Benoît XVI Homélies 8106

MESSE DANS LA CHAPELLE SIXTINE ET CÉLÉBRATION DU SACREMENT DU BAPTÊME 8 janvier 2006

8106
Chapelle Sixtine

Fête du Baptême du Seigneur, 8 janvier 2006


Chers parents, parrains et marraines,
Chers frères et soeurs!

Que se passe-t-il lors du Baptême? Qu'attend-on du Baptême? Vous avez donné une réponse au seuil de cette Chapelle: nous attendons pour nos enfants la vie éternelle. Tel est le but du Baptême. Mais comment peut-il être réalisé? Comment le Baptême peut-il donner la vie éternelle? Qu'est-ce que la vie éternelle?

On pourrait dire avec des paroles plus simples: nous attendons pour nos enfants une vie bonne; la vraie vie; le bonheur, même dans un avenir encore inconnu. Nous ne sommes pas en mesure d'assurer ce don pour tout le temps que durera cet avenir inconnu et, par conséquent, nous nous tournons vers le Seigneur pour obtenir ce don de Lui.

A la question: "Comment cela adviendra-t-il?", nous pouvons apporter deux réponses. La première: dans le Baptême, chaque enfant est introduit dans une compagnie d'amis qui ne l'abandonnera jamais dans la vie, ni dans la mort, parce que cette compagnie d'amis est la famille de Dieu, qui porte en elle la promesse de l'éternité. Cette compagnie d'amis, cette famille de Dieu, dans laquelle à présent l'enfant est introduit, l'accompagnera toujours, même aux jours de la souffrance, dans les nuits obscures de la vie; elle lui donnera consolation, réconfort, lumière. Cette compagnie, cette famille lui donnera la parole de vie éternelle. Paroles de lumière qui répondent aux grand défis de la vie et donnent l'indication juste sur la route à prendre. Cette compagnie offre à l'enfant consolation et réconfort, l'amour de Dieu, même au seuil de la mort, dans la vallée obscure de la mort. Elle lui donnera l'amitié, elle lui donnera la vie. Et cette compagnie, absolument fiable, ne disparaîtra jamais. Personne d'entre nous ne sait ce qui adviendra sur notre planète, dans notre Europe, dans les cinquante, soixante, soixante-dix années à venir. Mais nous sommes sûrs d'une chose: la famille de Dieu sera toujours présente et celui qui appartient à cette famille ne sera jamais seul, il aura toujours l'amitié sûre de Celui qui est la vie.

Et nous sommes ainsi arrivés à la seconde réponse. Cette famille de Dieu, cette compagnie d'amis est éternelle, parce qu'elle est communion avec Celui qui a vaincu la mort, qui a entre les mains les clés de la vie. Etre dans la compagnie, dans la famille de Dieu, signifie être en communion avec le Christ, qui est vie et donne l'amour éternel au-delà de la mort. Et si nous pouvons dire qu'amour et vérité sont source de vie, qu'ils sont la vie - et une vie sans amour n'est pas la vie - nous pouvons dire que cette compagnie avec Celui qui est réellement la vie, avec Celui qui est le Sacrement de la vie, répondra à votre attente, à votre espérance.

Oui, le Baptême introduit dans la communion avec le Christ et ainsi donne vie, donne la vie. Nous avons ainsi interprété le premier dialogue que nous avons eu ici, sur le seuil de la Chapelle Sixtine. A présent, après la bénédiction de l'eau, suivra un second dialogue d'une grande importance. Son contenu est celui-ci: le Baptême - comme nous l'avons vu - est un don; le don de la vie. Mais un don doit être accueilli, doit être vécu. Un don d'amitié implique un "oui" à l'ami et implique un "non" à ce qui n'est pas compatible avec cette amitié, à ce qui est incompatible avec la vie de la famille de Dieu, avec la vraie vie dans le Christ. Et ainsi, dans ce second dialogue, sont prononcés trois "non" et trois "oui". L'on dit "non" et l'on renonce aux tentations, au péché, au diable. Ces choses, nous les connaissons bien, mais peut-être justement pour les avoir entendues trop souvent, ces paroles ne nous disent pas grand chose. Alors, nous devons un peu approfondir les contenus de ces "non". A quoi disons-nous "non"? Il n'y a qu'ainsi que nous pouvons comprendre à quoi nous voulons dire "oui".

Dans l'Eglise antique, ces "non" étaient résumés en une parole qui, pour les hommes de ce temps, était bien compréhensible: l'on renonce - disait-on - à la "pompa diabuli", c'est-à-dire à la promesse de vie en abondance, à cette apparence de vie qui semblait venir du monde païen, de ses libertés, de sa manière de vivre uniquement selon son bon plaisir. C'était donc un "non" à une culture apparemment d'abondance de la vie, mais qui en réalité était une "anticulture" de la mort. C'était un "non" à ces spectacles où la mort, la cruauté, la violence étaient devenus divertissement. Pensons à ce qui était organisé au Colisée ou ici, dans les jardins de Néron, où les hommes étaient brûlés comme des torches vivantes. La cruauté et la violence étaient devenues un motif de divertissement, une vraie perversion de la joie, du vrai sens de la vie. Cette "pompa diabuli", cette "anticulture" de la mort était une perversion de la joie, était amour du mensonge, de la tromperie, était un abus du corps comme marchandise et comme commerce.

