Discours 2005-2013 1208

ACTE DE VÉNÉRATION À L’IMMACULÉE PLACE D'ESPAGNE Solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie Mercredi 8 décembre 2010



Chers frères et soeurs!

Cette année aussi nous nous sommes donné rendez-vous ici, sur la place d’Espagne, pour rendre hommage à la Vierge Immaculée, à l’occasion de sa fête solennelle. J’adresse mon salut cordial à vous tous, qui êtes venus nombreux, ainsi qu’à ceux qui participent à cette cérémonie à travers la radio et la télévision. Nous sommes rassemblés autour de ce monument historique, qui est aujourd’hui entièrement entouré de fleurs, signe de l’amour et de la dévotion du peuple romain pour la Mère de Jésus. Et le don le plus beau que nous offrons, et qui lui est le plus agréable, est notre prière, celle que nous portons dans notre coeur et que nous confions à son intercession. Ce sont des invocations de remerciement et de supplication: remerciement pour le don de la foi et pour tout le bien que nous recevons quotidiennement de Dieu; et supplication pour les diverses nécessités, pour la famille, la santé, le travail, pour chaque difficulté que la vie nous fait rencontrer.

Mais lorsque nous venons ici, en particulier en cette fête du 8 décembre, ce que nous recevons de Marie est beaucoup plus important que ce que nous lui offrons. En effet, elle nous adresse un message destiné à chacun de nous, à la ville de Rome et au monde entier. Moi aussi, qui suis l’Evêque de cette ville, je viens pour me mettre à son écoute, non seulement pour moi, mais pour tous. Et qu’est-ce que nous dit Marie? Elle nous parle avec la Parole de Dieu, qui s’est faite chair dans son sein. Son «message» n’est autre que Jésus, Lui qui est toute sa vie. C’est grâce à Lui et pour Lui qu’elle est l’Immaculée. Et comme le Fils de Dieu s’est fait homme pour nous, ainsi elle aussi, sa Mère, a été préservée du péché pour nous, pour tous, comme anticipation du salut de Dieu pour chaque homme. Ainsi, Marie nous dit que nous sommes tous appelés à nous ouvrir à l’action de l’Esprit Saint pour pouvoir parvenir, dans notre destin final, à être immaculés, pleinement et définitivement libérés du mal. Elle nous le dit à travers sa sainteté même, avec un regard plein d’espérance et de compassion, qui évoque des paroles comme celles-ci: «Ne crains rien, mon fils, Dieu t’aime; il t’aime personnellement; il t’a pensé avant que tu ne viennes au monde et il t’a appelé à l’existence pour te combler d’amour et de vie; et c’est pour cela qu’il est venu à ta rencontre, qu’il s’est fait comme toi, qu’il est devenu Jésus, Dieu-Homme, en tout semblable à toi, mais sans le péché; il s’est donné lui-même pour toi, jusqu’à mourir sur la croix, et ainsi il t’a donné une vie nouvelle, libre, sainte et immaculée» (cf. Ep Ep 1,3-5).

Marie nous fait don de ce message, et lorsque je viens ici, en cette fête, il me touche, car je sens qu’il est adressé à toute la ville, à tous les hommes et les femmes qui vivent à Rome: également à celui qui n’y pense pas, à celui qui ne se rappelle même pas que c’est la fête de l’Immaculée; à celui qui se sent seul et abandonné. Le regard de Marie est le regard de Dieu sur chacun. Elle nous regarde avec l’amour même du Père et nous bénit. Elle se comporte comme notre «avocate» — et c’est ainsi que nous l’invoquons dans le Salve, Regina: «Advocata nostra». Même si tous parlaient mal de nous, elle, la Mère, dirait du bien, car son coeur immaculé est en harmonie avec la miséricorde de Dieu. C’est ainsi qu’elle voit la ville: non pas comme une agglomération anonyme, mais comme une constellation où Dieu connaît chacun personnellement par son nom, un par un, et nous appelle à resplendir de sa lumière. Et ceux qui sont les premiers aux yeux du monde, sont les derniers pour Dieu; ceux qui sont petits, sont grands pour Dieu.

