Angelus Benoit XVI 63



Place Saint-Pierre

Dimanche 18 juin 2006

Chers frères et soeurs!


64 Aujourd'hui, en Italie et dans d'autres pays, on célèbre la solennité du Corpus Domini, qui a déjà eu son temps fort à Rome lors de la procession dans la ville, jeudi dernier. Il s'agit de la fête solennelle et publique de l'Eucharistie, sacrement du Corps et du Sang du Christ: le mystère institué lors de la Dernière Cène, et commémoré chaque année le Jeudi Saint, est en ce jour présenté à tous, entouré de la ferveur de la foi et de la dévotion de la communauté ecclésiale. L'Eucharistie constitue en effet le "trésor" de l'Eglise, le précieux héritage que son Seigneur lui a laissé. Et l'Eglise la conserve avec le plus grand soin, en la célébrant chaque jour au cours de la Messe, en l'adorant dans les églises et dans les chapelles, en la distribuant aux malades et, comme viatique, à ceux qui partent pour le dernier voyage.

Mais le rayon d'action de ce trésor, qui est destiné aux baptisés, n'est pas limité au domaine de l'Eglise: l'Eucharistie est le Seigneur Jésus qui se donne "pour la vie du monde" (
Jn 6,51). Il veut rencontrer l'homme et lui transmettre la vie de Dieu en tout temps et en tout lieu. Et pas seulement. L'Eucharistie possède également une valeur cosmique: la transformation du pain et du vin en Corps et Sang du Christ constitue en effet le principe de divinisation de la création elle-même. La fête du Corpus Domini est pour cette raison caractérisée en particulier par la tradition de porter le Très Saint Sacrement en procession, un geste profondément significatif. En portant l'Eucharistie dans les rues et sur les places, nous voulons immerger le Pain descendu du ciel dans notre vie quotidienne; nous voulons que Jésus marche là où nous marchons, qu'il vive là où nous vivons. Notre monde, nos vies, doivent devenir son temple. La communauté chrétienne proclame en ce jour de fête, que l'Eucharistie est tout pour elle, qu'elle est sa vie même, la source de l'amour qui vainc la mort. La charité qui transforme notre vie et soutient la marche de chacun de nous vers la patrie céleste jaillit de la communion avec le Christ Eucharistie. Pour cette raison, la liturgie nous fait chanter: "Bon Pasteur, pain véritable, / (...) Toi qui sais et peux tout, qui nous nourris sur la terre, / conduis tes frères / à la table du ciel / dans la gloire de tes saints".

Marie est la "femme eucharistique", comme l'a définie le Pape Jean-Paul II dans son Encyclique Ecclesia de Eucharistia.Prions la Vierge afin que chaque chrétien approfondisse sa foi dans le mystère eucharistique, pour vivre en communion constante avec Jésus et être son témoin authentique.

Au terme de l'Angelus

La Journée mondiale du Réfugié, promue par les Nations unies, sera célébrée mardi prochain, 20 juin. Celle-ci a pour but d'attirer l'attention de la Communauté internationale sur les conditions de nombreuses personnes obligées de fuir leur propre pays en raison de graves formes de violence. Ces frères et soeurs cherchent refuge dans d'autres pays, animés par l'espérance de revenir dans leur patrie ou, au moins, de trouver l'hospitalité là où ils se sont réfugiés. Tout en leur assurant mon souvenir dans la prière et la constante sollicitude du Saint-Siège, je forme le voeu que les droits de ces personnes soient toujours respectés et j'encourage les communautés ecclésiales à subvenir à leurs besoins.

Je vous salue cordialement, chers pèlerins francophones. Dans chaque Eucharistie dominicale, puissiez-vous accueillir le Christ, réellement présent dans le Saint-Sacrement, pour vivre en amitié avec lui, pour conformer votre vie à Celui que vous recevez et pour être ses témoins joyeux auprès des personnes que vous côtoyez. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je souhaite à tous un bon dimanche.





Place Saint-Pierre

Dimanche 25 juin 2006



Chers frères et soeurs!

