Discours 2005-2013 1305

1305 Je désire enfin adresser une pensée spéciale à vous, chers prêtres. Soyez toujours reconnaissants du don reçu, pour que vous puissiez servir, avec amour et dévouement, le Peuple de Dieu confié à vos soins. Annoncez l’Evangile avec courage et fidélité, soyez des témoins de la miséricorde de Dieu et, guidés par l’Esprit Saint, sachez indiquer la vérité, en ne craignant pas le dialogue avec la culture et avec ceux qui sont à la recherche de Dieu.

Chers frères et soeurs, confions le chemin de votre communauté diocésaine à la Très Sainte Vierge Marie, Mère du Seigneur et Mère de l’Eglise, notre Mère. En Elle, nous contemplons ce que l’Eglise est et est appelée à être. Avec son «oui», elle a donné Jésus au monde et à présent, elle participe pleinement à la gloire de Dieu. Nous aussi sommes appelés à donner le Seigneur Jésus à l’humanité, en n’oubliant pas d’être toujours ses disciples. Je vous remercie encore beaucoup de votre belle visite en vous remerciant de tout coeur pour votre foi et je vous accompagne par la prière, en vous donnant à tous et au diocèse tout entier ma Bénédiction apostolique.

INAUGURATION DE L'EXPOSITION

"LA SPLENDEUR DE LA VÉRITÉ, LA BEAUTÉ DE LA CHARITÉ-

HOMMAGE DES ARTISTES À BENOÎT XVI"

POUR SON 60ème ANNIVERSAIRE DE SACERDOCE

Atrium de la Salle Paul VI Lundi 4 juillet 2011

Messieurs les cardinaux,
vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers amis,

C’est pour moi une grande joie de vous rencontrer et de recevoir votre hommage créatif et multiforme à l’occasion du 60e anniversaire de mon ordination sacerdotale. Je vous suis sincèrement reconnaissant de votre proximité en cette fête si significative et importante pour moi. Au cours de la célébration eucharistique du 29 juin dernier, solennité des saints apôtres Pierre et Paul, j’ai rendu grâce au Seigneur pour le don de la vocation sacerdotale. Aujourd’hui, je vous remercie pour l’amitié et la gentillesse que vous me manifestez. Je salue cordialement le cardinal Angelo Sodano, doyen du Sacré collège, et le cardinal Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture, qui, avec ses collaborateurs, a organisé cette singulière manifestation artistique, et je le remercie des paroles courtoises qu’il m’a adressées. J’adresse également mon salut à toutes les personnes présentes, de manière particulière à vous, chers artistes, qui avez accueilli l’invitation à présenter l’une de vos créations au cours de cette exposition.

Notre rencontre d’aujourd’hui, au cours de laquelle j’ai la joie et la curiosité d’admirer vos oeuvres, veut être une nouvelle étape de ce parcours d’amitié et de dialogue que nous avons entrepris le 21 novembre 2009, dans la chapelle Sixitine, un événement que je garde encore imprimé dans mon âme. L’Eglise et les artistes recommencent à se rencontrer, à se parler, à soutenir la nécessité d’un dialogue qui veut et qui doit devenir toujours plus intense et articulé, également pour offrir à la culture, ou plutôt aux cultures de notre temps, un exemple éloquent de dialogue fécond et efficace, visant à rendre notre monde plus humain et plus beau. Vous me présentez aujourd’hui le fruit de votre créativité, de votre réflexion, de votre talent, expressions des divers domaines artistiques que vous représentez ici: peinture, sculpture, architecture, orfèvrerie, photographie, cinéma, musique, littérature et poésie. Avant de les admirer avec vous, permettez-moi de m’arrêter seulement un moment sur le titre suggestif de cette exposition: «La splendeur de la vérité, la beauté de la charité». Précisément dans l’homélie de la Messa pro eligendo pontifice, en commentant la belle expression de saint Paul de la Lettre aux Ephésiens «veritatem facientes in caritate» (4, 15), je définissais le fait de «faire la vérité dans la charité» comme une formule fondamentale de l’existence chrétienne. Et j’ajoutais: «Dans le Christ, la vérité et la charité coïncident. Dans la mesure où nous nous approchons du Christ, notre vie, notre vérité et notre charité se fondent également. La charité sans la vérité serait aveugle; la vérité sans la charité serait comme une “cymbale retentissante” (1Co 13,1)». C’est précisément de l’union, je voudrais dire de la symphonie, de la parfaite harmonie de vérité et de charité, qu’émane l’authentique beauté, capable de susciter l’admiration, l’émerveillement et la joie véritable dans le coeurs des hommes. Le monde dans lequel nous vivons a besoin que la vérité resplendisse et ne soit pas voilée par le men-songe ou par la banalité; il a besoin que la charité enflamme et ne soit pas écrasée par l’orgueil et par l’égoïsme. Nous avons besoin que la beauté de la vérité et de la charité frappe au plus profond de notre coeur et le rende plus humain.