La Mère nous regarde comme Dieu l’a regardée, humble jeune fille de Nazareth, insignifiante aux yeux du monde, mais choisie et précieuse pour Dieu. Elle reconnaît en chacun de nous la ressemblance avec son Fils Jésus, même si nous sommes si différents! Mais qui plus qu’elle connaît la puissance de la Grâce divine? Qui mieux qu’elle sait que rien n’est impossible à Dieu, qui est même capable de tirer le bien du mal?

Voilà, chers frères et soeurs, le message que nous recevons ici, aux pieds de Marie Immaculée. C’est un message de confiance pour chaque personne de cette ville et du monde entier. Un message d’espérance qui n’est pas fait de paroles, mais de son histoire: elle, une femme de notre race, qui a mis au monde le Fils de Dieu et a partagé toute son existence avec Lui! Et aujourd’hui elle nous dit: cela est aussi ton destin, le vôtre, le destin de tous: être saints comme notre Père, être immaculés comme notre frère Jésus Christ, être des fils bien-aimés, tous adoptés pour former une grande famille, sans limites de nationalité, de couleur, de langue, car Dieu est un, Père de chaque homme.

Merci, ô Mère Immaculée, d’être toujours avec nous! Veille toujours sur notre ville: réconforte les malades, encourage les jeunes, soutiens les familles. Donne-nous la force de rejeter le mal, sous toutes ses formes, et de choisir le bien, même lorsque cela coûte et signifie aller à contre-courant. Donne-nous la joie de nous sentir aimés de Dieu, bénis par Lui, prédestinés à être ses fils.

1209 Vierge Immaculée, notre très douce Mère, prie pour nous!




À S.E. M. SURESH PRASAD PRADHAN, NOUVEL AMBASSADEUR DU NÉPAL PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 16 décembre2010

Monsieur l’ambassadeur,

En vous souhaitant la bienvenue au Vatican et en acceptant les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur de la République démocratique fédérale du Népal près le Saint-Siège, je désire exprimer ma satisfaction pour les relations cordiales que nous entretenons. Je vous suis reconnaissant de me transmettre les salutations courtoises de votre président, M. Ram Baran Yadav, et je vous prie de bien vouloir lui transmettre en retour mes meilleurs voeux, ainsi qu’à tout le peuple de la République démocratique fédérale.

Au cours des dernières années, de nombreux changements ont eu lieu dans votre pays et les responsables du Népal ont cherché à tracer une nouvelle route politique pour le bien de son peuple. A cet égard, parmi les devoirs les plus importants figure la rédaction d’une nouvelle Constitution. Assurer les garanties juridiques des droits civils et politiques, et garantir ceux de nature économique, sociale et culturelle, représente assurément l’une des mesures les plus délicates et exigeantes de la vie politique d’une nation. Pour cette raison, le Saint-Siège espère que lorsque les difficultés actuelles seront surmontées, l’Assemblée constituante sera en mesure de mener à terme son travail et de contribuer de cette façon à assurer un avenir stable, harmonieux et prospère.

Le Saint-Siège note avec satisfaction l’engagement exprimé à l’égard des idéaux et des principes démocratiques contenus dans les dispositions politiques ad interim actuellement en vigueur dans votre pays. Celles-ci incluent le désir de promouvoir une démocratie pluripartite compétitive, les libertés civiles et les droits humains fondamentaux, le droit de vote aux adultes, les élections régulières, la liberté de la presse, une autorité juridique indépendante et l’Etat de droit. Chacun est conscient qu’il reste encore beaucoup à faire pour consolider ces bonnes intentions, mais l’expression publique d’un tel engagement de la part des responsables du Népal promet déjà beaucoup.

Comme vous le savez, Excellence, sur les plus d’un million de chrétiens dans votre pays, l’Eglise catholique ne compte que très peu de fidèles et pourtant, à travers ses institutions, elle s’est efforcée d’apporter une contribution significative au bien-être de tous les citoyens. L’institution caritative de l’Eglise, la Caritas, dirige plusieurs projets dans les régions les plus pauvres et s’occupe des réfugiés. Poussée par l’amour de Jésus Christ (cf. 2Co 5,14-15), l’Eglise est toujours prête et désireuse de faire tout ce qu’elle peut pour aider les personnes en détresse, quelles que soient leur race, leur couleur ou leur croyance.

