Discours 2005-2013 1286

AU NOUVEL AMBASSADEUR DE MOLDAVIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE, S.E. M. STEFAN GORDA Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011

Monsieur l'Ambassadeur,

1287 Je suis heureux de vous accueillir ce matin, au moment où vous présentez les Lettres qui vous accréditent en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République de Moldavie près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les paroles aimables que vous m’avez adressées. En retour, je vous saurai gré de bien vouloir exprimer à Monsieur Marian Lupu, Président par interim de la République de Moldavie, les voeux cordiaux que je forme pour sa personne, ainsi que pour l’ensemble du peuple moldave.

2011 marque le 20ème anniversaire de l’indépendance de votre pays. Il est possible maintenant de voir ce qui a été réalisé et ce qui demeure encore à construire. Dans votre discours, vous avez fort justement souligné les épreuves qu’a dû affronter votre nation et l’intense espoir qui règne parmi la population pour régler les problèmes économiques et ceux d’unité nationale. Il est évident que l’unité dans la paix et dans la sérénité est un facteur qui favorise le développement économique et social mais ce développement a aussi un effet positif pour la réalisation de l’unité. Je prie afin que des solutions durables soient trouvées pour le bien de tous à travers une juste médiation politique et la sauvegarde des différentes identités. Votre peuple a écrit des pages glorieuses dans l’histoire du continent européen. Que ce passé inspire votre présent!

Votre pays désire aller de l’avant. Il s’est fixé des priorités économiques bien compréhensibles et nécessaires, mais celles-ci doivent respecter également les intérêts de la souveraineté nationale, et contribuer au bien-être de toutes les composantes de votre société, cherchant à éviter des dérives qui ne favorisent que les uns au détriment des autres. Pour contribuer à atteindre cet objectif, votre pays souhaite établir des relations étroites avec l’Union Européenne. Il est bon que la Moldavie ait le désir de revenir dans la maison européenne commune, mais cette recherche légitime ne peut se faire que dans le respect des valeurs positives de votre pays. Elle ne doit pas être déterminée uniquement par l’économie et le bien-être matériel. L’idéologisation de ces deux éléments dans le passé indique les écueils à éviter. Car ils peuvent conduire à l’abdication unilatérale des valeurs séculaires de votre culture. Cette adhésion, qui est un élément important, ne sera authentique que si l’Union Européenne reconnaît l’apport spécifique que la Moldavie peut donner pour pouvoir aller ensemble vers un futur riche de l’identité de chaque Nation. A cause de sa tradition et de sa foi chrétienne, la Moldavie peut aider courageusement l’Union Européenne à redécouvrir ce qu’elle ne veut plus voir et nie même. Par ailleurs, la paix, la justice et la prospérité de la Moldavie qui résulteront certainement de la réalisation de ses aspirations européennes ne seront effectives que si elles sont vécues par chacun de vos concitoyens dans la recherche du bien commun et dans un souci éthique permanent. Parmi ces valeurs essentielles, se trouvent les valeurs religieuses.

Les relations diplomatiques entre la Moldavie et le Saint-Siège établies il y a 18 ans sont harmonieuses et je m’en félicite. Elles le sont à cause de la foi chrétienne qui habite votre Nation et ses habitants, et je rends hommage à l’ensemble de l’Église orthodoxe. Elle a toujours partagé avec l’Eglise catholique la nécessité de défendre les valeurs religieuses et culturelles contre le matérialisme ambiant et le relativisme qui met en discussion la contribution chrétienne à la vie et à la société. Puissent les relations fraternelles entre les fidèles orthodoxes et catholiques s’approfondir. Ces rapports de respect et d’amitié réciproques sont un témoignage d’amour qui indique que par-delà les divisions et ses conséquences, les coeurs peuvent s’ouvrir à la réconciliation, à la solidarité et à la fraternité.

