Let. Cath. de Chine


LETTRE DU PAPE

BENOÎT XVI

AUX ÉVÊQUES, AUX PRÊTRES

AUX PERSONNES CONSACRÉES

ET AUX FIDÈLES LAÏCS

DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE

EN RÉPUBLIQUE POPULAIRE DE CHINE



Salut

1 Chers Frères Évêques, chers prêtres, chères personnes consacrées et chers fidèles de l'Église catholique en Chine, « nous rendons grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, en priant pour vous à tout instant. Nous avons entendu parler de votre foi dans le Christ Jésus et de l'amour que vous avez pour tous les fidèles dans l'espérance de ce qui vous attend au ciel... Nous ne cessons de prier pour vous. Nous demandons à Dieu de vous combler de la vraie connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle. Ainsi votre conduite sera digne du Seigneur, et capable de toujours lui plaire; par tout ce que vous ferez de bien, vous porterez du fruit et vous progresserez dans la vraie connaissance de Dieu. Vous serez puissamment fortifiés par la puissance de sa gloire, qui vous donnera la persévérance et la patience » (Col 1,3-5 Col 1,9-11).

Ces paroles de l'Apôtre Paul sont tout particulièrement appropriées pour vous manifester les sentiments qui, comme Successeur de Pierre et Pasteur universel de l'Église, sont les miens envers vous. Vous savez bien combien vous êtes présents dans mon coeur et dans ma prière quotidienne, et combien le lien de communion qui nous unit spirituellement est profond.

But de la Lettre

2 §1. C'est pourquoi je désire vous manifester à tous l'expression de ma proximité fraternelle. Intense est la joie pour votre fidélité au Christ Seigneur et à l'Église, fidélité que vous avez manifestée « parfois même au prix de grandes souffrances »,1 car, « pour le Christ, il vous a été fait la grâce non seulement de croire en lui mais aussi de souffrir pour lui » (Ph 1,29). Cependant, certains aspects importants de la vie ecclésiale dans votre Pays sont aussi source de préoccupation.

§2. Sans prétendre traiter tous les aspects des problèmes complexes que vous connaissez bien, je voudrais, par cette Lettre, vous présenter certaines orientations concernant la vie de l'Église et l'oeuvre d'évangélisation en Chine, pour vous aider à découvrir ce qu'attend de vous le Seigneur et le Maître, Jésus Christ, lui qui est « la clé, le centre et la fin de toute l'histoire humaine ».2

1 Benoît XVI, Angelus du 26 décembre 2006: « Avec une proximité spirituelle particulière, je pense également aux catholiques qui restent fidèles au Siège de Pierre sans céder à des compromis, parfois même au prix de graves souffrances. Toute l'Église en admire l'exemple et prie pour qu'ils aient la force de persévérer, en sachant que leurs épreuves sont source de victoire, même si, sur le moment, elles peuvent sembler un échec »: L'Osservatore Romano en langue française 1 (2007), p. 14.
2 Conc. oecum. Vat. II, Const. past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. GS 19.


PREMIÈRE PARTIE

SITUATION DE L'ÉGLISE


ASPECTS THÉOLOGIQUES



Mondialisation, modernité et athéisme

3 §1. Portant un regard attentif sur votre Peuple, qui s'est distingué parmi les autres peuples de l'Asie par la splendeur de sa civilisation millénaire, avec toute son expérience de sagesse, de philosophie, ainsi que dans les sciences et dans les arts, il me plaît de relever que, spécialement au cours des derniers temps, il s'est aussi mis en marche pour parvenir à des objectifs significatifs de progrès, dans les domaines économique et social, suscitant l'intérêt du monde entier.

§2. Comme le soulignait déjà mon vénéré Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, « l'Église catholique, quant à elle, considère avec respect cet élan surprenant et ces projets clairvoyants d'initiatives, et elle offre avec discrétion sa propre contribution dans la promotion et dans la défense de la personne humaine, de ses valeurs, de sa spiritualité et de sa vocation transcendante. L'Église a particulièrement à coeur des valeurs et des objectifs qui sont également d'une importance primordiale pour la Chine moderne: la solidarité, la paix, la justice sociale, le développement intelligent du phénomène de la mondialisation ».3

§3. La tension vers le développement économique et social, désiré et nécessaire, ainsi que la recherche de modernité, s'accompagnent de deux phénomènes différents et opposés, mais qu'il convient d'évaluer également avec prudence et dans un esprit apostolique positif. D'une part, on note, spécialement parmi les jeunes, un intérêt croissant pour la dimension spirituelle et transcendante de la personne humaine, avec comme conséquence un intérêt pour la religion, particulièrement pour le christianisme. D'autre part, on remarque, en Chine aussi, la tendance au matérialisme et à l'hédonisme, qui, à partir des grandes villes, est en train de se répandre à l'intérieur du Pays.4