Si les premiers contacts de l’Eglise catholique avec le Népal remontent aux XVIIe et XVIIIe siècles, au cours des soixante-dix dernières années, celle-ci a été particulièrement active au service des personnes à travers ses hôpitaux, ses organismes d’assistance et ses écoles. Je suis heureux de noter la liberté avec laquelle ces institutions importantes accomplissent leur oeuvre et le respect dont elles font l’objet. Il faut espérer que votre gouvernement continuera de soutenir la présence de l’Eglise dans les domaines de l’éducation et de la santé et garantira que les droits humains en général et la liberté religieuse en particulier sont pleinement respectés.

En contraste avec la longue tradition de tolérance du peuple népalais, certains incidents regrettables de violence contre la vie des catholiques ont eu lieu au cours des dernières années, ainsi que des dommages perpétrés contre les propriétés de l’Eglise. Permettez-moi d’exprimer l’espérance qu’un esprit de tolérance prévaudra, et que la coopération pour le bien général et la réconciliation à travers le dialogue sera renforcée et continuera de caractériser les relations fraternelles entre les catholiques népalais et leurs concitoyens d’autres religions.

Enfin, Monsieur l’ambassadeur, je suis certain que les relations cordiales qui existent déjà entre le Saint-Siège et le Népal contribueront dans une large mesure à promouvoir cette fraternité, ce respect et ce dialogue. En vous offrant mes meilleurs voeux au début de votre mission comme ambassadeur près le Saint-Siège, je vous assure de l’assistance de la Curie romaine dans l’exercice de vos hautes fonctions. Sur vous et sur tout le peuple népalais, j’invoque une abondance de Bénédictions divines.



À S.E. M. ROYSON MABUKU MUKWENA, NOUVEL AMBASSADEUR DE ZAMBIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 16 décembre 2010

16120
Excellence,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et d’accepter les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Zambie près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations que vous m’avez transmises de la part du président M. Rupiah Bwezani Banda, et je suis heureux d’adresser en retour à Son Excellence mes meilleurs voeux ainsi que l’assurance de mes prières pour tout le bien-aimé peuple de Zambie.

Le Saint-Siège considère ses relations diplomatiques avec votre pays comme un instrument important en vue d’atteindre une coopération mutuelle pour le bien spirituel, moral et matériel de tous les Zambiens. En effet, avec la coopération des hommes et des femmes de bonne volonté partout en Afrique, l’Eglise oeuvre en vue de la promotion d’un équilibre moral, juridique et social parmi les membres de la famille humaine. A travers ses diverses oeuvres sociales, de développement et caritatives, elle promeut un exercice équilibré des droits et des devoirs des personnes et de la société tout entière. Elle s’efforce d’attirer l’attention sur le besoin de justice, de solidarité et d’harmonie, avec une sollicitude toujours particulière pour les membres les plus pauvres et les plus faibles de la société. L’Eglise est donc fière de l’exemple d’hommes et de femmes chrétiens qui font honneur à leur pays et à ses institutions en poursuivant avec altruisme le bien commun et en enseignant aux autres à en faire autant, par delà toutes préoccupations locales, régionales ou ethniques.

C’est une source de satisfaction particulière que les lois de la Zambie continuent de respecter et de défendre la dignité de toute vie humaine, depuis sa conception. Des influences puissantes, dont de nombreuses sont extérieures à l’Afrique, cherchent à placer des limites au droit à la vie, considérant qu’il restreint d’une certaine façon la liberté des autres. Pour sa part, toutefois, l’Eglise affirme que le droit à la vie des innocents est inviolable; et doit avoir la priorité sur tous les autres droits supposés. Ce faisant, elle attire l’attention sur un principe moral objectif, enraciné dans le droit naturel, dont le contenu est accessible à la raison et ne dépend pas de choix politiques ou d’un consensus social (Discours aux représentants de la société britannique à Westminster Hall, Londres, 17 septembre 2010; cf. orlf n. 38 du 21 septembre 2010). Il faut espérer, Monsieur l’ambassadeur, que la Zambie continuera de promouvoir le respect dû aux droits de chaque être humain sans exception, en harmonie avec le devoir de protéger la vie, de sa conception à sa mort naturelle comme il convient à un pays véritablement chrétien.

