Benoît XVI Homélies 10208

VISITE AU GRAND SÉMINAIRE PONTIFICAL ROMAIN À L'OCCASION DE LA FÊTE PATRONALE DE LA VIERGE DE LA CONFIANCE 1er février 2008

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CÉLÉBRATION DES PREMIÈRES VÊPRES
Séminaire pontifical Romain

Vendredi 1er février 2008

Monsieur le Cardinal,

Vénérés Frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
chers séminaristes et parents,
chers frères et soeurs!

C'est toujours une grande joie pour un Evêque de se trouver dans son Séminaire, et ce soir je rends grâce au Seigneur qui renouvelle pour moi cette joie à la veille de la fête de la Vierge de la Confiance, votre Patronne céleste. Je vous salue tous cordialement: le Cardinal Vicaire, les Evêques auxiliaires, le Recteur et les autres Supérieurs, ainsi que vous, chers séminaristes, avec une affection toute particulière. Je suis heureux de saluer également les parents présents et les amis de la communauté du Séminaire pontifical romain. Nous nous sommes réunis ensemble pour les premières Vêpres solennelles de cette fête mariale qui vous est chère. Nous venons d'écouter plusieurs versets de la Lettre de saint Paul aux Galates, où est présente cette expression: "plénitude du temps" (
Ga 4,4). Seul Dieu peut "emplir le temps" et nous faire éprouver le sens accompli de notre existence. Dieu a empli de lui-même le temps en envoyant son Fils unique et, en Lui, il a fait de nous ses fils adoptifs: fils dans le Fils. En Jésus et avec Jésus, "Chemin, Vérité et Vie" (Jn 14,6), nous sommes à présent en mesure de trouver les réponses exhaustives aux attentes les plus profondes de notre coeur. Quand la peur a disparu, croît en nous la confiance en Dieu, que nous allons jusqu'à appeler "Abbà - Père!" (cf. Ga 4,6).

Chers séminaristes, c'est précisément parce que le don d'être des fils adoptifs de Dieu a éclairé votre vie, que vous avez ressenti le désir d'y faire également participer les autres. C'est pour cela que vous êtes ici, pour donner un développement à votre vocation filiale et pour vous préparer à la future mission d'apôtres du Christ. Il s'agit d'une croissance unique qui, en vous permettant de goûter la joie de la vie avec Dieu le Père, vous fait d'autant plus ressentir l'urgence de devenir des messagers de l'Evangile de son Fils Jésus. C'est l'Esprit Saint qui vous rend attentifs à cette réalité profonde et vous la fait aimer. Tout cela ne peut pas manquer de susciter une grande confiance, parce que le don reçu est surprenant, qu'il remplit d'émerveillement et comble d'une joie profonde. Vous pouvez alors comprendre le rôle que joue également Marie dans votre vie, elle qui est invoquée dans votre Séminaire sous le beau titre de Vierge de la confiance. Comme le "Fils est né d'une femme" (cf. Ga 4,4), de Marie, Mère de Dieu, ainsi c'est elle que votre existence de fils de Dieu a pour Mère, pour vraie Mère.

Chers parents, vous êtes probablement les plus surpris de tous de ce qui a eu lieu et continue d'avoir lieu en vos fils. Vous aviez peut-être imaginé pour eux une mission différente de celle pour laquelle ils se préparent à présent. Qui sait combien de fois vous réfléchissez à leur sujet: vous repensez à l'époque où ils étaient enfants, puis adolescents; aux occasions où ils ont montré les premiers signes de la vocation, ou bien, dans certains cas, au contraire, aux années où la vie de votre fils apparaissait éloignée de l'Eglise. Que s'est-il passé? Quelles rencontres ont influencé leurs choix? Quelles lumières intérieures ont orienté leur chemin? Comment ont-ils pu abandonner des perspectives de vie parfois prometteuses, pour choisir d'entrer au Séminaire? Regardons Marie! L'Evangile nous fait comprendre qu'elle aussi s'est trouvée à se poser beaucoup de questions sur son Fils Jésus et à méditer longuement sur Lui (cf. Lc 2,19 Lc 2,51).

Il est inévitable que la vocation des fils devienne en quelque sorte aussi la vocation des parents. En essayant de les comprendre et en les suivant dans leur parcours, vous aussi, chers pères et chères mères, vous vous êtes souvent retrouvés impliqués dans un chemin sur lequel votre foi s'est progressivement renforcée et renouvelée. Vous vous êtes trouvés impliqués dans l'aventure merveilleuse de vos fils. En effet, même s'il peut sembler que la vie du prêtre n'attire pas l'intérêt de la majorité des gens, en réalité il s'agit de l'aventure la plus intéressante et la plus nécessaire pour le monde, l'aventure de montrer et de rendre présente la plénitude de vie à laquelle tous aspirent. C'est une aventure extrêmement exigeante; et il ne pourrait pas en être autrement, parce que le prêtre est appelé à imiter Jésus, "qui n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude (Mt 20,28).