Chers amis, je voudrais vous renouveler, ainsi qu’à tous les artistes un appel amical et passionné: ne séparez jamais la créativité artistique de la vérité et de la charité, ne cherchez jamais la beauté loin de la vérité et de la charité, mais avec la richesse de votre génie, de votre élan créatif, soyez toujours, avec courage, des chercheurs de la vérité et des témoins de la charité; faites resplendir la vérité dans vos oeuvres et faites en sorte que leur beauté suscite dans le regard et dans le coeur de celui qui les admire, le désir et le besoin de rendre l’existence belle et véritable, chaque existence, en l’enrichissant de ce trésor qui ne vient jamais à manquer, qui fait de la vie un chef-d’oeuvre et de chaque homme un artiste extraordinaire: la charité, l’amour. Que l’Esprit Saint, créateur de toute beauté qui est dans le monde, vous illumine toujours et vous guide vers la Beauté ultime et définitive, celle qui réchauffe notre esprit et notre coeur et que nous attendons de pouvoir contempler un jour dans toute sa splendeur.

1306 Je vous remercie encore une fois pour votre amitié, pour votre présence et parce que vous apportez dans le monde un rayon de cette Beauté, qui est Dieu. De tout coeur, je vous donne à tous, ainsi qu’à vos proches et au monde de l’art tout entier, ma Bénédiction apostolique.



VISITE AU SIÈGE DU JOURNAL L'OSSERVATORE ROMANO

À L'OCCASION DU 150ème ANNIVERSAIRE DE SA CRÉATION

Mardi 5 juillet 2011

Chers frères et soeurs,

Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer au siège du quotidien «L’Osservatore Romano», où vous accomplissez votre travail chaque jour, un travail précieux et qualifié, au service du Saint-Siège. Je vous salue tous avec affection. Je salue le directeur, le professeur Giovanni Maria Vian, le vice-directeur, les rédacteurs et toute la grande famille de ce journal. Il y a quelques jours, le 1er juillet, «L’Osservatore Romano» a franchi le seuil important des 150 ans d’existence. Je voudrais vous dire de tout coeur, comme on le fait chez soi: Bon anniversaire! Cette célébration suscite des sentiments de gratitude et de fierté légitime, mais, à côté des commémorations particulières et solennelles, j’ai voulu également venir ici, parmi vous, pour exprimer ma reconnaissance à chacun de ceux qui «font» concrètement le journal, avec passion humaine et chrétienne et avec professionnalisme. Depuis très longtemps, j’étais réellement curieux de voir comment on fabrique un journal aujourd’hui, où naît le journal, et connaître ne serait-ce qu’un moment les personnes qui font notre journal. J’ai à présent la joie de découvrir la façon moderne, totalement différente de celle d’il y a cinquante ans, dont naît un journal. Cela exige beaucoup plus, disons, de créativité humaine que de travail technique. Et ainsi, cet «atelier» est certainement consacré à la façon de faire, mais avant tout et surtout, de connaître, de penser, de juger, de réfléchir. Il ne s’agit pas seulement d’un «atelier»: il s’agit surtout d’un grand observatoire, comme le dit son nom. Un observatoire qui permet de voir les réalités de ce monde et de nous informer sur ces réalités. Il me semble que de cet observatoire, on voit aussi bien les choses éloignées que les choses proches. Eloignées dans un double sens: avant tout éloignées dans toutes les parties du monde, comme le sont les Philippines, l’Australie, l’Amérique latine; cela est pour moi l’un des grands avantages de «L’Osservatore Romano», qui offre réellement une information universelle, qui voit réellement le monde entier et pas seulement une partie. Je suis très reconnaissant pour cela, car normalement, dans les journaux, on rapporte des informations, mais en insistant sur son propre monde, et cela fait oublier de nombreuses autres parties de la terre, qui ne sont pas moins importantes. On voit ici quelque chose de la coïncidence d’Urbs et Orbis qui est caractéristique de la catholicité, et, dans un certain sens, il s’agit également d’un héritage romain: voir véritablement le monde et pas seulement soi-même.

En second lieu, de cet observatoire, on voit les choses éloignées également dans un autre sens: «L’Osservatore» ne demeure pas à la superficie des événements, mais va aux racines. Au delà de la superficie, il nous montre les racines culturelles et le fond des choses. C’est pour moi non seulement un journal, mais également une revue culturelle. J’admire la façon dont il est possible chaque jour d’apporter de grandes contributions qui nous aident à mieux comprendre l’être humain, les racines dont proviennent les choses et la façon dont elles doivent être comprises, réalisées, transformées. Mais ce journal voit également les choses proches. Parfois, il est vraiment difficile de voir de près notre petit monde, qui est toutefois un grand monde.

