Discours 2005-2013 27919

RENCONTRE OECUMÉNIQUE Archevêché de Prague Dimanche 27 septembre 2009

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Chers Cardinaux,
Excellences,
Chers Frères et Soeurs dans le Christ,

Je rends grâce à Dieu Tout-Puissant pour l’opportunité qui m’est donnée de vous rencontrer, vous qui représentez ici les différentes communautés chrétiennes de ce pays. Je remercie le Docteur Cern?, Président du Conseil oecuménique des Églises en République tchèque, pour les mots aimables de bienvenue qu’il m’a adressés en votre nom.

Chers amis, l’Europe continue de connaître de nombreux changements. Il est difficile de croire que deux décennies seulement nous séparent de la chute des anciens régimes, ouvrant la voie à une difficile mais fructueuse transition vers des structures politiques plus participatives. Durant cette période, les chrétiens se sont joints à d’autres bonnes volontés pour rebâtir un ordre politique juste et ils continuent d’entretenir aujourd’hui le dialogue dans le but de préparer des voies nouvelles vers la compréhension mutuelle, la coopération pour la paix et la promotion du bien commun.

Néanmoins, sous de nouvelles formes, se font jour des tentatives pour marginaliser l’influence du christianisme dans la vie publique – parfois sous le prétexte que ses enseignements porteraient atteinte au bien-être de la société –. Ce phénomène doit nous inciter à prendre le temps de la réflexion. Comme je l’ai suggéré dans mon Encyclique sur l’Espérance chrétienne, la séparation artificielle de l’Évangile avec la vie publique et intellectuelle devrait nous pousser à engager une mutuelle « autocritique de la modernité » et « autocritique du christianisme moderne », regardant spécifiquement l’espérance que chacun peut offrir au genre humain (cf. Spe Salvi ). Nous devons nous demander ce que l’Évangile a à dire à la République tchèque et aussi à l’ensemble de l’Europe aujourd’hui dans une période marquée par la prolifération planétaire des points de vue.

Le Christianisme a beaucoup à offrir sur le plan pratique et éthique, puisque l’Évangile ne cesse pas d’inspirer à des hommes et à des femmes le choix de se mettre au service de leurs frères et soeurs. Peu le contesteraient. Toutefois, ceux qui fixent leur regard sur Jésus de Nazareth avec les yeux de la foi savent que Dieu offre quelque chose qui est plus profond, quoiqu’inséparable de l’ « économie » de l’amour à l’oeuvre en ce monde (cf. Caritas in Veritate ) : Il offre le salut.

Le terme possède de multiples significations, mais il exprime quelque chose de fondamental et d’universel concernant l’aspiration humaine au bien-être et à la plénitude. Il évoque l’ardent désir de réconciliation et de communion qui jaillit des profondeurs de l’esprit humain. C’est la vérité centrale de l’Évangile et le but vers lequel tout effort d’évangélisation et toute attention pastorale est dirigé. Et c’est le critère à partir duquel les chrétiens réorientent constamment leur visée lorsqu’ils s’efforcent de guérir les blessures des divisions passées. Pour cela, comme le Docteur Cerný l’a noté, le Saint-Siège a été heureux d’accueillir, en 1999, le Symposium International sur Jean Hus afin de faciliter une discussion sur l’histoire religieuse complexe et turbulente de ce Pays et de l’Europe en général (Cf. Jean-Paul II, Discours au Symposium International sur Jean Hus, 1999). Je prie afin que de telles initiatives oecuméniques puissent porter des fruit non seulement pour la poursuite de l’Unité des Chrétiens, mais aussi pour le bien de la société européenne tout entière.

Nous prenons confiance dans le fait de savoir que la proclamation par l’Église du salut en Jésus Christ est à la fois toujours ancienne et toujours nouvelle, nourrie de la sagesse du passé et débordant d’espérance pour l’avenir. Quand l’Europe écoute l’histoire du Christianisme, elle entend sa propre histoire. Sa notion de justice, de liberté et de responsabilité sociale, en même temps que les institutions culturelles et juridiques établies pour préserver ces idées et les transmettre aux générations futures, sont modelées par l’héritage chrétien. En vérité, sa mémoire du passé anime ses aspirations pour l’avenir.

