Discours 2005-2013 1161

AUX ÉVÊQUES RÉCEMMENT NOMMÉS PARTICIPANT À LA RENCONTRE ORGANISÉE PAR LA CONGRÉGATION POUR LES ÉVÊQUES


1161
Salle des Suisses du Palais pontifical de Castel Gandolfo Lundi 13 septembre 2010




Très chers frères dans l'épiscopat!

Je suis très heureux de vous rencontrer, évêques récemment nommés, provenant de divers pays du monde et réunis à Rome pour le récent congrès organisé par la Congrégation pour les évêques. Je remercie le cardinal Marc Ouellet des paroles courtoises qu'il m'a adressées en votre nom à tous; et je souhaite lui présenter tous mes voeux au début de son service comme préfet de ce dicastère: je suis heureux, vénéré frère, que vous commenciez par cette belle expérience de communion ecclésiale au milieu des nouveaux pasteurs de différentes Eglises particulières. Je salue aussi cordialement le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, et j'exprime ma reconnaissance à tous ceux qui collaborent à l'organisation de cette rencontre.

Selon une tradition très significative, vous avez accompli avant tout un pèlerinage sur la tombe de l'apôtre Pierre, qui s'est conformé au Christ Maître et Pasteur, jusqu'à sa mort et à sa mort sur une croix. A cet égard, certaines expressions de saint Thomas d'Aquin sont éclairantes, et elles peuvent constituer un véritable programme de vie pour tout évêque. Commentant l’expression de Jésus dans l'Evangile de Jean: «Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis», saint Thomas observe: «Il leur consacre sa personne dans l'exercice de l'autorité et de la charité. Les deux choses sont exigées: qu'elles lui obéissent et qu'il les aime. En effet, la première sans la seconde n'est pas suffisante» (Commentaire sur l'Evangile de saint
Jn 10,3).La Constitution dogmatique sur l'Eglise, Lumen gentium, précise: «Envoyé par le père de famille pour gouverner les siens, l’évêque doit garder devant ses yeux l’exemple du bon Pasteur venu, non pas pour se faire servir, mais servir (cf. Mt 20,28 Mc 10,45), et donner sa vie pour ses brebis (cf. Jn 10,11). Pris parmi les hommes et enveloppé de faiblesse, il peut se montrer indulgent envers les ignorants et les égarés (cf. He 5,1-2). Qu’il ne répugne pas à écouter ceux qui dépendent de lui, les entourant comme de vrais fils et les exhortant à travailler avec lui dans l’allégresse. Appelé à rendre compte à Dieu de leurs âmes (cf. He 13,17), que sa sollicitude s’étende, par la prière, la prédication et toutes les oeuvres de charité, soit à eux, soit également à ceux qui ne sont pas encore de l’unique troupeau et qu’il doit considérer comme lui étant confiés dans le Seigneur. Etant comme l’apôtre Paul débiteur à l’égard de tous» (n. 27).

La mission de l'évêque ne peut pas être comprise avec la mentalité du rendement et de l'efficacité, si bien que l'on place d'abord l'attention sur ce qu'il y a à faire, mais il faut toujours prendre en compte la dimension ontologique, qui est à la base de la dimension fonctionnelle. En effet, l'évêque, par l'autorité du Christ dont il est revêtu, lorsqu'il siège dans sa chaire est placé «au-dessus» et «en face» de la communauté, car il est «pour» la communauté vers laquelle il dirige sa sollicitude pastorale (Jean-Paul II, Ex. apost. post-synodale Pastores gregis ). La Règle pastorale du Pape saint Grégoire le Grand, qui pourrait être considérée comme le premier «directoire» pour les évêques dans l'histoire de l'Eglise, définit le gouvernement pastoral comme «l'art d'entre les arts» (I, 1.4), et elle précise que l'autorité du gouvernement «est bien assurée par celui qui sait à travers celle-ci s'ériger contre les fautes et avec celle-ci sait être égal aux autres... et domine sur les vices plutôt que sur ses frères» (II, 6).

Les paroles d'explication du rite de la remise de l'anneau dans la liturgie de l'ordination épiscopale suscitent la réflexion: «Reçois l'anneau, signe de fidélité, et dans l'intégrité de la foi et dans la pureté de la vie conserve la Sainte Eglise, épouse du Christ». L'Eglise est «épouse du Christ» et l'évêque est le «gardien» (episkopos) de ce mystère. L'anneau est donc un signe de fidélité: il s'agit de la fidélité à l'Eglise et à la pureté de la foi de celle-ci. A l'évêque est donc confiée une alliance nuptiale: celle de l'Eglise avec le Christ. Les paroles que nous lisons dans l'Evangile de Jean sont significatives: «Qui a l'épouse est l'époux; mais l'ami de l'époux qui se tient là et qui l'entend, est ravi de joie à la voix de l'époux» (3,29). L'idée de «garder» ne signifie pas seulement conserver ce qui a déjà été établi — bien que cet élément ne doive jamais manquer —, mais elle inclut, dans son essence, également l’aspect dynamique, c'est-à-dire une tendance perpétuelle et concrète au développement, en pleine harmonie et en adaptation permanente aux exigences nouvelles nées du développement et du progrès de cet organisme vivant qu'est la communauté.