En ce qui concerne la question du développement économique, apparaissent actuellement des signes encourageants d’amélioration dans votre pays, en particulier dans le secteur agricole. Avec la croissance économique, des fonds se sont libérés pour d’importants projets de développement, en particulier en ce qui concerne l’amélioration de conditions d’hygiène adéquates. La nation accomplit des progrès significatifs dans ce domaine, comme le démontrent la baisse du taux de mortalité infantile et de mortalité maternelle, ainsi que d’autres domaines liés à la santé. Les améliorations dans les infrastructures, dans la disponibilité de logements adéquats, dans la lutte contre la corruption et dans l’accroissement des possibilités d’éducation, sont également indispensables pour le progrès économique, social et culturel de votre pays. De même, il faut accorder l’attention qu’ils méritent aux besoins des personnes les plus en difficulté. Il faut souhaiter qu’une structure économique diversifiée sera encouragée, de même que l’accroissement du nombre de petites entreprises, étant donné qu’«à côté des macroprojets, les microprojets sont nécessaires et, plus encore, la mobilisation effective de tous les acteurs de la société civile» (cf. Caritas in veritate ).

Je suis heureux d’observer que l’Eglise dans votre pays apporte une contribution positive dans les domaines de l’éducation, du développement et de la santé, en particulier dans la lutte contre la malaria et le hiv/sida. Soyez assuré qu’elle continuera de s’engager activement en vue de promouvoir la santé de la population, en mettant l’accent sur la prévention à travers l’éducation. Des améliorations durables en matière de santé seront possibles à travers la formation à la responsabilité morale et la solidarité, et en particulier à travers la fidélité dans le mariage. De cette façon, l’Eglise oeuvre en vue d’encourager un sens accru d’intégrité de la part des personnes et l’édification d’une société qui respecte véritablement la valeur de la vie de la famille et de la communauté tout entière.

Permettez-moi de conclure ces paroles de bienvenue en réitérant mes meilleurs voeux et mes prières pour la Zambie et son peuple. Tandis que vous commencez votre mission, soyez assuré, Monsieur l’ambassadeur, de la disponibilité des divers bureaux de la Curie romaine qui seront heureux de vous assister. Sur vous et sur votre famille, j’invoque cordialement une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.



À S.E. M. MIQUEL ÁNGEL CANTURRI MONTANYA NOUVEL AMBASSADEUR DE LA PRINCIPAUTÉ D'ANDORRE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine, Jeudi 16 décembre 2010

1211 Monsieur l’Ambassadeur,

Je suis heureux de recevoir Votre Excellence et de l’accréditer en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la Principauté d’Andorre près le Saint-Siège. Je vous remercie des paroles aimables que vous m’avez adressées et en retour, je souhaite transmettre par votre intermédiaire mes salutations cordiales aux deux Coprinces, l’Archevêque d’Urgell et le Président de la République française. A travers vous, je salue également le Gouvernement, les Autorités et la population andorranes.

La Principauté remontant à Charlemagne, est régie par le paréage. La Coseigneurie approuvée par le Saint-Siège en son temps, devenue Co-souveraineté, que vous avez évoquée dans votre discours, est l’heureux résultat d’une évolution historique prenant en compte les intérêts légitimes du peuple andorran et leur garantissant la souveraineté. Ce système original et unique en son genre permet à la population de vivre en paix, loin des conflits. Il est certain que la solution institutionnelle trouvée par votre pays ne peut pas être transposée ailleurs, mais néanmoins, il convient d’en tirer une leçon. L’harmonie est possible à l’intérieur des nations et entre les peuples. L’inventivité juridique et la bonne volonté permettent très souvent de résoudre de nombreux problèmes qui surgissent malheureusement entre les peuples, et elles favorisent la concorde internationale tant désirée.

