Discours 2005-2013 1496

AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE ORGANISÉE

PAR L'ASSOCIATION ITALIENNE SAINTE-CÉCILE Salle Paul VI Samedi 10 novembre 2012


Chers frères et soeurs !

C’est avec une grande joie que je vous accueille, à l’occasion du pèlerinage organisé par l’Association italienne Sainte-Cécile, à laquelle j’adresse tout d’abord mes félicitation, saluant cordialement son président, que je remercie pour ses paroles courtoises, ainsi que tous ses collaborateurs. Je vous salue avec affection, vous qui appartenez au nombreuses Scholae Cantorum de toute l’Italie ! Je suis très heureux de vous rencontrer, et également de savoir — comme cela a été rappelé — que vous participerez demain dans la basilique Saint-Pierre à la célébration eucharistique présidée par le cardinal archiprêtre Angelo Comastri, en offrant naturellement le service de la louange à travers le chant.

Votre congrès se déroule intentionnellement à l’occasion du 50e anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. C’est avec plaisir que j’ai constaté que l’Association Sainte-Cécile a ainsi voulu reproposer à votre attention l’enseignement de la Constitution conciliaire sur la liturgie, en particulier là où — dans le sixième chapitre — elle traite de la musique sacrée. En cet anniversaire, comme vous le savez bien, j’ai voulu pour toute l’Église une Année de la foi spéciale, dans le but de promouvoir l’approfondissement de la foi chez tous les baptisés et l’engagement commun pour la nouvelle évangélisation. C’est pourquoi, en vous rencontrant, je voudrais souligner brièvement que la musique sacrée peut, en premier lieu, favoriser la foi et, en outre, coopérer à la nouvelle évangélisation.

1497 À propos de la foi, on en vient spontanément à penser à l’histoire personnelle de saint Augustin — l’un des grands Pères de l’Église, qui vécut entre le IVe et le Ve siècle après Jésus Christ — à la conversion duquel contribua assurément, et de manière notable, l’écoute du chant des psaumes et des hymnes, dans les liturgies présidées par saint Ambroise. En effet, si la foi naît toujours de la parole de Dieu — une écoute qui, naturellement, n’est pas seulement des sens, mais qui, des sens, passe à l’esprit et au coeur — il n’y a pas de doute que la musique, et surtout le chant, peuvent conférer à la récitation des psaumes et des cantiques bibliques une plus grande force de communication. Parmi les charismes de saint Ambroise se trouvait précisément celui d’une grande sensibilité et capacité musicale, et, une fois ordonné évêque de Milan, il mit ce don au service de la foi et de l’évangélisation. Le témoignage d’Augustin, qui à cette époque était professeur à Milan et cherchait Dieu, cherchait la foi, est très significatif à cet égard. Dans le dixième livre des Confessions, de son autobiographie, il écrit : « Et cependant quand je me rappelle ces larmes que les chants de votre Eglise me firent répandre aux premiers jours où je recouvrai la foi, et qu’aujourd’hui même je me sens encore ému, non de ces accents, mais des paroles modulées avec leur expression juste par une voix pure et limpide, je reconnais de nouveau la grande utilité de cette institution » (33, 50). L’expérience des hymnes ambrosiens fut tellement forte, qu’Augustin les garda imprimés dans sa mémoire et les cita souvent dans ses oeuvres; il écrivit même une apologie sur la musique, le De Musica. Il affirma ne pas approuver, au cours des liturgies chantées, la recherche du pur plaisir sensible, mais il reconnaît que la musique et le chant bien exécutés peuvent aider à accueillir la Parole de Dieu et à éprouver une émotion salutaire. Ce témoignage de saint Augustin nous aide à comprendre le fait que la Constitution Sacrosanctum Concilium, dans le sillage de la tradition de l’Église, enseigne que « le chant sacré, uni aux paroles, est une partie nécessaire et intégrante de la liturgie solennelle » (n. 112). Pourquoi « nécessaire et intégrante » ? Certainement pas pour des motifs purement esthétiques, dans un sens superficiel, mais parce qu’il coopère, précisément en raison de sa beauté, à nourrir et exprimer la foi, et donc à la gloire de Dieu et à la sainteté des fidèles, qui sont l’objectif de la musique sacrée (ibid.). C’est précisément pour cela que je voudrais vous remercier pour le précieux service que vous prêtez: la musique que vous exécutez n’est pas un accessoire ou seulement un ornement extérieur de la liturgie, mais elle est elle-même liturgie. Vous aidez toute l’assemblée à louer Dieu, à faire descendre au plus profond du coeur sa Parole : avec le chant vous priez et vous faites prier, et vous participez au chant et à la prière de la liturgie qui embrasse toute la création en glorifiant le Créateur.

