Discours 2005-2013 1319

1319
À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011

VISITE À LA FONDATION INSTITUT S. JOSÉ

Madrid Samedi 20 août 2011
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Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid,
Chers frères dans l’Épiscopat,
Chers prêtres et religieux de l’Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu,
Autorités,
Chers jeunes, parents et volontaires présents,

Merci de tout coeur pour l’aimable mot de bienvenu et le cordial accueil que vous m’avez réservé.

Ce soir, avant la Veillée de prière avec les jeunes venus du monde entier à Madrid pour participer à ces Journées Mondiales de la Jeunesse, nous avons l’occasion de passer ensemble quelques moments et de pouvoir ainsi vous manifester la proximité et l’appréciation du Pape pour chacun d’entre vous, pour vos familles et pour toutes les personnes qui vous accompagnent et qui ont soin de cette Fondation de l’Institut San José.

1320 La jeunesse, nous l’avons rappelé en d’autres occasions, est l’âge où la vie se dévoile dans la personne avec toute la richesse et la plénitude de ses capacités, poussant à rechercher les buts les plus élevés qui lui donnent sens. C’est pourquoi lorsque dans une vie jeune apparaît la douleur, nous demeurons déconcertés et nous nous demandons peut-être : la vie peut-elle continuer à être grande quand la souffrance y fait irruption ? À cet égard dans mon encyclique sur l’espérance chrétienne, j’ai écrit : « La mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. (…) Une société qui ne réussit pas à accepter les souffrants et qui n'est pas capable de contribuer, par la compassion, à faire en sorte que la souffrance soit partagée et portée aussi intérieurement est une société cruelle et inhumaine. » (Spe salvi ). Ces paroles reflètent une longue tradition de l’humanité qui découle de l’offrande que le Christ fait de lui-même sur la croix pour nous et pour notre rédemption. Jésus et, sur ses pas, sa Mère – Notre Dame des Douleurs – et les saints sont les témoins qui nous montrent comment vivre le drame de la souffrance pour notre bien et pour le salut du monde.

Ces témoins nous parlent surtout de la dignité de chaque vie humaine créée à l’image de Dieu. Aucune affliction n’est capable d’effacer cette empreinte divine gravée au plus profond de l’homme. Bien plus, depuis que le Fils de Dieu a désiré librement embrasser la douleur et la mort, l’image de Dieu nous offre aussi le visage de celui qui les a supportées. Cette prédilection particulière du Seigneur pour qui souffre, nous fait voir l’autre avec des yeux purs pour lui donner, en plus des choses extérieures nécessaires, le regard de l’amour dont il a besoin. Il n’est possible de réaliser ceci que comme le fruit d’une rencontre personnelle avec le Christ. Soyez très conscients de cela vous les religieux, les parents, les professionnels de la santé et les volontaires qui vivez et travaillez quotidiennement avec ces jeunes. Votre vie et votre engagement proclament la grandeur à laquelle l’homme est appelé : compatir et accompagner par amour celui qui souffre, comme Dieu l’a fait lui-même. Et dans votre beau travail résonnent ainsi les paroles évangéliques : « Dans la mesure où vous l’avez fait à l’un des ces petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (
Mt 25,40).

Par ailleurs, vous êtes également les témoins du bien immense qu’est la vie de ces jeunes pour ceux qui sont à leurs côtés et pour l’humanité entière. De manière mystérieuse, mais très réelle, votre présence suscite en nos coeurs, fréquemment endurcis, une tendresse qui nous ouvre au salut. Il est certain que la vie de ces jeunes change le coeur des hommes et, pour cela, nous rendons grâce au Seigneur pour les avoir connus.

Chers amis, notre société où très souvent est mise en doute la dignité inestimable de la vie, de chaque vie, a besoin de vous : vous contribuez de manière décisive à édifier la civilisation de l’amour. Bien plus, soyez les protagonistes de cette civilisation ! Et comme fils de l’Église offrez au Seigneur vos vies, avec ses peines et ses joies, en collaborant avec Lui et en entrant « ainsi d'une certaine façon dans le trésor de compassion dont le genre humain a besoin » (Spe salvi ).

Avec une affection profonde, et par l’intercession de saint Joseph, de saint Jean de Dieu et de saint Benito Menni, je vous confie de tout coeur à Dieu, Notre Seigneur. Qu’il soit votre force et votre récompense ! Que cette bénédiction apostolique que je vous donne ainsi qu’à tous vos proches, en soit le signe ! Merci beaucoup.

VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID

À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011

VEILLÉE DE PRIÈRE AVEC LES JEUNES

HOMÉLIE

Aérodrome de Cuatro Vientos Samedi 20 août 2011
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Chers jeunes,

J’adresse un salut à tous, et particulièrement aux jeunes qui m’ont posé leurs questions et je les remercie de la sincérité avec laquelle ils ont exprimé des inquiétudes qui, d’une certaine manière, traduisent votre aspiration unanime à faire quelque chose de grand dans votre vie, quelque chose qui vous donne le bonheur en plénitude.

1321 Mais comment un jeune peut-il être fidèle à la foi chrétienne et vivre en cherchant à atteindre de grands idéaux dans la société actuelle ? Dans l’évangile que nous avons écouté, Jésus nous donne une réponse à cette question importante : « Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimés ; demeurez dans mon amour » (Jn 15,9).

Oui, chers amis, Dieu nous aime. Telle est la grande vérité de notre vie, celle qui donne sens à tout le reste. Nous ne sommes pas le fruit du hasard ou de l’irrationnel, mais, à l’origine de notre existence, il y a un projet d’amour de Dieu. Demeurer dans son amour, c’est vivre enraciné dans la foi, parce que la foi n’est pas la simple acceptation de vérités abstraites, mais une relation intime avec le Christ qui nous amène à ouvrir notre coeur à ce mystère d’amour et à vivre comme des personnes qui se savent aimées de Dieu.

Si vous demeurez dans l’amour du Christ, enracinés dans la foi, vous rencontrerez, même au milieu des contradictions et des souffrances, la source de la joie et de l’allégresse. La foi ne s’oppose pas à vos idéaux les plus élevés ; au contraire, elle les exalte et les porte à leur perfection. Chers jeunes, ne vous conformez pas à moins qu’à la Vérité et à l’Amour, ne vous conformez pas à moins qu’au Christ.

C’est précisément maintenant au moment où la culture relativiste dominante refuse et déprécie la recherche de la vérité – la plus haute aspiration de l’esprit humain – que nous devons proposer avec courage et humilité la valeur universelle du Christ comme sauveur de tous les hommes et source d’espérance pour notre vie. Lui, qui a pris sur lui nos afflictions, connaît bien le mystère de la douleur humaine et montre sa présence aimante à tous ceux qui souffrent. Ceux-ci, à leur tour, unis à la passion du Christ, participent de plus près à son oeuvre de rédemption. En outre, notre attention désintéressée envers les malades et les personnes dans le besoin sera toujours un témoignage humble et silencieux du visage de la compassion de Dieu.

Chers amis, qu’aucune adversité ne vous paralyse. N’ayez pas peur du monde, ni de l’avenir, ni de votre faiblesse. Le Seigneur vous a donné de vivre en ce moment de l’histoire, pour que, grâce à votre foi, son Nom retentisse sur toute la terre.

En cette veillée de prière, je vous invite à demander à Dieu de vous aider à découvrir votre vocation dans la société et dans l’Église, et à persévérer en elle avec joie et fidélité. Il vaut la peine de sentir en nous-mêmes l’appel du Christ et de suivre avec courage et générosité le chemin qu’il nous propose.

Le Seigneur appelle beaucoup d’entre vous au mariage, où un homme et une femme, en ne formant qu’une seule chair (cf. Gn Gn 2,24), se réalisent en une profonde vie de communion. C’est un horizon tout à la fois lumineux et exigeant, un projet d’amour véritable qui se renouvelle et s’approfondit chaque jour par le partage des joies et des difficultés, et qui se caractérise par une offrande de la personne tout entière. C’est pourquoi reconnaître la beauté et la bonté du mariage, c’est être conscient du fait que seul un contexte de fidélité et d’indissolubilité ainsi que d’ouverture au don divin de la vie est en accord avec la grandeur et la dignité de l’amour des époux.

À d’autres, en revanche, le Christ lance un appel à le suivre de plus près dans le sacerdoce et la vie consacrée. Que c’est beau de savoir que Jésus te cherche, te fais confiance et, avec sa voix reconnaissable entre toutes, te dit aussi à toi : « Suis-moi » (cf. Mc 2,14).

Chers jeunes, pour découvrir et suivre fidèlement la forme de vie à laquelle le Seigneur appelle chacun, il est indispensable de demeurer dans son amour comme des amis. Or, comment se conserve l’amitié sinon par la fréquence des rencontres, la conversation, le fait d’être ensemble et de partager les joies et les peines ? Sainte Thérèse de Jésus disait que la prière consistait à « parler de l’amitié en étant bien souvent seuls pour parler avec celui dont nous savons qu’il nous aime » (cf. Libro de la vida, 8).

