Discours 2005-2013 1368


VOYAGE APOSTOLIQUE AU BÉNIN

18-20 NOVEMBRE 2011

RENCONTRE AVEC LES ENFANTS

Église paroissiale Sainte-Rita - Cotonou Samedi 19 novembre 2011
[Vidéo]


Chers enfants,

1369 Je remercie Monseigneur René-Marie Ehuzu, Évêque de Porto Novo et responsable de la Pastorale Sociale de la Conférence Épiscopale du Bénin, pour ses paroles d’accueil. Je dis merci aussi à Monsieur le curé et à Aïcha pour ce qu’ils m’ont dit en votre nom à tous. Après ce beau moment d’adoration, c’est avec une grande joie que je vous salue. Merci d’être venus si nombreux!

Dieu notre Père nous a réunis autour de son Fils et notre Frère, Jésus Christ, présent dans l’hostie consacrée durant la messe. C’est un grand mystère devant lequel on adore et on croit. Jésus, qui nous aime tant, est vraiment présent dans les tabernacles de toutes les églises du monde, dans les tabernacles des églises de vos quartiers et de vos paroisses. Je vous invite à le visiter souvent pour lui dire votre amour.

Certains parmi vous ont déjà fait leur première communion, d’autres s’y préparent. Le jour de ma première communion a été l’un des plus beaux jours de ma vie. Pour vous aussi, n’est-ce pas ? Et pourquoi cela ? Ce n’est pas seulement à cause des beaux vêtements ou des cadeaux ou même des repas de fête ! C’est surtout parce que, ce jour-là, nous recevons Jésus-Christ pour la première fois. Quand je communie, Jésus vient habiter en moi. Je dois l’accueillir avec amour et l’écouter attentivement. Au fond de mon coeur, je peux lui dire par exemple : « Jésus, je sais que tu m’aimes. Donne-moi ton amour pour que je t’aime et que j’aime les autres avec ton amour. Je te confie mes joies, mes peines et mon avenir ». N’hésitez pas, chers enfants, à parler de Jésus aux autres. Il est un trésor qu’il faut savoir partager avec générosité. Dans l’histoire de l’Église, l’amour de Jésus a rempli de courage et de force tant de chrétiens et même des enfants comme vous ! Ainsi, saint Kizito, un garçon ougandais, a été mis à mort parce qu’il voulait vivre selon le baptême qu’il venait de recevoir. Kizito priait. Il avait compris que Dieu est non seulement important, mais qu’il est tout.

Et qu’est-ce que la prière ? C’est un cri d’amour poussé vers Dieu notre Père avec la volonté d’imiter Jésus notre Frère. Jésus partait à l’écart pour prier. Comme Jésus, je peux moi aussi trouver chaque jour un endroit calme où je me recueille devant une croix ou une image sacrée pour parler à Jésus et l’écouter. Je peux aussi utiliser l’Évangile. Je garde ensuite dans mon coeur un passage qui me touche et va me guider durant la journée. Rester ainsi un peu de temps avec Jésus, lui permet de me remplir de son amour, de sa lumière et de sa vie ! Cet amour que je reçois dans la prière, je suis appelé à le donner à mon tour à mes parents, à mes amis, à tous ceux avec qui je vis, même à ceux qui ne m’aiment pas, et aussi à ceux que je n’apprécie pas beaucoup. Chers enfants, Jésus vous aime ! Demandez aussi à vos parents de prier avec vous ! Parfois, il faut les pousser un peu. N’hésitez pas à le faire. Dieu est si important !

Que la Vierge Marie, sa Mère, vous apprenne à l’aimer toujours plus à travers la prière, le pardon et la charité. Je vous confie tous à Elle ainsi que vos familles et vos éducateurs. Regardez ! Je sors un chapelet de ma poche. Le chapelet est comme un instrument qu’on peut utiliser pour prier. Il est simple de prier le chapelet. Peut-être le savez-vous déjà, sinon demandez à vos parents de vous apprendre. D’ailleurs, chacun de vous recevra un chapelet à la fin de notre rencontre. Lorsque vous l’aurez en main, vous pourrez prier pour le Pape, je vous demande de le faire, pour l’Église et pour toutes les intentions importantes. Et maintenant, avant que je vous bénisse tous avec grande affection, prions ensemble un Je vous salue Marie pour les enfants du monde entier, spécialement pour ceux qui souffrent de la maladie, de la faim et de la guerre. Prions maintenant : Je vous salue Marie, etc.