Le deuxième aspect que je propose à votre réflexion est la relation entre le chant sacré et la nouvelle évangélisation. La Constitution conciliaire sur la liturgie rappelle l’importance de la musique sacrée dans la mission ad gentes et exhorte à valoriser les traditions musicales des peuples (cf. n. 119). Mais précisément aussi dans des pays d’ancienne évangélisation, comme l’Italie, la musique sacrée — avec sa grande tradition qui lui est propre, qui constitue notre culture, la culture occidentale — peut avoir et, de fait, a une tâche importante, pour favoriser la redécouverte de Dieu, une approche renouvelée du message chrétien et des mystères de la foi. Pensons aux célèbres expériences de Paul Claudel, poète français, qui se convertit en écoutant le chant du Magnificat au cours des Vêpres de Noël dans la cathédrale Notre-Dame de Paris : « Et c'est alors que se produisit l’événement qui domine toute ma vie. En un instant, mon coeur fut touché et je crus. Je crus, d’une telle force d'adhésion, d’un tel soulèvement de tout mon être, d’une conviction si puissante, d’une telle certitude ne laissant place à aucune espèce de doute que, depuis, tous les livres, tous les raisonnements, tous les hasards d'une vie agitée, n’ont pu ébranler ma foi, ni, à vrai dire, la toucher ». Mais, sans rappeler des personnages illustres, pensons à combien de personnes ont été touchées au plus profond de leur âme en écoutant la musique sacrée; et encore davantage à ceux qui se sont sentis à nouveau attirés vers Dieu en raison de la beauté de la musique liturgique, comme Claudel. Et là, chers amis, vous avez un rôle important: engagez-vous à améliorer la qualité du chant liturgique, sans avoir crainte de retrouver et de valoriser la grande tradition musicale de l’Église, qui dans le chant grégorien et dans la polyphonie possède deux expressions très élevées, comme l’affirme le Concile Vatican II lui-même (cf. Sacrosanctum concilium
SC 116). Et je voudrais souligner que la participation active de tout le Peuple de Dieu à la liturgie ne consiste pas seulement à parler, mais également à écouter, à accueillir avec les sens et avec l’esprit la Parole, et cela vaut également pour la musique sacrée. Vous qui avez le don du chant, vous pouvez faire chanter le coeur de tant de personnes lors de célébrations liturgiques.

Chers amis, je souhaite qu’en Italie, la musique liturgique s’élève toujours davantage vers le haut, pour louer dignement le Seigneur et pour montrer que l’Église est le lieu où la beauté est chez elle. Merci encore à tous pour cette rencontre ! Merci.

VISITE À LA MAISON D'ACCUEIL POUR PERSONNES ÂGÉES

DE LA COMMUNAUTÉ SANT'EGIDIO À ROME

PAROLES Rome Lundi 12 novembre 2012

Chers frères et soeurs,

Je suis véritablement heureux d’être avec vous dans cette maison d’accueil de la communauté de Sant’Egidio destinée aux personnes âgées. Je remercie votre président, M. Marco Impagliazzo, pour les paroles cordiales qu’il m’a adressées. Avec lui, je salue M. Andrea Riccardi, fondateur de la communauté. Je remercie de leur présence l’évêque auxiliaire du centre historique, Mgr Matteo Zuppi, le président du Conseil pontifical pour la famille, Mgr Vincenzo Paglia, et tous les amis de la communauté de Sant’Egidio.

Je viens à vous comme évêque de Rome, mais également comme personne âgée parmi les siens. Il est inutile de dire que je connais bien les difficultés, les problèmes et les limites de cet âge, et je sais que ces difficultés, pour de nombreuses personnes, sont aggravées par la crise économique. Parfois, à un certain âge, il arrive de se tourner vers le passé, en regrettant le temps où l’on était jeune, où l’on jouissait d’énergies fraîches, où l’on faisait des projets pour l’avenir. Ainsi, parfois, le regard se voile de tristesse en considérant cette étape de la vie comme le temps du déclin. Ce matin, en m’adressant idéalement à toutes les personnes âgées, tout en étant conscient des difficultés que notre âge comporte, je voudrais vous dire avec une profonde conviction : il est beau d’être âgé ! À chaque âge, il faut savoir découvrir la présence et la bénédiction du Seigneur et les richesses qu’elle contient. Il ne faut jamais se laisser emprisonner par la tristesse ! Nous avons reçu le don d’une longue vie. Il est beau de vivre même à notre âge, malgré quelques « petits ennuis de santé » et quelques limitations. Que sur notre visage apparaisse toujours la joie de se sentir aimés par Dieu, et non pas la tristesse.

