Ecclesia in Asia FR 23


CHAPITRE V

COMMUNION ET DIALOGUE POUR LA MISSION



Communion et mission marchent ensemble

24 Conformément au dessein éternel du Père, l'Eglise, prévue depuis les origines du monde, préparée dans l'Ancien Testament, instituée par le Christ Jésus et rendue présente dans le monde par l'Esprit Saint le jour de la Pentecôte, « avance dans son pèlerinage entre les persécutions du monde et les consolations de Dieu », 113 tandis qu'elle s'achemine vers la perfection dans la gloire du ciel. Puisque Dieu désire que « le genre humain dans son ensemble forme un seul peuple de Dieu, croisse ensemble pour constituer un seul Corps du Christ, soit édifié ensemble en un seul Temple du Saint-Esprit », 114 l'Eglise est dans le monde « le projet visible de l'amour de Dieu pour l'humanité, le sacrement du salut ». 115 Elle ne peut donc pas être considérée simplement comme une organisation sociale ou une agence d'aide humanitaire. Bien qu'elle soit composée d'hommes et de femmes pécheurs, elle doit être considérée comme le lieu privilégié de la rencontre entre Dieu et l'homme, où Dieu choisit de révéler le mystère de sa vie intime et de réaliser son plan de salut du monde.

Le mystère du dessein d'amour de Dieu est rendu présent et actif dans la communauté des hommes et des femmes qui ont été ensevelis avec le Christ par le Baptême dans la mort, de sorte que, comme le Christ a été ressuscité d'entre les morts par la gloire du Père, eux aussi peuvent cheminer dans une vie nouvelle (cf.
Rm 6,4). Au coeur du mystère de l'Eglise, il y a le lien de communion qui unit le Christ Epoux à tous les baptisés. En raison de cette communion vivante et vivifiante, « les chrétiens ne s'appartiennent pas à eux-mêmes, mais sont la propriété du Christ ».116 Unis au Fils par le lien d'amour de l'Esprit, ils sont unis au Père, et de cette communion découle la communion qu'ils partagent entre eux par le Christ dans l'Esprit Saint. 117 Le but premier de l'Eglise est donc d'être le sacrement de l'union intime de la personne humaine avec Dieu et, puisque la communion des personnes entre elles est enracinée dans cette union à Dieu, l'Eglise est aussi le sacrement de l'unité du genre humain. 118 En elle, cette unité est déjà commencée; en même temps, elle est « signe et instrument » de la pleine réalisation de l'unité qui doit encore s'accomplir. 119

C'est une exigence essentielle de la vie dans le Christ que celui qui entre en communion avec le Seigneur doit porter du fruit: « Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit » (Jn 15,5); cela est d'autant plus vrai que la personne qui ne porte pas de fruit ne demeure pas en communion: « Tout sarment en moi qui ne porte pas de fruit, [mon Père] l'enlève » (Jn 15,2). La communion avec Jésus, qui est à l'origine de la communion des chrétiens entre eux, est la condition indispensable pour porter du fruit; et la communion avec les autres, don du Christ et de son Esprit, est le fruit le plus beau que les sarments peuvent offrir. En ce sens, communion et mission sont inséparablement liées l'une à l'autre; « elles se compénètrent et s'impliquent mutuellement, au point que la communion représente la source et tout à la fois le fruit de la mission: la communion est missionnaire et la mission est pour la communion ». 120

