Bible chrétienne Actes




BIBLE CHRETIENNE III






Des mêmes auteurs, aux Editions Anne Sigier :

Bible chrétienne I : Le Pentateuque
Bible chrétienne II : Les quatre Evangiles

Données de catalogage avant publication (Canada)
Bible, Français, Solms. 1982
Bible chrétienne
Traduit de l'hébreu et du grec.
Traduction française sur les textes originaux et choix de comment, de la Tradition, Elisabeth de Solms; introd., mise en parallèle et comment., Claude Jean-Nesmy; concordance et révision générale, Cécile Miville-Dechêne.
Comprend des réf. bibliogr. et des index.

Sommaire: I. Le Pentateuque - II. Les Évangiles - III. Actes des apôtres, Romains, 1 & 2Corinthiens, Galates et textes en parallèle.

ISBN 2-89129-036-4 (v. 1) - ISBN 2-89129-078-X (v. 2) - ISBN 2-89129-219-7 (v. 3)

1. Bible - Commentaires. I. Solms, É. de (Elisabeth). II. Jean-Nesmy, Claude. III. Titre. BS229 1982 220.7'7 C83-002806-4



Édition
Éditions Anne Sigier
1073, boul. René-Lévesque Ouest
Sillery (Québec)
G1S4R5

Composition
Jean-Pierre Côté Robert Charbonneau

Correction d'épreuves
Jean-Pierre Côté

ISBN
2-89129-219-7

Dépôt légal
Bibliothèque nationale du Québec Bibliothèque nationale du Canada 4e trimestre 1994

Tous droits réservés © Editions Anne Sigier Imprimé au Canada
Site Web: www.annesigier.qc.ca



Mère Elisabeth de Solms

du monastère Sainte-Cécile de Solesmes Traduction française sur les textes originaux et choix de commentaires de la Tradition

Dom Claude Jean-Nesmy

du monastère de La Pierre-qui-Vire Introduction, mise en parallèles et commentaires

Mère Cécile Miville-Dechêne

du monastère Sainte-Marie-des-Deux-Montagnes Concordance et révision générale


100

INTRODUCTION GÉNÉRALE A BIBLE CHRETIENNE III (1)



Nous avons commencé par ce qui est l'axe de toute la révélation biblique : l'Alliance que Dieu nous propose — autrement dit, son amour appelant le nôtre, dans le respect de notre liberté. La première Alliance, avec les patriarches, puis avec le peuple hébreu, de l'Exode au Sinaï, se trouve dans le Pentateuque, tome i de Bible chrétienne ; c'est cette même Alliance qui a été mieux que renouvelée : accomplie en Jésus-Christ, de sa naissance à sa mort rédemptrice et à sa glorification, comme nous le racontent les quatre Évangiles, tome h de cette même Bible chrétienne.

Avec le tome m, nous abordons les autres Écrits du «Nouveau Testament ». En un sens, ils n'apportent pas de révélation nouvelle, car tout est dans l'Évangile, ou mieux, dans la personne du Verbe incarné en Jésus de Nazareth. Et pourtant, ces autres Livres, en leur diversité, sont à peine moins indispensables, parce qu'ils nous apprennent comment vivre ce même Évangile, de façon qu'il ne reste pas seulement la plus belle des «histoires», mais qu'il convertisse effectivement notre existence personnelle en adhésion et en communion au Royaume que le Christ est venu instaurer.

C'est en effet à ce «mystère* » que, dès le soir de l'Ascension, les disciples du Maître désormais à la droite du Père se sont trouvés admis ; de cette prise de conscience ainsi que des dispositions qu'ils ont prises pour inventer et constituer peu à peu l'Église, ils nous ont fait part sous trois formes différentes et complémentaires : le récit continu des Actes des Apôtres, les épîtres adressées par les Apôtres aux Églises, pour répondre aux circonstances, et enfin l’Apocalypse, tableau symbolique des combats que l'Église doit mener jusqu'à la fin des temps pour la rédemption du monde.

On ne saurait exagérer le disparate et le caractère parcellaire de ces divers écrits. Même le plus organisé d'entre eux nous étonne par ses omissions — puisque les Actes soi-disant « des Apôtres » s'en tiennent à saint Pierre puis à saint Paul, en l'absence de tous les autres — et nous laisse en suspens, avec le départ du premier pour une destination inconnue (Ac 12,19), et l'arrivée du second à Rome. A fortiori, les épîtres, occasionnées par les besoins de communautés particulières, sont tout à la fois épisodiques, circonstancielles et spo-radiques — puisque au moins la lettre à l'Église de Laodicée (Col 4,15) est perdue, tandis que de celles aux Corinthiens, sur les quatre qui se trouvent mentionnées, il ne nous en reste que deux, dont nous ne savons pas si elles n'ont pas été recomposées à partir de fragments provenant aussi de celles qui nous manquent (voir l'introduction à 1Co). Mais il n'en reste pas moins que toutes ces épîtres se réfèrent si bien au même mystère central et à ses multiples répercussions pour la vie chrétienne, ecclésiale et personnelle, que les redites sont innombrables, multipliant les recoupements significatifs, et pas seulement entre des lettres traitant des mêmes sujets, comme Rm et Ga, ou bien Ep et Col, mais entre celles-là même qui proviennent d'Apôtres aussi différents que Pierre et Paul, Jacques et Jean ou Jude... Sans parler de l’Apocalypse, d'un genre littéraire si différent, bien que relié au filon de l'apocalyptique juive, qui affleure jusque dans les Évangiles.