Les fidèles de l’Eglise catholique en Moldavie sont peu nombreux. Je les salue, à travers vous, et plus particulièrement l’Évêque de Chisinau. Je rends grâce pour la reconnaissance juridique dont jouit l’Eglise catholique en Moldavie, pour son organisation progressive et pour la construction de nouvelles églises dont la cathédrale. Ces faits démontrent l’excellence du dialogue et de la collaboration entre les Institutions civiles et l’Eglise catholique. Nous savons tous que certains problèmes hérités d’un passé récent, doivent encore être résolus. Chercher à soigner et à refermer ces plaies est une autre manière de contribuer positivement à l’unité du pays et à son développement. Puissent les Autorités civiles avoir le courage de trouver des solutions satisfaisantes justes et équitables pour le patrimoine ecclésiastique confisqué, pour permettre à l’Église catholique de disposer des moyens pour remplir sa mission, non seulement dans le domaine religieux mais aussi dans le domaine éducatif, sanitaire et caritatif.

L’Eglise ne demande pas l’octroi de privilèges particuliers. Elle désire être fidèle à sa finalité propre et servir toute personne, sans distinction selon sa mission confiée par le Christ. L’heureuse intégration des catholiques dans votre pays, l’excellence des relations avec l’Église orthodoxe démontrent sa bonne volonté. Par ailleurs, de nombreux moldaves se sont établis dans des nations européennes de tradition catholique. Ils y cherchent une stabilité économique certes, mais ils y tissent également des liens avec des catholiques, approfondissant ainsi davantage les bonnes relations entre les deux Eglises. Ces deux facteurs sont encourageants pour trouver d’ultérieures solutions pour renforcer plus encore l’harmonie entre l’Etat moldave et l’Eglise catholique. Ma pensée va particulièrement vers les jeunes moldaves. Je prie pour eux et désire les encourager. Je vous exprime ma joie de savoir qu’une centaine d’entre eux pourront participer pour la première fois aux Journées Mondiales de la Jeunesse, en août prochain à Madrid. Et, en octobre prochain, l’Eglise catholique organisera sa première Semaine Sociale. La perspective de ces deux évènements me donne grande satisfaction. Ils doivent susciter la fierté de votre pays.

Au moment où Votre Excellence inaugure officiellement ses fonctions auprès du Saint-Siège, je forme les souhaits les meilleurs pour l’heureux accomplissement de sa mission. Soyez sûr, Monsieur l'Ambassadeur, de toujours trouver auprès de mes collaborateurs l’attention et la compréhension cordiales que mérite votre haute fonction ainsi que l’affection du Successeur de Pierre pour votre pays. En invoquant l’intercession de la Vierge Marie, je prie le Seigneur de répandre d’abondantes bénédictions sur vous-même, sur votre famille et sur vos collaborateurs, ainsi que sur le peuple moldave et sur ses dirigeants.

À S. EXC. M. NARCISO NTUGU ABESO OYANA,: NOUVEL AMBASSADEUR DE GUINÉE ÉQUATORIALE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011

Monsieur l’ambassadeur,

1. Je suis heureux de recevoir des mains de Votre Excellence les Lettres qui vous accréditent comme ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Guinée équatoriale près le Saint-Siège, tout en vous souhaitant la plus cordiale bienvenue à cette cérémonie solennelle. Je vous remercie pour les salutations courtoises que vous m’avez transmises de la part de Monsieur le président de la République. Tout en répondant avec plaisir à ce geste d’estime, je demande au Tout-Puissant de faire en sorte que la mission diplomatique que Votre Excellence entame aujourd’hui, renforce ultérieurement le cheminement de saine indépendance et de respect réciproque entre l’Eglise et l’Etat dans votre bien-aimée nation, avec laquelle le Saint-Siège entretient d’étroites relations et qu’il suit avec attention et sollicitude. Un signe éloquent est la récente nomination du nouvel évêque Mgr Ebebiyin.