Un évêque a de grandes responsabilités à l'égard du bien du diocèse, mais aussi de celui de la société. Il est appelé à être «fort et décidé, juste et serein» (Congrégation pour les évêques, Directoire pour le ministère pastoral des évêques «Apostolorum successores», n. 44), par un sage discernement des personnes, des réalités et des événements, requis par son devoir d'être «père, frère et ami» (ibid., nn. 76-77) sur le chemin chrétien et humain. C'est dans une profonde perspective de foi, et pas simplement humaine, administrative ou de type sociologique, que s'inscrit le ministère de l'évêque, qui n'est pas un pur gouvernant, ou un bureaucrate, ou un simple modérateur et organisateur de la vie diocésaine. Ce sont la paternité et la fraternité dans le Christ qui donnent au supérieur la capacité de créer un climat de confiance, d'accueil, d'affection, mais aussi de franchise et de justice. A cet égard, les paroles d'une antique prière du saint abbé Aelred de Rievaulx sont particulièrement éclairantes: «Doux Seigneur, tu as placé un homme comme moi à la tête de ta famille, des brebis de ton troupeau (...) pour que puisse être manifestée ta miséricorde et révélée ta sagesse. Il a plu à ta bienveillance de bien gouverner ta famille à travers un tel homme, afin que chacun voie la sublimité de ta force, non celle de l'homme, afin que le sage n'ait pas à se glorifier de sa sagesse, ni le juste de sa justice, ni le fort de sa force: puisque quand ceux-ci gouvernent bien ton peuple, c'est toi qui le soutiens, et pas eux. Et ce n'est pas nous, Seigneur, pas nous, mais ton nom qui s’en trouve glorifié» (Speculum caritatis, PL CXCV).

Chers frères, tout en partageant avec vous ces brèves réflexions, j'invoque la protection maternelle de la Très Sainte Vierge Marie, Regina Apostolorum, et je donne à chacun de vous, à vos prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux séminaristes et aux fidèles de vos diocèses une Bénédiction apostolique spéciale.





VOYAGE APOSTOLIQUE AU ROYAUME-UNI (16-19 SEPTEMBRE 2010)


CONFÉRENCE DE PRESSE À BORD DE L'AVION EN VOL VERS LE ROYAUME-UNI Jeudi 16 septembre 2010

16910

Première question : Durant la préparation de ce voyage, des discussions et des positions opposées ont été exprimées. Dans la tradition passée du pays, il y a de fortes positions anti-catholiques. Etes-vous préoccupé de la manière dont vous serez accueilli?

R. : Tout d'abord, bonne journée et bon vol à nous tous. Je dois dire que je ne suis pas inquiet, parce que lorsque je me suis rendu en France, il a été dit qu'il s'agissait du pays le plus anticlérical, avec de forts courants anticléricaux et avec un très petit nombre de fidèles; lorsque je suis allé en République tchèque, il a été dit que c'était le pays le plus a-religieux de toute l'Europe et le plus anticlérical lui aussi. Les pays occidentaux ont donc tous, chacun à leur manière et selon leur propre histoire, de forts courants anticléricaux et anti-catholiques, mais ils ont aussi toujours une forte présence de foi. Ainsi, en France et en République tchèque, j'ai vu et j'ai reçu un accueil chaleureux de la part de la communauté catholique, une forte attention de la part des agnostiques qui sont toutefois en quête, qui veulent connaître et trouver les valeurs qui font aller de l'avant l'humanité, et ils ont été très attentifs à pouvoir entendre de ma part quelque chose allant également dans ce sens. Et la tolérance et le respect de ceux qui sont anti-catholiques. Naturellement la Grande Bretagne a sa propre histoire d'anti-catholicisme, bien entendu, mais c'est aussi un pays ayant une grande histoire de tolérance. Ainsi, je suis sûr que, d'une part, il y aura un accueil positif des catholiques et des croyants, en général; une attention de ceux qui cherchent comment aller de l'avant à notre époque, et le respect et la tolérance réciproque là où existe un anti-catholicisme. Je vais de l'avant avec beaucoup de courage et de joie.

Le Royaume-Uni, comme beaucoup d'autres pays occidentaux — c'est un thème que vous avez déjà abordé dans la première réponse — est considéré comme un pays sécularisé il y a un fort mouvement athée ayant aussi des motivations culturelles, toutefois il existe aussi des signes que la foi religieuse, en particulier en Jésus Christ, est encore vivante au niveau personnel. Qu'est-ce que cela peut signifier pour les catholiques et les anglicans? Peut-on faire quelque chose pour rendre l'Eglise, en tant qu'institution, encore plus crédible et attirante pour tous?