Ce dimanche, le douzième du Temps ordinaire, se trouve comme "entouré" par des solennités liturgiques significatives. Vendredi dernier, nous avons célébré le Sacré Coeur de Jésus, une fête qui unit harmonieusement la dévotion populaire à la profondeur théologique. La tradition était - et dans certains pays elle continue - de consacrer les familles au Sacré-Coeur, qui en conservaient une image dans leur maison. Les racines de cette dévotion plongent dans le mystère de l'Incarnation; c'est précisément à travers le Coeur de Jésus que s'est manifesté de manière sublime l'Amour de Dieu envers l'humanité. C'est pourquoi, le culte authentique du Sacré-Coeur conserve toute sa validité et attire en particulier les âmes assoiffées de la miséricorde de Dieu, qui y trouvent la source intarissable à laquelle puiser l'eau de la Vie, capable d'irriguer les déserts de l'âme et de faire refleurir l'espérance. La solennité du Sacré-Coeur de Jésus est également la Journée mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres: chers frères et soeurs, je saisis cette occasion pour vous inviter tous à prier sans relâche pour les prêtres, afin qu'ils puissent être des témoins efficaces de l'amour du Christ.

65 Hier, la liturgie nous a fait célébrer la Nativité de saint Jean-Baptiste, l'unique saint dont on commémore la naissance, car il marqua le début de l'accomplissement des promesses divines: Jean est ce "prophète", identifié avec Elie, qui était destiné à précéder immédiatement le Messie pour préparer le peuple d'Israël à sa venue (cf. Mt Mt 11,14 Mt 17,10-13). Sa fête nous rappelle que notre vie est entièrement et toujours "liée" au Christ et se réalise en accueillant Celui qui est Parole, Lumière et Epoux, dont nous sommes les voix, les lampes et les amis (cf. Jn Jn 1,1 Jn Jn 1,23 Jn 1,7-8 Jn 3,29). "Lui, il faut qu'il grandisse; et moi que je diminue" (Jn 3,30): cette phrase de Jean-Baptiste est le programme de chaque chrétien.

Laisser le "moi" du Christ prendre la place de notre "moi", a été, de manière exemplaire, l'aspiration des Apôtres Pierre et Paul, que l'Eglise vénérera avec solennité le 29 juin prochain. Saint Paul a écrit à propos de lui-même: "Je vis, mais ce n'est plus moi, c'est le Christ qui vit en moi" (Ga 2,20). Avant eux et avant chaque autre saint, c'est la Très Sainte Vierge Marie qui a vécu cette réalité, qui a conservé les paroles de son Fils Jésus dans son coeur. Hier nous avons contemplé son Coeur immaculé, Coeur de Mère, qui continue à veiller avec une tendre sollicitude sur nous tous. Que son intercession nous obtienne d'être toujours fidèles à la vocation chrétienne.

Porter une plus grande attention à la sécurité sur le lieu de travail

Profondément touché par le grave accident ayant eu lieu sur le chantier de l'autoroute Catane-Syracuse, j'adresse mes sincères condoléances à la famille de la victime, pour laquelle j'élève au Seigneur une prière d'intention particulière et, tout en exprimant ma proximité spirituelle aux blessés et à leurs familles, je forme le voeu qu'une attention toujours plus grande soit accordée aux conditions de sécurité sur le lieu de travail afin d'éviter que ne se répètent d'aussi dramatiques événements.

Au terme de l'Angelus

Aujourd'hui, dimanche qui précède la solennité des saints Pierre et Paul, a lieu en Italie la Journée pour la charité du Pape. Je remercie de tout coeur la Communauté ecclésiale italienne des prières et du soutien qu'elle offre à mon ministère de Successeur de Pierre, appelé à servir le Peuple de Dieu tout entier. Merci à vous tous

Chers pèlerins francophones, je vous salue cordialement. En ce dimanche où l'Eglise nous fait méditer l'Evangile de la tempête apaisée, puissiez-vous reconnaître que le Christ est toujours présent à vos côtés, dans les joies et dans les difficultés. N'ayez pas peur de mettre votre vie entre ses mains. En plaçant en Lui notre confiance, nous vivons dans la paix intérieure. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je salue également ceux qui, au début de l'été, se mettent en voyage pour une période de vacances. Dans le même temps, je souhaite renouveler l'appel au sens de la responsabilité dans la circulation routière, en rappelant qu'observer un comportement correct en conduisant est une manière concrète de respecter sa propre vie et celle des autres. Enfin, à vous tous ici présents, et à tous ceux qui nous suivent à travers la radio et la télévision, je souhaite un bon dimanche et une bonne semaine.



