1996 Denzinger 150

Canons, 9 juillet 381.

Condamnation de diverses hérésies

151
1. Ne pas abroger la foi des 318 Pères réunis à Nicée en Bithynie, mais que celle-ci demeure en vigueur : et anathématiser toute hérésie : particulièrement celle des Eunomiens, c'est à dire des Anoméens, celle des Ariens ou Eudoxiens, celle des Semi-Ariens ou Pneumatomaques, celle des Sabelliens, celle des Marcelliens, celle des Photiniens et celle des Apollinaristes.
2. Que les évêques d'un diocèse n'interviennent pas dans les Eglises qui leur sont étrangères ni ne mettent de désordre dans les Eglises, mais que, conformément aux canons, l'évêque d'Alexandrie administre seulement les affaires de l'Egypte, les évêques de l'Orient, seulement celles du diocèse oriental, en maintenant les prérogatives reconnues par les canons de Nicée à l'Eglise d'Antioche ; que les évêques du diocèse d'Asie administrent seulement les affaires de l' Asie, ceux du Pont, seulement celles du Pont, et ceux de la Thrace, seulement celles de la Thrace. S'ils ne sont pas appelés, les évêques ne sortiront pas de leur diocèse pour imposer les mains ou pour d'autres fonctions ecclésiastiques. Si on observe ce canon, il est clair que le synode de l'éparchie est compétent dans son éparchie, selon les déterminations de Nicée. Quant aux Eglises de Dieu qui sont parmi les peuples barbares, il convient qu'elles soient administrées selon la coutume mise en vigueur par les Pères.
3. L'Evêque de Constantinople doit avoir la primauté d'honneur après l'évêque de Rome, car cette ville est la nouvelle Rome.
4. A propos de Maxime le Cynique et des désordres qui, à cause de lui, se sont produits à Constantinople, (nous déclarons) que Maxime n'a jamais été et qu'il n'est pas évêque, ni que ceux qu'il a ordonnés à quelque degré du clergé ne l'ont été ; tout ce qui a été fait à son égard ou qu'il a fait lui-même est sans valeur.

Concile de Rome. 382.

a) " Tomus Damasi " ou profession de foi à l'évêque Paulin d'Antioche, 152

Trinité et Incarnation

152
Parce que après le concile de Nicée a surgi cette erreur, et que certains osèrent dire d'une bouche sacrilège que l'Esprit Saint a été fait par le Fils :

153
(1) Nous anathématisons ceux qui ne proclament pas en toute liberté qu'il possède une seule puissance, une seule substance avec le Père et le Fils.

154
(2) Nous anathématisons aussi ceux qui suivent l'erreur de Sabellius, en disant que le Père est le même que le Fils.

155
(3) Nous anathématisons Arius et Eunomius qui, égaux en impiété quoique différents dans leurs paroles, affirment que le Fils et le Saint- Esprit sont des créatures.

156
(4) Nous anathématisons les macédoniens qui, issus de la racine d'Arius, n'ont pas modifié la perfidie mais seulement le nom.

157
(5) Nous anathématisons Photin qui renouvelle l'hérésie d'Ebion et qui professe que le Seigneur Jésus Christ est seulement de Marie.

158
(6) Nous anathématisons ceux qui affirment deux Fils, existant l'un avant les siècles, et l'autre après l'assomption de la chair de la Vierge.

159
(7) Nous anathématisons ceux qui disent que le Verbe de Dieu a habité dans une chair humaine à la place d'une âme raisonnable spirituelle, parce que le Fils et Verbe de Dieu n'a pas été dans son corps à la place d'une âme raisonnable et spirituelle, mais c'est notre âme (raisonnable et spirituelle) que, sans péché, il a prise et sauvée.

160
(8) Nous anathématisons ceux qui affirment que le Verbe, le Fils de Dieu, est une extension ou une contraction, et séparé du Père, sans substance, et qu'il aura une fin.

161
(9) Ceux aussi qui sont allés d'Eglise en Eglise, nous les tenons pour exclus de la communion avec nous jusqu'à ce qu'ils soient retournés dans les cités où ils ont été établis d'abord. Et si quelqu'un, lorsqu'un autre a émigré, a été ordonné à sa place de son vivant, celui qui a quitté sa cité sera sans dignité sacerdotale jusqu'au moment où son successeur reposera dans le Seigneur.

162
(10) Si quelqu'un ne dit pas que le Père est toujours, que le Fils est toujours, que le Saint-Esprit est toujours, il est hérétique.

