Angelus Benoit XVI 126

126 Confions à nouveau notre prière pour la paix à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, en particulier afin que les connaissances scientifiques et techniques soient toujours appliquées avec un sens de responsabilité et pour le bien commun, dans le plein respect du droit international. Prions afin que les hommes vivent en paix, et se sentent tous frères, fils d'un unique Père: Dieu.

A l'issue de l'Angelus

Appel pour les otages coréens en Afghanistan

L'habitude d'instrumentaliser des personnes innocentes pour revendiquer des objectifs partisans se répand parmi certains groupes armés. Il s'agit de graves violations de la dignité humaine, qui s'opposent à toute règle élémentaire de civilisation et de droit et qui portent gravement atteinte à la loi divine.
Je lance un appel afin que les auteurs de tels actes criminels renoncent au mal accompli et libèrent leurs victimes saines et sauves.

Je souhaite la bienvenue aux pèlerins de langue française présents ce matin. Aujourd'hui, le Seigneur enseigne à ses disciples la prière du Notre Père et il nous invite à développer une véritable vie de prière, reposant sur la confiance en Dieu, qui est la source de toute vie et qui est Amour. Sachons demander, chercher et frapper à la porte, pour que le Père céleste donne aux hommes ce dont ils ont le plus besoin, son Esprit Saint, qui fera grandir en eux sa propre vie. Demandons la paix pour ceux qui souffrent de la guerre, demandons la liberté pour les otages, demandons la santé pour les malades. Bon dimanche à vous tous!

En vous remerciant tous, je vous souhaite un bon dimanche!

Bonne semaine à tous!





Palais apostolique de Castelgandolfo

Dimanche 5 août 2007

Chers frères et soeurs,


127 En ce XVIII Dimanche du Temps ordinaire, la Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur quelle doit être notre relation avec les biens matériels. La richesse, tout en étant un bien en soi, ne doit pas être considérée comme un bien absolu. Et surtout, elle n'assure pas le salut, au contraire, elle pourrait même gravement le compromettre. C'est précisément contre ce risque que Jésus, dans la page évangélique d'aujourd'hui, met en garde ses disciples. C'est une sagesse et une vertu de ne pas attacher son coeur aux biens de ce monde, car tout passe, tout peut finir brusquement. Le trésor véritable que nous, chrétiens, devons rechercher sans cesse, réside dans les "choses d'En haut, là où se trouve le Christ, assis à la droite de Dieu". C'est ce que nous rappelle aujourd'hui saint Paul, dans la Lettre aux Colossiens, en ajoutant que notre vie "est désormais cachée avec le Christ en Dieu" (Col 3,1-3).

La solennité de la Transfiguration du Seigneur, que nous célébrerons demain, nous invite à tourner notre regard "en haut", vers le Ciel. Dans le récit évangélique de la Transfiguration sur la Montagne, un signe prémonitoire nous est donné, qui nous permet d'entrevoir, l'espace d'un instant, le royaume des saints où nous aussi, au terme de notre existence terrestre, nous pourrons participer à la gloire du Christ, qui sera complète, totale et définitive. Alors, tout l'univers sera transfiguré et le dessein divin du salut s'accomplira enfin. Le jour de la solennité de la Transfiguration reste lié à la mémoire de mon vénéré prédécesseur, le Serviteur de Dieu Paul VI, qui précisément ici, à Castelgandolfo, en 1978, acheva sa mission et fut appelé à entrer dans la maison du Père céleste. Que son souvenir soit pour nous une invitation à tourner notre regard vers le Haut et à servir fidèlement le Seigneur et l'Eglise, comme lui-même l'a fait dans des années difficiles du siècle dernier.

Que la Vierge Marie, que nous rappelons de manière particulière aujourd'hui en célébrant la mémoire liturgique de la Dédicace de la Basilique Sainte-Marie-Majeure, nous obtienne cette grâce. Comme on le sait, il s'agit de la première Basilique d'Occident construite en l'honneur de Marie et réédifiée en 432 par le Pape Sixte III pour célébrer la divine maternité de la Vierge, dogme qui avait été solennellement proclamé lors du Concile oecuménique d'Ephèse l'année précédente. Que la Vierge, qui plus que tout autre créature, a participé au mystère du Christ, nous soutienne sur notre chemin de foi afin que, comme la liturgie nous invite à prier aujourd'hui, "en travaillant de toutes nos forces à soumettre la terre, nous ne nous laissions pas dominer par la cupidité et par l'égoïsme mais que nous recherchions toujours ce qui est juste aux yeux de Dieu" (cf. Collecte).

