Catena Aurea 11347

vv. 47-49

11347 Lc 23,47-49

S. Aug. (De la Trinité, 4, 13). Tous ceux qui étaient présents furent saisis d'étonnement en voyant Jésus rendre l'âme après avoir poussé ce grand cri, car les crucifiés ne mouraient qu'après de longues tortures: «Or, le centurion voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu en disant Vraiment, cet homme était juste». - S. Aug. (De l'accord des Evang.,3, 30). Il n'y a point de contradiction entre saint Matthieu, qui attribue l'étonnement du centurion au tremblement de terre qui eut alors lieu, et saint Luc, d'après lequel le centurion fut saisi d'étonnement de voir Jésus expirer après avoir poussé ce grand cri, et montrer ainsi quelle puissance il avait en mourant. D'ailleurs saint Matthieu, en attribuant l'étonnement du centurion au tremblement de terre et à tout ce qui se passait, démontre la vérité du récit de saint Luc, qui donne pour cause de cet étonnement la mort même du Sauveur. Saint Luc, de son côté, en s'exprimant de la sorte: «Le centurion voyant ce qui était arrivé», comprend dans cette manière générale de parler, tous les prodiges qui eurent lieu alors, et le renferme dans un seul prodige dont les apôtres faisaient partie et dont ils étaient comme des circonstances détaillées. On pourrait peut-être trouver une divergence en ce que, d'après un autre évangéliste, le centurion dit: «Celui-ci est vraiment le Fils de Dieu», tandis que d'après saint Luc, il se contente de dire: «Cet homme était vraiment juste». Mais on peut admettre que le centurion a confessé ces deux vérités, et que chacun des évangélistes n'en a rapporté qu'une seule, ou que saint Luc a exprimé dans quel sens le centurion avait confessé que Jésus était le Fils de Dieu. En effet, le centurion n'a peut-être pas voulu dire qu'il était le Fils unique et consubstantiel du Père, mais il l'a proclamé Fils de Dieu, parce qu'il croyait à son innocence, et dans le même sens qu'un grand nombre de justes ont été appelés fils de Dieu (cf. Gn 6, 2.4). D'après le récit de saint Matthieu encore, ceux qui étaient avec le centurion partagèrent sa crainte, circonstance dont saint Luc n'a rien dit; mais où est la contradiction, lorsque l'un raconte ce que l'autre passe sous silence? Enfin, suivant saint Matthieu: «Ils furent saisis de crainte», tandis que saint Luc dit simplement du centurion: «Il glorifia Dieu». Mais qui ne comprend que c'est un sentiment de crainte qui l'a porté à glorifier Dieu ?

Théophyl. Nous voyons ici l'accomplissement de cette prédiction du Sauveur: «Lorsque j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tout à moi». En effet, c'est lorsqu'il fut élevé sur la croix qu'il attira le bon larron, le centurion et plusieurs autres d'entre les Juifs, dont l'Évangéliste dit: «Et toute la multitude de ceux qui assistaient à ce spectacle et qui virent toutes ces choses, frappaient leurs poitrines», etc. - Bède. Ils frappaient leur poitrine eu signe de repentir et de tristesse, ce qui peut s'entendre de deux manières, ou parce qu'ils s'affligeaient de la mort injuste de celui dont ils avaient tant aimé la vie, ou parce qu'ils voyaient celui dont ils avaient demandé la mort, environné dans sa mort même d'une gloire encore plus éclatante. Remarquez aussi que la crainte de Dieu ouvre la bouche des Gentils, et leur fait confesser et glorifier Dieu à haute voix, tandis que les Juifs se contentent de frapper leur poitrine et retournent en silence dans leurs maisons.

S. Ambr. O coeurs des Juifs plus durs que les rochers ! Celui qu'ils ont pris pour juge les condamne, le centurion est forcé de croire, le traître disciple désavoue son crime par sa mort, les éléments se troublent, la terre est ébranlée, les sépulcres s'ouvrent, et cependant la dureté des Juifs demeure inflexible au milieu du bouleversement de l'univers. - Bède. Le centurion figure ici la foi de l'Église, qui proclame que Jésus est le Fils de Dieu, tandis que la synagogue garde un coupable silence. C'est alors aussi que s'accomplit cette prédiction du Roi-prophète, où le Seigneur se plaint à Dieu son Père en ces termes: «Vous avez éloigné de moi mes amis et mes proches, et vous avez fait que ceux qui me connaissaient m'ont quitté à cause de ma misère» (Ps 87,19). «Là aussi, dit l'Évangéliste, à quelque distance se tenaient tous ceux de la connaissance de Jésus». - Théophyl. Les femmes, dont le sexe fut autrefois maudit, demeurent et considèrent toutes ces choses: «Et les femmes qui l'avaient suivi de Galilée se tenaient à l'écart, regardant ce qui se passait»; et c'est ainsi qu'elles reçurent les premières la grâce de la justification et toutes les bénédictions qui découlent de la passion aussi bien que de la résurrection de Jésus-Christ.