163
(11) Si quelqu'un ne dit pas que le Fils est né du Père, c'est- à-dire de sa substance divine, il est hérétique.

164
(12) Si quelqu'un ne dit pas que le Fils de Dieu est vrai Dieu, comme son Père est vrai Dieu, qu'il peut tout, qu'il sait tout et qu'il est égal au Père, il est hérétique.

165
(13) Si quelqu'un dit que le Fils, quand il était sur la terre dans la chair, n'était pas avec le Père aux cieux, il est hérétique.

166
(14) Si quelqu'un dit que dans la souffrance de la croix c'est Dieu qui ressentait la douleur, et non la chair et l'âme dont le Christ, Fils de Dieu, s'était revêtu - la forme d'esclave qu'il avait prise, comme dit l'Ecriture (voir
Ph 2,7) il est dans l'erreur.

167
(15) Si quelqu'un ne dit pas qu'il siège à la droite du Père dans la chair dans laquelle il viendra juger les vivants et les morts, il est hérétique.

168
(16) Si quelqu'un ne dit pas que l'Esprit Saint est vraiment et proprement du Père comme le Fils, qu'il est de la substance divine et qu'il est vrai Dieu, il est hérétique.

169
(17) Si quelqu'un ne dit pas que le Saint-Esprit peut tout qu'il sait tout, qu'il est partout, comme le Fils et le Père il est hérétique.

170
(18) Si quelqu'un dit que le Saint-Esprit est une créature ou qu'il a été fait par le Fils, il est hérétique.

171
(19) Si quelqu'un ne dit pas que le Père a fait toutes choses, c'est-à-dire, les visibles et les invisibles, par le Fils et le Saint-Esprit, il est hérétique.

172
(20) Si quelqu'un ne dit pas que le Père, le Fils et le Saint Esprit ont une seule divinité, un seul pouvoir, une seule majesté, une seule puissance, une seule gloire et souveraineté, un seul Royaume, une seule volonté et une seule vérité il est hérétique.

173
(21) Si quelqu'un ne dit pas que sont vraies les trois Personnes du Père, du Fils et du Saint-Esprit, qu'elles sont égales, toujours vivantes, contenant toutes les choses visibles et invisibles, puissantes sur tout, jugeant tout, vivifiant tout créant tout, conservant tout, il est hérétique.

174
(22) Si quelqu'un ne dit pas que le Saint-Esprit doit être adoré par toute créature, comme le Fils et le Père, il est hérétique.

175
(23) Si quelqu'un pense de façon juste à propos du Père et du Fils, mais ne pense pas de façon juste à propos de l'Esprit, il est hérétique, parce que tous les hérétiques qui pensent mal au sujet du Fils de Dieu et de l'Esprit Saint se trouvent dans l'impiété des juifs et des païens,

176
(24) Si quelqu'un, en disant que le Père est Dieu, que son Fils est Dieu et que le Saint-Esprit est Dieu, partage, et veut dire ainsi des dieux et non pas Dieu, à cause de l'unique divinité et puissance, que nous croyons et savons appartenir au Père, au Fils et au Saint-Esprit ; s'il excepte le Fils ou l'Esprit Saint, en estimant que seul le Père doit être dit Dieu, et que c'est ainsi qu'il croit en un seul Dieu, il est hérétique en tous ces points ; il est même juif. Car le nom de dieux a été disposé et donné par Dieu à tous les anges et à tous les saints.
Mais pour le Père, le Fils et l'Esprit Saint, leur unique et égale divinité fait que ce n'est pas l'appellation de dieux, mais de Dieu, qui nous est montrée et indiquée pour que nous y croyions. Car nous sommes baptisés uniquement dans le Père, le Fils et l'Esprit Saint et non pas au nom des archanges ou des anges, comme les hérétiques ou les juifs ou même les païens insensés.