1288 2. Monsieur l’ambassadeur, comme le soulignent vos paroles, qui m’ont fait sentir votre patrie plus proche, vos concitoyens nourrissent des sentiments d’affection pour le Successeur de Pierre et une dévotion sincère et fidèle, fruit de la vigueur et du soin avec lesquels la semence évangélique a grandi dans votre noble terre, s’enracinant profondément en celle-ci et produisant une récolte splendide, d’ordre aussi bien spirituel que matériel.

3. En vue de perfectionner la société et de déployer de nouvelles structures en mesure de lui donner une trame plus flexible, ne viendra pas à manquer aux fils et aux filles de Guinée équatoriale la présence encourageante de l’Eglise, qui diffuse la lumière de la foi dans le Christ, indique à l’homme son authentique vocation et l’aide à travailler dans la dignité et la noblesse. Cela permet de nourrir la ferme espérance que vos concitoyens, renforcés par cette même foi, resteront fermes dans leur intention de participer de manière sage et active à l’édification d’une coexistence sereine et harmonieuse. Dans ce climat, la personne humaine pourra se réaliser pleinement en conformité avec sa très haute dignité et ses droits fondamentaux et germeront abondamment les valeurs fondamentales comme la protection de la vie, le soin de la santé, le développement de l’éducation et de la solidarité, ainsi que la sauvegarde de l’environnement et la distribution équitable des richesses. Tout cela est la condition indispensable pour raviver un véritable progrès social, qui puisse toucher chacun, mais en particulier les plus pauvres et les plus nécessiteux, et auquel tous puissent contribuer en apportant leur concours adéquat, libre et responsable.

4. En ce sens, je ne doute pas que les autorités de votre bien-aimé pays sauront canaliser et interpréter les aspirations authentiques de vos concitoyens, reflet de votre patrimoine historique, moral et culturel, et pour le développement et la consolidation duquel, dans la conscience des personnes et dans la société elle-même, le travail constant, désintéressé et intense de l’Eglise a joué un rôle extrêmement significatif.

A cet égard, on ne peut manquer de constater avec une vive satisfaction les efforts accomplis pour sauver et rénover de nombreux lieux de culte, ainsi que les initiatives entreprises pour améliorer les conditions de vie des citoyens, notamment de ceux qui ont de grandes difficultés à vivre de manière digne. J’encourage donc chacun à continuer de parcourir avec enthousiasme ce chemin, en remédiant aux carences sociales, économiques et culturelles existantes. Pour sa part, la communauté chrétienne, dans le cadre de sa mission propre, ira de l’avant avec un engagement renouvelé et généreux, en mettant à la disposition du peuple sa longue et féconde expérience dans le domaine de la promotion du mariage et de la famille, de la santé, de la formation des nouvelles générations et de l’exercice de la charité et de la bienfaisance. Il ne pourrait en être autrement, car l’Eglise n’ignore pas que tout ce qui favorise la concorde et la fraternité, l’éradication de la pauvreté, l’accroissement de la justice et du dialogue, ainsi que le renforcement de l’entente réciproque, ouvre des horizons lumineux d’avenir et ennoblit l’être humain, qui, il ne faut jamais l’oublier, est l’image de Dieu.

5. Monsieur l’ambassadeur, tout en demandant au Tout-Puissant que la haute responsabilité qui vous a été confiée soit couronnée de succès abondants, je vous assure que la Curie romaine et ses divers bureaux seront toujours à votre disposition dans l’accomplissement de votre fonction. Sur Votre Excellence, votre famille et vos collaborateurs, ainsi que sur tous les habitants de Guinée équatoriale, j’invoque avec ferveur de généreuses Bénédictions du ciel.

AU NOUVEL AMBASSADEUR DU BELIZE

PRÈS LE SAINT-SIÈGE, S.E. M. HENRY LLWELLYN LAWRENCE Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011



Monsieur l’ambassadeur,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican et de recevoir les Lettres de Créance qui vous accréditent en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Belize près le Saint-Siège. Je vous suis reconnaissant de m’avoir transmis les cordiales salutations de la part du gouverneur général, Sir Colville Young, et je vous prie de lui transmettre en retour mes meilleurs voeux, ainsi qu’à tout le peuple de votre pays.