C’est pourquoi, en fait, les chrétiens s’inspirent de figures telles que saint Adalbert et saint Agnès de Bohème. Leur engagement à répandre l’Évangile était motivé par la conviction que les chrétiens ne devraient pas trembler de peur devant le monde mais plutôt partager avec assurance le trésor des vérités qui leur a été confié. De même, les chrétiens aujourd’hui, s’ouvrant aux réalités présentes et souscrivant à tout ce qui est bon dans la société, doivent avoir le courage d’inviter les hommes et les femmes à la conversion radicale qui suit la rencontre avec le Christ et qui inaugure une vie nouvelle de grâce.

Dans cette perspective, nous comprenons plus clairement pourquoi les chrétiens sont tenus de se rassembler pour rappeler à l’Europe ses racines. Ce n’est pas parce que ces racines se seraient depuis longtemps desséchées. Tout au contraire ! C’est parce qu’elles continuent – de façon discrète mais néanmoins fructueuses – à alimenter le continent d’une sève spirituelle et morale qui lui permet d’entrer dans un dialogue constructif avec les hommes appartenant à d’autres cultures et à d’autres religions. Précisément parce que l’Évangile n’est pas une idéologie, il n’a pas la prétention d’enfermer les réalités socio-politiques toujours changeantes dans des schémas rigides. Au contraire, il transcende les vicissitudes de ce monde et répand une lumière nouvelle sur la dignité de la personne humaine, à toutes les époques. Chers amis, demandons au Seigneur d’instiller en nous un esprit de courage pour partager les vérités éternelles du salut qui ont façonné, et qui continueront de façonner, le progrès social et culturel de ce continent.

Le salut procuré par les souffrances, la mort, la résurrection et l’ascension aux cieux de Jésus ne fait pas que nous transformer, nous qui croyons en lui, mais il nous somme de partager cette Bonne Nouvelle avec les autres. Illuminés par les dons de l’Esprit que sont la connaissance, la sagesse et le discernement (cf. Is
Is 11,1-2 Ex 35,31), que notre capacité à saisir la vérité enseignée par Jésus Christ nous pousse à travailler sans répit en faveur de l’unité qu’il désire pour tous ses enfants renés dans le Baptême, et également pour le genre humain tout entier.

Avec ces sentiments et dans une affection fraternelle pour vous et pour les membres de vos communautés respectives, je vous adresse mes sincères remerciements et vous confie au Dieu Tout-Puissant qui est notre forteresse, notre citadelle et notre libérateur (cf. Ps Ps 144,2). Amen.



RENCONTRE AVEC LA COMMUNAUTÉ ACADÉMIQUE Salon Vladislavsk? du Château de Prague Dimanche 27 septembre 2009

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Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Recteurs et les Professeurs,
Chers étudiants et chers amis,


Notre rencontre, ce soir, m’offre l’heureuse occasion d’exprimer (toute) mon estime pour le rôle indispensable joué par les universités et les institutions d’enseignement supérieur. Je remercie l’étudiant qui m’a courtoisement salué en votre nom, les membres du choeur de l’Université pour leur belle interprétation, et Monsieur le Recteur de l’Université Charles, le Professeur Václav Hampl, pour sa présentation si suggestive. Le rôle des institutions académiques, soutenant et alimentant les valeurs culturelles et spirituelles de la société, enrichit le patrimoine intellectuel de la nation et renforce les fondements de son développement futur. Les changements majeurs qui ont marqué la société tchèque, il y a vingt ans, ont été précipités notamment par les mouvements de réformes qui avaient leur origine à l’université et dans les cercles étudiants. Cette quête de la liberté a continué de guider le travail des étudiants dont la diakonia de la vérité est indispensable au bien-être de toute société.