§4. Dans le contexte dans lequel vous êtes appelés à travailler, je désire vous rappeler ce que le Pape Jean-Paul II a souligné avec force et vigueur: la nouvelle évangélisation exige l'annonce de l'Évangile 5 à l'homme moderne, en étant conscient que, comme durant le premier millénaire chrétien la Croix fut plantée en Europe et durant le deuxième millénaire en Amérique et en Afrique, de même, durant le troisième millénaire, une grande moisson de foi sera recueillie dans le vaste et vivant continent asiatique.6

§5. « “Duc in altum” (
Lc 5,4). Cette parole résonne aujourd'hui pour nous et elle nous invite à faire mémoire avec gratitude du passé, à vivre avec passion le présent, à nous ouvrir avec confiance à l'avenir: “Jésus Christ est le même, hier et aujourd'hui, il le sera à jamais” (He 13,8) ».7 En Chine également, l'Église est appelée à être témoin du Christ, à regarder en avant avec espérance et à se confronter — dans l'annonce de l'Évangile — aux nouveaux défis auxquels le Peuple chinois doit faire face.

§6. La Parole de Dieu nous aide, une fois encore, à découvrir le sens mystérieux et profond du chemin de l'Église dans le monde. En effet, « l'une des principales visions de l'Apocalypse a pour objet l'Agneau en train d'ouvrir un livre, auparavant fermé par sept sceaux que personne n'était en mesure d'ouvrir. Jean est même présenté en train de pleurer, car il n'y avait personne digne d'ouvrir le livre et de le lire (cf. Ap 5,4). L'histoire demeure incompréhensible, indéchiffrable. Personne ne peut la lire. Peut-être ces pleurs de Jean devant le mystère de l'histoire si obscur expriment-ils le trouble des Églises en Asie devant le silence de Dieu, malgré les persécutions auxquelles elles étaient exposées à cette époque. C'est un trouble dans lequel peut bien se refléter notre effroi devant les graves difficultés, les incompréhensions et les hostilités dont souffrent également aujourd'hui les Églises dans diverses parties du monde. Ce sont des souffrances que l'Église n'a certainement pas méritées, pas plus que Jésus lui-même n'a mérité son supplice. Elles révèlent cependant la méchanceté de l'homme quand il s'abandonne aux suggestions du mal, comme aussi la manière dont Dieu mène supérieurement les événements ».8

§7. Aujourd'hui comme hier, annoncer l'Évangile signifie annoncer Jésus Christ, crucifié et ressuscité, l'Homme nouveau, le vainqueur du péché et de la mort, et lui rendre témoignage. Il permet aux êtres humains d'entrer dans une nouvelle dimension, où la miséricorde et l'amour même envers l'ennemi témoignent de la victoire de la Croix sur toute faiblesse et sur toute misère humaine. Dans votre Pays également, l'annonce du Christ crucifié et ressuscité sera possible dans la mesure où, en fidélité à l'Évangile, en communion avec le Successeur de l'Apôtre Pierre et avec l'Église universelle, vous saurez manifester les signes de l'amour et de l'unité (« Comme je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. Ce qui montrera à tous que vous êtes mes disciples, c'est l'amour que vous aurez les uns pour les autres... Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as envoyé »: Jn 13,34-35 Jn 17,21).

3 Message Avec une joie profonde aux participants au congrès international « Matteo Ricci: pour un dialogue entre la Chine et l'Occident » (24 octobre 2001), n. 4: La Documentation catholique 99 (2002), p. 56.
4 Cf. Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in Asia (6 novembre 1999), n. : AAS 92 (2000), p. 456: La Documentation catholique 96 (1999), p. 981.
5 Cf. ibid., nn. : AAS 92 (2000), pp. 477-482: La Documentation catholique 96 (1999), pp. 988-990.
6 Cf. Discours aux Délégués de la Fédération des Conférences épiscopales d'Asie (Manille, 15 janvier 1995), n. 11: La Documentation catholique 92 (1995), p. 166.
7 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo millennio ineunte (6 janvier 2001), n. NM 1: AAS 93 (2001), p. 266: La Documentation catholique 98 (2001), p. 69.
8 Benoît XVI, Audience générale (mercredi 23 août 2006): La Documentation catholique 103 (2006), p. 825.



Disponibilité pour un dialogue respectueux et constructif

4 §1. En tant que Pasteur universel de l'Église, je désire manifester ma vive reconnaissance au Seigneur pour le témoignage de fidélité dans la souffrance donné par la communauté catholique chinoise dans des circonstances vraiment difficiles. En même temps, je ressens comme étant de mon devoir profond et indéfectible, et comme l'expression de mon amour de père l'urgence de confirmer dans la foi les catholiques chinois et de favoriser leur unité par les moyens qui sont propres à l'Église.