Et si nous réfléchissons à présent, nous pouvons dire qu'à notre époque aussi, il est nécessaire de dire "non" à la culture largement dominante de la mort. Une "anticulture" qui se manifeste, par exemple, dans la drogue, dans la fuite de la réalité au profit de l'illusion, dans un bonheur faux qui s'exprime dans le mensonge, dans la tromperie, dans l'injustice, dans le mépris de l'autre, de la solidarité, de la responsabilité envers les pauvres et les personnes qui souffrent; qui s'exprime dans une sexualité qui devient un pur divertissement sans responsabilité, qui devient une "chosification" - pour ainsi dire - de l'homme, qui n'est plus considéré comme une personne, digne d'un amour personnel qui exige fidélité, mais devient une marchandise, un simple objet. A cette promesse de bonheur apparent, à cette "pompa" d'une vie apparente qui en réalité est seulement un instrument de mort, à cette "anticulture", nous disons "non", pour cultiver la culture de la vie. C'est pourquoi le "oui" chrétien, des temps antiques jusqu'à aujourd'hui, est un grand "oui" à la vie. C'est notre "oui" au Christ, le "oui" au vainqueur de la mort et le "oui" à la vie dans le temps et dans l'éternité.

De même que dans ce dialogue baptismal, le "non" est articulé autour de trois renonciations, ainsi, le "oui" s'articule autour de trois adhésions: "oui" au Dieu vivant, c'est-à-dire au Dieu créateur, à une raison créatrice qui donne sens au cosmos et à notre vie; "oui" au Christ, c'est-à-dire à un Dieu qui n'est pas resté caché, mais qui a un nom, qui a des paroles, qui est fait de corps et de sang; à un Dieu concret qui nous donne la vie et nous montre le chemin de la vie; "oui" à la communion de l'Eglise, dans laquelle le Christ est le Dieu vivant, qui entre dans notre temps, entre dans notre profession, entre dans la vie de chaque jour.

Nous pourrions également dire que le visage de Dieu, le contenu de cette culture de la vie, le contenu de notre grand "oui", s'exprime dans les dix commandements, qui ne sont pas un ensemble d'interdits, de "non", mais qui représentent en réalité une grande vision de vie. Ils sont un "oui" à un Dieu qui donne sens à l'existence (les trois premiers commandements); "oui" à la famille (quatrième commandement); "oui" à la vie (cinquième commandement); "oui" à l'amour responsable (sixième commandement); "oui" à la solidarité, à la responsabilité sociale, à la justice (septième commandement); "oui" à la vérité (huitième commandement); "oui" au respect de l'autre et de ce qui lui est propre (neuvième et dixième commandements). Telle est la philosophie de la vie, telle est la culture de la vie, qui devient concrète, praticable et belle dans la communion avec le Christ, le Dieu vivant, qui marche avec nous dans la compagnie de ses amis, dans la grande famille de l'Eglise. Le Baptême est don de vie. C'est un "oui" au défi de vivre vraiment la vie, en disant "non" à l'attachement de la mort qui se présente sous le masque de la vie; et c'est un "oui" au grand don de la vraie vie qui est présente dans le visage du Christ, qui se donne à nous dans le Baptême, puis dans l'Eucharistie.

J'ai dit cela en guise de bref commentaire aux paroles qui, dans le dialogue baptismal, interprètent ce qui se réalise dans ce Sacrement. Au-delà des paroles, nous avons les gestes et les symboles, mais je serai très bref dans ma présentation. Le premier geste, nous l'avons déjà accompli: c'est le signe de la croix, qui nous est donné comme bouclier qui doit protéger cet enfant dans sa vie; c'est une sorte d'"indicateur" pour le chemin de la vie, parce que la croix est le résumé de la vie de Jésus. Puis, il y a les éléments: l'eau, l'onction avec l'huile, le vêtement blanc et la flamme du cierge. L'eau est le symbole de la vie: le Baptême est une vie nouvelle dans le Christ. L'huile est le symbole de la force, de la santé, de la beauté, parce qu'il est vraiment beau de vivre en communion avec le Christ. Puis, le vêtement blanc, comme expression de la culture de la beauté, de la culture de la vie. Et enfin, la flamme du cierge, comme expression de la vérité qui resplendit dans les ténèbres de l'histoire et nous indique qui nous sommes, d'où nous venons et où nous devons aller.