Je vous invite encore à demeurer maintenant dans l’adoration du Christ réellement présent dans l’Eucharistie, à dialoguer avec Lui, à Lui exposer vos questions et à L’écouter. Chers amis, je prie pour vous de tout coeur ; je vous supplie de prier aussi pour moi. En cette nuit, demandons au Seigneur qu’attirés par la beauté de son amour, nous vivions toujours fidèlement comme ses disciples. Amen.

Chers amis, merci pour votre joie et pour votre résistance ! Votre force est plus grande que la pluie. Merci ! Par cette pluie, le Seigneur nous a envoyé d’abondantes bénédictions. En cela, vous êtes aussi un exemple.

1322 Salutation en français

Chers jeunes francophones, soyez fiers d’avoir reçu le don de la foi, c’est elle qui illuminera votre vie à chaque instant. Appuyez-vous sur la foi de vos proches, sur la foi de l’Église ! Par la foi, nous sommes fondés dans le Christ. Retrouvez-vous avec d’autres pour l’approfondir, fréquentez l’Eucharistie, mystère de la foi par excellence. Le Christ seul peut répondre aux aspirations que vous portez en vous. Laissez-vous saisir par Dieu pour que votre présence dans l’Église lui donne un élan nouveau !

Salutation en anglais

Chers jeunes, en ces moments de silence devant le Saint Sacrement, tournons notre esprit et notre coeur vers Jésus-Christ, le Seigneur de nos vies et de notre avenir. Puisse-t-il répandre son Esprit sur nous et sur l’Église tout entière afin que nous devenions un phare de liberté, de réconciliation et de paix pour le monde entier.

Salutation en allemand

Chers jeunes chrétiens de langue allemande ! Au fond de nos coeurs, nous désirons ce qui est grand et beau dans la vie. Ne laissez pas tomber dans le vide vos voeux et vos désirs, mais rendez-les fermes en Jésus Christ. Lui-même est le fondement qui porte, et le point de référence sûr pour une vie en plénitude.

Salutation en italien

Je me tourne maintenant vers les jeunes de langue italienne. Chers amis, cette veillée restera comme une expérience inoubliable de votre vie. Gardez la flamme que Dieu a allumée cette nuit en vos coeurs : faites en sorte qu’elle ne s’éteigne pas ! Alimentez-la chaque jour, partagez-la avec les compagnons de votre âge qui vivent dans la nuit et cherchent une lumière pour leur chemin. Merci ! Au revoir et à demain matin !

Salutation en portugais

Chers amis, j’invite chacun et chacune de vous à nouer un dialogue personnel avec le Christ, en Lui exposant vos propres doutes et surtout en l’écoutant. Le Seigneur est ici et vous appelle ! Jeunes amis, cela vaut la peine d’écouter au fond de nous la Parole de Jésus et de marcher sur ses pas. Demandez au Seigneur de vous aider à découvrir votre vocation dans la vie et dans l’Église, et à y persévérer avec joie et fidélité, sachant qu’Il ne vous abandonne jamais et qu’il ne trahit jamais. Il est avec nous jusqu’à la fin du monde.

Salutation en polonais

1323 Chers jeunes amis venus de Pologne, notre veillée de prière est traversée par la présence du Christ. Sûrs de son amour, approchez-vous de Lui avec la flamme de votre foi. Il vous remplira de Sa vie. Construisez votre vie sur le Christ et sur son Évangile. Je vous bénis de tout coeur. * * *

Chers jeunes,

Nous avons vécu une aventure ensemble. Fermes dans la foi en Christ, vous avez résisté à la pluie. Avant de vous laisser, je désire vous souhaiter à tous une bonne nuit. Reposez-vous bien. Merci pour le sacrifice que vous êtes en train de faire, et je ne doute pas que vous l’offrirez généreusement au Seigneur. Si Dieu le veut, nous nous verrons demain. Je vous attends tous ! Je vous remercie du merveilleux exemple que vous avez donné. Comme en cette nuit, avec le Christ vous pourrez toujours affronter les épreuves de la vie. Ne l’oubliez pas ! Merci à tous !

VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID

À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011

RENCONTRE AVEC LES VOLONTAIRES DE LA XXVIe JMJ


Pavillon 9 de la nouvelle Foire de Madrid-IFEMA Dimanche 21 août 2011
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Chers volontaires,

Au moment de clore ces inoubliables Journées Mondiales de la Jeunesse, j’ai voulu m’arrêter ici, avant de rentrer à Rome, pour vous remercier vivement pour les services inestimables que vous avez rendus. C’est un devoir de justice et une nécessité du coeur ! Devoir de justice, parce que, grâce à votre collaboration, les jeunes pèlerins ont été accueillis aimablement, et ont pu être aidés quand ils ont en eu besoin. Au travers de votre service, vous avez donné aux Journées Mondiales le visage de l’amabilité, de la sympathie et du dévouement aux autres.

1324 Ma gratitude est aussi une nécessité du coeur parce que vous avez non seulement été attentifs envers les pèlerins mais aussi envers le Pape, envers moi. Durant toutes les cérémonies auxquelles j’ai participé, vous y étiez, vous : certains visibles, d’autre plus en retrait, rendant possible l’ordre requis pour que tout se passe bien. Je ne peux pas non plus oublier l’effort de préparation de ces journées. Combien de sacrifices, combien de soins. Tous, point par point, vous avez tissé avec votre travail et votre prière, chacun selon ses connaissances et ses capacités, le merveilleux tableau multicolore de ces Journées. Merci beaucoup pour votre dévouement.

Beaucoup d’entre vous ont dû renoncer à participer directement aux cérémonies, occupés qu’ils étaient aux autres tâches de l’organisation. Cependant, cette renonciation a été un beau moyen évangélique de participer aux Journées : celui du dévouement aux autres dont parle Jésus. Dans un certain sens, vous avez rendu réelles les paroles du Seigneur : « Si quelqu'un veut être le premier, il sera le dernier de tous et le serviteur de tous » (
Mc 9,35). J’ai la certitude que cette expérience comme volontaires vous a tous enrichis dans votre vie chrétienne, qui est fondamentalement un service d’amour. Le Seigneur transformera votre fatigue accumulée, les préoccupations et l’accablement de tant de moments, en fruits de vertus chrétiennes : patience, douceur, joie à se donner aux autres, disponibilité pour accomplir la volonté de Dieu. Aimer c’est servir, et le service accroît l’amour. Je pense que c’est un des plus beaux fruits de votre contribution aux Journées Mondiales de la Jeunesse. Mais cette récolte, vous ne la recueillerez pas vous seulement, mais l’Eglise toute entière qui, comme mystère de communion, s’enrichit de l’apport de chacun de ses membres.

En retournant maintenant à une vie ordinaire, je vous encourage à garder dans votre coeur cette joyeuse expérience et à grandir un peu plus chaque jour dans le dévouement de vous-mêmes à Dieu et aux hommes. Il est possible que se soit posée timidement ou impérieusement en beaucoup d’entre vous une question très sensible : Que désire Dieu de moi ? Quel est son dessein pour ma vie ? Le Christ m’appelle-t-il à le suivre de plus près ? Ne pourrais-je pas dépenser ma vie entière dans la mission d’annoncer au monde la grandeur de son amour par le sacerdoce, par la vie consacrée ou par le mariage ? Si cette inquiétude a surgi, laissez-vous porter par le Seigneur et offrez-vous comme volontaires au service de Celui qui « n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mc 10,45). Votre vie atteindra une plénitude insoupçonnée. Peut-être que quelqu’un est en train de penser : le Pape est venu nous remercier et va s’en aller en demandant. Oui, c’est cela. C’est cela, la mission du Pape, Successeur de Pierre. Et n’oubliez pas que Pierre, dans sa première lettre, rappelle aux chrétiens à quel prix ils ont été rachetés : celui du sang du Christ (cf 1P 1,18-19). Qui évalue sa vie à l’aune de cette perspective sait que l’amour peut seul répondre à l’amour du Christ, et c’est cela que vous demande le Pape lors de cet au revoir : que vous répondiez avec amour à celui qui par amour s’est consacré à vous. Encore merci et que Dieu soit toujours avec vous.



VOYAGE APOSTOLIQUE À MADRID

À L'OCCASION DE LA XXVIe JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

18-21 AOÛT 2011

CÉRÉMONIE DE CONGÉ

Aéroport international Barajas de Madrid Dimanche 21 août 2011

Majestés,
Autorités nationales, des communautés autonomes et locales,
Monsieur le Cardinal Archevêque de Madrid et Président de la Conférence épiscopale espagnole,
Messieurs les Cardinaux et chers frères dans l’Épiscopat,
Chers amis,

1325 Le moment de se séparer vient d’arriver. Ces derniers jours à Madrid, avec une assemblée si nombreuse de jeunes d’Espagne et du monde entier, resteront profondément gravés dans ma mémoire et dans mon coeur.