Le Saint-Siège considère ses relations diplomatiques avec le Belize comme un moyen important de parvenir à une coopération mutuelle pour le bien-être moral et matériel de tous ses citoyens. Avec la coopération d’hommes et de femmes de bonne volonté dans toute l’Amérique centrale, l’Eglise oeuvre en vue de promouvoir la paix et la prospérité parmi tous les peuples de la région, même dans des circonstances difficiles, en se fondant sur les valeurs immuables de l’Evangile qui ont toujours bien servi les populations de la région. Avec une attention particulière pour les pauvres et les plus faibles, l’Eglise attire l’attention sur la dignité de l’homme et oeuvre en vue de promouvoir cette dignité à travers ses nombreuses initiatives dans le domaine social, caritatif et du développement. L’engagement dans ces activités tire sa force non seulement d’un amour pour la personne humaine, mais avant tout d’un amour profond pour Dieu car «à Sa lumière se comprennent pleinement l’identité, le sens et le but de la personne» (Message pour la Journée mondiale de la paix 2011, n. 1).

Tout au long de l’histoire, l’Eglise catholique au Belize a entretenu des relations cordiales avec les autorités civiles, dans une atmosphère propice à l’accomplissement de la mission qui lui a été confiée par le Seigneur. Un tel climat est dû en grande partie au fondement sur lequel le Belize a été édifié. Un fondement qui promeut les valeurs chrétiennes traditionnelles et reconnaît la valeur éternelle des droits humains authentiques et des libertés civiles et politiques fondamentales qui encouragent le respect pour la personne humaine, l’harmonie sociale et le progrès de la société en général. Parmi les lois en vigueur dans votre pays figurent le droit à la liberté de religion et à la liberté de culte. Comme j’ai eu l’occasion de le souligner récemment, «le droit à la liberté religieuse s’enracine dans la dignité même de la personne humaine, dont la nature transcendante ne doit être ni ignorée ni négligée» (n. 2). La liberté de religion et la liberté de culte permettent aux croyants de mûrir en tant que personnes et de contribuer de façon positive et totale à la vie du pays dans tous les domaines de l’activité humaine. Puisse votre pays, Monsieur l’ambassadeur, être un exemple à cet égard pour ses voisins et pour ceux qui tentent de réduire les effets de ces droits et des valeurs qui y sont liées

1289 L’Eglise catholique au Belize participe à la société de plusieurs façons, parmi lesquelles l’éducation des jeunes, en coopération avec l’Etat. En principe, l’éducation prépare les personnes et tire le meilleur d’elles, afin qu’elles soient disposées en retour à apporter leur contribution sur le plan social, culturel et économique à la société dans son ensemble. L’éducation religieuse, et l’éducation catholique en particulier, apporte sa contribution au bien-être de votre peuple, «pour donner aux nouvelles générations la possibilité de reconnaître en l’autre un frère et une soeur, avec qui marcher ensemble et collaborer pour que tous se sentent comme les membres vivants d’une même famille humaine» (n. 4). L’éducation porte des fruits lorsqu’elle est fondée sur des vertus déjà enracinées dans la famille, «première cellule de la société humaine» et «milieu primordial de formation pour des relations harmonieuses à tous les niveaux de la convivialité humaine, nationale et internationale» (ibid.). Dotés d’un solide fondement de foi et de vertu, d’intelligence et de bonne volonté, les jeunes du Belize seront mieux préparés pour assumer des responsabilités civiles et sociales et pour construire un avenir stable, juste et pacifique pour la nation.

Avec ces sentiments, Monsieur l’ambassadeur, je vous adresse mes meilleurs voeux pour l’accomplissement de votre nouvelle mission et je vous assure de la disponibilité de la Curie romaine pour vous assister dans vos hautes fonctions. Sur vous et sur tout le peuple du Belize, j’invoque une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.