Chers séminaristes, ces années de formation constituent un temps important pour vous préparer à l'exaltante mission à laquelle le Seigneur vous appelle. Permettez-moi de souligner deux aspects importants qui caractérisent votre expérience actuelle. Tout d'abord, les années du Séminaire comportent un certain détachement de la vie commune, un certain "désert", pour que le Seigneur puisse parler à votre coeur (cf. Os 2,16). Sa voix, en effet, n'est pas bruyante, mais basse, c'est la voix du silence (cf. 1R 19,12). Pour être écoutée, elle exige donc une atmosphère de silence. C'est pourquoi le Séminaire offre des espaces et des temps de prière quotidienne, il consacre beaucoup d'attention à la liturgie, à la méditation de la Parole de Dieu et à l'adoration eucharistique. Dans le même temps, il vous demande de consacrer de longues heures à l'étude: en priant et en étudiant, vous pouvez construire en vous l'homme de Dieu que vous devez être et que les personnes attendent que le prêtre soit.

Il y a ensuite un second aspect de votre vie: au cours des années du Séminaire, vous vivez ensemble; votre formation au sacerdoce comporte aussi cet aspect communautaire, qui est d'une grande importance. Les Apôtres se sont formés ensemble, en suivant Jésus. Votre communion ne se limite pas au présent, mais concerne aussi l'avenir: l'action pastorale qui vous attend devra vous voir agir unis comme dans un corps, dans un ordo, celui des prêtres, qui avec l'Evêque prennent soin de la communauté chrétienne. Aimez cette "vie de famille", qui est pour vous une anticipation de cette "fraternité sacramentelle" (Presbyterorum Ordinis PO 8) qui doit caractériser tout prêtre diocésain.

Tout cela rappelle que Dieu vous appelle à être saints, que la sainteté est le secret du vrai succès de votre ministère pastoral. Dès à présent la sainteté doit constituer l'objectif de chacun de vos choix et de chacune de vos décisions. Confiez ce désir et cet engagement quotidien à Marie, Mère de la Confiance! Ce titre si apaisant correspond à l'invitation évangélique répétée: "Sois sans crainte" adressée par l'Ange à la Vierge (cf. Lc 1,29), puis très souvent par Jésus à ses disciples. "Sois sans crainte, car je suis avec toi", dit le Seigneur. Dans l'icône de la Vierge de la Confiance, où l'enfant indique la Mère, il semble que Jésus ajoute: "Regarde ta Mère et sois sans crainte". Chers séminaristes, parcourez le chemin du Séminaire avec l'âme ouverte à la vérité, à la transparence, au dialogue avec qui vous guide et cela vous permettra de répondre de manière simple et humble à Celui qui vous appelle, en vous libérant du risque de réaliser un projet qui vous est seulement personnel. Vous, chers parents et amis, accompagnez les séminaristes par la prière et par votre constant soutien matériel et spirituel. Je vous assure moi aussi chacun d'un souvenir dans ma prière, tandis que je vous donne la Bénédiction apostolique.


Mercredi des cendres, 6 février 2008

60208 CÉLÉBRATION PÉNITENTIELLE PRÉSIDÉE PAR LE SAINT-PÈRE DANS LA BASILIQUE SAINTE-SABINE SUR L’AVENTIN

MESSE, BÉNÉDICTION ET IMPOSITION DES CENDRES

Basilique Sainte-Sabine sur l'Aventin

Mercredi des Cendres, 6 février 2008

Chers frères et soeurs,


Si l'Avent est, par excellence, le temps qui nous invite à espérer dans le Dieu-qui-vient, le Carême nous renouvelle dans l'espérance en Celui-qui-nous-a-fait-passer-de-la-mort-à-la-vie. Il s'agit de deux temps de purification - leur couleur liturgique commune nous le dit également - mais le Carême, entièrement orienté vers le mystère de la Rédemption, est de manière particulière défini comme le "chemin de conversion véritable" (Prière de la collecte). Au début de cet itinéraire pénitentiel, je voudrais m'arrêter brièvement pour réfléchir sur la prière et sur la souffrance comme aspects caractéristiques du temps liturgique quadragésimal, alors que j'ai consacré à la pratique de l'aumône le Message pour le Carême, publié la semaine dernière. Dans l'Encyclique Spe salvi, j'ai indiqué la prière et la souffrance, ainsi que l'action et le jugement, comme des "lieux d'apprentissage et d'exercice de l'espérance". Nous pourrions donc affirmer que le temps du Carême, précisément parce qu'il invite à la prière, à la pénitence et au jeûne, constitue une occasion providentielle pour rendre notre espérance plus vivante et solide.

