Discours 2005-2013 962

AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE DE LA «RÉUNION DES OEUVRES EN AIDE


AUX ÉGLISES ORIENTALES» (R.O.A.C.O.)


Salle Clémentine Jeudi 25 juin 2009

Messieurs les cardinaux,
vénérés confrères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers membres et amis de la ROACO,

1. C'est pour moi une heureuse tradition de vous accueillir au terme de la deuxième session annuelle de la Réunion des oeuvres en aide aux Eglises orientales (ROACO). Je suis reconnaissant à Monsieur le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, des paroles courtoises qu'il m'a adressées au nom de tous. J'y réponds par des salutations cordiales que j'étends bien volontiers à Mgr Cyril Vasil', secrétaire, et au sous-secrétaire récemment nommés, aux autres collaborateurs du dicastère et au cardinal Foley. Je salue les prélats et le custode de Terre Sainte ici réunis avec les représentants des agences catholiques internationales et de la "Bethlehem University". Je vous remercie de tout coeur, chers amis, de tout ce que vous accomplissez en faveur des communautés orientales et latines présentes dans les territoires confiés à cette congrégation et dans les autres régions du monde, où les fils de l'Orient catholiques, avec leurs pasteurs, s'efforcent d'édifier une coexistence pacifique avec les fidèles des autres confessions chrétiennes et de diverses religions.

963 2. Avec la fête de saint Pierre et saint Paul toute proche, l'année dédiée à l'Apôtre des Gentils pour le bimillénaire de sa naissance arrive à sa conclusion. Saisi par le Christ et ravi par l'Esprit Saint, il a été un témoin privilégié du mystère de l'amour de Dieu manifesté dans le Christ Jésus. Sa parole inspirée et son témoignage confirmé par le don suprême du martyre, ont été un éloge incomparable de la charité chrétienne et sont d'une grande actualité. Je me réfère en particulier à l'Hymne à la Charité de la Première Lettre aux Corinthiens (1Co 13). Dans la bouche de Paul de Tarse, la Parole de Dieu nous indique sans équivoque ce qui "est le plus grand" pour les disciples du Christ: la charité! C'est la source féconde de tout service d'Eglise, sa mesure, sa méthode et sa vérification. Par votre adhésion à la ROACO, vous désirez vivre cette charité, en offrant en particulier votre disponibilité à l'Evêque de Rome par l'intermédiaire de la Congrégation pour les Eglises orientales. De cette façon, pourra continuer et même grandir "ce mouvement de charité que, sur mandat du Pape, la Congrégation supervise afin que, de manière ordonnée et équitable, la Terre Sainte et les autres régions orientales reçoivent le soutien spirituel et matériel nécessaire pour faire front à la vie ecclésiale ordinaire et à des nécessités particulières" (Discours à la Congrégation pour les Eglises orientales, 9 juin 2007; cf. ORLF n. 25 du 19 juin 2007).

3. La rencontre d'aujourd'hui ranime la joie de mon récent pèlerinage en Terre sainte. A cet égard, je renouvelle ma gratitude au patriarche latin de Jérusalem, au représentant pontifical en Israël et dans les territoires palestiniens, au père custode, et à tous ceux qui ont contribué à rendre mon pèlerinage fécond. En effet, il y eut de nombreux moments de grâce, lorsque j'ai pu encourager et apporter du réconfort aux communautés catholiques en Terre Sainte, en exhortant leurs membres à persévérer dans leur témoignage - un témoignage empli de fidélité, de solennité et, dans le même temps, de grande souffrance. J'ai également eu la possibilité de rappeler aux chrétiens de la région leur responsabilité oecuménique et interreligieuse, en demeurant dans l'esprit du Concile Vatican II. Je renouvelle ma prière et mon appel afin que cessent la guerre, la violence, l'injustice. Je souhaite vous assurer que l'Eglise universelle reste aux côtés de tous nos frères et soeurs qui vivent en Terre Sainte. Cette préoccupation se reflète de manière particulière dans la Collecte annuelle pour la Terre Sainte. J'exhorte donc vos agences de la ROACO à poursuivre leurs activités caritatives avec zèle et dans la fidélité au Successeur de Pierre.