AU NOUVEL AMBASSADEUR DE SYRIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE, S.E. M. HUSSAN EDIN AALA Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011

Monsieur l’Ambassadeur,

C’est avec plaisir que je vous accueille ce matin au moment où vous présentez les Lettres qui vous accréditent en qualité d'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Arabe Syrienne près le Saint-Siège. Vous avez bien voulu me transmettre les salutations de son Excellence Monsieur le Président de la République, et je vous saurais gré de l’en remercier. A travers vous, je voudrais également saluer l’ensemble du peuple syrien, souhaitant qu’il puisse vivre dans la paix et dans la fraternité.

Comme vous l’avez souligné, Monsieur l’Ambassadeur, la Syrie est un lieu cher et significatif pour les chrétiens, dès les origines de l’Église. Depuis la rencontre du Christ ressuscité, sur le chemin de Damas, avec Paul qui deviendra l’Apôtre des Nations, nombreux sont les grands saints qui ont jalonné l’histoire religieuse de votre pays. Nombreux sont aussi les témoignages archéologiques d’églises, de monastères, de mosaïques des premiers siècles de l’ère chrétienne qui nous rattachent aux origines de l’Église. La Syrie a traditionnellement été un exemple de tolérance, de convivialité et de relations harmonieuses entre chrétiens et musulmans, et aujourd’hui les relations oecuméniques et interreligieuses sont bonnes. Je souhaite vivement que cette convivialité entre toutes les composantes culturelles et religieuses de la Nation se poursuive et se développe pour le plus grand bien de tous, renforçant ainsi une unité fondée sur la justice et la solidarité.

Toutefois, une telle unité ne peut s’édifier de manière durable que dans la reconnaissance de la centralité et de la dignité de la personne humaine. En effet, « parce qu’il est créé à l’image de Dieu, l’individu humain a la dignité de personne ; il n’est pas seulement quelque chose, mais quelqu’un, capable de se connaître, de se posséder, de se donner librement et d’entrer en communion avec d’autres personnes » (Message pour la journée mondiale de la paix, 2007, n. 2). La voie de l’unité et de la stabilité de chaque nation passe donc par la reconnaissance de la dignité inaliénable de toute personne humaine. Celle-ci doit donc être au centre des institutions, des lois et de l’action des sociétés. En conséquence, il est aussi d’une importance essentielle de privilégier le bien commun, laissant de côté les intérêts personnels ou partisans. Par ailleurs, le chemin de l’écoute, du dialogue et de la collaboration doit être reconnu comme le moyen par lequel les diverses composantes de la société peuvent confronter leurs points de vue et réaliser un consensus autour de la vérité concernant des valeurs ou des fins particulières. Il en ressortira de grands bénéfices pour les personnes individuelles et les communautés (cf. Discours à l’ONU, 18 avril 2008).

Dans cette perspective, les événements intervenus au cours des derniers mois dans certains pays du pourtour de la Méditerranée, dont la Syrie, manifestent le désir d’un avenir meilleur dans les domaines de l’économie, de la justice, de la liberté et de la participation à la vie publique. Ces événements montrent aussi l’urgente nécessité de véritables réformes dans la vie politique, économique et sociale. Toutefois, il est hautement souhaitable que ces évolutions ne se réalisent pas en termes d’intolérance, de discrimination ou de conflit, et encore moins de violence, mais en termes de respect absolu de la vérité, de la coexistence, des droits légitimes des personnes et des collectivités, ainsi que de la réconciliation. De tels principes doivent guider les Autorités, tout en tenant compte des aspirations de la société civile ainsi que des insistances internationales.

