1996 Denzinger 1353


NICOLAS V : 6 mars 1447 - 24/25 mars

CALIXTE III : 8 avril 1455 - 6 Aoû


Constitution " Regimini universalis " à l'Evêque de Magdebourg, Naumbourg et Hal

Usure et contrat de cens

1355
Une supplique qui Nous a été récemment adressée disait que depuis très longtemps, et de mémoire d'homme on ne se souvient plus du contraire, dans différentes parties de l'Allemagne, pour le bien commun des hommes parmi les habitants de ces contrées et ceux qui y séjournent, s'était établie et avait été gardée jusqu'à présent la coutume suivante :
les habitants et les résidents, ceux du moins à qui leur condition ou leur avantage leur en suggérait l'utilité, avaient l'habitude de vendre les revenus ou rentes annuelles en marcs, florins et gros - monnaies qui ont cours dans ces pays - provenant de leurs biens, maisons, champs, fonds, possessions ou héritages et, pour chaque marc, florin ou gros, de recevoir en espèces des acquéreurs de ces revenus ou rentes un prix déterminé convenable, variant selon les époques, selon les conventions intervenues à ce sujet entre les vendeurs et les acheteurs eux-mêmes, hypothéquant de façon efficace par le paiement de ces revenus ou rentes ceux des biens, des terres, des champs, des fonds, des possessions et des héritages qui étaient expressément mentionnés dans ces contrats ; en faveur de ces vendeurs ;
il était ajouté ceci :
Si ceux-ci restituent aux acheteurs en tout ou en partie la somme reçue d'eux, ils sont entièrement libres, en proportion de cette restitution, de l'obligation de payer les revenus ou rentes afférant à la somme restituée, mais que ces mêmes acheteurs, même si ces biens, maisons, terres, champs, possessions et héritages ont été entièrement détruits ou dévastés avec le temps, ne pouvaient pas recouvrer la somme versée elle-même, même en recourant aux tribunaux.

1356
Certains cependant sont hésitants et inquiets, se demandant si les contrats de ce genre doivent être considérés comme licites. C'est pourquoi certains qui les considèrent comme usuraires en prennent occasion pour refuser le paiement des revenus et des rentes qu'ils doivent. ...

1357
Nous donc..., pour lever à ce sujet toute équivoque et toute incertitude, en vertu de notre autorité apostolique, nous déclarons par les présentes que les contrats précités sont licites et conformes au droit, et que ces vendeurs, toute opposition cessant, sont tenus effectivement au paiement de ces rentes et de ces revenus conformément à la teneur des contrats en question.



PIE II : 19 Août 1458 - 14 Août


Propositions condamnées de Zaninus de Solcia dans la lettre " cum sicut accepimu 14 novembre 1459.

Erreurs de Zaninus de Solcia.

1361
(1) Le monde doit être consumé et prendre fin de façon naturelle, la chaleur du soleil consumant l'humidité de la terre et de l'air en sorte que les éléments s'enflamment.

1362
(2) Et tous les chrétiens doivent être sauvés.

1363
(3) Et aussi : Dieu a créé un autre monde encore que celui-ci, et dans le temps de ce dernier il a existé beaucoup d'autres hommes et de femmes, et que par conséquent Adam n'a pas été le premier homme.

1364
(4) De même Jésus Christ n'a pas souffert et n'est pas mort pour la Rédemption par amour pour le genre humain mais en raison de l'influence nécessitante des astres.

1365
(5) De même : Jésus Christ, Moïse et Mahomet ont dirigé le monde selon leur bon plaisir.

1366
(6) De même : notre Seigneur Jésus Christ est né illégitime, et il n'est pas dans l'hostie consacrée selon l'humanité mais seulement selon la divinité.

1367
(7) La luxure en dehors du mariage n'est un péché qu'à raison de son interdiction par des lois positives, et c'est pourquoi elles ont moins bien réglé les choses, et c'est seulement par son interdiction par l'Eglise qu'il est empêché de suivre l'opinion d'Epicure comme vraie.

1368
(8) En outre : s'emparer de choses d'autrui n'est pas un péché mortel, même si cela se fait contre le gré du propriétaire.

1369
(9) Enfin la Loi chrétienne prendra fin de par la succession d'une autre loi, de même que la Loi de Moise a pris fin de par la Loi du Christ.


Bulle " Exsecrabilis " 18 janvier 1460 (1459 selon le comput florentin).