VOYAGE APOSTOLIQUE AU BÉNIN

18-20 NOVEMBRE 2011

RENCONTRE AVEC LES ÉVÊQUES DU BÉNIN

Nonciature apostolique, Cotonou Samedi 19 novembre 2011
[Vidéo]




Messieurs les Cardinaux,
Cher Monseigneur Ganyé, Président de la Conférence des Évêques du Bénin,
Chers frères dans l’épiscopat,

1370 C’est pour moi une grande joie de vous rencontrer ensemble ce soir, vous qui êtes les pasteurs de l’Église catholique au Bénin. Je remercie le Président de votre Conférence épiscopale, Monseigneur Antoine Ganyé, Archevêque de Cotonou, pour les paroles fraternelles qu’il vient de prononcer en votre nom. Avec vous, je suis heureux de pouvoir rendre grâce au Seigneur, au moment où vous célébrez le cent cinquantième anniversaire des débuts de l’évangélisation de votre pays. En effet, c’est le 18 avril 1861 que les premiers missionnaires de la Société des Missions Africaines débarquèrent à Ouidah, commençant ainsi une page nouvelle de l’annonce de l’Évangile en Afrique de l’Ouest. À tous les missionnaires, évêques, prêtres, religieux et religieuses, laïcs, venant d’autres terres ou originaires de ce pays, qui se sont succédés depuis ce temps jusqu’à aujourd’hui, l’Église est particulièrement reconnaissante. Ils ont généreusement donné de leur vie, parfois de façon héroïque, pour que l’amour de Dieu soit annoncé à tous.

La célébration de ce Jubilé doit être pour vos communautés et pour chacun de leurs membres, l’occasion d’un profond renouveau spirituel. Et il vous revient, en tant que Pasteurs du peuple de Dieu, d’en discerner les contours à la lumière de la Parole de Dieu. L’Année de la foi, que j’ai voulu promulguer à l’occasion du cinquantième anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II, sera certainement une occasion propice pour permettre aux fidèles de redécouvrir et d’approfondir leur foi dans la personne du Sauveur des hommes. En effet, c’est parce qu’ils ont accepté de mettre le Christ au centre de leur vie que, depuis 150 ans, des hommes et des femmes ont eu le courage de tout donner pour le service de l’Évangile. Aujourd’hui, cette même démarche doit être au coeur de la vie de l’Église tout entière. C’est le visage crucifié et glorieux du Christ qui doit tous nous guider, afin de témoigner de son amour pour le monde. Cette attitude demande une conversion constante pour donner une force nouvelle à la dimension prophétique de notre annonce. À ceux qui ont reçu la mission de guider le peuple de Dieu, il incombe de la susciter et d’aider à discerner les signes de la présence de Dieu au coeur des personnes et des événements. Que tous les fidèles fassent la rencontre personnelle et communautaire avec le Christ, pour s’en faire les messagers ! Cette rencontre avec le Christ doit être solidement enracinée dans l’accueil et la méditation de la Parole de Dieu. En effet, l’Écriture doit occuper une place centrale dans la vie de l’Église et de chaque chrétien. Je vous encourage donc à faire de sa redécouverte une source de renouvellement constant, afin qu’elle unifie la vie quotidienne des fidèles et qu’elle soit toujours plus au coeur de toute activité ecclésiale.

Cette Parole de Dieu, l’Église ne peut la garder pour elle-même, elle a pour vocation de l’annoncer au monde. Cette année jubilaire doit être pour l’Église au Bénin une occasion privilégiée de redonner vigueur à sa conscience missionnaire. Le zèle apostolique qui doit animer tous les fidèles découle directement de leur baptême, et ils ne peuvent donc pas se soustraire à la responsabilité de confesser leur foi dans le Christ et son Évangile partout où ils se trouvent, et dans leur vie quotidienne. Les évêques et les prêtres, quant à eux, sont appelés à réveiller cette conscience dans les familles, les paroisses, les communautés et les divers mouvements ecclésiaux. Une fois encore, je voudrais d’ailleurs relever avec admiration le rôle essentiel joué par les catéchistes dans l’activité missionnaire de vos diocèses. D’autre part, comme je l’ai souligné dans l’exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini, « en aucune façon l’Église ne peut se limiter à une pastorale de ‘l’entretien’ en faveur de ceux qui connaissent déjà l’Évangile du Christ. L’élan missionnaire est un signe clair de la maturité d’une communauté ecclésiale » (n. 95). L’Église doit donc aller vers tous. Et je vous encourage à poursuivre vos efforts en vue d’un partage du personnel missionnaire avec les diocèses les plus démunis, que ce soit dans votre propre pays, dans d’autres pays d’Afrique ou sur des continents plus lointains. N’ayez pas peur de susciter des vocations missionnaires de prêtres, de religieux et de religieuses ou de laïcs !