177
Tel est le salut des chrétiens : croyant à la Trinité, c'est-à- dire au Père et au Fils et au Saint-Esprit, baptisés en elle, nous devons croire fermement qu'elle est une seule et vraie divinité et puissance, majesté et substance.

b) " Decretum Damasi "

Le Saint-Esprit

178
Tout d'abord il faut traiter de l'Esprit septiforme qui repose sur le Christ. L'Esprit de sagesse : le Christ est la force de Dieu et la sagesse de Dieu
1Co 1,24 L'Esprit d'intelligence : Je te donnerai l'intelligence et je t'instruirai dans la voie dans laquelle tu marcheras Ps 31,8. L'Esprit de conseil : Et son nom sera appelé messager du grand conseil Is 9,6 LXX. L'Esprit de force : comme plus haut, force de Dieu et sagesse de Dieu 1Co 1,24 L'Esprit de science: en raison de l'éminence de la science du Christ Jésus Ep 3,19 Ph 3,8, l'envoyé. L'Esprit de vérité : Moi je suis la voie, la vie et la vérité Jn 14,6. L'Esprit de crainte (de Dieu) : Le commencement de la sagesse est la crainte de Dieu Ps 110,10 Pr 9,10.
Multiforme cependant est la distribution des noms du Christ : Seigneur, parce que Esprit ; Verbe, parce que Dieu ; Fils, parce que unique né du Père ;... prophète, parce qu'il a révélé les choses futures ; " l'Esprit Saint en effet n'est pas l'Esprit du Père seulement, ou du Fils seulement, mais l'Esprit du Père et du Fils ; il est écrit en effet : si quelqu'un aime le monde, l'Esprit du Père n'est pas en lui (voir 1Jn 2,15 Rm 8,9) ; de même il est écrit : quiconque ' n'a pas l'Esprit du Christ, celui-là ne lui appartient pas' Rm 8,9 c'est par cette nomination du Père et du Fils qu'est reconnu l'Esprit Saint " dont le Fils lui-même dit dans l'Evangile : l'Esprit Saint procède du Père Jn 15,26 et : il recevra de ce qui est à moi et il vous l'annoncera Jn 16,14


Le canon de la sainte écriture

179
Il nous faut maintenant parler des divines Ecritures, de ce que reçoit l'Eglise catholique universelle et de ce qu'elle doit éviter.
On commence par l'ordre de l'Ancien Testament. Genèse, un livre ; Exode, un livre ; Lévitique, un livre ; Nombres, un livre ; Deutéronome, un livre ; Josué, un livre ; Juge un livre ; Ruth, un livre ; Rois, quatre livres ; Paralipomènes, deux livres ; 150 Psaumes (psautier), un livre ; Salomon, trois livres ; Proverbes, un livre ; Ecclésiaste, un livre ; Cantique des Cantiques, un livre ; encore Sagesse, un livre ; Ecclésiastique, un livre.
Puis l'ordre des prophètes. Isaïe, un livre ; Jérémie, un livre, avec Cinoth, c'est-à-dire ses Lamentations ; Ezéchiel un livre ; Daniel, un livre ; Osée, un livre ; Amos, un livre ; Michée, un livre ; Joël, un livre ; Abdias, un livre ; Jonas, un livre ; Nahum, un livre ; Habacuc, un livre ; Sophonie, un livre ; Aggée, un livre ; Zacharie, un livre ; Malachie, un livre.
Puis l'ordre des histoires. Job, un livre ; Tobie, un livre ; Esdras, deux livres ; Esther, un livre ; Judith, un livre ; Maccabées, deux livres.
Puis l'ordre des Ecritures du Nouveau et éternel Testament, que l'Eglise sainte et catholique (romaine) reçoit (et vénère). Evangiles (quatre livres) : un livre selon Matthieu ; un livre selon Marc ; un livre selon Luc ; un livre selon Jean
(de même les Actes des Apôtres, un livre.)
Les épîtres de (l'apôtre) Paul, au nombre de quatorze : une aux Romains ; deux aux Corinthiens ; une aux Ephésiens ; deux aux Thessaloniciens ; une aux Galates ; une aux Philippiens ; une aux Colossiens ; deux à Timothée ; une à Tite ; une à Philémon ; une aux Hébreux.
De même l'Apocalypse, livre un.
Et les Actes des Apôtres, un livre (voir plus haut).
Puis les épîtres canoniques, au nombre de sept : deux de l'apôtre Pierre ; une épître de l'apôtre Jacques ; une épître de l'apôtre Jean ; deux épîtres de l'autre Jean, le presbytre ; une épître de l'ap6tre Jude, le zélote. Fin du canon du Nouveau Testament.



SIRICE : décembre 384 (12 janvier 385 ?)-26 novembre


Lettre " Directa ad decessorem " à l'évêque Himère de Tarragone, 10 février 385.