L'appel du pape à un concile général

1375
En ce temps de tempête est né cet abus exécrable et inconnu des temps anciens que certains, imbus d'esprit de rébellion, non pas par désir d'un jugement plus sain, mais pour échapper à un péché qu'ils ont commis, osent faire appel du pontife romain, le vicaire du Christ, à qui il a été dit dans la personne du bienheureux Pierre " Pais mes brebis "
Jn 21,17 et " Tout ce que tu auras lié sur terre sera lié aussi dans les cieux " Mt 16,19, à un concile futur. ... C'est pourquoi, voulant rejeter loin de l'Eglise du Christ ce poison pernicieux..., nous condamnons les appels de cette sorte et nous les réprouvons comme erronés et détestables.

Bulle " Ineffabilis summi Providentia Patris ", 1er Août 1464

Le sang du Christ dans les trois jours de la mort

1385
.. En vertu de l'autorité apostolique Nous statuons et ordonnons par les présentes que désormais il ne sera plus permis à aucun des Frères précités (Mineurs et Prêcheurs) de disputer, de prêcher et de parler publiquement ou en privé au sujet de la question douteuse susdite, ou d'en persuader d'autres que c'est manifestement une hérésie ou un péché que de tenir ou de croire (comme il est présupposé) que le très saint sang était à part ou séparé de quelque façon que ce soit de la divinité durant les trois jours de la Passion de notre Seigneur Jésus Christ, et cela jusqu'au moment où par une décision concernant ce doute il aura été défini par Nous et par le Siège apostolique ce qui doit être tenu.




PAUL II : 30 août 1464-26 juillet

SIXTE IV : 9 août 1471 - 12 août



Propositions de Pierre de Rivo condamnées dans la bulle " Ad Christi vicarii" du 3 janvier 1474 texte de rétractation.

Erreurs concernant la vérité d'événements futurs.

1391
(1) Lorsqu'en Luc 1 Elisabeth parle et dit à la bienheureuse Vierge Marie " Bienheureuse es-tu qui as cru, parce que s'accomplira en toi ce qui t'a été dit par le Seigneur "
Lc 1,45, elle semble donner à entendre que ces propositions, à savoir " Tu enfanteras un fils et tu lui donneras nom de Jésus ; il sera grand " etc. Lc 1,31 s. n'avaient pas encore de vérité.

1392
(2) De même : lorsqu'à la fin de Luc le Christ dit après la Résurrection " Il faut que s'accomplisse tout ce qui a été écrit de moi dans la Loi de Moïse, les prophètes et les Psaumes "
Lc 24,44, il semble avoir donné à entendre que de telles propositions étaient auparavant dénuées de vérité.

1393
(3) De même He 10 où l'Apôtre dit : " La loi a l'esquisse des biens à venir" et " non l'expression des réalités elles-mêmes "
He 10,1, il semble donner à entendre que les propositions de la Loi ancienne, qui portent sur le futur, n'avaient pas encore de vérité déterminée.

1394
(4) De même, qu'il ne suffit pas pour la vérité d'une proposition concernant le futur qu'une chose sera, mais 'il est requis qu'elle sera sans qu'il puisse y être mis obstacle.

1395
(5) De même il est nécessaire de dire l'un des deux ou bien qu'il n'y a pas dans les articles de foi concernant le futur de vérité présente ou actuelle, ou bien que ce qui est signifié par eux n'a pas pu être empêché par la volonté divine.

1396
(Censure :) scandaleuses et qui dévient du chemin de la foi catholique.

Bulle " Salvator noster " en faveur de l'église de Saint Pierre de Saintes, 3 Ao

Indulgences pour les défunts.

1398
Et pour procurer le salut des âmes dans le temps surtout où plus que jamais elles ont besoin des suffrages des autres et où moins que jamais elles peuvent s'aider elles-mêmes, Nous voulons en vertu de notre autorité apostolique venir au secours, avec le trésor de l'Eglise, des âmes séjournant au purgatoire qui ayant quitté la lumière du jour unis au Christ par l'amour ont mérité, durant leur vie, que leur soit accordée une telle indulgence ; animés d'une affection paternelle, autant que Nous le pouvons avec Dieu, Nous concédons et accordons, confiants en la miséricorde divine et en la plénitude du pouvoir, que si des parents, des amis, ou d'autres fidèles du Christ animés par la piété, donnent - pour le bénéfice de ces âmes qui au purgatoire sont exposées au feu pour l'expiation des peines dues au péché - durant ladite période de dix ans et lors de la visite de l'église une somme déterminée ou une valeur en vue de la réfection de l'église de Saintes, selon ce qu'a ordonné le doyen et le chapitre de ladite église ou notre collecteur, ou s'ils l'envoient par un messager à choisir par eux durant la même période de dix ans, Nous voulons que cette indulgence plénière par mode de suffrage
1405 vale pour la rémission des péchés de ces âmes du purgatoire pour lesquelles - comme il est présupposé - on aura acquitté ladite somme d'argent ou valeur, et qu'elle soit à leur bénéfice.

