Discours 2005-2013 1032

À SON EXCELLENCE M. HANS KLINGENBERG, NOUVEL AMBASSADEUR DU ROYAUME DU DANEMARK PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

Votre Excellence,

C'est avec un grand plaisir que je vous souhaite la bienvenue au Vatican et que j'accepte vos Lettres de Créance par lesquelles vous êtes nommé ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Danemark près le Saint-Siège. Je vous remercie de me transmettre les salutations cordiales de Sa Majesté la reine Margrethe II, et je vous prie de présenter à Sa Majesté, au gouvernement et à tous les habitants de votre pays, l'expression de ma gratitude pour leurs voeux ainsi que l'assurance de mes prières pour le bien-être spirituel de la nation.

Les relations diplomatiques de l'Eglise constituent une part de sa mission au service de la communauté internationale. Cet engagement dans la société civile naît de sa conviction que dans un univers toujours plus mondialisé, les efforts pour promouvoir un développement humain intégral et un ordre économique durable doivent prendre en considération la relation fondamentale entre Dieu, la création et ses créatures. Dans cette perspective, certaines tendances à une fragmentation sociale et à des initiatives de développement incomplet, peuvent être surmontées par la reconnaissance d'une dimension morale unificatrice et constitutive de tout être humain, et de la conséquence morale qu'entraîne toute décision économique (cf. Caritas in veritate ). En effet, le scepticisme contemporain face à la rhétorique politique, ainsi qu'un malaise croissant vis-à-vis du manque de points de référence réglementant les progrès technologiques et les marchés économiques, indiquent tous deux les imperfections et les limites qui se trouvent à la fois chez les individus et au sein de la société et le besoin d'une redécouverte des valeurs fondamentales et d'un renouveau culturel profond en harmonie avec le dessein de Dieu pour le monde (cf. ibid., n. 21).

Votre Excellence, l'attention mondiale est actuellement tournée vers le Danemark qui accueille le sommet des Nations unies sur les changements climatiques. Les débats politiques et diplomatiques en vue de résoudre les questions sur un sujet aussi complexe permettent de mesurer la volonté des participants à dépasser de prétendus avantages nationalistes ou à court terme au profit de bénéfices à plus long terme pour toute la famille humaine internationale. Si un consensus peut sans aucun doute être trouvé à travers l'élaboration d'aspirations communes, auxquelles correspondent des politiques et des objectifs, un changement fondamental des comportements humains – individuels ou collectifs – sous toutes leurs formes exige une conversion du coeur. Le courage et le sacrifice, qui sont les fruits d'une prise de conscience éthique, nous permettent d'envisager un monde meilleur et nous poussent à accomplir dans l'espérance tout ce qui est nécessaire pour assurer que les générations futures recevront en héritage toute la création dans une condition telle que tous puissent encore s'y sentir chez eux. Toutefois, quand la « tenue morale de la société » (ibid. n. 51) décline, les défis auxquels font face les responsables actuels n'en sont que plus importants.

Ce besoin urgent de souligner le devoir moral de distinguer entre le bien et le mal dans toute action humaine en vue de redécouvrir et de nourrir le lien de communion qui unit la personne humaine et la création était le thème central de mon récent discours à la FAO. A cette occasion, la communauté internationale a pris en considération le thème urgent de la sécurité alimentaire. J'ai à nouveau réaffirmé que, aussi importants qu'ils puissent être, les programmes, les investissements et les législations pour le développement ne sont pas suffisant. Ce sont plutôt les individus et les communautés qui doivent changer leurs comportements et leur perception des besoins. Pour les Etats eux-mêmes, cela inclut une redéfinition des concepts et des principes qui ont jusqu'ici gouverné les relations internationales pour inclure le principe d'altruisme et la volonté de rechercher de nouveaux paramètres – aussi bien éthiques que juridiques et économiques – en mesure de construire des relations de plus grande justice et d'équilibre entre les pays développés et les pays en voie de développement (cf. Discours à la FAO, 16 novembre 2009; cf. ORLF n. 46 du 17 novembre 2009).