La prière nourrit l'espérance, car rien n'exprime davantage la réalité de Dieu dans notre vie que de prier avec foi. Même dans la solitude de l'épreuve la plus dure, rien ni personne ne peut m'empêcher de m'adresser au Père, "dans le secret" de mon coeur, où Lui seul "voit", comme le dit Jésus dans l'Evangile (cf.
Mt 6,4 Mt 6,6 Mt 6,18). Deux moments de l'existence terrestre de Jésus viennent à l'esprit; l'un se plaçant au début et l'autre presque à la fin de sa vie publique: les quarante jours dans le désert, dont s'inspire le temps du Carême, et l'agonie au Gethsémani - tous deux sont essentiellement des moments de prière. Une prière solitaire avec le Père, en tête à tête, dans le désert, une prière pleine d'"angoisse mortelle" dans le Jardin des Oliviers. Mais que ce soit dans l'une ou l'autre circonstance, c'est en priant que le Christ démasque les tromperies du tentateur et l'emporte sur lui. La prière démontre être ainsi la première et principale "arme" pour "affronter de manière victorieuse le combat contre l'esprit du mal" (Prière de la collecte).

La prière du Christ atteint son sommet sur la croix, en s'exprimant à travers les dernières paroles que les évangélistes ont recueillies. Là où il semble lancer un cri de désespoir: "Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné?" (Mt 27,46 Mc 15,34 cf. Ps 21,1), le Christ reprend en réalité l'invocation de celui qui, assiégé sans issue par ses ennemis, n'a plus que Dieu vers qui se tourner et, au-delà de toute attente humaine, fait l'expérience de sa grâce et de son salut. Avec ces paroles du psaume, d'abord d'un homme qui souffre puis du peuple de Dieu qui souffre pour l'absence apparente de Dieu, Jésus a fait sien ce cri de l'humanité qui souffre de l'apparente absence de Dieu et porte ce cri au coeur du Père. En priant ainsi dans cette ultime solitude avec toute l'humanité, Il nous ouvre le coeur de Dieu. Il n'y a donc pas de contradiction entre ces paroles du Psaume 21 et les paroles pleines de confiance filiale: "Père, entre tes mains je remets mon esprit" (Lc 23,46 cf. Ps 30,6). Elles sont également tirées d'un psaume, le trentième, imploration dramatique d'une personne qui, abandonnée de tous, se remet avec confiance à Dieu. La prière de supplication pleine d'espérance est donc le leitmotiv du Carême, et elle nous permet de reconnaître Dieu comme l'unique ancre de salut. Même quand elle est collective, la prière du peuple de Dieu est la voix d'un seul coeur et d'une seule âme, un dialogue "en tête à tête", comme l'émouvante imploration de la Reine Esther lorsque son peuple va être exterminé: "O mon Seigneur, notre Roi, tu es l'Unique! Viens à mon secours, car je suis seule et n'ai d'autre recours que toi, et je vais jouer ma vie" (). Face à un "grand danger" une plus grande espérance est nécessaire, et celle-ci n'est que l'espérance qui peut compter sur Dieu.

La prière est un creuset dans lequel nos attentes et nos aspirations sont exposées à la lumière de la Parole de Dieu, sont plongées dans le dialogue avec Celui qui est la vérité, et ressortent libérées des mensonges cachés et des compromis avec diverses formes d'égoïsme (cf. Spe salvi, ). Sans la dimension de la prière, le "moi" humain finit par se fermer sur lui-même, et la conscience, qui devrait être l'écho de cette voix de Dieu, risque de se réduire au reflet du moi, si bien que le dialogue intérieur devient un monologue en donnant lieu à mille auto-justifications. La prière est donc la garantie d'ouverture aux autres: celui qui se fait libre pour Dieu et ses exigences, s'ouvre en même temps à l'autre, à son frère qui frappe à la porte de son coeur et demande l'écoute, l'attention, le pardon, parfois la correction mais toujours dans la charité fraternelle. La véritable prière n'est jamais égocentrique, mais toujours centrée sur l'autre. Comme telle, elle exerce l'orant à l'"extase" de la charité, à la capacité de sortir de lui-même pour devenir le prochain de l'autre dans un service humble et désintéressé. La véritable prière est le moteur du monde, car elle le garde ouvert à Dieu. C'est pourquoi sans prière il n'y a pas d'espérance, mais seulement l'illusion. Ce n'est pas en effet la présence de Dieu qui aliène l'homme, mais son absence: sans le Dieu véritable, Père du Seigneur Jésus Christ, les espérances deviennent des illusions qui poussent à fuir la réalité. Parler avec Dieu, demeurer en sa présence, se laisser éclairer et purifier par sa Parole, nous introduit en revanche au coeur de la réalité, dans le Moteur profond du devenir cosmique, nous introduit pour ainsi dire dans le coeur battant de l'univers.