Constitution " Cum praeexcelsa " 27 février 1477

(1476 selon le comput de la cur


L'immaculée Conception de Marie.

1400
Lorsque nous scrutons, en recherchant avec une considération, les marques insurpassables des mérites grâce auxquels la reine des cieux, la glorieuse Marie Mère de Dieu portée dans les hauteurs du ciel, resplendit parmi les astres comme l'étoile du matin..., nous jugeons qu'il est digne, ou plutôt qu'il est un devoir, d'inviter tous les fidèles du Christ pour le pardon et la rémission de leurs péchés, à rendre grâces et louanges au Dieu tout-puissant pour l'admirable conception de la Vierge immaculée. Sa providence considérant de toute éternité l'humilité de cette Vierge, voulant réconcilier avec son Créateur la nature humaine assujettie à la mort par la chute du premier homme, en a fait la demeure de son Fils unique en la préparant par le Saint-Esprit ; d'elle il a pu prendre la chair de notre condition mortelle pour racheter son peuple, cependant qu'elle demeurait vierge après son enfantement. Nous invitons les fidèles à célébrer la messe et les autres offices divins institués à cette fin dans l'Eglise de Dieu et à y assister, pour que, par les mérites et l'intercession de cette même Vierge, ils deviennent dignes de la grâce divine.


Encyclique " Romani Pontificis Provida ", 27 Novembre 1477.

Le sens des mots " per modum suffragii " ('par mode de suffrage')

1405
Il Nous a donc été rapporté ces derniers mois, qu'à l'occasion de la publication de l'indulgence concédée à une autre occasion à l'Eglise de Saintes
1398 , plusieurs scandales et dangers ont surgi, et que certains prédicateurs... ont mal interprété notre écrit, et qu'à l'occasion de l'indulgence susdite que Nous avons concédée par mode de suffrage pour les âmes du purgatoire, ils ont affirmé et affirment encore publiquement qu'il n'est plus nécessaire de prier ou de présenter de pieux suffrages pour ces âmes. De ce fait beaucoup ont été retenus de bien faire.
Voulant parer à de tels scandales et de telles erreurs en vertu de notre office de pasteur, Nous avons écrit par nos Brefs à divers prélats de cette région pour qu'ils expliquent aux fidèles du Christ que cette indulgence plénière par mode de suffrage pour les âmes séjournant au purgatoire, a été concédée par Nous non pas pour que les fidèles du Christ eux-mêmes soient retenus d'accomplir des oeuvres pies et bonnes, mais pour qu'elle profite par mode de suffrage au salut des âmes, et que cette indulgence profite autant que si des prières dévotes et des aumônes pies étaient faites ou offertes pour le salut de ces âmes.

1406
Il y a peu cependant Nous avons appris, non sans grand déplaisir pour notre coeur, que certains ont interprété ces paroles de façon moins juste et tout autrement que selon ce qu'a été et est notre intention. ... En effet Nous... n'avons pas écrit et expliqué aux prélats susdits que l'indulgence plénière précitée semble profiter autant aux âmes séjournant au purgatoire que si des prières dévotes étaient faites et des aumônes pies étaient faites ; non qu'il ait été ou qu'il soit dans notre intention ou que Nous voulions inférer que l'indulgence ne profite et ne peut pas davantage que les aumônes et les prières, ou que les aumônes et les prières profitent et peuvent autant qu'une indulgence par mode de suffrage, puisque Nous savons que les prières et les aumônes sont très éloignées d'une indulgence par mode de suffrage ; mais Nous disions qu'elle vaut "autant", ce qui veut dire de la manière, "que si" ce qui veut dire de la manière dont valent mes prières et les aumônes. Et parce que les prières et les aumônes valent comme des suffrages accomplis pour les âmes, Nous, à qui est conférée d'en haut la plénitude du pouvoir, désireux d'apporter aux âmes du purgatoire aide et suffrage puisés dans le trésor de l'Eglise universelle qui consiste dans les mérites du Christ et de ses saints et qui Nous a été confié, Nous avons concédé l'indulgence susdite, de telle sorte cependant que les fidèles eux-mêmes présentent ces suffrages pour les âmes que les âmes des défunts ne peuvent plus présenter par elles-mêmes. C'est cela que Nous avons pensé et pensons dans nos écrits...

