée et qu'il a ressuscitée des morts: cette humanité est la nôtre, transfigurée, divinisée, devenue éternelle. L'Ascension révèle donc la "très haute vocation" (Gaudium et spes GS 22) de chaque personne humaine: celle-ci est appelée à la vie éternelle dans le Royaume de Dieu, Royaume d'amour, de lumière et de paix.

En la fête de l'Ascension, on célèbre la Journée mondiale des Communications sociales, voulue par le Concile Vatican II et désormais parvenue à sa quarantième année. Elle a cette année pour thème: "Les médias: réseau de communication, de communion et de coopération". L'Eglise considère les médias avec attention, parce qu'ils représente un moyen important pour diffuser l'Evangile et pour favoriser la solidarité entre les peuples, en attirant l'attention sur les grands problèmes qui les marquent encore profondément. Aujourd'hui, par exemple, avec l'initiative "Le monde en marche contre la faim" (Walk the World), lancée par le Programme alimentaire mondial des Nations unies, on entend sensibiliser les gouvernements et l'opinion publique sur la nécessité d'une action concrète et opportune pour garantir à tous, en particulier aux enfants, la "libération de la faim". A travers la prière, je suis proche de cette manifestation, qui se déroule à Rome et dans d'autres villes dans une centaine de pays. Je souhaite vivement que, grâce à la contribution de tous, l'on puisse surmonter le fléau de la faim qui afflige encore l'humanité, mettant sérieusement en danger l'espérance de vie de millions de personnes. Je pense tout d'abord à la situation urgente et dramatique du Darfour, au Soudan, où persistent de grandes difficultés pour répondre ne serait-ce qu'aux besoins alimentaires de base de la population.

Aujourd'hui, avec la récitation traditionnelle du Regina Caeli nous confions en particulier à la Vierge Marie nos frères opprimés par le fléau de la faim, ceux qui leur viennent en aide et ceux qui, à travers les moyens de communication sociale, contribuent à renforcer entre les peuples les liens de la solidarité et de la paix. Nous demandons en outre à la Vierge de rendre fructueux le voyage apostolique en Pologne que, si Dieu le veut, j'effectuerai de jeudi à dimanche prochains en souvenir du bien-aimé Jean-Paul II.

A l'issue du Regina Caeli

Alors que l'on se presse d'effectuer les derniers préparatifs de mon voyage apostolique en Pologne, j'ai également présent dans le coeur et dans la prière le rendez-vous important de samedi 3 juin prochain, veillée de Pentecôte, lorsque j'aurai la joie de rencontrer sur la Place Saint-Pierre de nombreux membres de plus de cent mouvements ecclésiaux et communautés nouvelles provenant du monde entier. Je sais bien ce que signifie pour l'Eglise leur richesse dans les domaines de la formation, de l'éducation et de la mission, tant appréciée, soutenue et encouragée par le bien-aimé Pape Jean-Paul II. Nous célébrerons ensemble les Premières Vêpres de la solennité de Pentecôte en invoquant avec confiance l'Esprit Saint, afin qu'il remplisse le coeur des fidèles et que soit annoncé à tous le message d'amour du Christ, Sauveur du monde.

A l'occasion de la "Journée du Réconfort", qui aura lieu en Italie dimanche prochain, j'assure de mon souvenir particulier dans la prière les malades en phase terminale et ceux qui les aident à vivre leur souffrance de manière humaine.

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones. Puissiez-vous demeurer proches du Christ, en répondant à son appel et en vivant fidèlement le commandement de l'amour. C'est ainsi que la joie du Christ habitera votre coeur. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je souhaite à tous un bon dimanche!



VOYAGE APOSTOLIQUE

DU PAPE BENOÎT XVI

EN POLOGNE

SALUT DU PAPE BENOÎT XVI

AVANT LA PRIÈRE DU REGINA CAELI


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Kraków-Blonie, 28 mai 2006




Avant de conclure cette liturgie solennelle par le chant du Regina caeli et par la bénédiction, je désire encore une fois saluer la population de Cracovie et tous les hôtes de toute la Pologne qui ont voulu participer à cette Messe. Je vous confie tous à la Mère du Rédempteur et je lui demande de vous guider dans la foi. Je vous remercie de votre présence et du témoignage de votre foi. Je m'adresse de manière particulière à la jeunesse, qui a exprimé hier son lien particulier avec le Christ et avec l'Eglise. Hier, vous m'avez fait don du livre des déclarations: "Je n'en prends pas, je suis libre de la drogue". Je vous demande en tant que père: soyez fidèles à cette parole. Il s'agit là de votre vie et de votre liberté. Ne vous laissez pas dominer par les illusions de ce monde. Je désire également saluer les boursiers de la Fondation Oeuvre du Nouveau millénaire. Je vous souhaite un grand succès dans l'apprentissage de la science et dans la préparation de votre avenir. Je salue tous les représentants des plus hautes autorités de la République polonaise. Je suis reconnaissant à l'épiscopat polonais et aux représentants des épiscopats des nombreux pays d'Europe qui ont voulu participer à mon pèlerinage en terre polonaise. Je salue les professeurs et les étudiants des Universités de toute la Pologne, représentés par de très nombreux recteurs. Je remercie tout le monde, ceux qui de diverses manières, également à travers l'effort d'organiser les rencontres avec les fidèles, m'ont démontré leur bienveillance. Que Marie intercède pour vous et vous obtienne toutes les grâces nécessaires.



SOLENNITÉ DE PENTECÔTE 2006



REGINA CAELI


Place Saint-Pierre

Dimanche 4 juin 2006

Chers frères et soeurs!


