Benoît XVI Homélies 25307

VISITE PASTORALE DANS LA PAROISSE ROMAINE DE SAINTE FÉLICITÉ ET SES FILS MARTYRS 25 mars 2007

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V Dimanche de Carême, 25 mars 2007

Chers frères et soeurs de la paroisse "Sainte Félicité et ses fils martyrs"!


C'est avec plaisir que je suis venu vous rendre visite en ce V Dimanche de Carême, également appelé Dimanche de la Passion. Je vous salue tous cordialement. J'adresse tout d'abord ma pensée au Cardinal-Vicaire et à l'Evêque auxiliaire, Mgr Enzo Dieci. Je salue ensuite avec affection les Pères vocationnistes, auxquels la paroisse est confiée depuis sa naissance en 1958, et de manière particulière votre curé, dom Eusebio Mosca, que je remercie des belles paroles avec lesquelles il m'a brièvement présenté la réalité de votre communauté. Je salue les autres prêtres, les religieux, les religieuses, les catéchistes, les laïcs engagés et ceux qui offrent de diverses manières leur contribution aux multiples activités de la paroisse - pastorales, éducatives et de promotion humaine - qui s'adressent avec une attention prioritaire aux enfants, aux jeunes et aux familles. Je salue la communauté philippine, assez nombreuse sur votre territoire, qui se rassemble ici chaque dimanche pour la Messe célébrée dans sa propre langue. J'étends mon salut à tous les habitants du quartier Fidene - ils sont nombreux - constitué dans une mesure croissante par des personnes provenant d'autres régions d'Italie et de divers pays du monde.

Ici, comme ailleurs, ne manquent assurément pas des situations de difficulté matérielle, ainsi que morale; des situations qui exigent de vous, chers amis, un engagement constant pour témoigner que l'amour de Dieu qui s'est manifesté pleinement dans le Christ crucifié et ressuscité, embrasse de manière concrète chacun sans distinction de race et de culture. Telle est au fond la mission de chaque communauté paroissiale, appelée à annoncer l'Evangile et à être un lieu d'accueil et d'écoute, de formation et de partage fraternel, de dialogue et de pardon. Comment une communauté chrétienne peut-elle rester fidèle à ce mandat qui est le sien? Comment peut-elle devenir toujours davantage une famille de frères animés par l'Amour? La Parole de Dieu que nous venons d'écouter, et qui retentit avec une éloquence singulière dans notre coeur au cours de ce temps quadragésimal, nous rappelle que notre pèlerinage terrestre est pavé de difficultés et d'épreuves, comme le chemin du peuple élu dans le désert avant son arrivée dans la terre promise. Mais l'intervention divine, assure Isaïe dans la première Lecture, peut le rendre aisé, en transformant la steppe en un pays accueillant et riche d'eau (cf.
Is 43,19-20). Le Psaume responsorial fait écho au prophète: alors qu'il rappelle la joie du retour de l'exil à Babylone, il invoque le Seigneur pour qu'il intervienne en faveur des "prisonniers" qui en partant s'en vont en pleurant, mais qui, en revenant, sont remplis de joie car Dieu est présent et, comme par le passé, à l'avenir aussi "il accomplira de grandes choses pour nous".

Cette même conscience, cette espérance qu'à la suite de temps difficiles le Seigneur montre toujours sa présence et son amour, doit animer chaque communauté chrétienne munie par son Seigneur de réserves spirituelles abondantes pour traverser le désert de ce monde et le transformer en un jardin fertile. Ces réserves sont l'écoute docile de sa Parole, les Sacrements et tout autre ressource spirituelle de la liturgie et de la prière personnelle. La véritable réserve est, en définitive, son amour. L'amour qui poussa Jésus à s'immoler pour nous, nous transforme et nous rend à notre tour capables de le suivre fidèlement. Dans le sillage de ce que la liturgie nous a proposé dimanche dernier, la page de l'Evangile d'aujourd'hui nous aide à comprendre que seul l'amour de Dieu peut changer de l'intérieur l'existence de l'homme et, en conséquence, de chaque société, car seul son amour infini le libère du péché, qui est la racine de tout mal. S'il est vrai que Dieu est justice, il ne faut pas oublier qu'Il est surtout amour: s'il hait le péché, c'est parce qu'il aime infiniment chaque personne humaine. Il aime chacun de nous, et sa fidélité est si profonde qu'il ne se laisse même pas décourager par notre refus. Aujourd'hui en particulier, Jésus nous invite à la conversion intérieure: il nous explique pourquoi il pardonne et il nous enseigne à faire du pardon reçu et donné à nos frères le "pain quotidien" de notre existence.