Monsieur l’Ambassadeur, il me plaît de souligner ici le rôle positif des chrétiens dans votre pays, qui comme citoyens sont engagés dans la construction d’une société où tous doivent trouver leur place. Je ne puis omettre de mentionner le service rendu par l’Église catholique dans le domaine social et éducatif, qui est apprécié par tous. Permettez-moi de saluer tout particulièrement les fidèles des communautés catholiques, avec leurs Évêques, et de les encourager à développer des liens de fraternité avec tous. Les relations vécues quotidiennement avec leurs compatriotes musulmans mettent en lumière l’importance du dialogue interreligieux et la possibilité de travailler ensemble, de bien des manières, en vue du bien commun. Que l’élan donné par la récente Assemblée spéciale pour le Moyen-Orient du Synode des Évêques porte un fruit abondant dans votre pays, au bénéfice de toute la population et d’une authentique réconciliation entre les peuples !

Pour faire progresser la paix dans la région, une solution globale doit être trouvée. Celle-ci ne doit léser les intérêts d’aucune des parties en cause et être le fruit d’un compromis et non de choix unilatéraux imposés par la force. Celle-ci ne résout rien, pas plus que les solutions partielles ou unilatérales qui sont insuffisantes. Conscients des souffrances de toutes les populations, il faut procéder par une approche délibérément globale qui n’exclut personne de la recherche d’une solution négociée et qui tienne compte des aspirations et des intérêts légitimes des divers peuples concernés. Ainsi, la situation que connaît le Moyen-Orient depuis de nombreuses années vous a-t-elle conduit à accueillir un grand nombre de réfugiés, venant surtout d’Irak, et parmi eux de nombreux chrétiens. Je remercie vivement le peuple syrien de sa générosité.

1290 Au moment où vous inaugurez votre noble mission de représentation auprès du Saint-Siège, je vous adresse, Monsieur l'Ambassadeur, mes voeux les meilleurs pour le bon accomplissement de votre mission. Soyez certain que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs l'accueil et la compréhension dont vous pourrez avoir besoin. Sur Votre Excellence, sur votre famille et sur vos collaborateurs, ainsi que sur tous les habitants de la Syrie, j'invoque de grand coeur l'abondance des Bénédictions divines.

À S.E. Mme GENEVIÈVE D. TSEGAH,: NOUVEL AMBASSADEUR DU GHANA PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011

Votre Excellence,

En vous accueillant au Vatican et en acceptant les Lettres de Créance qui vous accréditent en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Ghana près le Saint-Siège, je désire avant tout vous exprimer ma gratitude pour m’avoir transmis les salutations cordiales de votre président, S.E. M. John Evans Atta Mills, et je vous prie de bien vouloir lui transmettre en retour mes meilleurs voeux, ainsi que mon appréciation pour les bonnes relations qui existent entre le Saint-Siège et votre pays.

Il est largement reconnu que le Ghana a réussi à surmonter certains obstacles en vue d’accomplir des progrès économiques, sociaux et politiques constants au cours des derniers temps. Il est certain que la tenue d’élections démocratiques régulières et pacifiques rend honneur tant au peuple qu’aux responsables de votre pays. L’établissement d’une harmonie ethnique également, avec la contribution des communautés chrétiennes locales, y compris l’Eglise catholique, a représenté un facteur important pour créer des conditions de paix, de stabilité et de plus grand progrès social pour tous vos citoyens. Je souhaite que ce processus soit couronné par le succès de la consultation constitutionnelle en cours, de façon à ce que le cadre législatif et administratif de la nation puisse consolider une culture de participation responsable et active au développement du pays dans la liberté, la justice et la solidarité.