vv. 50-56

11350 Lc 23,50-56

Chaîne des Pèr. gr. Joseph avait été jusque là un disciple caché de Jésus-Christ; il triomphe aujourd'hui de la crainte qui le retenait, et plein de zèle et d'ardeur, il dépose le corps du Seigneur de la croix où il était ignominieusement attaché, et acquiert ainsi la pierre précieuse de l'Évangile par la sagesse de ses paroles: «Et voici qu'un membre du grand conseil nommé Joseph», etc. - Bède. Il est appelé décurion, parce qu'il appartenait à la curie et en gérait les affaires; cette charge est aussi appelée curiale, parce qu'elle a pour objet de veiller sur les intérêts civils des citoyens, Joseph était donc revêtu d'une haute dignité, dans le monde, mais il était bien plus élevé encore en vertu et en mérite aux yeux de Dieu: «C'était un homme vertueux et juste, d'Arimathie, ville de Judée», etc. Arimathie est la même ville que Ramatha, patrie d'Helcana et de Samuel.

S. Aug. (De l'accord des Evang., 3, 22). Saint Jean dit qu'il était disciple de Jésus, ce qui fait ajouter à saint Luc: «Et il attendait, lui aussi, le royaume de Dieu». On s'étonne avec raison que ce disciple qui avait jusque là dissimulé soigneusement ses relations avec Jésus, dans la crainte d'encourir la haine des Juifs, ait osé demander son corps, ce qu'aucun de ceux qui le suivaient publiquement n'aurait osé faire: «Il vint trouver Pilate, et lui demanda le corps de Jésus». Mais cette difficulté disparaît, si l'on considère que la haute dignité de Joseph lui donnait ses entrées chez Pilate, et lui inspira assez de confiance pour lui faire cette demande, D'ailleurs, si lorsqu'il allait écouter les divins enseignements du Sauveur, il prenait soin d'éviter la haine et la vengeance des Juifs, il semble ne plus se préoccuper d'eux, aujourd'hui qu'il s'agit de rendre au corps de Jésus les derniers devoirs.

Bède. Joseph fut donc jugé digne d'ensevelir le corps du Seigneur, à cause de son éminente vertu, de même qu'il obtint de Pilate le corps de Jésus, en considération du rang élevé qu'il occupait parmi les Juifs: «Et l'ayant détaché de la croix il l'enveloppa d'un linceul». Cette modeste sépulture du Seigneur condamne la vanité des riches, qui veulent être entourés de leurs richesses jusque dans la poussière du tombeau.

S. Athan. (Vie de S. Ant). C'est un véritable crime que d'embaumer les corps des morts, et de ne pas les ensevelir, même quand ce seraient les corps des saints, car qu'y a-t-il de plus saint ou de plus grand que le corps du Seigneur? Cependant il fut mis dans le tombeau et y demeura jusqu'au troisième jour, où il ressuscita: «Et il le déposa dans un tombeau taillé dans le roc». - Bède. Ce tombeau était taillé dans le roc, car s'il avait été construit de plusieurs pierres assemblées, on aurait accusé ses disciples d'en avoir soulevé les fondements pour enlever le corps de leur maître. Il est déposé dans un tombeau neuf, comme le fait remarquer l'Évangéliste: «Dans lequel personne n'avait encore été mis», car s'il était resté d'autres corps dans ce sépulcre, après la résurrection on aurait pu croire que c'était un autre que Jésus qui était ressuscité. C'est le sixième jour que l'homme avait été créé, c'est aussi le sixième jour que le Seigneur fut crucifié pour accomplir le mystère de la réparation du genre humain: «Or, c'était le jour de la préparation»; c'est le nom que les Juifs donnaient au sixième jour, parce qu'ils préparaient ce jour-là tout ce qui était nécessaire pour le jour du sabbat. De même aussi que le créateur s'est reposé de son oeuvre le septième jour, ainsi le Sauveur s'est reposé dans le sépulcre le septième jour: «Et le jour du sabbat allait commencer». Nous avons vu plus haut que tous ceux qui étaient de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l'avaient suivi se tenaient à l'écart. Lors donc que le corps de Jésus eut été détaché de la croix, les amis du Sauveur s'en retournèrent chez eux; et les femmes seules qui l'aimaient plus tendrement, suivirent ses funérailles, dans le désir qu'elles avaient de voir où son corps serait déposé. «Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus, ayant suivi Joseph, virent le sépulcre, et comment le corps de Jésus y avait été déposé», afin de pouvoir lui offrir en temps opportun l'hommage de leur pieuse affection.