Au terme de l'Angelus

Je voudrais adresser à présent une pensée particulière aux responsables et aux fidèles de l'Eglise orthodoxe roumaine, à quelques jours de la disparition du Patriarche, Sa Béatitude Théoctiste. J'ai envoyé comme représentant aux obsèques solennelles, qui ont eu lieu vendredi dernier dans la Cathédrale patriarcale de Bucarest, le Cardinal Walter Kasper, Président du Conseil pontifical pour la Promotion de l'Unité des Chrétiens, accompagné d'une délégation spéciale. J'ai à coeur de rappeler avec estime et affection cette noble figure de Pasteur, qui a aimé son Eglise et qui a apporté une contribution positive aux relations entre catholiques et orthodoxes en encourageant constamment la Commission mixte internationale pour le Dialogue théologique entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe dans son ensemble. Les deux visites qu'il a rendues à mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II constituent des témoignages éloquents de son engagement oecuménique, de même que l'accueil que le Patriarche a réservé à son tour à l'Evêque de Rome au cours de son pèlerinage historique en Roumanie en 1999. "Que sa mémoire demeure éternellement", c'est ainsi que la tradition liturgique orthodoxe conclut les funérailles de ceux qui s'endorment dans le Seigneur. Faisons nôtre cette invocation, en demandant au Seigneur qu'il accueille notre Frère dans son royaume de lumière infinie et qu'il lui accorde le repos et la paix promis aux fidèles serviteurs de l'Evangile.

Je vous accueille avec joie, chers pèlerins francophones réunis ce matin pour la prière de l'Angelus.

Puissiez-vous profiter de ce temps de vacances pour, comme vous y invite saint Paul aujourd'hui, rejeter les agissements de l'homme ancien qui est en vous et revêtir l'homme nouveau, pour une vie de communion avec le Christ et de partage avec vos frères. Avec ma Bénédiction apostolique.

Je vous remercie tous et vous souhaite un bon dimanche.






Palais apostolique de Castelgandolfo, Dimanche 12 août 2007

12087
Chers frères et soeurs,


La liturgie de ce XIX dimanche du temps ordinaire nous prépare, d'une certaine façon, à la solennité de l'Assomption de Marie au ciel, que nous célébrerons le 15 août prochain. En effet, celle-ci est entièrement tournée vers l'avenir, vers le ciel, où la Sainte Vierge nous a précédés dans la joie du paradis. En poursuivant le message de dimanche dernier, la page évangélique invite de manière particulière les chrétiens à se détacher des biens matériels en grande partie illusoires, et à accomplir fidèlement leur devoir en se tournant constamment vers le haut. Le croyant demeure éveillé et vigilant pour être prêt à accueillir Jésus lorsqu'il viendra dans sa gloire. A travers des exemples tirés de la vie quotidienne, le Seigneur exhorte ses disciples, c'est-à-dire nous, à vivre dans cette disposition intérieure comme ces serviteurs de la parabole, qui attendent le retour de leur maître. "Bienheureux ces serviteurs - dit-il - que le maître en arrivant trouvera en train de veiller" (
Lc 12,37). Nous devons donc veiller, en priant et en faisant le bien.

C'est vrai, nous sommes tous de passage sur terre, comme nous le rappelle à juste titre la seconde Lecture de la liturgie d'aujourd'hui, tirée de la Lettre aux Hébreux.Elle nous présente Abraham en habit de pèlerin, comme un nomade qui vit sous une tente et s'arrête dans une région étrangère. C'est la foi qui le guide. "Par la foi - écrit l'Auteur sacré - Abraham obéit à l'appel de partir vers un pays qu'il devait recevoir en héritage, et il partit ne sachant où il allait (He 11,8). Son véritable but était, en effet, "la ville pourvue de fondations dont Dieu est l'architecte et le constructeur" (He 11,10). La ville à laquelle il est fait référence, n'est pas dans ce monde, mais c'est la Jérusalem céleste, le paradis. La première communauté chrétienne était bien consciente de cela, et se considérait ici-bas comme "étrangers et voyageurs" et appelait ses centres d'habitation dans les villes des "paroisses", ce qui signifie précisément colonies d'étrangers [en grec pàroikoi] (cf. 1P 2,11). De cette façon, les premiers chrétiens manifestaient la caractéristique la plus importante de l'Eglise, qui est précisément la tension vers le ciel. La liturgie de la Parole de ce jour veut donc nous inviter à penser "à la vie du monde qui viendra" comme nous le répétons chaque fois que nous faisons notre profession de foi à travers le Credo. Une invitation à passer notre existence de façon sage et prévoyante, à considérer attentivement notre destin, c'est-à-dire les réalités que nous appelons ultimes: la mort, le jugement dernier, l'éternité, l'enfer et le Paradis. Et ainsi, nous assumons notre responsabilité pour le monde et nous construisons un monde meilleur.