En liaison harmonieuse avec la prière, le jeûne et l'aumône peuvent aussi être considérés comme des lieux d'apprentissage et d'exercice de l'espérance chrétienne. Les Pères et les écrivains antiques aiment souligner que ces trois dimensions de la vie évangélique sont inséparables, se fécondent réciproquement et portent d'autant plus de fruits qu'elles se corroborent mutuellement. Grâce à l'action conjointe de la prière, du jeûne et de l'aumône, le Carême dans son ensemble forme les chrétiens à être des hommes et des femmes d'espérance sur l'exemple des saints.

Je voudrais à présent brièvement m'arrêter également sur la souffrance car, comme je l'ai écrit dans l'Encyclique Spe salvi: "la mesure de l'humanité se détermine essentiellement dans son rapport à la souffrance et à celui qui souffre. Cela vaut pour chacun comme pour la société" (Spe salvi, ). La Pâque, vers laquelle le Carême est tendu, est le mystère qui donne un sens à la souffrance humaine, à partir de la surabondance de la compassion de Dieu, réalisée en Jésus Christ. Le chemin quadragésimal, étant entièrement irradié par la lumière pascale, nous fait donc revivre ce qui eut lieu dans le coeur divin-humain du Christ alors qu'il montait à Jérusalem pour la dernière fois, pour s'offrir lui-même en expiation (cf. Is 53,10). La souffrance et la mort sont tombées comme les ténèbres à mesure qu'Il s'approchait de la croix, mais la flamme de l'amour est aussi devenue vivante. La souffrance du Christ est, en effet, entièrement imprégnée par la lumière de l'amour (cf. Spe salvi, ): l'amour du Père qui permet au Fils d'aller avec confiance vers son dernier "baptême", comme Lui-même définit le sommet de sa mission (cf. Lc 12,50). Ce baptême de douleur et d'amour, Jésus l'a reçu pour nous, pour toute l'humanité. Il a souffert pour la vérité et la justice, apportant dans l'histoire des hommes l'Evangile de la souffrance, qui est l'autre face de l'Evangile de l'amour. Dieu ne peut pas pâtir, mais il peut et il veut compatir. A partir de la passion du Christ, la consolatio peut entrer dans chaque souffrance humaine, "la consolation de l'amour participe de Dieu et ainsi surgit l'étoile de l'espérance" (Spe salvi, ).

Comme pour la prière, pour la souffrance aussi l'histoire de l'Eglise est très riche de témoins qui se sont prodigués pour les autres sans s'épargner, au prix de dures souffrances. Plus l'espérance qui nous anime est grande, plus grande est aussi en nous la capacité de souffrir par amour de la vérité et du bien, en offrant avec joie les petites et les grandes peines de chaque jour et en les insérant dans le grand compatir du Christ (cf. ibid., ). Que Marie nous aide sur ce chemin de perfection évangélique, Elle qui, avec celui de son Fils, eut son Coeur immaculé transpercé par l'épée de la douleur. Précisément au cours de ces journées, en rappelant le 150 anniversaire des apparitions de la Vierge à Lourdes, nous sommes conduits à méditer sur le mystère du partage de Marie des douleurs de l'humanité; dans le même temps, nous sommes encouragés à puiser le réconfort au "trésor de compassion" (ibid.) de l'Eglise, auquel Elle a contribué plus que toute autre créature. Nous commençons donc le Carême en union spirituelle avec Marie, qui "a avancé sur le chemin de la foi" derrière son Fils (cf. Lumen gentium LG 58) et qui précède toujours les disciples dans l'itinéraire vers la lumière pascale. Amen!



VISITE À LA PAROISSE ROMAINE "SANTA MARIA LIBERATRICE" DANS LE QUARTIER DU TESTACCIO Dimanche 24 février 2008

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Chers frères et soeurs,

Suivant l'exemple de mes vénérés Prédécesseurs, les serviteurs de Dieu Paul VI et Jean-Paul II, qui ont rendu visite à votre paroisse respectivement le 20 mars 1966 et le 14 janvier 1979, je suis moi aussi venu parmi vous aujourd'hui pour rencontrer votre communauté et présider la célébration eucharistique dans votre belle église consacrée à "Santa Maria Liberatrice". Je suis venu en une circonstance tout à fait particulière, le centenaire de la consécration de l'église actuelle et le changement du titre de la paroisse "Santa Maria della Provvidenza", qui existait déjà dans votre quartier du Testaccio, en "Santa Maria Liberatrice". Ce fut saint Pie X qui confia la paroisse aux Fils spirituels de Don Bosco, et ceux-ci, sous la direction inlassable du premier disciple de saint Jean Bosco, le bienheureux Don Michele Rua, construisirent l'église dans laquelle nous nous trouvons à présent. En vérité, les salésiens exerçaient déjà leur activité sociale et apostolique ici à Testaccio, un quartier qui a conservé une identité territoriale et culturelle spécifique. En effet, bien que nous nous trouvions au coeur de la métropole romaine, des relations très familiales persistent entre les habitants et, bien qu'au cours des vingt dernières années la situation ait un peu changé, l'enracinement des personnes dans leur territoire, l'identité du quartier et l'attachement aux traditions religieuses demeurent forts. Je sais, par exemple, que votre fête patronale de Sainte Marie Libératrice réunit chaque année de nombreux concitoyens et familles qui, pour diverses raisons, ont déménagé ailleurs.