Pour que le monde croie en cette Parole que l’Église annonce, il est indispensable que les disciples du Christ soient unis entre eux (cf.
Jn 17,21). Guides et pasteurs de votre peuple, vous êtes appelés à avoir une vive conscience de la fraternité sacramentelle qui vous unit et de l’unique mission qui vous est confiée, afin d’être effectivement des signes et des promoteurs d’unité, dans vos diocèses. Avec vos prêtres, une attitude d’écoute, d’attention personnelle et paternelle doit prévaloir pour que ceux-ci, conscients du bien que vous leur voulez, vivent avec sérénité et sincérité leur vocation sacerdotale, la rayonnent avec joie autour d’eux et en exercent fidèlement les tâches. Je vous invite donc à aider les prêtres et les fidèles à redécouvrir eux aussi la beauté du sacerdoce et du ministère sacerdotal. Les difficultés rencontrées, qui parfois peuvent être sérieuses, ne doivent jamais être des raisons de désespérer, mais au contraire devenir des incitations à susciter chez les prêtres et les évêques une profonde vie spirituelle qui remplisse leur coeur d’un amour toujours plus grand pour le Christ et d’un zèle débordant pour la sanctification du Peuple de Dieu. Un renforcement des liens de fraternité et d’amitié entre tous sera aussi un soutien important, permettant de progresser dans la recherche d’un épanouissement spirituel et humain.

Chers frères dans l’épiscopat, la formation des futurs prêtres de vos diocèses est une réalité qui vous préoccupe particulièrement. Je vous encourage vivement à en faire une de vos priorités pastorales. Il est indispensable qu’une solide formation humaine, intellectuelle et spirituelle permette aux jeunes d’atteindre un équilibre personnel, psychologique et affectif, qui les prépare à assumer les réalités de la vie sacerdotale, notamment dans le domaine relationnel. Par ailleurs, comme je l’ai dit dans la lettre que j’ai adressée récemment à tous les séminaristes, « le plus important dans le chemin vers le sacerdoce et durant toute la vie sacerdotale, c’est la relation personnelle avec Dieu en Jésus Christ. Le prêtre […] est le messager de Dieu parmi les hommes. Il veut conduire à Dieu et ainsi faire croître aussi la communion véritable des hommes entre eux ». C’est donc dans cette perspective que les séminaristes doivent apprendre à vivre en contact constant avec Dieu. Dès lors, le choix des formateurs est une responsabilité importante qui incombe aux évêques. Je vous invite à l’exercer avec prudence et discernement. Les formateurs, tout en ayant les qualités humaines et intellectuelles nécessaires, doivent être soucieux de leur propre avancée sur le chemin de la sainteté, comme de celle des jeunes qu’ils ont pour mission d’aider dans leur recherche de la volonté de Dieu sur leur vie.

Le ministère épiscopal auquel le Seigneur vous a appelés connaît ses joies et ses peines. En vous rencontrant ce soir, je voudrais laisser à chacun de vous un message d’espérance. Au cours de ces 150 dernières années, le Seigneur a fait de grandes choses parmi le peuple béninois. Soyez sûr qu’il continue de vous accompagner au jour le jour dans votre engagement au service de l’évangélisation. Soyez toujours des Pasteurs selon le coeur de Dieu, d’authentiques serviteurs de l’Évangile. C’est cela que les hommes et les femmes de notre temps attendent de vous.

Chers frères dans l’épiscopat, au terme de notre rencontre, je voudrais vous dire combien ma joie est grande de revenir en terre d’Afrique et particulièrement au Bénin en cette double circonstance de la célébration du cent cinquantième anniversaire de l’évangélisation de votre pays et de la remise de l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus. Je voudrais vous remercier, et à travers vous tout le peuple béninois, pour l’accueil chaleureux, je dirais tout simplement pour ‘l’accueil africain’, que vous m’avez réservé. Je confie à la Vierge Marie, Notre-Dame d’Afrique, chacun de vos diocèses, ainsi que vos personnes et votre ministère épiscopal. Qu’elle veille sur l’ensemble du peuple béninois ! Et de grand coeur, je vous donne une affectueuse Bénédiction apostolique, ainsi qu’aux prêtres, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de vos diocèses !