1407
De même que notre désir saint et louable ne peut donc être condamné par personne à bon droit, de même l'intention et la saine compréhension qui vise seulement un bien manifeste ne doivent pas être combattues par le moyen de l'ambiguïté, puisque selon la règle de la science théologique toute proposition qui contient en elle un sens douteux doit toujours être comprise selon le sens qui conduit à une affirmation vraie.
C'est pourquoi... par les présentes Nous décidons et déclarons de notre propre mouvement que dans tous nos écrits notre intention a toujours été et est aussi maintenant que cette indulgence plénière par mode de suffrage pour les âmes séjournant au purgatoire ainsi concédée, vaut et porte secours de la manière dont la position commune des docteurs reconnaît qu'elles valent et portent secours.


Propositions de Pierre d'Osma condamnées dans la bulle "Licet ea quae de nostro mandato ", 9 août 1479.

Erreurs concernant la confession sacramentelle et les indulgences

1411
(1) La confession des péchés en détail, qui provient en réalité d'un statut de l'Eglise universelle, n'est pas connue de par le droit divin.

1412
(2) Pour ce qui est de la faute et de la peine, les péchés mortels sont effacés dans l'autre monde sans confession par la seule contrition du coeur,

1413
(3) et les pensées dépravées le sont par le seul déplaisir.

1414
(4) Que la confession soit secrète n'est pas exigé de façon nécessaire.

1415
(5) Ceux qui se confessent ne doivent pas être absous avant d'avoir accompli la pénitence.

1416
(6) Le pontife romain ne peut pas remettre les peines du purgatoire,

1417
(7) ni dispenser de ce qui a été déterminé par l'Eglise universelle.

1418
(8) Pour ce qui concerne la collation de la grâce, le sacrement de la pénitence est un sacrement de la nature, mais non de l'institution du Nouveau ou de l'Ancien Testament.

1419
(Censure : ) Pour prendre une mesure de prudence plus grande, Nous déclarons... que les propositions précitées sont fausses, toutes et chacune, contraires à la sainte foi catholique, erronées et scandaleuses et totalement étrangères à la vérité de l'Evangile, et contraires aussi aux décrets des saints Pères et à d'autres constitutions apostoliques, et qu'elles contiennent une hérésie manifeste.


Constitution " Grave nimis ", 4 Septembre 1483

L'Immaculée Conception de Marie.

1425
Bien que la sainte Eglise romaine célèbre publiquement et solennellement la fête de la conception de l'immaculée et toujours Vierge Marie et qu'elle a institué un office spécial et particulier à son sujet, certains prédicateurs de divers ordres, comme Nous l'avons appris, n'ont pas eu honte jusqu'ici d'affirmer publiquement au peuple de diverses villes et régions, et ne cessent de prêcher chaque jour, que pèchent mortellement ou sont hérétiques tous ceux qui tiennent ou affirment que cette même glorieuse et immaculée Mère de Dieu a été conçue sans la tache du péché originel, et qu'ils pèchent mortellement ou sont hérétiques s'ils célèbrent l'office de cette Immaculée Conception et qu'ils écoutent les sermons de ceux qui affirment qu'elle a été conçue sans cette tache.

1426
... Dans l'intention de Nous opposer à ces hardiesses téméraires..., Nous réprouvons et condamnons - de notre propre mouvement, non à 1a demande d'une requête quelconque qui nous aurait été présentée à ce sujet, mais suite uniquement à notre propre délibération et de science certaine - ces assertions de ces prédicateurs et des autres, quels qu'ils soient, qui osent affirmer que ceux qui croient et tiennent que la mère de Dieu a été préservée du péché originel dans sa conception seraient à cause de cela entachés d'hérésie ou qu'ils pécheraient mortellement, ou que s'ils célèbrent cet office de la conception ou entendent ces sermons ils encourraient la faute d'un péché ; ces affirmations Nous les réprouvons et les condamnons par les présentes, en vertu de l'autorité apostolique, comme fausses, erronées et totalement contraires à la vérité, ainsi que les livres précités qui ont été publiés avec ce contenu ;... Nous soumettons à la même peine et à la même censure ceux qui osent affirmer que les tenants de l'opinion contraire, à savoir que la glorieuse Vierge Marie a été conçue sans le péché originel, se rendent coupables d'hérésie ou d'un péché mortel, puisque la chose n'a pas encore été décidée par l'Eglise romaine et par le Siège apostolique.




INNOCENT VIII : 29 août 1484-25 j


Bulle " Exposit tuae devotionis " à Jean de Cirey, abbé du monastère de Citeaux, diocèse de Chalon-sur-Saône, 9 avril l489

L'étendue du pouvoir d'ordre du prêtre.