Le passage évangélique rapporte l'épisode de la femme adultère dans deux scènes suggestives: dans la première, nous assistons à une discussion entre Jésus, les scribes et les pharisiens à propos d'une femme surprise en flagrant délit d'adultère et, selon la prescription contenue dans le Livre du Lévitique (cf. Lv 20,10), condamnée à la lapidation. Dans la deuxième scène a lieu un dialogue bref et émouvant entre Jésus et la pécheresse. Les accusateurs impitoyables de la femme, citant la Loi de Moïse provoquent Jésus - ils l'appellent "maître" (Didáskale) - en lui demandant s'il est juste de la lapider. Ils connaissent sa miséricorde et son amour pour les pécheurs et sont curieux de voir comment il s'en sortira dans un cas de ce genre, qui selon la Loi mosaïque, ne présentait aucun doute. Mais Jésus se met immédiatement du côté de la femme; tout d'abord en écrivant par terre des paroles mystérieuses, que l'évangéliste ne révèle pas, mais qui en reste impressionné, et puis en prononçant cette phrase devenue célèbre: "Celui d'entre vous qui est sans péché (il utilise le terme anamártetos, qui n'est utilisé qu'à cet endroit dans le Nouveau Testament), qu'il soit le premier à lui jeter la pierre" (Jn 8,7) et qu'il commence la lapidation. Saint Augustin, en commentant l'Evangile de Jean, remarque que "le Seigneur, en répondant, respecte la loi et n'abandonne pas sa bonté". Et il ajoute qu'avec ces paroles, il oblige les accusateurs à entrer en eux-mêmes et, en se regardant, à se découvrir eux aussi pécheurs. C'est pourquoi, "frappés par ces paroles comme par une flèche aussi grosse qu'une poutre, ils s'en allèrent l'un après l'autre" (In Io. Ev. tract. 33, 5).

Les accusateurs qui avaient voulu provoquer Jésus s'en vont donc l'un après l'autre "en commençant par les plus âgés jusqu'aux derniers". Lorsque tous sont partis, le Divin Maître reste seul avec la femme. Le commentaire de saint Augustin est concis et efficace: "relicti sunt duo: misera et misericordia" (ibid.), ils demeurent tous deux seuls: la misère et la miséricorde. Chers frères et soeurs, arrêtons-nous pour contempler cette scène où se trouvent confrontées la misère de l'homme et la miséricorde divine, une femme accusée d'un grand péché et Celui qui, bien qu'étant sans péché, a pris nos péchés sur lui, les péchés du monde entier. Jésus, qui était resté penché pour écrire dans la poussière, lève à présent les yeux et rencontre ceux de la femme. Il ne demande pas d'explication. Il n'est pas ironique lorsqu'il lui demande: "Femme, où sont-ils donc? Alors personne ne t'a condamnée?" (Jn 8,10). Et sa réplique est bouleversante: "Moi non plus, je ne te condamne pas. Va, et désormais ne pèche plus" (Jn 8,11). Dans son commentaire, saint Augustin observe encore: "Le Seigneur condamne le péché, pas le pécheur. En effet, s'il avait toléré le péché il aurait dit: Moi non plus je ne te condamne pas, va, vis comme tu veux... bien que tes péchés soient grands, je te libérerai de toute peine et de toute souffrance. Mais ce n'est pas ce qu'il dit" (Io. Ev. tract. 33, 6). Il dit: "Va et ne pèche plus".

Chers amis, dans la parole de Dieu que nous venons d'écouter apparaissent des indications concrètes pour notre vie. Jésus n'entame pas avec ses interlocuteurs une discussion théorique sur le passage de la loi de Moïse: gagner une discussion académique à propos d'une interprétation de la loi mosaïque ne l'intéresse pas, mais son objectif est de sauver une âme et de révéler que le salut ne se trouve que dans l'amour de Dieu. C'est pour cela qu'il est venu sur terre, c'est pour cela qu'il mourra en croix et que le Père le ressuscitera le troisième jour. Jésus est venu pour nous dire qu'il veut que nous allions tous au Paradis et que l'enfer, dont on parle peu à notre époque, existe et est éternel pour ceux qui ferment leur coeur à son amour. Dans cet épisode également, nous comprenons donc que notre véritable ennemi est l'attachement au péché, qui peut nous conduire à l'échec de notre existence. Jésus congédie la femme adultère avec cette consigne: "Va, et désormais ne pèche plus". Il lui accorde le pardon afin que "désormais" elle ne pèche plus. Dans un épisode analogue, celui de la pécheresse repentie, que nous trouvons dans l'Evangile de Luc (Lc 7,36-50), Il accueille et il renvoie en paix une femme qui s'est repentie. Ici, en revanche, l'adultère reçoit simplement le pardon de manière inconditionnée. Dans les deux cas - pour la pécheresse repentie et pour l'adultère - le message est unique. Dans un cas, on souligne qu'il n'y a pas de pardon, sans repentir; sans désir du pardon, sans ouverture du coeur au pardon, on met ici mis en évidence que seul le pardon divin et son amour reçu avec un coeur ouvert et sincère nous donnent la force de résister au mal et de ne "plus pécher", de nous laisser toucher par l'amour de Dieu qui devient notre force. L'attitude de Jésus devient de cette manière un modèle à suivre pour chaque communauté, appelée à faire de l'amour et du pardon le coeur battant de sa vie.