VOYAGE APOSTOLIQUE AU BÉNIN

18-20 NOVEMBRE 2011

REMISE

DE L'EXHORTATION APOSTOLIQUE POST-SYNODALE


AUX ÉVÊQUES D'AFRIQUE ALLOCUTION


Stade de l'Amitié - Cotonou Dimanche 20 novembre 2011
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Messieurs les Cardinaux,
1371 Vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et soeurs,

Au cours de cette célébration liturgique solennelle, nous avons rendu grâce au Seigneur pour le don de la Deuxième Assemblée spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques, célébrée en octobre 2009 sur le thème L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix : ‘Vous êtes le sel de la terre … vous êtes la lumière du monde’ (
Mt 5,13-14). Je remercie tous les Pères synodaux pour leur contribution aux travaux de cette Assemblée synodale. Ma gratitude va également au Secrétaire général du Synode des Évêques, Mgr Nikola Eterovic, pour le travail accompli et pour les paroles qu’il m’a adressées en votre nom.

Après avoir signé hier l’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus, je suis aujourd’hui heureux de pouvoir la remettre à toutes les Églises particulières à travers vous, les Présidents des Conférences épiscopales d’Afrique - tant nationales que régionales -, et les Présidents des Synodes des Églises orientales catholiques. Après la réception de ce document, débutent au niveau local les phases d’assimilation et d’application des données théologiques, ecclésiologiques, spirituelles et pastorales contenues dans cette Exhortation. Ce texte désire promouvoir, encourager et consolider les différentes initiatives locales déjà existantes. Il désire aussi en inspirer d’autres pour l’Église catholique en Afrique.

One of the first missions of the Church is the proclamation of Jesus Christ and his Gospel ad gentes, that is the evangelization of those at a distance from the Church in one way or another. I hope that this Exhortation will guide you in the proclamation of the Good News of Jesus in Africa. It is not just a message or a word. It is above all openness and adhesion to a person: Jesus Christ the incarnate Word. He alone possesses the words of life eternal (cf. Jn 6,68)! Following the example of Christ, all Christians are called to reflect the mercy of the Father and the light of the Holy Spirit. Evangelization presupposes and brings with it reconciliation and it promotes peace and justice.

[Une des premières missions de l’Église demeure l’annonce de Jésus-Christ et de son Évangile ad gentes, c’est-à-dire l’évangélisation des personnes qui sont éloignées de l’Église d’une manière ou d’une autre. Je souhaite que cette Exhortation vous guide dans l’annonce de la Bonne Nouvelle de Jésus en Afrique. Celle-ci n’est pas uniquement un message ou une parole. Elle est surtout l’ouverture et l’adhésion à une Personne : Jésus-Christ, le Verbe incarné. Lui seul possède les paroles de la vie éternelle (cf. Jn 6,68) ! À l’exemple du Christ, tous les chrétiens sont appelés à refléter la miséricorde du Père et la lumière de l’Esprit Saint. L’Évangélisation présuppose et entraîne aussi la réconciliation, et elle promeut la paix et la justice.]

Amada Igreja na África, torna-te cada vez mais o sal da terra, desta terra que Jesus Cristo abençoou com a sua presença quando, nela, encontrou refúgio. Sê o sal da terra africana, abençoada pelo sangue de tantos mártires, homens, mulheres e crianças, testemunhas da fé cristã até ao dom supremo da própria vida. Torna-te luz do mundo, luz da África que muitas vezes, no meio das provações, procura o caminho da paz e da justiça para todos os seus habitantes. A tua luz é Jesus Cristo, «Luz do mundo» (Jn 8,12). Que Deus te abençoe, África bem amada!

[Chère Église en Afrique, deviens toujours plus le sel de la terre, de cette terre que Jésus-Christ a bénie de sa présence quand il y trouva refuge ! Sois le sel de la terre africaine, bénie par le sang de tant de martyrs, hommes, femmes et enfants, témoins de la foi chrétienne jusqu’au don suprême de leur vie ! Deviens lumière du monde, lumière de l’Afrique qui souvent, à travers des épreuves, cherche la voie de la paix et de la justice pour tous ses habitants. Ta lumière est Jésus le Christ, « Lumière du monde » (Jn 8,12). Que Dieu te bénisse, chère Afrique !]