(1) Nous bornant à ce qui est propre à ce tome m*, nous renvoyons, pour ce qui concerne la méthode générale de Bible chrétienne, aux introductions générales des tomes I* et II*.



L'abondance comme l'importance de tous ces textes ne nous ont pas permis, en effet, de les grouper tous en un seul tome m, comme nous l'avions initialement projeté. Non seulement ils sont plus abondants que les quatre Évangiles, mais ils demandent aussi plus d'explications. Les Évangiles ont l'avantage de présenter le «mystère», en ce qu'il a de plus central et de plus ineffable, sous forme d'histoires ou même d'enseignements, assez simples pour qu'un enfant en perçoive l'essentiel, même si les plus grands théologiens se perdent dans les profondeurs de Dieu qui s'y révèlent: le commentaire doit donc seulement attirer l'attention sur une révélation qui, par sa clarté même, risque d'échapper en partie à une lecture de surcroît banalisée par l'accoutumance. Par contre, quand il s'agit de saint Paul, même saint Pierre avoue qu'il s'y trouve « certains passages difficiles », et, depuis deux mille ans, d'innombrables études n'ont pu venir à bout de ses formules, d'autant plus éblouissantes qu'elles rendent mieux compte de l'expérience mystique dont il vit et qu'il cherche à nous communiquer.

À coup sûr, ce ne sont pas les textes patristiques ou récents qui nous manqueront (voir la bibliographie). Bien que nous ayons cherché à garder la densité que l'on avait bien voulu reconnaître aux précédents tomes de Bible chrétienne, le volume de nos commentaires s'est accru au point de déborder ce que l'on pouvait commodément publier en un tome.

Puisqu'il fallait dédoubler, n'aurait-on pas dû, au moins, répartir plus logiquement, d'une part les lettres de saint Paul, et de l'autre tout le reste, c'est-à-dire les Actes, les épîtres catholiques et l’Apocalypse ? Mais l'apparente symétrie eût été fausse, puisque la seconde moitié des Actes concerne saint Paul, et qu'il aurait été plus dommageable encore de séparer les quatre grandes lettres de l'Apôtre du récit de ses missions au cours desquelles ces épîtres furent écrites. En un sens, la plupart des autres, dites « de la captivité » ou « pastorales », sont, pour autant que l'on peut les dater, d'une autre période, et en tout cas elles ne font pas corps avec les premières. Mieux valait donc ne pas les inclure dans ce tome m.

Les anciens ne se fiaient pas tant à la logique, et chacun sait que l'ordre traditionnel de la suite du Nouveau Testament a été déterminé en fonction de la longueur décroissante des textes, comme le furent plus tard les sourates du Coran. En apparence, rien de plus artificiel qu'une telle répartition. En fait, ce n'est pas sans avantage que l'on commence par le traité de l'épître aux Romains, si fondamental dans la pensée de saint Paul, ne lisant qu'ensuite et à sa lumière (après 1 et 2Co) le premier jet de la lettre aux Galates, brûlant certes, mais par là même moins équilibré, et plus difficile à interpréter. De même, il est bon que les deux épîtres aux Corinthiens nous aient permis de prendre conscience des liens que l'Apôtre entretient avec l'Église qu'il a fondée, afin de garder dans la définition plus mystique de celle-ci — telle qu'on la trouve dans les épîtres aux Éphésiens ou aux Colossiens — sa réalité lourdement humaine, imparfaite et parfois même dramatique. Et de même, on éviterait bien des pièges de « l'eschatologisme* » (cf. BC II*, p. 417), tel qu'il ressort des deux lettres aux Thessaloniciens, si l'on gardait à l'esprit ce que cette perspective sans cesse présente dans la première épître aux Corinthiens peut positivement apporter à notre espérance quotidienne...

