Benoît XVI Homélies 22309


VISITE PASTORALE DANS LA PAROISSE ROMAINE DE LA SAINTE FACE DE JÉSUS À LA MAGLIANA

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V Dimanche de Carême, 29 mars 2009




Chers frères et soeurs,

Dans la page évangélique de ce jour, saint Jean rapporte un épisode survenu lors de la dernière étape de la vie publique du Christ, à l'approche désormais imminente de la Pâque juive, qui sera sa Pâque de mort et de résurrection. Tandis qu'il se trouvait à Jérusalem - rapporte l'évangéliste -, certains grecs, adeptes du judaïsme, curieux et attirés par ce qu'Il réalisait, s'approchèrent de Philippe, l'un des Douze qui avait un nom grec et provenait de Galilée. "Seigneur - lui dirent-ils -, nous voulons voir Jésus". Philippe appela à son tour André, l'un des premiers apôtres très proches du Seigneur, portant lui aussi un nom grec, et tous deux "viennent le dire à Jésus" (cf.
Jn 12,20-21).

Dans la requête de ces Grecs anonymes, nous pouvons lire la soif qui existe dans le coeur de chaque homme de voir et de connaître le Christ; et la réponse de Jésus nous oriente vers le mystère de la Pâque, manifestation glorieuse de sa mission salvifique. "Voici venue l'heure - déclare-t-il - où doit être glorifié le Fils de l'homme" (Jn 12,23). Oui! L'heure de la glorification du Fils de l'homme va arriver, mais cela comportera le passage douloureux à travers la passion et la mort sur la croix. Ce n'est qu'ainsi, en effet, que se réalisera le plan divin du salut qui est pour tous, juifs et païens. En effet, tous sont invités à faire partie de l'unique peuple de l'alliance nouvelle et définitive. Dans cette lumière, nous comprenons également la proclamation souveraine par laquelle se conclut le passage évangélique: "Et moi, une fois élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi" (Jn 12,32), ainsi que le commentaire de l'Evangéliste: "Il signifiait par là de quelle mort il allait mourir" (Jn 12,33). La croix: l'élévation de l'amour est l'élévation de Jésus et de ce sommet, Il attire tous.

La liturgie nous fait méditer de façon très opportune ce texte de l'Evangile de Jean en ce cinquième dimanche de Carême, tandis que s'approchent les jours de la Passion du Seigneur, au cours de laquelle nous nous plongerons spirituellement à partir de dimanche prochain, appelé précisément dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur. C'est comme si l'Eglise nous encourageait à partager l'état d'âme de Jésus, en voulant nous préparer à revivre le mystère de sa crucifixion, de sa mort et de sa résurrection non pas comme des spectateurs étrangers, mais en y ayant un rôle avec Lui, en participant à son mystère de croix et de résurrection. En effet, là où est le Christ, doivent se trouver également ses disciples, qui sont appelés à le suivre, à être solidaires avec lui au moment du combat, pour participer à sa victoire.

Le Seigneur lui-même nous explique en quoi consiste notre association à sa mission. En parlant de sa mort prochaine et glorieuse, il utilise une image à la fois simple et suggestive: "Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit" (Jn 12,24). Il se compare à un "grain de blé ouvert, pour porter à tous beaucoup de fruit", selon une expression efficace de saint Athanase; et ce n'est qu'à travers la mort, la croix, que le Christ apporte beaucoup de fruit pour tous les siècles. En effet, il ne suffisait pas que le Fils de Dieu se soit incarné. Pour accomplir le plan divin du salut universel, il fallait qu'Il soit tué et mis au tombeau: ce n'est qu'ainsi que toute la réalité humaine aurait été acceptée et, à travers sa mort et sa résurrection, que se serait manifesté le triomphe de la Vie, le triomphe de l'Amour; que se serait révélé que l'amour est plus fort que la mort.