4. Chers amis de la ROACO, j'accompagne d'un intérêt particulier vos oeuvres dans la délicate situation internationale qui, d'une manière générale, menace de compromettre le service ecclésial d'amour et, en particulier, les projets déjà engagés ou à venir de vos oeuvres d'assistance. Je souhaite profiter de cette occasion pour vous exhorter, ainsi que les oeuvres que vous représentez, à un engagement supplémentaire. Grâce à l'esprit de foi, à des analyses attentives et au réalisme nécessaire, l'on pourrait corriger certaines décisions inutiles et affronter de manière efficace les situations actuelles de besoin. Je pense à la situation des réfugiés et des migrants, qui touche fortement les Eglises orientales, et la réédification de la Bande de Gaza, encore abandonnée à elle-même, même s'il faut également tenir compte de la légitime préoccupation d'Israël pour sa propre sécurité. Face à ces défis totalement nouveaux, le service d'amour de l'Eglise demeure un instrument de salut efficace et l'investissement le plus sûr pour le présent et l'avenir.

5. Chers amis, j'ai plusieurs fois souligné l'importance de l'éducation du Peuple de Dieu et, plus encore à présent que vient de débuter l'Année sacerdotale, je vous recommande d'accorder votre plus grande attention aux prêtres et votre soutien aux séminaires. Lorsque, vendredi dernier, solennité du Très Saint Coeur de Jésus, j'ai inauguré cette singulière année jubilaire, j'ai confié au Coeur du Christ et de la Mère Immaculée tous les prêtres du monde, avec une pensée particulière pour ceux qui en Orient comme en Occident vivent actuellement des moments de difficultés et d'épreuves. Je saisis cette occasion pour vous demander à vous aussi de prier pour les prêtres. Je vous demande de continuer à me soutenir moi aussi, Successeur de l'apôtre Pierre, pour que je puisse accomplir pleinement ma mission au service de l'Eglise universelle. Merci encore pour le travail que vous accomplissez: que Dieu vous récompense en abondance. Avec ces sentiments, je donne à chacun de vous, aux personnes qui vous sont chères, aux communautés et aux agences que vous représentez, ma réconfortante Bénédiction apostolique.


AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DU VIÊT-NAM EN VISITE «AD LIMINA APOSTOLORUM»


Salle du Consistoire Samedi 27 juin 2009



Monsieur le Cardinal,
Chers Frères dans l’Épiscopat,

C’est avec grande joie que je vous accueille, pasteurs de l’Église catholique qui est au Viêt-nam. Notre rencontre prend une signification particulière en ces jours où l’Église tout entière célèbre la solennité des Apôtres Pierre et Paul, et elle est pour moi de grand réconfort car je connais les liens profonds de fidélité et d’amour que les fidèles de votre pays nourrissent pour l’Eglise et pour le Pape.

C’est auprès des tombeaux de ces deux Princes des Apôtres, que vous êtes venus manifester votre communion avec le Successeur de Pierre et renforcer l’unité qui doit toujours demeurer entre vous et qui doit grandir encore. Je remercie le Président de votre Conférence épiscopale, Mgr Pierre Nguyên Van Nhon, Évêque de Ðà-Lat, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées en votre nom. Permettez-moi de saluer particulièrement les Évêques qui ont été nommés depuis votre dernière visite ad limina. Je voudrais aussi faire mémoire du vénéré Cardinal Paul Joseph Pham Ðinh Tung, Archevêque de Hà Nôi pendant de nombreuses années. Avec vous, je rends grâce à Dieu pour le zèle pastoral qu’il a déployé avec humilité dans un amour paternel profond pour son peuple et une grande fraternité pour ses prêtres. Que l’exemple de sainteté, d’humilité, de simplicité de vie des grands pasteurs de votre pays soient pour vous des stimulants dans votre ministère épiscopal au service du peuple vietnamien, auquel je voudrais manifester ma profonde estime.