Chers parrains et marraines, chers parents, chers frères, rendons grâce en ce jour au Seigneur, parce que Dieu ne se cache pas derrière les nuages du mystère impénétrable, mais comme l'a dit l'Evangile d'aujourd'hui, il a ouvert les cieux, il s'est montré, il parle avec nous et il est avec nous; il vit avec nous et il nous guide dans notre vie. Rendons grâce au Seigneur pour ce don et prions pour nos enfants, pour qu'ils aient réellement la vie, la vraie vie, la vie éternelle.

Amen.


SECONDES VÊPRES DE LA SOLENNITÉ DE LA CONVERSION DE L'APÔTRE PAUL - Mercredi 25 janvier 2006

25016
EN CONCLUSION DE LA SEMAINE DE PRIÈRE POUR L'UNITÉ DES CHRÉTIENS
Basilique de Saint-Paul-hors-les-Murs



Chers frères et soeurs!


En ce jour, au cours duquel on célèbre la conversion de l'Apôtre Paul, nous concluons, réunis en une assemblée liturgique fraternelle, l'annuelle Semaine de prière pour l'unité des chrétiens. Il est significatif que la mémoire de la conversion de l'Apôtre des nations coïncide avec la journée finale de cette Semaine importante, au cours de laquelle nous demandons avec une intensité particulière à Dieu le don précieux de l'unité entre tous les chrétiens, faisant nôtre l'invocation que Jésus lui-même éleva au Père pour ses disciples: "Afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi qu'eux aussi soient en nous afin que le monde croie que tu m'as envoyé" (
Jn 17,21). L'aspiration à l'unité de chaque communauté chrétienne et de chaque fidèle et la force pour la réaliser sont un don de l'Esprit Saint et vont de pair avec une fidélité toujours plus profonde et radicale à l'Evangile (cf. Enc. Ut unum sint UUS 15). Nous nous rendons compte qu'à la base de l'engagement oecuménique, il y a la conversion du coeur, comme l'affirmait clairement le Concile Vatican II: "Il n'y a pas de véritable oecuménisme sans conversion intérieure. En effet, c'est du renouveau de l'âme, du renoncement à soi-même et d'une libre effusion de charité que partent et mûrissent les désirs de l'unité" (Décret Unitatis redintegratio UR 7).

Deus caritas est (1Jn 4,8 1Jn 4,16). Dieu est amour. C'est sur ce roc solide que repose toute la foi de l'Eglise. En particulier, c'est sur lui que se fonde la recherche patiente de la pleine communion entre tous les disciples du Christ: en fixant le regard sur cette vérité, sommet de la révélation divine, les divisions, tout en conservant leur douloureuse gravité, apparaissent surmontables et ne nous découragent pas. Le Seigneur Jésus, qui, à travers le sang de sa Passion, a abattu "la barrière" de la "haine" (Ep 2,14), ne manquera pas d'accorder à ceux qui l'invoquent avec foi la force de guérir toute déchirure. Mais il faut toujours repartir de là: Deus caritas est. C'est au thème de l'amour que j'ai voulu consacrer ma première Encyclique, qui a été publiée précisément aujourd'hui, et cette heureuse coïncidence avec la conclusion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens nous invite à considérer notre rencontre, mais encore plus largement tout le chemin oecuménique, à la lumière de l'amour de Dieu, de l'Amour qui est Dieu. Si, d'un point de vue humain, l'amour se manifeste déjà comme une force invincible, que devons-nous dire, nous qui "avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et y avons cru" (1Jn 4,16)? L'amour véritable n'efface pas les différences légitimes, mais les harmonise en une unité supérieure, qui n'est pas imposée de l'extérieur, mais donne forme de l'intérieur, pour ainsi dire, à l'ensemble. C'est le mystère de la communion qui, de même qu'il unit l'homme et la femme dans cette communauté d'amour et de vie qu'est le mariage, forme l'Eglise en tant que communauté d'amour, en recomposant en unité une richesse multiforme de dons et de traditions. C'est au service de cette unité d'amour qu'est placée l'Eglise de Rome qui, selon l'expression de saint Ignace d'Antioche, "préside à la charité" (Ad Rom. 1, 1). Chers frères et soeurs, je désire aujourd'hui confier à nouveau devant vous mon ministère pétrinien particulier à Dieu, en invoquant sur celui-ci la lumière et la force de l'Esprit Saint, afin qu'il favorise toujours la communion fraternelle entre tous les chrétiens.