Théophyl. Cependant elles n'avaient pas encore une foi véritable. Elles préparent des aromates et des parfums pour la sépulture définitive de Jésus, comme s'il n'était qu'un homme, suivant la coutume des Juifs qui ensevelissaient ainsi leurs morts: «Et s'en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums», etc. Après que le Sauveur fut déposé dans le sépulcre, elles s'occupèrent à préparer des aromates, tant qu'il leur fut permis de travailler; c'est à-dire jusqu'au coucher du soleil. Or, la loi voulait que le silence ou le repos du sabbat fût scrupuleusement observé depuis le soir du jour précédent, jusqu'au soir du jour suivant: «Et le jour du sabbat, elles demeurèrent en repos pour obéir aux préceptes de la loi».

S. Ambr. Dans le sens figuré, remarquons que c'est un juste qui ensevelit le corps de Jésus-Christ; car la fraude et l'iniquité ne doivent prendre aucune part à la sépulture du Sauveur. Ce n'est pas sans raison que saint Matthieu nous fait observer que Joseph, qui se charge d'ensevelir le corps de Jésus-Christ, était riche; car en portant lui-même le corps d'un riche, il ne connut point la pauvreté de la fo i. Il enveloppa le corps de Jésus-Christ dans un linceul; et vous aussi revêtez le corps du Seigneur de sa gloire, si vous voulez être juste, et bien que vous croyiez, qu'il a souffert la mort, couvrez-le de la plénitude de la divinité. L'Église elle-même se revêt aussi de la grâce de l'innocence. - Bède. Celui qui reçoit Jésus dans un coeur pur, l'enveloppe dans un suaire blanc. - S. Ambr. Ce n'est pas sans raison non plus qu'un évangéliste rapporte que le tombeau était neuf, et un autre que c'était le tombeau de Joseph. En effet, c'est à ceux qui sont soumis à la loi de la mort qu'on prépare un tombeau, mais le vainqueur de la mort n'a pas besoin d'avoir son sépulcre; car quel rapport peut-il y avoir entre Dieu et un tombeau. Il est mis seul dans ce sépulcre, parce que bien que la mort de Jésus-Christ lui soit commune avec nous, à ne considérer que la nature de son corps, elle est exceptionnelle à raison de sa puissance. Jésus-Christ est enseveli dans le sépulcre d'un juste, pour nous apprendre qu'il prend volontiers son repos dans la demeure de la justice. Le juste a creusé ce sépulcre à l'aide de la parole pénétrante dans la pierre dure du coeur des Gentils, pour faire éclater parmi les nations la puissance de Jésus-Christ; c'est aussi dans un dessein mystérieux qu'on roule une grande pierre à l'entrée du sépulcre. Celui qui a donné à Jésus-Christ une sépulture convenable dans son coeur, doit le garder avec soin pour ne pas s'exposer à le perdre et ne pas donner entrée dans son âme à l'incrédulité.

Bède. Notre-Seigneur a voulu être crucifié le sixième jour, et se reposer le septième jour dans le sépulcre, pour nous apprendre que pendant le sixième âge du monde, nous devons souffrir et être crucifié au monde pour le Seigneur. (Ga 6,14). Mais au septième âge, c'est-à-dire après la mort, les corps reposent dans les tombeaux et les âmes dans le sein de Dieu. Aujourd'hui encore, il y a de saintes femmes, c'est-à-dire des âmes vraiment humbles et embrasés d'amour qui suivent avec un pieux empressement la passion de Jésus-Christ, et qui, afin d'en faire l'objet de leur imitation, méditent avec soin l'ordre dans lequel elle s'est accomplie. Après qu'elles l'ont lue, entendue et gravée dans leur mémoire, elles s'appliquent à la pratique des bonnes oeuvres qui sont agréables à Jésus-Christ, afin que lorsque finira la préparation de la vie présente, elles puissent, le jour de la résurrection, aller au-devant du Sauveur dans le repos bienheureux, portant avec elles les parfums des oeuvres spirituelles.


CHAPITRE XXIV


vv. 1-12

11401 Lc 24,1-12

Bède. Les saintes femmes ne se contentèrent pas de ce qu'elles avaient fait le jour de la préparation; lorsque le sabbat fut passé (c'est-à-dire après le coucher du soleil) et dès qu'il leur fut permis de reprendre leur travail, elles achetèrent des parfums, pour aller embaumer dès l'aurore le corps de Jésus, comme le rapporte saint Marc; mais l'obscurité de la nuit les empêcha d'aller au sépulcre: «Le premier jour donc de la semaine, de grand matin, elles vinrent au sépulcre», etc. Le jour d'après le sabbat, ou le premier jour de la semaine, est le premier qui suit le sabbat, et que les chrétiens ont appelé depuis le jour du Seigneur, à, cause de la résurrection du Sauveur. La démarche de ces pieuses femmes, qui viennent au sépulcre de grand matin, montre la grandeur de leur amour et du désir qu'elles avaient de chercher et de trouver le Seigneur.