Chers Frères dans l’Episcopat, il y a quelques jours a débuté l’Année du Sacerdoce. Elle permettra de mettre en lumière la grandeur et la beauté du ministère des prêtres. Je vous saurais gré de bien vouloir remercier les prêtres diocésains et religieux de votre cher pays pour leur vie consacrée au Seigneur et pour leurs efforts pastoraux en vue de la sanctification du Peuple de Dieu. Ayez souci d’eux, soyez pour eux pleins de compréhension et aidez-les à compléter leur formation permanente. Pour être un guide authentique et conforme au coeur de Dieu et à l’enseignement de l’Eglise, le prêtre doit approfondir sa vie intérieure et tendre à la sainteté comme l’humble curé d’Ars l’a montré. La floraison des vocations sacerdotales et religieuses, notamment dans la vie consacrée féminine, est un don de la part du Seigneur pour votre Eglise. Rendons grâce à Dieu pour leurs charismes propres que vous encouragez en les respectant et en les promouvant.

964 Dans votre Lettre pastorale de l’année dernière vous avez montré une attention particulière aux fidèles laïcs en mettant en évidence le rôle de leur vocation dans le domaine familial. Il est souhaitable que chaque famille catholique, enseignant aux enfants à vivre en accord avec une conscience droite, dans la loyauté et la vérité, devienne un foyer de valeurs et de vertus humaines, une école de foi et d’amour pour Dieu. Quant à eux, les laïcs catholiques devraient démontrer par leur vie basée sur la charité, l’honnêteté, l’amour du bien commun, qu’un bon catholique est aussi un bon citoyen. Pour cela vous veillez attentivement à leur bonne formation en promouvant leur vie de foi et leur niveau culturel afin qu’ils puissent servir efficacement l’Eglise et la société. Je voudrais confier de manière particulière à votre sollicitude les jeunes, notamment les jeunes ruraux qui sont attirés par la ville pour y poursuivre des études supérieures et pour y trouver du travail. Il serait souhaitable de développer une pastorale appropriée pour ces jeunes migrants internes en commençant par renforcer, là aussi, la collaboration entre les diocèses d’origine des jeunes et les diocèses d’accueil et en leur prodiguant des conseils éthiques et des directives pratiques.

L’Eglise qui est au Viêt-nam se prépare actuellement à la célébration du cinquantième anniversaire de l’érection de la hiérarchie épiscopale vietnamienne. Cette célébration qui sera marquée tout spécialement par l'Année jubilaire 2010, pourra lui permettre de partager avec enthousiasme la joie de la foi avec tous les Vietnamiens en renouvelant ses engagements missionnaires. A cette occasion le peuple de Dieu doit être invité à rendre grâce pour le don de la foi en Jésus-Christ. Ce don a été accueilli généreusement, vécu et témoigné par de nombreux martyrs, qui ont voulu proclamer la vérité et l’universalité de la foi en Dieu. En ce sens, le témoignage rendu au Christ est un service suprême que l’Eglise peut offrir au Viêt-nam et à tous les peuples d’Asie, parce qu’il répond à la recherche profonde de la vérité et des valeurs qui garantissent le développement humain intégral (cf. Ecclesia in Asia ). Devant les nombreux défis que ce témoignage rencontre actuellement, une collaboration plus étroite est nécessaire entre les différents diocèses, entre les diocèses et les congrégations religieuses, de même qu’entre ces dernières elles-mêmes.

La Lettre Pastorale que votre Conférence épiscopale a publiée en 1980, insiste sur « l’Eglise du Christ au milieu de son Peuple ». En apportant sa spécificité – l’annonce de la Bonne Nouvelle du Christ –, l’Eglise contribue au développement humain et spirituel des personnes, mais également au développement du pays. Sa participation à ce processus est un devoir et une contribution importante surtout au moment où le Viêt-nam connait une progressive ouverture à la communauté internationale.

