Catena Aurea 10235

vv. 35-40

10235 Lc 12,35-40

Théophyl. Après avoir établi ses disciples dans une sage modération, en les délivrant de tous les soins et de toutes les sollicitudes de la vie, le Seigneur les prépare aux oeuvres du ministère en leur disant: «Ceignez vos reins», c'est-à-dire, soyez toujours prêts à accomplir les oeuvres de votre Maître, «et ayez dans vos mains des lampes allumées», c'est-à-dire ne passez pas votre vie dans les ténèbres, mais ayez toujours la lumière de la raison pour vous montrer ce qu'il faut faire et ce qu'il faut éviter. Le monde, en effet, est une nuit profonde; avoir aux reins la ceinture, c'est être prêts pour la vie active et pratique. Telle est en effet la tenue des serviteurs, ils doivent avoir aussi des lampes allumées, c'est-à-dire le don de la discrétion, pour pouvoir distinguer dans la pratique, non seulement ce qu'il faut faire, mais comment il faut le faire; autrement on s'expose à tomber dans le précipice de l'orgueil. Remarquez encore que Notre-Seigneur commande premièrement de ceindre les reins; en second lieu, d'avoir des lampes allumées, parce que la contemplation qui est la lumière de l'âme, ne vient qu'après l'action. Appliquons-nous donc à pratiquer la vertu, de manière à ce que nous ayons toujours deux lampes allumées; l'intelligence qui éclaire toujours notre âme, et la doctrine qui répand la lumière dans l'âme des autres. - S. Max. (Ch. des Pèr. gr). Ou bien encore, il nous enseigne à porter toujours des lampes allumées, par notre application à la prière, à la contemplation, et par la charité. - S. Cyr. (du liv. de l'ador. en esprit). Ou bien, l'action de ceindre ses reins est un symbole de l'empressement et de la résolution avec lesquelles nous devons supporter les maux de la vie par un motif d'amour de Dieu; les lampes figurent la vive lumière que nous devons projeter, de manière à ne laisser personne vivre dans les ténèbres de l'ignorance. - S. Grég. (hom. 43 sur les Evang). Ou bien dans un autre sens, nous ceignons nos reins, lorsque nous comprimons par la continence les passions de la chair, car la source de la luxure pour les hommes est dans les reins, et pour les femmes dans l'ombilic (cf. Jb 40,11); c'est donc à cause du sexe le plus noble, que la luxure se trouve figurée par les reins. Mais comme il ne suffit pas de ne pas faire le mal, et qu'il faut encore s'appliquer de toutes ses forces à la pratique des bonnes oeuvres, le Sauveur ajoute: «Ayez dans vos mains des lampes allumées», car nous tenons dans nos mains des lampes allumées, lorsque par nos bonnes oeuvres nous donnons au prochain des exemples éclatants de lumière. - S. Aug. (Quest. évang., 2, 25). Ou bien encore, il nous commande de ceindre nos reins, en ne nous laissant point aller à l'amour des choses du monde; et d'avoir des lampes allumées, c'est-à-dire d'agir en cela pour une fin louable, et avec une intention droite.

S. Grég. (hom. 43 sur les Evang). Si quelqu'un accomplit fidèlement ces deux commandements, il ne lui reste plus qu'à placer toute son espérance dans la venue du Rédempteur: «Soyez semblables, leur dit-il, à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces», etc. Notre-Seigneur est parti pour des noces, parce qu'en montant aux cieux, son humanité renouvelée s'est uni la multitude des esprits célestes. - Théophyl. Tous les jours encore, il épouse les âmes des saints, que lui présente comme des vierges chastes saint Paul (2Co 11,2), ou tout autre de ses ministres. Il revient des noces qu'il a célébrées dans le ciel, soit quand à la fin du monde, il reviendra pour tous les hommes dans la gloire de son Père; soit lorsqu'à chaque heure du temps présent, il revient inopinément pour la mort de chacun de nous. - S. Cyr. (Ch. des Pèr. gr). Remarquez encore qu'il revient des noces comme d'une fête qui est l'état permanent de la divinité; car rien ne peut attrister cette nature incorruptible. - S. Grég. de Nysse. (hom. 11 sur le Cant). Ou bien encore, après qu'il eut terminé ses noces, épousé l'Église, et qu'il l'eut admise dans son lit mystérieux, les anges attendaient le retour de leur roi dans le séjour de sa béatitude naturelle. Or, nous devons rendre notre vie semblable à celle des anges; et comme en vivant dans l'innocence ils sont toujours prêts à recevoir leur Maître à son retour, ainsi nous devons veiller nous-mêmes à l'entrée de sa maison, et nous préparer à lui obéir promptement lorsqu'il viendra frapper à la porte: «Afin, dit-il, que dès qu'il arrivera et frappera à la porte, ils lui ouvrent aussitôt».