Utilisant la théologie de communion, le Concile Vatican II a pu décrire l'Eglise comme le peuple de Dieu en pèlerinage, auquel, d'une certaine manière, tous les peuples sont reliés. 121 A partir de là, les Pères synodaux ont mis l'accent sur le lien mystérieux entre l'Eglise et les adeptes des autres religions d'Asie, notant qu'ils sont « en relation avec elle selon différents modes et degrés ». 122Parmi des peuples, des cultures et des religions aussi divers, « la vie de l'Eglise comme communion est de la plus grande importance ». 123 En effet, le service de l'unité de l'Eglise est d'un intérêt particulier en Asie, où il y a tant de tensions, de divisions et de conflits, causés par des différences ethniques, sociales, culturelles, linguistiques, économiques et religieuses. C'est dans un tel contexte que les Eglises locales en Asie, en communion avec le Successeur de Pierre, ont besoin de promouvoir une plus profonde communion d'esprit et de coeur par une étroite collaboration entre elles. Les relations avec les autres Eglises et les Communautés ecclésiales chrétiennes, et avec les adeptes des autres religions, sont également vitales pour sa mission évangélisatrice. 124 Le Synode a donc renouvelé l'engagement de l'Eglise en Asie dans sa tâche d'améliorer à la fois les relations oecuméniques et le dialogue interreligieux, reconnaissant que la construction de l'unité, le travail pour la réconciliation, le tissage des liens de solidarité, la promotion du dialogue entre les religions et les cultures, l'éradication des préjugés et l'encouragement à la confiance entre les peuples sont essentiels à la mission évangélisatrice de l'Eglise sur le continent. Tout cela demande de la part de la communauté catholique un sincère examen de conscience, le courage de rechercher la réconciliation et un engagement renouvelé au dialogue. Au seuil du troisième millénaire, il est clair que l'aptitude de l'Eglise à évangéliser requiert qu'on s'efforce vigoureusement de servir la cause de l'unité dans toutes ses dimensions, puisque communion et mission marchent ensemble.

(113) S. Augustin, La Cité de Dieu, XVIII, 51, 2: PL 41, 614; cf. Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. LG 8.
(114) Conc. oecum. Vat. II, Décret sur l'activité missionnaire de l'Eglise Ad gentes, n. AGD 7; cf. Const. dogm. Lumen gentium, n. LG 17.
(115) Paul VI, Discours aux Cardinaux à l'occasion de la fête de saint Jean et du Xe anniversaire de son élection (22 juin 1973): AAS 65 (1973), p. 391; La Documentation catholique 70 (1973), p. 655.
(116) Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Christifideles laïci (30 décembre 1988), n. CL 18: AAS 81 (1989), p. 421; La Documentation catholique 86 (1989), p. 161.
(117) Cf. ibid. CL 18; Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. LG 4.
(118) Cf. Catéchisme de l'Eglise catholique, n. CEC 775.
(119) Cf. ibid. CEC 775
(120) Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Christifideles laïci (30 décembre 1988), n. CL 32: AAS 81 (1989), pp. 451-452; La Documentation catholique 86 (1989), p. 170.
(121) Cf. Const. dogm. Lumen gentium, n. LG 16.
(122) Proposition 13.
(123) Ibid.
(124) Cf. Assemblée spéciale pour l'Asie du Synode des Evêques, Rapport avant la discussion, n. 25: L'Osservatore Romano 22 avril 1998, p. 6; La Documentation catholique 95 (1998), pp. 522-523.


Communion dans l'Eglise

25 Réunis autour du Successeur de Pierre, priant et travaillant ensemble, les Evêques de l'Assemblée spéciale pour l'Asie personnifiaient ce que devrait être la communion de l'Eglise dans toute la riche diversité des Eglises particulières qu'ils président dans la charité. Ma propre présence aux Sessions générales du Synode était à la fois une heureuse occasion de partager les joies et les espoirs, les difficultés et les angoisses des Evêques, et un exercice intense et profondément ressenti de mon ministère. C'est justement dans la perspective de la communion ecclésiale que l'autorité universelle du Successeur de Pierre rayonne le plus clairement, non pas d'abord comme un pouvoir juridique sur les Eglises locales, mais par-dessus tout comme une primauté pastorale au service de l'unité de la foi et de la vie du peuple de Dieu tout entier. Profondément conscients que « le ministère pétrinien a la fonction unique de garantir et de promouvoir l'unité de l'Eglise », 125 les Pères synodaux ont reconnu le service que les Dicastères de la Curie romaine et le service diplomatique du Saint-Siège rendent aux Eglises locales, dans un esprit de communion et de collégialité. 126 Une caractéristique essentielle de ce service est le respect et la sensibilité dont ces proches collaborateurs du Successeur de Pierre font preuve à l'égard de la diversité légitime des Eglises locales et de la variété des cultures et des peuples avec lesquels ils sont en contact.