Je m’adresse à vous comme quelqu’un qui a été professeur, attentif au respect de la liberté académique et à la responsabilité dans l’exercice de la raison, et qui est maintenant le Pape qui, dans son rôle de Pasteur, est reconnu comme une voix dans la réflexion éthique de l’humanité. Alors que certains prétendent que les questions soulevées par la religion, la foi et l’éthique n’ont pas leur place dans les frontières de la raison collective, ce point de vue n’est en aucune façon axiomatique. La liberté qui sous-tend l’exercice de la raison – que ce soit dans l’université ou dans l’Église – a une fin : elle est destinée à la recherche de la vérité, et comme telle elle exprime une dimension du Christianisme qui, dans les faits, est à l’origine de l’Université. En effet, la soif de connaissance qui est en l’homme pousse chaque génération à élargir le concept de raison et à se désaltérer à la source bienfaisante de la foi. C’est là précisément le riche héritage de la sagesse classique, assimilé et placé au service de l’Évangile, que les premiers missionnaires chrétiens portèrent à cette région et établirent comme le fondement de l’unité spirituelle et culturelle qui demeure jusqu’à aujourd’hui. Le même esprit a conduit mon prédécesseur le Pape Clément VI à fonder la célèbre Université Charles en 1347, qui continue d’offrir une importante contribution aux cercles académique, religieux et culturel les plus larges en Europe.

L’autonomie propre de l’université, ou de toute institution culturelle, trouve son sens dans le fait d’être redevable devant l’autorité de la vérité. Cette autonomie peut toutefois être prise en défaut de différentes manières. La grande tradition éducative, ouverte à la transcendance, qui est à la base des universités à travers l’Europe, a été dans ce pays, et dans d’autres, systématiquement subvertie par l’idéologie réductrice du matérialisme, la répression de la religion et la négation de l’esprit humain. Malgré tout, en 1989, le monde a été témoin, dans des circonstances dramatiques, de l’effondrement d’une idéologie totalitaire en faillite et du triomphe de l’esprit humain. L’aspiration à la liberté et à la vérité est une part inaliénable de notre commune humanité. Elle ne peut être éliminée et, comme l’Histoire l’a montré, lorsqu’elle est déniée, c’est au péril de l’humanité même. C’est à cette aspiration que la foi religieuse, les différentes formes de l’art, la philosophie, la théologie et les autres disciplines scientifiques, chacune avec ses propres méthodes, cherchent à répondre, à la fois sur le plan de la réflexion ordonnée que sur celui d’une saine praxis.

Mesdames et Messieurs les Recteurs et les Professeurs, conjointement à votre recherche, il est un autre aspect de la mission de l’université dans lequel vous êtes engagés, à savoir la responsabilité d’éclairer l’esprit et le coeur des jeunes d’aujourd’hui. Cette tâche importante n’est bien sûr pas nouvelle. Depuis l’époque de Platon, l’éducation n’a jamais été réduite à une simple accumulation de connaissances ou de compétences techniques, mais elle est paideia, une formation humaine à partir des trésors de la tradition intellectuelle ordonnée à une vie vertueuse. Alors que les grandes universités se développaient à travers l’Europe au cours du Moyen-âge animées par l’idéal d’une synthèse des connaissances, c’était toujours au service d’une authentique humanitas, la perfection de l’individu à l’intérieur de l’unité d’une société justement ordonnée. Il en est ainsi aujourd’hui encore : une fois que l’intelligence des jeunes a été éveillée à la plénitude et à l’unité de la vérité, ils savourent la découverte que la question de leur apprentissage du savoir s’ouvre sur la grande aventure de ce qu’ils doivent être et de ce qu’ils doivent faire.

L’idée d’une éducation inclusive, fondée sur l’unité de la connaissance basée sur la vérité, doit être retrouvée. Cela est nécessaire pour contrecarrer la tendance, si manifeste dans la société contemporaine, à la fragmentation du savoir. Avec le développement massif de l’information et des technologies, la tentation existe de délier la raison de la recherche de la vérité. Détachée de l’aspiration humaine fondamentale vers la vérité, la raison commence à perdre son orientation : elle se flétrit, que ce soit sous l’apparence de la modestie en se contentant de ce qui est partiel et provisoire, ou bien sous les dehors de l’assurance, en exigeant l’abandon de toute résistance aux requêtes de ceux qui donnent aveuglement une valeur pratiquement équivalente à toute chose. Le relativisme qui s’ensuit crée un contexte propice où de nouvelles menaces sur l’autonomie des institutions académiques peuvent se cacher. Alors que le temps des interférences de la part du totalitarisme politique est révolu, n’arrive-t-il pas qu’à travers le monde, l’exercice de la raison et la recherche académique soient – plus ou moins subtilement – contraints de se soumettre aux pressions de groupes d’intérêts idéologiques ou de céder aux attraits d’objectifs utilitaristes ou pragmatiques à court terme ? Qu’arrivera-t-il si notre culture se construit seulement sur des arguments en vogue, avec une référence ténue à une authentique et historique tradition intellectuelle, ou bien sur les points de vue qui sont très largement promus et profondément ancrés ? Qu’arrivera-t-il si dans son souci de préserver un sécularisme radical, elle se détache elle-même des racines qui lui donnent vie ? Nos sociétés ne deviendront pas plus raisonnables, plus tolérantes ou plus capables de s’adapter, mais au contraire plus fragiles et moins inclusives, et elles auront toujours plus de difficultés à reconnaître ce qui est vrai, noble et bon.