Toutefois, l'homme Jésus - qui était un vrai homme avec les mêmes sentiments que les nôtres - ressentait le poids de l'épreuve et la tristesse amère de la fin tragique qui l'attendait. Précisément parce qu'Il était Homme-Dieu, il ressentait encore plus la terreur face à l'abîme du péché humain et de tout ce qu'il y a de sale dans l'humanité, qu'Il devait porter avec lui et consumer dans le feu de son amour. Tout cela, il devait le porter avec lui et le transformer dans son amour. "Maintenant - confesse-t-il - mon âme est troublée. Et que dire? Père, sauve-moi de cette heure!" (Jn 12,27). On a alors la tentation de dire: "Sauve-moi, ne permets pas la croix, donne-moi la vie!". Nous percevons dans son invocation suppliante une anticipation de la prière bouleversante du Gethsémani, lorsque, faisant l'expérience du drame de la solitude et de la peur, il implorera le Père d'éloigner de Lui la coupe de la passion. Toutefois, dans le même temps, son adhésion filiale au dessein divin ne faiblit pas, car précisément pour cela, il sait que son heure est arrivée, et il prie avec confiance: "Père, glorifie ton nom" (Jn 12,28). A travers ces paroles, il veut dire: "J'accepte la croix" - dans laquelle se glorifie le nom de Dieu, c'est-à-dire la grandeur de son amour. Ici aussi, Jésus anticipe les paroles du Mont des Oliviers: "Que ne soit pas faite ma volonté, mais la tienne". Il transforme sa volonté humaine et l'identifie avec celle de Dieu. Tel est le grand événement du Mont des Oliviers, le parcours qui devrait se réaliser fondamentalement dans chacune de nos prières: transformer, laisser la grâce transformer notre volonté égoïste et l'ouvrir à se conformer à la volonté divine. Les mêmes sentiments apparaissent dans le passage de la Lettre aux Hébreux proclamé dans la seconde lecture. Prostré par une angoisse extrême en raison de la mort imminente, Jésus offre à Dieu des prières et des suppliques "avec une violente clameur et des larmes" (He 5,7). Il invoque l'aide de Celui qui peut le libérer, en s'abandonnant cependant toujours aux mains du Père. Et précisément grâce à sa confiance filiale à l'égard de Dieu - note l'auteur - il est exaucé, dans le sens où il est ressuscité, il a reçu la vie nouvelle et définitive. La Lettre aux Hébreux nous fait comprendre que ces prières insistantes de Jésus, avec des larmes et des cris, étaient le véritable acte du prêtre suprême, par lequel il s'offrait lui-même ainsi que l'humanité au Père, transformant ainsi le monde.

Chers frères et soeurs, tel est le chemin exigeant de la croix que Jésus indique à tous ses disciples. A plusieurs reprises, il a dit: "Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive". Il n'existe pas d'alternative pour le chrétien qui veut réaliser sa propre vocation. C'est la "loi" de la Croix décrite à travers l'image du grain de blé qui meurt pour germer et apporter la vie nouvelle; c'est la "logique" de la Croix rappelée également dans l'Evangile d'aujourd'hui: "Qui aime sa vie la perd; et qui hait sa vie en ce monde la conservera en vie éternelle". "Haïr" sa vie est une expression sémitique forte et paradoxale, qui souligne bien le caractère radical et total qui doit distinguer celui qui suit le Christ et se place, par son amour, au service de ses frères: il perd sa vie et ainsi, il la trouve. Il n'existe pas d'autre voie pour ressentir la joie et la véritable fécondité de l'Amour: la voie du don de soi, du sacrifice de soi, de se perdre pour se trouver.

Chers amis, l'invitation de Jésus résonne de façon particulièrement éloquente dans la célébration d'aujourd'hui dans votre paroisse. Celle-ci est en effet consacrée à la Sainte Face de Jésus: ce Visage que "quelques Grecs", dont parle l'Evangile, désiraient voir; ce Visage que, dans les prochains jours de la Passion, ils contempleront défiguré à cause des péchés, de l'indifférence et de l'ingratitude des hommes; ce Visage radieux de lumière et fulgurant de gloire, qui brillera à l'aube du jour de Pâques. Conservons le coeur et l'esprit fixés sur le Visage du Christ, chers fidèles, que je salue avec affection, à commencer par votre curé, dom Luigi Coluzzi, auquel je suis reconnaissant de s'être fait l'interprète de vos sentiments. Merci pour votre accueil cordial: je suis véritablement heureux de me trouver parmi vous à l'occasion du troisième anniversaire de la dédicace de votre église et je vous salue tous avec affection. J'adresse un salut particulier au cardinal-vicaire, ainsi qu'au cardinal Fiorenzo Angelini, qui a contribué à la réalisation de ce nouveau complexe paroissial, à l'évêque auxiliaire du secteur, à Mgr Marcello Costalunga et aux autres prélats ici présents, aux prêtres collaborateurs paroissiaux, aux religieuses de grand mérite de la Congrégations des Filles pauvres de la Visitation, qui, précisément devant cette belle église, prennent soin des pensionnaires dans leur maison de repos pour personnes âgées. Je salue les catéchistes, le conseil et les agents de la pastorale, ainsi que tous ceux qui collaborent à la vie de la paroisse; je salue les enfants, les jeunes et les familles. J'étends avec plaisir ma pensée aux habitants de la Magliana, en particulier aux personnes âgées, aux malades, aux personnes seules et en difficulté. Je prie pour tous et pour chacun à l'occasion de cette Messe.