Dans la Bible, la longévité est considérée comme une bénédiction de Dieu : aujourd’hui, cette bénédiction s’est diffusée et doit être considérée comme un don à apprécier et à valoriser. Et pourtant souvent, la société, dominée par la logique de l'efficacité et du profit, ne l’accueille pas comme tel ; au contraire, souvent elle le repousse, considérant les personnes âgées comme non productives, inutiles. Tant de fois on sent la souffrance de celui qui est marginalisé, qui vit loin de chez lui ou dans la solitude. Je pense qu’on l’on devrait agir avec un plus grand engagement, en commençant par les familles et les institutions publiques, pour faire en sorte que les personnes âgées puissent rester chez elles. La sagesse de vie dont nous sommes porteurs est une grande richesse. La qualité d’une société, je dirais d’une civilisation, se juge aussi à la façon dont les personnes âgées sont traitées et à la place qui leur est réservée dans la vie commune. Qui fait place aux personnes âgées fait place à la vie ! Qui accueille les personnes âgées accueille la vie !

La communauté de Sant’Egidio, depuis ses débuts, a soutenu le chemin de nombreuses personnes âgées, les aidant à rester dans leur milieu de vie, ouvrant diverses maisons d’accueil à Rome et dans le monde. Au moyen de la solidarité entre jeunes et personnes âgées, elle a aidé à faire comprendre que l’Église est effectivement une famille de toutes les générations, où chacun doit se sentir « chez soi » et où ne règne pas la logique du profit et de la possession, mais celle de la gratuité et de l’amour. Lorsque la vie devient fragile, dans les années de la vieillesse, elle ne perd jamais sa valeur et sa dignité : chacun de nous, à chaque étape de l’existence, est voulu, aimé par Dieu, chacun est important et nécessaire (cf. Homélie lors de la messe inaugurale du ministère pétrinien, 24 avril 2005).

La visite d’aujourd’hui se situe dans le cadre de l’année européenne du vieillissement actif et de la solidarité entre générations. Précisément dans ce contexte, je désire confirmer que les personnes âgées sont une valeur pour la société, surtout pour les jeunes. Il ne peut y avoir de véritable croissance humaine et éducation sans un contact fécond avec les personnes âgées, parce que leur existence elle-même est comme un livre ouvert dans lequel les jeunes générations peuvent trouver de précieuses indications pour le chemin de la vie.

1498 Chers amis, à notre âge, nous faisons souvent l’expérience du besoin de l’aide des autres ; et cela arrive aussi pour le Pape. Dans l’Évangile, nous lisons que Jésus dit à l’apôtre Pierre : « Quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas » (Jn 21,18). Le Seigneur se référait à la façon dont l’Apôtre témoignerait de sa foi jusqu’au martyre, mais cette phrase nous fait aussi réfléchir sur le fait que le besoin d’aide est une condition de la personne âgée. Je voudrais vous inviter à voir aussi en ceci un don du Seigneur, car c’est une grâce d’être soutenu et accompagné, de sentir l’affection des autres ! Ceci est important à toutes les étapes de la vie : personne ne peut vivre seul et sans aide ; l’être humain est relationnel. Et dans cette maison je vois, avec plaisir, que ceux qui aident et ceux qui sont aidés forment une unique famille, qui a comme sève vitale l’amour.

Chers frères et soeurs âgés, parfois, les journées semblent longues et vides, avec des difficultés, peu d’occupations et de rencontres; ne vous découragez jamais : vous êtes une richesse pour la société, même dans la souffrance et la maladie. Et cette étape de la vie est aussi un don pour approfondir le rapport avec Dieu. L’exemple du bienheureux Jean-Paul II a été et est encore éclairant pour tous. N’oubliez pas que parmi les ressources précieuses que vous avez, il y a la ressource essentielle de la prière : devenez intercesseurs auprès de Dieu, priant avec foi et avec constance. Priez pour l’Église, pour moi aussi, pour les besoins du monde, pour les pauvres, pour qu’il n’y ait plus de violence dans le monde. La prière des personnes âgées peut protéger le monde, en l’aidant peut-être de manière plus incisive que l’agitation de nombreuses personnes. Je voudrais confier aujourd’hui à vos prières le bien de l’Église et la paix dans le monde. Le Pape vous aime et compte sur vous tous ! Sentez-vous aimés de Dieu et sachez apporter dans notre société, souvent si individualiste et portée sur l’efficacité, un rayon de l’amour de Dieu. Et Dieu sera toujours avec vous et avec ceux qui vous soutiennent par leur affection et leur aide.

Je vous confie tous à l’intercession maternelle de la Vierge Marie, qui accompagne toujours notre chemin avec son amour maternel, et je donne volontiers à chacun ma Bénédiction. Merci à tous !

AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PROMOTION DE L'UNITÉ DES CHRÉTIENS Salle Clémentine Jeudi 15 novembre 2012



Messieurs les cardinaux, vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, chers frères et soeurs !

Je suis heureux de tous vous rencontrer, membres et consulteurs du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, à l’occasion de l’assemblée plénière. J’adresse à chacun mon salut cordial, en particulier au président, le cardinal Kurt Koch — que je remercie pour les aimables paroles à travers lesquelles il a interprété les sentiments communs — au secrétaire et aux collaborateurs du dicastère, ainsi que ma reconnaissance pour leur travail au service d’une cause si décisive pour la vie de l’Église.