Prééminence et autorité doctrinale de l'évêque de Rome

181
(Introduction, Par. 1)... Nous ne refusons pas à ta demande la réponse qui convient, puisque eu égard à Notre charge, Nous n'avons pas la liberté de pouvoir dissimuler ou taire quelque chose, puisque plus qu'à tous Nous incombe le zèle pour la religion chrétienne. Nous portons les charges de tous ceux qui peinent, et plus encore : les porte en Nous le bienheureux apôtre Pierre dont Nous croyons avec confiance qu'il Nous protège et Nous garde en toutes choses comme l'héritier de son ministère...

182
(Chap. 15, Par 20) Maintenant Nous encourageons encore et encore le propos de ta fraternité d'observer les canons et de garder les décrets édictés, pour que ce que Nous avons écrit en réponse à ta demande, tu fasses en sorte que cela soit porté à la connaissance de tous nos coévêques, et non pas de ceux-là seulement qui se trouvent dans ta province ; mais ce qui a été déterminé par Nous selon une ordonnance salutaire doit être envoyé aussi, accompagné de ta lettre, à tous les évêques de Carthage, de la Bétie, de Lusitanie et de Galice. Et bien qu'aucun prêtre du Seigneur n'ait la liberté d'ignorer les décisions du Siège apostolique ou les déterminations vénérables des canons, il pourra être néanmoins très utile et - compte tenu de l'ancienneté de ton sacerdoce - très glorieux pour ta Charité, que ce qui t'a été écrit à titre spécial en termes généraux soit porté, par ton souci de l'unanimité, à la connaissance de tous nos frères : afin que qui a été édicté par Nous, non pas de façon inconsidérée mais de façon circonspecte, avec une grande prudence et longue réflexion, demeure inviolé, et qu'à l'avenir soit fermée la voie des excuses, laquelle ne pourra plus être ouverte à personne auprès de Nous.

Baptême des hérétiques

183
(Chap. 1,Par 2) (Tu as fait savoir)...que beaucoup de ceux qui ont été baptisés par les ariens impies se hâtent vers l'Eglise catholique, et que certains parmi nos frères veulent les baptiser à nouveau : cela n'est pas permis ; car que cela se fasse, l'Apôtre l'interdit (voir
Ep 4,5 He 6,4), les canons s'y opposent, et les décrets généraux envoyés aux provinces par mon prédécesseur Libère d'heureuse mémoire après l'annulation du concile de Rimini l'interdisent aussi. Nous les recevons dans la communauté des catholiques avec les novatiens et d'autres hérétiques, comme cela été décidé au synode, par la seule invocation de l'Esprit septiforme et moyennant l'imposition des mains de l'évêque - ce qui est observé également par tout l'Orient et l'Occident ; vous aussi vous ne devez pas désormais vous écarter de ce chemin, si vous ne voulez pas être séparés de la communauté avec nous par une sentence synodale.

La nécessité du baptême

184
(Chap. 2, Par 3) Sans vouloir cependant amoindrir le respect sacré qui s'attache à Pâques, Nous prescrivons d'administrer sans délai le baptême aux enfants qui, du fait de leur âge, ne peuvent pas encore parler, ou aux personnes qui se trouvent dans une nécessité quelconque de recevoir le saint baptême, de peur qu'il ne s'ensuive un détriment pour nos âmes si, par suite de notre refus de la fontaine du salut à ceux qui le désiraient, certains mourants venaient à perdre le Royaume et la vie. Quiconque de même se trouve menacé d'un naufrage, d'une invasion ennemie, ou de quelque maladie mortelle, qu'il soit admis, aussitôt qu'il le demande, au bénéfice de la régénération sollicitée. L'erreur jusqu'ici dans ce domaine doit suffire ; à présent que tous les prêtres s'en tiennent à la règle susdite, s'ils ne veulent pas être arrachés à la solidité du roc apostolique sur lequel le Christ a construit toute l'Eglise.

Le célibat des clercs

185
(Chap. 7, Par 8). Nous avons appris en effet que beaucoup de prêtres du Christ et de lévites, longtemps après leur consécration, ont procréé une descendance aussi bien de leur propre mariage que d'un commerce honteux, et qu'ils défendent leur méfait en prétextant qu'on lit dans l'Ancien Testament que la permission d'engendrer est accordée aux prêtres et aux ministres.
(Contre cet argument le pontife romain objecte :) (Par 9) Pourquoi a-t-il même été enjoint aux prêtres d'habiter loin de leur maison, au temple, l'année de leur tour de service ? Pour la raison qu'ils ne devaient avoir de commerce charnel pas même avec leurs femmes, de manière à briller par la pureté de leur conscience et à offrir ainsi un sacrifice agréable à Dieu.
(Par 10) C'est pourquoi après nous avoir illuminé par sa venue, le Seigneur Jésus atteste à son tour dans l'Evangile qu'il est venu accomplir la Loi et non l'abolir
Mt 5,17. Et pour cette raison il a voulu que la forme de l'Eglise dont il est l'Epoux, brille de la splendeur de la chasteté, de manière qu'il puisse la trouver... " sans tache ni ride " (Ep 5,27) au jour du jugement, lorsqu'il viendra à nouveau. Par la loi indissoluble de ces dispositions nous sommes tous liés, prêtres et lévites, pour que du jour de notre ordination nous consacrions nos coeurs et nos corps à la sobriété et à la chasteté, de sorte que nous plaisions au Seigneur notre Dieu dans les sacrifices que nous offrons quotidiennement.