1435
Comme Nous l'a fait savoir une requête qui Nous a présentée il y a peu et venant de toi, il t'a été concédé, en vertu de privilèges et d'indults apostoliques, à toi et aux abbés des quatre monastères précités, pour le temps où ils exercent leur fonction, que soient en vigueur les autorisations de conférer tous les ordres mineurs aux personnes de cet ordre à l'intérieur des monastères précités, de bénir les nappes d'autel et d'autres ornements d'Eglise, de faire usage de la mitre, de l'anneau et des autres insignes pontificaux, ainsi que de donner dans leur propre monastère et dans les autres monastères ou prieurés qui leur sont soumis, et dans les églises paroissiales ou autres qui leur appartiennent en totalité ou en partie - même si elles ne devaient pas leur être soumises de plein droit -,la bénédiction solennelle après la célébration de la messe, des vêpres et des matines, dès lors qu'aucun évêque ou légat du Siège apostolique n'est présent lors d'une telle bénédiction... :
Nous qui entourons cet ordre avant les autres d'un amour affectueux et qui avons l'intention de le gratifier de grâces et de privilèges qui ne soient pas moindres que ce qu'ont accordé nos prédécesseurs, disposés à répondre à tes demandes sur ce point, Nous t'accordons par les présentes comme une faveur spéciale, en vertu de l'autorité apostolique et de science certaine, à toi et à tes successeurs et aux abbés susdits des autres quatre monastères précités, que maintenant et durant le temps où ils exerceront leur fonction, vous et eux vous pourrez à l'avenir, de façon libre et licite, bénir les vêtements et les ornements d'Eglise mentionnés ci-dessus et tous les autres..., consacrer les calices..., consacrer les autels en tous les lieux de l'ordre avec le saint chrême reçu auparavant d'un évêque catholique, et aussi donner la bénédiction solennelle après la célébration de la messe, des vêpres et des matines, et pour que les moines de l'ordre susdit ne soient pas contraints de courir de-ci, de-là en dehors du monastère pour recevoir les ordres du sous-diaconat et du diaconat, vous pourrez conférer régulièrement ces autres ordres du sous- diaconat et du diaconat à ceux que vous aurez trouvés aptes, toi et tes successeurs, à tous les moines de l'ordre susdit, et les quatre abbés précités et leurs successeurs aux religieux des monastères susmentionnés...



ALEXANDRE VI: 11 août 1492-18 août 1503

PIE III : 22 septembre-18 octobre 150

JULES II : 31 octobre 1503-21 février


5ème concile du LATRAN (18e oecuménique)3 mai 1512-16 mars 1517

Continuation du 5ème concile du Latran sous LÉON X



LEON X : 11 mars 1513-1er décembre 15


8 ème session : bulle " Apostolici regiminis ".

Doctrine concernant l'âme humaine, contre les néo- aristotéliciens

1440
De nos jours... le semeur de zizanie, l'antique ennemi du genre humain
Mt 13,25 a osé à nouveau semer et multiplier dans le champ du Seigneur des erreurs très pernicieuses, qui ont toujours été rejetées par les fidèles, au sujet de l'âme et principalement de l'âme raisonnable, à savoir que celle-ci serait mortelle et unique en tous les hommes. Et certains, s'adonnant à la philosophie avec témérité, soutiennent que cela est vrai, au moins selon la philosophie :
Désirant appliquer un remède opportun contre cette peste, avec l'approbation de ce saint concile, Nous condamnons et réprouvons tous ceux qui affirment que l'âme intellective est mortelle ou unique en tous les hommes, ou qui sont dans le doute à ce sujet.
En effet, non seulement celle-ci est vraiment, par soi et essentiellement forme du corps humain, comme il est dit dans le canon de notre prédécesseur, le pape Clément V, publié au concile de Vienne 902 , mais elle est à la vérité immortelle, sujette à la multiplicité selon la multiplicité des corps dans lesquels elle est infusée, effectivement multipliée et sujette à être multipliée dans l'avenir. ...

1441
Puisque la vérité ne peut aucunement être contraire à la vérité, Nous définissons donc comme étant complètement fausse toute assertion contraire à la vérité de la foi éclairée
3017 , et Nous interdisons avec la plus grande rigueur de permettre que soit enseignée une position différente. Et Nous décidons que tous ceux qui adhèrent à l'affirmation d'une telle erreur, en disséminant de la sorte les hérésies les plus condamnables, doivent être totalement évités et punis, comme étant de détestables et abominables hérétiques et infidèles qui ébranlent la foi catholique.

10ème session, 4 mai 1515 : bulle " Inter multiplices "

L'usure et les monts de piété.

1442
Certains maîtres et docteurs disent que ces monts ne sont pas licites lorsque, après un certain temps, les administrateurs de tels monts exigent des pauvres mêmes à qui le prêt est fait quelque chose de plus que le capital ; pour cette raison, ces monts n'échapperaient pas au crime d'usure... puisque notre Seigneur, comme l'atteste l'évangéliste Luc
Lc 6,34 ss., nous a obligés par un précepte clair à ne pas attendre d'un prêt plus que le capital. En effet, il y a précisément usure lorsque, par suite de l'usage d'une chose qui ne produit pas de fruits, l'on s'efforce d'obtenir un surplus et un fruit sans effort, sans frais et sans risques. ...