S. Ambr. Toutefois, le récit des évangélistes présente ici une assez grande difficulté; saint Luc dit que les saintes femmes sont venues de grand matin au sépulcre; saint Matthieu, qu'elles sont venues le soir du sabbat. Mais cette divergence de temps disparaît, en admettant que des femmes différentes vinrent au sépulcre à plusieurs reprises, et qu'il y eut aussi plusieurs apparitions distinctes. Quant à ces paroles de saint Matthieu: «Le soir ou la nuit du sabbat, à la première lueur du jour qui suit le sabbat», eut lieu la résurrection du Seigneur, il ne faut pas les entendre dans ce sens que le Sauveur soit ressuscité le matin du dimanche, qui est le premier jour après le sabbat, ni le jour même du sabbat; car où seraient dans cette dernière hypothèse les trois jours qui devaient s'écouler jusqu'à la résurrection? Ce n'est donc pas au déclin du jour, mais au déclin de la nuit, qu'il est ressuscité. D'ailleurs, le texte grec de l'Évangile selon saint Matthieu porte ïöå, en latin sero, qui veut dire tard. Or, ce mot signifie le déclin du jour, et aussi tout ce qui vient tard, comme lorsque l'on dit: Cela m'a été suggéré trop tard. Cette expression signifie donc que la nuit était profonde, ce qui permit aux saintes femmes d'approcher du sépulcre pendant le sommeil des gardes. Une nouvelle preuve que la résurrection eut lieu pendant la nuit, c'est que parmi ces saintes femmes les unes en étaient instruites, c'étaient celles qui ont veillé le jour et la nuit; les autres l'ignoraient, parce qu'elles s'étaient retirées. Saint Jean parle d'une Marie Madeleine qui ne savait où on avait mis le corps du Seigneur; saint Matthieu, d'une autre Madeleine qui le savait; car la même personne n'a pu le savoir d'abord, et l'ignorer ensuite. Si donc il y a plusieurs Maries, on peut admettre aussi plusieurs Maries Madeleines, le premier nom étant celui de la personne, et le second celui de son pays. - S. Aug. (de l'acc. des Evang., 3, 24). Ou encore, saint Matthieu, dans la première partie de la nuit qui est le soir, a voulu comprendre la nuit elle-même; c'est au déclin de cette nuit que les saintes femmes allèrent au sépulcre, ce qui s'explique d'autant plus facilement, qu'elles avaient préparé les aromates dès le soir, et que le jour du sabbat étant passé, il leur était permis de les apporter.

Eusèbe. Le corps du Verbe était étendu sans vie dans le tombeau, et une grande pierre en fermait l'entrée, comme si la mort eût voulu le retenir captif; mais trois jours n'étaient pas encore écoulés, que la vie se manifesta de nouveau, après que la mort du Sauveur eut été environnée de toute la certitude possible: «Et elles virent que la pierre qui était au-devant du sépulcre, en avait été ôtée». - Théophyl. C'était un ange qui l'avait renversée, comme le rapporte saint Matthieu. - S. Chrys. (hom. 91 sur S. Matth). Cette pierre fut ôtée après la résurrection, afin que les pieuses femmes, à la vue du sépulcre, vide du corps du Sauveur, n'hésitassent pas à croire qu'il était ressuscité: «Et étant entrées, elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus». - S. Cyr. Or, ne trouvant point le corps du Sauveur qui était ressuscité, elles étaient agitées de diverses pensées, mais leur tendre amour pour Jésus-Christ, et leur pieuse sollicitude leur méritèrent d'être visitées par les anges: «Pendant qu'elles étaient remplies de frayeur et d'anxiété, près d'elles parurent deux anges revêtus de robes resplendissantes. - Eusèbe. Les messagers de cette heureuse résurrection apparaissent revêtus d'habits resplendissants, comme présages de joie et de bonheur. Lorsque Moïse était sur le point de frapper l'Égypte de plaies, il vit un ange au milieu d'une flamme ardente; mais ce n'est point dans cet appareil terrible, que les anges se montrent aux saintes femmes, ils sont environnés de la grâce et de la douceur qui convenaient au règne et au glorieux triomphe du Seigneur. Et de même qu'au temps de sa passion le soleil s'était éclipsé, pour témoigner son horreur et sa tristesse aux bourreaux qui crucifièrent le Fils de Dieu; ainsi les anges messagers de la vie et de la résurrection annoncent, par l'éclat de leurs vêtements, la joie de cette grande fête qui est le salut du monde.