Chers frères et soeurs, sur le chemin quadragésimal que nous parcourons et qui touche rapidement à son terme, que nous accompagne la certitude que Dieu ne nous abandonne jamais et que son amour est source de joie et de paix; il est une force qui nous pousse avec puissance sur la route de la sainteté, si nécessaire jusqu'au martyre même. Ce fut le cas pour les fils, puis pour leur mère courageuse, Félicité, patrons de votre paroisse. Par leur intercession, que le Seigneur vous accorde de rencontrer toujours plus en profondeur le Christ et de le suivre avec une fidélité docile pour que, comme cela se produisit pour l'apôtre Paul, vous puissiez vous aussi proclamer avec sincérité: "Oui, je considère tout cela comme une perte à cause de ce bien qui dépasse tout: la connaissance de Jésus Christ, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai tout perdu; je considère tout comme des balayures, en vue d'un seul avantage, le Christ" (Ph 3,8). Que l'exemple et l'intercession de ces saints soient pour vous un encouragement constant à suivre le chemin de l'Evangile sans hésitation et sans compromis. Que la Vierge Marie, que nous contemplerons demain dans le mystère de l'Annonciation et à laquelle je vous confie tous, ainsi que toute la population de ce quartier de Fidene, vous obtienne cette généreuse fidélité. Amen.


CÉLÉBRATION DE LA PÉNITENCE AVEC LES JEUNES DU DIOCÈSE DE ROME, EN PRÉPARATION À LA XXII JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE

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Basilique Vaticane

Jeudi 29 mars 2007

Chers amis,


Nous nous rencontrons ce soir, à l'approche de la XXII Journée mondiale de la Jeunesse, qui a pour thème, comme vous le savez, le commandement nouveau qui nous a été laissé par Jésus la nuit où il fut trahi: "Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (
Jn 13,34). Je vous salue cordialement, vous tous qui êtes venus des diverses paroisses de Rome. Je salue le Cardinal-Vicaire, les Evêques auxiliaires, les prêtres présents, avec une pensée particulière pour les confesseurs qui, dans quelques instants, seront à votre disposition. Le rendez-vous d'aujourd'hui, comme l'a déjà dit votre porte-parole, que je remercie pour les paroles qu'elle m'a adressées en votre nom au début de la célébration, revêt une signification profonde et importante. Il s'agit, en effet, d'une rencontre autour de la Croix, une célébration de la miséricorde de Dieu, dont chacun de vous pourra faire l'expérience personnellement dans le Sacrement de la Confession.

Dans le coeur de chaque homme, mendiant d'amour, il y a la soif d'amour. Mon bien-aimé prédécesseur, le Serviteur de Dieu Jean-Paul II, écrivait déjà dans sa première Encyclique Redemptor hominis: "L'homme ne peut vivre sans amour. Il demeure pour lui-même un être incompréhensible, sa vie est privée de sens s'il ne reçoit pas la révélation de l'amour, s'il ne rencontre pas l'amour, s'il n'en fait pas l'expérience et s'il ne le fait pas sien, s'il n'y participe pas fortement" (n. RH 10). A plus forte raison, le chrétien ne peut vivre sans amour. Plus encore, s'il ne rencontre pas l'amour véritable, il ne peut même pas se proclamer pleinement chrétien, car, comme je l'ai souligné dans l'Encyclique Deus caritas est, "à l'origine du fait d'être chrétien il n'y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive" (n. ). L'amour de Dieu pour nous, qui a commencé avec la création, s'est fait visible dans le mystère de la Croix, dans la kénose de Dieu, dans le dépouillement et l'abaissement humiliant du Fils de Dieu que nous avons entendu proclamer par l'Apôtre Paul dans la première lecture, dans l'hymne magnifique au Christ de la Lettre aux Philippiens. Oui, la Croix révèle la plénitude de l'amour de Dieu pour nous. Un amour crucifié, qui ne s'arrête pas au scandale du Vendredi Saint, mais qui culmine dans la joie de la Résurrection et de l'Ascension au ciel et dans le don de l'Esprit Saint, Esprit de l'amour au moyen duquel, ce soir également, seront remis les péchés et accordés le pardon et la paix.