Chers frères et soeurs, laissez-vous illuminer par la splendeur du Visage du Christ, et votre jeune communauté - qui bénéficie à présent d'un nouveau complexe paroissial, à la structure moderne et fonctionnelle - avancera unie, rassemblée par l'engagement d'annoncer et de témoigner de l'Evangile dans ce quartier. Je sais quelle attention vous apportez à la formation liturgique, en valorisant chaque ressource de votre communauté: les lecteurs, le choeur et tous ceux qui se consacrent à l'animation des célébrations. Il est important que la prière, personnelle et liturgique, occupe toujours la première place dans notre vie. Je sais avec quel engagement vous vous consacrez à la catéchèse, afin qu'elle réponde aux attentes des jeunes, aussi bien de ceux qui s'apprêtent à recevoir les sacrements de la première Communion et de la Confirmation, que de ceux qui fréquentent l'aumônerie. Vous vous préoccupez également d'assurer une catéchèse adaptée aux parents, que vous invitez à accomplir un parcours de formation chrétienne avec leurs enfants. Vous voulez ainsi aider les familles à vivre ensemble les rendez-vous sacramentels en éduquant et en s'éduquant à la foi "en famille", qui doit être la première "école", l'"école" naturelle de vie chrétienne pour tous ses membres. Je me réjouis avec vous, car votre paroisse est ouverte et accueillante, animée et rendue vivante par un amour sincère pour Dieu et pour tous vos frères, à l'image de saint Maximilien Marie Kolbe, auquel elle était dédiée à l'origine. A Auschwitz, il se sacrifia avec un courage héroïque pour sauver la vie des autres. A notre époque, marquée par une crise sociale et économique générale, l'effort que vous accomplissez est très louable, notamment à travers la Caritas paroissiale et le groupe de Sant'Egidio, pour aller à la rencontre, dans la mesure du possible, des attentes des plus pauvres et des plus indigents.

Je voudrais adresser un encouragement spécial à vous, chers jeunes: laissez-vous gagner par le charme du Christ! En posant votre regard, avec les yeux de la foi, sur son Visage, demandez-lui: "Jésus, que veux-tu que je fasse pour Toi et avec Toi?". Puis, demeurez à l'écoute et, guidés par son Esprit, suivez le dessein qu'Il a pour vous. Préparez-vous sérieusement à construire des familles unies et fidèles à l'Evangile et à être ses témoins dans la société; et s'Il vous appelle, soyez prêts à consacrer entièrement votre existence à son service dans l'Eglise comme prêtres ou comme religieux et religieuses. Je vous assure de ma prière; en particulier, je vous attends jeudi prochain dans la basilique Saint-Pierre pour nous préparer à la Journée mondiale de la jeunesse qui, comme vous le savez, sera célébrée cette année au niveau diocésain, dimanche prochain. Nous rappellerons ensemble la mémoire de mon cher et vénéré prédécesseur Jean-Paul II, à l'occasion du quatrième anniversaire de sa mort. Dans de nombreuses circonstances, il a encouragé les jeunes à rencontrer le Christ et à le suivre avec enthousiasme et générosité.

Chers frères et soeurs de cette communauté paroissiale, que l'amour infini du Christ qui brille sur son Visage resplendisse dans chacun de vos comportements, et devienne votre "quotidien". Comme l'exhortait saint Augustin dans une homélie pascale, "le Christ a souffert; nous mourons au péché. Le Christ est ressuscité; nous vivons pour Dieu. Le Christ est passé de ce monde au Père; que notre coeur ne s'attache pas ici-bas, mais le suive dans les choses d'en-haut. Notre tête fut pendue au bois; crucifions la concupiscence de la chair. Il gît dans le sépulcre; ensevelis avec Lui, nous oublions les choses passées. Il siège au ciel; nous élevons nos désirs vers les choses suprêmes" (Saint Augustin, Discours 229/D, 1).

Animés par cette conscience, nous poursuivons notre célébration eucharistique, en invoquant l'intercession maternelle de Marie, afin que notre existence devienne un reflet de celle du Christ. Nous prions afin que ceux qui nous rencontrent perçoivent toujours dans nos gestes et dans nos paroles la bonté pacifiante et réconfortante de son Visage. Amen!



CHAPELLE PAPALE À L'OCCASION DU IV ANNIVERSAIRE DE LA MORT DU SERVITEUR DE DIEU JEAN-PAUL II

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Basilique Vaticane

Jeudi 2 avril 2009




Chers frères et soeurs!

Il y a quatre ans, précisément aujourd'hui, mon bien-aimé prédécesseur le serviteur de Dieu Jean-Paul II, concluait son pèlerinage terrestre, après une longue période de grande souffrance. Nous célébrons l'Eucharistie en mémoire de son âme, tandis que nous rendons grâce au Seigneur pour l'avoir donné à l'Eglise, pendant tant d'années, comme Pasteur zélé et généreux. Nous sommes réunis ce soir par son souvenir, qui continue à être vivant dans le coeur des personnes, comme le démontre également le pèlerinage ininterrompu de fidèles sur sa tombe, dans les Grottes Vaticanes. C'est donc avec émotion et joie que je préside cette Messe, tandis que je vous salue et je vous remercie pour votre présence, vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce, ainsi que vous, chers fidèles venus de diverses parties du monde, notamment de la Pologne, pour cet anniversaire significatif.