VOYAGE APOSTOLIQUE AU BÉNIN

18-20 NOVEMBRE 2011

CÉRÉMONIE DE CONGÉ

Aéroport international "Card. Bernardin Gantin" de Cotonou Dimanche 20 novembre 2011
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1372 Monsieur le Président,
Éminences et Excellences,
Autorités présentes et chers amis,

Mon voyage apostolique en terre africaine s’achève. Je suis reconnaissant envers Dieu pour ces quelques jours passés avec vous dans la joie et la cordialité. Je vous remercie, Monsieur le Président pour vos paroles courtoises et pour les multiples efforts consentis afin de rendre agréable mon séjour. Je remercie également les diverses autorités de ce pays et tous les volontaires qui ont contribué avec générosité à la réussite de ces journées. Je n’oublie pas l’ensemble de la population béninoise qui m’a reçu avec chaleur et enthousiasme. Ma gratitude va également aux membres de l’Église catholique, aux différents Présidents des Conférences épiscopales nationales et régionales qui ont fait le voyage, et naturellement de manière toute particulière aux Evêques du Bénin.

J’ai désiré visiter à nouveau le continent africain pour lequel j’ai une estime et une affection particulières, car j’ai l’intime conviction que c’est une terre d’espérance. J’en ai parlé d’ailleurs plusieurs fois déjà. D’authentiques valeurs, capables d’instruire le monde, se trouvent ici et ne demandent qu’à s’épanouir avec l’aide de Dieu et la détermination des Africains. L’Exhortation apostolique post-synodale Africae munus peut y aider puissamment, car elle ouvre des perspectives pastorales et suscitera des initiatives intéressantes. Je la confie à l’ensemble des fidèles africains qui sauront l’étudier avec attention et la traduire en actes concrets dans leur vie quotidienne. Le Cardinal Gantin, cet éminent béninois dont la grandeur a été reconnue au point que cet aéroport porte son nom, a participé avec moi à de nombreux Synodes, et il a su leur apporter une contribution essentielle et appréciée. Puisse-t-il accompagner la mise en application de ce document !

Durant cette visite, j’ai pu rencontrer diverses composantes de la société béninoise, et des membres de l’Église. Ces nombreuses rencontres, si différentes dans leur nature, témoignent de la possibilité d’une coexistence harmonieuse au sein de la nation, et entre l’Église et l’État. La bonne volonté et le respect mutuel aident non seulement au dialogue, mais ils sont essentiels pour construire l’unité entre les personnes, les ethnies et les peuples. Le mot Fraternité est d’ailleurs le premier des trois mots de votre devise nationale. Vivre ensemble en frères, malgré de légitimes différences, n’est pas une utopie. Pourquoi un pays africain n’indiquerait-il pas au reste du monde la route à prendre pour vivre une fraternité authentique dans la justice en se fondant sur la grandeur de la famille et du travail ? Puissent les Africains vivre réconciliés dans la paix et la justice ! Voilà les souhaits que je formule avec confiance et espérance avant de quitter le Bénin et le continent africain.

Monsieur le Président, je vous renouvelle mes remerciements sincères que j’étends à l’ensemble de vos concitoyens, aux Evêques béninois et à tous les fidèles de votre pays. Je désire aussi encourager le continent tout entier à être toujours plus sel de la terre et lumière du monde. Que par l’intercession de Notre-Dame d’Afrique, Dieu vous bénisse tous ! (en fon) AC? MAWU T?N NI K?N DO BENIN TO ? BI JI (Que Dieu bénisse le Bénin !)



À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LES LAÏCS Salle Clémentine Vendredi 25 novembre 2011



Messieurs les cardinaux,
Vénérés frères dans l’épiscopat
et le sacerdoce
1373 Chers frères et soeurs!

Je suis heureux de vous rencontrer tous, membres et consulteurs du Conseil pontifical pour les laïcs, réunis pour la XXVe assemblée plénière. Je salue de manière particulière le cardinal Stanislaw Rylko et je le remercie des paroles courtoises qu’il m’a adressées, ainsi que le secrétaire, Mgr Josef Clemens. Je souhaite une cordiale bienvenue à tous, de manière particulière aux fidèles laïcs, femmes et hommes, qui composent le dicastère. La période qui s’est écoulée depuis la dernière assemblée plénière a été marquée par votre engagement dans diverses initiatives, déjà mentionnées par Son Eminence. Je voudrais moi aussi rappeler le congrès pour les fidèles laïcs de l’Asie et la Journée mondiale de la jeunesse de Madrid. Il s’est agi de moments de foi et de vie ecclésiale très intenses, également importants dans la perspective des grands événements ecclésiaux que nous célébrerons l’année prochaine: la XIIIe assemblé générale ordinaire du synode des évêques sur la nouvelle évangélisation et l’ouverture de l’Année de la foi.