R. : Je dirais qu'une Eglise qui cherche surtout à être attirante ferait déjà fausse route. Parce que l'Eglise ne travaille pas pour elle-même, elle ne travaille pas pour croître en nombre et ainsi augmenter son pouvoir. L'Eglise est au service d'un Autre, elle n’est pas utile pour elle-même, pour être un corps fort, mais pour rendre accessible l'annonce de Jésus Christ, les grandes vérités, les grandes forces d'amour, de réconciliation apparues à travers cette figure et qui viennent toujours de la présence de Jésus Christ. Dans ce sens, l'Eglise ne recherche pas à être attirante, mais elle doit être transparente pour Jésus Christ. Et dans la mesure où elle n'existe pas pour elle-même, comme un corps fort et puissant dans le monde, qui veut avoir du pouvoir, mais se fait simplement la voix d'un Autre, elle devient réellement transparence pour la grande figure du Christ et les grandes vérités qu'il a apportées dans l'humanité, la force de l'amour; alors à ce moment-là, l'Eglise est écoutée et acceptée. Elle ne devrait pas penser à elle-même, mais aider à penser à l'Autre et, quant à elle, voir et parler de l’Autre et pour l'Autre. En ce sens, il me semble aussi que les anglicans et les catholiques ont le simple devoir, le même devoir, la même direction à prendre. Si les anglicans et les catholiques voient que ni les uns ni les autres ne servent pour eux-mêmes, mais sont des instruments pour le Christ, «ami de l'Epoux» — comme le dit saint Jean — si tous deux suivent la priorité du Christ et non la leur, alors ils se retrouvent également ensemble, parce qu'alors la priorité du Christ les rapproche et ils ne sont plus concurrents, chacun cherchant le plus grand nombre, mais ils sont associés dans l'engagement pour la vérité du Christ qui entre dans ce monde, et se trouvent ainsi réciproquement dans un oecuménisme vrai et fécond.

Comme chacun sait, et cela a été mis également en évidence par de récents sondages, le scandale des abus sexuels a fragilisé la confiance des fidèles dans l'Eglise. Comment pensez-vous contribuer à rétablir cette confiance?

R. : Tout d'abord, je dois dire que ces révélations ont été pour moi un choc. Elles suscitent en moi une grande tristesse, il est difficile de comprendre comment cette perversion du ministère sacerdotal était possible. Le prêtre, au moment de l'ordination, préparé pendant plusieurs années, à ce moment-là, dit oui au Christ pour se faire sa voix, sa bouche, sa main et le servir de toute son existence pour que le Bon Pasteur, qui aime, aide et guide vers la vérité soit présent dans le monde. Comment un homme qui a fait et dit cela peut ensuite tomber dans cette perversion, c'est difficile à comprendre, c'est une grande tristesse, une tristesse aussi que l'autorité de l'Eglise n'ait pas été assez vigilante et pas suffisamment rapide, ferme, pour prendre les mesures nécessaires. C'est pour toutes ces raisons que nous nous trouvons dans un temps de pénitence, d'humilité et de sincérité renouvelée, comme je l'ai écrit aux évêques irlandais. Il me semble que nous devons à présent accomplir un temps de pénitence, un temps d'humilité, et renouveler et réapprendre une sincérité absolue. Quant aux victimes, dirais-je, trois choses sont importantes. Les victimes sont la première de nos priorités: comment pouvons-nous réparer, que pouvons-nous faire pour aider ces personnes à surmonter ce traumatisme, à retrouver la vie, à retrouver aussi la confiance dans le message du Christ. Prendre soin, s’engager pour les victimes: telle est la première priorité, à travers des aides matérielles, psychologiques, spirituelles. Deuxièmement, le problème des coupables: la juste peine, les exclure de toute possibilité d'accès aux jeunes, parce que nous savons que c'est une maladie et que la libre volonté ne fonctionne pas avec ce type de maladie; nous devons protéger ces personnes contre elles-mêmes, et trouver le moyen de les aider et de les protéger contre elles-mêmes et les exclure de tout contact avec les jeunes. Le troisième point est la prévention dans l'éducation et dans le choix des candidats au sacerdoce. Etre attentifs de façon à ce que, selon les possibilités humaines, de futurs cas soient exclus. Et je voudrais ici remercier aussi l'épiscopat britannique pour son attention, pour sa collaboration, tant avec le Siège de Pierre qu'avec les instances publiques, et pour son attention à l’égard des victimes et du droit. Il me semble que l'épiscopat britannique a fait et continue de faire un grand travail et je lui en suis très reconnaissant.

Votre Sainteté, la figure du cardinal Newman est évidemment très significative pour vous. Pour le cardinal Newman, vous faites l'exception de présider vous-même la béatification. Pensez-vous que son souvenir puisse aider à surmonter les divisions entres anglicans et catholiques? Et quels sont les aspects de sa personnalité sur lesquels vous souhaitez mettre plus fortement l'accent?