Il y a un autre phénomène qui me fait réfléchir et dont je suis reconnaissant, à savoir que personne ne peut informer sur tout. Même les moyens les plus universalistes, pour ainsi dire, ne peuvent pas tout dire: cela est impossible. Il est toujours nécessaire de faire des choix, de faire preuve de discernement. C’est pourquoi, dans la présentation des faits, le critère du choix est décisif: il n’y a jamais le fait pur, il y a toujours également un choix qui détermine ce qui apparaît et ce qui n’apparaît pas. Et nous savons bien que les choix des priorités aujourd’hui sont souvent, dans de nombreux organes de l’opinion publique, très discutables. Et «L’Osservatore Romano», comme l’a dit le directeur, a associé à son titre, depuis toujours, deux critères: «Unicuique suum» et «Non praevalebunt». Il s’agit là d’une synthèse caractéristique pour la culture du monde occidental. D’une part, le grand droit romain, le droit naturel, la culture naturelle de l’homme concrétisée dans la culture romaine, avec son droit et son sens de la justice; et de l’autre, l’Evangile. On pourrait aussi dire: avec ces deux critères — celui du droit naturel et celui de l’Evangile — nous avons comme critère la justice, et, d’autre part, l’espérance qui vient de la foi. Ces deux critères ensemble — la justice qui respecte chacun et l’espérance qui voit également les choses négatives à la lumière d’une bonté divine dont nous sommes sûrs en raison de la foi — aident à offrir réellement une information humaine, humaniste, dans le sens d’un humanisme qui a ses racines dans la bonté de Dieu. Et ainsi, il ne s’agit pas seulement d’information, mais réellement de formation culturelle.

Pour tout cela, je vous suis reconnaissant. De tout coeur, je vous donne, ainsi qu’à vos proches, ma Bénédiction apostolique.

À LA DÉLÉGATION DE LA VILLE DE TRAUNSTEIN

À L'OCCASION DE LA REMISE DE L'ANNEAU D'HONNEUR Cour du Palais apostolique de Castel Gandolfo Samedi 30 juillet 2011

Chers amis,

1307 J’adresse un cordial salut à vous tous, qui êtes venus des régions de Chiemgau et de Rupertiwinkel. Avec vous, comme l’a dit le Landrat, Castel Gandolfo est devenu un village bavarois et je suis content car, à travers vous, ma terre bavaroise est ici présente. Le Seigneur vous en rende mérite!

Je vous remercie sincèrement, cher Monsieur le Landrat, pour vos paroles venues du coeur: elles sont venues de votre coeur et ont atteint mon coeur; elles ont tracé le portrait de notre patrie, et, dans le même temps, elles ont répété le lien avec ma personne; c’est pour moi une grande joie que cet anneau d’honneur m’ait été conféré à l’unanimité, au-delà de toute appartenance de parti, de toute différence qui — à juste titre — existe. C’est pour moi un signe que, chez vous, je suis véritablement «chez moi», que nous nous accueillons réciproquement et que je continue à faire partie de votre vie. Je suis heureux et reconnaissant pour ma belle terre et pour cette merveilleuse soirée que vous m’avez offerte. Que le Seigneur vous récompense!

L’anneau d’honneur ne sera probablement pas visible sur ma main, mais il occupera une place telle que je l’aurai toujours devant les yeux et qu’il pourra me rappeler ce que je sais toujours au plus profond de mon coeur: que là, dans le Chiemgau, dans le Rupertiwinkel, dans les lieux de ma jeunesse, que vous avez rappelés, je suis véritablement chez moi. Je vous suis reconnaissant car, l’espace d’un instant, vous m’avez fait revivre la beauté et la joie de la culture bavaroise.

Cher Monsieur le Landrat! Vous avez parlé de notre terre comme de la «Terra benedicta» et vous avez évoqué les moines qui ont développé parmi nous cette culture de la joie. Notre terre est véritablement une «Terra benedicta», grâce au Créateur: il nous a donné les montagnes, les lacs, les vallées, les forêts. Nous devons lui être reconnaissants car il nous a confié une partie si précieuse de la terre. Mais notre terre est pleinement «Terra benedicta» avant tout parce que les hommes ont été touchés dans la foi par la beauté de la création et par la bonté du Créateur et que, touchés par Lui, ils ont su donner à notre terre sa pleine splendeur et la capacité de la refléter. Que serait la Bavière sans les campaniles avec les coupoles en forme de bulbes de nos églises, sans la splendeur du baroque et la joie des rachetés qui se manifeste dans celles-ci? Sans notre musique, sacrée — qui permet d’entrevoir directement le Paradis — et profane? A vous, musiciens, j’adresse un grand remerciement: vous avez présenté ici avec une très grande bravoure la musique bavaroise, et vous m’avez rappelé une fois de plus que là bas, je suis chez moi, que c’est de là que je viens et que je continue à faire partie de cette terre. Que le Seigneur vous récompense!