1443
De nombreux autres maîtres et docteurs affirment... que, pour un bien si grand et si nécessaire à la chose publique, rien ne doit être exigé ni espéré en raison du seul prêt, mais que, pour indemniser ces mêmes monts pour les dépenses des mêmes administrateurs et pour tout ce qui se rattache à leur nécessaire entretien, il est permis, sans faire preuve de lucre et pourvu que ce soit nécessaire et modéré, d'exiger et de prélever quelque chose de la part de ceux qui sont avantagés par un tel prêt, puisque la règle de droit prévoit que celui qui profite du bienfait doit aussi porter le fardeau, en particulier lorsque l'autorité apostolique y consent. Ces derniers maîtres et docteurs montrent d'autre part que cette position a été approuvée par nos prédécesseurs, les pontifes romains d'heureuse mémoire, Paul II, Sixte IV, Innocent VIII, Alexandre VI et Jules II.

1444
Nous voulons donc Nous occuper de cette question comme il convient par souci de justice, d'une part, afin de ne pas ouvrir l'abîme de l'usure, par amour de la piété et de la vérité, d'autre part, afin de subvenir aux besoins des pauvres. En entretenant ces deux préoccupations, puisqu'elles paraissent concerner la paix et la tranquillité de toute république chrétienne, avec l'approbation du saint concile, Nous déclarons et définissons que les monts-de- piété déjà mentionnés, créés par les républiques et approuvés et confirmés depuis ce temps par l'autorité du Siège apostolique,
dans lesquels, en compensation et en indemnisation des seules dépenses encourues pour leurs administrateurs et les autres choses qui concernent leur maintien, on reçoit quelque chose de modéré en plus du prêt, sans lucre et à titre d'indemnité,
ne présentent pas d'apparence de mal, n'incitent pas au péché et ne doivent d'aucune façon être condamnés ; bien plus, Nous déclarons et définissons qu'un tel prêt est méritoire, qu'il doit être loué et approuvé, qu'il ne doit aucunement être réputé usuraire...
Nous voulons que tous... ceux qui désormais oseront prêcher ou disputer, oralement ou par écrit, à l'encontre de la présente déclaration et décision... encourent la peine d'une excommunication déjà portée...

11ème session, 19 décembre 1516 - Bulle " Pastor aeternus gregem ".

Le rapport entre le pape et le concile.

1445
Nous estimons ne pas pouvoir ni devoir, sans manquer à notre conscience..., être retenu ni empêché de révoquer cette (Pragmatique) Sanction (de Bourges) si néfaste, ni ce qu'elle contient.
Le fait que cette même Sanction et son contenu aient été publiés au concile de Bâle et que, pendant la tenue du concile, ils aient été reçus et acceptés par l'assemblée de Bourges, ne doit pas Nous impressionner puisque tout cela a été fait après le transfert du même concile de Bâle (à Ferrare, le 18 septembre 1437) par le pape Eugène IV, notre prédécesseur, par le conciliabule de Bâle... et ne pouvait donc plus avoir aucune valeur. En effet, non seulement au témoignage de la sainte Ecriture, des affirmations des saints Pères et des autres pontifes romains, nos prédécesseurs, et des décrets des saints canons, mais aussi du propre aveu de ces mêmes conciles, il apparaît clairement que seul le pontife romain en exercice, du fait qu'il a autorité sur tous les conciles, a plein droit et plein pouvoir de convoquer, de transférer et de dissoudre les conciles...

Décret "Cum postquam" à Cajetan de Vio, légat du pape, 9 novembre 1518

Indulgences

1447
... Pour qu'à l'avenir personne ne puisse alléguer qu'il ignore la doctrine de l'Eglise romaine sur ces indulgences et leur efficacité, ni s'excuser en prétextant l'ignorance, ni recourir à une protestation sans fondement, mais pour qu'on puisse convaincre ces gens d'être coupables de mensonge notoire et les condamner justement, Nous avons pensé devoir vous signifier par cette lettre ce que l'Eglise romaine, que les autres doivent suivre comme leur mère, a enseigné