SOLENNITÉ DES SAINTS PIERRE ET PAUL



Place Saint-Pierre

Jeudi 29 juin 2006




Je suis un peu en retard parce que la célébration à Saint-Pierre a été plus longue que prévu. Je vous prie de m'excuser.

66 Chers frères et soeurs!

Aujourd'hui, nous honorons solennellement les saints Pierre et Paul, "apôtres du Christ, piliers et fondements de la cité de Dieu", comme le chante la liturgie de ce jour. Leur martyre est considéré comme le véritable acte de naissance de l'Eglise de Rome. Les deux Apôtres rendirent leur témoignage suprême à peu de distance de temps et de lieu l'un de l'autre: ici, à Rome, saint Pierre fut crucifié et, par la suite, saint Paul fut décapité. Leur sang se mêla ainsi comme dans un unique témoignage au Christ, qui poussa saint Irénée, Evêque de Lyon, vers la moitié du II siècle, à parler de l'"Eglise fondée et constituée à Rome par deux très glorieux apôtres Pierre et Paul" (Contre les hérésies, 3, 3, 2). Peu de temps après, de l'Afrique du nord, Tertullien s'exclamait: "Cette Eglise de Rome, comme elle est bienheureuse! Ce furent les Apôtres eux-mêmes à lui verser, à travers leur sang, la doctrine tout entière" (Prescription contre les hérétiques, n. 36). C'est précisément pour cela que l'Evêque de Rome, Successeur de l'Apôtre Pierre, accomplit un ministère particulier au service de l'unité doctrinale et pastorale du Peuple de Dieu dispersé dans le monde entier.

Dans ce contexte, on saisit mieux la signification du rite que nous avons renouvelé ce matin, au cours de la Messe dans la Basilique Saint-Pierre, c'est-à-dire la remise du Pallium à plusieurs Archevêques métropolitains, antique signe liturgique, qui exprime la communion particulière de ces pasteurs avec le Successeur de Pierre. Mon salut va à ces vénérés frères Archevêques et à ceux qui les ont accompagnés, alors que je vous invite tous, chers frères et soeurs, à prier pour eux et pour les Eglises qui leur sont confiées. Il existe ensuite un autre motif qui rend notre joie encore plus grande aujourd'hui: il s'agit de la présence à Rome, à l'occasion de la solennité des saints Pierre et Paul, d'une Délégation spéciale envoyée par le Patriarche oecuménique de Constantinople, Bartholomaios I. Je souhaite à nouveau avec affection la bienvenue aux membres de cette Délégation et je remercie de tout coeur le Patriarche pour avoir rendu encore plus manifeste, à travers ce geste, le lien de fraternité existant entre nos Eglises.

Que Marie, la Reine des Apôtres, que nous invoquons avec confiance, obtienne pour les chrétiens le don de la pleine unité. Avec son aide, et en suivant les traces de saint Pierre et de saint Paul, puisse l'Eglise qui est à Rome et tout le Peuple de Dieu offrir au monde un témoignage d'unité et de courageux dévouement à l'Evangile du Christ.

Au terme de l'Angelus

Je suis avec appréhension ce qui se passe en Terre Sainte et je prie afin que chaque personne séquestrée soit au plus tôt rendue à ses proches. Je fais appel aux responsables israéliens et palestiniens afin que, avec la contribution généreuse de la Communauté internationale, ils recherchent de manière responsable une solution au conflit à travers la négociation, qui seule peut assurer la paix à laquelle aspirent leurs peuples.

Aux pèlerins de langue française:

Je salue les pèlerins français, notamment le groupe de Marseille venu entourer son nouvel Archevêque, Monseigneur Georges Pontier. Que cette célébration en la fête des saints Apôtres Pierre et Paul renforce votre amour pour le Christ et pour l'Eglise et votre désir de la servir là où vous êtes envoyés.

En italien:

J'adresse un salut spécial à la ville de Rome et à ceux qui y habitent: que les saints Patrons Pierre et Paul obtiennent à la communauté diocésaine et citadine tout entière de conserver et de valoriser la richesse de ses trésors de foi, d'histoire et d'art. Bonne fête à tous!