Chaque Eglise particulière doit se fonder sur le témoignage de la communion ecclésiale qui constitue sa nature d'Église. Les Pères synodaux ont choisi de décrire le diocèse comme unecommunion de communautés réunies autour de leur Pasteur, où les prêtres, les personnes consacrées et les laïcs sont engagés dans un « dialogue de vie et de coeur » soutenu par la grâce du Saint-Esprit. 127 C'est en premier lieu dans le diocèse que la vision d'une communion de communautés peut se réaliser au sein des réalités sociales, politiques, religieuses, culturelles et économiques de l'Asie, qui sont fort complexes. La communion ecclésiale implique que chaque Eglise locale devienne ce que les Pères synodaux ont appelé une « Eglise participante », c'est-à-dire, une Eglise dans laquelle chacun vit sa vocation propre et accomplit son rôle spécifique. Afin d'édifier la « communion pour la mission » et la « mission de communion », le charisme particulier de chaque membre doit être reconnu, développé et utilisé de façon efficace. 128 Il est nécessaire en particulier de promouvoir une implication plus grande des laïcs et des personnes consacrées dans la programmation pastorale et dans les processus de décisions par l'intermédiaire de structures de participation comme les conseils pastoraux et les assemblées paroissiales. 129

Dans chaque diocèse, la paroisse demeure le lieu ordinaire où les fidèles se réunissent pour grandir dans la foi, pour vivre le mystère de la communion ecclésiale et pour prendre part à la mission de l'Eglise. Les Pères du Synode ont donc chaleureusement invité les pasteurs à rechercher des voies nouvelles et efficaces pour guider pastoralement les fidèles, de façon que chacun, spécialement les pauvres, se sente réellement partie prenante de la paroisse et du peuple de Dieu dans son ensemble. La participation des laïcs à la planification pastorale devrait être une pratique normale de toutes les paroisses. 130 Le Synode a défini les jeunes comme ceux pour lesquels « la paroisse devrait fournir davantage d'occasions d'amitié et de communion [...] par l'organisation d'activités apostoliques de jeunes et de clubs de jeunes ». 131 Personne a priori ne devrait être exclu du partage intégral de la vie et de la mission de la paroisse pour des raisons sociales, économiques, politiques, culturelles ou éducatives. De même que tout disciple du Christ a un don à offrir à la communauté, de même la communauté devrait manifester sa volonté de recevoir le don de chacun et d'en bénéficier.

Dans ce contexte et en se référant à leur expérience pastorale, les Pères synodaux ont souligné la valeur des communautés ecclésiales de base comme étant une façon efficace de promouvoir la communion et la participation dans les paroisses et dans les diocèses, et une force authentique pour l'évangélisation. 132 Ces petits groupes aident les fidèles à vivre en tant que communautés qui croient, qui prient et qui s'aiment comme les premiers chrétiens (cf.
Ac 2,44-47 Ac 4,32-35). Ils tendent à les aider aussi à vivre l'Evangile dans un esprit d'amour fraternel et de service, et ils sont par conséquent un solide point de départ pour construire une nouvelle société, expression d'unecivilisation de l'amour. Avec le Synode, j'encourage l'Eglise en Asie, là où c'est possible, à considérer ces communautés de base comme un élément positif pour l'activité évangélisatrice de l'Eglise. En même temps, ces communautés ne seront vraiment efficaces que si, comme l'a écrit Paul VI, elles vivent en union avec l'Eglise particulière et l'Eglise universelle, en communion de coeur avec les Pasteurs de l'Eglise et le Magistère, s'engageant dans une perspective missionnaire et ne laissant aucune place à l'isolationnisme ou à une exploitation idéologique. 133 La présence de ces petites communautés ne rend pas inutiles les institutions ni les structures établies, qui demeurent nécessaires à l'Eglise pour accomplir sa mission.