Le Congrès pour les laïcs de l’Asie a été organisé l’année dernière à Séoul, avec l’aide de l’Eglise de Corée, sur le thème: Proclaiming Jesus Christ in Asia Today (Proclamer Jésus Christ en Asie aujourd’hui). Le très vaste continent asiatique accueille des peuples, des cultures et des religions différentes, d’antique origine, mais jusqu’à présent, l’annonce chrétienne n’a atteint qu’une petite minorité, qui souvent — comme Votre Eminence l’a dit — vit la foi dans un contexte difficile, parfois même de véritable persécution. Le congrès a offert l’occasion aux fidèles laïcs, aux associations, aux mouvements et aux nouvelles communautés qui oeuvrent en Asie, de renforcer l’engagement et le courage pour la mission. Nos frères témoignent de manière admirable de leur adhésion au Christ, laissant entrevoir la façon dont en Asie, grâce à leur foi, de vastes horizons d’évangélisation sont en train de s’ouvrir pour l’Eglise du troisième millénaire. J’apprécie le fait que le Conseil pontifical pour les laïcs soit en train d’organiser un congrès semblable pour les laïcs de l’Afrique, prévu au Cameroun l’année prochaine. Ces rencontres continentales sont précieuses pour donner une impulsion à l’oeuvre d’évangélisation, pour renforcer l’unité et rendre toujours plus solides les liens entre les Eglises particulières et l’Eglise universelle.

Je voudrais, en outre, attirer l’attention sur la dernière Journée mondiale de la jeunesse à Madrid. Le thème, comme nous le savons, était la foi: «Enracinés et fondés dans le Christ, affermis dans la foi» (cf. Col
Col 2,7). Et j’ai vraiment pu contempler une multitude immense de jeunes, venus avec enthousiasme du monde entier pour rencontrer le Seigneur et vivre la fraternité universelle. Une extraordinaire cascade de lumière, de joie et d’espérance a illuminé Madrid, et pas seulement Madrid, mais également la vieille Europe et le monde entier, reproposant de manière claire l’actualité de la recherche de Dieu. Personne n’a pu rester indifférent, personne n’a pu penser que la question de Dieu est sans importance pour l’homme d’aujourd’hui. Les jeunes du monde entier attendent avec impatience de pouvoir célébrer les Journées mondiales qui leur sont consacrées et je sais que vous êtes déjà au travail pour le rendez-vous de Rio de Janeiro en 2013.

A cet égard, il me semble particulièrement important d’avoir voulu affronter cette année, au cours de l’assemblée plénière, le thème de Dieu: «La question de Dieu aujourd’hui». Nous ne devrions jamais nous lasser de reproposer cette question, de «recommencer à partir de Dieu», pour redonner à l’homme sa pleine dimension, sa pleine dignité. En effet, une mentalité qui s’est diffusée à notre époque, renonçant à toute référence au transcendant, s’est démontrée incapable de comprendre et de préserver ce qui est humain. La diffusion de cette mentalité a engendré la crise que nous vivons aujourd’hui, qui est une crise de signification et de valeurs, avant d’être une crise économique et sociale. L’homme qui cherche à exister de manière uniquement positiviste, dans ce qui est calculable et mesurable, finit par être étouffé. Dans ce cadre, la question de Dieu est, dans un certain sens, «la question des questions». Celle-ci nous ramène aux questions de fond de l’homme, aux aspirations de vérité, de bonheur et de liberté contenues dans son coeur, qui cherchent leur réalisation. L’homme qui réveille en lui la question sur Dieu s’ouvre à l’espérance, à une espérance fiable, pour laquelle il vaut la peine d’affronter les difficultés du chemin dans le présent (cf. Spe salvi ).