Le thème de l'amour relie en profondeur les deux brèves lectures bibliques de la liturgie des Vêpres d'aujourd'hui. Dans la première, la charité divine est la force qui transforme la vie de Saul de Tarse et en fait l'Apôtre des nations. En écrivant aux chrétiens de Corinthe, saint Paul confesse que la grâce de Dieu a opéré en lui l'événement extraordinaire de la conversion: "C'est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis, et sa grâce à mon égard n'a pas été stérile" (1Co 15,10). D'un côté, il ressent le poids d'avoir été un obstacle à la diffusion du message du Christ, mais dans le même temps, il vit dans la joie d'avoir rencontré le Seigneur ressuscité et d'avoir été éclairé et transformé par sa lumière. Il conserve constamment la mémoire de l'événement qui a changé son existence, un événement tellement important pour l'Eglise tout entière que, dans les Actes des Apôtres, on y fait trois fois références (cf. Ac 9,3-9 Ac 22,6-11 Ac 26,12-18). Sur le chemin de Damas, Saul entendit l'interrogation bouleversante: "Pourquoi me persécutes-tu?". Tombé à terre et troublé intérieurement, il demanda: "Qui es-tu, Seigneur?", obtenant cette réponse, qui se trouve à la base de sa conversion: "Je suis Jésus que tu persécutes" (Ac 9,4-5). Paul comprit en un instant ce qu'il devait ensuite exprimer à travers ses écrits, que l'Eglise forme un corps unique dont le Christ est la Tête. Ainsi, de persécuteur des chrétiens, il devint l'Apôtre des Nations.

Dans le passage évangélique de Matthieu, que nous venons d'écouter, l'amour agit comme le principe qui unit les chrétiens et permet que leur prière unanime soit exaucée par le Père céleste. Jésus dit: "Si deux d'entre vous, sur la terre, unissent leur voix pour demander quoi que ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux" (Mt 18,19). Le verbe que l'évangéliste utilise pour dire "s'unissent" est synphonesosin: il y a une référence à une "symphonie" des coeurs. C'est cela qui touche le coeur de Dieu. L'accord dans la prière apparaît donc important pour qu'elle soit accueillie par le Père céleste. Demander ensemble marque déjà un pas vers l'unité entre ceux qui demandent. Cela ne signifie certainement pas que la réponse de Dieu serait d'une façon ou d'une autre déterminée par notre demande. Nous le savons bien: la réalisation souhaitée de l'unité dépend tout d'abord de la volonté de Dieu, dont le dessein et la générosité dépassent la compréhension de l'homme, ses demandes et ses attentes elles-mêmes. En comptant précisément sur la bonté divine, nous intensifions notre prière commune pour l'unité, qui est un moyen nécessaire et extrêmement efficace, comme l'a rappelé Jean-Paul II, dans l'Encyclique Ut unum sint: "Sur la route oecuménique de l'unité, la priorité revient certainement à la prière commune, à l'union orante de ceux qui se rassemblent autour du Christ lui-même" (n. UUS 22).

En analysant ensuite plus profondément ces versets évangéliques, nous comprenons mieux la raison pour laquelle le Père répondra de manière positive à la demande de la communauté chrétienne: "Car - dit Jésus - là où deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d'eux". C'est la présence du Christ qui rend efficace la prière commune de ceux qui sont réunis en son nom. Lorsque les chrétiens se rassemblent pour prier, Jésus lui-même se trouve parmi eux. Ils ne font qu'un avec Celui qui est l'unique médiateur entre Dieu et les hommes. La Constitution sur la sainte Liturgie du Concile Vatican II se réfère précisément à ce passage de l'Evangile pour indiquer l'une des façons dont le Christ est présent: "Enfin il est là présent lorsque l'Eglise prie et chante les psaumes, lui qui a promis: "Là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là, au milieu d'eux" (Mt 18,20)" (Sacrosanctum Concilium SC 7).

En commentant ce texte de l'évangéliste Matthieu, saint Jean Chrysostome se demande: "Alors, n'y en a-t-il pas deux ou trois qui se réunissent en son nom? Il y en a - répond-il - mais rarement" (Homélies sur l'Evangile de MT 60,3). Ce soir, j'éprouve une joie immense en voyant une assemblée de prière aussi nombreuse, qui implore de manière "symphonique" le don de l'unité. J'adresse à tous et à chacun mon salut cordial. Je salue avec une affection particulière les frères des autres Eglises et communautés de cette ville, unis dans l'unique baptême, qui nous rend membres de l'unique Corps mystique du Christ. Quarante ans à peine se sont écoulés depuis que, précisément dans cette Basilique, le 5 décembre 1965, le Serviteur de Dieu Paul VI, d'heureuse mémoire, célébra la première prière commune, en conclusion du Concile Vatican II, avec la présence solennelle des Pères conciliaires et la participation active des Observateurs des autres Eglises et Communautés ecclésiales. Ensuite, le bien-aimé Jean-Paul II a continué avec persévérance la tradition de conclure ici la Semaine de prière. Je suis certain que, ce soir, ils nous regardent tous les deux du Ciel et s'unissent à notre prière.