Chers amis, c'est avec plaisir que je suis venu partager votre joie pour l'événement jubilaire que vous célébrez, et que j'ai voulu enrichir par la possibilité d'obtenir l'indulgence plénière au cours de toute l'année du centenaire. Je vous salue tous avec affection. Je salue tout d'abord le Cardinal-Vicaire, l'Evêque auxiliaire du secteur, Mgr Ernesto Mandara, et votre curé, Don Manfredo Leone. Je le remercie de tout coeur, ainsi que ses confrères salésiens pour le service pastoral qu'ils rendent ensemble à votre paroisse, et je lui suis également reconnaissant des paroles courtoises qu'il m'a adressées en votre nom à tous. Je salue, en outre, les hôtes du Collège salésien pour les prêtres, qui a son siège dans les bâtiments paroissiaux, et les différentes communautés religieuses présentes sur le territoire: les Filles de Marie auxiliatrice, les Filles de la Divine Providence et les Soeurs du Bon Pasteur. Je salue les coopérateurs, les coopératrices et les anciens élèves salésiens, les associations paroissiales, les divers groupes engagés dans l'animation de la catéchèse, de la liturgie, de la charité et de la lecture et approfondissement de la Parole de Dieu, la Confraternité de Sainte Marie libératrice, les groupes qui réunissent les jeunes et ceux qui encouragent la rencontre et la formation des couples de fiancés et d'époux avec des familles plus mûres. J'adresse un salut affectueux aux enfants du catéchisme et à ceux qui fréquentent le patronage de la paroisse et des Filles de Marie auxiliatrice. Je voudrais également étendre ma pensée à tous les habitants du quartier, en particulier les personnes âgées, les malades, les personnes seules et en difficulté. Je pense à tous et à chacun au cours de cette Messe.

Chers frères et soeurs, je me pose la question à présent avec vous: que nous dit le Seigneur à l'occasion d'un anniversaire si important pour votre paroisse? Dans les textes bibliques d'aujourd'hui, troisième Dimanche de Carême, les éléments de méditation plus que jamais indiqués pour cette circonstance significative nous sont utiles. A travers le symbole de l'eau, que nous retrouvons dans la première lecture et dans le passage évangélique de la Samaritaine, la Parole de Dieu nous transmet un message toujours vivant et toujours actuel: Dieu a soif de notre foi et il veut que nous trouvions en Lui la source de notre bonheur authentique. Le risque de chaque croyant est celui de pratiquer une religiosité non authentique, de ne pas chercher la réponse aux attentes les plus profondes du coeur en Dieu, d'utiliser au contraire Dieu comme s'il était au service de nos désirs et de nos projets.

Dans la première lecture, nous voyons le peuple juif qui souffre du manque d'eau dans le désert et, pris par le découragement, comme en d'autres circonstances, il se plaint et réagit de manière violente. Il en arrive à se rebeller contre Moïse, il en arrive presque à se rebeller contre Dieu. L'auteur saint rapporte ce qui suit: "Ils mirent Yahvé à l'épreuve en disant: "Yahvé est-il au milieu de nous, ou non?"" (
Ex 17,7). Le peuple exige de Dieu qu'il aille à la rencontre de ses attentes et de ses exigences, plutôt que de s'abandonner avec confiance entre ses mains, et dans l'épreuve il perd confiance en Lui. Combien de fois cela arrive-t-il également dans notre vie; dans combien de circonstances, au lieu de nous conformer docilement à la volonté divine, nous voudrions que Dieu réalise nos desseins et exauce chacune de nos attentes; dans combien d'occasions notre foi manifeste-t-elle sa fragilité, notre confiance sa faiblesse, notre religiosité sa contamination par des éléments magiques et purement terrestres. En ce temps quadragésimal, alors que l'Eglise nous invite à parcourir un itinéraire de conversion véritable, accueillons avec une humble docilité l'avertissement du Psaume responsorial: "Aujourd'hui si vous écoutiez sa voix! N'endurcissez pas vos coeurs comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'éprouvaient, me tentaient, alors qu'ils me voyaient agir" (Ps 94,7-9).