Sans les églises, les croix le long des routes, les petites chapelles — comme l’a rappelé également le conseiller provincial — la Bavière ne serait pas la Bavière; sans sa musique, sa poésie, l’affabilité, la cordialité et la bonne humeur dont nous venons de faire l’expérience... Mais bonne humeur, cordialité et bonté ne s’épanouissent que si le ciel au-dessus de nous est ouvert. Le soleil ne brille pas tous les jours — vous l’avez dit vous-même, Monsieur le Landrat; parfois, nous devons traverser des vallées obscures. Mais nous pouvons le faire en restant joyeux et humains — si le ciel est ouvert pour nous, si nous avons été touchés par la certitude qu’Il nous aime en tout, que Dieu est bon et que, pour cette raison, il est bon d’être un homme. La Bavière est devenue ce qu’elle est à partir de cette certitude, et nous prions et espérons tous qu’elle demeure ainsi. Afin qu’elle puisse rester ainsi et continuer d’être toujours belle et que les personnes puissent continuer de dire oui à la vie, à l’avenir, il est important que nous ne perdions pas la splendeur de la foi, que nous demeurions croyants, chrétiens, catholiques, catholiques dans le sens d’être toujours «ouverts au monde», aimer le monde et croire ensemble; dans le sens d’être tolérants et ouverts les uns aux autres à la fraternité cordiale à l’égard de ceux qui savent qu’ils appartiennent à l’unique Père et qui savent qu’ils sont aimés par l’unique Seigneur.

Telle est ma prière: laissons-nous toucher par la foi, laissons-nous guider par la foi afin que la splendeur du ciel puisse parvenir jusqu’à nous et puisse illuminer le monde dans sa pauvreté, le rendant beau et resplendissant.

Pour ma part, je vous promets que, dans mes prières, ma terre est toujours présente, et en signe de cela, je vous donne à présent ma Bénédiction apostolique.

Que le Seigneur vous récompense! Je vous souhaite un bon séjour à Castel Gandolfo! Saluez la Bavière pour moi.



CONCERT DONNÉ PAR L'ENSEMBLE « NEW SEASONS » EN L'HONNEUR ET DE SON FRÈRE MGR GEORG RATZINGER, À L'OCCASION DU 60e ANNIVERSAIRE DE LEUR ORDINATION SACERDOTALE

9811
À L'ISSUE DU CONCERT Cour du Palais pontifical de Castel Gandolfo
Mardi 9 août 2011



Messieurs les cardinaux,
vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Monsieur le doyen,
éminents musiciens,
chers amis!

Il n’y a certainement rien à ajouter à la magnifique musique qui résonne encore au plus profond de notre coeur. Toutefois, je voudrais adresser une parole de remerciement à tous ceux qui ont rendu possible et qui ont organisé ce concert ici, à Castel Gandolfo. Je remercie de tout coeur Monsieur le doyen pour son adresse de salut initiale, et surtout les artistes — maître Albrecht Mayer, la violoniste Arabella Steinbacher et l’ensemble «New Seasons» — pour leur splendide exécution qui est allée droit au coeur. Je suis également particulièrement heureux que vous ayez voulu offrir ce concert à l’occasion du 60e jubilé sacerdotal que mon frère et moi, par la grâce divine, avons pu célébrer ensemble il y a peu de temps. Quant à vous, M. Mayer, vous avez donné pour devise à ce concert: «Ce que Dieu fait est bien fait», et ainsi, vous en avez fait, de façon très profonde, un concert de l’action de grâce et de la confiance du croyant. Merci infiniment à vous pour ce don!

Ce soir, nous avons pu rencontrer deux figures véritablement imposantes de la musique du XVIIIe siècle: Antonio Vivaldi et Johann Sebastian Bach, maître de tous les maîtres.

Les deux morceaux de Vivaldi qui ont résonné ce soir font partie des «concerti ripieni», écrits pour des orchestres de cordes et basse continue, dont une grande partie fut écrite également dans un but didactique, en particulier lorsque Vivaldi enseignait à la «Pietà», l’un des quatre orphelinats-conservatoires pour jeunes filles de Venise. La structure des trois temps avec un bref adagio central est typique du grand Italien, mais cette uniformité architecturale n’est jamais monotone car — comme nous l’avons écouté — la formation du timbre, les couleurs de l’orchestre, la dynamique de la mélodie, le développement de l’harmonie, l’art du contrepoint et de l’imitation, font des concerts de Vivaldi un exemple de luminosité et de beauté qui transmet sérénité et joie. Je pense que cela venait également de sa foi. Vivaldi était un prêtre catholique, fidèle à son bréviaire et à ses pratiques de piété. L’écoute de sa production de musique sacrée révèle son âme profondément religieuse.