S. Ambr. Mais comment se fait-il que saint Matthieu et saint Marc ne parlent que d'un jeune homme assis et vêtu de blanc, tandis que d'après saint Luc et saint Jean les saintes femmes virent deux anges revêtus de robes blanches? - S. Aug. (de l'acc. des Evang). Nous pouvons très-bien admettre que les saintes femmes ne virent qu'un seul ange lorsqu'elles entrèrent dans le sépulcre, c'est-à-dire dans une espèce d'enceinte qui entourait le sépulcre taillé dans le roc, et était fermée d'une muraille; c'est là qu'elles virent assis à droite l'ange dont parle saint Marc. Elles avancèrent ensuite pour regarder dans l'intérieur du sépulcre, où le corps du Seigneur avait été déposé, et c'est alors que d'après le récit de saint Luc, elles virent ces deux autres anges qui raniment leur courage et fortifient leur foi: «Et comme dans leur frayeur, elles tenaient leur visage abaissé vers la terre», etc. - Bède. A la vue des anges qui leur apparaissent, les saintes femmes ne se prosternent pas la face contre terre, elles tiennent simplement leurs yeux baissés vers la terre. Nous ne voyons également qu'aucun des saints qui furent témoins de la résurrection du Seigneur se soit prosterné la face contre terre, lorsque le Seigneur lui-même ou ses anges leur apparaissaient. C'est de là qu'est venu l'usage dans l'Église de prier les yeux baissés vers la terre, mais sans fléchir les genoux, tous les jours de dimanche et pendant les cinquante jours qui forment le temps pascal, soit en mémoire de la résurrection du Seigneur, soit comme un signe de l'espérance de notre propre résurrection. Or, ce n'était point dans un sépulcre (qui est la demeure des morts), qu'il fallait chercher celui qui était ressuscité d'entre les morts à une vie nouvelle. Aussi les anges disent-ils aux saintes femmes: «Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n'est point ici, il est ressuscité». En effet, c'est le troisième jour après sa mort, qu'il célébra le triomphe de sa résurrection, comme il l'avait prédit aux saintes femmes qui étaient avec ses disciples: «Souvenez-vous de ce qu'il vous a dit lorsqu'il était encore en Galilée: Il faut que le Fils de l'homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu'il soit crucifié, et qu'il ressuscite le troisième jour». En effet, il expira le jour de la préparation du sabbat, vers la neuvième heure, il fut enseveli le soir du même jour, et ressuscita au commencement du premier jour après le sabbat. - S. Athan. (de l'incarn. du Fils de Dieu). Il aurait pu sans doute ressusciter immédiatement son corps, mais on n'eût pas manqué de dire qu'il n'était pas véritablement mort, ou que la mort ne l'avait pas entièrement atteint; au contraire, si la résurrection du Seigneur avait été différée, la gloire de son incorruptibilité eût été moins évidente; il mit donc un intervalle d'un jour entre sa mort et sa résurrection, pour prouver que son corps était véritablement mort, et il le ressuscita le troisième jour pour démontrer qu'il n'était pas soumis à la corruption. - Bède. Il est resté dans le tombeau un jour et deux nuits, parce qu'il a voulu joindre la lumière de sa mort qui est une aux ténèbres de notre double mort.

S. Cyr. Les saintes femmes, instruites par les paroles des anges, se hâtèrent de venir annoncer toutes ces choses aux Apôtres: «Elles se ressouvinrent des paroles de Jésus; et étant revenues du sépulcre, elles annoncèrent toutes ces choses aux onze et à tous les autres». Ainsi la femme qui fut autrefois comme le ministre et l'instrument de la mort, est la première pour apprendre et pour annoncer l'auguste mystère de la résurrection. C'est ainsi que la femme a mérité le pardon de l'opprobre et l'affranchissement de la malédiction qui pesaient sur elle. - S. Ambr. Il n'est point permis aux femmes d'enseigner dans l'Église (1Co 14). C'est pour cela que la femme est envoyée à ceux qui sont de la famille de Jésus. L'Évangéliste nous fait connaître le nom de ces femmes: «Ce fut Marie Madeleine». - Bède. (la soeur de Lazare), et Jeanne (épouse de Chusaï, intendant d'Hérode); et Marie, mère de Jacques, (de Jacques le Mineur et de Joseph). Quant aux autres, saint Luc ne les désigne que de cette manière générale: «Et les autres qui étaient avec elles, qui racontèrent ceci aux Apôtres». - Bède. (d'apr. S. Ambr). Pour décharger la femme du crime et de l'opprobre perpétuel dont elle était chargée aux yeux des hommes, Dieu permet qu'après avoir été pour l'homme l'intermédiaire du mal, elle devienne aujourd'hui l'intermédiaire de la grâce.