Que la Vierge Marie, qui veille sur nous du ciel, nous aide à ne pas oublier qu'ici, sur terre, nous sommes seulement de passage, et qu'elle nous enseigne à nous préparer à rencontrer Jésus, "assis à la droite de Dieu le Père Tout-Puissant, d'où il viendra juger les vivants et les morts".

A l'issue de l'Angelus

Au cours des derniers jours, de graves inondations ont dévasté divers pays du Sud-est asiatique, provoquant de nombreuses victimes et des millions de sans-abri. En exprimant ma profonde participation à la douleur des populations frappées, j'exhorte les communautés ecclésiales à prier pour les victimes et à soutenir les initiatives de solidarité promues pour soulager les souffrances de tant de personnes durement éprouvées. Que ne manque pas à nos frères et soeurs l'aide prompte et généreuse de la Communauté internationale.

Chers pèlerins francophones, je suis heureux de vous accueillir ce matin pour la prière de l'Angelus, vous encourageant, comme nous y invite l'Evangile de ce jour, à "rester en tenue de service", vigilants dans l'espérance, enracinés dans la foi au Christ Sauveur et témoignant de sa charité à tous vos frères. Avec ma Bénédiction apostolique.

Merci de votre présence. Je souhaite à tous un bon dimanche!





SOLENNITÉ DE L'ASSOMPTION DE LA BIENHEUREUSE VIERGE MARIE



Palais apostolique de Castelgandolfo

Mercredi 15 août 2007




Chers frères et soeurs,

Nous célébrons aujourd'hui la solennité de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie. Il s'agit d'une fête ancienne, qui trouve son fondement ultime dans l'Ecriture Sainte: en effet, celle-ci présente la Vierge Marie étroitement unie à son Fils divin et toujours solidaire avec lui. Mère et Fils apparaissent étroitement associés dans la lutte contre l'ennemi infernal jusqu'à la victoire définitive sur lui. Cette victoire s'exprime en particulier dans le dépassement du péché et de la mort, c'est-à-dire dans le dépassement de ces ennemis que saint Paul présente toujours de façon conjointe (cf. Rm Rm 5,12 Rm Rm 5,15-21 1Co 15,21-26). C'est pourquoi, de même que la résurrection glorieuse du Christ fut le signe définitif de cette victoire, ainsi, la glorification de Marie également dans son corps virginal constitue la confirmation finale de sa pleine solidarité avec le Fils tant dans la lutte que dans la victoire.

129 Le Serviteur de Dieu le Pape Pie XII se fit l'interprète de cette profonde signification théologique du mystère en prononçant, le 1 novembre 1950, la définition dogmatique solennelle de ce privilège marial. Il déclarait: "De cette manière, l'auguste Mère de Dieu mystérieusement unie à Jésus Christ depuis toute éternité dans un même décret de prédestination, Immaculée en sa conception, Vierge dans sa divine maternité, coopératrice généreuse du Divin Rédempteur, qui a remporté un triomphe définitif sur le péché et sur ses conséquences, à la fin, comme couronnement suprême de ses privilèges, obtint d'être préservée de la corruption du sépulcre et ayant vaincu la mort, comme préalablement son Fils, d'être ainsi élevée corps et âme à la gloire céleste, où Reine, elle resplendit, à la droite de son Fils, Roi immortel de tous les siècles" (Constitution Munificentissimus Deus: AAS 42 [1950], 768-769).

Chers frères et soeurs, élevée au ciel, Marie ne s'est pas éloignée de nous, mais demeure encore plus proche de nous et sa lumière se projette sur notre vie et sur l'histoire de toute l'humanité. Attirés par la splendeur céleste de la Mère du Rédempteur, ayons recours avec confiance à Celle qui, d'en haut, nous regarde et nous protège. Nous avons tous besoin de son aide et de son réconfort pour affronter les épreuves et les défis de chaque jour; nous avons besoin de la sentir mère et soeur dans les situations concrètes de notre existence. Et pour pouvoir partager un jour nous aussi pour toujours son même destin, imitons-la dès à présent en nous plaçant docilement à la suite du Christ et au service généreux de nos frères. Cela est l'unique façon d'anticiper, déjà au cours de notre pèlerinage terrestre, la joie et la paix que vit en plénitude celui qui parvient à la destination immortelle du Paradis.

A l'issue de l'Angelus

J'accueille avec plaisir les pèlerins de langue française présents pour la prière de l'Angelus. En ce jour de l'Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, puissiez-vous accueillir comme elle la grâce de Dieu, dans la docilité à la Parole du Seigneur, pour grandir en sainteté et pour annoncer par toute votre vie les merveilles de Dieu. Avec ma Bénédiction apostolique!