Place Saint-Pierre

67

Dimanche 2 juillet 2006

Chers frères et soeurs,


Samedi et dimanche prochains se déroulera en Espagne, dans la ville de Valence, la V Rencontre mondiale des Familles. Le premier rassemblement a eu lieu à Rome, en 1994, à l'occasion de l'Année internationale de la Famille, promue par les Nations unies. A cette occasion, le bien-aimé Jean-Paul II écrivit une longue méditation passionnée sur la famille, qu'il adressa sous forme de "Lettre" aux familles du monde entier. D'autres rencontres ont suivi ce premier grand rassemblement des familles: celle de Rio de Janeiro en 1997; celle de Rome en l'an 2000 pour le Jubilé des Familles; celle de Manille en 2003 où cependant il ne put se rendre en personne, mais à laquelle il envoya un message audiovisuel. Il est important que l'appel mémorable que Jean-Paul II lança il y a vingt-cinq ans dans l'Exhortation apostolique Familiaris consortio "Famille, devient ce que tu es!" (cf. n. 17), parvienne aussi aux familles d'aujourd'hui.

Le thème de la prochaine Rencontre de Valence est la transmisison de la foi dans la famille. Le thème de ma visite apostolique dans cette ville "Famille: vis et transmets la foi!" s'inspire de cet engagement. Dans de nombreuses communautés aujourd'hui sécularisées, la première urgence pour les croyants en Jésus Christ est précisément celle de renouveler la foi des adultes afin qu'ils soient en mesure de la transmettre aux nouvelles générations. Par ailleurs, le chemin d'initiation chrétienne des enfants et des adolescents peut également devenir pour les parents une opportunité pour se rapprocher de l'Eglise et approfondir toujours davantage la beauté et la vérité de l'Evangile. La famille, en somme, est un organisme vivant, dans lequel se réalise une circulation réciproque de dons. L'important est que la Parole de Dieu, qui maintient la flamme de la foi allumée, ne vienne jamais à manquer. Par un geste particulièrement significatif, au cours du baptême, le père ou le parrain allume une bougie au grand cierge pascal, symbole du Christ ressuscité, puis, s'adressant aux membres de la famille, le célébrant dit: "Veillez à ce que votre enfant, éclairé par le Christ, vive toujours comme un enfant de lumière". Ce geste, dans lequel est contenu tout le sens de la transmission de la foi dans la famille doit, pour être authentique, être précédé et accompagné de l'engagement des parents à approfondir la connaissance de leur foi, en en ravivant la flamme par la prière et la pratique assidue des sacrements de la Confession et de l'Eucharistie.

Prions la Vierge Marie pour le bon déroulement de la prochaine grande Rencontre de Valence, et pour toutes les familles du monde, afin qu'elles soient d'authentiques communautés d'amour et de vie, dans lesquelles la flamme de la foi se transmette de génération en génération.

Au terme de l'Angelus

Je suis les événements en Irak et en Terre Sainte avec une préoccupation croissante. Face, d'une part, à la violence aveugle qui provoque des massacres terribles et, de l'autre, à la menace de l'aggravation de la crise devenue encore plus dramatique depuis quelques jours, un besoin de justice et d'engagement sérieux et crédible pour la paix est nécessaire, qui tarde malheureusement à se manifester. Pour cette raison, je vous invite tous à vous unir dans une prière confiante et persévérante: que le Seigneur illumine les coeurs et que personne ne se soustraie au devoir de construire une coexistence pacifique, en reconnaissant que tout homme, quel que soit le peuple auquel il appartient, est un frère.

Un important Sommet des Responsables religieux, organisé par le Conseil interreligieux de Russie, se déroule à Moscou du 3 au 5 juillet. A l'invitation du Patriarche de Moscou, l'Eglise catholique y participe à travers une délégation. Je souhaite transmettre mon salut cordial à Sa Sainteté Alexis II et à tous les participants. Cette réunion importante de nombreux représentants des religions du monde témoigne du désir commun de promouvoir le dialogue entre les civilisations et la recherche d'un ordre mondial plus juste et pacifique. Je forme le voeu que, grâce à l'engagement sincère de tous, l'on puisse trouver des domaines de collaboration concrète, dans le respect et dans la compréhension réciproques, pour faire face aux défis actuels. Pour les chrétiens, il s'agit d'apprendre à se connaître plus en profondeur et à s'estimer les uns les autres, à la lumière de la dignité de l'homme et de son destin éternel. Tout en assurant de ma prière afin que Dieu rendre fructueux les travaux du Sommet, j'invoque sur chacun les abondantes Bénédictions du Ciel.