Cette année, votre assemblée plénière porte son attention sur le thème : « L’importance de l’oecuménisme pour la nouvelle évangélisation ». Avec ce choix, vous vous placez de façon opportune en continuité avec ce qui a été examiné au cours de la récente assemblée générale ordinaire du synode des évêques, et, dans un certain sens, vous entendez donner une forme concrète, selon la perspective particulière du dicastère, à ce qui est apparu au cours de cette assemblée. En outre, la réflexion que vous menez s’insère bien dans le contexte de l’Année de la foi, que j’ai voulue comme un moment propice pour reproposer à tous le don de la foi dans le Christ ressuscité, en l’année où nous célébrons le 50e anniversaire du début du Concile Vatican ii. Comme on le sait, les Pères conciliaires ont voulu souligner le lien très étroit qui existe entre le devoir d’évangélisation et le dépassement des divisions existant entre les chrétiens. « Une telle division — affirme-t-on au début du Décret Unitatis redintegratio — s’oppose ouvertement à la volonté du Christ. Elle est pour le monde un objet de scandale et elle fait obstacle à la plus sainte des causes : la prédication de l’Évangile à toute créature » (n. 1). L’affirmation du décret conciliaire fait écho à la « prière sacerdotale » de Jésus lorsque, s’adressant au Père, il demande que ses disciples « soient un, afin que le monde croie » (Jn 17,21). Dans cette grande prière, par quatre fois au moins, il invoque l’unité pour les disciples d’alors et pour ceux de l’avenir, et il indique par deux fois comme objectif de cette unité que le monde croie, qu’Il le « reconnaisse » comme envoyé du Père. Il existe donc un lien étroit entre le destin de l’évangélisation et le témoignage de l’unité entre les chrétiens.

Un authentique chemin oecuménique ne peut être poursuivi en ignorant la crise de foi que traversent de vastes régions de la planète, y compris celles qui ont accueilli en premier l’annonce de l’Évangile et où la vie chrétienne a été florissante pendant des siècles. D’autre part, on ne peut ignorer les nombreux signes qui attestent la constance d’un besoin de spiritualité, qui se manifeste de diverses façons. La pauvreté spirituelle d’un grand nombre de nos contemporains, qui ne perçoivent plus l’absence de Dieu dans leur vie comme une privation, cette pauvreté spirituelle représente un défi pour tous les chrétiens. Dans ce contexte, il est nous demandé à nous, croyants dans le Christ, de revenir à l’essentiel, au coeur de notre foi, pour témoigner ensemble au monde du Dieu vivant, c’est-à-dire d’un Dieu qui nous connaît et qui nous aime, dans le regard duquel nous vivons ; d’un Dieu qui attend la réponse de notre amour dans la vie de chaque jour. L’engagement des Églises et des communautés ecclésiales pour une annonce renouvelée de l’Évangile à l’homme contemporain est donc un motif d’espérance. En effet, témoigner du Dieu vivant, qui s’est fait proche dans le Christ, est l’impératif le plus urgent pour tous les chrétiens, et c’est également un impératif qui nous unit, en dépit de la communion ecclésiale incomplète dont nous faisons encore l’expérience. Nous ne devons pas oublier ce qui nous unit, c’est-à-dire la foi en Dieu, Père et Créateur, qui s’est révélé dans le Fils Jésus Christ, insufflant l’Esprit qui vivifie et sanctifie. Telle est la foi du Baptême que nous avons reçu et telle est la foi que, dans l’espérance et dans la charité, nous pouvons professer ensemble. À la lumière de la priorité de la foi, on comprend également l’importance des dialogues théologiques et des entretiens avec les Églises et avec les communautés ecclésiales, dans lesquels l’Église catholique est engagée. Même lorsqu’on n’entrevoit pas, dans un avenir immédiat, la possibilité du rétablissement de la pleine communion, ceux-ci permettent de recueillir, à côté des des résistances et des obstacles, également des richesses d’expérience, de vie spirituelle et de réflexions théologiques, qui deviennent un encouragement pour un témoignage toujours plus profond.

Nous ne devons pas non plus oublier que l’objectif de l’oecuménisme est l’unité visible entre les chrétiens divisés. Cette unité n’est pas une oeuvre que nous pouvons simplement réaliser, nous hommes. Nous devons nous engager de toutes nos forces, mais nous devons aussi reconnaître que, en ultime analyse, cette unité est don de Dieu, elle ne peut venir que du Père au moyen du Fils, car l’Église est son Église. Dans cette perspective, se fait jour l’importance d’invoquer l’unité visible du Seigneur, mais il apparaît aussi que la recherche de cet objectif est importante pour la nouvelle évangélisation. Le fait de marcher ensemble vers ce but est une réalité positive, à condition, toutefois, que les Églises et communautés ecclésiales ne s’arrêtent pas en route, qu’elles acceptent les diversités contradictoires comme quelque chose de normal ou comme le mieux que l’on puisse obtenir. C’est en revanche dans la pleine communion dans la foi, dans les sacrements et dans le ministère, que l’on rendra évidente de façon concrète la force présente et opérante de Dieu dans le monde. À travers l’unité visible des disciples de Jésus, unité humainement inexplicable, se reconnaîtra l’agir de Dieu qui dépasse la tendance du monde à la désagrégation.