§2. Je suis aussi avec un intérêt particulier la vie de tout le Peuple chinois, Peuple que j'apprécie profondément et pour lequel j'ai des sentiments d'amitié, au point de formuler le souhait « de voir rapidement instaurées des voies concrètes de communication et de collaboration entre le Saint-Siège et la République Populaire de Chine », car « l'amitié se nourrit de contacts, du partage des sentiments dans les situations heureuses et tristes, de solidarité, d'aide réciproque ».9 Et c'est dans cette perspective que mon vénéré Prédécesseur ajoutait: « Ce n'est un mystère pour personne que l'activité du Saint-Siège, au nom de toute l'Église catholique et — je crois — au nom de toute l'humanité, souhaite l'ouverture d'un espace de dialogue avec les Autorités de la République Populaire de Chine, dans lequel, les incompréhensions du passé ayant été surmontées, l'on puisse travailler ensemble pour le bien du Peuple chinois et pour la paix dans le monde ».10

§3. Je suis conscient que la normalisation des relations avec la République Populaire de Chine demande du temps et qu'elle présuppose la bonne volonté des deux Parties. Pour sa part, le Saint-Siège demeure toujours ouvert aux négociations, qui sont nécessaires pour dépasser le difficile moment présent.

§4. En effet, la lourde situation de malentendus et d'incompréhensions ne sert ni les Autorités chinoises, ni l'Église catholique en Chine. Comme l'a déclaré le Pape Jean-Paul II se rappelant ce que le Père Matteo Ricci écrivait de Pékin,11 « l'Église catholique d'aujourd'hui ne demande aucun privilège à la Chine et à ses Autorités politiques, mais uniquement de pouvoir reprendre le dialogue, afin de parvenir à une relation empreinte de respect réciproque et de connaissance approfondie ».12 Que la Chine le sache: l'Église catholique a le vif désir d'offrir, une nouvelle fois, un service humble et désintéressé, en ce qui relève de sa compétence, pour le bien des catholiques chinois et de tous les habitants du Pays.

§5. En ce qui concerne aussi les relations entre la communauté politique et l'Église en Chine, il convient de se rappeler l'enseignement éclairant du Concile Vatican II, qui déclare: « L'Église qui, en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond aucunement avec la communauté politique et n'est liée à aucun système politique, est à la fois signe et sauvegarde de la transcendance de la personne humaine ». Et il continue ainsi: « La communauté politique et l'Église sont indépendantes l'une de l'autre, et autonomes dans le domaine qui est le leur. Mais toutes deux, bien qu'à des titres différents, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Toutes deux exerceront ce service pour le bien de tous avec d'autant plus d'efficacité qu'elles pratiqueront davantage entre elles une saine collaboration, en tenant aussi compte des circonstances de temps et de lieu ».13

§6. Par conséquent, également l'Église catholique qui est en Chine a la mission non pas de changer la structure ou l'administration de l'État, mais d'annoncer aux hommes le Christ, Sauveur du monde, s'appuyant — dans l'accomplissement de son apostolat — sur la puissance de Dieu. Comme je le rappelais dans mon Encyclique Deus caritas est, « l'Église ne peut ni ne doit prendre en main la bataille politique pour édifier une société la plus juste possible. Elle ne peut ni ne doit se mettre à la place de l'État. Mais elle ne peut ni ne doit non plus rester à l'écart dans la lutte pour la justice. Elle doit s'insérer en elle par la voie de l'argumentation rationnelle et elle doit réveiller les forces spirituelles, sans lesquelles la justice, qui requiert aussi des renoncements, ne peut s'affirmer ni se développer. La société juste ne peut être l'oeuvre de l'Église, mais elle doit être réalisée par le politique. Toutefois, l'engagement pour la justice, travaillant à l'ouverture de l'intelligence et de la volonté aux exigences du bien, intéresse profondément l'Église ».14

§7. À la lumière de ces principes auxquels on ne peut renoncer, la solution des problèmes existants ne peut être recherchée à travers un conflit permanent avec les Autorités civiles légitimes; dans le même temps, une complaisance envers ces mêmes Autorités n'est cependant pas acceptable quand ces dernières interfèrent de manière indue dans des matières qui concernent la foi et la discipline de l'Église. Les Autorités civiles sont bien conscientes que l'Église, dans son enseignement, invite les fidèles à être de bons citoyens, des collaborateurs respectueux et actifs en faveur du bien commun de leur Pays, mais il est également clair qu'elle demande à l'État de garantir à ces mêmes citoyens catholiques le plein exercice de leur foi, dans le respect d'une authentique liberté religieuse.