Je souhaite de tout coeur la bienvenue à tous les pèlerins et aux visiteurs allemands présents ici, à Castelgandolfo. Je salue en particulier aujourd'hui les jeunes amis qui sont en liaison avec nous à travers la télévision depuis l'Autriche, à Mariazell. Chers jeunes, vous êtes réunis dans une "Maison de Marie", que je visiterai le mois prochain. L'exemple de Marie, la Mère de Jésus, nous enseigne que Dieu recherche l'homme, auprès duquel il peut demeurer.

Le Christ désire lui aussi demeurer dans nos coeurs. De cette façon, l'Eglise, la Demeure de Dieu, croît si nous, les hommes, accueillons le Seigneur à travers notre foi, à travers notre adoration, avec espérance et amour, et que nous devenons des pierres vivantes de cette demeure spirituelle. Chers pèlerins, chers jeunes! Aujourd'hui, nous voulons implorer pour notre chemin de vie personnel l'intercession de Marie, qui est une pierre élue et parfaite de la Demeure vivante de Dieu. Elle vit dans la présence de Dieu et demeure profondément liée à l'homme avec son coeur maternel.

Que la protection de Marie vous accompagne tous sur votre chemin!

Je souhaite à tous une bonne fête de l'Assomption!







Palais apostolique de Castelgandolfo

Dimanche 19 août 2007

Chers frères et soeurs!


130 Dans l'Evangile de ce dimanche, il y a une expression de Jésus qui attire chaque fois notre attention et exige d'être bien comprise. Alors qu'il fait route vers Jérusalem, où l'attend la mort sur la croix, le Christ confie à ses disciples: "Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde? Non, je vous le dis, mais plutôt la division". Et il ajoute: "Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées: trois contre deux et deux contre trois ils se diviseront: le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère" (Lc 12,51-53). Toute personne connaissant un minimum l'Evangile du Christ sait qu'il s'agit d'un message de paix par excellence; Jésus lui-même, comme écrit saint Paul, "est notre paix" (Ep 2,14), mort et ressuscité pour abattre le mur de l'inimitié et inaugurer le Royaume de Dieu qui est amour, joie et paix. Comment expliquer alors ces paroles? A quoi le Seigneur se réfère-t-il lorsqu'il dit être venu apporter - selon le récit de saint Luc - la "division", ou - selon celui de saint Matthieu - "l'épée" (Mt 10,34)?

Cette expression du Christ signifie que la paix qu'Il est venu apporter n'est pas synonyme d'une simple absence de conflits. Au contraire, la paix de Jésus est le fruit d'un combat permanent contre le mal. La lutte que Jésus mène avec détermination n'est pas une lutte contre des hommes ou des puissances humaines, mais contre l'ennemi de Dieu et de l'homme, Satan. Celui qui veut résister à cet ennemi en restant fidèle à Dieu et au bien, doit nécessairement faire face à des incompréhensions et parfois de véritables persécutions. Par conséquent, ceux qui entendent suivre Jésus et s'engager pour la vérité sans faire de compromis, doivent savoir qu'ils rencontreront des oppositions et deviendront, malgré eux, signe de division entre les personnes, y compris au sein de leurs propres familles. L'amour pour les parents est bien un commandement sacré mais on ne doit jamais le placer avant l'amour de Dieu et du Christ si l'on veut le vivre de manière authentique. De cette façon, les chrétiens deviennent, sur les traces du Seigneur Jésus, "des instruments de sa paix", selon la célèbre expression de saint François d'Assise. Non pas d'une paix inconsistante et apparente, mais réelle, poursuivie avec courage et persévérance dans l'engagement quotidien à vaincre le mal par le bien (cf. Rm Rm 12,21) et en payant personnellement le prix que cela comporte.

La Vierge Marie, Reine de la Paix, a partagé jusqu'au martyre de l'âme le combat de son Fils Jésus contre le Malin, et continue de le partager jusqu'à la fin des temps. Invoquons son intercession maternelle, afin qu'elle nous aide à être toujours des témoins de la paix du Christ, en ne recherchant jamais le compromis avec le mal.

A l'issue de l'Angelus

En ces jours, notre pensée et notre prière sont constamment tournées vers les populations du Pérou, frappées par un tremblement de terre dévastateur. J'invoque la paix du Seigneur pour les nombreuses victimes, un prompt rétablissement pour les blessés, et j'affirme à ceux qui se retrouvent dans des situations de grande difficulté: l'Eglise est avec vous, avec toute sa solidarité spirituelle et matérielle. Mon Secrétaire d'Etat, le Cardinal Tarcisio Bertone, qui avait en programme depuis longtemps une visite au Pérou, apportera personnellement dans les jours à venir le témoignage de mes sentiments et l'aide concrète du Saint-Siège.