1448
Le pontife romain, successeur de Pierre, détenteur des clés et vicaire de Jésus Christ sur terre, en vertu du pouvoir des clés qui ouvrent le Royaume des cieux en enlevant dans les fidèles ce qui y fait obstacle, c'est- à-dire la coulpe et la peine due pour les péchés actuels : la coulpe, au moyen du sacrement de pénitence, la peine temporelle due, selon la justice divine, au moyen de l'indulgence de l'Eglise, peut, pour de justes raisons, concéder à ces fidèles, membres du Christ par le lien de la charité, qu'ils soient en cette vie ou au purgatoire, des indulgences tirées de la surabondance des mérites du Christ et des saints. Quand, en vertu de son autorité apostolique, il concède l'indulgence pour les vivants comme pour les morts, il distribue selon sa coutume le trésor des mérites de Jésus Christ et des saints, en appliquant l'indulgence elle-même par l'absolution ou en l'appliquant par manière d'intercession.
C'est pourquoi tous ceux, vivants ou morts, qui ont reçu vraiment cette indulgence, sont libérés de la peine temporelle due, selon la justice divine, pour leurs péchés actuels, dans la mesure équivalente à l'indulgence concédée ou acquise.

1449
Et nous décrétons en vertu de l'autorité apostolique et par la teneur des présentes, qu'ainsi tous doivent penser et prêcher sous peine d'excommunication latae sententiae.


Bulle " Exsurge Domine ", 15 juin 1520.

Erreurs de Martin Luther.

1451
1. C'est une opinion hérétique, mais fréquente, que les sacrements de la Loi nouvelle donnent la grâce sanctifiante à ceux qui n'y mettent pas obstacle.

1452
2. Nier que le péché demeure dans un enfant après le baptême est fouler aux pieds tout à la fois Paul et le Christ.

1453
3. Le foyer du péché empêche l'entrée du ciel pour l'âme qui quitte son corps, même s'il n'y a pas de péché actuel.

1454
4. La charité imparfaite du mourant comprend nécessairement une grande crainte qui par elle-même suffit à entraîner la peine du purgatoire et qui empêche d'entrer au ciel.

1455
5. Les trois parties de la pénitence, contrition, confession et satisfaction, n'ont de fondement ni dans la sainte Ecriture, ni chez les saints docteurs anciens du christianisme.

1456
6. La contrition, que préparent la recherche, la récapitulation et la détestation des péchés, lorsqu'on repense à sa vie dans l'amertume de son coeur
Is 38,15, en pesant la gravité, le nombre et la laideur des péchés, en voyant la béatitude éternelle perdue et la damnation éternelle encourue, cette contrition rend hypocrite et même plus pécheur.

1457
7. Très vrai et plus excellent que tous les enseignements donnés jusqu'à ce jour sur les sortes de contrition est le proverbe : "Ne pas faire le mal à l'avenir est souveraine pénitence ; la meilleure pénitence, c'est la vie nouvelle."

1458
8. N'aie nullement la présomption de confesser les péchés véniels ni même tous les pêchés mortels, car il est impossible que tu connaisses tous tes péchés mortels. Voilà pourquoi dans la primitive Eglise, on confessait seulement les péchés mortels manifestes.

1459
9. Quand nous voulons confesser tous nos péchés clairement, nous voulons équivalemment ne rien laisser pardonner à la miséricorde de Dieu.

1460
10. Personne n'a ses péchés remis s'il ne croit qu'ils sont remis quand le prêtre les remet ; bien plus, le péché demeurerait si l'on ne croyait qu'il est remis ; car la remise des péchés et la donation de la grâce ne suffisent pas, mais il faut encore croire que le péché est remis.

1461
11. Tu ne dois nullement avoir confiance d'être absous à cause de ta contrition, mais à cause de la parole du Christ "Ce que tu délieras", etc.
Mt 16,19 C'est pourquoi, je te le dis, aie confiance si tu as obtenu l'absolution du prêtre, et crois fortement que tu es absous tu seras vraiment absous, quoi qu'il en soit de la contrition.

1462
12. Si par impossible un pénitent n'était pas contrit, ou si le prêtre ne l'absolvait pas sérieusement, mais par plaisanterie, si pourtant le pénitent se croit absous, il l'est en toute vérité.

1463
13. Dans le sacrement de pénitence et dans la rémission des péchés, le pape ou un évêque ne fait pas plus que le moindre des prêtres ; bien plus, là où il n'y aurait pas de prêtre, n'importe quel chrétien, même une femme ou un enfant, en peut tout autant.

1464
14. Personne n'est obligé de répondre au prêtre qu'il est contrit, et le prêtre ne doit pas le demander.

1465
15. Grande est l'erreur de ceux qui s'approchent du sacrement de l'eucharistie en ayant confiance de s'être confessés, de n'être conscients d'aucun péché mortel, d'avoir fait précéder des prières et des préparations : tous ceux-là mangent et boivent leur jugement. Mais s'ils croient et s'ils ont confiance d'obtenir la grâce, cette seule foi les rend purs et dignes.