3eme concile de Carthage, 28 août 397


Le canon des saintes Ecritures

186
(Il a été décidé).qu'en dehors des Ecritures canoniques rien ne doit être lu dans l'Eglise sous le nom de divines Ecritures. Or sont écritures canoniques : Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, Jésus Nave, Juges, Ruth, quatre livres des Rois, deux livres des Chroniques, Job, le Psautier de David, cinq livres de Salomon, douze livres des Prophètes, Esaïe, Jérémie, Daniel, Ezéchiel, Tobie, Judith, Esther, deux livres d'Esdras, deux livres des Maccabées.
Quant au Nouveau Testament : quatre livres des évangiles, un livre des Actes des Apôtres, treize épîtres de l'apôtre Paul, du même une aux Hébreux, deux de Pierre, trois de Jean (voir
Can. 179 , une de Jacques, une de Jude, l'Apocalypse de Jean. (est ajouté dans un manuscrit :)... l'Eglise d'outre-mer doit être consultée pour la confirmation de ce canon.



ANASTASE Ier : 27 novembre 399-402 (19 décembre 40


1er. concile de Tolède, septembre 400 (405 ?)


a) Chapitre

La consécration du chrême

187
Can. 20. (1) Bien qu'on observe presque partout qu'en dehors de l'évêque personne ne consacre le chrême, parce qu'on dit qu'en certains lieux ou certaines provinces des presbytres consacrent le chrême, il a été décidé néanmoins qu'à partir de ce jour aucun autre en dehors de l'évêque ne consacre le chrême et le distribue aux diocèses, et cela de la manière suivante : de chaque église des diacres ou des sous-diacres seront envoyés à l'évêque avant le jour de Pâques, pour qu'on puisse disposer le jour de Pâques du chrême consacré et distribué par l'évêque. (2) L'évêque a le droit sans nul doute de consacrer le chrême à tout moment, mais absolument rien ne doit être fait sans que l'évêque le sache ; or il a été décrété que le diacre ne fait pas la chrismation, mais que le presbytre la fait en l'absence de l'évêque, et en sa présence si celui-ci l'en a chargé.

b) "Symbolum Toletanum" (400) et sa forme longue "Libellus in modum symboli" de l'évêque Pastor de Palencia (477)

Profession de foi contre les erreurs des priscillianistes

188
Nous croyons en l'unique vrai Dieu, le Père et le Fils et l'Esprit Saint, le créateur des choses visibles et invisibles, par qui tout a été fait au ciel et sur la terre. Celui-ci est l'unique Dieu et celle-ci est l'unique Trinité du nom divin (de la substance divine). (Mais) le Père n'est pas le Fils lui-même, mais il a un Fils qui n'est pas le Père. Le Fils n'est pas le Père, mais il est le Fils de Dieu de (la) nature (du Père). Et l'Esprit est le Paraclet, qui n'est ni le Père lui-même ni le Fils, mais qui procède du Père (et du Fils). Le Père est donc non engendré, le Fils est engendré, le Paraclet n'est pas engendré mais procède du Père (et du Fils). C'est le Père dont on a entendu la voix du haut des cieux : celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis ma complaisance ; écoutez-le
Mt 17,5 2P 1,17 voir Mt 3,17. C'est le Fils qui dit : je suis sorti du Père, et je suis venu de Dieu dans ce monde (voir Jn 16,28 . C'est le Paraclet lui-même (l'Esprit Paraclet) dont le Fils dit : si je ne pars pas vers le Père le Paraclet ne viendra pas à vous Jn 16,7. Cette Trinité distincte dans les personnes est une seule substance, vertu, puissance, majesté (unie par sa vertu et sa puissance et sa majesté), indivisible et sans différence; en dehors d'elle (nous le croyons) il n'est pas de nature divine, soit d'un ange, soit d'un esprit, soit d'une puissance dont on puisse croire qu'elle est Dieu,