Je voudrais saluer les Polonais et, de façon particulière, la jeunesse polonaise. A l'occasion du quatrième anniversaire de la mort de Jean-Paul II, accueillez son appel: "N'ayez pas peur de vous en remettre [au Christ]. Il vous guidera, il vous donnera la force de le suivre chaque jour et en toute situation" (Tor Vergata, veillée de prière, 19 août 2000). Je souhaite que cette pensée du serviteur de Dieu vous guide sur les chemins de votre vie, et vous conduise au bonheur du matin de la Résurrection.

Je salue le cardinal-vicaire, le cardinal archevêque de Cracovie, le cher cardinal Stanislaw, ainsi que les autres cardinaux et prélats; je salue les prêtres, les religieux et les religieuses. Je vous salue de façon spéciale, bien-aimés jeunes de Rome, qui à travers cette célébration, vous préparez à la Journée mondiale de la jeunesse, que nous vivrons ensemble dimanche prochain, Dimanche des Rameaux. Votre présence me rappelle à l'esprit l'enthousiasme que Jean-Paul II savait transmettre aux nouvelles générations. Sa mémoire est un encouragement pour nous tous, rassemblés dans cette Basilique où, en de nombreuses occasions, il a célébré l'Eucharistie, à nous laisser illuminer et interpeller par la Parole de Dieu qui vient d'être proclamée.

L'Evangile de ce jeudi de la cinquième semaine de Carême propose à notre méditation la dernière partie du chapitre VIII de l'Evangile de Jean, qui contient, comme nous venons de l'entendre, un long débat sur l'identité de Jésus. Peu de temps auparavant, Il s'est présenté comme "la lumière du monde" (
Jn 8,12), en utilisant par trois fois (Jn 8,24 Jn 8,28 Jn 8,58) l'expression "Je suis" qui, dans un sens fort, rappelle le nom de Dieu révélé à Moïse (cf. Ex 3,14). Et il ajoute: "Si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort" (Jn 8,51), en déclarant ainsi avoir été envoyé par Dieu, qui est son Père, pour apporter aux hommes la liberté radicale à l'égard du péché et de la mort, indispensable pour entrer dans la vie éternelle. Toutefois, ses paroles blessent l'orgueil de ses interlocuteurs, et la référence au grand patriarche Abraham devient également un motif de conflit. "En vérité, en vérité je vous le dis - affirme le Seigneur -, avant qu'Abraham existât, Je Suis" (Jn 8,58). Sans demi-mesure, il déclare sa préexistence, et donc, sa supériorité par rapport à Abraham, suscitant - de façon compréhensible - la réaction scandalisée des juifs. Mais Jésus ne peut taire son identité; il sait que, à la fin, le Père lui-même lui donnera raison, le glorifiant par la mort et la résurrection, car précisément lorsqu'il sera élevé sur la croix, il se révélera le Fils unique de Dieu (cf. Jn 8,28 Mc 15,39).

Chers amis, en méditant sur cette page de l'Evangile de Jean, il est naturel de considérer combien il est difficile en vérité de témoigner du Christ. Et notre pensée va vers le bien-aimé serviteur de Dieu Karol Wojtyla Jean-Paul II, qui dès sa jeunesse, démontra être un courageux et ardent défenseur du Christ; il n'hésita pas à lui consacrer toutes ses énergies à en diffuser partout la lumière; il n'accepta aucun compromis lorsqu'il s'agissait de proclamer et de défendre sa Vérité; il ne se lassa jamais de diffuser son amour. Du début de son pontificat jusqu'au 2 avril 2005, il n'eut pas peur de proclamer, à tous et toujours que seul Jésus est le Sauveur et le véritable Libérateur de l'homme et de tout l'homme.

Au cours de la première lecture, nous avons entendu les paroles à Abraham: "Je te rendrai extrêmement fécond" (Gn 17,6). Si témoigner de son adhésion à l'Evangile n'est jamais simple, nous sommes certainement réconfortés par la certitude que Dieu rend fécond notre engagement, lorsqu'il est sincère et généreux. De ce point de vue également, l'expérience spirituelle du serviteur de Dieu Jean-Paul II nous apparaît significative. En contemplant son existence, nous y voyons comme réalisée la promesse de fécondité faite par Dieu à Abraham et à laquelle fait écho la première lecture tirée du livre de la Genèse. On pourrait dire qu'en particulier au cours des années de son pontificat, il a conduit à la foi de nombreux fils et filles. Vous en êtes le signe visible, chers jeunes présents ce soir: vous, jeunes de Rome et vous, jeunes venus de Sydney et de Madrid, pour représenter de façon idéale les foules de jeunes filles et garçons qui ont participé aux 23 Journées mondiales de la jeunesse, de diverses parties du monde. Combien de vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, combien de jeunes familles décidées à vivre l'idéal évangélique et à tendre vers la sainteté sont liées au témoignage et à la prédication de mon vénéré prédécesseur! Combien de jeunes filles et garçons se sont convertis ou ont persévéré sur leur chemin chrétien grâce à sa prière, son encouragement, à son soutien et à son exemple!