Le symbolisme de l'eau revient avec une grande éloquence dans la célèbre page évangélique qui raconte la rencontre de Jésus avec la samaritaine à Sicar, près du puits de Jacob. Nous saisissons immédiatement un lien entre le puits construit par le grand patriarche d'Israël pour assurer l'eau à sa famille et l'histoire du salut dans laquelle Dieu donne à l'humanité l'eau qui jaillit pour la vie éternelle. S'il existe une soif physique indispensable pour vivre sur cette terre, existe également chez l'homme une soif spirituelle que seul Dieu peut combler. Cela transparaît clairement du dialogue entre Jésus et la femme venue puiser de l'eau au puits de Jacob. Tout commence par la question de Jésus: "Donne-moi à boire" (cf. Jn 4,5-7). Cela semble à première vue la requête d'un peu d'eau, sous le soleil de midi. En réalité, avec cette question, qui s'adresse qui plus est à une femme samaritaine - les relations entre les juifs et les samaritains n'étaient pas bonnes - Jésus ouvre chez son interlocutrice un chemin intérieur qui fait apparaître en elle le désir de quelque chose de plus profond. Saint Augustin commente: "Celui qui demandait à boire, avait soif de la foi de cette femme" (In Io ev. Tract. XV, 11: PL 35, 1514). En effet, à un certain point, c'est la femme elle-même qui demande de l'eau à Jésus (cf. Jn 4,15), manifestant ainsi que dans chaque personne il y a un besoin inné de Dieu et du salut que Lui seul peut combler. Une soif d'infini qui ne peut être étanchée que par l'eau que Jésus offre, l'eau vive de l'Esprit. Dans quelques instants, nous écouterons ces paroles dans la préface: Jésus "demanda à la femme de Samarie de l'eau à boire, pour lui faire le grand don de la foi, et de cette foi il eut une soif si ardente qu'il alluma en elle la flamme de l'amour de Dieu".

Chers frères et soeurs, dans le dialogue entre Jésus et la samaritaine nous voyons tracé l'itinéraire spirituel que chacun de nous, que chaque communauté chrétienne est appelée à redécouvrir et à parcourir constamment. Proclamée en ce temps quadragésimal, cette page évangélique prend une valeur particulièrement importante pour les catéchumènes déjà proches du Baptême. Ce troisième dimanche de Carême est en effet lié à ce qu'on appelle le "premier scrutin", qui est un rite sacramentel de purification et de grâce. La samaritaine devient ainsi la figure du catéchumène illuminé et converti par la foi, qui aspire à l'eau vive et qui est purifié par la parole et par l'action du Seigneur. Mais nous aussi, qui sommes déjà baptisés mais toujours en chemin pour devenir de véritables chrétiens, nous trouvons dans cet épisode évangélique un encouragement à redécouvrir l'importance et le sens de notre vie chrétienne, le véritable désir de Dieu qui vit en nous. Jésus veut nous conduire, comme la samaritaine, à professer notre foi en Lui avec force, afin que nous puissions annoncer et témoigner à nos frères la joie de la rencontre avec Lui et les merveilles que son amour accomplit dans notre existence. La foi naît de la rencontre avec Jésus, reconnu et écouté comme le Révélateur définitif et le Sauveur, dans lequel se révèle le visage de Dieu. Une fois que le Seigneur a conquis le coeur de la samaritaine, son existence est transformée et elle court sans attendre pour transmettre la bonne nouvelle à son peuple (cf. Jn 4,29).

Chers frères et soeurs de la paroisse "Santa Maria Liberatrice"! L'invitation du Christ à nous laisser interpeller par sa proposition exigeante retentit avec force ce matin pour chaque membre de votre communauté paroissiale. Saint Augustin disait que Dieu a soif de notre soif pour Lui, c'est-à-dire qu'il désire être désiré. Plus l'être humain s'éloigne de Dieu, puis Il le suit avec son amour miséricordieux. La liturgie nous invite aujourd'hui, en tenant également compte du temps quadragésimal que nous vivons, à revoir notre relation avec Jésus, à chercher son visage sans nous lasser. Et cela est indispensable pour que vous, chers amis, vous puissiez continuer, dans le nouveau contexte culturel et social, l'oeuvre d'évangélisation et d'éducation humaine et chrétienne accomplie depuis plus d'un siècle par cette paroisse, qui compte dans la succession de ses prêtres également le vénérable Luigi Maria Olivares. Ouvrez toujours plus votre coeur à une action pastorale missionnaire, qui pousse chaque chrétien à rencontrer les personnes - en particulier les jeunes et les familles - là où ils vivent, travaillent, passent leur temps libre, pour leur annoncer l'amour miséricordieux de Dieu. Je sais que vous consacrez une même attention et une même sollicitude au soin des vocations au sacerdoce et à la vie consacrée, en proposant aux jeunes et aux familles le thème de la vocation, qui est d'une importance primordiale pour l'avenir de l'Eglise. Je vous encourage ensuite à persévérer dans l'engagement éducatif, qui constitue le charisme typique de toute paroisse salésienne. Que le patronage, l'école, les temps de catéchèse et de prière soient animés par d'authentiques éducateurs, c'est-à-dire des témoins proches, par leur coeur, en particulier des enfants, des adolescents et des jeunes. Que Sainte Marie libératrice, que vous aimez et vénérez tant, qui avec son époux Joseph a éduqué Jésus enfant et adolescent, protège les familles, les religieux et les religieuses dans leur tâche de formateurs et leur donne la joie, comme le souhaitait Don Bosco, de voir grandir dans ce quartier "de bons chrétiens et d'honnêtes citoyens". Amen!