189
Ce Fils de Dieu par conséquent, Dieu, né du Père avant tout commencement, a été sanctifié dans le sein de la bienheureuse Vierge Marie (le sein de la Vierge Marie), et d'elle, engendré sans la semence d'un homme, il a pris une humanité véritable (c'est-à-dire que deux natures, à savoir de la divinité et de la chair, se sont unies totalement en une seule personne) à savoir le (notre) Seigneur Jésus Christ (Et) il n'avait pas un corps maginaire ou fait d'une simple forme (d'un fantôme), mais entier (et vrai) : Et il a eu faim et a eu soif, et a ressenti la douleur et a pleuré, et a ressenti toutes les blessures du corps (a supporté toutes les injures du corps). A la fin il a été crucifié (par les juifs), est mort et a été enseveli, (et) le troisième jour il est ressuscité ; après cela il a conversé avec les (ses) disciples et le quarantième jour (après la résurrection) il est monté aux cieux (au ciel). Ce Fils de l'homme est appelé également " Fils de Dieu ", " mais le Fils de Dieu est appelé " Dieu , " non " Fils de l'homme " ( Mais le Fils de Dieu, Dieu, est appelé Fils de l'homme ).

190
Mais nous croyons en la résurrection de la chair humaine (qu'il y aura une résurrection pour la chair humaine). Mais l'âme de l'homme n'est pas une substance divine ou une part de Dieu, mais une créature qui n'est pas tombée de par la volonté divine (nous l'appelons une créature qui a été créée par la volonté divine).

191
1. Mais (donc) si quelqu'un dit et (ou) croit que ce n'est pas par le Dieu tout-puissant que ce monde et tous ses agencements ont été faits, qu'il soit anathème.

192
2. Si quelqu'un dit et (ou) croit que Dieu le père est même que le Fils ou le Paraclet, qu'il soit anathème.

193
3. Si quelqu'un... croit que le Dieu Fils (Fils de Dieu) est le même que le Père ou le Paraclet, qu'il soit anathème.

194
4. Si quelqu'un... croit que le Paraclet Esprit est le Père ou le Fils, qu'il soit anathème.

195
5. Si quelqu'un... croit que l'homme Jésus Christ n'a pas été assumé par le Fils de Dieu (que seule la chair, sans une âme, a été prise par le Fils de Dieu), qu'il soit anathème.

196
6 Si quelqu'un... croit que le Fils de Dieu a souffert comme Dieu (le Christ ne peut pas être né), qu'il soit anathème.

197
7. Si quelqu'un... croit que l'homme Jésus Christ était un homme impassible (la divinité du Christ était sujette au changement et à la souffrance), qu'il soit anathème.

198
8. Si quelqu'un... croit qu'autre est le Dieu de la Loi ancienne, autre celui des évangiles, qu'il soit anathème.

199
9. Si quelqu'un... croit que le monde a été fait par un autre Dieu que (et non pas par) celui dont il est écrit : au commencement Dieu a fait le ciel et la terre (voir
Gn 1,1)qu'il soit anathème.

200
10. Si quelqu'un... croit que les corps humains ne ressusciteront pas après la mort, qu'il soit anathème.

201
11. Si quelqu'un.., croit que l'âme humaine est une portion de Dieu ou de la substance de Dieu, qu'il soit anathème.

202
12. Si quelqu'un croit qu'en dehors des Ecritures que l'Eglise catholique a reçues, d'autres doivent être tenues comme ayant autorité ou s'il les vénère (si quelqu'un... croit qu'en dehors des Ecritures que l'Eglise catholique reçoit, d'autres doivent être considérées comme ayant autorité ou être vénérées), qu'il soit anathème.

203
(13. Si quelqu'un... croit qu'il y a dans le Christ une seule nature de la divinité et de la chair, qu'il soit anathème.).

204
(14. Si quelqu'un... croit qu'il existe quelque chose qui peut s'étendre au- dehors de la Trinité divine, qu'il soit anathème.)

205
(15. Si quelqu'un estime qu'on doit croire à l'astrologie ou aux mathématiques (sic !), qu'il soit anathème.(voir
Can.460 ).

206
(16. Si quelqu'un... croit que les mariages qui sont tenus pour licites selon la Loi divine, sont abominables, qu'il soit anathème.)