9 Jean-Paul II, Message Avec une joie profonde aux participants au congrès international « Matteo Ricci: pour un dialogue entre la Chine et l'Occident » (24 octobre 2001), n. 6: La Documentation catholique 99 (2002), p. 57.
10 Ibid.
11 Cf. Fonti Ricciane, Pasquale M. D'Elia, sj, éd., vol. 2, Rome 1949, n. 617, p. 152.
12 Message Avec une joie profonde aux participants au congrès international « Matteo Ricci: pour un dialogue entre la Chine et l'Occident » (24 octobre 2001), n. 4: La Documentation catholique 99 (2002), p. 56.
13 Const. past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n.
GS 76.
14 Encyclique Deus caritas est (25 décembre 2005), n. : AAS 98 (2006), p. 240: La Documentation catholique 103 (2006), p. 179; cf. Conc. oecum. Vat. II, Const. past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. GS 76.



Communion entre les Églises particulières dans l'Église universelle

5 §1. Église catholique en Chine, petit troupeau présent et agissant dans le vaste territoire d'un Peuple immense qui marche dans l'histoire, comme elles résonnent pour toi, encourageantes et provocantes, les paroles de Jésus: « Sois sans crainte, petit troupeau, car votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume (Lc 12,32)! « Vous êtes le sel de la terre, ... la lumière du monde »: c'est pourquoi, « que votre lumière brille devant les hommes: alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,13 Mt 5,14 Mt 5,16).

§2. Dans l'Église catholique qui est en Chine, se rend présente l'Église universelle, l'Église du Christ que, dans le Credo, nous confessons une, sainte, catholique et apostolique, à savoir la communauté universelle des disciples du Seigneur.

§3. Comme vous le savez, l'unité profonde, qui lie entre elles les Églises particulières se trouvant en Chine et qui les met aussi en intime communion avec toutes les autres Églises particulières répandues à travers le monde, est enracinée dans la même foi et dans le Baptême commun, mais surtout dans l'Eucharistie et dans l'Épiscopat.15 Et l'unité de l'Épiscopat, dont « le Pontife romain, en qualité de Successeur de Pierre, est le principe et le fondement permanents et visibles »,16 se poursuit au long des siècles grâce à la succession apostolique et elle est aussi le fondement de l'identité de l'Église de chaque époque avec l'Église édifiée par le Christ sur Pierre et sur les autres Apôtres.17

§4. La doctrine catholique enseigne que l'Évêque est le principe et le fondement visible de l'unité dans l'Église particulière confiée à son ministère pastoral.18 Mais, dans chaque Église particulière, pour qu'elle soit pleinement Église, la suprême autorité de l'Église doit être présente, à savoir le Collège épiscopal avec son Chef, le Pontife romain, et jamais sans lui. Par conséquent, le ministère du Successeur de Pierre appartient à l'essence de toute Église particulière, « de l'intérieur ».19 En outre, la communion de toutes les Églises particulières dans l'unique Église catholique, et donc la communion hiérarchique ordonnée de tous les Évêques, successeurs des Apôtres, avec le Successeur de Pierre, sont la garantie de l'unité de la foi et de la vie de tous les catholiques. Il est donc indispensable, pour l'unité de l'Église dans les différentes nations, que chaque Évêque soit en communion avec les autres Évêques, et que tous soient en communion visible et concrète avec le Pape.

§5. Personne n'est un étranger dans l'Église, mais tous sont citoyens du même Peuple, membres du même Corps mystique du Christ. L'Eucharistie est le lien de communion sacramentelle, et elle est garantie par le ministère des Évêques et des prêtres.20

§6. Toute l'Église qui est en Chine est appelée à vivre et à manifester cette unité dans une spiritualité de communion plus riche, qui, tenant compte des situations concrètes complexes où la communauté catholique se trouve, croîtra aussi dans une communion hiérarchique harmonieuse. C'est pourquoi Pasteurs et fidèles sont appelés à défendre et à sauvegarder ce qui appartient à la doctrine et à la tradition de l'Église.