Chers amis, je souhaite vous encourager pour tout ce que vous faites pour répondre à la soif d’idéal et à la générosité des jeunes d’aujourd’hui, non seulement avec des programmes d’études qui leur permettent d’atteindre l’excellence, mais aussi par une expérience d’idéaux partagés et d’aide mutuelle dans le grand effort de l’apprentissage. Le talent de l’analyse ainsi que ceux qui sont requis pour formuler des hypothèses, combiné avec l’art prudent du discernement, fournissent un antidote efficace aux attitudes de repli, de désengagement et même d’aliénation que l’on rencontre parfois dans nos sociétés prospères, et qui peuvent affecter particulièrement les jeunes. Dans ce contexte d’une vision éminemment humaniste de la mission de l’université, je voudrais brièvement mentionner que la restauration du lien distendu entre science et religion a été une préoccupation majeure de mon prédécesseur, le Pape Jean-Paul II. Comme vous le savez, il a favorisé une compréhension plus juste de la relation entre la foi et la raison en les présentant comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité (cf. Fides et ratio, Proemium). L’une soutient l’autre et chacune a son propre champ d’action (cf. ibid., n.17), même s’il en est certains qui voudraient détacher l’une de l’autre. Les tenants de cette exclusion positiviste du divin du domaine de la raison universelle ne font pas que nier ce qui est une des convictions les plus profondes des croyants, ils font obstacle au vrai dialogue des cultures qu’ils appellent pourtant de leurs voeux. Une compréhension de la raison qui est sourde au divin et qui relègue les religions au rang des sous-cultures, est incapable d’entrer dans le dialogue des cultures dont notre monde a un besoin si urgent. En définitive, « la fidélité à l’homme exige la fidélité à la vérité qui, seule, est la garantie de la liberté » (Caritas in Veritate ). La confiance en la capacité humaine de rechercher la vérité, de la trouver et de vivre selon elle a conduit à la fondation des grandes universités européennes. Nous devons réaffirmer cela avec force aujourd'hui pour donner courage aux énergies intellectuelles qui sont nécessaires en vue de travailler pour un avenir vraiment digne de l’homme, un avenir où il puisse s’épanouir.

Avec ces réflexions, chers amis, je vous offre mes voeux priants pour votre travail de recherche. Je prie pour qu’il soit toujours inspiré et guidé par une sagesse humaine qui soit authentiquement en quête de la vérité qui nous rend libres (cf.
Jn 8,28). Sur vous et sur vos familles, j’invoque des bénédictions divines de joie et de paix.

MESSAGE AUX JEUNES - Esplanade de la rue Melnik à Stará Boleslav Lundi 28 septembre 2009

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Cher jeunes,


Au terme de cette célébration, je m’adresse directement à vous et, avant toute chose, je vous salue bien affectueusement. Vous êtes venus nombreux de tous les coins du Pays et aussi des Pays voisins ; vous avez « établi votre camp » ici, hier au soir, et vous avez dormi sous des tentes, faisant ensemble une expérience de foi et de fraternité. Merci de votre présence, qui me fait connaître l’enthousiasme et la générosité propres à la jeunesse. Avec vous, le Pape se sent jeune ! Je remercie en particulier votre représentant de ses paroles d’accueil et pour le merveilleux cadeau.