S. Grég. (hom. 13 sur les Evang). Notre-Seigneur est de retour, lorsqu'il vient pour nous juger; il frappe lorsque la gravité de la maladie nous avertit que la mort est proche; nous lui ouvrons aussitôt, si nous le recevons avec amour; car l'âme qui craint de sortir du corps, ne veut pas ouvrir au juge qui frappe à la porte, et elle redoute de paraître devant ce juge qu'elle se souvient d'avoir méprisé pendant sa vie; mais celui à qui son espérance et ses oeuvres inspirent une humble confiance, ouvre à son juge aussitôt qu'il frappe, parce qu'en voyant le temps de sa mort approcher, il se réjouit de voir aussi approcher la gloire de la récompense. Aussi le Sauveur ajoute-t-il: «Heureux ces serviteurs, que le maître, à son retour, trouvera veillants». Celui-là veille qui tient les yeux de son âme ouverts pour contempler la lumière véritable, qui conforme sa conduite à sa croyance, et repousse loin de lui les ténèbres de la tiédeur et de la négligence. - S. Grég. de Nysse. C'est pour nous faciliter la pratique de cette vigilance, que Notre-Seigneur nous avertit précédemment de ceindre nos reins, et d'avoir des lampes allumées; car la lumière qui brille devant nos yeux en éloigne le sommeil, et la ceinture que nous mettons autour de nos reins, empêche le corps de dormir. Ainsi celui qui a la chasteté pour ceinture, et une conscience pure pour flambeau, ne se laisse jamais aller au sommeil.

S. Cyr. Si donc le Seigneur trouve à son retour ses serviteurs éveillés, la ceinture aux reins, et la lumière dans le coeur, il les proclamera bienheureux: «Je vous le dis en vérité, il se ceindra lui-même», c'est-à-dire qu'il agira envers nous, comme nous aurons agi à son égard, en se ceignant les reins pour ceux qui se seront ainsi disposés à le recevoir. - Orig. (Ch. des Pèr. gr). En effet, il aura pour ceinture autour de ses reins la justice, selon la prophétie d'Isaïe (Is 11). - S. Grég. Il prend pour ceinture la justice, c'est-à-dire qu'il se prépare à rendre à chacun ce qui lui est dû. - Théophyl. Ou bien il se ceindra, dans ce sens qu'il ne versera pas toute l'abondance de ses biens, mais qu'il la retiendra dans une certaine mesure; car qui pourrait contenir Dieu dans toute sa grandeur? Aussi voyons-nous les séraphins se voiler la face devant l'éclat des splendeurs divines. (Is 6,2). «Et il les fera mettre à table», etc. De même qu'en s'asseyant, on fait reposer tout le corps; ainsi lors du second avènement les saints jouiront d'un repos complet. Ici-bas, en effet, leur corps n'a pas eu de repos, mais alors leurs corps devenus spirituels et revêtus d'incorruptibilité, jouiront avec leurs âmes d'un repos parfait. S. Cyr. Il les fera mettre à table, pour réparer leurs forces épuisées, pour servir dés délices spirituelles, et dresser devant eux la table somptueuse et richement servie de ses grâces et de ses dons. - S. Denis (sur l'Epît. à Tit). Cette action de se mettre à table, figure le repos après tous les travaux, une existence sans douleur, une vie divine dans la lumière et la région des vivants, avec toutes les saintes affections, et l'abondance de tous les dons, source d'une joie parfaite. Voilà ce que fera Jésus en les faisant asseoir à table, il les mettra en possession d'un repos éternel, et leur distribuera la multitude de ses dons: «Et passant de l'un à l'autre, il les servira». Théophyl. Il leur rendra pour ainsi dire la pareille; ils l'ont servi sur la terre, il les servira lui-même dans le ciel. - S. Grég. (hom. 13). Il passe lorsqu'après le jugement, il retourne dans son royaume; ou bien le Seigneur passe pour nous après le jugement, lorsqu'il nous élève de la vue de son humanité jusqu'à la contemplation de sa divinité.