R. : Le cardinal Newman est surtout d’une part un homme moderne, qui a vécu tout le problème de la modernité, qui a vécu aussi le problème de l'agnosticisme, de l'impossibilité de connaître Dieu, de croire. Un homme qui a été toute sa vie en chemin, sur le chemin conduisant à se laisser transformer par la vérité dans une recherche de grande sincérité et de grande disponibilité, pour mieux connaître et pour trouver, accepter la route vers la vraie vie. Cette modernité intérieure, de son être et de sa vie, implique la modernité de sa foi. Ce n'est pas une foi de formules appartenant à une époque passée: c’est une foi tout à fait personnelle, vécue, soufferte, trouvée, sur un long chemin de renouveau et de conversion. C'est un homme d'une grande culture, qui d'une part participe de notre culture sceptique d'aujourd'hui — à la question de savoir si nous pouvons comprendre quelque chose de certain sur la vérité de l'homme, de l'être ou non, et comment nous pouvons arriver à la convergence des probabilités. Un homme qui, d'autre part, avec une grande culture de la connaissance des Pères de l'Eglise, a étudié et renouvelé la genèse interne de la foi et reconnu ainsi sa figure et construction intérieure. C'est un homme d'une grande spiritualité, d'un grand humanisme, un homme de prière, d'une relation profonde avec Dieu et d'une relation personnelle, et pour cette raison également d'une relation profonde avec les autres hommes de son temps et du nôtre. Ces trois éléments, donc: la modernité de son existence, avec tous les doutes et les problèmes de notre être aujourd'hui; une grande culture, la connaissance des grands trésors de la culture de l'humanité, la disponibilité d'une recherche permanente, d'un renouveau permanent; et la spiritualité: une vie spirituelle, une vie avec Dieu, donnent à cet homme une grandeur exceptionnelle pour notre temps. C'est pourquoi c'est une figure de docteur de l'Eglise pour nous et pour tous, et c'est aussi un pont entre anglicans et catholiques.

Une dernière question. Cette visite est considérée comme une visite d'Etat. Que signifie cela pour les relations entre le Saint-Siège et le Royaume-Uni? Y a-t-il des points importants d'accord? En particulier concernant les grands défis du monde actuel?

R. : Je suis très reconnaissant à Sa Majesté la reine Elisabeth II, qui a voulu donner à cette visite le rang d'une visite d'Etat, qui sait exprimer le caractère public de cette visite ainsi que la responsabilité commune entre la politique et la religion pour l'avenir du continent et pour l'avenir de l'humanité. Nous avons une grande responsabilité commune afin que les valeurs qui créent la justice et la politique et qui viennent de la religion, soient ensemble, en chemin dans notre temps. Naturellement le fait qu'il s'agisse juridiquement d'une visite d'Etat ne fait pas de la visite un événement politique, parce que si le Pape est un chef d'Etat, il s'agit uniquement d'un instrument pour garantir l'indépendance de son annonce et le caractère public de son travail de pasteur. En ce sens, la visite d'Etat demeure elle aussi substantiellement et essentiellement une visite pastorale, c'est-à-dire une visite dans la responsabilité de la foi, pour laquelle le Souverain Pontife, le Pape, existe. Et naturellement, ce caractère de visite d’Etat place au centre de l'attention les recoupements entre l'intérêt de la politique et de la religion. La politique substantiellement est créée pour garantir la justice, et avec la justice la liberté, mais la justice est une valeur morale, une valeur religieuse et ainsi la foi, l'annonce de l'Evangile, est reliée, au point «justice», avec la politique, et ici aussi naissent les intérêts communs. La Grande-Bretagne a une grande expérience et une grande activité dans la lutte contre les maux de ce temps, contre la misère, la pauvreté, les maladies, la drogue et toutes ces luttes contre la misère, la pauvreté, l’esclavage de l'homme, l'abus de l'homme, la drogue, sont aussi des objectifs de la foi, parce que ce sont des objectifs de l'humanisation de l'homme, pour que soit restituée l'image de Dieu contre les destructions et les dévastations. Une deuxième tâche commune est l'engagement pour la paix dans le monde et la capacité de vivre la paix, l'éducation à la paix. Créer les vertus qui rendent l'homme capable de paix. Et enfin, un élément essentiel de la paix est le dialogue entre les religions, la tolérance, l'ouverture de l’un pour l'autre, et cela est aussi un profond objectif, tant de la Grande-Bretagne comme société, que de la foi catholique, d'ouvrir les coeurs, d'ouvrir au dialogue, d'ouvrir ainsi à la vérité et au chemin commun de l'humanité, afin de retrouver les valeurs qui sont le fondement de notre humanisme.



VISITE À SA MAJESTÉ LA REINE ET RENCONTRE AVEC LES AUTORITÉS Palais de Holyroodhouse - Édimbourg Jeudi 16 septembre 2010

16920


Majesté,

Merci pour votre aimable invitation à effectuer une visite officielle au Royaume-Uni et pour vos mots chaleureux de bienvenue au nom du peuple britannique. Tout en remerciant Votre Majesté, permettez-moi d’étendre mes salutations personnelles à l’ensemble du peuple du Royaume-Uni et de tendre une main amicale vers chacun.