C'est vrai! Jean-Paul II réussissait à transmettre une forte charge d'espérance, fondée sur la foi en Jésus Christ, qui est "le même hier et aujourd'hui, il le sera à jamais" (He 13,8), comme le dit la devise du grand Jubilé de l'An 2000. En tant que père affectueux et éducateur attentif, il indiquait des points de référence sûrs et solides, indispensables pour tous, en particulier pour la jeunesse. Et à l'heure de l'agonie et de la mort, cette nouvelle génération voulut lui montrer qu'elle avait compris ses enseignements, en se recueillant silencieusement en prière place Saint-Pierre et dans tant d'autres lieux du monde. Les jeunes ressentaient que sa disparition constituait une perte: "leur" Pape, qu'ils considéraient comme "leur père" dans la foi, était en train de mourir. Ils ressentaient dans le même temps qu'il leur laissait en héritage son courage et la cohérence de son témoignage. N'avait-il pas souligné à plusieurs reprises le besoin d'une adhésion radicale à l'Evangile, en exhortant les adultes et les jeunes à prendre au sérieux cette responsabilité éducative commune? Moi aussi, comme vous le savez, j'ai voulu reprendre cette préoccupation, en m'arrêtant à diverses occasions pour parler de l'urgence éducative qui concerne aujourd'hui toutes les familles, l'Eglise, la société, et en particulier les nouvelles générations. En grandissant, les jeunes ont besoin d'adultes capables de leur proposer des principes et des valeurs; ils ressentent le besoin de personnes qui sachent enseigner à travers leur vie, avant même que par leurs paroles, à se consacrer à des idéaux élevés.

Mais où puiser la lumière et la sagesse pour accomplir cette mission, qui nous concerne tous dans l'Eglise et dans la société? Il ne suffit pas, bien sûr, de faire appel aux ressources humaines; il faut aussi se fier en premier lieu à l'aide divine. "Le Seigneur est fidèle pour toujours": c'est ainsi que nous venons tout juste de prier dans le Psaume responsorial, assurés que Dieu n'abandonne jamais ceux qui lui sont fidèles. C'est ce que rappelle le thème de la 24 Journée mondiale de la jeunesse, qui sera célébrée dans les diocèses dimanche prochain. Celui-ci est tiré de la première Lettre à Timothée de saint Paul: "Nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant" (1Tm 4,10). L'apôtre parle au nom de la communauté chrétienne, au nom de ceux qui ont cru dans le Christ et qui sont différents de ceux "qui n'ont pas d'espérance" (1Th 4,13), précisément parce qu'au contraire, ils espèrent, c'est-à-dire qu'ils ont confiance en l'avenir, une confiance non pas fondée sur des idées ou des prévisions humaines, mais bien sur Dieu, le "Dieu vivant".

Chers jeunes, on ne peut pas vivre sans espérer. L'expérience montre que chaque chose, et notre vie elle-même, sont menacées, peuvent s'écrouler pour un motif qui nous est propre ou étranger, à tout moment. C'est normal: tout ce qui est humain, et donc même l'espérance, n'a aucun fondement en soi, mais a besoin d'un "roc" auquel s'accrocher. Voilà pourquoi Paul écrit que les chrétiens sont appelés à fonder l'espérance humaine sur le "Dieu vivant". Ce n'est qu'en Lui qu'elle devient sûre et fiable. Plus encore, Dieu seul qui en Jésus Christ, nous a révélé la plénitude de son amour, peut être notre espérance solide. En effet, En Lui, notre espérance, nous avons été sauvés (cf. Rm 8,24).