Ce tome m est donc pratiquement de la plus grande importance, et nous y entrons avec le même Esprit qui en a non seulement inspiré les écrits, mais si manifestement dirigé les événe ments qu'ils rapportent. C'est-à-dire que si l'histoire y joue un grand rôle — non seulement dans les Actes des Apôtres, évidemment, mais jusque dans les exposés les plus doctrinaux de saint Paul, si tributaires des circonstances — , ce n'est pas pour nous tourner vers un passé révolu que saint Luc ou saint Paul ont écrit, mais, comme le dit ce dernier à propos de l'Exode, tout ce qui arrivait là figurait ce qui nous arrive ; et tout ce qui est écrit, en effet, est écrit pour notre instruction, afin que, par l'endurance, et grâce à la consolation des Ecritures, nous ayons l'espérance (1Co 10,6* et Rm 15,4*). Permanence jusqu'à nous de l'Église apostolique, application de droit des textes de l'Écriture à ceux qui les lisent, puisque cela répond au propos ici avoué de leur auteur — et ce pour soutenir notre endurance* par la consolation qu'ils apportent en nous donnant l'espérance (trois mots clés de la vie chrétienne) : voilà définie par l'Apôtre lui-même, en conformité bien entendu avec le Christ (Lc 24,25-27 et 44-48 — bc i*, p. 10-21), la méthode non seulement « chrétienne », mais simplement obvie de lire, de savourer, d'appliquer les très saintes Écritures, dans l'attente de leur plein accomplissement.

C'est ainsi du reste que les fidèles de tous les temps ont pratiqué la lectio divina, et c'est avec reconnaissance que je recopie, en manière d'« introduction » un passage des Actes du synode de Berne tenu en 1532. Je le dois à un pasteur de Lausanne qui appréciait la consuuaiiwc uc i,c icaic «» i upm ^ul. cherche à promouvoir Bible chrétienne, comme étant celui de toute la Tradition originelle de l'Église. Et s'il est un domaine où l'oecuménisme s'impose, c'est bien celui de l'Ecriture, dont la tob est le premier fruit.

En son chapitre 37b, rappelant « comment les pasteurs doivent étudier et lire l'Écriture », le synode s'appuie sur le troisième des passages où saint Paul en parle (en 2Tm 3,16) : Puisque l'Écriture rend sage à salut par la foi en Jésus-Christ, car «toute l'Ecriture, inspirée de Dieu, est utile pour enseigner, pour châtier, pour rendre meilleur, pour redresser dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit sans défaut, capable de toute bonne oeuvre», il est nécessaire que nous soyons empressés à la lire. L'ordre que nous devons suivre, c’est, avant de prendre en main la Bible, de commencer par la prière, prière qui doit être sincère et selon l'Esprit. Ce qui caractérise cette prière de l'Esprit, c'est que le Saint-Esprit pousse celui qui prie, tout d'abord, à rendre grâces à Dieu avec un grand amour pour les bienfaits reçus ; il en résulte de la consolation et une foi solide. Puis l'Esprit pousse à demander que le Seigneur veuille bien nous délivrer de la détresse, des défauts et de l'ignorance qui pèsent encore malignement sur nous : cela produit un désir et une ardeur que le Seigneur appelle faim et soif de la justice, et qui sont toujours suivies du rassasiement et de la vraie béatitude. Il est ainsi clair comme le jour que la prière permet au coeur de se répandre et le prépare à saisir et à retenir le sens et le conseil de Dieu, qui sont cachés dans la lettre. Autrement, on lit la sainte Ecriture sans dévotion, comme une histoire profane, et la raison seule s'y exerce. Aussi n'en sort-il rien d'autre qu'une sagesse charnelle tout enflée, qu’on répète ensuite à la pauvre communauté comme venant de Dieu et de la Parole de Dieu...

Après que la prière a été ainsi faite d'un coeur repentant et altéré de grâce, on doit ouvrir le livre et le lire comme Parole de Dieu, ce qu’il est en réalité, et non comme parole humaine ; en le faisant, il faut garder ce désir instant qu'a suscité la prière, jusqu'à ce que l'on sente couler d'en haut, dans son coeur, quelque chose de cette intelligence divine que le lecteur doit nécessairement recevoir. Qu'il n'oublie jamais que c'est le Saint-Esprit qui parle en lui pour le reprendre et le rendre meilleur. En d'autres termes, celui qui lit doit se détacher volontairement de toutes les créatures, tout ne se passant qu’entre lui et Dieu, dans un esprit de simplicité et de consécration à Dieu, sans se demander ce qu'il dira au peuple, mais bien comment il pourra lui-même recevoir de Dieu plus de lumière et plus de connaissance.

En outre, celui qui lit doit se remémorer d'autres passages de l'Écriture (voilà ce qui correspond à nos parallèles) , ainsi que ses expériences jusqu’ici faites dans la foi, en ce qu’ils paraissent avoir de contraire à ce qu’il comprend maintenant, et prier pour qu'ils se concilient. Il faut persévérer dans cet exercice, jusqu'à ce que la vérité de l'Ecriture resplendisse dans le coeur et que, rendant grâces sans effort, on puisse s'appliquer à méditer sur la connaissance reçue (cette critique de notre propre expérience religieuse à la lumière de l'Ecriture est en effet capitale pour que ce ne soit pas nous qui interprétions et au besoin corrigions la Parole de Dieu, mais que ce soit elle au contraire qui nous juge et nous corrige) .