C’est un grand plaisir pour moi de commencer mon séjour en saluant les membres de la Famille Royale, remerciant en particulier Son Altesse Royale le Duc d’Édimbourg pour l’accueil cordial qu’il m’a réservé à l’aéroport d’Édimbourg. J’exprime ma gratitude aux Gouvernements, actuel et précédent, de Votre Majesté ainsi qu’à tous ceux qui ont travaillé avec eux pour rendre possible cette visite, entre autres Lord Patten et Monsieur Murphy, l’ancien Secrétaire d’État. En outre, j’apprécie avec une profonde gratitude le travail sur le Saint-Siège accompli par le Groupe parlementaire All-Party. Il a beaucoup contribué au renforcement des relations amicales entre le Saint-Siège et le Royaume-Uni.

Alors que je commence ma visite au Royaume-Uni dans la capitale historique de l’Écosse, je salue d’une manière particulière le Premier Ministre Salmond et les représentants du Parlement écossais. Tout comme les Assemblées du Pays de Galles et de l’Irlande du Nord, puisse le Parlement écossais se préoccuper toujours d’être une expression des belles traditions et de la culture spécifique des Écossais, et s’efforcer de servir leurs intérêts supérieurs dans un esprit de solidarité et de souci du bien commun.

Le nom de Holyroodhouse, résidence officielle de Votre Majesté en Écosse, rappelle la ‘Sainte Croix’ et indique les profondes racines chrétiennes qui restent présentes dans toutes les strates de la vie britannique. Les monarques d’Angleterre et d’Écosse ont été chrétiens très tôt, et on compte parmi eux des saints exceptionnels comme Édouard le Confesseur et Marguerite d’Écosse. Comme Vous le savez, beaucoup parmi eux ont exercé consciencieusement leur souverain devoir à la lumière de l’Évangile, et, ils ont ainsi façonné très profondément la nation vers le bien. Le message chrétien est ainsi devenu partie intégrante de la langue, de la pensée et de la culture des populations de ces îles depuis plus de mille ans. Le respect de vos ancêtres pour la vérité et la justice, pour la miséricorde et la charité qui vous a été transmis vient d’une foi qui reste une force puissante pour le bien dans Votre royaume, au grand bénéfice des chrétiens comme des non-chrétiens.

Nous trouvons plusieurs exemples de cette tension vers le bien à travers la longue histoire de la Grande-Bretagne. Même en des périodes relativement récentes, grâce à des personnalités comme William Willberforce et David Livingstone, la Grande-Bretagne est intervenue directement dans l’abolition du commerce international des esclaves. Inspirées par leur foi, des femmes comme Florence Nightingale, ont servi les pauvres et les malades et ont créé de nouveaux modèles de soins médicaux, qui, par la suite, ont été imités partout. John Henry Newman, dont je célébrerai bientôt la béatification, fut un des nombreux chrétiens britanniques de cette époque, dont la bonté, l’éloquence et l’action ont fait honneur aux hommes et aux femmes de leur pays. Ces personnalités, et tant d’autres encore, étaient inspirées par une foi profonde qu’ils avaient reçue et nourrie dans ces îles.

Même dans notre propre vie, nous pouvons nous rappeler combien la Grande-Bretagne et ses dirigeants ont combattu la tyrannie nazie qui cherchait à éliminer Dieu de la société, et qui niait notre commune humanité avec beaucoup jugés indignes de vivre, en particulier les Juifs. J’évoque aussi l’attitude du régime envers des pasteurs et des religieux chrétiens qui ont défendu la vérité dans l’amour en s’opposant aux Nazis et qui l’ont payé de leurs vies. En réfléchissant sur les leçons dramatiques de l’extrémisme athée du XXème siècle, n’oublions jamais combien exclure Dieu, la religion et la vertu de la vie publique, conduit en fin de compte à une vision tronquée de l’homme et de la société, et ainsi à « une vision réductrice de la personne et de sa destinée » (Caritas in Veritate ).

Il y a 65 ans, la Grande-Bretagne joua un rôle essentiel en suscitant le consensus international de l’après-guerre qui favorisa la création des Nations-Unies et inaugura une période de paix et de prospérité jusqu’alors inconnue en Europe. Plus récemment, la communauté internationale a suivi de près les événements en Irlande du Nord qui ont conduit à la signature de ‘l’Accord du Vendredi Saint’ et à la délégation des pouvoirs à l’Assemblée de l’Irlande du Nord. Le Gouvernement de Votre Majesté et le Gouvernement de l’Irlande, en collaboration avec les dirigeants politiques, religieux et civils de l’Irlande du Nord, ont aidé à donner naissance à une résolution pacifique de ce conflit. J’encourage tous ceux qui y sont impliqués à continuer de marcher ensemble courageusement sur le chemin déjà tracé vers une paix juste et durable.