Chers amis, je veux souhaiter que l’Année de la foi contribue aussi au progrès du chemin oecuménique. L’unité est, d’un côté, le fruit de la foi et, de l’autre, un moyen et presque une condition pour annoncer de façon toujours plus crédible la foi à ceux qui ne connaissent pas encore le Sauveur ou qui, même s’ils ont reçu l’annonce de l’Évangile, ont presque oublié ce don précieux. Le véritable oecuménisme, en reconnaissant la primauté de l’action divine, exige avant tout patience, humilité, abandon à la volonté du Seigneur. À la fin, oecuménisme et nouvelle évangélisation exigent tous les deux le dynamisme de la conversion, entendu comme volonté sincère de suivre le Christ et d’adhérer pleinement à la volonté du Père. En vous remerciant encore une fois, j’invoque volontiers sur tous la Bénédiction apostolique. Merci.

AUX PRÉLATS DE LA CONFÉRENCE DES ÉVÊQUES DE FRANCE

EN VISITE AD LIMINA APOSTOLORUM


1499 Salle du Consistoire
Samedi 17 novembre 2012



Monsieur le Cardinal, chers frères dans l’épiscopat,

Je vous remercie, Éminence, pour vos paroles et je conserve un souvenir très vivant de mon séjour à Paris en 2008, qui a permis d’intenses moments de foi et une rencontre avec le monde de la culture. Dans le message que je vous ai adressé à l’occasion du rassemblement à Lourdes que vous avez organisé en mars dernier, j’ai rappelé que « le Concile Vatican II a été et demeure un authentique signe de Dieu pour notre temps ». C’est particulièrement vrai dans le domaine du dialogue entre l’Église et le monde, ce monde « avec lequel elle vit et agit » (cf. Gaudium et spes
GS 40, §1), et sur lequel elle veut répandre la lumière qui irradie de la vie divine (idem, § 2). Vous le savez, plus l’Église est consciente de son être et de sa mission, plus elle est capable d’aimer ce monde, de porter sur lui un regard confiant, inspiré de celui de Jésus, sans céder à la tentation du découragement ou du repli. Et « l’Église, en remplissant sa propre mission, concourt déjà par là-même à l’oeuvre civilisatrice et elle y pousse » (ibidem, n. 58, 4), dit le Concile.

Votre nation est riche d’une longue histoire chrétienne qui ne peut être ignorée ou diminuée, et qui témoigne avec éloquence de cette vérité, qui configure encore aujourd’hui sa vocation singulière. Non seulement les fidèles de vos diocèses, mais ceux du monde entier, attendent beaucoup, n’en doutez pas, de l’Église qui est en France. Comme pasteurs, nous sommes, bien sûr, conscients de nos limites ; mais, confiants dans la force du Christ, nous savons aussi qu’il nous revient d’être « les hérauts de la foi » (Lumen gentium LG 50), qui doivent, avec les prêtres et les fidèles, témoigner du message du Christ « de telle façon que toutes les activités terrestres des fidèles puissent être baignées de la lumière du Christ » (Gaudium et spes GS 43, § 5).

L’Année de la foi nous permet de grandir en confiance dans la force et la richesse intrinsèques du message évangélique. À combien de reprises n’avons-nous pas constaté que ce sont les mots de la foi, ces mots simples et directs qui sont chargés de la sève de la Parole divine, qui touchent le mieux les coeurs et les esprits et apportent les lumières les plus décisives ? N’ayons donc pas peur de parler avec une vigueur toute apostolique du mystère de Dieu et du mystère de l’homme, et de déployer inlassablement les richesses de la doctrine chrétienne. Il y a en elle des mots et des réalités, des convictions fondamentales et des modes de raisonnement qui peuvent seuls porter l’espérance dont le monde a soif.

Dans les débats importants de société, la voix de l’Église doit se faire entendre sans relâche et avec détermination. Elle le fait dans le respect de la tradition française en matière de distinction entre les sphères des compétences de l’Église et de celles de l’État. Dans ce contexte, précisément, l’harmonie qui existe entre la foi et la raison vous donne une assurance particulière : le message du Christ et de son Église n’est pas seulement porteur d’une identité religieuse qui demanderait à être respectée comme telle ; il porte une sagesse qui permet d’envisager avec rectitude les réponses concrètes aux questions pressantes, et parfois angoissantes, des temps présents. En continuant d’exercer, comme vous le faites, la dimension prophétique de votre ministère épiscopal, vous apportez dans ces débats une parole indispensable de vérité, qui libère et ouvre les coeurs à l’espérance. Cette parole, j’en suis convaincu, est attendue. Elle trouve toujours un accueil favorable lorsqu’elle est présentée avec charité, non comme le fruit de nos propres réflexions, mais d’abord comme la parole que Dieu veut adresser à tout homme.