Dans ce cadre peut s'élaborer une compréhension d'ensemble de l'état de santé de la société, dans laquelle nos devoirs à l'égard de l'environnement ne soient jamais détachés de nos devoirs à l'égard de la personne humaine et dans laquelle une critique morale des normes culturelles à la base de la coexistence humaine, avec une attention particulière pour la jeunesse, soit considérée comme centrale pour le bien-être de la société. Trop souvent, les efforts pour promouvoir une compréhension intégrale de l'environnement sont allés de pair avec une conception réductrice de la personne. En général, cette dernière ne prend pas assez en considération la dimension spirituelle des individus et dans le même temps est hostile à l'égard de la famille, en opposant les époux l'un à l'autre à travers une représentation erronée de la complémentarité entre l'homme et la femme, et en opposant la mère à l'enfant à naître à travers une mauvaise interprétation de la « santé de reproduction ». La responsabilité dans les relations, y compris la responsabilité des parents dans l'éducation attentive de leurs enfants (cf. Caritas in veritate Caritas in veritate, n. 44; Familiaris consortio FC 35), ne peut jamais véritablement être nourrie sans un respect profond pour l'unité de la vie de famille, conformément au dessein de notre Créateur.

L'aide apportée par le Danemark aux causes humanitaires est vaste et très diversifiée. Le Saint-Siège reconnaît volontiers la générosité et le professionnalisme de l'action du royaume dans son soutien aux opérations de maintien de la paix et aux projets de développement ainsi que dans son engagement croissant sur le continent africain. Parmi les principes que nous partageons au sujet du développement, figure la conviction que toute forme de corruption est toujours un affront porté à la dignité de la personne humaine et constituera toujours un grave obstacle à un progrès juste et équitable des peuples. Les bons résultats de la politique intérieure du Danemark à cet égard sont dignes de louange, et ses politiques d'aide financière à l'étranger insistent à juste titre sur la responsabilité et la transparence de la part des nations bénéficiaires.

Monsieur l'ambassadeur, les membres de l'Eglise catholique dans votre pays, continueront de prier et d'oeuvrer pour le développement spirituel, social et culturel de tout le peuple danois. En bonne entente oecuménique avec les autres chrétiens, ils sont attentifs aux besoins des communautés immigrées présentes dans votre pays ainsi qu'aux divers groupes en situation de faiblesse. Par ailleurs, les écoles dépendant de l'Eglise, dont je salue régulièrement les élèves venus à l'Audience générale chaque semaine, rendent service à la nation en cherchant à rendre témoignage de l'amour et de la vérité du Christ.

1033 Votre Excellence, vous pourrez compter sur l'assistance des divers bureaux de la Curie romaine dans l'accomplissement de votre fonction au cours de votre service en tant que représentant du Danemark auprès du Saint-Siège. Je vous présente mes meilleurs voeux de succès dans votre engagement en vue de renforcer les relations cordiales déjà existantes entre nous. Sur vous, sur votre famille et sur tous vos concitoyens, j'invoque d'abondantes Bénédictions de Dieu tout-puissant.






À SON EXCELLENCE M. FRANCIS K. BUTAGIRA, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE D'OUGANDA PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

Votre Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican tandis que vous présentez les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d'Ouganda près le Saint-Siège. Je vous remercie des salutations courtoises et des voeux que vous m'avez exprimés au nom du président, S.E. M. Yoweri Katuga Museveni. J'y réponds bien volontiers et je vous prie de bien vouloir transmettre à Son Excellence et au peuple d'Ouganda l'assurance de mes prières pour leur bien-être.