La "Rencontre pour l'amitié entre les peuples" qui a cette année pour thème: "La vérité est le destin pour lequel nous avons été créés", s'est ouverte ce matin à Rimini. J'adresse une salutation cordiale aux organisateurs et je les assure de ma prière afin qu'à travers les multiples initiatives en programme, la Rencontre soit pour un grand nombre une occasion propice de réflexion et de confrontation, pour réaliser la vocation la plus profonde de l'homme: être un chercheur de la vérité et par conséquent un chercheur de Dieu (cf. Encycl. Fides et ratio, Préambule).

Aux pèlerins francophones réunis ce matin pour la prière de l'Angelus, j'adresse mes cordiales salutations. Puissiez-vous, "les yeux fixés sur Jésus, qui est à l'origine et au terme de la foi" (He 12,2), annoncer avec courage et par toute votre vie la Bonne Nouvelle du salut! Avec ma Bénédiction apostolique.

Je souhaite à tous un bon dimanche.







Palais apostolique de Castelgandolfo

Dimanche 26 août 2007

Chers frères et soeurs!


131 Aujourd'hui également, la liturgie nous propose une parole du Christ éclairante et, dans le même temps, déconcertante. Au cours de sa dernière montée vers Jérusalem, quelqu'un lui demanda: "Seigneur, est-ce le petit nombre qui sera sauvé?". Et Jésus répond: "Luttez pour entrer par la porte étroite car beaucoup, je vous le dis, chercheront à entrer et ne pourront pas" (Lc 13,23-24). Que signifie cette "porte étroite"? Pourquoi un grand nombre ne réussit-il pas à y entrer? S'agit-il d'un passage réservé uniquement à quelques élus? En effet, tout bien considéré, cette façon de raisonner des interlocuteurs de Jésus est toujours actuelle: il existe toujours la tentation d'interpréter la pratique religieuse comme une source de privilèges ou de certitudes. En réalité, le message du Christ va précisément dans le sens inverse: tous peuvent entrer dans la vie, mais pour tous, la porte est "étroite". Il n'y a pas de privilégiés. Le passage à la vie éternelle est ouvert à tous, mais il est "étroit" car il est exigeant, il demande application, abnégation, et mortification de son égoïsme.

Une fois de plus, comme les dimanches précédents, l'Evangile nous invite à considérer l'avenir qui nous attend et auquel nous devons nous préparer au cours de notre pèlerinage sur terre. Le salut que Jésus a accompli à travers sa mort et sa résurrection, est universel. Il est l'unique Rédempteur, et invite chacun au banquet de la vie immortelle. Mais à une seule et même condition: celle de s'efforcer de le suivre et de l'imiter en prenant sur soi, comme Il l'a fait, sa Croix et en consacrant sa vie au service de ses frères. Cette condition pour entrer dans la vie céleste est donc unique et universelle. Le dernier jour - rappelle encore Jésus dans l'Evangile -, ce n'est pas sur la base de supposés privilèges que nous serons jugés, mais selon nos oeuvres. Les "artisans d'injustice" seront exclus, tandis que ceux qui auront accompli le bien et recherché la justice, au prix de sacrifices, seront accueillis. Il ne suffira donc pas de se déclarer "amis" du Christ, en vantant de faux mérites: "Nous avons mangé et bu devant toi, tu as enseigné sur nos places" (Lc 13,26). La véritable amitié avec Jésus s'exprime dans la façon de vivre: elle s'exprime à travers la bonté du coeur, l'humilité, la douceur et la miséricorde, l'amour pour la justice et la vérité, l'engagement sincère et honnête pour la paix et la réconciliation. Telle est, pourrions-nous dire, la "carte d'identité" qui nous qualifie comme ses "amis" authentiques; tel est le "passeport" qui nous permettra d'entrer dans la vie éternelle.

Chers frères et soeurs, si nous voulons nous aussi passer par la porte étroite, nous devons nous engager à être petits, c'est-à-dire humbles de coeur comme Jésus. Comme Marie, sa Mère et notre Mère. A la suite de son Fils, elle a été la première à parcourir la voie de la Croix et a été élevée dans la gloire du Ciel, comme nous l'avons rappelé il y a quelques jours. Le peuple chrétien l'invoque comme Ianua Caeli, Porte du Ciel. Demandons-lui de nous guider, dans nos choix quotidiens, sur le chemin qui conduit à la "porte du Ciel".