Aux pèlerins de langue française, le Pape a dit:

Je vous salue, chers pèlerins de langue française. Que les vacances soient pour tous une occasion de repos et de vie familiale plus intense, pour affermir les relations entre les générations, permettant tout particulièrement aux jeunes de dialoguer avec les adultes sur les questions essentielles de la foi et du sens de l'existence. Avec ma Bénédiction apostolique.

En italien:

68 Je souhaite à tous un bon dimanche.



VOYAGE APOSTOLIQUE

DU PAPE BENOÎT XVI

À VALENCE (ESPAGNE) À L'OCCASION

DE LA V RENCONTRE MONDIALE DES FAMILLES

Plaza de la Virgen

Samedi 8 juillet 2006

Chers Frères et Soeurs,


À mon arrivée à Valence, j’ai voulu avant tout visiter le lieu qui représente le coeur de cette Église particulière, très ancienne et florissante, cette Église qui me reçoit: sa belle cathédrale, où j’ai prié devant le Saint-Sacrement et où je me suis recueilli devant la fameuse relique du Saint Calice. Là, j’ai salué les Évêques, les prêtres, les religieux et religieuses, qui, selon leur ministère et leur charisme propres, s’efforcent de maintenir vive la lumière de la foi.

Puis, devant la Vierge des Délaissés, que les habitants de Valence vénèrent avec une grande ferveur et une profonde dévotion, j’ai imploré pour qu’elle soutienne leur foi et qu’elle remplisse d’espérance tous leurs enfants. À cet endroit, accompagnant les familles des victimes du métro, j’ai aussi prié avec elles le Notre Père, pour le repos éternel de leurs chers défunts.

Je désire maintenant vous saluer avec affection, chers séminaristes, accompagnés de vos proches, qui vivent avec joie le cheminement de votre vocation. L’amour, le don mutuel et la fidélité de vos parents, de même que la concorde en famille, tel est le cadre propice pour écouter l’appel de Dieu et pour accueillir le don de la vocation. Vivez intensément vos années de préparation au sein du séminaire, avec le soutien et le discernement de vos formateurs, avec la docilité et la confiance totales des Apôtres, qui ont suivi Jésus avec promptitude. Apprenez de la Vierge Marie comment il convient d’accueillir sans réserve un tel appel, avec joie et générosité. Nous le rappelons et nous le demandons précisément dans la belle prière de l’Angélus, que nous allons réciter tous ensemble, priant aussi «le Maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson» (Mt 9,38).

Maintenant, avec un amour filial et dans la langue de Valence, je m’adresse à la Vierge, votre sainte patronne.

"Davant della Cheperudeta vullc dirli: Ampareumos nit it giorno in totes essi necessitats, puix che sou, Verge María, Mare dels Desamparats".

Traduction en français:

«Devant la ‘Jorobadita’, je désire dire: ‘Protège-nous jour et nuit dans toutes les occasions, toi qui es, Vierge Marie, la Mère des Délaissés’».



VOYAGE APOSTOLIQUE

DU PAPE BENOÎT XVI

À VALENCE (ESPAGNE) À L'OCCASION

DE LA V RENCONTRE MONDIALE DES FAMILLES

69
Cité des Arts et des Sciences

Dimanche 9 juillet 2006



Avant d’achever cette célébration, nous nous tournons vers la Vierge Marie, comme de nombreuses familles l’invoquent dans l’intimité de leurs demeures, pour qu’elle les assiste de sa sollicitude maternelle. Par l’intercession de Marie, ouvrez vos foyers et vos coeurs au Christ pour qu’il soit votre force et votre joie, et qu’il vous aide à vivre unis et à proclamer au monde la force invincible de l’amour véritable.

En ce moment, je souhaite remercier tous ceux qui ont permis le bon déroulement de cette Rencontre. J'exprime tout d'abord ma profonde reconnaissance au Cardinal Alfonso López Trujillo, Président du Con-seil pontifical pour la Famille, et à Monseigneur Agustín García-Gasco, Archevêque de Valence, qui ont mené à bien cette grande Rencontre mondiale des Familles. De manière particulière, je salue le travail dévoué et efficace des nombreux Volontaires de nombreuses nationalités, pour leur collaboration désintéressée dans tout ce qu’ils ont eu à faire. J’adresse un remerciement spécial aux nombreuses personnes et aux nombreuses communautés religieuses, surtout les communautés cloîtrées, qui, par leurs prières persévérantes, ont accompagné l’ensemble des célébrations.