15 Cf. Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. sur l'Église Lumen gentium, n. LG 26.
16 Ibid., n. LG 23.
17 Cf. Congr. pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Évêques de l'Église catholique sur certains aspects de l'Église comprise comme communion Communionis notio (28 mai 1992), nn. 11-14: AAS 85 (1993), pp. 844-847: La Documentation catholique 89 (1992), pp. 731-732.
18 Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. sur l'Église Lumen gentium, n. LG 23.
19 Congr. pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Évêques de l'Église catholique sur certains aspects de l'Église comprise comme communion Communionis notio (28 mai 1992), n. 13:AAS 85 (1993), p. 846: La Documentation catholique 89 (1992), p. 732.
20 Cf. Benoît XVI, Exhortation apostolique post-synodale Sacramentum caritatis (22 février 2007), : La Documentation catholique 104 (2007), p. 305: « La foi de l'Église est essentiellement une foi eucharistique et elle se nourrit de manière particulière à la table de l'Eucharistie. La foi et les sacrements sont deux aspects complémentaires de la vie ecclésiale. Suscitée par l'annonce de la Parole de Dieu, la foi est nourrie et elle grandit par la rencontre de grâce avec le Seigneur ressuscité qui se réalise dans les sacrements: “La foi s'exprime dans le rite et le rite renforce et fortifie la foi”. C'est pourquoi le Sacrement de l'autel est toujours au centre de la vie ecclésiale: “Grâce à l'Eucharistie, l'Église renaît sans cesse de nouveau!”. Plus vive est la foi eucharistique dans le peuple de Dieu, plus profonde est sa participation à la vie ecclésiale par l'adhésion convaincue à la mission que le Christ a confiée à ses disciples. L'histoire de l'Église ellemême en est témoin. Toute grande réforme est liée, d'une certaine manière, à la redécouverte de la foi en la présence eucharistique du Seigneur au milieu de son peuple ».



Tensions et divisions au sein de l'Église: pardon et réconciliation

6 §1. S'adressant à toute l'Église par la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, mon vénéré Prédécesseur, le Pape Jean-Paul II, affirmait qu'il y a un « grand domaine pour lequel il faudra manifester et programmer un engagement résolu, au niveau de l'Église universelle et des Églises particulières: celui de la communion (koinonía), qui incarne et manifeste l'essence même du mystère de l'Église. La communion est le fruit et la manifestation de l'amour qui, jaillissant du coeur du Père éternel, se déverse en nous par l'Esprit que Jésus nous donne (cf. Rm 5,5), pour faire de nous tous “un seul coeur et une seule âme” (Ac 4,32). C'est en réalisant cette communion d'amour que l'Église se manifeste comme “sacrement”, c'est- à-dire comme “le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain”. Les paroles du Seigneur à ce sujet sont trop précises pour que l'on puisse en réduire la portée. Beaucoup de choses, même dans le nouveau siècle, seront nécessaires pour le cheminement historique de l'Église; mais si la charité (l'agapè) fait défaut, tout sera inutile. C'est l'Apôtre Paul lui-même qui le rappelle dans l'hymne à la charité: nous aurions beau parler les langues des hommes et des anges et avoir une foi “à déplacer les montagnes”, s'il nous manquait la charité, tout cela serait “rien” (cf. 1Co 13,2). La charité est vraiment le “coeur” de l'Église ».21

§2. Ces indications, qui concernent la nature même de l'Église universelle, ont une signification particulière pour l'Église qui est en Chine. En effet, les problèmes auxquels elle fait face pour dépasser — en interne et dans ses relations avec la société civile chinoise — tensions, divisions et récriminations ne vous échappent pas.

§3. À ce propos, déjà l'an dernier, en parlant de l'Église naissante, j'avais rappelé que « la communauté des disciples connaît dès le début non seulement la joie de l'Esprit Saint, la grâce de la vérité et de l'amour, mais également l'épreuve, constituée surtout par les oppositions aux vérités de foi, avec les atteintes à la communion qui s'ensuivent. De même que la communion dans l'amour existe depuis les origines et existera jusqu'à la fin (cf. 1Jn 1,1 ss), dès le début surgit aussi malheureusement la division. Nous ne devons pas nous étonner que celle-là existe également aujourd'hui. [...] Il existe donc toujours le risque, dans la vie du monde et également dans les faiblesses de l'Église, de perdre la foi, et ainsi de perdre aussi l'amour et la fraternité. Celui qui croit à l'Église de l'amour et veut vivre dans cette Église a donc le devoir précis de reconnaître également ce danger ».22

§4. L'histoire de l'Église nous enseigne aussi qu'une authentique communion ne s'exprime pas sans un effort douloureux de réconciliation.23 En effet, la purification de la mémoire, le pardon de ceux qui ont fait le mal, l'oubli des torts subis et la pacification des coeurs dans l'amour, qui sont à réaliser au nom de Jésus crucifié et ressuscité, peuvent exiger le dépassement de positions ou de visions personnelles issues d'expériences douloureuses ou difficiles, mais ce sont des pas qu'il est urgent d'accomplir pour accroître et manifester les liens de communion entre les fidèles et les Pasteurs de l'Église en Chine.