L'amour de Dieu pour l'homme, qui s'exprime en plénitude sur la Croix, peut être décrit par le terme agapè, c'est-à-dire "amour oblatif qui recherche exclusivement le bien de l'autre", mais également par le terme eros.En effet, tandis que c'est un amour qui offre à l'homme tout ce que Dieu est, comme je l'ai observé dans le Message pour le Carême de cette année, il s'agit également d'un amour où le "coeur même de Dieu: le Tout-puissant attend le "oui" de ses créatures comme un jeune marié celui de sa promise". Malheureusement, "dès les origines, l'humanité, séduite par les mensonges du Malin, s'est fermée à l'amour de Dieu, dans l'illusion d'une impossible autosuffisance (cf. Gn 3,1-7)". Mais dans le sacrifice de la Croix, Dieu continue de reproposer son amour, sa passion pour l'homme, la force qui, comme le dit le Pseudo-Denys, "ne permet pas à l'amant de demeurer en lui-même, mais le pousse à s'unir à l'aimé" (De divinis nominibus, IV, 13; PG 3, 712), en allant "mendier" l'amour de sa créature. Ce soir, en vous approchant du Sacrement de la confession, vous pourrez faire l'expérience du "don gratuit que Dieu nous fait de sa vie infusée par l'Esprit Saint dans notre âme pour la guérir du péché et la sanctifier" (Catéchisme de l'Eglise catholique, CEC 1999) afin que, unis au Christ, nous devenions des créatures nouvelles (cf. 2Co 5,17-18).

Chers jeunes du diocèse de Rome, à travers le Baptême, vous êtes déjà nés à la vie nouvelle en vertu de la grâce de Dieu. Mais étant donné que cette vie nouvelle n'a pas supprimé la faiblesse de la nature humaine, ni l'inclination au péché, il vous est donné l'opportunité de vous approcher du Sacrement de la confession. Chaque fois que vous le faites avec foi et dévotion, l'amour et la miséricorde de Dieu orientent votre coeur, après un examen de conscience attentif, vers le ministre du Christ. C'est à lui, et donc au Christ lui-même, que vous exprimez votre douleur pour les péchés commis, avec la ferme intention de ne plus pécher à l'avenir, et avec la disponibilité à accueillir avec joie les actes de pénitence qu'il vous indique pour réparer les dommages causés par le péché. Vous faites ainsi l'expérience du "pardon des péchés; de la réconciliation avec l'Eglise; de la récupération, s'il est perdu, de l'état de grâce; de la rémission de la peine éternelle méritée en raison des péchés mortels et, du moins en partie, des peines temporelles qui sont la conséquence du péché; de la paix et de la sérénité de la conscience, et du réconfort de l'esprit; de l'accroissement des forces spirituelles pour le combat chrétien de chaque jour" (Compendium du Catéchisme de l'Eglise catholique 310). Avec le lavement pénitentiel de ce Sacrement, nous sommes admis à nouveau dans la pleine communion avec Dieu et avec l'Eglise, compagne fiable car "sacrement universel de salut" (Lumen gentium LG 48).

Dans la seconde partie du commandement nouveau, le Seigneur dit: "Aimez-vous les uns les autres" (Jn 13,34). Certes, il attend que nous nous laissions attirer par son amour et que nous fassions l'expérience de sa grandeur et de sa beauté, mais cela ne suffit pas! Le Christ nous attire à lui pour s'unir à chacun de nous, afin que, à notre tour, nous apprenions à aimer nos frères avec le même amour que lui, comme Il nous a aimés. Aujourd'hui, comme toujours, il y a tant besoin d'une capacité renouvelée à aimer nos frères. En sortant de cette célébration, le coeur rempli de l'expérience de l'amour de Dieu, soyez préparés à "oser" l'amour dans vos familles, dans les relations avec vos amis et également avec ceux qui vous ont offensés. Soyez préparés à exercer votre influence, à travers un témoignage authentiquement chrétien, dans les milieux d'étude et de travail, à vous engager dans les communautés paroissiales, dans les groupes, dans les mouvements, dans les associations et dans tous les domaines de la société.

Vous, jeunes fiancés, vivez les fiançailles dans le véritable amour, qui comporte toujours le respect réciproque, chaste et responsable. Si le Seigneur appelle certains d'entre vous, chers jeunes amis de Rome, à une vie de consécration particulière, soyez prêts à répondre par un "oui" généreux et sans compromis. En vous donnant à Dieu et à vos frères, vous ferez l'expérience de la joie de celui qui ne se replie pas sur lui-même dans un égoïsme trop souvent étouffant. Mais tout cela a certainement un prix, ce prix que le Christ a payé en premier, et que chacun de ses disciples, même de façon bien modeste par rapport au Maître, doit lui aussi payer: le prix du sacrifice et de l'abnégation, de la fidélité et de la persévérance, sans lesquelles il n'y a pas et il ne peut y avoir de véritable amour, pleinement libre et source de joie.