A l'issue de l'Angelus

Je vous salue cordialement, chers pèlerins de langue française. La porte du Royaume est étroite, dit aujourd'hui Jésus dans l'Evangile, et pourtant, elle s'ouvre pour accueillir des hommes de toutes nations et de toutes langues, venus de l'Orient et de l'Occident, du nord et du midi. Que l'Esprit Saint affermisse dans le coeur de tous les chrétiens la certitude que la joie et les exigences de l'Evangile s'adressent à tout être humain. Avec ma Bénédiction apostolique.

Aux responsables religieux musulmans, orthodoxes, luthériens et catholiques du Kazakhstan, présents à l'Angelus d'aujourd'hui, je désire transmettre mes salutations cordiales. Votre rencontre à Assise et à Padoue, ainsi que vos rencontres au Vatican, représentent un signe sûr de l'espoir que la compréhension et le respect réciproques entre les communautés religieuses peuvent surmonter la méfiance et promouvoir le chemin de la paix qui jaillit de la vérité. Soyez assurés de mes prières pour le succès de votre visite et puissent vos efforts apporter de nombreux fruits à la noble terre du Kazakhstan et au-delà!

Je souhaite à tous un bon dimanche.



VISITE PASTORALE

DU PAPE BENOÎT XVI

À LORETTE

À L'OCCASION DE LA RENCONTRE "AGORÀ 2007"

DES JEUNES ITALIENS



Esplanade de Montorso

Dimanche 2 septembre 2007

Au terme de cette célébration eucharistique solennelle, récitons, chers jeunes, la prière de l'Angelus, en communion spirituelle avec tous ceux qui sont en liaison avec nous à travers la radio et la télévision. Lorette est, après Nazareth, le lieu idéal pour prier en méditant le mystère de l'Incarnation du Fils du Dieu. Je vous invite donc en cet instant à vous rendre tous ensemble, avec l'esprit et le coeur, au Sanctuaire de la Sainte Maison, entre ces murs qui, selon la tradition, viennent de Nazareth, le lieu où la Vierge dit "oui" à Dieu et a conçu en son sein le Verbe éternel incarné.


Avant de dissoudre notre assemblée, laissons donc un instant l'"agorà" la place, et entrons en esprit dans la Sainte Maison. Il existe un lien réciproque entre la place et la maison. La place est grande, ouverte, elle est le lieu de rencontre avec les autres, du dialogue, de la confrontation; la maison est, en revanche, le lieu du recueillement et du silence intérieur, où la Parole peut être accueillie en profondeur. Pour porter Dieu sur la place, il faut l'avoir d'abord intériorisé dans la maison, comme Marie lors de l'Annonciation. Et inversement, la maison est ouverte sur la place: ceci est également suggéré par le fait que la Sainte Maison de Lorette possède trois murs, et non quatre: il s'agit d'une Maison ouverte, ouverte sur le monde, sur la vie, également sur cet Agorà des jeunes italiens.

132 Chers amis, c'est un grand privilège pour l'Italie d'accueillir, dans cette très belle région des Marches, le Sanctuaire de la Sainte Maison. Soyez-en fiers, à juste titre, et profitez-en! Dans les moments les plus importants de votre vie, venez ici, au moins avec le coeur, pour vous recueillir spirituellement entre les murs de la Sainte Maison. Priez la Vierge Marie afin qu'elle vous obtienne la lumière et la force de l'Esprit Saint, pour répondre pleinement et généreusement à la voix de Dieu. Vous deviendrez alors ses témoins authentiques sur la "place", dans la société, porteurs non pas d'un Evangile abstrait, mais incarné dans votre vie.

Angelus Domini…





VOYAGE APOSTOLIQUE

DU PAPE BENOÎT XVI

EN AUTRICHE

À L'OCCASION DU 850 ANNIVERSAIRE

DE LA FONDATION DU SANCTUAIRE DE MARIAZELL



Esplanade de la Cathédrale Saint-Etienne, Vienne

Dimanche 9 septembre 2007


Chers frères et soeurs,

Célébrer ce matin avec vous tous le Jour du Seigneur d'une manière aussi digne dans la magnifique cathédrale Saint-Etienne a été pour moi une expérience particulièrement belle. Le rite eucharistique accompli avec la dignité qui lui est due nous aide à prendre conscience de l'immense grandeur du don que Dieu nous fait dans la Messe. Précisément ainsi nous nous rapprochons mutuellement et nous faisons l'expérience de la joie de Dieu. Je suis donc reconnaissant à ceux qui, à travers leur contribution active à la préparation et au déroulement de la Liturgie, ou également à travers leur participation recueillie aux saints Mystères, ont créé une atmosphère dans laquelle la présence de Dieu devient vraiment perceptible. Merci de tout coeur et "Vergelt's Gott" à tous!