Toutefois, faites attention: dans des moments comme celui-ci, étant donné le contexte culturel et social dans lequel nous vivons, le risque de réduire l'espérance chrétienne à une idéologie, à un slogan de groupe, à un habillage extérieur, pourrait être plus fort. Rien de plus contraire au message de Jésus! Il ne veut pas que ses disciples "récitent" un rôle, pas même celui de l'espérance. Il veut qu'ils "soient" l'espérance, et ils ne peuvent l'être que si ils restent unis à Lui! Il veut que chacun de vous, chers jeunes amis, soit une petite source d'espérance pour son prochain, et que vous deveniez tous ensemble une oasis d'espérance pour la société au sein de laquelle vous êtes insérés. Or, cela n'est possible qu'à une condition: que vous viviez de Lui et en Lui, à travers la prière et les sacrements, comme je vous l'ai écrit dans le Message de cette année. Si les paroles du Christ demeurent en nous, nous pouvons diffuser la flamme de l'amour qu'Il a allumée sur terre; nous pouvons porter haut la flamme de la foi et de l'espérance, avec laquelle nous avançons vers Lui, tandis que nous attendons son retour glorieux à la fin des temps. C'est la flamme que le Pape Jean-Paul II nous a laissée en héritage. Il me l'a remise, en tant que son successeur; et ce soir, je la remets idéalement, une fois de plus, de façon spéciale à vous, jeunes de Rome, afin que vous continuiez à être des sentinelles du matin, veilleurs vigilants et joyeux en cette aube du troisième millénaire. Répondez généreusement à l'appel du Christ! En particulier, au cours de l'année sacerdotale qui commencera le 19 juin prochain, soyez disponibles, si Jésus vous appelle, à le suivre sur la voie du sacerdoce et de la vie consacrée.

"Voici venu le moment favorable; voici venu le jour du salut!". Au chant de l'Evangile, la liturgie nous a exhortés à renouveler à présent, - et chaque instant est un "moment favorable" - notre volonté ferme de suivre le Christ, assurés qu'Il est notre salut. Tel est, au fond, le message que nous répète ce soir le bien-aimé Jean-Paul II. Tandis que nous confions son âme élue à l'intercession maternelle de la Vierge Marie qu'il a toujours aimée tendrement, nous espérons vivement que, du ciel, il ne cesse de nous accompagner et d'intercéder pour nous. Qu'il aide chacun de nous à vivre, comme il l'a fait, en répétant jour après jour à Dieu, à travers Marie et avec une pleine confiance: Totus tuus. Amen!



CÉLÉBRATION DU DIMANCHE DES RAMEAUX

50409
Place Saint-Pierre

XXIV Journée Mondiale de la Jeunesse

Dimanche 5 avril 2009

Chers frères et soeurs,

Chers jeunes,

Uni à une foule grossissante de pèlerins, Jésus était monté à Jérusalem pour la Pâques. Au cours de la dernière étape de son périple, près de Jéricho, Il avait guéri l’aveugle Barthimée qui, lui demandant pitié, l’avait invoqué comme Fils de David. À présent – étant désormais capable de voir – il s’était avec gratitude mêlé au groupe des pèlerins. Quand, aux portes de Jérusalem, Jésus monte sur un âne - l’animal symbole de la royauté davidique - la joyeuse certitude éclate spontanément au milieu des pèlerins : C’est Lui, le Fils de David ! C’est pourquoi ils saluent Jésus avec l’acclamation messianique : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », et ils ajoutent : « Béni le Règne qui vient, celui de notre Père David. Hosanna au plus haut des cieux ! » (
Mc 11,9s). Nous ne savons pas précisément comment les pèlerins enthousiastes pouvaient imaginer ce que fut le Règne de David à venir. Mais nous, avons-nous vraiment compris le message de Jésus, Fils de David ? Avons-nous compris ce qu’est le Règne dont Il a parlé au cours de l’interrogatoire devant Pilate ? Comprenons-nous ce que cela signifie que ce Royaume n’est pas de ce monde ? Ou bien désirerions-nous à l’inverse qu’il soit de ce monde ?

Saint Jean, dans son Évangile, après le récit de l’entrée à Jérusalem, rapporte une série de parole de Jésus, à travers lesquelles il explique l’essentiel de ce royaume d’un genre nouveau. Dans une première lecture de ces textes, nous pouvons distinguer trois images du Royaume dans lesquelles, toujours de façon toujours différente, se reflète le même mystère. Jean raconte avant tout que, parmi les pèlerins qui durant la fête « voulaient adorer Dieu », il y avait aussi des Grecs (cf. Jn 12,20). Prêtons attention au fait que le véritable but de ces pèlerins était d’adorer Dieu. Ceci correspond parfaitement à ce que Jésus dit à l’occasion de la purification du Temple : « Ma maison s’appellera maison de prière pour toutes les nations » (Mc 11,17). Le véritable but du pèlerinage doit être celui de rencontrer Dieu ; de l’adorer et ainsi de mettre dans l’ordre juste la relation fondamentale de notre existence. Les grecs sont des personnes à la recherche de Dieu ; à travers leur vie, ils sont en chemin vers Dieu. Ainsi, par l’intermédiaire de deux Apôtres de langue grecque, Philippe et André, font-ils parvenir leur demande au Seigneur : « Nous voudrions voir Jésus » (Jn 12,21). Voilà une parole importante ! Chers amis, c’est pour cela que nous nous sommes réunis ici : nous voulons voir Jésus. Dans ce but, l’année dernière, des milliers de jeunes sont allés à Sydney. Certes, il devait y avoir des attentes multiples pour ce pèlerinage. Mais l’objectif essentiel était celui-ci : nous voulons voir Jésus.