Maintenant, j’ai la joie d’annoncer la prochaine Rencontre mondiale des Familles, qui aura lieu en 2009 dans la Ville de Mexico. À la chère Église qui chemine dans la noble Nation mexicaine et en la personne du Cardinal Norberto Rivera Carrera, Archevêque de cette ville, j’exprime dès maintenant ma gratitude pour leur disponibilité.

En français

Chères familles de langue française, je vous salue avec joie, vous annonçant que la prochaine Rencontre mondiale des familles aura lieu en 2009 dans la ville de Mexico. Je vous invite à enraciner votre vie et votre amour conjugal sur le sacrement reçu le jour de votre mariage, qui fait de vous des icônes et des témoins de l’amour de Dieu. C’est un amour qui doit aller sans cesse jusqu’au pardon au sein des couples; c’est la voie qui ouvre un avenir aux relations conjugales et familiales. Ainsi, vous serez les témoins de l’amour véritable auprès de vos enfants, leur donnant confiance en eux-mêmes, leur faisant découvrir le Christ, qui veut les aider à édifier leur personnalité intégrale et leur remettre entre leur mains la responsabilité de leur existence. Puissiez-vous annoncer à ceux qui vous entourent que, comme le Christ nous l’a montré, il n’y a pas de plus grand amour que de donner et de se donner à Dieu et à ses frères.

Je salue affectueusement toutes les familles ici présentes et celles qui nous sont associées par la radio, par la télévision ou par d’autres moyens de communication sociale. Je les confie toutes à la Sainte Famille de Nazareth, pour qu’elle les protège et que, en suivant son exemple silencieux, elles aident leurs enfants à grandir en sagesse, en âge et en grâce devant Dieu et devant les hommes (cf. Lc Lc 2,52).



Les Combes (Val d'Aoste)

Dimanche 16 juillet 2006

Chers frères et soeurs,


70 Cette année aussi, j'ai la joie de passer une période de repos ici, au Val d'Aoste, dans la maison qui, tant de fois, a accueilli le bien-aimé Jean-Paul II, et dans laquelle je me sens parfaitement à mon aise, réellement en vacances, dans un lieu où le Créateur nous donne cet air frais; cette beauté reposante qui donne la joie d'être vivants. Je me suis immédiatement plongé dans ce merveilleux paysage alpin, qui aide à renforcer le corps et l'esprit, et aujourd'hui, je suis content de vivre cette rencontre familiale, car comme l'a dit l'Evêque, ce n'est pas une foule, c'est une assemblée, et même une famille de fidèles. A chacun de vous, résidents et vacanciers, j'adresse un salut cordial. Je désire avant tout saluer et remercier le Pasteur de l'Eglise qui vit dans cette Vallée, l'Evêque d'Aoste, Mgr Giuseppe Anfossi, que je remercie de ses paroles et de son hospitalité. Et je salue également très cordialement l'Archevêque métropolitain ici présent, le Cardinal Poletto, Archevêque de Turin: bienvenue Monsieur le Cardinal. Je salue les prêtres, les religieux, les religieuses et les laïcs de la communauté diocésaine. J'assure chacun de mon souvenir dans la prière, et je suis reconnaissant pour votre prière, dont l'Evêque d'Aoste m'a assuré et qui m'accompagne dans mon travail; et un souvenir particulier dans ma prière va toujours aux malades et aux personnes qui souffrent. Ma pensée reconnaissante s'adresse ensuite aux Salésiens, qui ont mis leur très belle maison à la disposition du Pape. J'adresse un salut respectueux aux Autorités de l'Etat et de la région, à l'Administration communale d'Introd, aux Forces de l'Ordre et à tous ceux qui, de diverses façons, collaborent au déroulement serein de mon séjour, et ils sont très nombreux. Que le Seigneur vous récompense!