À cet égard, je me souviens de la rencontre qui eut lieu au Collège des Bernardins. La France peut s’honorer de compter parmi ses fils et ses filles nombre d’intellectuels de haut niveau dont certains regardent l’Église avec bienveillance et respect. Croyants ou non, ils sont conscients des immenses défis de notre époque, où le message chrétien est un point de repère irremplaçable. Il se peut que d’autres traditions intellectuelles ou philosophiques s’épuisent : mais l’Église trouve dans sa mission divine l’assurance et le courage de prêcher, à temps et à contretemps, l’appel universel au Salut, la grandeur du dessein divin sur l’humanité, la responsabilité de l’homme, sa dignité et sa liberté, – et malgré la blessure du péché – sa capacité à discerner en conscience ce qui est vrai et ce qui est bon, et sa disponibilité à la grâce divine. Aux Bernardins, j’avais voulu rappeler que la vie monastique, toute orientée vers la recherche de Dieu, le quaerere Deum, rejaillissait en source de renouveau et de progrès pour la culture. Les communautés religieuses, et notamment monastiques, de votre pays que je connais bien, peuvent compter sur votre estime et vos soins attentifs, dans le respect du charisme propre à chacune. La vie religieuse, au service exclusif de l’oeuvre de Dieu, à laquelle rien ne peut être préféré (cf. Règle de saint Benoît), est un trésor dans vos diocèses. Elle apporte un témoignage radical sur la manière dont l’existence chrétienne, précisément lorsqu’elle se met entièrement à la suite du Christ, réalise pleinement la vocation humaine à la vie bienheureuse. La société tout entière, et non seulement l’Église, est grandement enrichie par ce témoignage. Offert dans l’humilité, la douceur et le silence, il apporte pour ainsi dire la preuve qu’il y a davantage dans l’homme que l’homme lui-même.

Comme le rappelle le Concile, l’action liturgique de l’Église fait aussi partie de sa contribution à l’oeuvre civilisatrice (cf. Gaudium et spes GS 58,4). La liturgie est en effet la célébration de l’événement central de l’histoire humaine, le sacrifice rédempteur du Christ. Par là, elle témoigne de l’amour dont Dieu aime l’humanité, elle témoigne que la vie de l’homme a un sens et qu’il est par vocation appelé à partager la vie glorieuse de la Trinité. L’humanité a besoin de ce témoignage. Elle a besoin de percevoir, à travers les célébrations liturgiques, la conscience que l’Église a de la seigneurie de Dieu et de la dignité de l’homme. Elle a le droit de pouvoir discerner, par-delà les limites qui marqueront toujours ses rites et ses cérémonies, que le Christ « est présent dans le sacrifice de la Messe, et dans la personne du ministre » (cf. Sacrosanctum Concilium SC 7). Sachant le soin dont vous cherchez à entourer vos célébrations liturgiques, je vous encourage à cultiver l’art de célébrer, à aider vos prêtres dans ce sens, et à oeuvrer sans cesse à la formation liturgique des séminaristes et des fidèles. Le respect des normes établies exprime l’amour et la fidélité à la foi de l’Église, au trésor de grâce qu’elle garde et transmet ; la beauté des célébrations, bien plus que les innovations et les accommodements subjectifs, fait oeuvre durable et efficace d’évangélisation.

Grande est aujourd’hui votre préoccupation pour la transmission de la foi aux jeunes générations. De nombreuses familles dans votre pays continuent à l’assurer. Je bénis et j’encourage de tout coeur les initiatives que vous prenez pour soutenir ces familles, pour les entourer de votre sollicitude, pour favoriser leur prise de responsabilité dans le domaine éducatif. La responsabilité des parents dans ce domaine est un bien précieux, que l’Église défend et promeut autant comme une dimension inaliénable et capitale du bien commun de toute la société, que comme une exigence de la dignité de la personne et de la famille. Vous savez aussi que les défis ne manquent pas dans ce domaine : qu’il s’agisse de la difficulté liée au passage de la foi reçue – familiale, sociale –, de celle de la foi assumée personnellement au seuil de l’âge adulte, ou encore, de la difficulté d’une véritable rupture dans la transmission, lorsque se succèdent plusieurs générations désormais éloignées de la foi vivante. Il y a également l’énorme défi à vivre dans une société qui ne partage pas toujours les enseignements du Christ, et qui parfois cherche à ridiculiser ou à marginaliser l’Église en désirant la confiner dans l’unique sphère privée. Pour relever ces immenses défis, l’Église a besoin de témoins crédibles. Le témoignage chrétien enraciné dans le Christ et vécue dans la cohérence de vie et l’authenticité, est multiforme, sans schéma préconçu. Il naît et se renouvelle sans cesse sous l’action de l’Esprit Saint. En soutien à ce témoignage, le Catéchisme de l’Église catholique est un instrument très utile, car il manifeste la force et la beauté de la foi. Je vous encourage à le faire connaître largement, particulièrement en cette année où nous célébrons le 20° anniversaire de sa publication.