S. Cyr. Notre-Seigneur connaît le penchant de la fragilité humaine pour le péché; mais comme il est bon, loin de nous laisser tomber dans le désespoir, il a pitié de notre faiblesse, et il nous donne la pénitence comme remède salutaire, c'est pour cela qu'il ajoute: «Et s'il vient à la seconde veille, et s'il vient à la troisième», etc. Ceux qui font sentinelle la nuit sur les murailles des villes, pour observer les attaques des ennemis, partagent la nuit en trois ou quatre veilles. - S. Grég. (hom. 13). La première veille est donc le premier âge de notre vie, c'est-à-dire l'enfance; la seconde veille, c'est l'adolescence ou la jeunesse; la troisième est la vieillesse. Que celui donc qui n'a pas été vigilant pendant la première veille, soit attentif à veiller pendant la seconde, et que celui qui a laissé passer la seconde veille, ne perde pas les ressources que lui offre la troisième; et s'il a négligé de se convertir à Dieu dans son enfance, qu'il revienne à lui au moins dans sa jeunesse ou dans ses dernières années. - S. Cyr. Le Sauveur ne parle cependant pas de la première veille, parce que l'enfance est plutôt digne de pardon que de châtiment, mais pour le second et le troisième âge de la vie, ils doivent obéir à Dieu, et par la pratique des vertus, conformer leur vie à sa divine volonté. - Sévère d'Ant. On peut dire encore qu'à la première veille appartiennent ceux dont la vie est plus parfaite et qui occupent le premier rang, à la seconde, ceux dont la vertu est ordinaire; à la troisième, ceux qui leur sont inférieurs, et ainsi de la quatrième et de la cinquième (si toutefois elle existe); car il y a divers degrés dans la vertu, et le juste rémunérateur rend à chacun suivant son mérite. - Théophyl. Ou bien encore, comme les veilles sont les heures de la nuit qui portent les hommes au sommeil, on peut dire qu'il y a dans notre vie certaines circonstances qui nous rendent heureux, si nous sommes vigilants et attentifs à en profiter. Ainsi on vous a dérobé vos biens, la mort vous a enlevé vos enfants, vous êtes injustement accusé; si au milieu de ces épreuves vous ne faites rien qui soit contraire aux commandements de Dieu, il vous trouve attentifs à veiller dans la seconde et la troisième veille, c'est-à-dire dans ce temps plein de dangers où les âmes négligentes se laissent aller à un sommeil pernicieux,

S. Grég. (hom. 13 sur les Evang). Or, pour secouer la tiédeur de notre âme, le Sauveur nous en fait voir les funestes effets par une comparaison prise des pertes extérieures que nous pouvons faire «Sachez que si le père de famille savait à quelle heure le voleur doit venir, il veillerait», etc. - Théophyl. Il en est qui veulent que le voleur dont il est ici question, soit le démon; la maison, notre âme, et le père de famille, l'homme; mais cette explication ne paraît pas s'accorder avec la suite; car l'avènement du Seigneur est comparé dans les Écritures à un voleur qui vient à l'improviste, comme dans ces paroles de l'Apôtre: «Le jour du Seigneur viendra comme un voleur pendant la nuit» (1Th 5,2). Aussi Notre-Seigneur ajoute: «Et vous aussi soyez donc prêts, parce qu'à l'heure que vous ne pensez pas, le Fils de l'homme viendra». - S. Grég. (comme précéd). Ou encore, le voleur force la maison à l'insu du père de famille, parce qu'en effet, tandis que l'âme endormie néglige de veiller sur elle-même, la mort vient à l'improviste forcer la maison de notre corps. Elle aurait pu résister à l'attaque du voleur, si elle eût été vigilante; car en se mettant en garde contre l'arrivée du juge qui vient prendre en secret les âmes, elle eût été au-devant de lui par le repentir, et ne serait point morte dans l'impénitence. Or, le Seigneur a voulu que notre dernière heure nous fût inconnue, afin que cette incertitude même fût pour nous un motif de nous y préparer sans cesse.


vv. 41-46

10241 Lc 12,41-46

Théophyl. Pierre à qui le Sauveur avait déjà confié le soin de l'Église (cf. Mt 16,19), agit comme s'il en avait déjà la responsabilité, et demande à son divin Maître si cette parabole s'adressait à tous: «Alors Pierre lui dit: Seigneur est-ce pour nous que vous dites cette parabole, ou pour tout le monde ?» - Bède. Dans ce qui précède, Notre-Seigneur avait donné deux avertissements distincts, qu'il viendrait à l'improviste et qu'ils devaient être toujours prêts à le recevoir. Or, il est difficile de dire, si Pierre a en vue ces deux vérités ou l'une des deux seulement, quand il fait cette question, et quels sont ceux qu'il met en opposition avec lui et avec ses compagnons quand il dit: «Est-ce pour nous que vous dites cette parabole, ou pour tout le monde ?» Les expressions nous et tous ne peuvent guère désigner que les Apôtres et les continuateurs de leur ministère, et le reste des fidèles, ou les chrétiens et les infidèles, ou ceux qui meurent successivement et un à un, et qui acceptent volontiers ou à contre coeur l'avènement de leur juge, et ceux qui seront encore vivants, lors du jugement universel. Or, il serait étrange que Pierre ait pu douter que nous devions tous vivre avec tempérance, piété et justice (Tt 2,12), en attendant la félicité que nous espérons, ou que l'heure du jugement viendrait pour tous à l'improviste. Donc puisque ces deux choses lui étaient parfaitement connues, il faut nécessairement admettre que sa question a pour objet les choses qu'il ne savait pas, c'est-à-dire, si les préceptes sublimes d'une vie plus parfaite, comme de vendre ce qu'on possède, se faire des bourses qui ne s'usent pas, avoir les reins ceints et porter des lampes allumées, s'adressent aux Apôtres et à ceux qui remplissent le même ministère, ou à tous les chrétiens en général.