Dans ce contexte, je désire souligner l’excellence des relations entre la Principauté et le Saint-Siège. Ces relations, qui se situent dans une continuité historique d’entente et d’appui - vous avez d’ailleurs signalé que le Saint-Siège a toujours soutenu Andorre lorsque sa souveraineté était en péril, se sont consolidées d’abord par l’établissement de relations diplomatiques - puis, il y a deux ans, par la signature d’un accord bilatéral. Cet accord est le résultat et l’expression d’une collaboration saine et loyale entre l’Eglise et l’Etat, qui tous deux, à titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des personnes humaines. Hier comme aujourd’hui, les relations cordiales entre l’Eglise et Andorre servent ces mêmes personnes de manière plus efficace pour l’avantage de tous. Un tel accord est une pierre supplémentaire apportée à la consolidation des relations entre la Principauté et l’Eglise.

Dans les paroles que vous m’avez adressées, vous avez mentionné, Monsieur l’Ambassadeur, la récente évolution démographique de votre pays. Elle montre l’attrait que celui-ci exerce sur les jeunes générations. Il s’agit surtout de jeunes andorrans qui reviennent au pays. Par ailleurs, votre nation accueille aussi de nouvelles populations. Cette ouverture entraine une nécessaire prise de conscience et une responsabilisation de la part des institutions et de chacun. En effet, l’harmonie sociale qui pourrait être déséquilibrée, est liée non seulement à un cadre législatif juste et adapté, mais aussi à la qualité morale de chaque citoyen car «la solidarité se présente sous deux aspects complémentaires: celui de principe social et celui de vertu morale» (Compendium de la Doctrine sociale de l’Eglise, n.109).

La solidarité s’élève au rang de vertu sociale lorsqu’elle peut s’appuyer à la fois sur des structures de solidarité, mais aussi sur la détermination ferme et persévérante de chaque personne à travailler pour le bien commun, parce que tous nous sommes responsables de tous. La vertu morale, pour sa part, s’exprime à travers des décisions et des lois qui sont conformes aux principes éthiques. Ceux-ci consolident la démocratie et permettent aux andorrans de vivre selon les valeurs positives millénaires, imprégnées du christianisme, et de cultiver et préserver leur identité si marquée.

Pour susciter le sens durable de la solidarité, que je viens d’évoquer, l’éducation des jeunes est assurément la meilleure voie. Quel que soit son niveau de responsabilité, j’encourage chacun à faire preuve de créativité dans ce domaine, à investir les moyens nécessaires, et à semer généreusement pour le futur, dans le souci de lui donner les bases éthiques nécessaires. Avec l’éducation, il convient aussi d’apporter à la famille le soutien qu’elle mérite. Cellule de base de la société, la famille remplit sa mission lorsqu’elle est encouragée et promue par les pouvoirs publics comme premier lieu d’apprentissage de la vie en société. En accordant à tous les composants de la famille l’aide nécessaire, elle facilitera efficacement l’harmonie et la cohésion sociale. L’Eglise peut apporter une contribution positive à la consolidation de la famille, fragilisée par la culture contemporaine.

Lors de mon récent voyage apostolique à Barcelone, j’ai été heureux de voir la présence d’une belle délégation de votre pays. Ces fidèles de tous âges, mais particulièrement des jeunes, sont venus manifester leur attachement au Successeur de Pierre. Je voudrais les remercier pour cette présence chaleureuse et leur donner rendez-vous, sans vouloir abuser de votre entremise, aux très prochaines Journées Mondiales de la Jeunesse.

Je saisis l’occasion de cette rencontre, Monsieur l’Ambassadeur, pour saluer chaleureusement, par votre intermédiaire, votre Archevêque et ses collaborateurs, ainsi que l’ensemble des fidèles catholiques qui vivent dans votre pays. Qu’ils gardent le souci de témoigner du Christ et, de concert avec tous les andorrans, de bâtir une vie sociale où chacun puisse trouver les voies d’un épanouissement personnel et collectif! Ils témoigneront ainsi de la fécondité toujours actuelle de la Parole de Dieu.