À la place qui est la vôtre, vous rendez aussi témoignage par votre dévouement, votre simplicité de vie, votre sollicitude pastorale, et par-dessus tout par votre union entre vous et avec le Successeur de l’Apôtre Pierre. Conscients de la force de l’exemple, vous saurez aussi trouver les mots et les gestes pour encourager les fidèles à incarner cette « unité de vie ». Ils doivent sentir que leur foi les engage, qu’elle est pour eux libération et non fardeau, que la cohérence est source de joie et de fécondité (cf. Exhort. apost. Christifideles laici CL 17). Cela vaut aussi bien pour leur attachement et leur fidélité à l’enseignement moral de l’Église que, par exemple, pour le courage à afficher leurs convictions chrétiennes, sans arrogance mais avec respect, dans les divers milieux où ils évoluent. Ceux d’entre eux qui sont engagés dans la vie publique ont dans ce domaine une responsabilité particulière. Avec les Évêques, ils auront à coeur d’être attentifs aux projets de lois civiles pouvant porter atteinte à la protection du mariage entre l’homme et la femme, à la sauvegarde de la vie de la conception jusqu’à la mort, et à la juste orientation de la bioéthique en fidélité aux documents du Magistère. Il est plus que jamais nécessaire que de nombreux chrétiens prennent le chemin de service du bien commun en approfondissant notamment la Doctrine sociale de l’Église.

Vous pouvez compter sur ma prière pour que vos efforts dans ce domaine portent des fruits abondants. Pour finir, j’invoque la bénédiction du Seigneur sur vous, sur vos prêtres et vos diacres, sur les religieux et religieuses, sur les autres personnes consacrées oeuvrant dans vos diocèses, et sur vos fidèles. Que Dieu vous accompagne toujours ! Merci.

RENCONTRE ORGANISÉE PAR LE CONSEIL PONTIFICAL POUR LA PASTORALE DES SERVICES DE LA SANTÉ Samedi, 17 novembre 2012

17112 Salle Paul VI
Messieurs les cardinaux,

vénérés frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et soeurs!

Je vous souhaite une cordiale bienvenue! Je remercie le président du Conseil pontifical pour la pastorale des services de la santé, Mgr Zygmunt Zimowski, pour ses paroles courtoises; je salue les illustres intervenants et toutes les personnes présentes. Le thème de votre conférence — «L’hôpital, lieu d’évangélisation: mission humaine et spirituelle» — m’offre l’occasion d’étendre mon salut à tous les agents de la santé, en particulier aux membres de l’Association des médecins catholiques italiens et de la Fédération européenne des associations médicales catholiques qui, à l’université catholique du Sacré-Coeur de Rome, ont réfléchi sur le thème: «Bioéthique et Europe chrétienne». Je salue en outre les malades présents, leurs familles, les aumôniers et les volontaires, les membres des associations, en particulier de l’Unitalsi, les étudiants des facultés de médecine et de chirurgie et des facultés de formation paramédicales.

L’Eglise s’adresse toujours avec le même esprit de partage fraternel à ceux qui vivent l’expérience de la douleur, animée par l’Esprit de Celui qui, à travers la puissance de l’amour, a redonné sens et dignité au mystère de la souffrance. A ces personnes, le Concile Vatican II a dit: vous n’êtes «ni abandonnés, ni inutiles» car, unis à la Croix du Christ, vous contribuez également à son oeuvre salvifique (cf. Message aux pauvres, aux malades, à tous ceux qui souffrent, 8 décembre 1965). Et avec les mêmes accents d’espérance, l’Eglise interpelle également les professionnels et les volontaires de la santé. Votre vocation est une vocation particulière, qui nécessite des études, de la sensibilité et de l’expérience. Toutefois, à ceux qui choisissent de travailler dans le monde de la souffrance en vivant leur activité comme une «mission humaine et spirituelle», il est demandé une compétence supplémentaire, qui va au-delà des diplômes universitaires. Il s’agit de la «science chrétienne de la souffrance», considérée par le Concile comme «la seule vérité capable de répondre au mystère de la souffrance» et d’apporter à celui qui est malade «un soulagement sans illusions»: «Il n’est pas en notre pouvoir — dit le Concile — de vous apporter la santé corporelle ni la diminution de vos douleurs physiques... Mais nous avons quelque chose de plus profond et de plus précieux à vous donner... Le Christ n’a pas supprimé la souffrance; il n’a même pas voulu nous en dévoiler entièrement le mystère: il l’a prise sur lui, et c’est assez pour que nous en comprenions tout le prix» (ibid.). Soyez des experts qualifiés de cette «science chrétienne de la souffrance»! Le fait que vous soyez catholiques, sans crainte, vous confère une plus grande responsabilité dans le domaine de la société et de l’Eglise: il s’agit d’une véritable vocation, comme l’ont témoigné récemment des figures exemplaires telles que saint Giuseppe Moscati, saint Riccardo Pampuri, sainte Gianna Beretta Molla, sainte Anna Schäffer et le serviteur de Dieu Jérôme Lejeune.