Par une heureuse coïncidence, ce dimanche tombe le 16 juillet, jour où la liturgie rappelle la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel. Le Carmel, haut promontoire qui s'élève le long de la côte orientale de la Méditerranée, précisément à la hauteur de la Galilée, possède, sur ses pentes, de nombreuses grottes naturelles, appréciées des ermites. Le plus célèbre de ces hommes de Dieu fut le grand prophète Elie qui, au IX siècle avant Jésus Christ, défendit inlassablement de la contamination par le culte des idoles la pureté de la foi dans le Dieu unique et véritable. Précisément en s'inspirant de la figure d'Elie, est né l'Ordre contemplatif des "Carmes", famille religieuse qui compte parmi ses membres de grands saints comme Thérèse d'Avila, Jean de la Croix, Thérèse de l'Enfant-Jésus et Thérèse Bénédicte de la Croix (dans le siècle Edith Stein). Les Carmes ont diffusé dans le peuple chrétien la dévotion à la Bienheureuse Vierge du Mont Carmel, l'indiquant comme modèle de prière, de contemplation et de dévotion à Dieu.

En effet, Marie fut la première qui, de façon incomparable, a cru et fait l'expérience que Jésus, Verbe incarné, est le sommet, le point culminant de la rencontre de l'homme avec Dieu. En accueillant pleinement la Parole, elle est "arrivée heureusement à la sainte montagne" (cf. Prière de la collecte de la Mémoire), et vit pour toujours, corps et âme, avec le Seigneur. Je désire confier aujourd'hui à la Reine du Mont Carmel toutes les communautés de vie contemplative présentes dans le monde, et de façon particulière celles de l'Ordre des Carmes, parmi lesquelles je rappelle en particulier le monastère de Quart, non loin d'ici, que j'ai eu l'occasion de visiter ces jours derniers. Que Marie aide chaque chrétien à rencontrer Dieu dans le silence de la prière.

Au terme de l'Angelus:

Chers amis, Ces jours-ci, les nouvelles qui nous parviennent de Terre Sainte sont pour tous un motif de graves préoccupations, en particulier en raison de l'extension des actes de guerre également au Liban, et des nombreuses victimes parmi la population civile. A l'origine de ces conflits impitoyables, il y a malheureusement des situations objectives de violation du droit et de la justice. Mais ni les actes terroristes, ni les représailles, en particulier lorsqu'ils comportent des conséquences tragiques pour la population civile, ne peuvent se justifier. En empruntant de telles voies - comme l'expérience amère le prouve - on ne parvient à aucun résultat positif.

La journée d'aujourd'hui, comme je l'ai dit, est consacrée à la Madone du Carmel, Montagne de la Terre Sainte qui, à quelques kilomètres du Liban, domine la ville israélienne de Haïfa, elle aussi frappée tout récemment. Prions Marie, Reine de la Paix, afin qu'elle obtienne de Dieu le don fondamental de la concorde, en reconduisant les responsables politiques sur la voie de la raison et en ouvrant de nouvelles possibilités de dialogue et d'entente. Dans cette perspective, j'invite les Eglises locales à élever des prières particulières pour la paix en Terre Sainte et dans tout le Moyen-Orient.

J’adresse mon salut cordial aux Valdôtains, qui m’accueillent dans leur belle région, et à toutes les autres personnes de langue française qui nous rejoignent pour la prière de l’Angélus. Je souhaite que cette période estivale soit pour tous un temps de ressourcement spirituel et de vie plus forte en famille, grâce notamment à une plus grande proximité entre les générations. Que le Seigneur vous bénisse tous, ainsi que vos proches.

J'adresse mon salut cordial aux Valdôtains, qui m'accueillent dans leur belle région, et à toutes les autres personnes de langue française qui nous rejoignent pour la prière de l'Angelus. Je souhaite que cette période estivale soit pour tous un temps de ressourcement spirituel et de vie plus forte en famille, grâce notamment à une plus grande proximité entre les générations. Que le Seigneur vous bénisse tous, ainsi que vos proches.

Le Saint-Père reprenait en italien:

Je salue cordialement les étudiants universitaires du Mouvement "Communion et Libération" provenant de plusieurs régions italiennes - Lombardie, Vénétie, Sicile -, de France, d'Allemagne, d'Espagne: bienvenue, bon dimanche. Et je salue cordialement les jeunes du Mouvement de la Jeunesse salésienne du Piémont et du Val d'Aoste. Je souhaite à tous un bon dimanche et de bonnes vacances.