207
(17. Si quelqu'un... croit que ce n'est pas seulement pour mortifier le corps qu'il faut s'abstenir de la chair des oiseaux ou des bêtes qui sont donnés pour qu'on s'en nourrisse, qu'il soit anathème.)

208
(18. Si quelqu'un adhère aux erreurs de la secte de Priscillien ou qu'il les professe, de sorte que dans le baptême salutaire il fait autre chose, contre le siège de saint Pierre, qu'il soit anathème.)

Lettre " Dat mihi " à l'évêque Venerius de Milan, vers 401.

La question de l'orthodoxie du pape Libère.

209
Une très grande joie m'est donnée par le fait, qui est l'oeuvre du Christ, que l'Italie victorieuse dans tout l'univers, enflammée d'un zèle et d'un empressement divins, a gardé intègre la foi transmise par les apôtres et établie par les anciens, et cela au moment, il est vrai, où Constance de divine mémoire a régné victorieux sur l'univers, et que la faction arienne n'a pu insinuer aucune hérésie et introduire ainsi ses souillures, parce que notre Dieu, nous le croyons, a veillé à ce que cette foi sainte et immaculée ne soit pas altérée par le blasphème d'hommes infâmes : cette foi qui avait été examinée et définie lors de la rencontre du synode de Nicée par de Saints hommes et par des évêques déjà réunis dans le repos des saints. Pour elle ils ont volontiers accepté l'exil, ceux qui alors se sont montrés de saints évêques, à savoir Denys, à cause de cela serviteur de Dieu, un homme instruit par l'enseignement divin, et ceux de sainte mémoire qui ont suivi son exemple, Libère, l'évêque de l'Eglise romaine, de même Eusèbe de Verceil, Hilaire de Gaule, pour ne pas parler de ceux, nombreux, qui ont pu préférer être fixés sur la croix plutôt que de blasphémer Dieu le Christ comme y poussait l'hérésie arienne, ou d'appeler le Fils de Dieu, Dieu le Christ, une créature du Seigneur.

( Suit la condamnation des livres d'Origène d'Alexandrie Traduits en latin par Ruffin, voir
353 )



INNOCENT Ier : 21 (22 ?) décembre 402 -12 mars


Lettre " Etsi tibi " à l'évêque Victrice de Rouen, 15 février 404.

Baptême des hérétiques

211
(Chap. 8, Par 11) (Il est bon de veiller)... à ce que ceux qui viennent des novatiens ou des montanistes soient reçus seulement par l'imposition des mains ; car bien que l'ayant été par des hérétiques, ils ont cependant été baptisés au nom du Christ.

Lettre " Consulenti tibi " à l'Evêque Exupère de Toulouse, 20 février 405

212

La réconciliation au moment de la mort

(Chap. 2)... Il a été demandé comment il faut se comporter à l'égard de ceux qui, après le baptême, se sont livrés sans relâche à la volupté charnelle et qui, à la fin de leur vie demandent à la fois la pénitence et la réconciliation dans la communion.
A leur endroit la prescription ancienne est plus sévère ; l'autre, récente, plus douce, par mesure de miséricorde. En effet suivant l'ancienne coutume on tenait à ce que leur soit accordée la pénitence, mais que la communion soit refusée. En effet, en ces temps lointains où les persécutions étaient fréquentes l'on refusait à bon droit la communion, de peur qu'en raison d'une paix obtenue trop facilement, les fidèles sûrs de leur réconciliation ne se laissent aller plus encore à l'apostasie ; mais la pénitence leur était accordée pour ne pas tout leur refuser, et la dureté des temps rendait le pardon plus difficile.
Mais après que notre Seigneur eut rendu la paix à ses Eglises et que la terreur fut passée, l'on décida d'accorder la communion aux mourants - laquelle sera comme un viatique, grâce à la miséricorde divine, pour ceux qui vont trépasser, pour ne pas donner l'impression de suivre la dureté et la rigueur de l'hérétique Novatien qui niait la possibilité du pardon. On accordera donc la communion avec la pénitence in extremis : ainsi les hommes dont nous avons parlé, au moins à leurs derniers instants, et avec le consentement de notre Seigneur, seront défendus contre la damnation éternelle.