Il s’agit d’un trait qui l’unit à Johann Sebastian Bach, luthérien, admirateur de Vivaldi, dont il étudia et retranscrit plusieurs concerts. «Soli Deo gloria»: cette phrase apparaît comme un refrain dans les manuscrits de Bach — un leitmotiv des Cantates de Bach comme le souligne le livret du programme — et constitue un élément central pour comprendre la musique du grand auteur allemand. La profonde dévotion fut un élément essentiel de son caractère, et sa foi solide soutint et illumina toute sa vie. Sur la couverture du «Kleines Orgelbüchlein», on peut lire ces deux lignes: «Dem höchsten Gott allein zu Ehren, Dem Nächsten draus sich zu belehren» [A Dieu puissant, ce livre pour l'honorer. Au prochain pour l'instruire]. Bach avait une conception profondément religieuse de l’art: honorer Dieu et égayer l’esprit de l’homme. L’écoute de sa musique rappelle presque l’écoulement d’un ruisseau, ou plutôt un grand édifice architectural, où tout est harmonieusement composé, comme pour tenter de reproduire l’harmonie parfaite que Dieu a imprimée à sa création. Bach est un splendide «architecte de la musique», qui a fait un usage incomparable du contrepoint, un architecte guidé par un esprit de géométrie tenace, symbole d’ordre et de sagesse, reflet de Dieu, et ainsi, la rationalité pure devient musique au sens le plus élevé et pur, et beauté resplendissante. Ce soir, nous avons pu admirer cet esprit de Bach dans les morceaux interprétés au début, tirés de l’oeuvre monumentale de foi que sont les Cantates, dans la musique pure, cristalline de la Partita n. 2 pour violon seul en ré mineur et dans le très beau Concerto BWV 1060, proposé dans une version correspondant probablement à la plus ancienne.

Merci une fois de plus, de la part de mon frère également, à Monsieur le doyen, au maître Mayer, à la violoniste Arabella Steinbacher, à l’Ensemble «New Seasons». A vous tous, je vous dis de tout coeur «Vergelt’s Gott» (Dieu vous le rende). Je vous donne volontiers, ainsi qu’à toutes les personnes présentes, ma Bénédiction apostolique.

VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID

1309
À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011

RENCONTRE

AVEC LES JOURNALISTES AU COURS DU VOL VERS MADRID Jeudi 18 août 2011

Très Saint-Père, nous sommes arrivés à la vingt-sixième Journée mondiale de la jeunesse, la douzième célébrée par une grande rencontre mondiale. Jean-Paul II, qui en a été l’inspirateur, est à présent bienheureux et il est le protecteur officiel de cette JMJ de Madrid. Au début de votre pontificat, certains s’étaient demandés si vous auriez suivi les pas de votre prédécesseur. Actuellement, vous en êtes déjà à votre troisième Journée mondiale, après Cologne et Sydney. Quel sens donnez-vous à la signification de ces événements dans la «stratégie» pastorale de l’Eglise universelle au troisième millénaire?

Chers amis, bonjour! Je suis heureux de me rendre avec vous en Espagne pour ce grand événement. Après deux JMJ vécues également en personne, je peux dire que le Pape Jean-Paul II a reçu une réelle inspiration quand il a créé cette réalité d’une grande rencontre des jeunes et du monde avec le Seigneur. Je dirais que ces JMJ sont un signal, une cascade de lumière; elles donnent une visibilité à la foi, une visibilité à la présence de Dieu dans le monde et créent ainsi le courage d'être croyants. Les croyants se sentent souvent isolés dans ce monde, un peu perdus. Ici, ils voient qu'ils ne sont pas seuls, qu'il existe un grand réseau de foi, une grande communauté de croyants dans le monde, qu'il est beau de vivre dans cette amitié universelle. Il me semble que c’est ainsi que naissent les amitiés, des amitiés au-delà des frontières des différentes cultures, des différents pays. La naissance d'un réseau universel d'amitié qui relie le monde et Dieu est une réalité importante pour l'avenir de l'humanité, pour la vie de l'humanité aujourd'hui. Naturellement, la JMJ ne peut pas être un événement isolé: elle fait partie d'un chemin plus grand. Elle est préparée par ce chemin de la Croix des JMJ qui traverse différents pays, unissant déjà les jeunes sous le signe de la croix et sous le signe merveilleux de la Vierge. Ainsi, la préparation de la JMJ est naturellement beaucoup plus qu’une préparation technique d’un événement avec de nombreux problèmes techniques; c'est une préparation intérieure, c'est se mettre en marche vers les autres et ensemble vers Dieu. C’est ensuite que vient la création de groupes d'amitié. Garder ce contact universel ouvre les frontières des cultures et des oppositions humaines et religieuses. Cela devient un chemin continu qui conduit ensuite à un nouveau sommet, à une nouvelle JMJ. Il me semble que la JMJ doit être considérée dans ce sens, comme un signe, comme une partie d'un grand chemin qui crée des amitiés, ouvre des frontières et montre qu'il est beau d'être avec Dieu, que Dieu est avec nous. Dans ce sens, nous voulons poursuivre cette grande idée du bienheureux Pape Jean-Paul II.