Les relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la République d'Ouganda continuent d'offrir de nombreuses opportunités d'assistance et de coopérations réciproques pour le bien spirituel et le bien-être des habitants de votre nation. De même, le climat de liberté et de respect dans votre nation à l'égard de l'Eglise catholique lui a permis d'être fidèle à sa mission. Les fruits de la coopération entre l'Eglise et l'Etat, en particulier dans les domaines liés au développement, à l'éducation et à la santé, sont largement reconnus. En effet, un fondement aussi solide devrait promouvoir l'intégrité personnelle, la justice et l'équité dans les communautés locales et susciter l'espérance pour toute la nation, aussi bien chez ceux qui gouvernent que parmi la population, et devrait être un facteur important de stabilité et de croissance.

Monsieur l'ambassadeur, dans votre discours, vous avez mentionné la croissance économique stable de votre nation. Les progrès accomplis dans le combat contre les causes du sous-développement sont assurément encourageants. Les initiatives pour promouvoir des formes d'agriculture plus productives, l'usage adapté des ressources de votre pays et la mise en place de politiques concrètes de coopération régionale sont également les bienvenues. Ces efforts et d'autres dans des domaines différents, tels que l'accès à l'eau potable pour tous, la protection de l'environnement, la promotion d'une éducation solide et universelle et la lutte contre la corruption sous ses différentes formes, sont une partie de l'ambitieux programme qui exigera un bon gouvernement.

La campagne de violence dans le nord du pays a dévasté de larges zones. La tragédie vécue par les populations locales est sous les yeux de tous. Certains ont vu leur enfance anéantie et ont été forcés de commettre des crimes déplorables; de nombreuses propriétés ont été détruites; les veuves et les orphelins vivent dans une pauvreté extrême; et de nombreuses personnes déplacées n'ont toujours pas la possibilité ou ont peur de retourner dans leurs villages et leurs campagnes. Il est à noter que cette situation s'est en partie améliorée et j'espère que l'insécurité fera enfin place à une paix stable et à la prospérité pour les habitants durement éprouvés de la région. Tandis que le monde attend des résultats concrets de la rencontre qui s'est tenue récemment en Ouganda sur la situation critique des personnes déplacées, des réfugiés et des rapatriés, je prie pour que la Déclaration de Kampala puisse conduire les personnes qui exercent des responsabilités dans votre nation et au-delà, à apporter le soutien et l'assistance nécessaires à tous ceux qui ont été forcés de fuir leurs maisons bien qu'ils n'aient commis aucune faute.

Dans ce contexte, je voudrais rappeler que la réconciliation et la paix étaient les thèmes principaux de la récente assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques qui s'est tenue ici au Vatican, il y a tout juste quelques mois. L'expérience de l'Eglise sur votre continent a démontré que la paix ne consiste pas en la simple absence de conflit. C'est uniquement à travers l'établissement de la justice, de la réconciliation et de la solidarité qu'une paix et une stabilité véritables et durables peuvent être obtenues. J'assure Votre Excellence que les catholiques ougandais, en vivant les valeurs de l'Evangile, souhaitent servir leur concitoyens et concitoyennes dans la promotion d'une réconciliation et d'une paix profondément enracinées. L'Eglise continuera également d'oeuvrer en vue de la justice pour tous, accompagnée par la prière fervente qu'un don aussi précieux puisse devenir réalité pour tous les citoyens, quelles que soient leur origine ethnique, géographique ou leur croyance.

Votre Excellence, je suis certain que votre mandat comme ambassadeur aidera à renforcer les relations cordiales qui existent déjà entre le Saint-Siège et l'Ouganda. Tandis que je vous assure de mes prières, soyez certain que les divers bureaux de la Curie romaine vous assisteront au cours de votre mission. J'invoque d'abondantes Bénédictions de Dieu tout-puissant sur vous, votre famille, et sur tout le peuple de l'Ouganda.