Au moment où vous inaugurez votre noble mission de représentation auprès du Saint-Siège, je vous adresse, Monsieur l’Ambassadeur, mes voeux les meilleurs pour le bon accomplissement de votre mission. Soyez certain que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs l’accueil et la compréhension dont vous pourrez avoir besoin. Le peuple d’Andorre a une vénération particulière pour la Vierge Marie, la Virgen de Meritxell, Patronne de la Co-Principauté dont la fête nationale se célèbre le 8 septembre, Solennité mariale. Je confie les autorités de votre pays et l’ensemble de sa population à sa protection maternelle. Sur Votre Excellence, sur sa famille et sur ses collaborateurs, ainsi que sur tout le peuple andorran et ses dirigeants, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.



À S.E. MME VIVIANE FOCK TAVE NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DES SEYCHELLES PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine, Jeudi 16 décembre 2010

16130
Madame l’Ambassadeur,

C’est avec plaisir que je vous accueille ce matin au moment où vous présentez les Lettres qui vous accréditent en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République des Seychelles près le Saint-Siège. Je vous remercie de m'avoir transmis les salutations de son Excellence Monsieur James Alix Michel, Président de la République, que j'ai eu l'honneur de recevoir au cours de sa récente visite au Saint-Siège. Je vous serais très reconnaissant de bien vouloir lui exprimer ma gratitude pour la cordialité manifestée lors de notre rencontre. A travers vous, je salue également les autorités, les différents responsables politiques et l’ensemble du peuple seychellois.

Votre pays continue à progresser et à s’affermir sur la voie de la paix, de la prospérité et de la stabilité. Sans aucun doute, ceci est le résultat des efforts persistants et de la contribution généreuse de toutes les sphères politiques et sociales, des secteurs publics et privés. Je suis heureux de féliciter le Gouvernement et le peuple des Seychelles d'avoir surmonté le défi de la crise économique mondiale, constaté par une reprise du tourisme et des investissements étrangers directs, par une relance de l’économie nationale, en fournissant un espace budgétaire favorable pour la réduction de la dette et les dépenses prioritaires.

Cependant, la libéralisation de l’économie tout en préservant les acquis sociaux est une mutation qui ne va pas sans un bouleversement des mentalités: il s’agit donc d’accompagner cette évolution pour en anticiper des effets pas toujours maîtrisables dans le temps en donnant une base éthique nécessaire et en jouant la carte de la responsabilité. « Tous ont le droit de participer à la vie économique et le devoir de contribuer, selon leurs capacités, au progrès de leur pays et de la famille humaine tout entière » (Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise, n. 333).

La programmation du développement économique doit aussi considérer attentivement la nécessité de respecter l'intégrité et les rythmes de la nature car les ressources naturelles sont limitées et certaines ne sont pas renouvelables. La solution du problème écologique exige que l'activité économique respecte davantage l’environnement, en en conciliant les exigences avec celles de la protection environnementale «en vue de renforcer l’alliance entre l’être humain et l’environnement» (Caritas in veritate ). J’apprécie en particulier, dans ce domaine, l'initiative du Gouvernement pour restaurer et préserver la barrière de corail. Elle est la première ligne de défense en élevant le niveau de l'océan, et elle reste aussi un habitat important pour l'élevage des poissons - apport principal en protéine du Pays. Elle fournit aussi des revenus et des emplois dans les secteurs de la pêche et du tourisme. Il est donc nécessaire que les consommateurs et les agents d’activités industrielles développent une plus grande responsabilité dans leurs comportements.

Faire croître la responsabilité de tous entraine aussi une coopération active et efficace pour le respect et la protection de la dignité humaine face à toute tentative d'en proposer des images réductrices et déformées, ou à une instrumentalisation de chaque personne. Le tourisme international, facteur notable de développement économique et de croissance culturelle, peut se transformer en occasion d’exploitation et de déchéance morale (cf. Caritas in veritate ). Seule la reconnaissance de la dignité humaine rend possible la croissance commune et personnelle de tous (
Jc 2,1-9).