Le Synode a reconnu aussi le rôle des mouvements de renouveau pour édifier la communion, pour donner l'occasion de faire une expérience plus intime de Dieu par la foi et par les sacrements, et pour promouvoir la conversion de la vie. 134 C'est la responsabilité des Pasteurs de guider, d'accompagner et d'encourager ces groupes de façon qu'ils puissent bien s'intégrer dans la vie et dans la mission de la paroisse et du diocèse. Ceux qui sont engagés dans des associations et des mouvements devraient apporter leur soutien à l'Eglise locale et non se présenter comme une substitution des structures diocésaines et de la vie paroissiale. La communion devient plus forte quand les responsables locaux de ces mouvements travaillent avec les Pasteurs dans un esprit de charité pour le bien de tous (cf. 1Co 1,13).

(125) Proposition 13; cf. Conc. oecum. Vat. II, Const. dogm. Lumen gentium, n. LG 22.
(126) Cf. ibid.
(127) Cf. Proposition 15; Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Evêques de l'Eglise catholique sur certains aspects de l'Eglise comprise comme communion Communionis notio (28 mai 1992), nn. 3-10: AAS 85 (1993), pp. 839-844; La Documentation catholique 89 (1992), pp. 730-731.
(128) Cf. Proposition 15.
(129) Cf. ibid.
(130) Cf. Proposition 16.
(131) Proposition 34.
(132) Cf. Proposition 30; Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio (7 décembre 1990), n. RMi 51:AAS 83 (1991), p. 298; La Documentation catholique, 88 (1991), p. 172.
(133) Cf. Exhort. apost. Evangelii nuntiandi (8 décembre 1975), n. EN 58: AAS 68 (1976), pp. 46-49; La Documentation catholique, 73 (1976), pp. 12-13; Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio (7 décembre 1990), n. RMi 51: AAS 83 (1991) p. 299; La Documentation catholique, 88 (1991), p. 172.
(134) Cf. Proposition 31.


La solidarité entre les Eglises

26 Cette communion ad intra contribue à la solidarité entre les Eglises particulières elles-mêmes. L'attention aux besoins locaux est légitime et indispensable, mais la communion exige que les Eglises particulières demeurent ouvertes les unes vis-à-vis des autres et collaborent entre elles, de sorte que dans leur diversité elles puissent préserver et manifester clairement leur lien de communion avec l'Eglise universelle. La communion exige la compréhension mutuelle et une approche coordonnée de la mission, sans porter préjudice à l'autonomie ni aux droits des Eglises selon leurs traditions théologiques, liturgiques et spirituelles respectives. L'histoire démontre cependant que les divisions ont souvent blessé la communion des Eglises en Asie. Au long des siècles, les relations entre les Eglises particulières de juridictions ecclésiastiques, de traditions liturgiques et de styles missionnaires différents ont parfois été tendues ou difficiles. Les Evêques présents au Synode ont reconnu qu'aujourd'hui aussi en Asie, dans les Eglises particulières comme entre elles, il y a parfois des divisions malheureuses, souvent liées aux diversités rituelles, linguistiques, ethniques, idéologiques et de caste. Certaines blessures sont partiellement cicatrisées, mais ce n'est pas encore une totale guérison. Reconnaissant que, là où la communion est affaiblie, le témoignage de l'Eglise et le travail missionnaire en souffrent, les Pères du Synode ont proposé des initiatives concrètes pour renforcer les relations entre les Eglises particulières en Asie. En plus des nécessaires expressions spirituelles de soutien et d'encouragement, ils ont suggéré une plus équitable répartition des prêtres, une solidarité économique plus efficace, des échanges culturels et théologiques, et des occasions plus nombreuses de jumelage entre les diocèses. 135

Des Associations régionales et continentales d'Evêques, notamment le Conseil des Patriarches catholiques du Moyen-Orient et la Fédération des Conférences des Evêques de l'Asie, ont contribué à promouvoir l'union entre les Eglises locales et ont fourni des lieux de rencontre pour la collaboration en vue de résoudre des problèmes pastoraux. De la même manière, à travers l'Asie il y a de nombreux centres de théologie, de spiritualité et d'activité pastorale qui favorisent la communion et la collaboration concrète. 136 Tous doivent se préoccuper de contribuer au développement de ces initiatives prometteuses, pour le bien de l'Eglise comme de la société en Asie.