À SON EXCELLENCE M. SULIEMAN MOHAMED MUSTAFA, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU SOUDAN PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

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Votre Excellence,

C'est pour moi un plaisir de vous accueillir aujourd'hui au Vatican et de recevoir les Lettres qui vous accréditent en tant qu'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Soudan près le Saint-Siège. Je suis reconnaissant pour les salutations que vous m'avez transmises de la part de S.E. M. Omar al-Bashir, président de la République, et je vous prie de bien vouloir transmettre mes meilleurs voeux à tous vos bien-aimés concitoyens.

La volonté du Saint-Siège d'établir des relations diplomatiques avec différents pays représente un instrument en vue de promouvoir le dialogue et la coopération partout dans le monde. Ce dialogue peut aider dans une large mesure à surmonter les tensions, les inexactitudes et les incompréhensions, en particulier lorsque celles-ci menacent la cause de la paix et du développement. Dans le cas du Soudan, le Saint-Siège a été profondément reconnaissant pour la signature, il y a quatre ans, du Comprehensive Peace Agreement, qui a mis fin à une période tragique d'immenses souffrances, de morts et de destructions. Les attentes engendrées par cet Accord, signé par d'importantes parties au sein du pays et avec le soutien de la communauté internationale, ne doivent pas être déçues. Les résultats positifs, fondés sur une recherche authentique de solutions justes aux tensions et sur la coopération entre les partis, devraient inspirer des améliorations supplémentaires dans le processus d'application. De même, en cette période délicate, le travail satisfaisant mené par les forces internationales de maintien de la paix dans des régions sensibles et par les agences humanitaires mérite le soutien et l'assistance adéquats de la part de toutes les autorités nationales et internationales.

Monsieur l'ambassadeur, le pays que vous représentez possède les ressources et la population pour devenir un acteur important sur le continent africain. Celui-ci pourra prospérer lorsque les citoyens des nations vivront sur une terre où prévalent l'harmonie et la bonne volonté, sur la base d'une juste résolution des conflits existants, acceptable pour toutes les parties. Les violences « freinent le développement authentique et empêchent la marche des peuples vers un plus grand bien-être socio-économique et spirituel » (Caritas in veritate ); la paix et le développement, deux éléments essentiels pour le bien-être de toute nation, ne peuvent exister sans la protection des droits humains pour tous les citoyens sans exception.

Dans ce contexte, il faut souligner que le peuple du Darfour continue de beaucoup souffrir. Les accords négociés entre les groupes armés ont été longs et hésitants et doivent être promus de tous les côtés. Le respect des populations civiles et de leurs droits humains fondamentaux, ainsi que les responsabilités en ce qui concerne la stabilité nationale et régionale, exige de toute évidence de nouvelles tentatives en vue de rechercher des accords durables. Je forme le voeu sincère que toutes les parties puissent poursuivre toutes les possibilités d'accord à travers le dialogue et la résolution pacifique des conflits. C'est le seul chemin qui conduira à la stabilité - fondée sur la vérité, la justice et la réconciliation – pour la région du Darfour et pour le reste du pays.

Monsieur l'ambassadeur, l'Eglise catholique dans votre pays est engagée au service du bien-être spirituel et humain de ses membres et même de tous les citoyens de la nation, en particulier à travers l'éducation, la santé et des projets de développement et en promouvant un esprit de tolérance, de paix et de respect pour les autres, à travers le dialogue et la coopération. Les catholiques recherchent uniquement la liberté, la reconnaissance et le respect propres à l'identité et à la mission de l'Eglise. Le Soudan, comme de nombreux pays, doit affronter le défi de rechercher un équilibre juste et efficace qui préserve les valeurs culturelles traditionnelles qui caractérisent l'identité de la majorité de la population, tout en respectant les droits et la liberté des minorités. Les autorités publiques doivent assurer que le droit humain fondamental à la liberté religieuse soit véritablement garanti aux personnes de toutes confessions religieuses. De même, les familles d'une minorité religieuse vivant dans des lieux où les écoles possèdent des programmes éducatifs adaptés à la majorité religieuse, demandent à juste titre la reconnaissance de leurs droits de parents à choisir l'éducation de leurs enfants sans obstacles juridiques. Les parents musulmans et chrétiens partagent la même affection et préoccupation pour leurs enfants et leur bien-être, en particulier en ce qui concerne leur éducation religieuse.