S. Cyr. Les âmes fortes sont faites pour ce qu'il y a de plus difficile et de plus élevé dans les commandements de Dieu, mais pour ceux qui n'ont point encore atteint ce haut degré de vertu, ils ne peuvent accomplir que des préceptes plus faciles. Aussi le Seigneur se sert d'une comparaison des plus claires, pour bien établir que les commandements qui précèdent s'adressent à ceux qu'il a élevés à la dignité de ses disciples: «Le Seigneur lui répondit Quel est à votre avis le dispensateur fidèle et prudent ?» etc. - S. Ambr. Ou bien dans un autre sens, les préceptes qu'il vient de donner, s'adressent à tous, mais celui qu'il donne par la comparaison suivante s'adresse spécialement aux dispensateurs, c'est-à-dire aux prêtres: «Et le Seigneur lui répondit: Quel est à votre avis le dispensateur fidèle et prudent que le maître a établi sur tous ses serviteurs, pour leur distribuer, dans le temps, leur mesure de froment ?» - Théophyl. La parabole précédente s'adressait à tous les fidèles, mais écoutez ce qui vous regarde particulièrement, vous qui êtes apôtres ou docteurs. Je demande donc où l'on pourra trouver un dispensateur qui réunisse tout à la fois la fidélité et la prudence. Dans l'administration des biens de la terre, l'imprudence même avec la fidélité, ou la prudence avec l'infidélité, amènent également la ruine de la fortune du maître; il en est de même dans les choses divines qui demandent tout à la fois de la fidélité et de la prudence. J'ai connu un grand nombre de bons et fidèles serviteurs de Dieu, mais qui, incapables de traiter avec prudence les affaires ecclésiastiques, non seulement perdaient les biens de l'Église, mais encore les âmes elles-mêmes, en exerçant à l'égard des pécheurs un zèle indiscret, soit en leur imposant des pénitences exagérées, soit en ayant pour eux une douceur inopportune.

S. Chrys. (hom. 78, sur S. Matth). Le Sauveur fait cette question, non pas qu'il ignore quel est le dispensateur fidèle et prudent, mais il veut nous faire entendre la rareté de la chose, et l'importance de cet emploi. - Théophyl. Tout dispensateur fidèle et prudent doit donc se mettre à la tête des serviteurs de son maître, pour leur donner dans le temps convenable la mesure de froment, c'est-à-dire l'enseignement de la doctrine qui est la nourriture des âmes, ou l'exemple des bonnes oeuvres pour être la règle de la vie. - S. Aug. (Quest. évang., 2, 26). Il dit: «La mesure de froment», parce que la capacité varie suivant les auditeurs. - S. Isidor. (liv. 3, lett. 70; liv. 4, lett. 145). Il ajoute: «Dans le temps», parce qu'un bienfait qui ne vient pas en son temps, est rendu inutile, et perd le nom de bienfait; de même que le pain est désirable pour celui qui a faim, tandis qu'il l'est très-peu pour celui qui est rassasié.

Quant à la récompense de ce dispensateur fidèle et prudent, la voici: «Heureux ce serviteur que le maître, lorsqu'il viendra, trouvera agissant ainsi». - S. Bas. (Ch. des Pèr. gr). Il ne dit pas qu'il trouvera agissant par hasard, mais «agissant ainsi»; car il ne suffit pas de vaincre, il faut encore combattre suivant les règles: c'est-à-dire faire chacune de ses actions, comme Dieu nous l'ordonne. - S. Cyr. Si donc le serviteur fidèle et prudent distribue en son temps avec prudence aux serviteurs leur nourriture, c'est-à-dire les aliments spirituels, il sera heureux suivant la promesse du Sauveur, c'est-à-dire qu'il obtiendra un emploi supérieur, et recevra la récompense réservée aux amis. «Je vous le dis en vérité; qu'il l'établira sur tous les biens qu'il possède». - Bède. Il y a une grande différence de mérites entre les bons auditeurs et les bons docteurs, cette différence existera également dans les récompenses. Pour les premiers, s'il les trouve attentifs à veiller, il les fera mettre à table, mais pour les dispensateurs fidèles et prudents, il les établira sur tout ce qu'il possède, c'est-à-dire sur toutes les joies du royaume des cieux, non pas pour qu'ils en aient la possession exclusive, mais pour qu'ils en jouissent plus pleinement pendant l'éternité que les autres saints. - Théophyl. Ou bien, «il l'établira sur tous ses biens», non seulement sur sa maison, mais il soumettra à son commandement les créatures du ciel et de la terre. Tel fut Josué fils de Nave (Si 46,1 Jos 10,12 1R 17,2 1R 18,24 Jc 5,17-18), tel fut encore Élie, l'un commandant au soleil, l'autre aux nuées du ciel; de même tous les saints usent des créatures comme des amis de Dieu. Tel est encore tout homme dont la vie est vertueuse, et qui gouverne sagement ses serviteurs, c'est-à-dire la colère et la concupiscence, et qui donne à chacun dans son temps la mesure de froment, à la colère, en tournant ses efforts contre les ennemis de Dieu; à la concupiscence, en réglant sur la nécessité l'usage des choses extérieures, et en le rapportant à Dieu. Celui qui agira de la sorte, sera établi sur tous les biens que possède le Seigneur, et méritera de contempler toute vérité par l'oeil éclairé de son intelligence.