Les Combes (Val d'Aoste)

71

Dimanche 23 juillet 2006


Chers frères et soeurs,

Merci à vous tous pour votre accueil si chaleureux et si cordial. Excellence, je vous remercie pour vos aimables paroles de salutations, dans lesquelles vous avez rappelé que jeudi dernier, face à l'aggravation de la situation au Moyen-Orient, j'ai proclamé pour ce dimanche une Journée spéciale de prière et de pénitence, en invitant les pasteurs, les fidèles et tous les croyants à implorer de Dieu le don de la paix. Je renouvelle avec force l'appel aux parties en conflit, afin qu'elles cessent immédiatement le feu et permettent l'envoi d'aides humanitaires, et afin que, avec le soutien de la Communauté internationale, on recherche des voies pour entamer des négociations. Je profite de cette occasion pour réaffirmer le droit des Libanais à l'intégrité et à la souveraineté de leur pays, le droit des Israéliens à vivre en paix dans leur Etat et le droit des Palestiniens à avoir une patrie libre et souveraine. Je suis également particulièrement proche des population civiles sans défense, injustement frappées par un conflit dont elles ne sont que les victimes: aussi bien de celles de Galilée, contraintes à vivre dans des abris, que de la grande multitude de Libanais qui, encore une fois, voient leur pays détruit et ont dû tout abandonner et chercher un refuge ailleurs. J'élève à Dieu une prière implorante, afin que l'aspiration à la paix de l'immense majorité des populations puisse se réaliser au plus tôt, grâce à l'engagement concordant des responsables. Je renouvelle également mon appel à toutes les Organisations caritatives, afin qu'elles fassent parvenir à ces populations l'expression concrète de la solidarité commune.

Nous avons célébré hier la mémoire liturgique de sainte Marie-Madeleine, disciple du Seigneur qui, dans les Evangiles, occupe une place de premier plan. Saint Luc la compte parmi les femmes qui avaient suivi Jésus après avoir été "guéries d'esprits mauvais et de maladies", en précisant que d'elle "étaient sortis sept démons" (Lc 8,2). Madeleine sera présente sous la Croix, avec la Mère de Jésus et d'autres femmes. Ce sera elle, au matin du premier jour après le samedi, qui découvrira le tombeau vide, auprès duquel elle restera en pleurs jusqu'à ce que lui apparaisse Jésus ressuscité (cf. Jn Jn 20,11). L'histoire de Marie de Magdala rappelle à tous une vérité fondamentale: le disciple du Christ est celui qui, dans l'expérience de la faiblesse humaine, a eu l'humilité de lui demander de l'aide, a été guéri par Lui et s'est mis à le suivre de près, devenant témoin de la puissance de son amour miséricordieux, plus fort que le péché et que la mort.

Nous célébrons aujourd'hui la fête de sainte Brigitte, l'une des saintes proclamées Patronnes d'Europe par le Pape Jean-Paul II. Sainte Brigitte vint de Suède en Italie, elle vécut à Rome et se rendit aussi en pèlerinage en Terre Sainte. A travers son témoignage, elle nous parle de l'ouverture entre les peuples et les civilisations différentes. Demandons-lui d'aider l'humanité d'aujourd'hui à créer de grands espaces de paix. Qu'elle obtienne en particulier du Seigneur la paix dans cette Terre Sainte pour laquelle elle eut une profonde affection et vénération.

Je confie moi aussi l'humanité tout entière à la puissance de l'amour divin, tandis que j'invite chacun à prier afin que les bien-aimées populations du Moyen-Orient soient capables d'abandonner la voie du conflit armé, et de construire, avec l'audace du dialogue, une paix juste et durable. Que Marie, Reine de la paix, prie pour nous!

Au terme de l'Angelus:

Chers amis de la Vallée d'Aoste et vous tous francophones qui vous associez à la prière de l'Angelus, je vous adresse mon salut cordial. Dans la beauté de la création, je vous invite à contempler la beauté de Dieu. Qu'en cette période de l'année, chacun puisse se sentir invité à se reposer et à se tourner davantage vers le Christ, qui demeure toujours présent à nos côtés pour nous conduire au chemin de la vie. Que le Seigneur vous bénisse tous, ainsi que vos proches.

Après avoir salué les pèlerins de langue anglaise, allemande et espagnole, le Saint-Père a conclu:

Je souhaite à tous un bon dimanche.





Castel Gandolfo

72
Angelus Benoit XVI 63