En regardant vers l’étranger, le Royaume-Uni demeure une réalité importante politiquement et économiquement sur la scène internationale. Votre Gouvernement et votre peuple ont forgé des idées qui ont encore un impact bien au-delà des Îles britanniques. Cela leur confère le devoir particulier d’agir avec sagesse en vue du bien commun. De même, parce que leurs opinions atteignent une audience aussi large, les médias britanniques ont une responsabilité plus lourde que la plupart des autres médias, et une plus grande opportunité pour promouvoir la paix entre les nations, le développement intégral des pays et la propagation d’authentiques droits de l’homme. Puissent tous les Britanniques continuer d’être animés par ces valeurs d’honnêteté, de respect et d’impartialité qui leur ont mérité l’estime et l’admiration de beaucoup !

Aujourd’hui, le Royaume-Uni s’efforce d’être une société moderne et multiculturelle. Dans ce noble défi puisse-t-il garder toujours son respect pour les valeurs traditionnelles et les expressions de la culture que des formes plus agressives de sécularisme n’estiment ni ne tolèrent même plus ! Qu’il n’enfouisse pas les fondements chrétiens qui sous-tendent ses libertés ; puisse aussi ce patrimoine qui a toujours servi le bien de la nation, inspirer constamment l’exemple que Votre Gouvernement et Votre peuple donne aux deux milliards de membres du Commonwealth et à la grande famille des nations de langue anglaise à travers le monde !

Que Dieu bénisse Votre Majesté et le peuple tout entier de votre royaume. Merci.




CÉLÉBRATION DE L'ÉDUCATION CATHOLIQUE Chapelle et terrain de sport du Collège universitaire d’éducation catholique Sainte-Marie à Twickenham Vendredi 17 septembre 2010

17120
(London Borough of Richmond)


1. Allocution du Saint-Père aux professeurs et aux religieux
2. Discours du Saint-Père aux élèves



ALLOCUTION DU SAINT-PÈRE AUX PROFESSEURS ET AUX RELIGIEUX Chapelle du Collège universitaire Sainte-Marie


Excellence Monsieur le Secrétaire d’État pour l’Éducation,
Monseigneur Stack, Docteur Naylor,
Révérends Pères, frères et soeurs dans le Christ,

Je me réjouis de l’opportunité qui m’est donnée de rendre hommage à l’exceptionnelle contribution apportée par les religieux et les religieuses dans ce pays à la noble tâche de l’éducation. Je remercie les jeunes pour leur beau chant, et je remercie Soeur Teresa pour ses paroles. À elle et à tous les hommes et femmes consacrés qui dédient leur vie à l’éducation des jeunes, j’exprime ma profonde reconnaissance. Vous formez les générations nouvelles non seulement à la connaissance de la foi, mais aussi dans tous les aspects d’une vie citoyenne mûre et responsable dans le monde d’aujourd’hui.

Comme vous le savez, le travail d’un professeur ne consiste pas seulement à transmettre des informations ou à enseigner des compétences pour procurer un profit économique à la société ; l’éducation n’est pas et ne doit jamais être considérée selon une optique purement utilitaire. Il s’agit de former la personne humaine, en lui donnant le bagage nécessaire pour vivre pleinement sa vie – en bref –, il s’agit de transmettre la sagesse. Et la vraie sagesse est inséparable de la connaissance du Créateur, car « nous sommes en effet dans sa main, et nous et nos paroles, et toute intelligence et tout savoir pratique » (
Sg 7,16).

Cette dimension transcendante des études et de l’enseignement a été clairement saisie par les moines qui contribuèrent beaucoup à l’évangélisation de ces îles. Je pense aux bénédictins qui ont accompagné saint Augustin dans sa mission en Angleterre, aux disciples de saint Colomba qui ont diffusé la foi en Ecosse et dans le nord de l’Angleterre, à saint David et ses compagnons au Pays de Galles. Puisque la recherche de Dieu, qui est au coeur de la vocation monastique, requiert un engagement actif selon les moyens par lesquels il se fait connaître lui-même : sa création et sa parole révélée, il était tout naturel que le monastère ait une bibliothèque et une école (cf. Discours au monde de la culture, Collège des Bernardins, Paris, 12 septembre 2008). En se consacrant à l’étude comme chemin pour rencontrer le Verbe incarné de Dieu, les moines ont contribué à poser les fondements de notre culture et de notre civilisation occidentale.