Mais comment réveiller cette question de Dieu, pour qu’elle soit la question fondamentale? Chers amis, s’il est vrai que «à l’origine du fait d’être chrétien, il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne» (Deus caritas est ), la question sur Dieu est réveillée par la rencontre avec celui qui a le don de la foi, avec celui qui a une relation vitale avec le Seigneur. Dieu est connu à travers des hommes et des femmes qui le connaissent: la route vers Lui passe, de manière concrète, à travers celui qui l’a rencontré. Votre rôle de fidèles laïcs est ici particulièrement important. Comme Christifideles laici l’observe, telle est votre vocation spécifique: dans la mission de l’Eglise, «...une place spéciale revient aux fidèles laïcs, en raison de leur caractère séculier qui les engage, selon des modalités propres et irremplaçables, dans l'animation chrétienne de l'ordre temporel» (n. 36). Vous êtes appelés à offrir un témoignage transparent de l’importance de la question de Dieu dans chaque domaine de la pensée et de l’agir. Dans la famille, dans le travail, ainsi que dans la politique et dans l’économie, l’homme contemporain a besoin de voir avec ses propres yeux et de toucher du doigt comment tout change avec Dieu ou sans Dieu.

Mais le défi d’une mentalité fermée au transcendant oblige également les chrétiens eux-mêmes à revenir de manière plus décidée au caractère central de Dieu. On a parfois oeuvré afin que la présence des chrétiens dans le social, dans la politique ou dans l’économie soit plus incisive, et peut-être ne s’est-on pas soucié tout autant de la solidité de leur foi, comme si cela était une donnée acquise une fois pour toutes. En réalité, les chrétiens n’habitent pas une planète lointaine, exempte des «maladies» du monde, mais ils partagent les troubles, la désorientation et les difficultés de leur temps. C’est pourquoi il est tout aussi urgent de reproposer la question de Dieu dans le tissu ecclésial lui-même. Combien de fois, malgré le fait de se définir comme chrétiens, Dieu n’est pas, de fait, le point de référence central dans la manière de penser et d’agir, dans les choix fondamentaux de la vie. La première réponse au grand défi de notre temps se trouve alors dans la profonde conversion de notre coeur, pour que le Baptême qui nous a rendus lumière du monde et sel de la terre puisse vraiment nous transformer.

Chers amis, la mission de l’Eglise a besoin de l’apport de tous ses membres et de chacun des fidèles laïcs en particulier. Dans les milieux de vie où le Seigneur vous a appelés, soyez des témoins courageux du Dieu de Jésus Christ, en vivant votre baptême. C’est pourquoi, je vous confie à l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, Mère de tous les peuples, et je vous donne de tout coeur, ainsi qu’à vos proches, ma Bénédiction apostolique. Merci.




AUX PARTICIPANTS AU IIIe CONGRÈS MONDIAL SUR LA PASTORALE DES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX, Salle du Consistoire Vendredi 2 décembre 2011

21211
ORGANISÉ PAR LE CONSEIL PONTIFICAL DE LA PASTORALE PER LES MIGRANTS ET LES PERSONNES EN DÉPLACEMENT
Messieurs les cardinaux, vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, chers étudiants, chers frères et soeurs !


Je suis heureux de vous accueillir, à l’occasion du IIIe Congrès mondial sur la pastorale des étudiants internationaux, organisé par le Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement. Je salue et je remercie le président, Mgr Antonio Maria Vegliò, pour les paroles avec lesquelles il a introduit cette rencontre. Je salue également les supérieurs et le personnel du dicastère, ainsi que chacun de vous, venus de diverses régions du monde, en particulier de pays accueillant un grand nombre d’étudiants internationaux. Je désire vous exprimer mon appréciation pour l’engagement démontré afin que les jeunes générations trouvent une orientation et un soutien pour perfectionner leur formation, en affrontant les défis de l’univers mondialisé et sécularisé. J’adresse un salut particulier aux étudiants universitaires ici présents et je forme le voeu que, après avoir été les destinataires de cette sollicitude pastorale particulière, ils deviennent à leur tour les acteurs de la mission de l’Eglise.