Dans l'homélie, j'ai cherché à dire quelque chose sur le sens du Dimanche et sur le passage évangélique d'aujourd'hui, et je pense que cela nous a conduits à découvrir que l'amour de Dieu, qui "s'est perdu lui-même" pour nous, en se remettant à nous, nous donne la liberté intérieure de "perdre" notre vie, pour trouver de cette manière la vraie vie. La participation à cet amour a également donné à Marie la force de prononcer son "oui" sans réserve. Face à l'amour respectueux et délicat de Dieu, qui pour la réalisation de son projet de salut attend la libre collaboration de sa créature, la Vierge a pu laisser de côté toute hésitation et, en vue de ce projet grand et incroyable, se remettre elle-même avec confiance entre ses mains. Pleinement disponible, totalement ouverte au plus profond de sa personne et libérée d'elle-même, elle a donné à Dieu la possibilité de la combler par son Amour, avec l'Esprit Saint. Ainsi, Marie, la femme simple, a pu recevoir en elle-même le Fils de Dieu et donner au monde le Sauveur qui s'était donné à Elle.

A nous aussi, dans la célébration eucharistique, le Fils de Dieu a été donné aujourd'hui. Celui qui a fait la communion porte à présent en lui de manière particulière le Seigneur ressuscité. Chers frères et soeurs, de même que Marie le porta en son sein - un petit être humain sans défense, totalement dépendant de l'amour de sa mère -, Jésus Christ, sous l'espèce du pain, s'est confié à nous. Aimons ce Jésus qui se donne ainsi totalement entre nos mains! Aimons-Le comme Marie L'a aimé! Apportons-Le aux hommes comme Marie l'a apporté à Elisabeth, suscitant la réjouissance et la joie! La Vierge a donné un corps humain au Verbe de Dieu, pour qu'il puisse entrer dans le monde. Donnons, nous aussi, notre corps au Seigneur, rendons notre corps toujours plus un instrument de l'amour de Dieu, un temple de l'Esprit Saint! Apportons le Dimanche avec son Don immense dans le monde!

Nous demandons à Marie de nous enseigner à devenir, comme Elle, libres de nous-mêmes, pour trouver dans la disponibilité à l'égard de Dieu notre véritable liberté, la vraie vie et la joie authentique et durable.

Je voudrais à présent prononcer la prière à la Mère de Dieu, que je voulais en réalité prononcer à la Mariensaüle. Mais là-bas, comme nous le savons, il y a ensuite eu une interruption de courant, qui a rendu cela impossible. C'est pourquoi je voudrais à présent reprendre cette prière à la Vierge:

Sainte Marie, Mère Immaculée de Notre Seigneur Jésus Christ, en toi Dieu nous a donné le modèle de l'Eglise et de la juste manière de réaliser notre humanité. Je te confie l'Autriche et ses habitants: aide-nous tous à suivre ton exemple et à orienter notre vie totalement vers Dieu! Fais que, en regardant le Christ, nous devenions toujours plus semblables à Lui: de véritables fils de Dieu! Alors nous aussi, comblés de toute bénédiction spirituelle, nous pourrons répondre toujours mieux à sa volonté et devenir ainsi des instruments de paix pour l'Autriche, pour l'Europe et pour le monde. Amen!

133 Chers amis, chantons à présent tous ensemble "l'Ange du Seigneur" à la manière autrichienne:

Der Engel des Herrn...





Palais apostolique de Castelgandolfo

Dimanche 16 septembre 2007





Chers frères et soeurs!

Aujourd'hui, la liturgie nous propose de méditer à nouveau sur le chapitre 15 de l'Evangile de Luc, l'une des pages les plus importantes et les plus émouvantes de toute l'Ecriture Sainte. Il est beau de penser que dans le monde entier, partout où la communauté chrétienne se rassemble pour célébrer l'Eucharistie du dimanche, retentit en ce jour cette Bonne Nouvelle de vérité et de salut: Dieu est amour miséricordieux. L'évangéliste Luc a réuni dans ce chapitre trois paraboles sur la miséricorde divine: les deux plus brèves, qu'il a en commun avec Matthieu et Marc, sont celles de la brebis égarée et de la drachme perdue; la troisième, plus longue et développée, et propre à lui seul, est la célèbre parabole du Père miséricordieux, dite traditionnellement de l'"enfant prodigue". Dans cette page évangélique, on a presque l'impression d'entendre la voix de Jésus, qui nous révèle le visage de son Père et de notre Père. Au fond, c'est pour cela qu'il est venu au monde: pour nous parler du Père; pour nous le faire connaître, à nous, enfants égarés, et susciter à nouveau dans nos coeurs la joie de lui appartenir, l'espérance d'être pardonnés et de retrouver notre pleine dignité, le désir d'habiter pour toujours dans sa maison, qui est également notre maison.