Votre Excellence, je vous assure de la disponibilité des divers bureaux de la Curie romaine, tandis que je forme des voeux de succès pour votre mission en vue de renforcer les relations cordiales qui existent entre le Soudan et le Saint-Siège. Puisse Dieu tout-puissant déverser ses Bénédictions sur Votre Excellence, sa famille et la nation qu'elle représente.






À S.E. M. ELKANAH ODEMBO, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU KENYA PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

Votre Excellence,

1035 Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Kenya près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations que vous me transmettez de la part de votre président, S.E. M. Mwai Kibaki, et je vous prie de lui transmettre, en retour, mes sentiments de gratitude et de respect et de l'assurer des mes prières constantes pour le bien-être de tout votre peuple.

Comme vous le savez, la deuxième assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques s'est tenue à Rome en octobre 2009, et six mois auparavant, j'ai accompli ma première visite apostolique en Afrique. Ce sont là des signes de l'engagement permanent du Saint-Siège en vue de maintenir et de renforcer ses relations cordiales avec les peuples et les nations de votre continent, et de garantir que la dimension africaine des préoccupations urgentes que vous mentionnez – la liberté religieuse, le dialogue interreligieux, la paix internationale et la justice, ainsi que tous les domaines du développement humain – demeureront résolument sur l'agenda de la communauté internationale. Comme je l'ai dit à mon arrivée en mars dernier, l'Afrique a souffert de façon disproportionnée à une époque de production alimentaire insuffisante, de troubles financiers et de perturbations liées au changement climatique (Discours lors de la cérémonie d'arrivée, 17 mars 2009, cf. ORLF n. 12 du 24 mars 2009), et il est essentiel que les tentatives en vue de résoudre ces problèmes prennent dûment en compte comme les besoins et les droits des populations africaines.

Vous avez parlé de la période sombre qu'a traversée le Kenya il y a environ deux ans, à la suite des controverses liées aux résultats électoraux. Permettez-moi de saisir cette occasion pour vous assurer une fois de plus de ma solidarité sincère pour tous ceux qui ont été blessés ou ont perdu des proches au cours des violences, ainsi que de mon souhait sincère afin que le programme de réformes entrepris par le gouvernement puisse parvenir à restaurer la paix et la stabilité pour lesquelles le Kenya était célèbre à juste titre pendant de nombreuses années. Le dialogue et le consensus populaire, unis à la responsabilité et à la transparence, représentent les caractéristiques d'un gouvernement démocratique solide et stable. En poursuivant ces objectifs, les autorités du Kenya jetteront les bases d'une société juste et pacifique pour de nombreuses années à venir.

Etant donné l'abondance des ressources humaines et naturelles dont il bénéficie, le Kenya devrait pouvoir atteindre l'objectif de la prospérité pour tous ses citoyens. Naturellement, la crise économique mondiale des douze derniers mois a fait ressentir ses effets, et le Saint-Siège continuera d'exhorter à « l'urgente nécessité morale d'une solidarité renouvelée » entre les pays à différents stades de développement (Caritas in veritate, ), dans l'intérêt de la justice économique. Toutefois, la responsabilité d'accomplir des efforts en vue de surmonter la pauvreté doit également reposer sur les sociétés concernées, qui doivent donner la priorité à la lutte contre la corruption et aux efforts en vue de distribuer les richesses de façon plus équitable. En corrigeant les dysfonctionnements qui provoquent les divisions entre les peuples et en leur sein, il devrait être possible de gérer le potentiel positif du processus de mondialisation afin de garantir une redistribution des richesses et ainsi « orienter la mondialisation en termes de relationnalité, de communion et de partage » (ibid., n. 42).