Théophyl. A ne consulter que les lois de la nature, le miracle d'une résurrection est une chose incroyable pour les hommes: «Aussi, ajoute l'Évangéliste, les Apôtres regardèrent comme une rêverie ce qu'elles leur disaient, et ne les crurent point». - Bède. (d'après S. Grég). Ce doute est moins un effet de la faiblesse de leur foi, que le fondement inébranlable de la nôtre, car pour triompher de leurs doutes, Dieu fit ressortir la vérité de la résurrection par une multitude de preuves, et lorsque nous lisons ces preuves, le doute même des Apôtres produit en nous la certitude. - Théophyl. Pierre, à cette nouvelle, court sans tarder au sépulcre, prompt comme le feu qui n'attend pas qu'on lui jette le bois qu'il doit consumer: «Pierre se leva aussitôt et courut au sépulcre».

Eusèbe. Seul parmi les Apôtres, il se rend au témoignage des femmes, qui lui rapportent l'apparition des anges, et comme il avait pour Jésus un amour plus grand que les autres Apôtres, il montrait aussi un plus grand zèle, et regardait de tous côtés pour découvrir le Seigneur: «Et s'étant penché, il ne vit que les linges par terre».

Théophyl. Lorsqu'il fut venu au sépulcre, le premier sentiment qu'il éprouva fut un sentiment d'admiration pour les choses qu'il avait pu tourner en dérision aussi bien que les autres Apôtres: «Et il s'en alla, admirant en lui-même, ce qui était arrivé», c'est-à-dire, qu'il admirait comment les linges seuls qui avaient servi à recouvrir le corps embaumé de myrrhe, avaient été laissés, ou quelles circonstances avaient favorisé le voleur à ce point, qu'au milieu des gardes qui environnaient le sépulcre, il ait eu le temps de débarrasser le corps des linges qui l'entouraient avant de l'enlever.

S. Aug. (De l'acc. des Evang., 3, 25). Saint Luc a voulu résumer ici tout ce que fit Pierre dans cette circonstance. En effet, Pierre courut au sépulcre en même temps que Jean, alors seulement que les saintes femmes, et Marie Madeleine en particulier, vinrent leur annoncer que le corps avait été enlevé, et l'apparition des anges n'eut lieu qu'ensuite. Saint Luc ne parle ici que de Pierre, parce que c'est à lui d'abord que Marie Madeleine annonça ce qu'elle avait vu. On peut aussi s'étonner que d'après le récit de saint Luc, Pierre n'entrât point dans le sépulcre, mais qu'étant penché il vit simplement les linges par terre, et se retira plein d'admiration, tandis que saint Jean dit positivement qu'il vit aussi ces linges posés à terre et qu'il entra dans le sépulcre après Pierre. Cette difficulté disparaît, en admettant que Pierre vit d'abord ces linges en se penchant sur le sépulcre (circonstance que saint Luc rapporte et saint Jean passe sous silence), et qu'il entra ensuite dans le sépulcre avant que Jean y entrât lui-même.

Bède. Dans le sens figuré, ces pieuses femmes qui viennent au tombeau de grand matin, nous apprennent par leur exemple à dissiper les ténèbres de nos péchés avant d'approcher du corps de Jésus-Christ. En effet, ce sépulcre était la figure de l'autel du Seigneur où les mystères du corps de Jésus-Christ doivent être consacrés, non dans la soie ou dans la pourpre, mais sur le lin pur, figuré par le suaire dans lequel Joseph d'Arimathie l'enveloppa. Ainsi de même que le Sauveur a offert pour nous à la mort la véritable substance de sa nature terrestre, nous aussi, en souvenir de sa passion, nous étendons sur l'autel le lin blanc et pur que produit la terre après l'avoir préparé par un travail qui figure les divers genres de mortification. Les aromates que les saintes femmes apportent, sont l'emblème de l'odeur des vertus et du parfum suave des prières avec lesquelles nous devons approcher de l'autel (cf. Ap 8,4 Ap 8,8). Le renversement de la pierre figure la révélation des mystères qui étaient cachés sous le voile de la lettre de la loi, écrite sur des, tables de pierre; lorsque cette pierre est ôtée on ne trouve plus dans le sépulcre le corps de Jésus-Christ, qu'on y avait déposé après sa mort, mais on annonce et on prêche qu'il est plein de vie, «parce que si nous avons connu Jésus-Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette sorte» (2Co 5,16). De même enfin que les anges se tenaient autour du corps du Seigneur déposé dans le sépulcre, ainsi devons-nous croire que les anges environnent le corps du Seigneur au moment de la consécration des divins mystères. Nous donc aussi, à l'exemple des saintes femmes, chaque fois que nous approchons des saints mystères, et autant par respect pour les anges qui sont présents que par vénération pour l'oblation sainte, abaissons nos yeux vers la terre dans un profond sentiment d'humilité, en nous rappelant que nous ne sommes que cendre et poussière.