§5. C'est pourquoi mon vénéré Prédécesseur vous avait déjà adressé, à plusieurs reprises, une pressante invitation au pardon et à la réconciliation. À ce sujet, il me plaît de rappeler un passage du message qu'il vous avait envoyé en 2000, à l'approche de l'Année Sainte: « En vous préparant à la célébration du grand Jubilé, souvenez-vous que, dans la tradition biblique, un tel moment a toujours comporté l'obligation de se remettre mutuellement les dettes contractées, de réparer les injustices commises et de se réconcilier avec le prochain. À vous aussi fut annoncée “la grande joie préparée pour tous les peuples”: l'amour et la miséricorde du Père, la Rédemption opérée par le Christ. Dans la mesure où vous serez disposés à accepter cette joyeuse annonce, vous pourrez la transmettre, par votre vie, à tous les hommes et femmes qui sont à vos côtés. Mon désir le plus ardent est que vous cédiez aux suggestions intérieures de l'Esprit Saint, en vous pardonnant les uns les autres tout ce qui doit être pardonné, en vous rapprochant les uns des autres, en vous acceptant réciproquement, en surmontant les barrières pour aller au delà de tout ce qui peut diviser. N'oubliez pas la parole de Jésus au cours de la dernière Cène: “À ceci, on reconnaîtra que vous êtes mes disciples: si vous vous aimez les uns les autres” (Jn 13,35). J'ai appris avec joie que vous voulez offrir, comme don le plus précieux pour la célébration du grand Jubilé, l'unité entre vous et avec le Successeur de Pierre. Une telle résolution ne peut être qu'un fruit de l'Esprit, qui conduit son Église sur les difficiles chemins de la réconciliation et de l'unité ».24

§6. Nous sommes tous conscients du fait que ce chemin ne pourra pas s'accomplir du jour au lendemain, mais soyez sûrs que, dans ce but, l'Église entière fera monter une prière insistante pour vous.

§7. D'autre part, souvenez-vous que votre chemin de réconciliation est soutenu par l'exemple et la prière de nombreux « témoins de la foi », qui ont souffert et qui ont pardonné, offrant leur vie pour l'avenir de l'Église catholique en Chine. Leur existence elle-même représente une bénédiction permanente pour vous auprès du Père céleste et leur mémoire ne manquera pas de produire des fruits abondants.

21 Lettre apostolique Novo millennio ineunte (6 janvier 2001), n. NM 42: AAS 93 (2001), p. 296:La Documentation catholique 98 (2001), p. 83; cf. Benoît XVI, Encyclique Deus caritas est(25 décembre 2005), n. : « L'agir de Dieu acquiert maintenant sa forme dramatique dans le fait que, en Jésus Christ, Dieu lui-même recherche la “brebis perdue”, l'humanité souffrante et égarée. Quand Jésus, dans ses paraboles, parle du pasteur qui va à la recherche de la brebis perdue, de la femme qui cherche la drachme, du père qui va au devant du fils prodigue et qui l'embrasse, il ne s'agit pas là seulement de paroles, mais de l'explication de son être même et de son agir. Dans sa mort sur la croix s'accomplit le retournement de Dieu contre lui-même, dans lequel il se donne pour relever l'homme et le sauver – tel est l'amour dans sa forme la plus radicale »: AAS 98 (2006), p. 228: La Documentation catholique 103 (2006), p. 172.
22 Benoît XVI, Audience générale (mercredi 5 avril 2006): La Documentation catholique103 (2006), p. 418.
23 Pour tous, l'expérience vécue par l'Église antique durant le temps des persécutions devrait être éclairante, de même que l'enseignement donné à ce sujet par l'Église de Rome qui, rejetant les positions rigoristes des Novatiens et des Donatistes, exhortait à la générosité du pardon et de la réconciliation envers ceux qui, ayant abjuré durant les persécutions (les « lapsi »), désiraient être admis de nouveau dans la communion de l'Église.
24 Jean-Paul II, Message À la veille du grand Jubilé aux catholiques de Chine (8 décembre 1999), n. 6: La Documentation catholique 97 (2000), p. 58.



Communautés ecclésiales et organismes d'État: relations à vivre dans la vérité et dans la charité

7 §1. Une analyse attentive de la situation douloureuse de fortes oppositions, déjà évoquée (cf. n. 6) , qui voit engagés de nombreux fidèles laïcs et des Pasteurs, met en évidence, parmi les causes variées, le rôle significatif rempli par des organismes qui ont été imposés comme les principaux responsables de la vie de la communauté catholique. En effet, aujourd'hui encore, la reconnaissance de la part desdits organismes est le critère pour déclarer légaux une communauté, une personne ou un lieu religieux, et donc « officiels ». Tout cela a causé des divisions, que ce soit dans le clergé ou parmi les fidèles. C'est une situation qui dépend surtout de facteurs extérieurs à l'Église, mais qui a conditionné son chemin de manière sérieuse, donnant aussi naissance à des suspicions, à des accusations réciproques, à des dénonciations, et qui continue à être une faiblesse préoccupante.