S. Chrys. (hom. 78 sur S. Matth). Ce n'est pas seulement par la promesse de la récompense réservée aux bons, mais par la menace du châtiment qui attend les mauvais, que Notre-Seigneur excite à la vigilance ceux qui l'écoutent: «Que si ce serviteur dit en lui-même: Mon maître n'est pas près de venir», etc. - Bède. Remarquez qu'au nombre des vices de ce mauvais serviteur, le Sauveur met la pensée où il était que son maître tarderait à venir, tandis qu'il ne met point au nombre des vertus du bon serviteur qu'il espérait le prompt retour de son maître, mais simplement qu'il a rempli fidèlement son devoir. Le mieux pour nous est donc de supporter patiemment l'ignorance où nous sommes de ce que nous ne pouvons savoir, et de nous appliquer seulement à être trouvés dignes de la récompense qui nous est préparée.

Théophyl. On se laisse aller à une multitude de fautes, parce qu'on ne pense pas à sa dernière heure; car si nous avions toujours présent à l'esprit que le Seigneur doit venir, et que le terme de notre vie approche, nous commettrions moins facilement le péché. Voyez, en effet, la suite: «Et qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer». - Bède. Dans la condamnation de ce mauvais serviteur, il faut voir celle de tous les mauvais supérieurs qui, sans crainte aucune de Dieu, non seulement mènent une vie criminelle, mais accablent de mauvais traitements ceux qui leur sont soumis. Dans le sens figuré, «frapper les serviteurs et les servantes», peut signifier corrompre les âmes faibles par de mauvais exemples; comme «manger, boire et s'enivrer», signifie être esclave des séductions et des plaisirs coupables du monde, qui font perdre la raison à l'homme. Or, voici quelle sera la peine de ce mauvais serviteur: «Le maître de ce serviteur viendra au jour où il ne l'attend pas, et à l'heure qu'il ne sait point (c'est-à-dire à l'heure de la mort et du jugement), et il le divisera». - S. Bas. (liv. sur l'Esprit saint, 16). Le corps n'est pas divisé, en ce sens qu'une partie soit soumise au châtiment, tandis que l'autre partie en serait exempte; car c'est une opinion fausse et contraire à toute justice, qu'une partie seulement du corps soit punie, quand le corps a péché tout entier. L'âme non plus ne sera pas divisée; car elle est unie tout entière à la conscience coupable, et partage avec le corps la complicité du mal; cette division n'est donc autre chose que l'éternelle séparation de l'âme avec l'Esprit saint. En effet, dans la vie présente, bien que la grâce de ce divin Esprit ne réside pas dans les âmes, qui en sont indignes, elle paraît cependant être près d'elles en quelque sorte, attendant la conversion qui doit les conduire au salut, mais alors cette grâce sera complètement retranchée de l'âme coupable. Le Saint-Esprit est donc tout à la fois la récompense des justes et la première condamnation des pécheurs, parce que les indignes en seront dépouillés à jamais. - Bède. Ou bien encore, il le divisera en le retranchant de la société des fidèles, et en le rangeant parmi ceux qui n'ont jamais eu la foi: «Et il lui donnera son lot parmi les serviteurs infidèles». Car, dit l'Apôtre: «Si quelqu'un n'a pas soin des siens, et particulièrement de ceux de sa maison, il a renoncé à la foi, et il est pire qu'un infidèle». (1Tm 5,8). - Théophyl. Le dispensateur infidèle mérite en effet le sort des infidèles, puisqu'il n'a pas eu la véritable foi.