Pour favoriser un tel développement humain intégral et renforcer aussi la solidarité intergénérationnelle, il est nécessaire de protéger la famille. Promue et soutenue par l'Etat et la société, la famille a un rôle tout à fait original et irremplaçable dans l'éducation des enfants. Avec la famille, votre Nation continuera de construire son avenir en donnant une formation appropriée à ses jeunes générations qui soit capable de transcender les limites dans lesquelles on voudrait parfois les enfermer et leur donne les moyens concrets de lutter contre les maux sociaux, particulièrement le chômage et la drogue. De ce point de vue, je souligne et j’encourage une nouvelle fois les efforts consentis depuis longtemps pour mettre en place un système éducatif de qualité. Il convient aussi de soutenir les plus défavorisés et de lutter contre la corruption en garantissant une égalité objective devant la loi entre les diverses classes sociales.

Pour sa part, l’Eglise locale désire continuer d’apporter à votre nation une contribution spécifique, aussi bien soutenir la famille, l’éducation et la formation des jeunes que pour le développement humain intégral de chaque personne. Un tel développement englobe une croissance spirituelle et pas seulement matérielle, dont le critère d’orientation se trouve dans la force active de la charité dans la vérité (cf. Caritas in Veritate ). La quête spirituelle qui habite le coeur des Seychellois trouve dans le Christ son sens et sa plénitude; elle dynamise la société tout entière, avec la capacité d’insufler la force de la réconciliation pour promouvoir la justice, la fraternité et pour construire la prospérité et la paix. Dans ce but, j’encourage la poursuite d’une telle collaboration et je souhaite saluer chaleureusement, par votre intermédiaire, l’Evêque de Port-Victoria et ses collaborateurs, ainsi que l’ensemble des fidèles catholiques présents dans votre pays.

Au moment où vous inaugurez votre noble mission de représentation auprès du Saint-Siège, je souhaite renouveler l'expression de ma satisfaction pour les excellentes relations qu'entretiennent la République des Seychelles et le Saint-Siège, et je vous adresse, Madame l'Ambassadeur, mes voeux les meilleurs pour le bon accomplissement de votre mission. Soyez certaine que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs l'accueil et la compréhension dont vous pourrez avoir besoin. Sur Votre Excellence, sur votre famille et sur vos collaborateurs, ainsi que sur le Peuple des Seychelles et sur ses dirigeants, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions divines.




À S.E.M. BOUBACAR SIDIKI TOURÉ NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE DU MALI PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine, Jeudi 16 décembre 2010

16140
Monsieur l’Ambassadeur,

C’est bien volontiers que je reçois les Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès du Saint-Siège. En cette heureuse circonstance, il m’est agréable de vous souhaiter la bienvenue au Vatican et je vous remercie de vos aimables paroles, par lesquelles vous m’exprimez l’hommage respectueux du Président de la République et du peuple malien. Je vous saurais gré de bien vouloir transmettre en retour à Son Excellence Monsieur Amadou Toumani Touré, Chef de l’Etat, mes sentiments de gratitude et de respect, et l’assurance de mes prières pour sa personne et pour tous les Maliens.

Comme bon nombre de pays africains, le Mali a célébré cette année le cinquantenaire de son Indépendance. J’aimerais féliciter tous les Maliens pour les avancées considérables effectuées en ce demi-siècle. Comme vous le savez, Monsieur l’Ambassadeur, les progrès réalisés sont toujours accompagnés de défis à relever. Je cite entre autres la paix sociale, l’éducation et le droit à la nourriture. Pour l’édification d’une société paisible et stable, le Mali peut puiser dans son patrimoine culturel qui renferme des valeurs humaines, intellectuelles et religieuses. Je vous encourage à les conserver et à les transmettre aux nouvelles générations, car une société servie par des personnes dotées d’une profonde perspicacité morale, promeut toujours la justice et la paix. Les responsables d’une telle société savent transcender leurs propres intérêts pour être des gouvernants vertueux et totalement dédiés au bien commun. Ils savent aussi cultiver des rapports humains animés par la confiance et la solidarité, le respect réciproque et le dialogue sincère. J’encourage donc les différents responsables maliens à aider leurs compatriotes à se réconcilier entre eux après les conflits qui ont émaillé l’histoire récente du Mali. Je les invite aussi à lutter contre toute discrimination entre les ethnies et les religions. Il est légitime, en effet, que l’identité propre de chaque communauté ethnique ou religieuse puisse s’exprimer visiblement, dans le respect mutuel, favorisant une coexistence paisible à tous les échelons de la communauté nationale (cf. Discours aux Evêques du Mali, 18 mai 2007).