MESSE LORS DU XXV ANNIVERSAIRE DU CENTRE INTERNATIONAL DES JEUNES SAN LORENZO 9 mars 2008

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Eglise de San Lorenzo “in piscibus”, Via Pfeiffer, Rome

V Dimanche de Carême, 9 mars 2008

Messieurs les Cardinaux,

Vénérés frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
Chers frères et soeurs!

C'est pour moi une grande joie de pouvoir commémorer avec vous, dans cette belle église romane, le 25 anniversaire du Centre international des jeunes "San Lorenzo", voulu par le bien-aimé Pape Jean-Paul II près de la Basilique Saint-Pierre et qu'il inaugura le 13 mars 1983. La Messe qui est célébrée ici chaque vendredi constitue pour de nombreux jeunes, venus de diverses parties du monde pour étudier dans les universités romaines, un important rendez-vous spirituel et une occasion significative pour prendre contact avec les Cardinaux et les Evêques de la Curie romaine, ainsi qu'avec les Evêques des cinq continents de passage à Rome pour leurs visites "ad limina". Je suis moi aussi venu ici de nombreuses fois, comme vous l'avez rappelé, pour célébrer l'Eucharistie lorsque j'étais Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, et cela a toujours été une belle expérience de rencontrer les jeunes garçons et les jeunes filles de nombreuses régions de la terre qui trouvent dans ce centre un important point d'accueil et de référence.

Et c'est précisément à vous, chers jeunes, que j'adresse tout d'abord mon salut cordial, en vous remerciant pour l'accueil chaleureux que vous m'avez réservé. En outre, je salue vous tous qui avez voulu participer à cette célébration à la fois solennelle et familiale. Je salue de manière particulière les Cardinaux et les prélats présents. Parmi eux, permettez-moi de citer en particulier le Cardinal Paul Josef Cordes, titulaire de cette église de "San Lorenzo in Piscibus", et le Cardinal Stanislaw Rylko, Président du Conseil pontifical pour les Laïcs, que je remercie des paroles courtoises de bienvenue qui m'ont été adressées au début de la Messe, tout comme les deux porte-parole des jeunes. Je salue Mgr Josef Clemens, Secrétaire du Conseil pontifical, l'équipe des jeunes prêtres et séminaristes qui animent ce Centre sous la direction de la Section jeunes du même dicastère, et ceux qui à divers titres offrent leur contribution. Je me réfère aux Associations, aux Mouvements et aux Communautés ici représentées, en mentionnant de manière particulière la Communauté de l'Emmanuel, qui depuis vingt ans coordonne avec une grande fidélité les diverses initiatives et qui a créé une Ecole de Mission à Rome, dont proviennent plusieurs des jeunes ici présents. Je salue, en outre, les aumôniers et les volontaires qui ont travaillé ici au cours des vingt-cinq dernières années au service de la jeunesse. Je salue affectueusement tous et chacun.

Venons-en maintenant à l'Evangile de ce jour consacré à un grand thème, fondamental: qu'est-ce que la vie? qu'est-ce que la mort? comment vivre? comment mourir? Saint Jean, pour mieux nous faire comprendre ce mystère de la vie et la réponse de Jésus, utilise pour cette unique réalité de la vie deux mots différents, pour indiquer les diverses dimensions de cette réalité qu'est la "vie": le mot bíos et le mot zoé. Bíos, comme on le comprend facilement, signifie ce grand univers biologique, cette biosphère qui va de chaque cellule primitive jusqu'aux organismes plus organisés, plus développés; ce grand arbre de la vie, dans lequel toutes les possibilités de cette réalité bíos se sont développées. L'homme appartient à cet arbre de la vie; il fait partie de cet univers de la vie qui commence par un miracle: dans la matière inerte se développe un centre vivant ; la réalité que nous appelons organisme.

Mais l'homme, bien qu'étant une partie de ce grand univers biologique, le transcende parce qu'il est également une partie de cette réalité que Jean appelle zoé. C'est un nouveau niveau de la vie, où l'être s'ouvre à la connaissance. L'homme est bien sûr toujours l'homme avec toute sa dignité, même s'il est dans le coma, même s'il est au stade de l'embryon, mais s'il ne vit que biologiquement, toutes les potentialités de son être ne sont pas réalisées et développées. L'homme est appelé à s'ouvrir à de nouvelles dimensions. Il est un être qui connaît. Bien sûr, les animaux eux aussi connaissent, mais uniquement les choses qui sont intéressantes pour leur vie biologique. La connaissance de l'homme va au-delà; il veut tout connaître, toute la réalité, la réalité dans sa totalité; il veut savoir ce qu'est son être et ce qu'est le monde. Il a soif d'une connaissance de l'infini, il veut arriver à la source de la vie, il veut boire à cette source, trouver la vie elle-même.