Majesté, le Pape s’est senti bien en Espagne ! Les jeunes participants de ces Journées mondiales de la Jeunesse, ont été eux-aussi très bien accueillis par tant de villes et de localités espagnoles qu’ils ont pu visiter avant de participer à ces Journées.

Merci, Majesté, pour vos paroles si cordiales et pour avoir voulu être présent aussi bien à mon arrivé que, maintenant, à mon départ. Merci aux Autorités nationales, à celles des communautés autonomes et locales, qui ont montré par leur coopération une grande sensibilité pour cette événement international. Merci aux milliers de volontaires qui ont rendu possible le bon déroulement de toutes les activités de cette rencontre : les différents actes littéraires, musicaux, culturels et religieux du ‘Festival des jeunes’, les catéchèses des Évêques et les célébrations avec le successeur de Pierre. Merci aux Forces de sécurité et de l’ordre, comme à ceux qui ont collaboré en assumant les divers services, depuis l’attention à la musique et à la liturgie, jusqu’au transport, l’assistance sanitaire et alimentaire.

L’Espagne est une grande nation qui, dans un vivre ensemble sain, ouvert, pluriel et respectueux, sait et peut progresser sans renoncer à son âme profondément religieuse et catholique. Cela a été manifesté une nouvelle fois ces jours-ci en démontrant sa capacité technique et humaine dans une entreprise de haute transcendance et de grand avenir, comme l’est celle de faciliter à la jeunesse son enracinement dans le Christ-Jésus, le Sauveur.

J’adresse une parole de remerciement spécial aux organisateurs de ces Journées : au Cardinal Président du Conseil Pontifical pour les Laïcs et à tous les membres de ce dicastère ; à l’Archevêque de Madrid, Monsieur le Cardinal Antonio Maria Rouco Varela, à ses Auxiliaires et à tout l’archidiocèse ; en particulier au coordinateur général des Journées, Mgr César Augusto Franco Martínez et à ses nombreux collaborateurs si généreux. Les Évêques, avec les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs, ont travaillé avec sollicitude et abnégation dans leur diocèse pour la préparation soignée de ces Journées. J’adresse à tous mes remerciements avec ma prière au Seigneur pour qu’il bénisse vos efforts pastoraux.

Je ne peux pas manquer de remercier de tout coeur les jeunes pour être venus à ces Journées, pour leur participation joyeuse, enthousiaste et intense. Je leur dis : merci et félicitations pour le témoignage que vous avez donné à Madrid et dans les autres villes espagnoles où vous avez été. Je vous invite à diffuser jusqu’aux confins du monde la joyeuse et profonde expérience de foi vécue dans ce noble pays. Transmettez votre allégresse spécialement à ceux qui auraient désiré venir et qui n’ont pas pu le faire pour diverses raisons, à ceux nombreux qui ont prié pour vous et à ceux dont la célébration elle-même de ces Journées a touché le coeur. Par votre proximité et par votre témoignage, aidez vos amis et compagnons à découvrir qu’aimer le Christ c’est vivre en plénitude.

Je laisse l’Espagne très content et je vous remercie tous. Surtout Dieu, Notre Seigneur, qui m’a permis de célébrer ces journées si pleines de grâce et d’émotion, si chargées de dynamisme et d’espérance. Oui, la fête de la foi que nous avons partagée, nous permet de regarder en avant avec beaucoup de confiance dans la Providence qui guide l’Église à travers les méandres de l’histoire ! C’est pourquoi elle reste jeune et garde sa vitalité, même en affrontant des situations ardues. C’est là l’oeuvre du Saint-Esprit qui rend présent Jésus-Christ dans les coeurs des jeunes de chaque époque, et leur montre ainsi la grandeur de la vocation divine de tout être humain. Nous avons pu expérimenter aussi comment la grâce du Christ fait tomber les murs et dépasser les frontières que le péché a fait s’élever entre les peuples et les générations, pour faire de tous les hommes une seule famille qui se reconnaît unie dans l’unique Père commun, et qui cultive par son travail et par son respect tout ce qu’Il nous a donné dans la création.