Vous savez comme moi qu’une saine collaboration entre l’Eglise et la communauté politique est possible. A ce propos, l’Eglise invite tous ses membres à s’engager loyalement pour l’édification d’une société juste, solidaire et équitable. Elle n’entend nullement se substituer aux responsables gouvernementaux, souhaitant seulement pouvoir, dans un esprit de dialogue et de collaboration respectueuse, prendre une juste part à la vie de la nation, au service de tout le peuple. En participant activement, à la place qui lui revient et selon sa vocation spécifique, l’Eglise ne peut jamais se dispenser de l’exercice de la charité en tant qu’activité organisée des croyants et, d’autre part, il n’y aura jamais une situation dans laquelle on n’aura pas besoin de la charité de chaque chrétien, car l’homme, au-delà de la justice, a et aura toujours besoin de l’amour (Deus caritas est ). En outre, il me semble important de souligner que les religions ne présentent pas un danger pour l’unité de la nation, car elles visent à aider l’individu à se sanctifier et, à travers leurs institutions, elles désirent se mettre généreusement et de manière désintéressée au service du prochain.

Monsieur le Cardinal, chers Frères dans l’Épiscopat, à votre retour dans votre pays, transmettez le salut chaleureux du Pape aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux séminaristes, aux catéchistes et à tous les fidèles, surtout aux plus pauvres et à ceux qui souffrent physiquement et spirituellement. Je les encourage vivement à demeurer fidèles à la foi reçue des Apôtres dont ils sont les témoins généreux dans des conditions souvent difficiles et à démontrer l’humble fermeté que l’Exhortation apostolique « Ecclesia in Asia » (n. 9) leur a reconnu comme une caractéristique. Que l’Esprit du Seigneur soit leur guide et leur force ! Vous confiant à la protection maternelle de Notre-Dame de La-Vang et à l’intercession des saints Martyrs du Viêt-nam, j’accorde à tous une affectueuse Bénédiction apostolique.



À LA DÉLÉGATION DU PATRIARCAT OECUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE À L'OCCASION DE LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL ET DE LA CONCLUSION DE L’ANNÉE PAULINIENNE

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Samedi 27 juin 2009

« Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur » (
Ep 1,2)

Vénérables Frères,

c’est par ces paroles que saint Paul, « apôtre du Christ Jésus, par la volonté de Dieu », s’adressait « aux saints » qui vivaient à Ephèse et « aux fidèles dans le Christ Jésus » (Ep 1,1). Aujourd’hui, par cette annonce de paix et de salut, je vous souhaite la bienvenue en la fête patronale des saints Pierre et Paul par laquelle nous allons conclure l’année paulinienne. L’an passé, le Patriarche oecuménique, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, a voulu nous honorer de sa présence pour célébrer ensemble l’inauguration de cette année de prière, de réflexion et d’échange de gestes de communion entre Rome et Constantinople. A notre tour, nous avions eu la joie d’envoyer une délégation aux célébrations analogues organisées par le Patriarcat oecuménique. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement en cette année consacrée à Saint Paul qui recommandait avec vigueur de « garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix », nous enseignant qu’il n’y a « qu’un seul Corps et un seul Esprit » (Ep 4,3-4).

Soyez donc les bienvenus, chers frères qui avez été envoyés par Sa Sainteté le Patriarche oecuménique auquel, en retour, vous porterez mon salut chaleureux et fraternel dans le Seigneur. Ensemble, nous rendrons grâce au Seigneur pour tous les fruits et les bienfaits que nous a apportés la célébration du bimillénaire de la naissance de Saint Paul. Nous célébrerons dans la concorde la fête des saints Pierre et Paul, les protòthroni des apôtres, ainsi que les invoque la tradition liturgique orthodoxe, c’est-à-dire ceux qui occupent la première place parmi les apôtres et sont appelés « maîtres de l’écoumène ».

Par votre présence qui est signe de fraternité ecclésiale, vous nous rappelez notre engagement commun à la recherche de la pleine communion. Vous le savez déjà, mais j’ai plaisir aujourd’hui encore à confirmer que l’Eglise catholique entend contribuer de toutes les manières qui lui seront possibles au rétablissement de la pleine unité, en réponse à la volonté du Christ pour ses disciples et conservant en mémoire l’enseignement de Paul qui nous rappelle que nous avons été appelés « à une seule espérance ». Dans cette perspective, nous pouvons alors considérer avec confiance la bonne poursuite des travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre les orthodoxes et les catholiques. Celle-ci se réunira au mois d’octobre prochain pour affronter un thème crucial pour les relations entre Orient et Occident, à savoir le « rôle de l’évêque de Rome dans la communion de l’Eglise au cours du premier millénaire ». L’étude de cet aspect s’avère en effet indispensable pour pouvoir approfondir globalement cette question dans le cadre actuel de la recherche de la pleine communion. Cette commission, qui a déjà accompli un important travail, sera généreusement reçue par l’Eglise orthodoxe de Chypre à laquelle nous exprimons dès maintenant toute notre gratitude car l’accueil fraternel et le climat de prière qui entoureront nos conversations ne pourront que faciliter notre tâche et la compréhension réciproque.