Parmi ceux qui prennent part à notre assemblée, je voudrais en particulier saluer et remercier le groupe des délégués d'Eglises, de Conférences épiscopales, de Communautés chrétiennes et d'organismes oecuméniques qui commencent à préparer la Troisième Assemblée oecuménique européenne, programmée à Sibiu, en Roumanie, en septembre 2007, sur le thème: "La lumière du Christ nous illumine tous. Espérance de renouveau et unité en Europe". Oui, chers frères et soeurs, nous qui sommes chrétiens avons le devoir d'être, en Europe et parmi tous les peuples, "la lumière du monde" (Mt 5,14). Que Dieu veuille nous accorder de parvenir bientôt à la pleine communion souhaitée. La recomposition de notre unité donnera une plus grande efficacité à l'évangélisation. L'unité est notre mission commune; elle est la condition pour que la lumière du Christ se diffuse plus efficacement dans tous les lieux du monde et que les hommes se convertissent et soient sauvés. Que de route avons-nous à parcourir! Cependant, nous ne perdons pas confiance, au contraire, nous reprenons ensemble le chemin avec plus d'ardeur. Le Christ nous précède et nous accompagne. Nous comptons sur sa présence indéfectible; nous implorons de Lui, humblement et inlassablement, le précieux don de l'unité et de la paix


MESSE POUR LES RELIGIEUX ET LES RELIGIEUSES EN LA FÊTE DE LA PRÉSENTATION DU SEIGNEUR

20206 Basilique Vaticane - Jeudi 2 février 2006


Chers frères et soeurs!


La fête de la Présentation de Jésus au Temple, célébrée aujourd'hui, quarante jours après sa naissance, nous présente un moment particulier de la vie de la Sainte Famille: conformément à la loi de Moïse, le petit Jésus est amené par Marie et Joseph au temple de Jérusalem pour être offert au Seigneur (cf.
Lc 2,22). Syméon et Anne, inspirés par Dieu, reconnaissent dans cet Enfant le Messie tant attendu et ils prophétisent à son sujet. Nous sommes en présence d'un mystère, à la fois simple et solennel, dans lequel la sainte Eglise célèbre le Christ, le Consacré du Père, premier-né de la nouvelle humanité.

La suggestive procession des cierges au début de notre célébration nous a fait revivre la majestueuse entrée, chantée dans le Psaume responsorial, de Celui qui est "le roi de gloire", "le vaillant des combats" (Ps 23,7 Ps 23,8). Mais qui est le Dieu vaillant qui entre dans le temple? C'est un Enfant; c'est l'Enfant Jésus, dans les bras de sa mère, la Vierge Marie. La Sainte Famille accomplit ce que prescrivait la Loi: la purification de la mère, l'offrande du premier-né à Dieu et son rachat à travers un sacrifice. Dans la première Lecture, la Liturgie parle de l'oracle du prophète Malachie: "Et soudain il entrera dans son sanctuaire, le Seigneur" (Ml 3,1). Ces paroles transmettent toute l'intensité du désir qui a animé l'attente du peuple juif au cours des siècles. Enfin, l'"Ange de l'alliance" entre dans sa maison et se soumet à la Loi: il vient à Jérusalem pour entrer avec une attitude d'obéissance dans la maison de Dieu.

La signification de ce geste acquiert une dimension plus grande dans le passage de l'Epître aux Hébreux, proclamé aujourd'hui comme seconde Lecture. Ici nous est présenté le Christ, le médiateur qui unit Dieu et l'homme en abolissant les distances, en éliminant toute division et en abattant tous les murs de séparation. Le Christ vient en tant que "grand prêtre miséricordieux et fidèle pour expier les péchés du peuple" (He 2,17). Nous remarquons ainsi que la médiation avec Dieu ne se réalise plus dans la sainteté-séparation de l'ancien sacerdoce, mais dans la solidarité libératrice avec les hommes. Il commence, encore Enfant, à marcher sur le chemin de l'obéissance, qu'il parcourra jusqu'au bout. L'Epître aux Hébreux met bien cela en lumière quand il dit: "C'est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté... des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort... tout Fils qu'il était, apprit, de ce qu'il souffrit, l'obéissance; après avoir été rendu parfait, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent principe de salut éternel" (cf. He 5,7-9).
La première personne qui s'associe au Christ sur le chemin de l'obéissance, de la foi éprouvée et de la douleur partagée, est sa mère Marie. Le texte évangélique nous la montre dans l'acte d'offrir son Fils: une offrande inconditionnelle qui l'implique à titre personnel: Marie est la Mère de Celui qui est "gloire de son peuple Israël" et "lumière pour éclairer les nations", mais aussi "signe en butte à la contradiction" (cf. Lc 2,32 Lc 2,34). Et elle-même, dans son âme immaculée, devra être transpercée par l'épée de la douleur, démontrant ainsi que son rôle dans l'histoire du salut ne se limite pas au mystère de l'Incarnation, mais se complète dans la participation pleine d'amour et de douleur à la mort et à la résurrection de son Fils. En amenant son Fils à Jérusalem, la Vierge Marie l'offre à Dieu en tant qu'Agneau véritable qui ôte les péchés du monde; elle le tend à Syméon et à Anne comme annonce de rédemption; elle le présente à tous comme lumière pour une marche assurée sur le chemin de la vérité et de l'amour.