Votre Sainteté, les temps changent. L'Europe et le monde occidental en général traversent une crise économique profonde, mais qui manifeste aussi des signes d'un grave malaise social et moral, d'une grande incertitude pour l'avenir, qui deviennent particulièrement douloureux pour les jeunes. Ces jours derniers, nous avons vu, par exemple, les événements qui ont eu lieu en Grande-Bretagne, avec le déchaînement de révoltes ou de l’agressivité. Dans le même temps, on constate des signes d’engagement généreux et enthousiaste, de volontariat et de solidarité, de jeunes croyants et non croyants. A Madrid, nous rencontrerons de très nombreux jeunes merveilleux. Quels messages l'Eglise peut-elle apporter pour redonner l'espérance et encourager les jeunes du monde, notamment ceux qui sont aujourd’hui tentés par le découragement et la révolte?

La crise économique actuelle confirme ce qui est déjà apparu dans la grande crise précédente, à savoir que la dimension éthique n'est pas une chose extérieure aux problèmes économiques mais une dimension intérieure et fondamentale. L'économie ne fonctionne pas seulement par une autorégulation de marché, mais elle a besoin d'une raison éthique pour fonctionner pour l'homme. Ici apparaît à nouveau ce que Jean-Paul II avait déjà dit dans sa première encyclique sociale, à savoir que l'homme doit être au centre de l'économie et que l'économie ne doit pas se mesurer en fonction du plus grand profit, mais en fonction du bien de tous, incluant la responsabilité de l'autre et ne fonctionnant vraiment bien que si elle agit de façon humaine, dans le respect de l'autre à travers différentes dimensions: responsabilité à l'égard de sa propre nation et pas seulement de soi; responsabilité à l'égard du monde — même une nation n'est pas isolée, même l'Europe n'est pas isolée, mais elle est responsable de l'humanité tout entière et doit penser à toujours affronter les problèmes économiques dans cette optique de responsabilité vis-à-vis des autres parties du monde, de celles qui souffrent, qui ont faim et soif et qui n'ont pas d'avenir. Et ainsi, la troisième dimension de cette responsabilité est la responsabilité pour l'avenir: nous savons que nous devons protéger notre planète, mais nous devons protéger, de manière générale, le fonctionnement du service du travail économique pour tous et penser que demain, c'est aussi aujourd'hui. Si les jeunes d'aujourd'hui ne voient pas de perspectives d’avenir dans leur vie, notre présent est erroné, il est «mauvais». Ainsi, l'Eglise, grâce à sa doctrine sociale, sa doctrine sur la responsabilité à l’égard de Dieu, permet de renoncer au plus grand profit et de voir les choses dans leur dimension humaniste et religieuse, c'est-à-dire être l'un pour l'autre. On peut ainsi ouvrir des routes. Le grand nombre de bénévoles qui travaillent dans différentes parties du monde, non pour eux-mêmes mais pour les autres et qui trouvent ainsi le sens de leur vie, montre que cela est possible et qu’éduquer à ces grands desseins, comme cherche à le faire l'Eglise, est fondamental pour notre avenir.

Les jeunes du monde d’aujourd’hui vivent généralement dans des milieux multiculturels et multiconfessionnels. La tolérance réciproque est plus nécessaire que jamais. Vous insistez toujours beaucoup sur le thème de la vérité. Ne pensez-vous pas que cette insistance sur la vérité et sur l'unique Vérité qui est le Christ puisse être un problème pour les jeunes d'aujourd'hui? Ne pensez-vous pas que cette insistance les oriente vers la contraposition et la difficulté de dialoguer et de chercher avec les autres?

Le lien entre vérité et intolérance, monothéisme et incapacité de dialogue avec les autres est un argument qui revient souvent dans le débat sur le christianisme d’aujourd'hui. Et naturellement, il est vrai que dans l'histoire, il y a également eu des abus aussi bien sur le concept de vérité que sur le concept de monothéisme; mais il s’est agi d’abus. La réalité est complètement différente. L'argument est faux parce que la vérité n'est accessible que dans la liberté. On peut imposer par la violence des comportements, des pratiques, des activités, mais pas la vérité! La vérité ne s'ouvre qu’à la liberté, qu'au consentement libre et donc, liberté et vérité sont intimement liées, l'une étant la condition de l'autre. Et du reste, chercher la vérité, les vraies valeurs, qui donnent vie et avenir ne connaît pas d’alternative. Nous ne voulons certes pas le mensonge, nous ne voulons pas le positivisme de normes imposées avec une certaine force. Seules les vraies valeurs conduisent à l'avenir et nous disons qu'il est donc nécessaire de rechercher les vraies valeurs et de ne pas donner libre cours à la volonté de certains, de ne pas laisser une raison positiviste s’imposer, nous disant que concernant les problèmes éthiques, les grands problèmes de l'homme: il n’y a pas de vérité rationnelle. Cela serait vraiment exposer l'homme à la volonté de ceux qui ont le pouvoir. Nous devons toujours être à la recherche de la vérité, des vraies valeurs; nous possédons un ensemble de valeurs, de droits humains fondamentaux; d’autres éléments fondamentaux semblables sont reconnus, et c’est précisément ceux-là qui nous mettent en dialogue l'un avec l'autre. La vérité en tant que telle est dialogique, car elle cherche à mieux connaître, à mieux comprendre et elle le fait en dialogue avec les autres. La plus grande défense de la liberté est donc la recherche de la vérité et de la dignité de l'homme.