vv. 13-24

11413 Lc 24,13-24

La Glose. Après que les anges ont fait connaître aux saintes femmes la résurrection de Jésus-Christ, le Sauveur apparaît lui-même à ses disciples, pour leur apprendre qu'il est ressuscité: «Or, ce jour-là même, deux d'entre s'en allaient à un village nommé Emmaüs». - Théophyl. Il en est qui prétendent que l'un de ces deux disciples était saint Luc lui-même, et que c'est la raison pour laquelle il a caché son nom. - S. Ambr. Le Sauveur se manifeste sur le soir et séparément à ces deux disciples nommés Ammaon et Cléophas, comme il se manifesta plus tard séparément aux onze Apôtres. - S. Aug. (De l'accord des Evang., 3, 25). Saint Marc a pu sans absurdité appeler campagne le bourg d'Emmaüs. Saint Luc fait connaître ensuite la situation de ce bourg, en ajoutant: Il était éloigné d'environ soixante stades de Jérusalem et s'appelait Emmaüs. - Bède. C'est aujourd'hui Nicopolis, ville célèbre de la Palestine, qui après que la Judée eut été réduite en servitude, fut rebâtie par l'empereur Marc-Aurèle, et changea d'aspect et de nom. Le stade qui, selon les Grecs, fut inventé par Hercule pour mesurer les distances, est la huitième partie du mille, ainsi soixante stades font sept mille cinq cents pas, ce fut la distance qu'eurent à parcourir ceux qui étaient certains de la mort et de la sépulture du Seigneur, mais qui doutaient encore de sa résurrection; on ne peut nier en effet que la résurrection qui eut lieu après le septième jour de la semaine, ne soit figurée par le nombre huit. Or, ces deux disciples qui marchaient en s'entretenant du Seigneur, avaient déjà parcouru six mille de chemin, parce qu'ils s'affligeaient qu'on eût mis à mort (le sixième jour), un homme innocent de tout crime. Ils avaient même parcouru le septième mille, parce qu'ils ne doutaient nullement que son corps n'eût reposé dans le sépulcre, mais ils n'avaient encore parcouru que la moitié du huitième, parce qu'ils ne croyaient qu'imparfaitement à la gloire de la résurrection qui s'était déjà accomplie.

Théoph. Ces deux disciples s'entretenaient donc entre eux des choses qui étaient arrivées, sans y croire, et comme tout étonnés de ces événements extraordinaires: «Et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé». - Bède. Pendant qu'ils s'entretiennent ainsi du Seigneur Jésus, il s'approche et fait route avec eux pour allumer dans leurs âmes la foi de sa résurrection, et accomplir cette promesse qu'il avait faite: «Là où deux où trois sont rassemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux» (Mt 18,20). «Pendant qu'ils discouraient et se communiquaient leurs pensées, Jésus lui-même vint les joindre et se mit à marcher avec eux». - Théophyl. Le corps de Jésus étant doué de spiritualité depuis sa résurrection, la distance des lieux ne l'empêchait plus de se manifester au milieu de ceux auxquels il voulait apparaître; son corps n'était plus soumis aux lois naturelles, mais aux lois surnaturelles qui régissent les esprits. Voilà pourquoi saint Marc rapporte qu'il apparut aux deux disciples sous une autre forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître (Mc 16,12). «Et quelque chose empêchait que leurs yeux ne le reconnussent». Le Sauveur se conduit de la sorte à leur égard pour leur donner lieu de révéler le doute qui assiège leur esprit, et d'obtenir la guérison de leurs blessures en les découvrant à ce divin médecin. Son intention est encore de leur apprendre que bien que son corps ressuscité fût le même qui avait souffert, cependant il n'était plus dans un état où il pût être vu de tous indifféremment, mais seulement de ceux à qui il voulait se manifester. Il veut enfin qu'ils sachent pourquoi désormais il ne vit plus au milieu des hommes, c'est que depuis sa résurrection les hommes ne sont plus dignes de cette vie nouvelle et toute divine qui est une image de notre résurrection future, où notre vie sera celle des anges et des enfants de Dieu.