Les jeunes répondent rapidement quand on leur propose avec sincérité et vérité la rencontre avec Jésus-Christ, unique rédempteur de l’humanité. Ils retournent maintenant chez eux comme des missionnaires de l’Évangile « enracinés dans le Christ et édifiés par Lui, fermes dans la foi », et ils auront besoin d’aide sur ce chemin. Je confie, donc, de manière particulière aux évêques, aux prêtres, aux religieux et aux éducateurs chrétiens, l’attention pour la jeunesse qui désire répondre avec joie à l’appel du Seigneur. Il n’y a pas de raison pour se décourager devant les contrariétés qui, de diverses manières, se présentent dans certains pays. Plus forte qu’elles, est l’aspiration vers Dieu, que le Créateur a mis dans le coeur des jeunes, et le pouvoir d’En-haut qui donne une force divine à ceux qui suivent le Maître et à ceux qui cherchent en Lui la nourriture pour la vie. N’ayez pas peur de proposer aux jeunes le message de Jésus-Christ dans sa totalité, et de les inviter aux sacrements par lesquels il nous rend participants à sa propre vie.

Majesté, avant de revenir à Rome, je désirer assurer les Espagnols qu’ils sont très présents dans ma prière. Je prie spécialement pour les couples et les familles qui affrontent des difficultés de diverses natures, pour ceux qui sont dans le besoin, pour les malades, pour les personnes âgées et pour les enfants, et pour ceux qui ne trouvent pas de travail. Je prie également pour les jeunes d’Espagne. Je suis convaincu qu’animés par la foi dans le Christ, ils apporteront le meilleur d’eux-mêmes pour que ce grand pays puisse affronter les défis de l’heure présente et continuer à avancer sur les chemins de la concorde, de la solidarité, de la justice et de la liberté. Formulant ces voeux, je recommande tous les enfants de cette noble terre à l’intercession de la Vierge Marie, notre Mère du Ciel, et je les bénis avec affection. Que la joie du Seigneur remplisse toujours vos coeurs ! Merci beaucoup.

AU DÉBUT DE LA MESSE

EN CONCLUSION DE LA RENCONTRE AVEC LE "RATZINGER SCHÜLERKREIS" Castel Gandolfo Dimanche 28 août 2011

1326 Chers frères et soeurs,

Aujourd’hui, nous répondons à la première lecture, tirée du prophète Jérémie, avec le Psaume 62: mon âme a soif de toi; après toi languit ma chair, terre aride, altérée, sans eau.

En ce temps d’absence de Dieu, quand la terre des âmes est aride et les personnes ne savent pas encore d’où provient l’eau vive, nous demandons au Seigneur qu’Il se montre. Nous voulons lui demander de montrer à ceux qui cherchent l’eau vive ailleurs, que cette eau, c’est Lui-même, et qu’Il ne permet pas que la vie des hommes, leur soif de ce qui est grand, de plénitude, se noie et s’étouffe dans ce qui est transitoire.

Nous voulons Lui demander, en particulier pour les jeunes, que la soif de Lui devienne vivante en eux et qu’ils reconnaissent où se trouve la réponse.

Et nous, qui avons pu Le connaître dès notre jeunesse, nous pouvons demander pardon, car nous portons trop peu la lumière de son visage aux hommes, car nous manifestons trop peu la certitude qu’«Il est, Il est présent, et Il est la grande réalité, pleine, que nous attendons tous». Nous voulons Lui demander qu’Il nous pardonne, qu’Il nous renouvelle avec l’eau vive de son Esprit et qu’Il nous donne de célébrer dignement les saints Mystères.



À L'OCCASION DU CONCERT OFFERT PAR LE CARDINAL DOMENICO BARTOLUCCI Cour du palais pontifical, Castel Gandolfo Mercredi 31 août 2011



Messieurs les cardinaux
Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers amis!

Ce soir, nous nous sommes plongés dans la musique sacrée, cette musique qui, de manière toute particulière, naît de la foi et qui est capable d'exprimer et de communiquer la foi. Merci tout d'abord aux splendides interprètes: aux deux sopranos, au baryton, au Maestro Baiocchi, au «Rossini Chamber Choir» de Pesaro et à l’«Orchestra Filarmonica Marchigiana», ainsi qu'aux organisateurs et aux autorités qui ont rendu possible l'événement. Interrompant les activités quotidiennes, vous nous avez offert un moment de méditation et de prière, en nous donnant l'intuition des harmonies du ciel. Mes remerciements affectueux vont tout particulièrement à l'auteur des morceaux que nous avons écoutés, le Maestro cardinal Domenico Bartolucci. Merci Eminence, pour m'avoir offert ce concert et avoir composé, pour l'occasion, le morceau Benedictus qui m'est dédié comme une prière et une action de grâce au Seigneur pour mon ministère.