Chers amis, il n’est pas difficile de constater que chaque jeune sent en lui une aspiration au bonheur, parfois mélangée à un sentiment de préoccupation ; aspiration qu’exploite souvent cependant, de façon fausse et aliénante, la société de consommation actuelle. Il faut au contraire tenir sérieusement compte de ce désir ardent du bonheur qui exige une réponse vraie et exhaustive. En effet, c’est à votre âge que l’on fait les premiers grands choix, capables d’orienter notre vie vers le bien ou vers le mal. Malheureusement, les jeunes de votre âge qui se laissent séduire par les apparences trompeuses de paradis artificiels pour se retrouver ensuite dans une triste solitude, sont assez nombreux. Néanmoins, il y a aussi de nombreux jeunes gens et jeunes filles qui veulent transformer - comme l’a dit votre porte-parole - la théorie en pratique pour donner son plein sens à leur vie. Je vous invite tous à approfondir l’expérience de saint Augustin, qui disait que le coeur de tout être est inquiet tant qu’il n’a pas trouvé ce qu’il cherche réellement. Et il a découvert que seul Jésus Christ était la réponse satisfaisante à son désir, et à celui de tout homme, d’une vie heureuse, pleine de sens et de valeurs (cf. Les Confessions I, 1, 1).

Comme il l’a fait avec lui, le Seigneur vient à la rencontre de chacun de vous. Il frappe à la porte de votre liberté et ne demande qu’à être accueilli comme un ami. Il veut vous rendre heureux, vous remplir d’humanité et de dignité. La foi chrétienne est la rencontre avec le Christ, Personne vivante qui donne à notre vie une nouvelle perspective et, en conséquence, la direction décisive. Et quand le coeur d’un jeune s’ouvre à ses desseins divins, il n’a pas trop de mal à reconnaître et à suivre sa voix. En effet, le Seigneur appelle chacun par son nom et à chacun il veut confier une mission spécifique dans l’Église et dans la société. Chers jeunes, soyez conscients que le Baptême vous a rendus fils de Dieu et membres de son Corps qui est l’Église. Jésus vous renouvelle constamment son invitation à être ses disciples et ses témoins. Il appelle un grand nombre d’entre vous au mariage et la préparation à ce sacrement constitue un véritable parcours vocationnel. Prenez alors sérieusement en considération l’appel de Dieu à construire une famille chrétienne et appliquez-vous durant le temps de votre jeunesse à construire avec responsabilité votre avenir. La société a besoin de familles chrétiennes, de familles saintes !

Si, par contre, le Seigneur vous appelle à le suivre dans le sacerdoce ministériel ou dans la vie consacrée, n’hésitez pas à répondre à son invitation. En particulier, en cette Année Sacerdotale, j’en appelle à vous, chers jeunes : soyez attentifs et disponibles à l’appel de Jésus afin d’offrir votre vie au service de Dieu et de son peuple. L’Église, dans votre pays aussi, a besoin de nombreux et saints prêtres et de personnes entièrement consacrées au Christ, Espérance du monde.

L’espérance ! Ce terme, sur lequel je reviens souvent, se marie bien avec la jeunesse. Chers jeunes, vous êtes l’espérance de l’Église ! Elle attend de vous que vous deveniez des messagers de l’espérance, comme cela est arrivé l’année dernière, en Australie, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Jeunesse, grande manifestation de foi propre aux jeunes, que j’ai pu vivre personnellement et à laquelle certains d’entre vous ont participé. Vous pourrez venir en plus grand nombre à Madrid, au mois d’août 2011. Je vous invite dès à présent à cette grande rencontre des jeunes avec le Christ dans l’Église.

Chers amis, merci encore d’être venus et merci de votre cadeau : l’album de photos qui décrit la vie des jeunes dans vos diocèses. Merci aussi pour la marque de votre solidarité à l’égard des jeunes de l’Afrique, que vous avez voulu me remettre. Le Pape vous demande de vivre avec joie et enthousiasme votre foi ; de grandir dans l’unité entre vous et avec le Christ ; de prier et d’être assidus dans la pratique des Sacrements, en particulier de l’Eucharistie et de la Confession ; de veiller à votre formation chrétienne en restant toujours dociles aux enseignements de vos Pasteurs. Que, par son exemple et son intercession, saint Venceslas vous guide sur ce chemin et que la Vierge Marie, Mère de Jésus et notre Mère, vous protège toujours ! Je vous bénis tous de tout coeur !