Les Journées mondiales de la jeunesse constituent un très beau moment et suscitent de grands enthousiasmes, mais ensuite les jeunes rentrent chez eux et retrouvent un monde dans lequel la pratique religieuse est en très forte diminution. On ne reverra probablement plus beaucoup d’entre eux à l’Eglise. Comment faire pour donner une continuité aux fruits de la Journée mondiale de la jeunesse? Pensez-vous qu’elle porte effectivement des fruits de longue durée, au-delà des moments de grand enthousiasme?

Dieu sème toujours en silence. Cela n'apparaît pas tout de suite dans les statistiques. Le grain que le Seigneur met en terre avec la JMJ est comme celui dont parle l'Evangile: quelque chose tombe sur la route et se perd, quelque chose tombe sur la pierre et se perd, quelque chose tombe dans les ronces et se perd, mais quelque chose tombe dans de la bonne terre et porte beaucoup de fruits. Il en est de même avec la JMJ aussi: beaucoup se perd et cela est humain. Pour reprendre d’autres paroles du Seigneur, le grain de sénevé est petit mais grandit et devient un grand arbre. En d'autres termes encore, il est évident que l’on perd beaucoup, on ne peut pas dire tout de suite qu’une grande croissance de l'Eglise reprendra dès demain. Dieu n'agit pas ainsi. Mais la croissance — une grande croissance — se fait en silence. Je sais que les autres JMJ ont fait naître de grandes amitiés, des amitiés pour la vie; beaucoup de nouvelles expériences de la présence de Dieu. Nous avons confiance en cette croissance silencieuse. Nous croyons, même si les statistiques n'en parleront pas beaucoup, que la semence du Seigneur grandit vraiment et sera pour un très grand nombre de personnes le début d'une amitié avec Dieu et avec les autres, d'une universalité de la pensée, d'une responsabilité commune qui montre vraiment que ces journées portent du fruit. Merci!

VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID

À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011


CÉRÉMONIE DE BIENVENUE Aéroport international de Madrid-Barajas Jeudi 18 août 2011

18811
Majestés,
Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid,
Messieurs les Cardinaux,
Chers frères dans l’Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Autorités nationales, des communautés autonomes et locales,
Cher peuple de Madrid et de l’Espagne toute entière

Merci, Majesté, pour votre présence ici avec la Reine, et pour les paroles si déférentes et affables que vous m’avez adressées en me souhaitant la bienvenue. Ces paroles me font revivre les inoubliables marques de sympathie reçues lors de mes visites apostoliques antérieures en Espagne, et plus particulièrement celles de mon récent voyage à Saint Jacques de Compostelle et à Barcelone. Je salue très cordialement ceux qui se trouvent présents à Barajas, et ceux qui suivent cet événement par la radio et la télévision. Je mentionne également avec grande reconnaissance tous ceux qui, instances ecclésiales et civiles, ont contribué par leurs efforts et leur travail, avec grand engagement et dévouement, pour que ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de Madrid, puissent bien se dérouler et porter des fruits abondants.

Je désire aussi remercier de tout coeur pour l’hospitalité offerte par tant de familles, de paroisses, de collèges et d’autres institutions qui ont accueilli les jeunes venus du monde entier, d’abord dans différentes régions et villes d’Espagne, et maintenant dans cette grande ville de Madrid, cosmopolite et aux portes grandes ouvertes.

1311 Je viens ici pour rencontrer des milliers de jeunes du monde entier, intéressés par le Christ ou en recherche de la vérité qui donne un sens authentique à leur existence. Je viens comme Successeur de Pierre pour les confirmer tous dans leur foi, en vivant quelques jours d’intense activité pastorale pour annoncer que Jésus-Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. Pour pousser à l’engagement de construire le Règne de Dieu dans le monde, et entre nous. Pour exhorter les jeunes à rencontrer personnellement le Christ-Ami et ainsi, enracinés dans sa Personne, se convertir en disciples fidèles et en témoins courageux.

Pour quoi et par quoi cette multitude de jeunes est-elle venue à Madrid ? Bien que la réponse devrait être donnée par eux, on peut bien penser qu’ils désirent écouter la Parole de Dieu, comme l’a proposé la devise de ces Journées Mondiales de la Jeunesse, de manière qu’enracinés dans le Christ et construits sur Lui, ils manifestent la fermeté de leur foi.