À l’égard de cette requête, qu’a dit et fait Jésus alors ? L’Évangile ne laisse pas apparaître clairement si une rencontre entre ces Grecs et Jésus a eu lieu. Le regard de Jésus va bien au-delà. Le coeur de sa réponse à la demande de ces personnes est : « Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit » (Jn 12,24). Cela signifie : il n’est plus important maintenant qu’ait lieu un dialogue plus ou moins bref avec quelques personnes, qui s’en retourneront ensuite chez elles. Comme grain de blé mort et ressuscité, je viendrai, de façon totalement nouvelle et au-delà des limites du moment présent, à la rencontre du monde des Grecs. Par la Résurrection, Jésus dépasse les limites de l’espace et du temps. Ressuscité, Il est en chemin vers l’étendue du monde et de l’histoire. Oui, ressuscité, il va chez les Grecs et parle avec eux, il se montre à eux de sorte que eux, les lointains, deviennent proches et, dans leur propre langue, dans leur propre culture, sa parole advient sur un mode nouveau et est comprise d’une façon nouvelle – advient son Royaume. Nous pouvons ainsi reconnaître deux caractéristiques essentielles de ce Règne. La première est que ce Royaume s’institue à travers la croix. Puisque Jésus se donne totalement, il peut en tant que ressuscité appartenir à tous et se rendre présent à tous. Dans la Sainte Eucharistie, nous recevons le fruit du grain de blé tombé en terre, la multiplication des pains qui se poursuit jusqu’à la fin du monde dans tous les temps. La seconde caractéristique est celle-ci : sa Royauté est universelle. L’antique espérance d’Israël s’accomplit : la royauté de David ne connaît plus de frontière. Elle s’étend « d’une mer à l’autre » (Za 9,10). – c’est-à-dire embrasse le monde entier. Cependant, ceci n’est possible que parce qu’elle n’est pas la souveraineté d’un pouvoir politique, mais qu’elle se fonde uniquement sur la libre adhésion de l’amour – un amour qui, pour sa part, répond à l’amour de Jésus Christ qui s’est donné pour tous. Je pense que nous devons apprendre toujours à nouveau les deux choses, surtout l’universalité, la catholicité. Cela signifie que personne ne peut prendre pour l’absolu soi-même, sa culture, son temps et son monde. Cela demande que tous, nous nous accueillons mutuellement, renonçant à une part de ce qui nous est propre. L’universalité inclut le mystère de la Croix – le dépassement de soi-même, l’obéissance à la parole de Jésus qui nous est commune dans l’Église qui nous est commune. L’universalité est toujours un dépassement de soi-même, un renoncement à quelque chose de personnel. L’universalité et la croix vont ensemble. C’est seulement ainsi que la paix se crée.

La parole concernant le grain de blé tombé en terre fait partie de la réponse de Jésus aux Grecs, elle est sa réponse. Toutefois, il formule ensuite une nouvelle fois la loi fondamentale de l’existence humaine : « Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la vie éternelle » (Jn 12,25). C’est-à-dire, qui veut garder sa vie pour lui, vivre seulement pour lui-même, rapporter tout à soi et jouir de toutes les opportunités – c’est proprement lui qui perd la vie. Celle-ci devient ennuyeuse et vide. Ce n’est que dans l’abandon de soi-même, dans le don désintéressé du je en faveur du tu, dans le « oui » à une vie plus grande - celle de Dieu -, que notre vie devient grande et belle. Ce principe fondamental, que le Seigneur établit, est en dernière analyse purement et simplement identique au principe de l’amour. En effet, l’amour signifie : s’abandonner soi-même, se donner, ne pas vouloir se posséder soi-même, mais devenir libre de soi-même : ne pas se replier sur soi – (en pensant) qu’adviendra-t-il de moi ? -, mais regarder en avant, vers l’autre – vers Dieu et vers les hommes que Lui m’envoie. Et ce principe de l’amour, qui marque le chemin de l’homme, est encore une fois identique au mystère de la croix, au mystère de mort et de résurrection que nous rencontrons dans le Christ. Chers amis, il est peut-être relativement facile d’accepter cela comme le sens profond de la vie. Dans la réalité concrète, cependant, il ne s’agit pas de simplement reconnaître un principe, mais d’en vivre la vérité, la vérité de la croix et de la résurrection. Et pour cela, à nouveau, une unique et grande résolution ne suffit pas. Il est certainement important, essentiel d’oser poser une fois le grand choix décisif, d’oser le grand « oui » que le Seigneur nous demande à un certain moment de notre vie. Mais le grand « oui » du moment décisif dans notre vie – le « oui » à la vérité que le Seigneur nous propose – doit ensuite être quotidiennement reconquis dans les situations de chaque jour dans lesquels, toujours de nouveau, nous devons abandonner notre moi, nous mettre à disposition, quand au fond nous voudrions à l’inverse nous accrocher à notre moi. Le renoncement, le sacrifice font aussi partie d’une vie droite. Qui promet une vie sans ce don de soi-même toujours renouvelé, trompe les gens. Il n’existe pas de vie réussie sans sacrifice. Si je jette un regard rétrospectif sur ma vie personnelle, je dois dire que ce sont précisément les moments où j’ai dit « oui » à un renoncement, qui ont été les moments importants et décisifs de ma vie.