Regardant aujourd’hui autour de moi, je vois un grand nombre de congrégations apostoliques qui ont un charisme pour l’éducation des jeunes. C’est l’occasion pour moi de rendre grâce à Dieu pour la vie et l’oeuvre de la Vénérable Marie Ward, native de cette terre, dont la vision novatrice de la vie religieuse apostolique féminine a porté beaucoup de fruits. Moi-même, dans ma jeunesse, j’ai été enseigné par les « English Ladies » et je leur dois une profond gratitude. Beaucoup d’entre vous appartiennent à des ordres éducatifs qui ont porté, en des terres lointaines, la lumière de l’Evangile, participant à la grande oeuvre missionnaire de l’Église, et pour cela aussi, je rends grâce et louanges à Dieu. Vous avez souvent posé les bases d’un système éducatif avant même que l’État n’assume sa responsabilité dans ce service vital des individus et de la société. Comme les rôles respectifs de l’Église et de l’État dans le domaine de l’éducation continuent d’évoluer, n’oubliez jamais que les religieux ont une contribution unique à donner à cet apostolat, par-dessus tout à cause de leurs vies consacrées à Dieu et du témoignage de fidélité et d’amour qu’ils rendent au Christ, le Maître suprême.

La présence de religieux dans les écoles catholiques est vraiment un puissant rappel de l’esprit catholique, souvent remis en cause, qui doit imprégner tous les aspects de la vie scolaire. Cela s’étend bien au-delà d’un enseignement dont le contenu devrait toujours être conforme à la doctrine de l’Église, exigence qui va de soit. Cela veut dire que la vie de foi doit être la force motrice qui sous-tend toute activité dans l’école, pour que la mission de l’Église puisse être accomplie avec efficacité, et que les jeunes puissent découvrir la joie d’appartenir à « l’être pour tous » du Christ (Spe Salvi ).

Avant de conclure, j’adresse une pensée particulière de gratitude à ceux dont la tâche consiste à assurer dans nos écoles un environnement sécurisant aux enfants et aux jeunes. Notre responsabilité envers ceux qui nous sont confiés pour leur formation chrétienne n’exige rien de moins. En effet, la vie de foi ne peut être éduquée avec efficacité que dans un climat de confiance respectueuse et affectueuse. Je prie pour que cela reste la marque des écoles catholiques dans ce pays.

Dans ces sentiments, chers frères et soeurs, je vous invite maintenant à vous mettre debout pour la prière.
* * *


Monseigneur Stack, je vous invite, en tant que Président du Conseil des Gouverneurs de l’université Sainte Marie, à recevoir en hommage au nom de Collège, cette mosaïque de la Bienheureuse Vierge Marie.



AUX ÉLÈVES Terrain de sport du Collège universitaire d’éducation catholique Sainte-Marie
Chers Frères et Soeurs en Christ,

Chers jeunes amis,

Je désire tout d’abord vous dire combien je suis heureux d’être ici avec vous aujourd’hui. Je vous salue très chaleureusement, vous qui êtes venus ici, à l’Université Sainte-Marie, des écoles catholiques et collèges de tout le Royaume-Uni, et tous ceux qui regardent à la télévision ou par internet. Je remercie Monseigneur McMahon de son chaleureux accueil. Je remercie les membres de la chorale et de l’ensemble orchestral pour l’agréable musique qui a introduit notre célébration, et je remercie Mademoiselle Bellot et Elaine pour ses aimables paroles au nom de tous les jeunes présents. Dans le contexte préparatoire des Jeux Olympiques de Londres, cela a été un plaisir d’inaugurer cette Sports Foundation, nommé ainsi en l’honneur du pape Jean-Paul II, et je prie afin que ceux qui viendront ici, rendent gloire à Dieu par leurs activités sportives, tout en procurant satisfaction à eux-mêmes et aux autres.

Il n’arrive pas souvent qu’un Pape, ou même une autre personne, ait la possibilité de parler à des étudiants de toutes les écoles catholiques d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse à la fois. Et puisque j’ai cette chance en ce moment, j’aimerais beaucoup vous dire une chose. J’espère que parmi ceux d’entre vous qui m’écoutent aujourd’hui, se trouvent des futurs saints du vingt-et-unième siècle. Ce que Dieu veut plus que tout pour chacun de vous c’est que vous deveniez des saints. Il vous aime beaucoup plus que vous ne pourrez jamais l’imaginer, et il veut ce qu’il y a de meilleur pour vous. Et de loin, la meilleure chose pour vous c’est de grandir en sainteté.

Il se peut que certains d’entre vous n’aient jamais pensé à cela auparavant. Il se peut que certains d’entre vous pensent qu’être un saint ce n’est pas pour eux. Permettez-moi vous expliquer ce que je veux dire. Quand nous sommes jeunes, nous pensons facilement aux personnes que nous respectons, aux personnes que nous admirons, aux personnes à qui nous voulons ressembler. Ce peut être quelqu’un que nous rencontrons dans notre vie de tous les jours et que nous tenons en grande estime. Ou cela pourrait être quelqu’un de connu. Nous vivons dans une culture de la célébrité, et les jeunes sont souvent encouragés à se modeler sur des personnalités du monde du sport ou du spectacle. La question que je vous pose est celle-ci : quelles sont les qualités que vous percevez dans d’autres personnes et que vous souhaiteriez beaucoup avoir vous-mêmes ? Quel type de personne aimeriez-vous être réellement ?