Il s’agit d’un engagement de nouvelle évangélisation également à l’époque de la crise économique qui ôte des ressources à la protection de la santé. Précisément dans ce contexte, les hôpitaux et les structures d’assistance doivent repenser leur rôle pour éviter que la santé, au lieu d’un bien universel à assurer et à défendre, devienne une simple «marchandise», soumise aux lois du marché, et donc un bien réservé à quelques personnes. On ne peut jamais oublier l’attention particulière due à la dignité de la personne qui souffre, en appliquant également dans le domaine des politiques de santé le principe de subsidiarité et celui de solidarité (cf. Enc. Caritas in veritate, ). Aujourd’hui, si, d’un côté, en raison des progrès dans le domaine technique et scientifique, augmente la capacité de guérir physiquement celui qui est malade, de l’autre, semble s’affaiblir la capacité de «prendre soin» de la personne qui souffre, considérée dans son intégralité et son unicité. Les horizons éthiques de la science médicale semblent donc s’assombrir, et celle-ci risque d’oublier que sa vocation est celle de servir tout homme et tout l’homme, dans les diverses phases de son existence. Il est souhaitable que le langage de la «science chrétienne de la souffrance» — auquel appartiennent la compassion, la solidarité, le partage, l’abnégation, la gratuité, le don de soi — devienne le lexique universel de ceux qui travaillent dans le domaine de l’assistance médicale. C’est le langage du Bon Samaritain de la parabole évangélique, qui peut être considéré — selon le bienheureux Pape Jean-Paul II — «un des éléments essentiels de la culture morale et de la civilisation universellement humaine» (Lett. ap. Salvifici doloris, n. 29). Dans cette perspective, les hôpitaux doivent être considérés comme le lieu privilégié de l’évangélisation, car là où l’Eglise est «véhicule de la présence de Dieu», elle devient dans le même temps «instrument d’une véritable humanisation de l’homme et du monde» (Congr. pour la doctrine de la foi, Note doctrinale sur certains aspects de l’évangélisation, n. 9). Ce n’est qu’en ayant clairement à l’esprit qu’au centre de l’activité médicale et d’assistance figure le bien-être de l’homme dans sa condition la plus fragile et sans défense, de l’homme à la recherche de sens face au mystère insondable de la douleur, que l’on peut concevoir l’hôpital comme «un lieu où la relation de soin n’est pas un métier, mais une mission; où la charité du Bon Samaritain est la première chaire et le visage de l’homme souffrant le Visage même du Christ» (Discours à l’Université catholique du Sacré-Coeur de Rome, 3 mai 2012).

Chers amis, cette assistance médicale et évangélisatrice est le devoir qui vous attend toujours. Aujourd’hui plus que jamais, notre société a besoin de «bons samaritains» au coeur généreux et aux bras ouverts à tous, dans la conscience que «la mesure de l’humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre» (Enc. Spe salvi ). Ce «dépassement» de l’approche clinique vous ouvre à la dimension de la transcendance à l’égard de laquelle les aumôniers et les assistants religieux jouent un rôle fondamental. C’est à eux que revient en premier lieu de faire transparaître dans le panorama médical varié, et également dans le mystère de la souffrance, la gloire du Crucifié ressuscité.

Chers malades, je désire vous adresser un dernier mot. Votre témoignage silencieux est un signe et un instrument efficace d’évangélisation pour les personnes qui vous soignent et pour vos familles, dans la certitude qu’«aucune larme, ni celles de celui ou celle qui souffre, ni celles de celui ou celle qui lui est proche, n'est perdue aux yeux de Dieu» (Angelus, 1er février 2009). Vous «êtes les frères du Christ souffrant; et avec lui, si vous le voulez, vous sauvez le monde!» (Conc. Vat. II, Message).

Tandis que je vous confie tous à la Vierge Marie, Salus Infirmorum, afin qu’elle guide vos pas et fasse toujours de vous des témoins zélés et inlassables de la science chrétienne de la souffrance, je vous donne de tout coeur la Bénédiction apostolique.


Discours 2005-2013 1496