§2. En ce qui concerne la délicate question des relations à entretenir avec les organismes de l'État, l'invitation du Concile Vatican II à suivre la parole et le mode d'agir de Jésus Christ est particulièrement éclairante. En effet, « ne voulant pas être un Messie politique dominant par la force,25 il préféra se dire Fils de l'Homme venu “pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude” (Mc 10,45). Il se montra le parfait Serviteur de Dieu,26 qui “ne brise pas le roseau froissé et n'éteint pas la mèche qui fume encore” (Mt 12,20). Il reconnut le pouvoir civil et ses droits quand il ordonna de payer le tribut à César, mais il rappela clairement qu'il faut respecter les droits supérieurs de Dieu: “Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu” (Mt 22,21). Enfin, en accomplissant sur la croix l'oeuvre de rédemption par laquelle il devait procurer aux hommes le salut et la vraie liberté, il a mené la révélation à son achèvement. Il a rendu témoignage à la vérité,27 mais il n'a pas voulu l'imposer de force à ses contradicteurs. Son royaume en effet ne se défend pas par l'épée,28 mais il est affermi par l'écoute de la vérité et par le témoignage rendu à celle-là, et il connaît la croissance grâce à l'amour par lequel le Christ, élevé sur la croix, attire à lui les hommes (cf. Jn 12,32) ».29

§3. Vérité et amour sont les deux colonnes portantes de la vie de la communauté chrétienne. Pour cette raison, j'ai rappelé que « l'Église de l'amour est aussi l'Église de la vérité, entendue d'abord comme fidélité à l'Évangile qui a été confié par le Seigneur Jésus aux siens. [...] Mais la famille des fils de Dieu, pour vivre dans l'unité et dans la paix, a besoin d'être gardée dans la vérité et guidée avec un sage discernement faisant autorité: c'est ce qu'est appelé à faire le ministère des Apôtres. Et ici nous arrivons à un point important. L'Église est entièrement de l'Esprit, mais elle possède une structure, la succession apostolique, dont la responsabilité est de garantir le fait que l'Église demeure dans la vérité donnée par le Christ, de laquelle vient également la capacité d'aimer. [...] Les Apôtres et leurs successeurs sont donc les gardiens et les témoins autorisés du dépôt de la vérité remis à l'Église, de même qu'ils sont également les ministres de la charité: deux aspects qui vont ensemble. [...] La vérité et l'amour sont deux visages du même don qui vient de Dieu et qui, grâce au ministère apostolique, est conservé dans l'Église et nous parvient jusqu'à aujourd'hui! ».30

§4. C'est pourquoi le Concile Vatican II souligne que « le respect et l'amour doivent s'étendre aussi à ceux qui, pour les questions sociales, politiques ou même religieuses, pensent ou agissent autrement que nous; à la vérité, plus nous chercherons à comprendre en profondeur leur manière de voir avec bienveillance et charité, plus facilement nous pourrons engager le dialogue avec eux ». Et le même Concile nous avertit, « cet amour et cette bienveillance ne doivent en aucune façon nous rendre indifférents à l'égard de la vérité et du bien ».31

§5. Considérant « le dessein originel de Jésus »,32 il apparaît évident que la prétention de certains organismes, voulus par l'État et étrangers à la structure de l'Église, de se placer au-dessus des Évêques eux-mêmes et de guider la vie de la communauté ecclésiale ne correspond pas à la doctrine catholique selon laquelle l'Église est « apostolique », comme l'a aussi rappelé le Concile Vatican II. L'Église est apostolique « par son origine, parce qu'elle a “pour fondations les Apôtres” (Ep 2,20); par son enseignement, qui est celui des Apôtres; par sa structure, parce qu'elle est édifiée, sanctifiée et gouvernée, jusqu'au retour du Christ, par les Apôtres, grâce à leurs successeurs, les Évêques en communion avec le successeur de Pierre »,33 Par conséquent, dans toute Église particulière, seul « l'Évêque diocésain paît au nom du Seigneur le troupeau qui lui est confié comme son pasteur propre, ordinaire et immédiat »,34 et, au niveau national, seule une Conférence épiscopale légitime peut formuler des orientations pastorales, valables pour la totalité de la communauté catholique du Pays concerné.35

§6. Même la finalité déclarée desdits organismes de mettre en oeuvre « les principes d'indépendance et d'autonomie, d'autogestion et d'administration démocratique de l'Église »36 est inconciliable avec la doctrine catholique qui, depuis les antiques Symboles de foi, professe que l'Église est « une, sainte, catholique et apostolique ».