Ensuite, il faut prendre en main les livres et commentaires qui ont été écrits de notre temps et dans le passé (comme nous le faisons dans ce volume) , pour les comparer avec la compréhension à laquelle on est arrivé. C'est ainsi qu’on peut les lire « cum judicio », pour mieux comprendre et pour devenir meilleur...

Si nous avons aujourd'hui à reprendre cette « lecture éclairée » — à la fois de l'intérieur, par le Saint-Esprit, et de l'extérieur, par accord avec la Tradition — , ne croyons pas que les carences rationalisantes soient propres à notre temps, origkne met déjà en garde contre ce danger que les Livres saints ne soient voilés pour nous, et même scellés (allusion à et à Ap 5,1-5), à cause de la négligence et de la dureté de nos coeurs... Il nous faut les Ecritures », enflamme le coeur des disciples en sorte qu’ils disent : « Notre coeur n'était-il pas ardent, alors qu'il nous ouvrait les Ecritures » (Lc 24,32) (cité dans Histoire et Esprit, p. 318-319) . Si tu peux monter de la lettre à l'esprit, et t'élever du sens historique à une intelligence plus haute, alors tu auras vraiment gravi ce lieu, élevé et sublime, que tu recevras de Dieu en héritage. Car si, dans ce qui est écrit, tu lis les types (c'est-à-dire l’A.T.comme une préfiguration et une préparation du n.t.cf. bci*, p. 18-19) et comprends qu'ils sont la forme des choses célestes (Ex 25,9 Ex 25,40 Ex 26,30 Ex 27,8 — BC I*, p. 258-259,d 258-259, rupert, Grégoire de nazianze: — si, de ton esprit et de ton intelligence, tu cherches ce qui est d'en haut, là où est le Christ, assis à la droite de Dieu (Col 3,1), alors tu recevras ce lieu même en héritage, suivant la parole de notre Seigneur et Sauveur : «Là où je suis, là sera mon serviteur» (Jn 12,26) (Sur Josué, n, 3 — SC 71, p. 120).

Quel est ce lieu, transcendant aux lieux divers de l'histoire, quelle est cette réalité d'en haut qui ne passe pas avec le temps, mais sans cesse proposée aux générations successives, et donc aussi à la nôtre, sinon cette éternité où règne le Christ avec son Père, et qu'il nous appelle à partager? Lire l'Écriture — et singulièrement ici les Actes des Apôtres ou saint Paul — à la manière que nous apprennent origène et la suite de la Tradition chrétienne, c'est accéder à ce « lieu » mystique et permanent que l'Apôtre nomme le « mystère* », et que ces textes nous révèlent comme le centre rayonnant de notre foi, de notre espérance et de notre charité...




200 les actes des apôtres.



Entre tous les Livres de la sainte Ecriture, écrit mMère de Chaugy dans ses Mémoires sur sainte Jeanne de Chantal, les Actes des Apôtres lui étaient chers, et l'on ne saurait exprimer combien de fois elle les a lus et relus, et nous en faisait le récit aux conversations avec une toujours nouvelle ferveur (m, 1, p. 346). Elle n'est pas la seule et, tout au long des siècles chrétiens, il n'est pas excessif de dire que ces débuts de l'Église ont exercé une véritable fascination, notamment sur tous les réformateurs qui trouvaient en Ac 2,42-47* et 3,32-35 le modèle inégalable de toute communauté chrétienne.

Les Évangiles sont bien mieux encore la source absolue, qui est le Christ. Mais justement, sa présence physique, tangible, immédiate en emplit tellement toutes les pages que nous ne pouvons manquer de trouver notre situation bien différente de celle des Apôtres. S'il n'y avait le temps des Actes, manquerait le chaînon intermédiaire où les mêmes qui avaient accompagné Jésus de Nazareth durant sa vie terrestre se retrouvent, après l'Ascension et la Pentecôte, reliés au Christ désormais hors de vue, mais toujours accessible par la foi, l'espérance, la charité, la prière, les sacrements, la communion fraternelle, et, accessoirement, des miracles ou des charismes — tout comme nous !

Mais cela signifie que nous-mêmes avons à être comme eux, pas moins qu'eux ! Cette aventure prodigieuse qui lance à la conquête spirituelle du monde la petite troupe des disciples, même renforcée par saint Paul, de persécuteur devenu Apôtre de surcroît, elle ne sollicite pas moins notre temps, à la suite du concile de Vatican h donné comme « une nouvelle Pentecôte », préludant à la « nouvelle évangélisation » prêchée par Jean-Paul II.