La solennité de Pentecôte d'aujourd'hui nous invite à revenir aux origines de l'Eglise, qui, comme l'affirme le Concile Vatican II, "s'est manifestée grâce à l'effusion de l'Esprit Saint" (Lumen gentium LG 2). Lors de la Pentecôte, l'Eglise se manifesta une, sainte, catholique et apostolique; elle se manifesta missionnaire, avec le don de parler toutes les langues du monde, car la Bonne Nouvelle de l'amour de Dieu est destinée à tous les peuples. "L'Esprit - enseigne encore le Concile - introduit l'Eglise dans la vérité tout entière, lui assure l'unité dans la communion et le service, l'équipe et la dirige grâce à la diversité des dons hiérarchiques et charismatiques, l'orne de ses fruits" (cf. ibid., n. 4). Parmi les réalités suscitées par l'Esprit dans l'Eglise, figurent les Mouvements et les Communautés ecclésiales, que j'ai eu hier la joie de rencontrer sur cette Place, lors d'un grand rassemblement mondial. Toute l'Eglise, comme aimait le dire le Pape Jean-Paul II, est un unique grand mouvement animé par l'Esprit Saint, un fleuve qui traverse l'histoire pour l'irriguer de la grâce de Dieu et la rendre féconde de vie, de bonté, de beauté, de justice, de paix.

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones. Je rends grâce pour l'action de l'Esprit Saint, qui a permis une nouvelle floraison de vie spirituelle et de vie apostolique dans l'Eglise. Je demande au Seigneur d'augmenter en chacun le souci de la communion ecclésiale, pour que toutes les forces vives concourent à la croissance du Corps du Christ et que des jeunes acceptent de répondre à l'appel au sacerdoce et à la vie consacrée.

Avec ma Bénédiction apostolique.





Place Saint-Pierre

Solennité de la Très Sainte Trinité

Dimanche 11 juin 2006

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Chers frères et soeurs,


En ce dimanche qui suit la Pentecôte, nous célébrons la solennité de la Très Sainte Trinité. Grâce à l'Esprit Saint, qui aide à comprendre les paroles de Jésus et conduit à la vérité tout entière (cf. Jn
Jn 14,26 Jn 16,13) les croyants peuvent connaître, d'une certaine manière, l'intimité de Dieu lui-même, en découvrant qu'Il n'est pas solitude infinie, mais communion de lumière et d'amour, vie donnée et reçue dans un dialogue éternel entre le Père et le Fils dans l'Esprit Saint - Aimant, Aimé et Amour, pour reprendre saint Augustin. Dans ce monde, personne ne peut voir Dieu, mais Il s'est lui-même fait connaître, si bien que nous pouvons affirmer avec l'Apôtre Jean: "Dieu est amour" (1Jn 4,8 1Jn 4,16), "nous avons reconnu et nous avons cru que l'amour de Dieu est parmi nous" (Enc. Deus caritas est cf. 1Jn 4,16). Celui qui rencontre le Christ et entre dans une relation d'amitié avec Lui accueille la Communion trinitaire elle-même dans sa propre âme, selon la promesse de Jésus à ses disciples: "Si quelqu'un m'aime, il restera fidèle à ma parole; mon Père l'aimera, nous viendrons chez lui, nous irons demeurer auprès de lui" (Jn 14,23).

Pour celui qui a la foi, tout l'univers parle de Dieu Un et Trine. Depuis les espaces interstellaires jusqu'aux particules microscopiques, tout ce qui existe renvoie à un Etre qui se communique dans la multiplicité et la variété des éléments, comme dans une immense symphonie. Tous les êtres sont ordonnés selon un dynamisme harmonieux que nous pouvons, de manière analogue, appeler "amour". Mais ce n'est que dans la personne humaine, libre et douée de raison, que ce dynamisme devient spirituel, amour responsable, comme réponse à Dieu et au prochain, dans un don de soi sincère. Dans cet amour, l'être humain trouve sa vérité et son bonheur. Parmi les diverses analogies du mystère ineffable de Dieu Un et Trine que les croyants sont en mesure d'entrevoir, je voudrais citer celle de la famille. Celle-ci est appelée à être une communauté d'amour et de vie, dans laquelle les diversités doivent concourir à former une "parabole de communion".

Parmi toutes les créatures, la Vierge Marie est le chef d'oeuvre de la Très Sainte Trinité: Dieu s'est préparé une demeure digne, dans son coeur humble et rempli de foi, pour mener à bien le mystère du salut. L'Amour divin a trouvé en Elle la correspondance parfaite et, en son sein, le Fils Unique s'est fait homme. Tournons-nous vers Marie, avec une confiance filiale, afin de pouvoir, avec son aide, grandir dans l'amour et faire de notre vie un chant de louange au Père par son Fils et dans l'Esprit Saint.

Après l'Angelus

Jeudi prochain, 15 juin, aura lieu à Rome la traditionnelle procession du Corpus Domini. A 19 heures, je présiderai la Messe sur le parvis de la Basilique de Saint-Jean-de-Latran, à l'issue de laquelle nous accompagnerons solennellement le Très Saint Sacrement le long de la via Merulana jusqu'à la place Sainte-Marie-Majeure, d'où je donnerai la Bénédiction eucharistique. J'invite les fidèles de Rome et les pèlerins à participer nombreux à ce rendez-vous, qui exprime la foi et l'amour de la communauté chrétienne pour son Seigneur présent dans l'Eucharistie.

Je suis heureux de vous saluer, chers pèlerins francophones venus pour la prière mariale de l'Angelus. Puisse la contemplation du mystère trinitaire vous pousser à vivre de l'amour qui unit les personnes de la Trinité et qui fait de nous des témoins de cet amour auprès de nos frères. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je souhaite à tous un bon dimanche.




Angelus Benoit XVI 55