J’ai également noté le climat de liberté religieuse qui règne au Ghana. Une société démocratique qui promeut la liberté de religion et la liberté de culte, et qui reconnaît la présence d’institutions religieuses qui s’efforcent de surmonter les intérêts politiques et sont au contraire motivées par la foi et les valeurs morales, comprend qu’il y a beaucoup à gagner de ces libertés pour une croissance positive de toutes les institutions du pays. Les pays concernés peuvent assurément tirer de nombreux bénéfices de ces institutions, en puisant à la sagesse contenue dans les traditions religieuses, en particulier lorsque les citoyens sont confrontés à des questions auxquelles la science et la technologie n’apportent que peu ou pas de réponse. En effet, ici, les intérêts séculiers et religieux trouvent une base commune et peuvent croître ensemble, en alliant les exigences du progrès macroéconomique et de la connaissance scientifique avec la sagesse éternelle de la religion et sa connaissance de l’homme et de la société. Tous peuvent bénéficier de cette coopération dans un monde incertain dans ses choix moraux et qui est souvent guidé par des intérêts limités et par l’égoïsme.

Votre Excellence, votre pays possède des ressources naturelles qui apportent à présent la prospérité à votre peuple. Il faut souhaiter que, à travers la solidarité sociale, les revenus découlant de l’exploitation correcte de ces ressources contribuent au développement économique durable de votre peuple. Cela doit être atteint, toutefois, en accordant l’attention qui leur est due aux personnes qui sont beaucoup plus pauvres, ou incapables de subvenir aux besoins de leur familles, sans aucune responsabilité de leur part. Dans ce sens, puisse votre pays donner un exemple en établissant des instruments efficaces de solidarité (cf. Centesimus annus, CA 16), en vue du véritable enrichissement de tous les membres de votre société.

Vous avez également mentionné le travail de l’Eglise catholique au Ghana dans les domaines de l’éducation, de la santé et des autres services sociaux. Motivée par l’amour du Christ, et agissant sur la base de la dignité humaine commune à tous les membres de la famille humaine, l’Eglise désire contribuer de nombreuses façons au bien de la société, en particulier dans les domaines que vous avez mentionnés. Elle collabore volontiers avec les autorités civiles partout où elle peut remplir sa mission sans obstacles, à la lumière des valeurs de l’Evangile.

Enfin, Votre Excellence, je vous souhaite tout le succès possible dans votre mission en tant qu’ambassadeur de la République du Ghana près le Saint-Siège, et je vous assure de la collaboration des bureaux de la Curie romaine. Puisse Dieu tout-puissant déverser sur vous des Bénédictions abondantes et durables d’harmonie, de prospérité et de paix!


À S.E. M. GEORGE ROBERT FURNESS TROUP, NOUVEL AMBASSADEUR DE NOUVELLE-ZÉLANDE PRÈS LE SAINT-SIÈGE Salle Clémentine Jeudi 9 juin 2011

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Monsieur l’ambassadeur,

Je suis heureux de vous accueillir au Vatican aujourd’hui et d’accepter les Lettres qui vous accréditent en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Nouvelle-Zélande près le Saint-Siège. Je vous remercie du salut cordial que vous m’avez transmis de la part du gouverneur général, Sir Anand Satyanand, et je vous demande de bien vouloir l’assurer de mes meilleurs voeux et de mes prières pour le bien-être de la nation.

Je saisis cette opportunité pour exprimer encore une fois ma solidarité à tous ceux qui souffrent encore à la suite du tremblement de terre dévastateur qui a frappé Christchurch le 22 février dernier. Conscient de l’oeuvre considérable de reconstruction dans laquelle vous êtes engagés avec vos concitoyens, je suis certain que l’impressionnante manifestation de générosité ainsi que les innombrables actes de charité et de bonté accomplis après la catastrophe contribueront pour beaucoup à répondre aux défis matériels et moraux liés à la tâche immense que vous devez à présent affronter.

Dans votre discours, vous avez eu la bonté de rappeler les relations cordiales entres le Saint-Siège et la Nouvelle-Zélande. A travers sa présence dans la communauté internationale le Saint-Siège cherche à promouvoir les valeurs universelles qui sont enracinées dans le message évangélique de la dignité conférée par Dieu à chaque homme et femme, l’unité de la famille humaine et la nécessité que la justice et la solidarité gouvernent les relations entre individus, communautés et nations. Ces valeurs sont profondément inscrites dans la culture qui a donné origine aux institutions juridiques et politiques de la Nouvelle-Zélande. Une pierre milliaire de cet héritage est le respect pour les droits à la liberté de religion et à la liberté de culte, au bénéfice de tous. Ces droits, enracinés dans les traditions juridiques dont vous êtes les héritiers, sont propres à chaque personne, car inhérents à l’humanité qui nous est commune à tous. A travers la promotion de ces libertés, la société est mieux équipée pour répondre aux profonds défis politiques et sociaux de manière cohérente avec les aspirations les plus profondes de l’humanité.