C'est ici que l'Eglise catholique offre une contribution très précieuse, en soulignant la dimension éthique des questions qui apparaissent dans la vie de la nation. Je vous remercie de la reconnaissance que vous avez exprimée pour le travail de l'Eglise catholique au Kenya, dans les domaines de la santé, de l'éducation et des droits humains, et en particulier dans la promotion d'initiatives de paix et de réconciliation à l'époque de la crise qui a suivi les élections. Je peux vous assurer que les catholiques au Kenya ont le désir de poursuivre cette mission de service à la communauté tout entière, en particulier à la lumière de l'engagement renouvelé en vue de la réconciliation, la justice et la paix, qui a été le thème particulier de la récente assemblée spéciale pour l'Afrique du synode des évêques. Cet événement solennel a été un appel pour l'Eglise en Afrique à proclamer avec joie la bonne nouvelle de sa foi qui donne la vie, afin d'apporter l'espoir dans le coeur de tous les peuples du continent.

Votre Excellence, je suis certain que la mission diplomatique que vous commencez aujourd'hui renforcera les bonnes relations qui existent entre le Saint-Siège et la République du Kenya. En vous offrant mes meilleurs voeux pour les années à venir, je vous assure que les divers bureaux de la Curie romaine seront toujours heureux de vous apporter leur aide et leur soutien dans l'accomplissement de vos fonctions. Sur vous, sur votre famille ainsi que sur tout le peuple du Kenya, j'invoque cordialement une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.






À S.E. M. MUKHTAR B. TILEUBERDI, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU KAZAKHSTAN PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

Votre Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d'accepter les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Kazakhstan près le Saint-Siège. A cette occasion, je vous prie de bien vouloir transmettre mes salutations à S.E. M. le Président Nursultan Nazarbayev, qui m'a récemment rendu visite ici au Vatican, et mes meilleurs voeux à tous les habitants de la République. Veuillez assurer le président de mes prières pour son bien-être et pour celui de tous les citoyens de la nation, et transmettez-lui ma gratitude pour les voeux que vous venez d'exprimer en son nom.

Comme vous vous en souviendrez, mon vénéré prédécesseur, le regretté Pape Jean-Paul II, s'est rendu au Kazakhstan en septembre 2001. Il témoigna, dans l'incertitude et la tristesse qui frappaient le monde à cette époque, que l'Eglise, fidèle aux enseignements du Christ, soutient la paix et la compréhension entre les peuples et cherche à promouvoir le progrès humain authentique.

1036 Le Saint-Siège encourage les nations à respecter la personne humaine dans sa totalité, consciente des besoins aussi bien spirituels que matériels de tous. L'homme est la source, le centre et le but de toute vie économique et sociale (cf. Caritas in veritate ). En effet, l'Eglise oeuvre comme un levain au sein de toute société, pour souligner la dignité de l'homme, lui donner la force nécessaire pour engendrer une vision plus claire de lui-même et mobiliser une énergie nouvelle au service du développement humain authentique.

Monsieur l'Ambassadeur, bien que les chrétiens du Kazakhstan représentent un faible pourcentage de la population totale, leurs racines dans cette région remontent à plusieurs siècles. Ils constituent donc une part importante de la riche diversité de religions et de traditions qui composent votre nation. La situation de ces divers groupes vivant côte à côte dans votre pays, ainsi que votre position géographique de lien entre l'Europe et l'Asie et entre des pays ayant respectivement d'importantes populations chrétiennes et musulmanes, offrent une opportunité précieuse de promouvoir l'échange et la fraternité. La coopération pour le développement constitue également une formidable opportunité de rencontre entre les cultures et les peuples (cf. Caritas in veritate ). Un engagement constant de la part des Etats au service du respect des droits humains fondamentaux, en particulier celui de la liberté religieuse, est nécessaire pour qu'ait lieu cette rencontre de façon authentique. Les religions ont beaucoup à offrir au développement, en particulier lorsque la place de Dieu est reconnue dans l'espace public, notamment dans ses dimensions culturelle, sociale, économique et surtout politique (cf. ibid., n. 56).