965 Je désire que les participants au dialogue catholique-orthodoxe sachent que mes prières les accompagnent et que ce dialogue a l’entier soutien de l’Eglise catholique. De tout coeur, je souhaite que les incompréhensions et les tensions rencontrées parmi les délégués orthodoxes lors des dernières sessions plénières de cette commission soient surmontées dans l’amour fraternel de sorte que ce dialogue soit plus amplement représentatif de l’orthodoxie.

Très chers frères, je vous remercie encore d’être parmi nous en ce jour et je vous prie de transmettre mon salut fraternel au Patriarche oecuménique Sa Sainteté Bartholomaios Ier, au Saint Synode et à tout le clergé ainsi qu’au peuple des fidèles orthodoxes. Que la joie de la fête des saints Apôtres Pierre et Paul que nous célébrons traditionnellement le même jour, comble vos coeurs de confiance et d’espérance.


AUX ARCHEVÊQUES MÉTROPOLITAINS QUI ONT REÇU LE PALLIUM EN LA SOLENNITÉ DES SAINTS APÔTRES PIERRE ET PAUL Salle Paul VI Lundi 30 juin 2009



Chers frères dans l'épiscopat,
chers frères et soeurs,

Après les célébrations de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, c'est pour moi un véritable plaisir de vous rencontrer tous en audience spéciale, chers archevêques métropolitains qui avez reçu hier le pallium dans la Basilique vaticane, et d'accueillir également vos familles et les amis qui vous accompagnent. Ainsi se prolonge la joie de la communion vécue en la fête des deux grands apôtres, au cours de laquelle j'ai pu vous imposer le pallium, symbole de l'unité qui lie les pasteurs des Eglises particulières au Successeur de Pierre, Evêque de Rome. Je souhaite une cordiale bienvenue à chacun de vous, qui provenez de tous les continents, montrant de manière significative le visage de l'Eglise présente sur toute la terre.

Je m'adresse tout d'abord à vous, bien-aimés pasteurs de l'Eglise qui est en Italie. Je salue Mgr Giuseppe Betori, archevêque de Florence, Mgr Salvatore Pappalardo, archevêque de Syracuse, et Mgr Domenico Umberto D'Ambrosio, archevêque de Lecce. Nous sommes au début de l'Année sacerdotale: ayez donc soin d'être des pasteurs exemplaires, zélés et riches d'amour pour le Seigneur et pour vos communautés. Vous pourrez ainsi guider et soutenir solidement les prêtres, vos premiers collaborateurs dans le ministère pastoral, et coopérer de manière efficace à la diffusion du Royaume de Dieu dans la bien-aimée terre d'Italie.

Je suis heureux d'accueillir les pèlerins francophones venus accompagner les nouveaux archevêques métropolitains à qui j'ai eu la joie de remettre le pallium. Je voudrais d'abord saluer Mgr Ghaleb Moussa Abdalla Bader, archevêque d'Alger (Algérie), Mgr Pierre-André Fournier, archevêque de Rimouski (Canada), Mgr Joseph Aké Yapo, archevêque de Gagnoa (Côte d'Ivoire), Mgr Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani (République démocratique du Congo), et Mgr Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou (Burkina Faso). J'adresse aussi mes salutations chaleureuses aux évêques, aux prêtres et aux fidèles de vos pays, les assurant de ma prière fervente. Le pallium est un signe de communion particulière avec le Successeur de Pierre. Que ce signe soit aussi pour les prêtres et les fidèles de vos diocèses un appel à consolider toujours plus une authentique communion avec leurs pasteurs et entre tous les membres de l'Eglise.