1327 Le Maestro cardinal Bartolucci n'a pas besoin de présentation. Je voudrais seulement évoquer trois aspects de sa vie, qui le caractérisent de manière évidente — en plus de son fier tempérament florentin —, à savoir: la foi, le sacerdoce et la musique.

Cher cardinal Bartolucci, la foi est la lumière qui a toujours orienté et guidé votre vie, qui a ouvert votre coeur pour répondre avec générosité à l'appel du Seigneur; et c'est aussi d'elle qu'est née votre manière de composer. Bien sûr, vous avez reçu une solide formation musicale à la cathédrale de Florence, au conservatoire de Florence, à l'Institut pontifical de musique sacrée, avec de grands professeurs, notamment Vito Frazzi, Raffaele Casimiri, Ildebrando Pizzetti. Mais la musique est pour vous un langage privilégié pour communiquer la foi de l'Eglise et pour aider le cheminement de foi de ceux qui écoutent vos oeuvres; c'est aussi à travers la musique que vous avez exercé votre ministère sacerdotal. Votre manière de composer s'inscrit dans le sillon des grands auteurs de musique sacrée, en particulier de la Chapelle Sixtine, dont vous avez été pendant de nombreuses années le directeur: la mise en valeur du précieux trésor qu'est le chant grégorien et le recours savant à la polyphonie, fidèle à la tradition, mais ouvert aussi à de nouvelles sonorités.

Cher Maestro, ce soir, avec votre musique, vous nous avez permis de tourner notre âme vers Marie avec la prière la plus chère à la tradition chrétienne, mais vous nous avez aussi permis de revenir au commencement de notre chemin de foi, à la liturgie du baptême, au moment où nous sommes devenus chrétiens: une invitation à toujours aller boire à la seule eau qui étanche la soif, le Dieu vivant, et à nous engager chaque jour à rejeter le mal et à renouveler notre foi, en réaffirmant «Je crois»!

«Christus circumdedit me», le Christ m'a enveloppé et il m'enveloppe: cette phrase résume votre vie, votre ministère et votre musique, cher Monsieur le cardinal. Je renouvelle alors mes remerciements à votre égard, ainsi qu'aux deux sopranos, au baryton, au chef d'orchestre et aux ensembles du choeur et de l'orchestre et je donne avec plaisir ma Bénédiction apostolique. Merci.


AUX EVEQUES DE L'INDE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM" Salle du Consistoire, Palais pontical de Castel Gandolfo. Jeudi 8 septembre 2011

8911
Eminence,
Chers frères dans l’épiscopat,

Je vous souhaite une chaleureuse et fraternelle bienvenue à l’occasion de votre visite ad limina Apostolorum, une nouvelle occasion d’approfondir la communion qui existe entre l’Eglise qui est en Inde et le Siège de Pierre, et une opportunité de nous réjouir de l’universalité de l’Eglise. Je souhaite remercier le cardinal Oswald Gracias de ses paroles courtoises prononcées en votre nom et au nom de ceux qui sont confiés à ses soins pastoraux. Mes salutations cordiales vont également aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, ainsi qu’aux laïcs dont vous êtes les pasteurs. Je vous prie de les assurer de mes prières et de ma sollicitude.

L’Eglise qui est en Inde est bénie par une multitude d’institutions qui visent à être l’expression de l’amour de Dieu pour l’humanité à travers la charité et l’exemple du clergé, des religieux et des laïcs qui les dirigent. Par l’intermédiaire de ses paroisses, de ses écoles et de ses orphelinats, ainsi que de ses hôpitaux, ses cliniques et ses dispensaires, l’Eglise apporte une contribution inestimable au bien-être non seulement des catholiques, mais de la société tout entière. Parmi ces institutions dans votre région, les écoles occupent une place particulière, constituant un témoignage exceptionnel de votre engagement au service de l’éducation et de la formation des jeunes qui vous sont si chers. Les efforts accomplis par toute la communauté chrétienne pour préparer les jeunes citoyens de votre noble pays à bâtir une société plus juste et plus prospère ont longtemps été une caractéristique de l’Eglise dans vos diocèses et dans toute l’Inde. En aidant à la croissance des qualités spirituelles, intellectuelles et morales de leurs étudiants, les écoles catholiques continueront à développer des capacités solides de jugement et à les introduire dans l’héritage que leur ont légué les générations précédentes, renforçant ainsi le sens des valeurs et préparant leurs élèves à une vie heureuse et active (cf. Gravissimum educationis
GE 5). Je vous encourage à continuer de consacrer une grande attention à la qualité de l’instruction dans les écoles présentes dans vos diocèses, afin d’assurer qu’elles soient authentiquement catholiques et ainsi capables de transmettre les vérités et les valeurs nécessaires au salut des âmes et au progrès de la société.