vv. 47-48

10247 Lc 12,47-48

Théophyl. Notre-Seigneur nous enseigne ici une vérité plus importante et plus terrible, non seulement le dispensateur infidèle sera dépouillé de la grâce qu'il avait reçue, et qui ne pourra lui faire éviter le supplice, mais la grandeur et l'élévation de sa dignité seront pour lui la cause d'une condamnation plus sévère: «Le serviteur qui a connu la volonté de son maître, et ne lui a point obéi, recevra un grand nombre de coups». - S. Chrys. (hom. 27 sur S. Matth). En effet, les mêmes actions ne seront pas soumises pour tous les hommes au même jugement, mais une connaissance plus parfaite deviendra la cause d'une punition plus, grande. - S. Cyr. (sur S. Jn liv. 6, chap. 10). Ainsi l'homme qui a reçu une intelligence plus pénétrante, et a dégradé ses affections jusqu'à les traîner dans de honteux excès, n'aura aucun titre pour implorer la miséricorde divine, parce qu'il a commis un crime sans excuse en s'écartant par une malice réfléchie de la volonté de son maître, mais l'homme grossier et ignorant sera plus fondé à implorer le pardon de son juge; car «celui qui n'a pas connu la volonté de son maître, et qui aura fait des choses dignes de châtiment, recevra moins de coups». - Théophyl. A cette objection, que font quelques-uns: On punit justement celui qui, connaissant la volonté de son maître, ne l'a pas suivie; mais pourquoi punir celui qui ne l'a pas connue? Nous répondons, parce qu'il aurait pu la connaître, s'il avait voulu, et que sa négligence a été l'unique cause de son ignorance.

S. Bas. (Rég. abrég., Quest. 267). Mais s'il est vrai que l'un reçoive un plus grand nombre de coups, et l'autre un plus petit nombre, comment peut-on dire que les supplices de l'autre vie n'auront point de fin? Il faut donc entendre que ces paroles ont pour objet d'exprimer, non la durée ou la fin des supplices, mais leurs différents degrés. Un homme peut avoir mérité d'être condamné au feu qui ne s'éteint pas, mais qui est plus ou moins intense; et au ver qui ne meurt pas, mais qui ronge et déchire avec plus ou moins de force. Théophyl. Il explique ensuite pourquoi le châtiment des docteurs et de ceux qui sont plus instruits sera plus sévère: «Car on demandera beaucoup à celui à qui l'on a beaucoup donné, et on exigera davantage de celui à qui on a confié beaucoup». Dieu donne aux docteurs la grâce de faire des miracles, il leur confie le ministère de la parole et le pouvoir d'enseigner; il ne dit pas qu'il demandera davantage, pour ce qu'il a donné, mais pour ce qu'il a confié comme un dépôt; car la grâce du ministère de la parole demande un accroissement continuel, et on demandera au docteur plus qu'il n'a reçu, il ne doit donc jamais rester oisif, mais développer de jour en jour le talent de la parole qui lui a été confié. - Bède. Ou bien encore, souvent Dieu donne de plus grandes grâces à de simples fidèles, qui reçoivent la connaissance de sa volonté, et la grâce de mettre en pratique ce qu'ils connaissent. Mais il confie beaucoup à celui qui, avec le soin de son âme, est revêtu de la charge de paître le troupeau du Seigneur. Ceux donc qui ont reçu de plus grandes grâces, seront punis plus sévèrement s'ils viennent à pécher (Sg 6,8-9). Pour ceux qui ne sont coupables d'autre péché que du péché originel, le châtiment sera des plus doux, et pour les autres qui ont ajouté à ce péché des fautes volontaires, leur punition sera d'autant moins sévère, que leurs fautes seront moins grandes.


vv. 49-53

10249 Lc 12,49-53

S. Ambr. C'est aux dispensateurs, c'est-à-dire aux prêtres, que Notre-Seigneur adresse les enseignements qui précèdent, et il leur apprend qu'un châtiment sévère les attend dans l'autre vie, si l'amour des plaisirs du monde les détourne de veiller sur la maison du Seigneur et de gouverner le peuple qui leur est confié. Cependant comme on fait peu de progrès quand on ne revient de ses égarements que par la crainte du châtiment, et qu'il vaut mieux devoir ce retour à la charité et à l'amour de Dieu, le Sauveur cherche à enflammer ses disciples de cet amour de Dieu en leur disant: «Je suis venu jeter le feu sur la terre», non pas ce feu qui dévore les bons, mais ce feu qui produit la bonne volonté, qui purifie et transforme les vases d'or de la maison du Seigneur, tandis qu'il consume l'herbe et la paille.