Quand je vous invite à devenir des saints, je vous demande de ne pas vous contenter de la seconde place. Je vous demande de ne pas poursuivre un but limité en ignorant tous les autres. L’argent permet d’être généreux et de faire du bien dans le monde, mais à lui seul, il ne suffit pas à nous rendre heureux. La haute qualification dans l’activité professionnelle est une bonne chose, mais elle ne nous satisfait pas si nous n’avons pas en vue quelque chose de bien plus grand. Elle peut nous rendre célèbre, mais elle ne nous rendra pas heureux. Le bonheur est quelque chose que nous voulons tous, mais un des grands drames de ce monde est que tant de personnes ne le trouvent jamais, parce qu’elles le cherchent là où il n’est pas. La clef du bonheur est très simple – le vrai bonheur se trouve en Dieu. Nous devons avoir le courage de mettre nos espérances les plus profondes en Dieu seul, non pas dans l’argent, dans la carrière, dans les succès de ce monde, ou dans nos relations avec d’autres personnes, mais en Dieu. Lui seul peut satisfaire les exigences profondes de nos coeurs.

Non seulement Dieu nous aime avec une profondeur et une intensité que nous pouvons à peine essayer de commencer à comprendre, mais il nous invite à répondre à cet amour. Vous savez tous ce que c’est que de rencontrer quelqu’un d’intéressant et d’attirant, et de vouloir être son ami. Vous espérez toujours que cette personne va vous trouver intéressant et attirant, et qu’elle voudra devenir votre ami. Dieu veut votre amitié. Et dès que vous devenez l’ami de Dieu, tout commence à changer dans votre vie. Quand vous commencez à mieux le connaître, vous vous apercevez que vous voulez que votre vie reflète un peu de sa bonté infinie. Vous êtes attirés par la pratique des vertus. Vous commencez à considérer l’avidité et l’égoïsme et tous les autres péchés tels qu’ils sont réellement, des tendances destructrices et dangereuses qui provoquent de profondes souffrances et causent un grand préjudice, et vous voulez éviter de tomber vous-mêmes dans ce piège. Vous commencez à éprouver de la compassion pour les personnes en difficultés et vous désirez vivement faire quelque chose pour elles. Vous voulez aider les indigents et les affamés, vous voulez réconforter les personnes tristes, vous voulez être bons et généreux. Et si tout cela est important pour vous, alors vous êtes bien sur le chemin qui mène à la sainteté.

Dans vos écoles catholiques, il y a toujours un cadre plus grand qui dépasse les matières que vous étudiez, les différentes compétences que vous apprenez. Tout le travail que vous faites se situe dans le contexte de la croissance de cette amitié avec Dieu et de tout ce qui découle de cette amitié. Aussi vous n’étudiez pas seulement pour être de bons étudiants, mais de bons citoyens, de bonnes personnes. A mesure que vous progressez au sein de l’école, vous avez à faire des choix concernant les matières que vous étudiez, vous commencez à vous spécialiser en ayant une idée de ce que vous allez faire plus tard dans votre vie. Tout cela est juste et bien. Mais rappelez-vous toujours que chaque matière que vous étudiez fait partie d’un plus grand dessein. Ne vous enfermez jamais dans des limites étroites. Le monde a besoin de bons chercheurs, mais une perspective scientifique devient dangereusement étroite si elle ignore la dimension religieuse et éthique de la vie, tout comme la religion devient étriquée si elle rejette la légitime contribution de la science pour notre compréhension du monde. Nous avons besoin de bons historiens, philosophes, économistes, mais si la compréhension de la vie humaine à travers leur domaine particulier est trop étroitement polarisé, ils peuvent nous amener à nous égarer gravement.

Une bonne école pourvoit à une éducation complète de la personne tout entière. Et une bonne école catholique, en plus de cela, devrait aider tous ses élèves à devenir des saints. Je sais qu’il y a de nombreux étudiants non-catholiques dans les écoles catholiques en Grande-Bretagne, et je souhaite les inclure tous dans mes paroles aujourd’hui. Je prie pour que vous aussi vous vous sentiez encouragés à pratiquer les vertus et à grandir dans la connaissance et l’amitié avec Dieu aux côtés de vos camarades de classe catholiques. Vous leur rappelez par votre présence le plus grand dessein qui existe au-delà de l’école, et, de fait, il est absolument juste que le respect et l’amitié à l’égard des membres d’autres traditions religieuses doivent être parmi les vertus apprises à l’école catholique. J’espère également que vous voudrez partager avec tous ceux que vous rencontrez les valeurs et les intuitions que vous avez accueillies à travers l’éducation chrétienne que vous avez reçue.

Chers amis, je vous remercie de votre attention, je vous promets de prier pour vous, et je vous demande de prier pour moi. J’espère voir beaucoup d’entre vous au mois d’août prochain, à la Journée Mondiale de la Jeunesse à Madrid. D’ici là, que Dieu vous bénisse tous !





Discours 2005-2013 1161