Je salue chaleureusement les archevêques métropolitains anglophones auxquels j'ai imposé le pallium hier: Mgr Paul Mandala Khumalo, archevêque de Pretoria (Afrique du Sud); Mgr J. Michael Miller, archevêque de Vancouver (Canada); Mgr Allen Henry Vigneron, archevêque de Detroit (USA); Mgr Anicetus Bongsu Antonius Sinaga, archevêque de Medan (Indonésie); Mgr Philip Naameh, archevêque de Tamale (Ghana); Mgr Timothy Michael Dolan, archevêque de New York (USA); Mgr Vincent Gerard Nichols, archevêque de Westminster (Royaume Uni); Mgr Robert James Carlson, archevêque de Saint Louis (USA); Mgr Francis Xavier Kriengsak Kovithavanij, archevêque de Bangkok (Thaïlande); Mgr George Joseph Lucas, archevêque d'Omaha (USA), Mgr Gregory Michael Aymond, archevêque de la Nouvelle Orléans (USA) et Mgr Patebendige Don Albert Malcom Ranjith, archevêque de Colombo (Sri Lanka). Je souhaite également la bienvenue à leurs familles, à leurs parents, aux amis et aux fidèles des archidiocèses respectifs, qui sont venus à Rome pour prier avec eux et pour partager leur joie en cette heureuse occasion. Le pallium est reçu des mains du Successeur de Pierre et il est porté par les archevêques comme signe de communion dans la foi, dans l'amour et dans le gouvernement du peuple de Dieu. En outre, il rappelle aux pasteurs leurs responsabilités selon le coeur de Jésus. Je donne à tous avec affection ma Bénédiction apostolique en gage de paix et de joie dans le Seigneur.

Je salue cordialement les archevêques métropolitains venus à Rome pour la solennelle cérémonie de l'imposition du pallium: Domingo Díaz Martínez, archevêque de Tulancingo; Manuel Felipe Díaz Sánchez, archevêque de Calabozo; José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador; Carlos Osoro Sierra, archevêque de Valencia; Victor Sánchez Espinosa, archevêque de Puebla de los Ángeles; Carlos Aguiar Retes, archevêque de Tlalnepantla; Ismael Rueda Sierra, archevêque de Bucaramanga, et Braulio Rodríguez Plaza, archevêque de Tolède, ainsi que les familles, les amis et les fidèles de leurs Eglises particulières respectives qui les accompagnent. Chers frères dans l'épiscopat, que les croix de soie noire du pallium vous rappellent que vous devez vous configurer chaque jour davantage à Jésus Christ! En suivant les traces du Bon Pasteur, soyez toujours des signes d'unité parmi vos fidèles, en consolidant vos liens de communion avec le Successeur de Pierre, avec vos évêques suffragants et avec tous ceux qui collaborent à votre mission évangélisatrice. En cette Année sacerdotale qui vient de commencer, gardez vos prêtres au plus profond de vos coeurs, eux qui attendent de vous un rapport cordial, comme pères et frères qui les accueillent, les écoutent et se préoccupent pour eux. Je place vos personnes et vos communautés diocésaines sous la protection de la Très Sainte Vierge Marie, Reine des Apôtres, qui est si vénérée dans les terres d'où vous provenez, le Mexique, le Venezuela, le Salvador, la Colombie et l'Espagne.

966 J'accueille avec joie les familles et les amis des nouveaux archevêques métropolitains du Brésil, qui sont venus pour les accompagner lors de l'imposition du pallium, signe de profonde communion avec le Successeur de Pierre. Dans cette communion, j'adresse un salut particulier à Mgr Sérgio da Rocha, archevêque de Teresina; Mgr Maurício Grotto de Camargo, archevêque de Botucatu; Mgr Gil Antônio Moreira, archevêque de Juiz de Fora; et Mgr Orani João Tempesta, archevêque de São Sebastião do Rio de Janeiro. Transmettez mes saluts aux prêtres et à tous les fidèles de vos archidiocèses, afin que, unis dans la même foi que Pierre, ils puissent contribuer à l'évangélisation de la société. En gage de joie et de paix dans le Seigneur, je donne à tous ma Bénédiction.