Les paroles qui, au cours de cette rencontre, viennent aux lèvres du vieux Syméon - "mes yeux ont vu ton salut" (Lc 2,30) - trouve un écho dans l'âme de la prophétesse Anne. Ces personnes justes et pieuses, baignées par la lumière du Christ, peuvent contempler dans l'Enfant Jésus "la consolation d'Israël" (Lc 2,25). Leur attente se transforme ainsi en lumière qui éclaire l'histoire. Syméon est porteur d'une antique espérance et l'Esprit du Seigneur parle à son coeur: c'est pourquoi il peut contempler celui que de nombreux prophètes et rois avaient désiré voir, le Christ, la lumière qui illumine les nations. Dans cet Enfant, il reconnaît le Sauveur, mais il pressent dans l'Esprit qu'autour de Lui se jouera le destin de l'humanité, et qu'il devra souffrir beaucoup à cause de ceux qui le rejetteront; il proclame son identité et sa mission de Messie avec les paroles qui forment l'un des hymnes de l'Eglise naissante, d'où se dégage toute la joie communautaire et eschatologique de l'attente salvifique réalisée. L'enthousiasme est si grand que vivre et mourir sont la même chose, et la "lumière" et la "gloire" deviennent une révélation universelle. Anne est une "prophétesse", une femme sage et pieuse qui interprète le sens profond des événements historiques et du message de Dieu qu'ils recèlent. C'est pourquoi elle peut "louer Dieu" et parler "de l'Enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem" (Lc 2,38). Le long veuvage consacré au culte dans le temple, la fidélité aux jeûnes hebdomadaires, la participation à l'attente de ceux qui aspiraient au salut d'Israël se concluent dans la rencontre avec l'Enfant Jésus.

Chers frères et soeurs, en cette fête de la Présentation du Seigneur, l'Eglise célèbre la Journée de la Vie consacrée. Il s'agit d'une occasion opportune pour louer le Seigneur et lui rendre grâce pour le don inestimable que représente la vie consacrée, sous ses différentes formes; c'est dans le même temps un encouragement à promouvoir dans tout le peuple de Dieu la connaissance et l'estime envers les personnes qui sont totalement consacrées à Dieu. De même que, en effet, la vie de Jésus, dans son obéissance et son dévouement au Père, est la parabole vivante du "Dieu avec nous", ainsi, le dévouement concret des personnes consacrées à Dieu et aux frères devient un signe éloquent de la présence du Royaume de Dieu pour le monde d'aujourd'hui. Votre façon de vivre et d'oeuvrer est en mesure de manifester sans amoindrissements la pleine appartenance à l'unique Seigneur; votre manière de vous remettre complètement entre les mains du Christ et de l'Eglise constitue une annonce forte et claire de la présence de Dieu dans un langage compréhensible à nos contemporains. Tel est le premier service que la vie consacrée rend à l'Eglise et au monde. Au sein du Peuple de Dieu, les personnes consacrées sont comme des sentinelles qui aperçoivent et annoncent la vie nouvelle déjà présente dans notre histoire.

Chers frères et soeurs qui avez embrassé la vocation d'une consécration particulière, je m'adresse à présent plus précisément à vous, pour vous saluer avec affection et vous remercier de tout coeur pour votre présence. J'adresse un salut particulier à Mgr Franc Rodé, Préfet de la Congrégation pour les Instituts de Vie consacrée et les Sociétés de Vie apostolique, et à ses collaborateurs, qui concélèbrent avec moi cette Messe. Que le Seigneur renouvelle chaque jour en vous et en chaque personne consacrée la réponse joyeuse à son amour gratuit et fidèle. Chers frères et soeurs, comme des cierges allumés, faites rayonner toujours et en tout lieu l'amour du Christ, lumière du monde. Que la Très Sainte Vierge Marie, la Femme consacrée, vous aide à vivre pleinement votre vocation et mission spéciales dans l'Eglise pour le salut du monde.

Amen!