1466
16. Il semble opportun que l'Eglise décide dans un concile commun de donner la communion aux laïcs sous les deux espèces et les gens de Bohème qui communient sous les deux espèces ne sont pas des hérétiques mais des schismatiques.

1467
17. Les trésors de l'Eglise d'où le pape donne les indulgences, ne sont pas les mérites du Christ et des saints.

1468
18. Les indulgences sont une pieuse fraude pour les fidèles et une dispense des bonnes oeuvres ; elles sont du nombre des choses permises, pas du nombre des choses utiles.

1469
19. Les indulgences pour ceux qui les gagnent vraiment, n'ont pas de valeur pour remettre la peine due aux péchés actuels devant la justice de Dieu.

1470
20. Se fourvoient ceux qui croient que les indulgences sont salutaires et utiles au profit spirituel.

1471
21. Les indulgences ne sont nécessaires que pour les fautes graves publiques, et elles ne sont réellement accordées qu'aux gens endurcis et aux impatients.

1472
22. Il est six espèces d'hommes pour lesquels les indulgences ne sont ni nécessaires ni utiles : les morts ou les moribonds, les malades, ceux qui ont un empêchement légitime, ceux qui n'ont pas commis de fautes graves ceux qui ont commis des fautes graves mais non publiques ceux qui font des oeuvres meilleures.

1473
23. Les excommunications ne sont que des peines extérieures et elles ne privent pas l'homme des prières spirituelles communes de l'Eglise.

1474
24. Il faut enseigner aux chrétiens d'aimer l'excommunication plutôt que de la craindre.

1475
25. Le pontife romain successeur de Pierre, n'est pas le vicaire du Christ établi par le Christ lui-même, dans la personne de Pierre, sur toutes les Eglises du monde entier.

1476
26. La parole du Christ à Pierre "tout ce que tu lieras sur la terre, etc."
Mt 16,19 s'étend uniquement à ce que Pierre lui-même a lié.

1477
27. Il est certain qu'il n'est aucunement au pouvoir de l'Eglise ou du pape d'établir des articles de foi, et moins encore des lois concernant les moeurs ou les bonnes oeuvres.

1478
28. Si le pape pensait de telle ou telle matière avec une grande partie de l'Eglise, il ne se tromperait pas ; cependant, ce n'est ni un péché ni une hérésie de penser le contraire, surtout dans une question qui n'est pas nécessaire au salut, jusqu'à ce que le concile universel ait condamné une opinion et approuvé l'autre.

1479
29. Le chemin nous est ouvert pour énerver l'autorité des conciles, contredire leurs actes, juger leurs décrets, confesser avec confiance ce qui semble vrai, que cela ait été approuvé ou réprouvé par un concile quel qu'il soit.

1480
30. Certains articles de Jean Hus qui ont été condamnés au concile de Constance sont tout à fait chrétiens, très vrais et évangéliques : pas même l'Eglise entière ne pourrait les condamner.

1481
31. En toute oeuvre bonne le juste pèche.

1482
32. Une oeuvre bonne parfaitement accomplie est un péché véniel.

1483
33. Que des hérétiques aient été brûlés est contraire à la volonté de l'Esprit.

1484
34. Se battre contre les Turcs, c'est s'opposer à Dieu qui par eux visite nos iniquités.

1485
35. Personne n'est certain qu'il ne pèche pas sans cesse naturellement, en raison du vice très caché de l'orgueil.

1486
36. Le libre arbitre, après le péché, n'est quelque chose que de nom ; et aussi longtemps qu'il fait ce qui est en son pouvoir, il pèche mortellement.

1487
37. On ne peut pas prouver le purgatoire par un texte de la sainte Ecriture qui soit dans le canon.

1488
38. Les âmes du purgatoire ne sont pas sûres de leur salut, du moins pas toutes. Aucune raison et aucun texte d'Ecriture ne prouve qu'elles ne sont pas dans un état où elles méritent et où leur charité augmente.

1489
39. Les âmes du purgatoire ne cessent de pécher aussi longtemps qu'elles cherchent le repos et ont horreur des peines.

1490
40. Les âmes libérées du purgatoire grâce aux suffrages des vivants sont moins heureuses que si elles avaient satisfait par elles-mêmes.

1491
41. Les prélats ecclésiastiques et les princes séculiers n'agiraient pas mal s'ils détruisaient tous les mendiants.

1492
(Censure :) Tous et chacun des articles ou des erreurs précités, nous les condamnons, les réprouvons et les rejetons totalement, selon le cas, comme hérétiques, ou scandaleux, ou faux, ou comme offensant les oreilles pies ou comme induisant en erreur les esprits simples et comme opposés à la vérité catholique.




1996 Denzinger 1353