S. Cyr. (Ch. des Pèr. gr., ou comment. sur S. Luc). Les saintes Écritures ont coutume de désigner par le feu les discours inspirés et divins. En effet, de même que ceux qui travaillent à l'épuration de l'or, le purifient par le feu de toutes ses souillures; ainsi le Sauveur purifie par les enseignements de l'Évangile, par la vertu de l'Esprit saint l'intelligence de ceux qui croient en lui. C'est donc là le feu salutaire et utile qui embrase d'ardeur pour la vie de la piété les habitants de la terre froids, et comme éteints sous les glaces du péché. - S. Chrys. Cette terre dont parle le Sauveur, n'est pas celle que nous foulons aux pieds, mais celle que Dieu a formée de ses mains, c'est-à-dire l'homme à qui Dieu inspire un feu tout divin pour détruire ses péchés et renouveler son âme. - Tite de Bostr. Or, c'est du ciel que descend ce feu; car s'il venait de la terre sur la terre, Notre-Seigneur ne dirait pas: «Je suis venu jeter le feu sur la terre». - S. Cyr. Le Seigneur hâtait l'embrasement de ce feu, comme il le déclare: «Et que désire-je, sinon qu'il s'allume». Quelques israélites avaient embrassé la foi, et les premiers avaient été ses fidèles disciples, mais ce feu une fois allumé dans la Judée, devait embraser tout l'univers, lorsque le mystère de sa passion serait consommé. C'est pour cela qu'il ajoute: «Je dois être baptisé d'un baptême, et combien je me sens pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse». En effet, avant l'auguste mystère de la croix, et la résurrection du Sauveur d'entre les morts, la Judée seule était témoin de ses prédications et de ses miracles; mais après que dans l'excès de leur fureur, ils eurent mis à mort l'auteur de la vie, c'est alors qu'il ordonna à ses disciples d'aller enseigner toutes les nations (Mt 28,19). - S. Grég. (hom. 12 sur les Evang). Ou bien encore, le feu est jeté sur la terre, quand les ardeurs de l'Esprit saint embrasent une âme terrestre, consument en elle tous les désirs charnels, et l'enflamment d'un amour spirituel, qui lui fait déplorer le mal qu'elle a commis, c'est ainsi que la terre est embrasée lorsque la conscience s'accuse elle-même, et que le coeur est comme consumé dans les douleurs de la pénitence. - Bède. Notre-Seigneur ajoute: «Je dois être baptisé d'un baptême», c'est-à-dire je dois être d'abord comme inondé de mon propre sang avant d'embraser les coeurs des fidèles du feu de l'Esprit saint.

S. Ambr. La bonté du Sauveur pour nous est si grande, qu'il éprouve le besoin de nous attester le désir qu'il a de nous inspirer son divin amour, de nous conduire à la perfection, et de hâter le moment où il doit souffrir et verser son sang pour notre salut: «Et comme je me sens pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse». - Bède. Quelques manuscrits portent: Combien je suis dans l'angoisse, c'est-à-dire dans la tristesse. Notre-Seigneur n'avait rien en lui qui pût l'attrister, mais il s'attristait de nos misères, et cette tristesse qu'il montrait aux approches de sa mort, ne venait point de la crainte qu'il avait de mourir, mais du retard même de l'oeuvre de notre rédemption. En effet, puisqu'il était dans l'angoisse jusqu'à l'accomplissement de sa passion, il devait l'envisager sans inquiétude et sans trouble, et s'il manifeste quelque frayeur, elle ne vient point de la crainte de la mort, mais d'un sentiment naturel à la faiblesse humaine, car dès lors qu'il s'est revêtu d'un corps semblable au nôtre, il a dû prendre sur lui toutes les infirmités du corps, la faim, l'anxiété, la tristesse; mais la divinité reste immuable au milieu de ces affections. Il nous montre encore par ces paroles, que dans le combat qu'il eut à soutenir au temps de sa passion, la mort du corps mit un terme à ses angoisses, et ne fut point pour lui la cause d'un redoublement de douleur.

Bède. Il nous enseigne ensuite comment la terre doit s'embraser après le baptême de sa passion, après la venue de ce feu tout spirituel: «Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ?» etc. - S. Cyr. Que dites-vous, Seigneur? Est-ce que vous n'êtes pas venu apporter la paix, vous qui êtes devenu notre paix (Ep 2), pacifiant par le sang que vous avez répandu sur la croix, tant ce qui est sur la terre, que ce qui est dans le ciel (Col 1), vous qui avez dit: «Je vous donne ma paix ?» (Jn 14,27) Il est évident que la paix a ses avantages, mais elle devient quelquefois funeste, et nous sépare de l'amour de Dieu, lorsque, par exemple, elle nous fait vivre en intelligence avec ceux qui sont éloignés de Dieu; et ce sont ces liaisons de la terre que le Sauveur nous enseigne à éviter. C'est pour cela qu'il ajoute: «Car désormais cinq personnes dans une maison seront divisées, trois contre deux et deux contre trois», etc. - S. Ambr. Quoique l'énumération qui suit comprenne six personnes, le père et le fils, la mère et la fille, la belle-mère et la belle-fille, il n'y en a réellement que cinq, parce que la mère et la belle-mère peuvent être prises pour une seule et même personne; car la mère du fils est naturellement la belle-mère de son épouse. - S. Chrys. (Ch. des Pèr. gr). C'est ici une prédiction de ce qui devait arriver. On vit, en effet, dans la même maison, des chrétiens que leur père voulait entraîner à l'apostasie, mais telle fut la puissance de la doctrine de Jésus-Christ, que les fils se séparaient de leurs pères, les filles de leurs mères, et les parents de leurs enfants. Les disciples fidèles de Jésus-Christ consentirent non seulement à sacrifier tous leurs biens, mais à endurer tous les genres de souffrance, pour conserver la foi qu'ils avaient embrassée. Si Jésus-Christ n'avait été qu'un homme, comment aurait-il pu entrer dans son esprit que les pères l'aimeraient plus qu'ils n'aimaient leurs enfants, que les enfants l'aimeraient plus que leurs pères, les époux plus que leurs épouses? Et cela non seulement dans une seule maison, dans cent familles, mais par toute la terre. Or, non seulement il a fait cette prédiction, mais il l'a réellement accomplie.