Regardant vers l’avenir, le Gouvernement malien a inscrit parmi ses priorités la formation de cadres capables d’assurer le développement de leur pays. Dans un monde caractérisé par l’interdépendance des peuples et par la diffusion rapide d’un mimétisme des comportements humains accompagné par un individualisme croissant, l’éducation constitue une nécessité vitale et existentielle. Toutefois, elle ne pourrait se réduire à une accumulation de connaissances intellectuelles ou de compétences techniques. Le savoir-faire devrait aller de pair avec le savoir-vivre et le savoir-être qui, fondés sur la sagesse humaine et sur les ressources spirituelles, reflètent davantage la vérité essentielle de l’existence humaine. C’est pourquoi, dans l’éducation de leurs enfants, que les familles maliennes ne se contentent pas des résultats scolaires à atteindre, en ignorant les vertus humaines, culturelles et religieuses. Qu’elles offrent à leurs enfants les repères qui les conduiront à la vérité sur la vie, sur le devoir de solidarité et de dialogue qui sont co-existentiels à la nature humaine. Il revient aussi à l’Etat de soutenir les familles dans leur tâche d’éducation, et de veiller à la qualité intellectuelle et humaine du personnel éducatif. Que les jeunes Maliens ne se laissent pas séduire par le gain facile qui pourrait les inciter à pactiser avec des réseaux qui poussent à la criminalité ou au trafic de la drogue!

Votre pays s’est engagé, Monsieur l’Ambassadeur, sur le chemin d’un développement harmonieux en élaborant des projets dont le nouveau Code des personnes et de la famille. Je nourris la grande espérance qu’il puisse aider à combler les inégalités entre les personnes et les groupes sociaux. Ce nouveau Code contribuera à la paix sociale, si les responsables de votre pays travaillent aussi à assurer le droit à la nourriture. Saluant les efforts pour accroître la production du coton et du riz, j’encourage votre Gouvernement à affronter le problème de l’insécurité alimentaire «en éliminant les causes structurelles qui en sont à l’origine et en promouvant le développement agricole (…) à travers des investissements (…) susceptibles d’utiliser au mieux les ressources humaines, naturelles et socio-économiques les plus accessibles au niveau local (…). Tout cela doit être réalisé en impliquant les communautés locales dans les choix et les décisions relatives à l’usage des terres cultivables» (Caritas in Veritate, n° 27).

Comme vous pouvez le constater, Excellence, plusieurs cadres de votre pays ont été formés dans des écoles catholiques. L’engagement de l’Eglise dans la formation et dans l’éducation, ainsi que dans le domaine caritatif, sanitaire et social, démontre sa volonté de collaborer avec l’Etat, tout en préservant la nature particulière de ses structures. Je profite de la circonstance pour saluer la Convention sur les soins sanitaires, qui a été signée entre la Conférence Episcopale et le Ministère de la Santé du Mali, ainsi que l’engagement de ce Ministère à octroyer des subventions aux structures sanitaires ecclésiales.

Pour terminer, je salue chaleureusement, par votre entremise, la communauté catholique du Mali avec ses pasteurs, et je l’invite à continuer son témoignage courageux et joyeux de la foi et de l’amour fraternel enseigné par le Christ. Je désire encourager également les efforts consentis par la Conférence épiscopale et par le Gouvernement, pour consolider les relations d’estime réciproque entre le Mali et le Saint-Siège.

Au moment où vous inaugurez votre mission, je vous offre, Monsieur l’Ambassadeur, mes voeux les meilleurs, vous assurant du soutien des divers services de la Curie romaine pour l’accomplissement de votre fonction. A cette fin, j’invoque bien volontiers sur vous et sur votre famille, ainsi que sur vos collaborateurs l’abondance des Bénédictions divines.





Discours 2005-2013 1208