Chers jeunes garçons et filles, le monde attend votre contribution en vue de l'édification de la "civilisation de l'amour". "L'horizon de l'amour est vraiment illimité: c'est le monde entier!" (Message pour la XXII Journée mondiale de la Jeunesse). Les prêtres qui vous suivent et vos éducateurs sont certains que, avec la grâce de Dieu et le secours constant de sa Divine Miséricorde, vous réussirez à être à la hauteur du devoir difficile auquel le Seigneur vous appelle. Ne perdez pas courage et ayez toujours confiance dans le Christ et dans son Eglise! Le Pape est proche de vous et vous assure de son souvenir quotidien dans la prière, en vous confiant de façon particulière à la Vierge Marie, Mère de miséricorde, afin qu'elle vous accompagne et vous soutienne toujours. Amen!



DIMANCHE DES RAMEAUX XXII Journée Mondiale de la Jeunesse - 1er avril 2007

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Place Saint-Pierre

XXII Journée Mondiale de la Jeunesse

Dimanche 1er avril 2007

Chers frères et soeurs,


Dans la procession du Dimanche des Rameaux, nous nous associons à la foule des disciples qui, dans une joyeuse fête, accompagnent le Seigneur lors de son entrée à Jérusalem. Comme eux, nous louons le Seigneur à pleine voix pour tous les prodiges que nous avons vus. Oui, nous aussi nous avons vu et nous voyons encore les prodiges du Christ: comment il conduit les hommes et les femmes à renoncer aux commodités de leur vie et à se mettre totalement au service des personnes qui souffrent; comment Il donne aux hommes et aux femmes le courage de s'opposer à la violence et au mensonge, pour laisser place à la vérité dans le monde; comment, dans le secret, Il incite les hommes et les femmes à faire du bien aux autres, à susciter la réconciliation là où régnait la haine, à édifier la paix là où régnait l'inimitié.

La procession est tout d'abord un joyeux témoignage que nous rendons à Jésus Christ, dans lequel le Visage de Dieu nous a été rendu visible et grâce auquel le coeur de Dieu nous est ouvert à tous. Dans l'Evangile de Luc, le récit du début du cortège près de Jérusalem est composé en partie littéralement sur le modèle du rite du couronnement avec lequel, selon le Premier Livre des Rois, Salomon fut institué comme héritier de la royauté de David (cf.
1R 1,33-35). Ainsi, la procession des Rameaux est également une procession du Christ Roi: nous professons la royauté de Jésus Christ, nous reconnaissons Jésus comme le Fils de David, le véritable Salomon - le Roi de la paix et de la justice. Le reconnaître comme Roi signifie: l'accepter comme Celui qui nous indique le Chemin, celui à qui nous faisons confiance et que nous suivons. Cela signifie accepter jour après jour sa parole comme critère valable pour notre vie. Cela signifie voir en Lui l'autorité à laquelle nous nous soumettons. Nous nous soumettons à Lui, car son autorité est l'autorité de la vérité.

La procession des Rameaux est tout d'abord - comme elle le fut ce jour-là pour les disciples - une expression de joie, car nous pouvons connaître Jésus, parce qu'Il nous accorde d'être ses amis et parce qu'il nous a donné la clé de la vie. Cette joie, qui existe au début, est cependant également l'expression de notre "oui" à Jésus et de notre disponibilité à aller avec Lui partout où il nous conduit. L'exhortation qui se trouvait aujourd'hui au début de notre liturgie interprète donc, à juste titre, la procession également comme une représentation symbolique de ce que nous appelons "sequela Christi": "Nous demandons la grâce de le suivre", avons-nous dit. L'expression "sequela Christi" est une description de toute l'existence chrétienne en général. En quoi consiste-t-elle? Que signifie concrètement "suivre le Christ"?

Au début, avec les premiers disciples, le sens était beaucoup plus simple et immédiat: cela signifiait que ces personnes avaient décidé de quitter leur profession, leurs affaires, toute leur vie pour aller avec Jésus. Cela signifiait entreprendre une nouvelle profession: celle de disciple. Le contenu fondamental de cette profession était d'aller avec le maître, de se confier totalement à sa direction. Ainsi, la "sequela" était quelque chose d'extérieur et, dans le même temps, très intérieure. L'aspect extérieur était le fait de marcher derrière Jésus dans ses pèlerinages à travers la Palestine; l'aspect intérieur était la nouvelle orientation de l'existence, qui n'avait plus ses points de référence dans les affaires, dans le métier qui permettait de vivre, dans la volonté personnelle, mais qui s'abandonnait totalement à la volonté d'un Autre. Etre à sa disposition était désormais devenu une raison de vivre. Quelques scènes de l'Evangile nous donnent une idée très claire du renoncement au propre bien et du détachement par rapport à soi-même que cela comporte.