Jésus raconta les trois paraboles de la miséricorde parce que les Pharisiens et les scribes le critiquaient, voyant qu'il se laissait approcher par les pécheurs et qu'il mangeait même avec eux (cf. Lc Lc 15,1-3). Alors, Il expliqua, avec son langage typique, que Dieu ne veut pas que même un seul de ses enfants se perde et que son âme déborde de joie lorsqu'un pécheur se convertit. La véritable religion consiste alors à entrer en harmonie avec ce Coeur "riche de miséricorde", qui nous demande d'aimer chacun, même ceux qui sont éloignés et nos ennemis, à l'image du Père céleste qui respecte la liberté de chacun et attire tous à lui à travers la force invincible de sa fidélité. Telle est la voie que Jésus montre à ceux qui veulent être ses disciples: "Ne jugez pas... Ne condamnez pas... remettez et il vous sera remis; donnez et l'on vous donnera... Montrez-vous compatissants, comme votre Père est compatissant" (Lc 6,36-38). Nous trouvons dans ces paroles des indications très concrètes pour notre comportement quotidien de croyants.

A notre époque, l'humanité a besoin que soit proclamée et témoignée avec force la miséricorde de Dieu. Le bien-aimé Jean-Paul II, qui fut un grand Apôtre de la Miséricorde, perçut cette urgence pastorale de façon prophétique. Il consacra sa deuxième Encyclique au Père miséricordieux et tout au long de son Pontificat, il se fit missionnaire de l'amour de Dieu auprès de toutes les nations. Après les tragiques événements du 11 septembre 2001, qui obscurcissent l'aube du troisième millénaire, il invita les chrétiens et les hommes de bonne volonté à croire que la Miséricorde de Dieu est plus forte que tout mal, et que ce n'est que dans la Croix du Christ que se trouve le salut du monde. Que la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, que nous avons contemplée hier dans la Vierge des Douleurs au pied de la Croix, nous obtienne le don de placer toujours notre confiance dans l'amour de Dieu et qu'elle nous aide à être miséricordieux comme notre Père qui est aux cieux.

A l'issue de l'Angelus

Ce matin, en Pologne, dans le sanctuaire de Lichen, le Cardinal Tarcisio Bertone, mon Secrétaire d'Etat, a proclamé bienheureux en mon nom le Père Stanislas Papczynski, Fondateur de la Congrégation des Clercs mariaux. J'adresse un salut cordial aux fidèles réunis en cette heureuse circonstance, ainsi qu'aux nombreuses personnes ayant une grande dévotion pour le nouveau bienheureux, qui vénèrent en lui un prêtre exemplaire dans la prédication, dans la formation des laïcs, père des pauvres et apôtre de la prière d'intention pour les défunts. De même, ce matin, à Bordeaux, le Cardinal José Saraiva Martins, Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, a proclamé bienheureuse en mon nom soeur Marie-Céline de la Présentation de la Bienheureuse Vierge Marie, moniale professe du Deuxième Ordre de Saint-François. Sa vie, marquée par la croix, a voulu être un signe d'amour pour le Christ, comme elle le disait elle-même: "J'ai soif d'être une rose de charité". Je désire également rappeler le Père Basile Antoine Marie Moreau, fondateur de la Congrégation de la Sainte-Croix, béatifié hier au Mans par le Cardinal-Préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints. Je confie de façon particulière à l'intercession de ces nouveaux bienheureux leurs fils spirituels, afin qu'ils suivent avec ardeur le témoignage lumineux de ces prophètes de Dieu, le Seigneur de toute vie.

C'est aujourd'hui le 20 anniversaire de l'adoption du "Protocole de Montréal" sur les substances qui détériorent la couche d'ozone, provoquant des conséquences très nocives pour l'homme et l'écosystème. Au cours des deux dernières décennies, grâce à une collaboration exemplaire au sein de la Communauté internationale entre politique, science et économie, des résultats importants ont été obtenus, ayant des répercussions positives sur les générations présentes et futures. Je souhaite que, de la part de tous, s'intensifie la coopération, afin de promouvoir le bien commun, le développement et la protection de la création, en renforçant l'alliance entre l'homme et l'environnement, qui doit être le reflet de l'amour créateur de Dieu, dont nous provenons et vers lequel nous sommes en chemin.


Angelus Benoit XVI 126