* * *


[Je salue cordialement les pèlerins provenant de la Slovaquie, de manière particulière les jeunes. Chers jeunes, je vous remercie pour votre participation à la célébration d’aujourd’hui. N’oubliez pas que l’amour divin est votre force ! Je vous bénis très volontiers ainsi que les vôtres et tous vos chers. Loué soit Jésus-Christ !]

[Je désire maintenant saluer les polonais présents, et en particuliers les jeunes qui accompagnent leurs frères tchèques dans un esprit d’authentique amitié. Soutenez-vous les uns les autres dans le témoignage joyeux de la foi, croissant dans l’amour du Christ et dans la puissance du Saint-Esprit, pour rejoindre la plénitude de votre humanité et de votre sainteté. Que Dieu vous bénisse !]

Ganz herzlich grüße ich die Jugendlichen und alle Pilger aus den deutschsprachigen Nachbarländern. Danke für euer Kommen! Eure Teilnahme an diesem Fest des Glaubens und der Hoffnung ist ein Zeichen dafür, daß ihr in Jesus Christus und in der Gemeinschaft der Kirche die Antworten auf eure Fragen und inneren Wünsche sucht. Christus selbst ist der Weg, die Wahrheit und das Leben (vgl. Joh
Jn 14,6). Er ist der Grund, der wirklich unser Leben trägt. Auf diesem Fundament können christliche Familien entstehen und junge Menschen auf ihre Berufung zum Priester und zum geweihten Leben antworten. Die persönliche Freundschaft mit Christus erfüllt uns mit echter, bleibender Freude und macht uns bereit, Gottes Plan für unser Leben zu verwirklichen. Dazu erbitte ich euch allen den Beistand des Heiligen Geistes.

[Chers jeunes amis; votre enthousiasme pour la foi chrétienne est un signe d’espérance pour l’Eglise présente et opérante en ce Pays. Afin de donner davantage de sens à votre vie, suivez avec courage et générosité le Seigneur Jésus qui frappe à la porte de votre coeur. Le Christ vous demande de l’accueillir en ami. Que le Seigneur vous bénisse et vous aide à accomplir votre projet de vie !]



CÉRÉMONIE DE CONGÉ Aéroport international Stará Ruzyne de Prague Lundi 28 septembre 2009

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Monsieur le Président,
Messieurs les Cardinaux,
Messieurs les Évêques,
Excellences, Mesdames et Messieurs,

En vous saluant avant de partir, je désire vous remercier pour votre généreuse hospitalité durant mon bref séjour dans votre beau pays. Je vous suis particulièrement reconnaissant, Monsieur le Président, pour vos paroles et pour le moment passé ensemble à votre résidence. En cette fête de saint Venceslas, protecteur et patron de votre pays, permettez-moi de vous présenter personnellement une nouvelle fois mes voeux les plus sincères pour votre fête. Comme c’est également aujourd’hui la fête de Monseigneur Václav Malý, je lui adresse aussi tous mes voeux et je tiens à le remercier pour l’important travail réalisé afin de coordonner la préparation de ma visite pastorale en République Tchèque. Au Cardinal Vlk, à l’Archevêque, Monseigneur Graubner, et à tous ceux qui ont considérablement oeuvré pour assurer la bonne réussite des différentes rencontres et célébrations, j’exprime ma plus profonde gratitude. Naturellement, mes remerciements vont aussi aux Autorités publiques, aux médias et aux nombreux volontaires qui ont aidé les foules à se diriger, ainsi qu’à tous les fidèles qui ont prié pour que cette visite porte du fruit pour le bien de la nation Tchèque et pour l’Église dans cette région.

Je garderai précieusement le souvenir des moments de prière que j’ai vécus avec vous les Évêques, les prêtres et les fidèles de ce pays. Il a été particulièrement émouvant pour moi de célébrer ce matin la Messe à Stará Boleslav, lieu du martyr du jeune duc Venceslas, et de vénérer sa tombe samedi soir, dans la grande cathédrale qui domine le paysage de Prague. Hier, en Moravie, où les saints Cyrille et Méthode ont commencé leur mission apostolique, j’ai pu prier et rendre grâce pour les origines du Christianisme dans cette région, et dans tous les territoires slaves. L’Église de votre pays a été vraiment bénie par un nombre extraordinaire d’apôtres et de martyrs, ainsi que de saints contemplatifs, parmi lesquels je veux rappeler sainte Agnès de Prague dont la canonisation providentielle, il y a vingt ans seulement, annonça la libération de ce pays de l’oppression de l’athéisme.