Les temps sont difficiles ? — Certes ! Mais saint Paul déjà les trouvait mauvais (
Ep 5,16). La persécution guette et n'a fait que trop de victimes au xxe siècle ? — C'est un point commun de plus avec les débuts de l'Église, et si « le sang des martyrs est semence de chrétiens », l'ensemencement nous promet de celles moissons ! On souhaite seulement trouver dans les chrétiens d'à présent e même souci de confesser la vérité, même si elle apparaît inopportune et à ; ontre-courant, avec la même liberté vis-à-vis de tous les puissants.

Ce dont témoignent les Actes, c'est précisément la présence interne, mais ayonnante, du Christ infusant à son Église son propre Esprit Saint. Tel est bien le germe (Is 4,2 Jr 23,5-6) qui travaille l'embryon de l'Église naissante : ce que l'Évangile nomme « le règne et le royaume de Dieu » (bc d*, p. 125-126 et 639-640), ce que saint Paul appellera le « mystère* », l'un ou l'autre étant « le Christ en nous, l'espérance de la gloire» (Col 1,27). Et l'on peut dire que le premier acteur des Actes demeure « le Seigneur », inspirant ses disciples par son Saint-Esprit, omniprésent activement et manifestement.

Or Jésus, ressuscité, ne meurt plus (Rm 6,9), le Royaume ne doit pas être attendu seulement comme devant arriver : « Il est déjà au-dedans de nous » (Lc 17,20-21), et le mystère est quotidiennement à l'oeuvre dans nos sacrements (en grec: «mysteria»). C'est du Christ et de son Esprit que nous avons à vivre, assez manifestement pour devenir comme les premiers chrétiens, rayonnants et contagieux !

Ne forçons pourtant pas la note. À l'inverse du schème de l'évolution progressive de la vie matérielle, dans les domaines de l'esprit c'est au départ que se trouve le meilleur: ainsi de l'art égyptien culminant avec les premières dynasties de l'ancien Empire, perdant au moyen Empire de sa subtilité et de sa spiritualité pour mieux marquer sa puissance établie, avant de tomber lentement dans une dégénérescence millénaire que prolongera seulement l'annexion romaine. Et de même, durant ces premières années du christianisme, on était encore tout proche de la source évangélique ; dès le départ, les Apôtres gardaient encore toute fraîche la formation reçue du Maître, et ils ne devaient pas bénéficier par la suite d'une plus grande effusion de l'Esprit qu'au premier jour de la Pentecôte. C'est bien pour cela que les Actes restent un modèle encore aujourd'hui.

Mais à l'inverse des sociétés humaines, dont le temps est toujours compté, l'Église a les promesses de la vie éternelle (Mt 16,18) ; et l'Esprit Saint qui la guidait dans son développement, au gré des circonstances, est toujours actif dans l'organisme pleinement développé qui en est résulté, pour répondre aux besoins nouveaux du temps présent.

Il faut en effet éviter les antithèses trop faciles, comme celle d'une spontanéité originelle de type charismatique, telle qu'on l'imagine à partir des chapitres 12 à 14 de 1Co*, exclusive de toute hiérarchie instituée : l'intention formelle des Actes est au contraire de mettre en valeur la primauté de Pierre. Le fait qu'elle s'impose avant même la Pentecôte puis tout au long des douze premiers chapitres, sans que s'élève contre elle nul des autres Apôtres — pourtant si chatouilleux sur tout privilège, d'après les Évangiles — , est preuve qu'une telle autorité se trouvait reconnue comme venant du Christ. Très vite également ont été mis en place « diacres » puis « anciens », afin de répondre aux besoins croissants des communautés chrétiennes (Ac 6,2-6* et 14,25*).

L'étonnant, c'est saint Paul, preuve de la liberté des choix de Dieu, comme l'avait été en son temps l'élection de David. Les Actes ne lui consacrent pas seulement plus de chapitres qu'à saint Pierre : alors que le rôle de la plupart des Apôtres est purement et simplement passé sous silence, Luc s'emploie à équiparer ce dernier venu à Céphas, comme pour en faire, avec celui-ci, le commun fondement sur quoi le Seigneur édifiera la catholicité de son Église. Rien ne le montrera plus clairement que le parallèle de la page xiv.



300

PIERRE

prêche avec assurance (4,13) guérit un impotent (3,1-10) maudit Simon le mage (8,9-24) ressuscite Tabitha (9,36-43) son ombre guérit la foule des malades (5,15-16)

refuse d'être adoré : je ne suis qu'un homme (10,25-26)

envoyé aux païens (10-11) comme témoin (1,8) entre chez le centurion Corneille et tous ses parents (10,24-33)

rend compte à l'Eglise du baptême de païens (11,1-18)

ceinture = captivité, emprisonnement (Jn 21,18) emprisonné «pour plaire aux Juifs» (12,1-3) Église en prière (12,5) délivrance miraculeuse (12,7-11) retrouve les frères (12,12-17)



400

PAUL

prêche avec assurance (9,26) guérit un impotent (14,8-10) maudit Élymas le mage (13,6 s) ressuscite un jeune homme (20,9 s) l'application de mouchoirs ayant touché Paul guérit des malades (19,11-12)

refuse qu'on sacrifie pour lui : nous sommes des hommes (14,13-15)