Mais avec cela se manifeste également ce que signifie pour nous la "sequela" et quelle est sa véritable essence pour nous: il s'agit d'une mutation intérieure de l'existence. Cela exige que je ne sois plus enfermé dans mon moi, en considérant ma propre réalisation comme la raison principale de ma vie. Cela exige que je me donne librement à un Autre - pour la vérité, pour l'amour, pour Dieu qui, en Jésus Christ, me précède et m'indique le chemin. Il s'agit de la décision fondamentale de ne plus considérer l'utilité et le gain, la carrière et le succès comme les buts ultimes de ma propre vie, mais de reconnaître en revanche comme critères authentiques la vérité et l'amour. Il s'agit du choix entre vivre uniquement pour moi-même ou me donner - pour la chose la plus grande. Et il faut bien considérer que la vérité et l'amour ne sont pas des valeurs abstraites; en Jésus Christ, elles sont devenues personne. En Le suivant, j'entre au service de la vérité et de l'amour. En me perdant, je me retrouve.

Revenons à la liturgie et à la procession des Rameaux. Dans celle-ci, la liturgie prévoit comme chant le Psaume 24 [23], qui était également en Israël un chant de procession utilisé lors de la montée sur le mont du temple. Le Psaume interprète la montée intérieure dont la montée extérieure est l'image et il nous explique ainsi encore une fois ce que signifie monter avec le Christ. "Qui peut gravir la montagne du Seigneur?", demande le Psaume, qui indique deux conditions essentielles. Ceux qui montent et qui veulent vraiment atteindre les hauteurs, arriver jusqu'au véritable sommet, doivent être des personnes qui s'interrogent sur Dieu. Des personnes qui scrutent autour d'elles pour chercher Dieu, pour chercher son Visage. Chers jeunes amis - comme cela est important précisément aujourd'hui: ne pas se laisser entraîner ici et là dans la vie; ne pas se contenter de ce que tout le monde pense, dit et fait. Scruter Dieu et chercher Dieu. Ne pas laisser que la question sur Dieu se dissolve dans nos âmes. Le désir de ce qui est le plus grand. Le désir de Le connaître - son Visage...

L'autre condition très concrète pour la montée est la suivante: celui qui "a les mains innocentes et le coeur pur" peut se tenir dans le lieu saint. Des mains innocentes - ce sont des mains qui ne sont pas utilisées pour des actes de violence. Ce sont des mains qui ne se sont pas salies par la corruption, les pots-de-vin. Un coeur pur - quand le coeur est-il pur? Un coeur est pur lors qu'il ne fait pas semblant, lorsqu'il ne se tache pas avec le mensonge et l'hypocrisie. C'est un coeur qui reste transparent comme l'eau d'une source, car il ne connait pas la duplicité. Un coeur est pur lorsqu'il ne se laisse pas troubler par l'ivresse du plaisir; c'est un coeur dont l'amour est véritable et pas seulement la passion d'un moment. Des mains innocentes et un coeur pur: si nous marchons avec Jésus, nous montons et nous trouvons les purifications qui nous conduisent vraiment à cette hauteur à laquelle l'homme est destiné: l'amitié avec Dieu lui-même.

Le Psaume 24 [23] qui parle de la montée se termine par une liturgie d'entrée devant la porte du temple: "Portes, levez vos frontons, levez-les, portes éternelles: qu'il entre le roi de gloire". Dans l'ancienne liturgie du Dimanche des Rameaux, le prêtre, parvenu devant l'église, frappait puissamment avec un bras de la croix de la procession à la porte encore fermée, qui s'ouvrait alors. C'était une belle image du mystère de Jésus lui-même qui, avec le bois de sa croix, avec la force de son amour qui se donne, a frappé du côté du monde à la porte de Dieu; du côté d'un monde qui ne réussissait pas à trouver un accès à Dieu. Avec la croix, Jésus a ouvert toute grande la porte de Dieu, la porte entre Dieu et les hommes. A présent, celle-ci est ouverte. Mais de l'autre côté également, le Seigneur frappe avec sa croix: il frappe aux portes du monde, aux portes de nos coeurs, qui si souvent et en si grand nombre sont fermées pour Dieu. Et il nous parle plus ou moins ainsi: si les preuves que Dieu te donne de son existence dans la création ne réussissent pas à t'ouvrir à Lui; si la parole de l'Ecriture et le message de l'Eglise te laissent indifférent - alors regarde-moi, regarde le Dieu qui pour toi a souffert, qui souffre personnellement avec toi - vois que je souffre par amour pour toi ouvre-toi à moi, ton Seigneur et ton Dieu.

Tel est est l'appel, qu'en cette heure, nous laissons pénétrer dans notre coeur. Que le Seigneur nous aide à ouvrir la porte de notre coeur, la porte du monde, afin que Lui, le Dieu vivant, puisse à travers son Fils arriver dans notre temps, atteindre notre vie. Amen.



MESSE EN MÉMOIRE DE JEAN-PAUL II - II ANNIVERSAIRE DE SA DISPARITION - Lundi 2 avril 2007

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Place Saint-Pierre




Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers frères et sœurs!