Pour sa part, le Saint-Siège, avec la communauté catholique au Kazakhstan, soutient ces initiatives qui promeuvent la paix et l'authentique amitié entre les peuples, fondées sur une reconnaissance réciproque des différences légitimes mais surtout sur un engagement au service du bien commun. L'Accord signé entre le Saint-Siège et le Kazakhstan en 1998, le premier de ce genre dans votre région, est un accord fondé sur la confiance et le respect réciproques. La garantie juridique des droits et des responsabilités dans l'Accord offre les moyens d'une coopération accrue et développe la bonne volonté. Je peux vous assurer que la communauté catholique dans votre pays souhaite contribuer au renforcement des bonnes relations et de la compréhension mutuelle, entre les mondes chrétien et musulman, au bénéfice de tous. Puissent cette coopération et cette bonne volonté recevoir d'abondantes bénédictions jour après jour!

Votre Excellence, alors que le Kazakhstan assume la présidence de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe le 1er janvier 2010, je suis heureux de vous présenter mes meilleurs voeux pour la période où votre pays assumera cette charge. La communauté internationale a récemment commémoré le vingtième anniversaire de la chute du Mur de Berlin. Dans cette perspective, la présidence de votre nation à l'OSCE représente un témoignage éloquent de la manière dont le monde s'est développé et a mûri. La célébration de cet anniversaire invite également à renforcer ces progrès démocratiques en vue d'un avenir stable de la région et même du monde entier. Le Saint-Siège est engagé dans la consolidation des libertés politiques conquises il y a vingt ans en Europe, dont l'expression extérieure ne peut manquer de prospérer lorsque le don divin de la liberté intérieure est respecté et promu.

Monsieur l'ambassadeur, en vous présentant mes meilleurs voeux de succès pour votre mission, je vous assure que les divers bureaux de la Curie romaine sont prêts à vous apporter leur soutien et leur aide dans l'accomplissement de vos fonctions. L'Eglise souhaite développer et approfondir les relations harmonieuses qui existent entre le Saint-Siège et la République du Kazakhstan. Sur Votre Excellence, sa famille et tout le peuple de la République du Kazakhstan, j'invoque de tout coeur d'abondantes Bénédictions divines.






À S.E. M. ABDUL HANNAN, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU BANGLADESH PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 17 décembre 2009

Monsieur l'ambassadeur,

C'est pour moi un plaisir de vous accueillir aujourd'hui à l'occasion de la présentation de vos Lettres de Créance qui vous accréditent comme ambassadeur de la République populaire du Bangladesh près le Saint-Siège. Je vous suis reconnaissant pour les salutations que vous m'avez transmises de la part du président, S.E. M. Zillur Rahman, et je vous prie de lui exprimer en retour mes meilleurs voeux et ma prière pour son bien-être ainsi que pour celui du peuple du Bangladesh. La récente visite au Vatican du premier ministre, S.E. le Sheikh Hasina Wajed, a représenté une occasion appréciée de renouveler notre engagement commun en vue de renforcer l'esprit de coopération qui caractérise les relations cordiales entre le Saint-Siège et le Bangladesh depuis plus de trente ans.

Votre Excellence, tandis que votre pays doit encore affronter de nombreux défis économique, sociaux et environnementaux, les progrès importants dans le domaine du développement, accomplis récemment, ont nourri l'espérance de ses citoyens et attiré l'attention de la communauté mondiale tout entière. Bien que peu nombreux, les catholiques du Bangladesh partagent également l'espoir que les efforts de collaboration qui ont permis ces progrès continueront d'animer la nation, tandis que ses citoyens se fixent de nouveaux objectifs pour l'avenir et conçoivent de nouvelles façons de les atteindre.