S. Ambr. Dans le sens mystique, cette maison c'est l'homme, nous lisons souvent que l'homme est composé de deux parties, de l'âme et du corps; si ces deux parties sont d'accord entre elles, elles ne font plus qu'un. On distingue aussi trois parties dans l'âme, l'une raisonnable, l'autre concupiscible, et la troisième irascible; c'est ainsi que deux sont divisés contre trois, et trois contre deux; car à l'avènement de Jésus-Christ, l'homme qui, dans sa conduite, était dépourvu de raison, est devenu raisonnable; nous étions charnels, terrestres; Dieu a envoyé son Esprit dans nos coeurs (Ga 4), et nous sommes devenus des enfants spirituels. On peut encore dire qu'il y a dans cette maison cinq autres choses, l'odorat, le toucher, le goût, la vue et l'ouïe. Si donc, nous rendant dociles à ce que nous lisons ou à ce que nous entendons par les sens de la vue et de l'ouïe, nous renonçons aux plaisirs superflus du corps, dont les trois sens du goût, du tact et de l'odorat sont pour nous les instruments, nous en opposons deux à trois, en préservant notre âme de tomber dans les pièges de la volupté. Ou, si nous admettons que les cinq sens sont corporels, la division sera entre les vices et les péchés du corps. On peut encore voir ici le corps et l'âme qui est séparée de l'odorat, du tact et du goût des plaisirs sensuels; car la raison, comme représentant le sexe le plus fort, aspire aussi à des sentiments plus nobles, tandis que le corps cherche à amollir la raison. Telle est donc la source des diverses passions; mais dès que l'âme rentre en elle-même, elle renie ces enfants dégénérés, la chair elle-même gémit d'être ainsi enlacée dans les passions (cupidités) auxquelles elle a donné naissance, comme dans les buissons du monde; mais la volupté, comme la bru du corps et de l'âme, a épousé ces mouvements des passions mauvaises. Tant que la paix régnait dans cette maison par l'accord et la complicité des vices entre eux, on n'y voyait point de division; mais dès que Jésus-Christ eut jeté sur la terre le feu qui devait consumer les péchés du coeur, ou qu'il eut apporté ce glaive qui pénètre au plus intime de l'âme, alors le corps et l'âme, renouvelés dans le mystère de la régénération, se séparent de leur malheureuse postérité; et les pères sont ainsi divisés contre leurs fils, lorsque la passion de l'intempérance renonce à se satisfaire, et que l'âme refuse la complicité du consentement coupable. Les enfants sont aussi divisés contre leurs parents, alors que les hommes renouvelés rompent avec leurs anciennes habitudes criminelles, tandis que la volupté, avec la fougue du jeune âge, refuse de se soumettre aux règles de la piété, et semble se révolter contre le régime d'une maison trop sévère. - Bède. Ou bien encore, les trois représentent ceux qui croient à la Trinité; les deux, ceux qui se sont séparés de l'unité de la foi. Le père, c'est le démon, dont nous étions les enfants en marchant sur ses traces; mais lorsque ce feu du ciel fut descendu sur la terre, il nous sépara du démon, et nous montra un autre père qui est dans les cieux. La mère, c'est la synagogue; la fille, c'est la primitive Église, qui a été persécutée dans sa foi par la synagogue qui lui avait donné le jour, et qui, forte de la vérité de sa foi, lutta elle-même contre la synagogue. La belle-mère, c'est encore la synagogue; la bru, c'est l'Église qui vient des nations; car Jésus-Christ, qui est l'époux de l'Église, est le Fils de la synagogue selon la chair. La synagogue se trouve donc divisée contre sa bru et contre sa fille, en persécutant les fidèles qui viennent de l'un et de l'autre peuple; et celles-ci sont à leur tour divisées contre leur mère et leur belle-mère, en refusant de se soumettre à la circoncision de la chair.



Catena Aurea 10235