Ma rencontre d’hier avec les représentants des autres communautés chrétiennes a encore souligné pour moi l’importance du dialogue oecuménique dans cette contrée, qui souffrit particulièrement des conséquences de la division religieuse à l’époque de la Guerre de Trente ans. Beaucoup a déjà été fait pour guérir les blessures infligées par le passé, et des pas décisifs ont été accomplis tout au long du chemin de la réconciliation et de la vraie unité en Christ. En continuant à construire sur ces solides fondements, la communauté académique a un rôle important à jouer par sa recherche sans concession de la vérité. J’ai été heureux hier de pouvoir passer un moment avec les représentants des universités de ce pays, et de leur exprimer mon estime pour la noble vocation à laquelle ils ont consacré leur vie.

Plus que tout, j’ai eu la grande joie de rencontrer les jeunes, de les encourager à bâtir sur les meilleures traditions du passé de cette nation, en particulier sur son héritage chrétien. Selon un adage attribué à Franz Kafka, « Quiconque demeure capable de voir la beauté ne devient jamais vieux » (Gustav Janouch, Conversations avec Kafka). Si nos yeux demeurent ouverts à la beauté de la création de Dieu et nos esprits ouverts à la beauté de sa vérité, alors nous pouvons espérer rester vraiment jeunes et construire un monde qui reflète de quelque manière cette beauté divine, et aider les générations futures à faire de même.

Monsieur le Président, chers amis, je vous remercie encore une fois et je vous promets que je me souviendrai de vous dans mes prières et que je vous porte dans mon coeur. Que Dieu bénisse la République Tchèque ! Que le saint Enfant de Prague continue à vous inspirer et à vous guider, ainsi que toutes les famille de votre Pays. Que Dieu vous bénisse tous !



RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS CIVILES ET MILITAIRES, LES COMMUNAUTÉS RELIGIEUSES ET LES DIVERS EMPLOYÉS

AYANT PRÊTÉ LEUR SERVICE PENDANT LA PÉRIODE DU SÉJOUR ESTIVAL Palais Apostolique de Castel Gandolfo, Salle des Suisses Jeudi 1er octobre 2009

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Chers frères et soeurs,

Cette année également, la période d'été que je passe habituellement dans la résidence de Castel Gandolfo, touche à sa fin. Ces mois m'ont donné l'occasion de constater de près le dévouement généreux et l'engagement compétent que de si nombreuses personnes consacrent pour m'assurer toute l'assistance possible, ainsi qu'à mes collaborateurs, aux hôtes et aux pèlerins qui viennent me rendre visite, en particulier le dimanche pour le traditionnel rendez-vous de l'Angelus.Pour tout cela, je renouvelle ma sincère gratitude à chacun de vous, au moment où je prends congé de cette belle et riante ville, qui m'est chère.

Je salue et je remercie avant tout l'évêque d'Albano Laziale, Mgr Marcello Semeraro, le curé et la communauté paroissiale de Castel Gandolfo, ainsi que les diverses communautés religieuses qui vivent et travaillent ici. A travers diverses rencontres, il m'a été donné de constater le dynamisme spirituel qui anime toute l'Eglise locale d'Albano, que j'encourage à progresser avec un élan renouvelé, dans l'annonce et dans le témoignage de l'Evangile.

J'adresse également un salut respectueux à Monsieur le Maire et aux membres de l'administration municipale, qui se prodiguent toujours pour faciliter, dans le cadre de leurs compétences, mon séjour ici à Castel Gandolfo. En vous remerciant pour la collaboration fructueuse que vous entretenez toute l'année avec la direction des Villas pontificales, je saisis volontiers cette occasion pour étendre les sentiments de mon affection et de ma reconnaissance à toute la population de Castel Gandolfo.