Je vous salue, Mgr Mieczyslaw Mokrzycki, archevêque de Lviv des latins, ainsi que ceux qui vous entourent en ce moment de vive communion ecclésiale. Encore une fois, je vous suis reconnaissant pour le service que vous avez rendu à l'Eglise, en tant que mon collaborateur et, auparavant, celui de mon vénéré prédécesseur Jean-Paul II. Que l'Esprit du Seigneur vous accompagne dans le ministère pastoral en faveur des fidèles confiés à vos soins, à qui j'adresse un salut cordial.

Je salue cordialement les Polonais ici présents. Je salue en particulier le nouvel archevêque métropolitain de Szczecin-Kamien, Mgr Andrzej Dziega qui a reçu le pallium hier et les fidèles provenant de cette Eglise métropolitaine. En l'Année sacerdotale, que le pallium soit également pour les prêtres un symbole et un défi pour construire la communion avec leur propre évêque, entre eux et avec les fidèles. En implorant pour vous tous les dons de la charité divine, je vous bénis de tout coeur. Loué soit Jésus Christ.

Chers frères et soeurs, que la fête d'aujourd'hui des protomartyrs de Rome soit un encouragement pour chacun de vous à un amour toujours plus intense envers Jésus Christ et son Eglise. Que vous accompagne l'assistance maternelle de Marie, Mère de l'Eglise, des saints Apôtres Pierre et Paul et de saint Jean-Marie Vianney. Je donne à tous et à chacun ma Bénédiction.


AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS EUROPÉEN POUR LA PASTORALE DES VOCATIONS, Salle Clémentine Samedi 4 juillet 2009

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SUR LE THÈME: "SEMEURS DE L'ÉVANGILE DE LA VOCATION: UNE PAROLE QUI APPELLE ET ENVOIE" (ROME, 2-5 JUILLET 2009)


Chers frères et soeurs!

C'est avec un véritable plaisir que je vous rencontre, en pensant au précieux service pastoral que vous accomplissez dans le domaine de la promotion, de l'animation et du discernement des vocations. Vous êtes venus à Rome pour participer à un congrès de réflexion, de confrontation et de partage entre les Eglises d'Europe, qui a pour thème: "Semeurs de l'Evangile de la vocation: une Parole qui appelle et envoie", visant à apporter un nouvel élan à votre engagement en faveur des vocations. L'attention pour les vocations constitue pour chaque diocèse l'une des priorités pastorales, qui revêt une valeur encore plus grande dans le cadre de l'Année sacerdotale qui vient de commencer. Je salue donc de tout coeur les évêques délégués pour la pastorale des vocations des diverses Conférences épiscopales, ainsi que les directeurs des centres de vocation nationaux, leurs collaborateurs et vous tous ici présents.

Vous avez placé au centre de vos travaux la parabole évangélique du semeur. Avec abondance et gratuitement, le Seigneur jette la semence de la Parole de Dieu, même en sachant qu'elle rencontrera peut-être un terrain inadapté, qui ne lui permettra pas de se développer, à cause de l'aridité, ou qui en éteindra la force vitale, en l'étouffant sous les buissons épineux. Toutefois, le semeur ne se décourage pas, car il sait qu'une partie de cette semence est destinée à trouver un "bon terrain", c'est-à-dire des coeurs ardents et capables d'accueillir la Parole avec disponibilité, pour la faire mûrir dans la persévérance et en redistribuer avec générosité le fruit au bénéfice d'une multitude.

L'image du terrain peut évoquer la réalité plus ou moins bonne de la famille; le milieu parfois aride et dur du travail; les jours de la souffrance et des larmes. La terre est surtout le coeur de tout homme, en particulier des jeunes, auxquels vous vous adressez dans votre service d'écoute et d'accompagnement: un coeur souvent confus et désorienté, et pourtant capable de contenir en lui des énergies de don insoupçonnées; prêt à s'ouvrir dans les bourgeons d'une vie donnée pour l'amour de Jésus, capable de le suivre avec la totalité et la certitude qui naît lorsque l'on a trouvé le plus grand trésor de toute l'existence. Le Seigneur est le seul et unique qui sème dans le coeur de l'homme. Ce n'est qu'après la semence abondante et généreuse de la Parole de Dieu que l'on peut s'engager sur les sentiers de l'accompagnement et de l'éducation, de la formation et du discernement. Tout cela est lié à cette petite semence, don mystérieux de la Providence céleste, qui libère une force extraordinaire. C'est en effet la Parole de Dieu qui opère en elle-même de façon efficace ce qu'elle dit et désire.