§7. À la lumière des principes exposés ci-dessus, les Pasteurs et les fidèles laïcs se rappelleront que la Prédication de l'Évangile, la catéchèse et l'action caritative, l'action liturgique et cultuelle, de même que les choix pastoraux, sont uniquement de la compétence des Évêques, avec leurs prêtres, dans la continuité permanente de la foi, transmise par les Apôtres dans les Saintes Écritures et dans la Tradition, et qu'ils ne peuvent donc être sujets à aucune interférence extérieure.

§8. Devant une situation aussi difficile, de nombreux membres de la communauté catholique se demandent si la reconnaissance de la part des Autorités civiles — nécessaire pour agir publiquement — ne compromet pas en quelque manière la communion avec l'Église universelle. Je sais bien qu'une telle question constitue une douloureuse inquiétude pour le coeur des Pasteurs et des fidèles. À ce sujet, je considère en premier lieu que la sauvegarde indispensable et vigoureuse du dépôt de la foi et de la communion sacramentelle et hiérarchique ne s'oppose pas, en soi, au dialogue avec les Autorités en ce qui concerne les aspects de la vie de la communauté ecclésiale qui ont une incidence dans le domaine civil. On ne voit pas de difficultés particulières pour accepter la reconnaissance concédée par les Autorités civiles, à condition que cela ne comporte pas la négation des principes de la foi et de la communion ecclésiastique, auxquels on ne peut pas renoncer. Cependant, dans de nombreux cas concrets, sinon presque toujours, dans la procédure de reconnaissance, interviennent des organismes qui obligent les personnes engagées à avoir des attitudes, à poser des gestes et à prendre des engagements qui sont contraires aux préceptes de leur conscience de catholiques. Je comprends donc que, dans ces conditions et dans ces circonstances variées, il soit difficile de déterminer le choix correct à faire. Pour cette raison, le Saint-Siège, après avoir affirmé de nouveau les principes, laisse les décisions à chaque Évêque, qui, ayant écouté son presbytérium, est mieux en mesure de connaître la situation locale, d'évaluer les possibilités concrètes de choix et d'envisager les éventuelles conséquences au sein de la communauté diocésaine. Il pourrait se faire que la décision finale n'ait pas l'accord de tous les prêtres ni de tous les fidèles. Je souhaite cependant qu'elle soit accueillie, même si c'est douloureusement, et que se maintienne l'unité de la communauté diocésaine avec son Pasteur.

§9. Enfin, il sera bon que les Évêques et les prêtres, avec un coeur véritable de pasteurs, s'emploient de toutes les manières à ne pas donner lieu à des situations de scandale, profitant des occasions pour former la conscience des fidèles, avec une attention particulière aux plus faibles: tout sera vécu dans la communion et dans la compréhension fraternelle, évitant des jugements et des condamnations réciproques. Dans ce cas aussi, on doit avoir présent à l'esprit que, spécialement s'il n'y a pas de véritable espace de liberté, il convient, pour évaluer la moralité d'un acte, de connaître avec un soin particulier les réelles intentions de la personne intéressée, et non seulement les manques objectifs. Chaque cas devra donc être évalué individuellement, en tenant compte des circonstances.

25 Cf. Mt 4,8-10 Jn 6,15.
26 Cf. Is 42,1-4.
27 Cf. Jn 18,37.
28 Cf. Mt 26,51-53 Jn 18,36.
29 Conc. oecum. Vat. II, Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanae, n. DH 11.
30 Benoît XVI, Audience générale (mercredi 5 avril 2006): La Documentation catholique103 (2006), pp. 418-419.
31 Constitution pastorale sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et spes, n. GS 28.
32 Benoît XVI, Audience générale (mercredi 5 avril 2006): La Documentation catholique103 (2006), p. 418.
33 Catéchisme de l'Église catholique Abrégé, n. 174. Cf. Catéchisme de l'Église, nn. CEC 857 CEC 869.
34 Jean-Paul II, Lettre apostolique Apostolos suos en forme de Motu proprio sur la nature théologique et juridique des Conférences épiscopales (21 mai 1998), n. 10: AAS 90 (1998), p. 648: La Documentation catholique 95 (1998), p. 753.
35 Cf. Code de Droit canonique, can. CIC 447.
36 Statuts de l'Association patriotique catholique chinoise (Chinese Catholic Patriotic Association, CCPA), 2004, art. 3.



Let. Cath. de Chine