1328 Bien sûr, les écoles catholiques ne sont pas seulement des moyens par lesquels l’Eglise cherche à instruire et à édifier son peuple dans la vérité intellectuelle et morale. Comme vous le savez, toutes les activités de l’Eglise visent à glorifier Dieu et à enrichir son peuple de la vérité qui nous rend libres (cf. Jn 8,32). Cette vérité salvifique, au coeur du dépôt de la foi, doit demeurer le fondement de toutes les activités de l’Eglise, en les proposant aux autres toujours avec respect, mais sans pour autant faire de compromis. La capacité de présenter la vérité avec douceur mais fermeté est un don qui doit être nourri tout particulièrement chez ceux qui enseignent dans les instituts catholiques d’éducation supérieure et ceux qui sont chargés de la tâche ecclésiale d’éduquer les séminaristes, les religieux ou les fidèles laïcs, que ce soit dans le domaine de la théologie, des études catéchétiques ou de la spiritualité chrétienne. Ceux qui enseignent au nom de l’Eglise ont l’obligation particulière de transmettre fidèlement les richesses de la tradition, conformément au magistère et d’une manière qui réponde aux besoins de notre temps. Les étudiants, quant à eux, ont le droit de recevoir dans sa plénitude l’héritage intellectuel et spirituel de l’Eglise. En recevant les bénéfices d’une formation solide et en se consacrant à la charité dans la vérité, le clergé, les religieux et les responsables laïcs de la communauté chrétienne seront mieux en mesure de contribuer à la croissance de l’Eglise et au progrès de la société indienne. Les divers membres de l’Eglise apporteront ainsi un témoignage de l’amour de Dieu pour l’humanité tout entière et ils iront au contact du monde en offrant un solide témoignage chrétien dans l’amitié, le respect et l’amour, et en luttant non pour condamner le monde, mais au contraire pour lui offrir le don du salut (cf. Jn 3,17). Encouragez ceux qui sont engagés dans l’éducation, qu’ils soient prêtres, religieux ou laïcs, à approfondir leur foi en Jésus Christ, crucifié et ressuscité d’entre les morts. Permettez-leur d’expliquer à leurs voisins que, par leur parole et par leur exemple, ils peuvent proclamer plus efficacement le Christ comme le Chemin, la Vérité et la Vie (cf. Jn 14,6).

Dans votre pays, les religieux et les religieuses, qui sont souvent les héros méconnus de la vitalité de l’Eglise au niveau local, jouent un rôle significatif de témoins de Jésus Christ. Toutefois, au-dessus et au-delà de leur travail apostolique, les religieux et leur existence même sont une source de fécondité spirituelle pour la communauté chrétienne tout entière. En s’ouvrant personnellement à la grâce de Dieu, les religieux et les religieuses inspirent les autres à répondre avec confiance, humilité et joie à l’invitation du Seigneur à le suivre.

A cet égard, chers frères évêques, je sais que vous êtes conscients des nombreux facteurs qui entravent la croissance spirituelle et vocationnelle, en particulier chez les jeunes. Toutefois, nous savons que seul Jésus Christ répond à nos plus profondes aspirations et donne un vrai sens à nos vies. Ce n’est qu’en Lui que nos coeurs trouvent véritablement le repos. Continuez, par conséquent, à parler aux jeunes et à les encourager à prendre sérieusement en considération la vie consacrée ou sacerdotale; parlez avec les parents de leur rôle indispensable en vue d’encourager et de soutenir de telles vocations; et engagez votre peuple à prier le Maître des moissons, afin qu’il envoie de nombreux ouvriers à sa moisson (cf. Mt 9,38).

Avec ces pensées, chers frères évêques, je vous renouvelle mes sentiments d’affection et d’estime. Je vous recommande tous à l’intercession de Marie, Mère de l’Eglise. En vous assurant de mes prières pour vous et pour tous ceux qui sont confiés à vos soins pastoraux, je vous donne avec plaisir ma Bénédiction apostolique en gage de grâce et de paix dans le Seigneur.

Merci de votre attention.



Discours 2005-2013 1319