967 Il existe une autre parole de Jésus, qui utilise l'image de la semence, et qui peut s'approcher de la parabole du semeur: "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s'il meurt, il produit beaucoup de fruit" (Jn 12,24). Ici, le Seigneur insiste sur le lien entre la mort de la semence et le fait de porter "beaucoup de fruit". Le grain de blé, c'est Lui, Jésus. Le fruit est la "vie en abondance" (Jn 10,10), qu'Il nous a acquise à travers sa mort sur la Croix. Telle est également la logique et la véritable fécondité de toute pastorale des vocations dans l'Eglise: comme le Christ, le prêtre et l'animateur doivent être un "grain de blé" qui renonce à soi-même pour faire la volonté du Père; qui sait vivre caché de la clameur et du bruit; qui renonce à la recherche de la visibilité et de l'apparence qui aujourd'hui, deviennent souvent des critères et même des objectifs de vie dans tant de domaines de notre culture, et qui fascinent tant de jeunes.

Chers amis, soyez des semeurs de confiance et d'espérance. En effet, le sens d'égarement que vivent souvent les jeunes d'aujourd'hui est profond. Souvent, les paroles humaines sont privées d'avenir et de perspective, et également privées de sens et de sagesse. Une attitude d'impatience frénétique se diffuse, ainsi qu'une incapacité à vivre le temps de l'attente. Pourtant, celle-ci peut être l'heure de Dieu: son appel, par l'intermédiaire de la force et de l'efficacité de la Parole, engendre un chemin d'espérance à l'égard de la plénitude de la vie. La parole de Dieu peut devenir véritablement lumière et force, source d'espérance, elle peut tracer un chemin qui passe à travers Jésus "chemin" et "porte"; à travers sa Croix, qui est plénitude d'amour. Tel est le message qui nous vient de l'Année paulinienne, qui vient de se conclure. Saint Paul, conquis par le Christ, a suscité et formé les vocations, comme on le voit bien dans les saluts de ses lettres, où apparaissent des dizaines de noms propres, c'est-à-dire des visages d'hommes et de femmes qui ont collaboré avec lui au service de l'Evangile. Tel est également le message de l'Année sacerdotale qui vient de commencer: le saint curé d'Ars, Jean-Marie Vianney - qui constitue le "phare" de ce nouvel itinéraire spirituel - a été un prêtre qui a consacré sa vie à la direction spirituelle des personnes, avec humilité et simplicité, "goûtant et voyant" la bonté de Dieu dans les situations ordinaires. Il s'est ainsi révélé comme un véritable maître dans le ministère du réconfort et de l'accompagnement des vocations. L'Année sacerdotale offre donc une belle opportunité de retrouver le sens profond de la pastorale des vocations, ainsi que ses choix fondamentaux de méthode: le témoignage, simple et crédible; la communion avec des itinéraires concertés et partagés dans l'Eglise particulière; la quotidienneté, qui éduque à suivre le Seigneur dans la vie de tous les jours; l'écoute, guidée par l'Esprit Saint pour orienter les jeunes dans la recherche de Dieu et du véritable bonheur; et enfin, la vérité, qui seule peut engendrer la liberté intérieure.

Chers frères et soeurs, puisse la Parole de Dieu devenir en chacun de vous une source de bénédictions, de réconfort et de confiance renouvelée, afin que vous soyez en mesure d'aider de nombreuses personnes à "voir" et "toucher" ce Jésus qu'ils ont accueilli comme Maître. Que la Parole du Seigneur demeure toujours en vous, renouvelle dans vos coeurs la lumière, l'amour, la paix que seul Dieu peut donner, et vous rende capables de témoigner et d'annoncer l'Evangile, source de communion et d'amour. Avec ce souhait, que je confie à l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique.


Discours 2005-2013 962