L'un de ces objectifs a été la réduction de la pauvreté. Son soulagement est lié de façon indissoluble à la diffusion de l'emploi rémunéré. Le travail donne son expression à la dignité humaine, permettant aux hommes et aux femmes de réaliser leurs talents, de développer leurs capacités, et de renforcer les liens de solidarité entre eux. Cette solidarité revêt à son tour une dimension spirituelle, car en partageant les fruits de leur travail les uns avec les autres – et en particulier avec ceux qui sont dans le besoin – les personnes partout dans le monde apportent le témoignage de la bonté du Tout-puissant et de sa préoccupation pour les plus pauvres et les plus faibles.

1037 Dans ce contexte, on ne peut que noter le succès des initiatives de votre pays dans le domaine du micro-crédit et de la micro-finance, qui apportent progressivement un nouveau degré de prospérité à votre population. De plus, ces pratiques montrent qu'elles protègent les secteurs les plus vulnérables de la société contre les risques et les abus de l'usure (cf. Caritas in veritate, ). Puisse une application juste et prudente des stratégies de prêt innovatrices soutenir les infrastructures rurales, stimuler les marchés, et faire progresser le développement et la diffusion de la technologie agricole, en vue du meilleur usage possible des précieuses ressources humaines, naturelles et socio-économiques de votre pays.

L'amélioration des niveaux de vie dépend également, dans une large mesure, de l'engagement dans le domaine de l'éducation des jeunes, tant des filles que des garçons. Cela a été à juste titre une priorité pour le Bangladesh au cours des récentes décennies, et les résultats atteints dans ce domaine suscitent l'espérance pour l'avenir. A l'époque de la mondialisation, il est de plus en plus clair qu'un plus grand accès à l'éducation est essentiel pour le développement à tous les niveaux. Par-dessus tout, il est essentiel pour les enseignants de comprendre la nature de la personne humaine et d'aimer chaque étudiant comme une personne unique et précieuse, en offrant une nourriture pour l'âme, mais également pour l'esprit. L'Eglise catholique locale joue son rôle dans ce domaine à travers son réseau étendu d'écoles et autres institutions éducatives. A cet égard, le nouveau Collège de formation des enseignants a pour but de former des enseignants qualifiés, afin de garantir l'amélioration constante des niveaux et que l'engagement à l'éducation continuera sur de solides bases à l'avenir. Les récentes rencontres positives avec le ministère de l'éducation et l'établissement de relations officielles entre le ministère et les évêques en vue de discuter des sujets d'intérêt commun devraient conduire à une coopération renforcée dans le domaine de l'éducation et permettre la résolution rapide et amicale des questions qui pourraient apparaître ponctuellement.

Votre Excellence, je prie pour que les musulmans, les hindous, les chrétiens et tous les peuples de bonne volonté dans votre pays apportent un témoignage inlassable de la coexistence pacifique, qui demeure la vocation de la race humaine tout entière. A cette fin, tous les citoyens – en particulier ceux qui sont à la tête du pays – partagent la responsabilité de promouvoir les principes qui sont à la base d'un juste système de gouvernement. L'intimidation et la violence minent les fondements mêmes de l'harmonie sociale et doivent être dénoncés comme une atteinte à la vie et la liberté humaine. Faire preuve d'un amour préférentiel pour les pauvres et les malades, embrasser les faibles comme étant précieux aux yeux de Dieu: telles sont les voies à travers lesquelles la société est imprégnée du souffle de la bonté divine qui soutient la vie de toute créature.

Monsieur l'ambassadeur, au début de votre mission, je vous présente mes voeux cordiaux de succès, et je vous assure de mes prières et du soutien des divers bureaux du Saint-Siège qui sont prêts à vous aider. Sur vous, sur les membres de votre famille et sur tous les citoyens du Bangladesh, j'invoque une abondance de Bénédictions divines.







Discours 2005-2013 1032