Et nous avons ainsi abordé une deuxième dimension: l'homme n'est pas seulement un être qui connaît; il vit également dans une relation d'amitié, d'amour. Outre la dimension de la connaissance de la vérité et de l'être, il existe, indissociable de celle-ci, la dimension de la relation, de l'amour. Et là, l'homme se rapproche davantage de la source de la vie, dont il veut boire pour avoir la vie en abondance, pour avoir la vie elle-même. Nous pourrions dire que toute la science est une unique grande lutte pour la vie; la médecine est surtout cela. En fin de compte, la médecine est une recherche pour s'opposer à la mort, elle est la recherche de l'immortalité. Mais pouvons-nous trouver le médicament qui nous assure l'immortalité? Telle est précisément la question de l'Evangile d'aujourd'hui. Essayons d'imaginer que la médecine réussisse à trouver la recette contre la mort, la recette de l'immortalité. Dans ce cas aussi, il s'agirait toujours d'un médicament qui se placerait dans le cadre de la biosphère, un médicament certainement utile aussi pour notre vie spirituelle et humaine, mais en soi un médicament limité à cette biosphère. Il est facile de s'imaginer ce qui se produirait si la vie biologique de l'homme était sans fin, était immortelle: nous nous retrouverions dans un monde vieilli, un monde rempli de vieux, un monde qui ne laisserait plus place aux jeunes, au renouvellement de la vie. Nous comprenons ainsi que cela ne peut pas être le type d'immortalité à laquelle nous aspirons; il ne s'agit pas de cette possibilité-là de boire à la source de la vie à laquelle nous aspirons tous.

Précisément arrivés à ce point, nous comprenons, d'une part, ne pas pouvoir espérer en un prolongement infini de la vie biologique et toutefois, de l'autre, nous désirons boire à la source même de la vie pour jouir d'une vie sans fin; précisément à ce point le Seigneur intervient et nous parle dans l'Evangile en disant: "Je suis la Résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; quiconque vit et croit en moi, ne mourra pas pour l'éternité". "Je suis la Résurrection": boire à la source de la vie signifie entrer en communion avec cet amour infini qui est la source de la vie. En rencontrant le Christ, nous entrons en contact, et même en communion, avec la vie elle-même et nous avons déjà traversé le seuil de la mort, car nous sommes en contact, au-delà de la vie biologique, avec la vraie vie.

Les Pères de l'Eglise ont appelé l'Eucharistie médicament de l'immortalité. Et il en est ainsi, car dans l'Eucharistie nous entrons en contact, et même en communion, avec le corps ressuscité du Christ, nous entrons dans l'espace de la vie déjà ressuscitée, de la vie éternelle. Nous entrons en communion avec ce corps qui est animé par la vie immortelle et nous sommes ainsi, dès à présent et pour toujours, dans l'espace de la vie elle-même. Et ainsi, cet Evangile est également une interprétation profonde de ce qu'est l'Eucharistie et il nous invite à vivre réellement de l'Eucharistie pour pouvoir être ainsi transformés dans la communion de l'amour. Telle est la vraie vie. Dans l'Evangile de Jean, le Seigneur dit: "Je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance". La vie en abondance n'est pas, comme certains le pensent, tout consommer, tout avoir, pouvoir faire tout ce que l'on veut. Dans ce cas nous vivrions pour les choses mortes, nous vivrions pour la mort. La vie en abondance signifie être en communion avec la vraie vie, avec l'amour infini. C'est ainsi que nous entrons réellement dans l'abondance de la vie et que nous devenons les porteurs de la vie également pour les autres.

Les prisonniers de guerre qui restèrent en Russie pendant dix ans ou plus, exposés au froid et à la faim, après être revenus dirent: "J'ai réussi à survivre car je savais que l'on m'attendait. Je savais qu'il y avait des personnes qui m'attendaient, qu'on avait besoin de moi et que j'étais attendu". Cet amour qui les attendait a été le médicament efficace de la vie contre tous les maux. En réalité, nous sommes tous attendus. Le Seigneur nous attend et il ne nous attend pas seulement; il est présent et il nous tend la main. Acceptons la main du Seigneur et prions-le de nous accorder de vivre réellement, de vivre l'abondance de la vie et de pouvoir ainsi transmettre également à nos contemporains la vraie vie, la vie en abondance, Amen.



Benoît XVI Homélies 10208