S. Grég. (hom. 23 sur les Evang). C'est par un dessein plein de sagesse que Jésus n'apparaît pas aux deux disciples sous une forme qui le fit reconnaître; il reproduit extérieurement pour les yeux du corps ce qui se passait intérieurement pour les yeux de leur âme. En effet, l'amour pour Jésus et le doute se partageaient à la fois leur coeur. Il leur manifeste donc sa présence, pendant qu'ils s'entretenaient de lui, mais il leur apparaît sous une forme qui ne leur permettait pas de le reconnaître, parce que leur âme est en proie au doute. Cependant il leur adresse la parole: «Et il leur dit: De quoi vous entretenez-vous ainsi en marchant et d'où vient votre tristesse ?» - Ch. des Pèr. gr. Ils s'entretenaient ensemble comme ayant perdu toute espérance de revoir le Christ vivant, et ils s'affligeaient vivement de la mort du Sauveur: «L'un d'eux, nommé Cléophas, lui répondit: Êtes-vous seul si étranger dans Jérusalem que vous ne sachiez pas les choses qui y sont arrivées ces jours-ci ?» - Théophyl. C'est-à-dire, êtes-vous donc seul étranger, habitez-vous si loin de Jérusalem et vous inquiétez-vous si peu de ce qui s'est passé au milieu de cette ville que vous l'ignoriez complètement? - Bède. Ils lui tiennent ce langage, parce qu'ils le prenaient pour un étranger dont le visage leur était inconnu; en effet, il était véritablement pour eux un étranger, la gloire de sa résurrection mettait entre lui et leur faible nature une distance immense, et il demeurait aussi comme un étranger pour leur foi qui ne pouvait croire à sa résurrection. Cependant il continue de les interroger: «Quelles choses, leur dit-il? Ils répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète». Ils reconnaissent hautement qu'il est un prophète mais non qu'il est le Fils de Dieu, soit que leur foi sur ce point fût encore imparfaite, soit par crainte de tomber dans les mains persécutrices des Juifs. Ils ne savaient donc qui il était, ou ils dissimulaient ce qu'ils regardaient comme la vérité: ils ajoutent cependant à sa louange: «Puissant en oeuvres et en paroles». - Théophyl. Les oeuvres d'abord, ensuite les paroles; aucune doctrine, en effet, n'est acceptable, si celui qui l'enseigne ne commence par la mettre en pratique; les oeuvres doivent précéder les considérations, et si vous ne purifiez pas vos bonnes oeuvres, le miroir de votre intelligence, elle n'aura pas l'éclat que vous désirez. Ils ajoutent encore: «Devant Dieu et devant tout le peuple», car nous devons chercher avant tout à plaire à Dieu, et veiller ensuite autant qu'il est possible, à ce que notre vertu édifie les hommes, c'est-à-dire, que nous devons mettre au premier rang le service de Dieu, et éviter ensuite tout ce qui peut scandaliser nos frères.

Ch. des Pèr. gr. Ils font connaître ensuite la cause de leur tristesse, c'est la passion du Christ livré à la fureur de ses ennemis: «Et comment les princes des prêtres et nos anciens l'ont livré pour être condamné à mort». Et ils laissent ensuite échapper cette parole de désespoir: «Nous espérions qu'il était celui qui doit délivrer Israël». Nous espérions, disent-ils, nous n'espérons plus, comme si la mort de Jésus-Christ était semblable à la mort des autres hommes. - Théophyl. Lorsqu'ils espéraient, en effet, que le Christ délivrerait le peuple d'Israël des maux qui l'accablaient et de la servitude des Romains, ils croyaient qu'il serait roi à la manière des rois de la terre, et qu'il aurait pu par conséquent échapper à la sentence de mort portée contre lui. - Bède. C'est donc avec raison qu'ils sont dans la tristesse, ils se reprochent pour ainsi dire d'avoir placé leurs espérances de rédemption dans celui qu'ils ont vu mourir sur la croix, et à la résurrection duquel ils ne peuvent croire, et ils s'affligent de la mort injuste de celui dont ils connaissaient l'innocence. Théophyl. Les paroles qui suivent prouvent toutefois qu'ils ne sont pas complètement incrédules: «Et cependant après tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour que ces choses se sont passées». Ils avaient donc quelque souvenir de ce que le Seigneur leur avait dit qu'il ressusciterait le troisième jour.

Ch. des Pèr. gr. Ils rapportent même le bruit que les saintes femmes avaient répandu de la résurrection de Jésus: «A la vérité, quelques-unes des femmes qui sont avec nous, nous ont fort étonnés», etc. Ils rapportent ce bruit sans y croire, la seule impression qu'il ait produite sur eux, c'est l'étonnement, la frayeur, car ils ne pouvaient supposer la vérité de ce qui leur était raconté ni croire à l'apparition des anges, cette nouvelle les jetait donc dans l'étonnement et le trouble. Le témoignage de Pierre lui-même ne leur paraissait pas certain, car il n'affirmait pas qu'il avait vu le Seigneur, mais de ce que son corps n'était plus dans le sépulcre, il conjecturait qu'il pouvait être ressuscité: «Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre, et ont trouvé toutes choses comme les femmes les leur avaient rapportées, mais pour lui, ils ne l'ont point trouvé». - S. Aug. (de l'acc. des Evang). Saint Luc vient de dire précédemment que Pierre courut au sépulcre, et en rapportant les paroles de Cléophas: «Quelques-uns des nôtres sont allés au sépulcre», il confirme le récit de Jean, d'après lequel deux disciples (Jn 20) allèrent au sépulcre; mais saint Luc n'a parlé d'abord que de Pierre, comme étant le premier à qui Marie annonça ce qu'elle avait vu.



Catena Aurea 11347