Le canon des saintes Ecritures et les livres apocryphes

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(Chap. 7) Les livres qui ont été reçus dans le canon sont indiqués dans un bref appendice. C'est là (ce) que tu as désiré te voir indiquer :
Cinq livres de Moïse, c'est-à-dire Genèse, Exode, Lévitique, Nombres, Deutéronome, et un de Josué, un des Juges, quatre livres des Rois, en même temps Ruth, seize livres des Prophètes, cinq livres de Salomon, le Psautier.
De même les livres des histoires : un livre de Job, un de Tobie, un d'Esther, un de Judith, deux des Maccabées, deux d'Esdras, deux des Chroniques.
De même ceux du Nouveau Testament : quatre des évangiles, 13 (14) épîtres de l'apôtre Paul, trois épîtres de Jean, deux épîtres de Pierre, (une épître de Jude), une épître de Jacques, les Actes des Apôtres, l'Apocalypse de Jean.
Quant au reste, qui figure soit sous le nom de Matthieu ou sous celui de Jacques le Mineur, soit sous celui de Pierre et de Jean, ce qui a été écrit par un certain Leukios, (ou sous le nom d'André, ce qui l'a été par les philosophes Xenocharides et Léonidas,) ou sous le nom de Thomas, et s'il existe d'autres écrits, non seulement il faut le rejeter, mais comme tu le sais, le condamner.

Lettre " Magna me gratulatio ". à Rufus et à d'autres évêques de Macédoine, 13 d

La forme du baptême

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(On explique pourquoi selon les canons 8 et 19 de Nicée
Can.127-128 il faut rebaptiser les paulianistes qui reviennent à l'Eglise mais non les novatiens :)

(Chap. 5, Par 10) Qu'il existe une distinction entre ces deux hérésies, la raison le fait apparaître, car les paulianistes ne baptisent pas du tout au nom du Père et du Fils et de l'Esprit Saint, et les novatiens baptisent dans ces mêmes noms redoutables et vénérables, et chez eux jamais n'a été mise en cause l'unité de la puissance divine, c'est-à-dire du Père et du Fils et de l'Esprit Saint.

Lettre " Si instituta ecclesiastica " à l'évêque Decentius de Gubbio, 19 mars 41

Le ministre de la confirmation.

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(Chap. 3, Par 6) Pour ce qui est de la confirmation des enfants, on sait qu'elle ne doit pas être faite par un autre que l'évêque. Les presbytres en effet, bien que prêtres du second rang, n'ont pas le degré suprême du pontificat. Que ce pontificat revienne seulement aux évêques, pour qu'ils Consignent ou transmettent l'Esprit Paraclet, non seulement la coutume de l'Eglise l'atteste, mais également ce passage des Actes des Apôtres qui rapporte que Pierre et Jean furent envoyés pour transmettre l'Esprit Saint à ceux qui étaient déjà baptisés (voir
Ac 8,14-17). Aux presbytres en effet il est permis, lorsqu'ils baptisent soit sans l'évêque, soit en présence de l'évêque, d'oindre les baptisés de chrême, mais qui aura été consacré par l'évêque ; mais non de signer le front avec cette même huile, ce qui revient aux seuls évêques lorsqu'ils transmettent l'Esprit Paraclet. Les paroles cependant je ne puis les dire, pour ne pas sembler révéler (le mystère) plutôt que de répondre à une demande.

Onction des malades

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(Chap. 8, Par. II) Puisque ta charité a voulu consulter au sujet de ceci comme du reste, mon fils, le diacre Célestin, a ajouté dans sa lettre que ta charité mentionnait ce qui est écrit dans l'épître de saint Jacques : " Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les presbytres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis "
Jc 5,14-15. Il n'y a pas de doute qu'il faille l'entendre et le comprendre des fidèles malades qui peuvent être oints de l'huile sainte du chrême, laquelle étant confectionnée par l'évêque, il est permis non seulement aux prêtres, mais aussi à tous les chrétiens d'en user pour faire l'onction, dans leurs nécessités personnelles, ou celles des leurs.
Par ailleurs, cette addition nous semble superflue : on se demande si l'évêque peut faire ce qui est certainement permis aux presbytres. Car la raison pour laquelle on parle des presbytres est que les évêques, empêchés par d'autres occupations, ne peuvent se rendre chez tous les malades. Mais si un évêque en a la possibilité, et s'il juge que quelqu'un mérite d'être visité par lui, il peut le bénir et lui faire l'onction du chrême sans difficulté, puisque c'est lui qui fait le chrême. On ne peut en faire l'onction sur les pénitents, parce qu'elle est de l'ordre du sacrement. Car ceux auxquels on refuse les autres sacrements, comment penser qu'on puisse leur en concéder un de cette espèce ?


1996 Denzinger 150