Je t'enverrai aux païens (22,21)

tu seras témoin (22,15)

va chez Titus Justus,

Crispus et toute sa maison (18,7-8)

rend compte de sa première mission :

a ouvert aux nations les portes

de la foi (14,27)

ceinture = captivité, emprisonnement (21,11) voulant plaire aux Juifs, Félix laissa Paul en prison (24,27) avec eux tous, il pria (20,36) délivrance miraculeuse (16,22-40) revirent les frères (16,40)

Mais le parallèle ne se trouve pas que dans les Actes, n'étant pas seulement inventé par Luc, mais de par la volonté de Dieu :

non la chair et le sang, mais par révélation (Mt 16,16)

reniement et repentir (Lc 22,56)

venue à Rome et martyre

sans consulter la chair et le sang... révéler en moi son Fils (Ga 1,15-16)

j'ai persécuté l'Église de Dieu ()

venue à Rome (Ac 28,16-30) et martyre



On se trouve donc, au fondement même de l'Église, en présence d'un partage unique, indiqué par le Seigneur lui-même ainsi que l'écrit saint Paul aux Galates : Reconnaissant la grâce qui m'a été donnée, Jacques et Céphas et Jean, eux qui sont tenus pour les colonnes, nous ont tendu la main, à moi et à Barnabe, en marque de communion, afin que nous allions aux nations, et eux-mêmes aux circonciscar Celui qui a fait son oeuvre en Pierre pour l'apostolat des circoncis a fait son oeuvre en moi aussi pour les nations (Ga 2,9 et 8).

Il n'est donc pas abusif que les Actes des Apôtres lui fassent une si large place, bien qu'en second seulement, et nous ne saurions garder une trop grande riontils non seulement Dour avoir ouvert l'Église à l'humanité tout entière, par la porte de la foi, mais pour le testament spirituel qu'il nous a laissé, en particulier dans ses épîtres.







500

LES LETTRES AUX ROMAINS, AUX CORINTHIENS ET AUX GALATES.

 Elles Se Situent, dans les années 54 à 58, à l'apogée de l'apostolat de saint Paul, alors qu'il en est à sa troisième et dernière grande mission, avec un séjour à Éphèse relativement long (deux à trois ans — Ac 19,10 et 20,31) et le retour à Corinthe. D'ici quelques mois, il sera emmené, captif, de Jérusalem à Césarée et jusqu'à Rome, où il consommera cette longue passion par son martyre, en 64 ou en 67 : sept à neuf années qui sont une autre période, et donnent aux lettres d'alors un tout autre ton, comme nous le remarquions au début de cette introduction.

Avec 1 et 2Co, Ga et Rm, nous sommes au coeur des combats de l'Apôtre, et sans minimiser les autres épîtres, nous avons là l'essentiel de son enseignement, aussi vivant qu'au premier jour !

Cette actualité tient d'abord à ce que ce sont bien des lettres, et il ne faudra jamais l'oublier. Si doctrinal que puisse en être le contenu, si rigoureusement conformes soient-elles aux règles de la rhétorique antique, ce sont des missives à des correspondants déterminés : il y a un monde entre les reproches faits aux Corinthiens ou aux Galates, et une différence de ton marquée entre les rappels de l'Apôtre à ces Églises par lui premièrement évangélisées, et sa particulière déférence quand il s'adresse aux Romains, qu'il ne visitera que plus tard, au cours d'une captivité qu'il ne prévoyait pas au moment où il leur envoyait cette lettre de préparation à sa venue (Rm 1,10-15).

Mais au surplus, ce sont des lettres bien personnelles, où saint Paul s'engage lui-même au point d'en être un facteur important, et qui fait tellement corps avec sa doctrine que l'on ne saurait, sans la dénaturer, l'examiner indépendamment de l'exemple que l'Apôtre veut, très consciemment, nous en donner (table, «imiter»), a. vanhoye a bien attiré l'attention sur ce point, en tête du volume collectif intitulé L'Apôtre Paul, personnalité, style et conception du ministère (betl 73, p. 3-15) :

Dans tout le n.t., et même dans toute la Bible, on ne trouve aucun autre auteur qui parle autant de lui-même, ni qui se montre aussi porté à exprimer ses réactions personnelles, à affirmer son autorité, à défendre sa position. Aucun auteur ne manifeste autant d'émotions de tout genre, tristesses et joies, craintes et désirs, tendresse et sévérité, susceptibilité et humilité... Dans sa vocation, il n'arrive pas à séparer sa fonction de sa personne. Pour lui, l'évangélisation est une affaire personnelle. Le messager et le message ne font qu'un...