En raison de sa situation géographique, votre pays peut assister le développement de pays plus petits, plus éloignés et disposant de moins de ressources. Certains des pays qui sont vos voisins, y compris les Small Island Developing States, voient dans la Nouvelle-Zélande un exemple de stabilité politique, d’Etat de droit, et de niveaux économiques et sociaux élevés. Ils se tournent également vers vous comme une source d’assistance, d’encouragement et de soutien alors qu’ils développent leurs propres institutions. Cela confère à votre pays une responsabilité morale particulière. Fidèle à la meilleure de ses traditions, la Nouvelle-Zélande est appelée à utiliser sa position d’influence pour la paix et la stabilité dans la région, pour encourager des institutions démocratiques mûres et stables, pour promouvoir des droits humains authentiques et un développement économique durable. Le désir de développement lance un certain nombre de défis importants relatifs à l’environnement, dont certains ont des conséquences graves pour le bien-être et la subsistance des personnes, en particulier des pauvres. Je désire encourager l’oeuvre qui est accomplie pour promouvoir des modèles de développement dans le pays et à l’étranger, qui reflètent une écologie authentiquement humaine, qui soient économiquement durables et qui répondent à notre devoir d’administrateurs de la création (cf. Caritas in veritate Caritas in veritate, n. 48; n. 51).

L’Eglise catholique dans votre pays, constituée par des populations de vos îles aussi bien anciennes que nouvelles, s’efforce de jouer son rôle pour tisser une société vraiment multiculturelle avec un sens de respect réciproque, des objectifs et une solidarité partagés, pour la paix et la prospérité de tous. Elle désire servir le bien commun en conduisant la sagesse spirituelle et morale de la foi à jouer un rôle dans les importantes questions éthiques actuelles. En particulier, l’Eglise désire toujours nourrir le plus grand respect pour la personne humaine tout entière, en défendant le droit inaliénable à la vie, de la conception jusqu’à sa mort naturelle, en promouvant un milieu familial stable et en offrant un service éducatif.

A propos de ce dernier élément, l’Eglise a toujours placé un accent important sur l’éducation des jeunes, la reconnaissant comme une composante essentielle de la préparation et du développement des individus pour le bien, de manière à ce qu’ils puissent occuper leur place dans la société. Outre la recherche de l’excellence dans les études académiques, dans les sports et dans les arts, les écoles catholiques s’intéressent surtout à la formation morale et spirituelle de leurs élèves. L’attraction constante exercée par des institutions éducatives imprégnées des valeurs chrétiennes authentiques démontre le désir constant des parents que leurs enfants soient préparés à la vie de la meilleure façon possible, dans un milieu sain, qui tire le meilleur des jeunes alors qu’ils se préparent aux défis de l’existence. J’ai la certitude que votre gouvernement continuera à soutenir les parents dans leur rôle de premiers éducateurs de leurs enfants, en garantissant que le système éducatif fondé sur la foi reste accessible à ceux qui désirent s’en servir pour le bien de leurs enfants et de la société en général.

Enfin, Monsieur l’ambassadeur, je saisis cette opportunité pour vous adresser mes meilleurs voeux alors que vous commencez votre mission et pour vous assurer de la disponibilité de la Curie romaine. Sur vous, sur votre famille et sur tout le peuple de la Nouvelle-Zélande j’invoque de tout coeur d’abondantes Bénédictions de Dieu.





Discours 2005-2013 1286