MESSE DANS LA PAROISSE DE SAINTE-ANNE AU VATICAN - Dimanche 5 février 2006

50206
Chers frères et soeurs,


La lecture de l'Evangile que nous venons d'entendre commence par un épisode très sympathique, très beau, mais également riche de signification. Le Seigneur se rend dans la demeure de Simon-Pierre et d'André, et il y trouve la belle-mère de Pierre malade, avec de la fièvre. Il la prend par la main, la relève; la femme est guérie et se met à servir. Dans cet épisode, apparaît symboliquement toute la mission de Jésus. Venant du Père, Jésus se rend dans la maison de l'humanité, sur notre terre, et il trouve une humanité malade, en proie à la fièvre, à cette fièvre que sont les idéologies, les idolâtries, l'oubli de Dieu. Le Seigneur nous donne sa main, il nous relève et nous guérit. Et il le fait à toutes les époques; il nous prend par la main avec sa parole, et il dissipe ainsi les brumes des idéologies, des idolâtries. Il prend notre main dans les sacrements, il nous guérit de la fièvre de nos passions et de nos péchés à travers l'absolution dans le sacrement de la réconciliation. Il nous donne la capacité de nous lever, de nous tenir debout devant Dieu et devant les hommes. C'est précisément avec ce contenu de la liturgie dominicale que le Seigneur vient à notre rencontre, nous prend par la main, nous relève et nous guérit toujours à nouveau par le don de sa parole, le don de lui-même.

Mais la deuxième partie de cet épisode est également importante; à peine guérie, cette femme se met à les servir, nous dit l'Evangile. Elle commence immédiatement à travailler, à se mettre à la disposition des autres, et elle devient ainsi la représentation de tant de femmes serviables, de mères, de grand-mères, ainsi que de femmes dans leurs diverses professions, qui sont disponibles, qui se lèvent et servent, et représentent l'âme de la famille, l'âme de la paroisse. Et ici, en voyant la peinture au-dessus de l'autel, nous voyons qu'elles n'accomplissent pas que des services extérieurs; sainte Anne introduit la grande fille, la Vierge, dans les Saintes Ecritures, dans l'espérance d'Israël, dans laquelle elle devait précisément être le lieu de l'accomplissement. Les femmes sont également les premières annonciatrices de la Parole de Dieu de l'Evangile, elles sont de véritables évangélistes. Et il me semble que cet Evangile, avec cet épisode apparemment si modeste, précisément ici dans l'Eglise Sainte-Anne, nous donne l'occasion d'adresser un remerciement sincère à toutes les femmes qui animent cette paroisse, aux femmes qui servent dans tous les domaines, qui nous aident toujours à nouveau à connaître la Parole de Dieu, et pas seulement avec l'intellect, mais avec le coeur.

Retournons à l'Evangile: Jésus dort dans la maison de Pierre, mais au petit matin, alors qu'il fait encore nuit, il se lève, cherche un lieu désert et se met à prier. Et ici apparaît le centre véritable du mystère de Jésus. Jésus parle avec le Père et élève son âme humaine dans la communion avec la personne du Fils, si bien que l'humanité du Fils, unie à Lui, parle dans le dialogue trinitaire avec le Père; et ainsi, il rend possible également pour nous la véritable prière. Dans la liturgie, Jésus prie avec nous, nous prions avec Jésus et ainsi nous entrons en contact réel avec Dieu, nous entrons dans le mystère de l'amour éternel de la Très Sainte Trinité.

Jésus parle avec le Père, tel est le centre et la source de toutes les activités de Jésus; nous voyons sa prédication, les guérisons, les miracles et enfin la passion, tous sont issus de ce centre, de son être avec le Père. Et ainsi, cet Evangile nous enseigne le centre de la foi et de notre vie, c'est-à-dire le primat de Dieu. Là où Dieu n'est pas présent, l'homme non plus n'est pas respecté. Ce n'est que si la splendeur de Dieu brille sur le visage de l'homme que l'homme, image de Dieu, est protégé par une dignité qui ne doit être ensuite violée par personne.

Le primat de Dieu. Nous voyons dans le "Notre Père" comment les trois premières questions se réfèrent précisément à ce primat de Dieu: que le nom de Dieu soit sanctifié, que le respect du mystère divin soit vivant et anime toute notre vie; que "vienne le royaume de Dieu" et "que soit faite sa volonté" sont deux aspects différents de la même médaille; là où est accomplie la volonté de Dieu le ciel est déjà présent, sur la terre commence aussi un peu du ciel; et là où est accomplie la volonté de Dieu le Royaume de Dieu est présent. Car le Royaume de Dieu n'est pas une série de choses, le Royaume de Dieu est la présence de Dieu, l'union de l'homme avec Dieu. C'est vers cet objectif que Jésus veut nous guider.

Le centre de son annonce est le royaume de Dieu, c'est-à-dire Dieu comme source et centre de notre vie, et il nous dit: Dieu seul est la rédemption de l'homme. Et nous pouvons voir, au cours de l'histoire du siècle dernier, que dans les Etats où Dieu était aboli, non seulement l'économie a été détruite, mais surtout les âmes. Les destructions morales, les destructions de la dignité de l'homme sont les destructions fondamentales, et le renouveau ne peut venir que du retour de Dieu, c'est-à-dire de la reconnaissance du caractère central de Dieu. Ces derniers jours, un évêque du Congo en visite "ad limina" m'a dit: les Européens nous donnent très généreusement de nombreuses choses pour le développement, mais on sent une hésitation dans l'aide pour la pastorale; il semble qu'ils considèrent la pastorale inutile, que seul le développement technique et matériel soit important. Mais c'est le contraire qui est vrai - a-t-il dit -, là où il n'y a pas la Parole de Dieu, le développement ne fonctionne pas, et ne donne pas de résultats positifs. Ce n'est que si avant toute chose se trouve la Parole de Dieu, si l'homme est réconcilié avec Dieu, que les choses matérielles peuvent se dérouler de façon harmonieuse.