Enfin, saint Jean a accueilli dans l’écho qu’il donne des paroles du Seigneur pour le « Dimanche des Rameaux », une forme modifiée de la prière de Jésus dans le jardin des oliviers. Il y a avant tout l’affirmation : « Mon âme est bouleversée » (Jn 12,27). L’effroi de Jésus apparaît ici, souligné fortement par les autres évangélistes – son effroi devant le pouvoir de la mort, devant tout l’abîme du mal qu’Il voit et dans lequel il doit descendre. Le Seigneur souffre nos angoisses avec nous, il nous accompagne à travers l’ultime angoisse jusqu’à la lumière. Puis viennent en saint Jean, les deux demandes de Jésus. La première, exprimée seulement au conditionnel : « Que puis-je dire ? Dirai-je ? : Père, délivre-moi de cette heure ? » (Jn 12,27). En tant qu’être humain, Jésus aussi se sent poussé à demander que lui soit épargnée la terreur de la Passion. Nous aussi pouvons prier ainsi. Nous aussi, nous pouvons nous plaindre au Seigneur comme Job le fît, lui présenter toutes les demandes qui, face à l’injustice du monde et au trouble de notre propre moi, surgissent en nous. Devant Lui nous ne devons pas nous réfugier dans des phrases pieuses, dans un monde factice. Prier signifie toujours aussi lutter avec Dieu, et comme Jacob nous pouvons lui dire : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis » (Gn 32,27). Mais vient ensuite la seconde demande de Jésus : « Glorifie ton nom ! » (Jn 12,28). Dans les synoptiques, cette demande résonne ainsi : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne » (Lc 22,42). En définitive, la gloire de Dieu, sa seigneurie, sa volonté sont toujours plus importantes et plus vraies que mes pensées et que ma volonté. C’est là l’essentiel dans notre prière et dans notre vie : apprendre cet ordre juste de la réalité, l’accepter profondément ; faire confiance à Dieu et croire qu’Il fait la chose juste ; que sa volonté est la vérité et l’amour ; que ma vie devient bonne si j’apprends à adhérer à cet ordre. Vie, mort et résurrection de Jésus sont pour nous la garantie que nous pouvons véritablement nous fier à Dieu. Et c’est de cette façon que se réalise son royaume.

Chers amis, au terme de cette liturgie, les jeunes venus d’Australie remettront la Croix de la Journée Mondiale de la Jeunesse à leurs homologues venus d’Espagne. La Croix est en chemin d’un côté du monde à l’autre, d’une mer à une autre. Et nous, nous l’accompagnons. Nous progressons avec elle sur la route qu’elle trace et nous trouvons ainsi notre route. Quand nous touchons la Croix, ou plutôt, quand nous la portons, nous touchons le mystère de Dieu, le mystère de Jésus Christ. Ce mystère est que Dieu a tant aimé le monde – nous – qu’il a donné son Fils unique pour nous (cf. Jn 3,16). Nous touchons le mystère merveilleux de l’amour de Dieu, l’unique vérité authentiquement rédemptrice. Mais nous touchons aussi la loi fondamentale, la norme constitutive de notre vie, c’est-à-dire le fait que sans le « oui » à la Croix, sans le cheminement en communion avec le Christ jour après jour, la vie ne peut aboutir. Plus nous sommes capables de quelques renoncements, par amour de la grande vérité et du grand amour – par amour de la vérité et par amour de Dieu -, plus grande et plus riche est notre vie. Qui veut garder sa vie pour soi-même, la perd. Qui donne sa vie – quotidiennement dans les petits gestes, qui sont constitutifs de la grande décision -, celui-ci la trouvera. C’est là la vérité exigeante, mais aussi profondément belle et libératrice, dans laquelle nous voulons pas à pas entrer au cours de ce parcours de la Croix d’un continent à l’autre. Que le Seigneur daigne bénir ce chemin ! Amen.




Benoît XVI Homélies 22309