En ce domaine comme en beaucoup d'autres, la recherche doit (donc) accepter une sorte de cercle : d'une part, l'exégèse approfondie des textes est un moyen d'avancer dans la connaissance de la personnalité de l'Apôtre... ; d'autre part, une connaissance plus poussée de la personnalité de l'Apôtre permet à l'exégèse de s'avancer avec plus de sûreté dans l'analyse et l'interprétation des textes. La vraie connaissance est toujours interpersonnelle. Pour se faire connaître, le Christ a utilisé la personnalité de l'Apôtre Paul, et non pas simplement sa capacité de théologien. Pour mieux connaître le Christ, il convient de chercher à connaître personnellement l'Apôtre Paul.

Voilà bien le miracle : ces épîtres sont, mieux que toute doctrine, une voie pour « connaître » le Christ, au sens biblique de ce verbe, donc pour l'épouser et le laisser nous assimiler à lui. Ce qui transparaît, même dans les pages les plus théologiques de ces lettres, nous aurons maintes occasions de nous en apercevoir, c'est l'expérience exemplaire que saint Paul a faite de son union au Christ, depuis la première et dramatique rencontre sur le chemin de Damas. Et son enseignement même n'est que l'explicitation et la justification de ses propres découvertes, à travers un itinéraire où il entend nous guider à notre tour.

Nous ne chercherons donc pas à présenter une synthèse doctrinale : celles-ci ne manquent pas, à commencer par celle de F. prat intitulée La Théologie de saint Paul, qui date de 1927-1929 (voir la bibliographie à la fin de ce volume). Mais, suivant notre méthode, nous préférons une lecture commentée qui, peu à peu, nous initie à la démarche et au mouvement de ces épîtres, de façon à nous en imprégner pour y trouver une véritable « formation ».

Tout au plus pouvons-nous dès l'abord indiquer la force qui anime de l'intérieur cette « voie* ». C'est le Christ lui-même qui nous « saisit » (Ph 3,12) et nous entraîne à sa suite (Ct 1,4) dans une union transformante, comme il l'a fait de saint Paul au chemin de Damas. Aussi les expressions les plus fréquentes et caractéristiques des lettres de l'Apôtre sont-elles «dans le Christ Jésus» ou «avec lui» (Rm 6,11* et 3*), qui sont aussi renforcées par la multiplication des verbes en « sun », signifiant notre association dynamique à la vie du Christ, répondant à la solidarité où lui-même est venu s'établir avec nous. Il est bien évident que cette incorporation au Christ, qui fait comme la clé du mystère, n'est point du tout l'affaire d'une simple présence de nous en lui, de son Esprit en nous, qui resterait quelque chose de statique. Il s'agit au contraire d'un dynamisme effectif, d'une vie se communiquant actuellement sans cesse, toujours renouvelée et progressante (l. bouyer : Mysterion, p. 138). De cette assimilation progressive, les sacrements sont les symboles, et principalement l'eucharistie.

OEuvre, édification, croissance, qui dépasserait absolument nos possibilités comme surnaturelle, identifiante au Corps du Christ et finalement déifiante, si elle n'était avant tout réalisée grâce à l'amour de Dieu-Père, nous offrant sa « grâce » — au sens à la fois d'un pardon, obtenu au prix du sacrifice rédempteur de son Fils, et de la gratuité du don total qu'est la communication de son Esprit. Notre tâche est donc surtout de l'accueillir dans la foi, c'est-à-dire librement; et l'on comprend pourquoi saint Paul établit et défendit si fortement, dans ses épîtres aux Galates et aux Romains, « le salut par la foi seule », en un sens âprement controversé au cours des cinq derniers siècles, mais sur lequel l'exégèse contemporaine a fini par obtenir un accord entre catholiques et protestants, qui est un des plus beaux succès de l'oecuménisme (Rm 3,28*). C'était d'ailleurs déjà dit par Jésus aux Pharisiens : « L'oeuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé » (Jn 6,29).

C'est que dans cette «foi seule» se trouve également le principe de l'espérance, qui la soutient de son désir et de son ardeur, et de la charité, grâce à qui elle opère toutes les bonnes actions possibles et imaginables (Ga 5,6*), « la charité étant inventive à l'infini », comme disait saint vincent de paul, qui en fut un si bon exemple.

Une première confirmation nous est donnée de ce lien de la foi avec la charité du fait que, parlant de la vie chrétienne, l'Apôtre la met tout entière sous le signe de l'Esprit Saint (Rm 8 Ga 4 et Ga 5,22-23), qui est la charité divine elle-même «répandue dans nos coeurs par celui qui nous a été donné» (Rm 5,5*). Et cette fécondité de la foi en charité se trouve également soulignée jusque dans le plan même de ces épîtres, où l'exposé doctrinal (sur le primat exclusif de la foi) se poursuit sans aucune discontinuité en exhortation à toutes les vertus de la vie chrétienne: Rm 12-15 concluant ainsi Rm 1-11, et le virulent débat de Ga 1 à 5,12 s'achevant sur un appel à la liberté et à la charité (5,13-6,18). Ainsi, à lire les épîtres en se laissant porter par leur dynamisme interne, on ne se trouve jamais devant un beau système spéculatif, que l'on pourrait contempler et admirer comme de l'extérieur, sans y être engagé : elles ont été écrites non seulement pour convaincre, mais afin de rallier leurs lecteurs et de les entraîner sur la bonne voie...