L'Evangile lui-même, avec sa continuité, confirme cela avec force. Les Apôtres disent à Jésus: reviens, tout le monde te cherche. Et il répond: non, je dois aller dans les autres pays pour annoncer Dieu et pour chasser les démons, les forces du mal; c'est pour cela que je suis venu (cf.
Mc 1,29-39). Jésus est venu - dans le texte grec, il est écrit: "je suis sorti du père" - non pour apporter les commodités de la vie, mais pour apporter la condition fondamentale de notre dignité, pour apporter l'annonce de Dieu, la présence de Dieu et vaincre ainsi les forces du mal. Il indique cette priorité avec une grande clarté: je ne suis pas venu pour guérir - je le fais également, mais comme un signe - je suis venu pour vous réconcilier avec Dieu. Dieu est notre créateur, Dieu nous a donné la vie, notre dignité: et c'est surtout à lui que nous devons nous adresser.

Comme l'a dit le Père Gioele, l'Eglise célèbre aujourd'hui en Italie la Journée pour la Vie. Les Evêques italiens ont rappelé dans leur message le devoir prioritaire de "respecter la vie", car il s'agit d'un bien "indisponible": l'homme n'est pas le maître de la vie; il en est plutôt le gardien et l'administrateur. Et sous le primat de Dieu naît automatiquement cette priorité d'administrer, de sauvegarder la vie de l'homme, créée par Dieu. Cette vérité que l'homme est le gardien et l'administrateur de la vie constitue un point fondamental de la loi naturelle, pleinement éclairé par la révélation biblique. Celui-ci se présente aujourd'hui comme "signe de contradiction" par rapport à la mentalité dominante. Nous constatons en effet que, bien qu'il y ait de manière générale une large convergence sur la valeur de la vie, lorsqu'on arrive à ce point, c'est-à-dire à la "disponibilité" ou à l'indisponibilité de la vie, deux mentalités s'opposent toutefois de manière inconciliable. Pour nous exprimer plus simplement, nous pourrions dire: l'une des deux mentalités considère que la vie humaine se trouve entre les mains de l'homme, l'autre reconnaît qu'elle est entre les mains de Dieu. La culture moderne a souligné à juste titre l'autonomie de l'homme et des réalités terrestres, en développant ainsi une perspective chère au christianisme, celle de l'Incarnation de Dieu. Mais comme l'a clairement affirmé le Concile Vatican II, si cette autonomie conduit à penser que "les choses créées ne dépendent pas de Dieu et que l'homme peut en disposer sans référence au Créateur", on donne alors origine à un profond déséquilibre, car "la créature sans Créateur s'évanouit" (Gaudium et spes GS 36). Il est significatif qu'un tel document conciliaire, dans le passage cité, affirme que cette capacité de reconnaître la voix et la manifestation de Dieu dans la beauté de la création appartient à tous les croyants, quelle que soit la religion à laquelle ils appartiennent. Nous pouvons en conclure que le plein respect de la vie est lié au sens religieux, à l'attitude intérieure avec laquelle l'homme se situe par rapport à la réalité, comme un patron ou comme un gardien. Du reste, le mot "respect", dérive du verbe latin respicere-regarder, et il indique une façon de regarder les choses et les personnes qui conduit à en reconnaître la consistance, pas à s'en approprier, mais à avoir des égards pour elles, à en prendre soin. En dernière analyse, si l'on enlève aux créatures leur référence à Dieu, comme fondement transcendant, celles-ci risquent de tomber en proie au jugement arbitraire de l'homme qui peut en faire, comme nous le voyons, un usage insensé.

Chers frères et soeurs, invoquons tous ensemble l'intercession de sainte Anne pour votre communauté paroissiale, que je salue avec affection. Je salue en particulier le curé, le Père Gioele, et je le remercie des paroles qu'il m'a adressées au début de notre rencontre; je salue ensuite les confrères Augustins avec leur Prieur général; je salue Mgr Angelo Comastri, mon Vicaire général pour la Cité du Vatican; Mgr Rizzato, mon Aumônier, et toutes les personnes présentes, de manière particulière les enfants et les jeunes et ceux qui fréquentent habituellement cette église. Que sur tous veille sainte Anne, votre Patronne céleste, et qu'elle obtienne pour chacun le don d'être témoin du Dieu de la vie et de l'amour.




Benoît XVI Homélies 8106