Il y a deux ans, un plus plus tard qu'à cette heure-ci, le bien-aimé Pape Jean-Paul II quittait ce monde pour aller vers la maison du Père. A travers cette célébration, nous voulons avant tout renouveler à Dieu notre action de grâce pour nous l'avoir donné pendant près de 27 ans, en tant que père et guide sûr dans la foi, pasteur zélé et prophète courageux d'espérance, témoin inlassable et serviteur passionné de l'amour de Dieu. Dans le même temps, nous offrons le Sacrifice eucharistique en mémoire de son âme élue, dans le souvenir indélébile de la grande dévotion avec laquelle il célébrait les saints Mystères et adorait le Sacrement de l'autel, centre de sa vie et de son inlassable mission apostolique.

Je désire exprimer ma reconnaissance à vous tous, qui avez voulu prendre part à cette Messe. J'adresse un salut particulier au Cardinal Stanislaw Dziwisz, Archevêque de Cracovie, en imaginant les sentiments qui emplissent son âme en cet instant. Je salue les autres Cardinaux, les Evêques, les prêtres, les religieux et les religieuses présents; les pèlerins venus exprès de Pologne; les nombreux jeunes que le Pape Jean-Paul II aimait avec une passion particulière, et les nombreux fidèles qui se sont donné rendez-vous aujourd'hui, ici, Place Saint-Pierre, de toutes les parties d'Italie et du monde.

Le deuxième anniversaire de la pieuse disparition de ce bien-aimé Pontife a lieu dans un contexte extrêmement propice au recueillement et à la prière: en effet, hier, avec le Dimanche des Rameaux, nous sommes entrés dans la Semaine Sainte, et la Liturgie nous fait revivre les dernières journées de la vie terrestre du Seigneur Jésus. Aujourd'hui, il nous conduit à Béthanie, où, précisément "six jours avant la Pâque" - comme le notait l'évangéliste Jean - Lazare, Marthe et Marie offrirent un repas au Maître. Le récit évangélique confère un intense climat pascal à notre méditation: le repas de Béthanie est un prélude à la mort de Jésus, sous le signe de l'onction que Marie accomplit en hommage au Maître et qu'Il accepta en prévision de sa sépulture (cf.
Jn 12,7). Mais c'est également l'annonce de la résurrection, à travers la présence même de Lazare ressuscité, témoignage éloquent du pouvoir du Christ sur la mort. Outre l'importance de la signification pascale, le récit du repas de Béthanie porte en lui un écho déchirant, empli d'affection et de dévotion; un mélange de joie et de douleur: une joie festive pour la visite de Jésus et de ses disciples, pour la résurrection de Lazare, pour la Pâque désormais proche; une profonde amertume car cette Pâque pouvait être la dernière, comme le laissaient craindre les intrigues des Juifs qui voulaient la mort de Jésus et les menaces contre Lazare lui-même dont on projetait l'élimination.

Dans cet épisode évangélique, un geste attire notre attention, qui, aujourd'hui encore, parle de façon particulière à nos cœurs: à un certain moment, Marie de Béthanie, "prenant une livre de parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux" (Jn 12,3). C'est l'un des détails de la vie de Jésus que saint Jean a recueillis dans la mémoire de son cœur et qui contiennent une profondeur expressive inépuisable. Il parle de l'amour pour le Christ, un amour surabondant, prodigue, comme l'onguent "de grand prix" versé sur ses pieds. Un fait qui scandalisa de façon caractéristique Judas l'Iscariote: la logique de l'amour s'oppose à celle du profit.

Pour nous, réunis en prière dans le souvenir de mon vénéré prédécesseur, le geste de l'onction de Marie de Béthanie est riche d'échos et de suggestions spirituelles. Il évoque le témoignage lumineux que Jean-Paul II a offert d'un amour pour le Christ sans réserve et sans s'épargner. Le "parfum" de son amour "a empli la maison" (Jn 12,3), c'est-à-dire toute l'Eglise. Certes, nous en avons profité, nous qui avons été proches de lui et nous en rendons grâces à Dieu, mais tous ceux qui l'ont connu de loin ont également pu en profiter, parce que l'amour du Pape Wojtyla pour le Christ s'est déversé, pourrait-on dire, dans toutes les régions du monde, tant il était fort et intense. L'estime, le respect et l'affection que les croyants lui ont exprimé à sa mort n'en sont-ils pas le témoignage éloquent? Saint Augustin écrit, en commentant ce passage de l'Evangile de Jean: "La maison s'emplit de ce parfum; c'est-à-dire que le monde s'est empli de la bonne nouvelle. Le bon parfum est la bonne nouvelle... Par le mérite des bons chrétiens, le nom du Seigneur est loué" (In Io. evang. tr. 50, 7). C'est bien vrai: l'intense et fructueux ministère pastoral, et plus encore le calvaire de l'agonie et la mort sereine de notre bien-aimé Pape, ont fait connaître aux hommes de notre temps que Jésus Christ était véritablement son "tout".