Je note avec un grand intérêt le thème que vous avez choisi pour le Congrès : « Etudiants internationaux et rencontre des cultures ». La rencontre des cultures est une réalité fondamentale à notre époque et pour l’avenir de l’humanité et de l’Eglise. Ce n’est précisément qu’à travers la culture que l’homme et la femme peuvent atteindre un niveau de vie véritablement et pleinement humain (Conc. oecum. Vat. ii, Const. Gaudium et spes
GS 53) ; et l’Eglise est attentive à la place centrale de la personne humaine tant comme artisan de l’activité culturelle que comme son destinataire ultime. Aujourd’hui plus que jamais, l’ouverture réciproque entre les cultures est un terrain privilégié pour le dialogue entre ceux qui sont engagés dans la recherche d’un humanisme authentique. La rencontre des cultures dans le domaine universitaire doit être donc encouragée et soutenue, en ayant comme fondement les principes humains et chrétiens et les valeurs universelles, afin qu’elle contribue à faire croître une nouvelle génération capable de dialogue et de discernement, engagée à diffuser le respect et la collaboration pour la paix et le développement. Les étudiants internationaux, en effet, ont le potentiel de devenir, à travers leur formation intellectuelle, culturelle et spirituelle, des artisans et des acteurs d’un monde au visage plus humain. Je souhaite vivement qu’il existe des programmes valables au niveau continental et mondial pour offrir à de nombreux jeunes cette opportunité.

En raison du manque de formation qualifiée et de structures adéquates dans leur pays, ainsi que des tensions sociales et politiques, et grâce aux soutiens économiques pour les études à l’étranger, le nombre d’étudiants internationaux est en augmentation à l’intérieur du phénomène migratoire dans son ensemble. Il est donc important de leur offrir une préparation intellectuelle, culturelle et spirituelle saine et équilibrée, afin qu’ils ne tombent pas dans le piège de la « fuite des cerveaux » mais qu’ils forment une catégorie ayant un poids social et culturel important, en vue de leur retour comme futurs responsables dans leurs pays d’origine, et qu’ils contribuent à constituer des « ponts » culturels, sociaux et spirituels avec les pays d’accueil. Les universités et les institutions catholiques d’éducation supérieures sont appelées à être des « laboratoires d’humanité », en offrant des programmes et des cours qui encouragent les jeunes étudiants dans la recherche non seulement d’une qualification professionnelle, mais également d’une réponse à la question sur le bonheur, la signification et la plénitude qui habite le coeur de l’homme.

Le monde universitaire constitue pour l’Eglise un domaine privilégié pour l’évangélisation. Comme je l’ai souligné dans le Message pour la Journée mondiale du migrant et des réfugiés de l’an prochain, les universités d’inspiration chrétienne, lorsqu’elles sont fidèles à leur identité, deviennent des lieux de témoignage où l’on peut rencontrer et connaître Jésus Christ, où l’on peut ressentir sa présence, qui réconcilie, rassérène et apporte une nouvelle espérance. La diffusion d’idéologies « faibles » dans les divers domaines de la société invite les chrétiens à un nouvel élan dans le domaine intellectuel, afin d’encourager les jeunes générations dans la recherche et dans la découverte de la vérité sur l’homme et sur Dieu. La vie du bienheureux John Henry Newman, si étroitement liée au contexte académique, confirme l’importance et la beauté de promouvoir un milieu éducatif dans lequel la formation intellectuelle, la dimension éthique et l’engagement religieux vont de pair. La pastorale universitaire est donc offerte aux jeunes comme un soutien afin que la communion avec le Christ les conduise à percevoir le mystère plus profond de l’homme et de l’histoire. De plus, la rencontre entre les universitaires aide à découvrir et à valoriser le trésor caché dans chaque étudiant international, en considérant sa présence comme un facteur d’enrichissement humain, culturel et spirituel. Les jeunes chrétiens, provenant de cultures diverses, mais appartenant à l’unique Eglise du Christ, peuvent montrer que l’Evangile est Parole d’espérance et de salut pour les hommes de tout peuple et culture, de tout âge et de toute époque, comme j’ai voulu le rappeler également dans ma récente exhortation apostolique post-synodale Africae munus (nn. 134.138).

Chers jeunes étudiants, je vous encourage à profiter du temps de vos études pour croître dans la connaissance et dans l’amour du Christ, tandis que vous parcourez votre itinéraire de formation intellectuelle et culturelle. En conservant votre patrimoine de sagesse et de foi, dans l’expérience de votre formation culturelle à l’étranger, vous pourrez avoir une occasion précieuse d’universalité, de fraternité et également de communication de l’Evangile. Je vous souhaite tout le bien possible pour les travaux de votre Congrès et je vous assure de ma prière. Je confie à Marie, Mère de Jésus, l’engagement et les intentions généreuses de tous ceux qui s’occupent des migrants, en particulier des étudiants internationaux, et je donne de tout coeur à tous ma Bénédiction apostolique.



Discours 2005-2013 1368