Je m'adresse à présent aux dirigeants et aux employés des divers services du Gouvernorat, en commençant par le corps de la Gendarmerie, la Floreria, les services techniques. Chers amis, ici aussi, à Castel Gandolfo, j'ai eu l'occasion d'apprécier l'abnégation qui vous distingue dans votre travail au service du Successeur de Pierre. Je vous assure, ainsi que vos familles, de mon souvenir constant dans la prière. J'adresse avec une vive cordialité mon salut reconnaissant également à la Garde suisse pontificale, dont la présence ici au Palais apostolique et au cours des rencontres du Pape avec les pèlerins contribue visiblement à offrir aux visiteurs un accueil encore plus efficace.

J'adresse également une pensée de sincère gratitude aux fonctionnaires et aux agents des diverses Forces de l'ordre italiennes, pour leur collaboration constante, ainsi qu'aux officiers et aux aviateurs du 31 escadron de l'aéronautique militaire. Je les remercie tous pour leur service spécifique, qui contribue à la sérénité de mon séjour, ainsi que celui de mes collaborateurs, et qui m'est très utile pour mes déplacements en hélicoptère.

Chers frères et soeurs, je renouvelle une fois de plus à tous mes sincères remerciements. Aujourd'hui, l'Eglise rappelle Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, carmélite du monastère de Lisieux. Son témoignage montre que seule la parole de Dieu, accueillie et comprise dans ses exigences concrètes, devient source de vie renouvelée. A notre société, souvent imprégnée par une culture rationaliste et par un matérialisme pratique diffus, la petite Thérèse de Lisieux indique, comme réponse aux grandes interrogations de l'existence, la "petite voie", qui se concentre au contraire sur l'essentiel. Il s'agit du sentier humble de l'amour, capable d'entourer et de donner un sens et une valeur à tout événement humain. Chers amis, suivez l'exemple de cette sainte; la route qu'elle a parcourue est à la portée de tous, car c'est la voie de la confiance totale en Dieu, qui est Amour et qui ne nous abandonne jamais.

Merci encore de votre présence à cette rencontre; merci, en particulier, à ceux qui se sont faits les interprètes de vos sentiments. Je vous confie tous à la protection maternelle de la Sainte Vierge, et je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique, que j'étends à vos familles, et aux personnes qui vous sont chères.



SALUTATION AU PERSONNEL DES VILLAS PONTIFICALES DE CASTEL GANDOLFO Palais Apostolique de Castel Gandolfo Jeudi 1er octobre 2009

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Chers frères et soeurs,

Parvenu au terme de mon séjour à Castel Gandolfo, je désire vous renouveler ma profonde gratitude pour l'oeuvre précieuse et diligente que vous accomplissez ici, dans les Villas pontificales. Je salue en premier lieu le directeur, M. Saverio Petrillo, et je le remercie pour les paroles courtoises avec lesquelles il a interprété les sentiments communs; je salue également ses collaborateurs et vous tous, qui formez l'équipe de travail de cette "annexe" du Vatican. Au cours de ces mois, j'ai pu me rendre compte en personne de l'attention et de la sollicitude avec lesquelles vous accomplissez votre activité quotidienne. Merci de tout coeur à tous!

Mon remerciement s'étend à vos familles, qui, d'une certaine façon, participent à votre service au Saint-Siège, en acceptant votre disponibilité, qui comporte de nombreuses absences loin de chez vous, en particulier au cours de la période de mon séjour à Castel Gandolfo. Je demande au Seigneur de vous assister, ainsi que vos proches, en vous remplissant de sa grâce et en vous accompagnant de son amour paternel.

Nous célébrons aujourd'hui la mémoire de sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, rappelée par l'Eglise en particulier parce qu'elle pressentit et décrivit la profonde vérité de l'Amour, comme centre et coeur de l'Eglise, et vécut ce mystère intensément dans sa brève existence. Précisément en raison de l'importance centrale que revêt en elle la relation avec le Christ et le choix de l'amour, de l'espace qu'elle réserve également aux sentiments dans le chemin spirituel, Thérèse de Lisieux est une sainte très actuelle, qui se présente comme un modèle et un guide particuliers pour tous, jeunes et adultes. Je vous confie à sa protection particulière, afin que vous puissiez accomplir avec sérénité et profit votre travail. Que veille toujours sur vous et sur vos familles la Sainte Vierge, que j'invoque avec confiance, tandis que je vous assure de mon souvenir dans la prière et que je vous bénis tous avec affection.




Discours 2005-2013 27919