A contrario, la véhémence avec laquelle saint Paul s'attaque aux judaï-sants ou bien, dans ses lettres aux Corinthiens, à tout ce qui « diviserait le Corps du Christ », témoigne de la conscience qu'il avait des obstacles ou des déviations qui empêcheraient la foi et la charité d'établir le règne de Dieu dans son Église. C'est l'occasion pour l'Apôtre de prendre ses distances avec la vieille sagesse païenne dont ses correspondants étaient imprégnés, en fondant sur la croix du Christ et le scandale qu'elle représente le jeune humanisme chrétien en son principe purificateur du « tout est à vous ; mais vous êtes au Christ et le Christ est à Dieu » (1Co 3,22-23*). Ce n'est pas la moindre de nos admirations que de constater à quel point, assurant en premier notre union au Seigneur dans l'Esprit Saint, non seulement il équilibre, mais, mieux encore, il conjugue, en les renforçant mutuellement, la grâce et la liberté, la foi et la charité, la vie intérieure avec le bon usage des biens de ce monde, le personnel et le social, l'identification intime avec le Christ et la communion en Église, les limites du présent et l'accomplissement dernier, eschatologique, du règne de Dieu (1Co 15,27-28*), la croix et la gloire, le «déjà là* » avec le «pas encore » (1Co 7,29-31* — sur ce dernier point, voir BC II*, table).

C'est encore plus étonnant si l'on se rappelle que, suivant les dates encore aujourd'hui généralement admises, la rédaction de nos quatre épîtres a précédé celle des quatre Évangiles. De ce fait, les chapitres 15 et 11 de la première épître aux Corinthiens auraient valeur non seulement d'une source, entre autres, mais d'être la première attestation écrite, indéniable, qui nous reste aujourd'hui, de la croyance aux deux mystères les plus fondamentaux du christianisme : la résurrection (non seulement du Christ, mais de tous ses membres) et l'eucharistie. Et l'on ne peut même pas soupçonner saint Paul d'avoir de la sorte « inventé le christianisme », puisque, du propre aveu de l'Apôtre, et de la même plume dont il affirme cette foi chrétienne, il assure ne faire que transmettre la vérité qu'il a lui-même reçue (1Co 15,3*). Vingt-cinq ans après la mort ignominieuse et désastreuse de Jésus de Nazareth, la Tradition* chrétienne se présente à nous comme déjà bien établie et incontestable. Il faudrait tout de même que tiennent compte de ces points désormais bien établis par la critique historique la plus exigeante ceux qui jouent à « inventer » le saint Paul de leur imagination ou de leur incroyance...

Mais plus activement, saint Paul se présente donc à nous non seulement comme témoin de la Bonne Nouvelle — et sur ce point, son annonce concorde en tous points avec celle que fait saint Pierre dans ses discours des Actes des Apôtres — , mais comme un exemple à suivre d'une vie transformée par la rencontre du Christ. Depuis lors, des saints innombrables nous ont laissé de tels témoignages ; mais saint Paul était le premier, et il se débattait dans les difficultés graves, intérieures autant qu'extérieures, dont la deuxième épître aux Corinthiens nous fait une description si dramatique. Qu'il ait su en transcrire l'expression avec une telle justesse, une telle densité, en allant tellement à l'essentiel que tous les chrétiens à venir puissent s'y reconnaître, et se sentir encouragés, éclairés, guidés, portés par ces lettres, rédigées en des circonstances et pour des correspondants si déterminés, cela tient sans doute à ce qu'il avait du génie, autant et plus que tout autre écrivain de la « littérature universelle » ; mais cela est aussi comme la signature de l'Esprit divin qui l'inspirait, Dieu seul étant, en définitive, catholique, et transcendant autant les différences personnelles, sociales, religieuses des contrées les plus éloignées ou des générations successives.

Cette garantie absolue — puisque fondée sur Dieu — de l'inspiration de toute l'Écriture joue également pour les épîtres de saint Paul. Et par conséquent, notre foi est invitée à y chercher la véritable révélation sur la manière qui nous est offerte par Dieu d'entrer plus effectivement dans ce royaume ou ce « mystère* » que Jésus-Christ est venu gagner pour nous, comme le racontent les Évangiles... Cela vaut bien le lent et fructueux travail que demande la lecture attentive de ce troisième tome de Bible chrétienne, pour mieux comprendre notre vocation telle que l'annoncent et peuvent la guider les Actes et les grandes épîtres de saint Paul.




I. Actes des Apôtres




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