La fécondité de ce témoignage, nous le savons, dépend de la Croix. Dans la vie de Karol Wojtyla la parole "croix" n'a pas été qu'un mot. Dès son enfance et sa jeunesse, il connut la douleur et la mort. En tant que prêtre et en tant qu'Evêque, et surtout Souverain Pontife, il prit très au sérieux ce dernier appel du Christ ressuscité à Simon Pierre, sur la rive du lac de Galilée: "Suis-moi... Mais toi, suis-moi" (Jn 21,19 Jn 21,22). En particulier avec la progression lente, mais implacable, de la maladie, qui l'a peu à peu dépouillé de tout, son existence est entièrement devenue une offrande au Christ, annonce vivante de sa passion, dans l'espérance remplie de foi de la résurrection.

Son pontificat s'est déroulé sous le signe de la "prodigalité", du don généreux sans réserve. Qu'est-ce qui le soutenait, si ce n'est l'amour mystique pour le Christ, pour Celui qui, le 16 octobre 1978, l'avait fait appeler, selon les paroles du cérémonial: "Magister adest et vocat te - Le Maître est ici et il t'appelle"? Le 2 avril 2005, le Maître revint l'appeler, cette fois sans intermédiaire, pour le conduire à la maison, à la maison du Père. Et Lui, encore une fois, répondit promptement avec un cœur courageux, et murmura: "Laissez-moi aller au Seigneur" (cf. S. Dziwisz, Une vie avec Karol, p. 223).

Il se préparait depuis longtemps à cette dernière rencontre avec Jésus, comme le documentent les diverses rédactions de son Testament. Au cours des longues stations dans sa Chapelle privée il parlait avec Lui, s'abandonnant totalement à sa volonté, et il se confiait à Marie, en répétant Totus tuus. Comme son divin Maître, il a vécu son agonie en prière. Au cours du dernier jour de sa vie, veille du Dimanche de la Divine Miséricorde, il demanda qu'on lui lise précisément l'Evangile de Jean. Avec l'aide des personnes qui l'assistaient, il voulut prendre part à toutes les prières quotidiennes et à la Liturgie des Heures, suivre l'adoration et la méditation. Il est mort en priant. Il s'est véritablement endormi dans le Seigneur.

"... La maison fut remplie par l'odeur du parfum" (Jn 12,3). Revenons à cette annotation, si suggestive, de l'évangéliste Jean. Le parfum de la foi, de l'espérance et de la charité du Pape remplit sa maison, remplit la Place Saint-Pierre, remplit l'Eglise et se répandit dans le monde entier. Ce qui est arrivé après sa mort a été, pour ceux qui croient, l'effet de ce "parfum" qui est parvenu à chacun, qu'il soit près ou loin, et qui l'a attiré vers un homme que Dieu avait progressivement configuré à son Christ. C'est pourquoi nous pouvons lui appliquer les paroles du premier Poème du Serviteur du Seigneur, que nous avons écouté dans la première Lecture: "Voici mon serviteur que je soutiens, / mon élu en qui mon âme se complaît. J'ai mis sur lui mon esprit, / il présentera aux nations le droit..." (Is 42,1). "Serviteur de Dieu": voilà ce qu'il fut et, à présent, nous l'appelons ainsi dans l'Eglise, alors qu'avance rapidement son procès en béatification, dont ce matin l'enquête sur la vie, les vertus et la réputation de sainteté a précisément été close. "Serviteur de Dieu": un titre particulièrement approprié pour lui. Le Seigneur l'a appelé à son service sur la route du sacerdoce et il lui a ouvert peu à peu des horizons toujours plus vastes: de son diocèse jusqu'à l'Eglise universelle. Cette dimension d'universalité a atteint son sommet au moment de sa mort, un événement que le monde entier a vécu avec une participation jamais vue dans l'histoire.

Chers frères et sœurs, le Psaume responsorial a placé sur nos lèvres des paroles pleines de confiance. Dans la communion des saints, il nous semble les écouter de la voix même du bien-aimé Jean-Paul II, qui de la maison du Père - nous en sommes certains - ne cesse d'accompagner le chemin de l'Eglise: "Espère le Seigneur, sois fort et prends courage; espère le Seigneur" (Ps 26,13-14). Oui, que notre cœur prenne courage, chers frères et sœurs, et qu'il brûle d'espérance! Avec cette invitation dans le cœur nous poursuivons la Célébration eucharistique, en regardant déjà la lumière de la résurrection du Christ, qui brillera lors de la veillée pascale après l'obscurité dramatique du Vendredi Saint. Que le Totus tuus du bien-aimé Pontife nous incite à le suivre sur la route du don de nous-mêmes au Christ par l'intercession de Marie, et que ce soit précisément Elle, la Sainte Vierge, qui nous l'obtienne, alors que nous confions à ses mains maternelles notre père, frère et ami afin qu'il repose en Dieu et qu'il se réjouisse dans la paix. Amen.



Benoît XVI Homélies 25307