Beaucoup d’entre eux ont écouté la voix de Dieu, parfois uniquement comme un léger murmure, qui les a poussés à le chercher avec plus de diligence, et à partager avec les autres l’expérience de la force qu’ils tiennent dans leur vie. Cette découverte du Dieu vivant anime les jeunes et ouvre leurs yeux aux défis du monde où ils vivent, avec leurs possibilités et leurs limites. Ils voient la superficialité, la consommation et l’hédonisme régnants, tant de banalité au moment de vivre la sexualité, tant de manques de solidarité, tant de corruption. Et ils savent que sans Dieu il serait difficile d’affronter ces défis et d’être vraiment heureux, tournant vers lui leur enthousiasme pour l’obtention d’une vie authentique. Toutefois, avec Lui à leurs côtés, ils obtiendront la lumière pour marcher et des raisons pour espérer, ne se décourageant pas devant ces hauts idéaux qui motiveront leur engagement généreux pour construire une société où la dignité humaine et une vraie fraternité se respectent. Ici, durant ces Journées, ils ont une occasion privilégiée pour mettre en commun leurs aspirations, échanger entre eux les richesses de leurs cultures et de leurs expériences, s’encourager mutuellement dans leur cheminement de foi et de vie, où certains se croient isolés ou ignorés par leur entourage quotidien. Mais non, ils ne sont pas seuls ! Beaucoup de leurs contemporains partagent leurs projets et, se confiant entièrement au Christ, ils savent qu’ils ont vraiment un avenir devant eux et ils ne craignent pas les engagements décisifs qui demandent toute la vie. Pour cela, les écouter, prier ensemble et célébrer l’Eucharistie avec eux me causent une immense joie. Les Journées Mondiales de la Jeunesse nous apporte un message d’espérance, comme une brise d’air pur et juvénile, avec des parfums nouveaux qui nous remplissent de confiance pour le demain de l’Église et du monde.

Certes, les difficultés ne manquent pas. Des tensions et des confrontations existent en tant d’endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques. L’environnement et la nature que Dieu a créés avec tant d’amour ne sont pas respectés comme il se doit. De plus, beaucoup de jeunes regardent avec préoccupation leur avenir face à la difficulté de trouver un emploi digne ou bien pour l’avoir perdu ou encore parce que celui qu’ils ont est précaire et n’est pas assuré. Il y en a d’autres qui ont besoin d’aide pour ne pas tomber dans les filets de la drogue, d’une aide efficace si par malheur ils y sont déjà tombés. À cause de leur foi dans le Christ, beaucoup souffrent en eux-mêmes la discrimination, qui conduit à la dépréciation et à la persécution ouverte ou larvée qui afflige des régions déterminées de certains pays. Ils sont aussi sollicités pour s’éloigner de Lui, en les privant des signes de sa présence dans la vie publique, et en réduisant au silence son Nom même. Pourtant aujourd’hui, je redis aux jeunes, avec toute la force de mon coeur, que rien ni personne ne vous prive de la paix ! N’ayez pas honte du Seigneur ! Il n’a rien objecté à se faire l’un de nous et à faire l’expérience de nos angoisses pour nous élever vers Dieu, et faisant ainsi il nous a sauvés.

Dans ce contexte, il est urgent d’aider les jeunes disciples de Jésus à demeurer fermes dans la foi et à assumer la belle aventure de l’annoncer et d’en témoigner ouvertement par leurs propres vies. Un témoignage courageux et plein d’amour au frère humain, à la fois décidé et prudent, sans cacher sa propre identité chrétienne, dans un climat de respectueuse connivence avec d’autres options légitimes et en même temps avec l’exigence du respect dû aux propres convictions.

Majesté, en vous remerciant de nouveau pour l’accueil déférent que vous m’avez réservé, je désire exprimer mon appréciation et ma proximité à tous les peuples d’Espagne, tout comme mon admiration pour un pays si riche en histoire et en culture, pour la vitalité de sa foi qui a fructifié en de nombreux saints et saintes de toutes les époques, en de nombreux hommes et femmes qui, laissant leur terre, ont apporté l’Évangile aux limites du monde, et en des personnes droites, solidaires et bonnes de votre pays. C’est là un grand trésor dont il convient certainement de prendre soin par une attitude constructive pour le bien commun d’aujourd’hui et pour offrir un horizon lumineux à l’avenir des nouvelles générations. Même s’il existe actuellement des motifs de préoccupations, plus grand est l’élan des Espagnols, avec l’ardeur qui les caractérise, pour les dépasser, et ce qui y contribue le plus ce sont leurs racines chrétiennes profondes, très fécondes au cours des siècles.

A partir d’ici, je salue très cordialement tous les amis espagnols et madrilènes, et tous ceux qui sont venus d’autres terres. Durant ces jours je vous serai proche, ayant très présent à l’esprit tous les jeunes du monde, en particulier ceux qui passent par toutes sortes d’épreuves. Confiant cette rencontre à la très sainte Vierge Marie, et à l’intercession des saints protecteurs de ces Journées, je demande à Dieu qu’il bénisse et protège toujours les fils et les filles d’Espagne. Merci beaucoup.

Discours 2005-2013 1305