(135) Cf. Proposition 14.
(136) Cf. Assemblée spéciale pour l'Asie du Synode des Evêques, Rapport avant la discussion, n. 25: L'Osservatore Romano, 22 avril 1998, p. 6; La Documentation catholique 95 (1998) p. 521.


Les Eglises orientales catholiques

27 La situation des Eglises orientales catholiques, principalement du Moyen-Orient et de l'Inde, mérite une attention particulière. Depuis les temps apostoliques, elles ont été les gardiennes d'un précieux héritage spirituel, liturgique et théologique. Leurs traditions et leurs rites, issus d'une profonde inculturation de la foi sur le sol de nombreux pays d'Asie, ont droit au plus grand respect. Avec les Pères du Synode, j'invite chacun à reconnaître les coutumes légitimes et la liberté de ces Eglises en matière disciplinaire et liturgique, comme il est établi dans le Code des Canons des Eglises orientales. 137 Selon l'enseignement du Concile Vatican II, il y a une nécessité urgente de surmonter les peurs et les incompréhensions qui apparaissent parfois entre les Eglises orientales catholiques et l'Eglise latine, et aussi entre ces Eglises elles-mêmes, particulièrement en ce qui concerne la sollicitude pastorale envers leurs fidèles, même hors de leurs territoires propres. 138 Comme fils de l'unique Eglise, renés à la vie nouvelle dans le Christ, les croyants sont appelés à faire face à tout avec le souci d'une perspective commune, dans un esprit de confiance, et d'une charité inébranlable. Il ne faut pas laisser les conflits créer des divisions, mais il faut les gérer dans un esprit de vérité et de respect, car il ne peut y avoir aucun bien si ce n'est celui qui vient de l'amour. 139

Ces vénérables Eglises sont impliquées directement dans le dialogue oecuménique avec les Eglises orthodoxes soeurs, et les Pères synodaux les ont encouragées à poursuivre sur cette route. 140Elles ont eu aussi de précieuses expériences de dialogue interreligieux, spécialement avec l'Islam. Cela peut aider d'autres Eglises en Asie et ailleurs. Il est clair que les Eglises orientales catholiques ont une grande richesse de traditions et d'expériences, dont peut grandement bénéficier toute l'Eglise.

(137) Cf. Proposition 50.
(138) Cf. Propositions 36 et 50.
(139) Cf. Jean-Paul II, Discours au Synode des Evêques de l'Eglise Syro-malabare (8 janvier 1996), n. 6: AAS 88 (1996), p. 762; La Documentation catholique 93 (1996), p. 108.
(140) Cf. Proposition 50.


Partager les espoirs et les souffrances

28 Les Pères du Synode étaient aussi conscients de la nécessité d'une communion et d'une collaboration effectives avec les Eglises locales présentes sur les territoires asiatiques de l'ex-Union Soviétique, qui sont en train de se reconstruire dans les pénibles circonstances héritées d'une période douloureuse de leur histoire. L'Eglise les accompagne par la prière, partageant leurs souffrances et leurs nouveaux espoirs. J'encourage toute l'Eglise à leur apporter un soutien moral, spirituel et matériel, et à mettre à leur disposition du personnel ecclésiastique et laïc, dont elles ont grandement besoin, afin d'aider ces communautés dans leur tâche de faire connaître aux peuples de ces pays l'amour de Dieu révélé en Jésus Christ. 141

Dans de nombreuses parties de l'Asie, nos frères et soeurs continuent à vivre leur foi malgré les restrictions ou la totale négation de leur liberté. A l'égard de ces membres souffrants de l'Eglise, les Pères synodaux ont exprimé une préoccupation et une sollicitude particulières. Avec les Evêques de l'Asie, j'exhorte les frères et les soeurs de ces Eglises en situations difficiles à unir leurs souffrances à celle du Seigneur crucifié, car nous savons bien, et eux aussi, que seule la Croix, lorsqu'elle est portée avec foi et amour, est le chemin de la résurrection et d'une vie nouvelle pour l'humanité. J'encourage les diverses Conférences épiscopales nationales en Asie à créer un service pour aider ces Eglises; et j'assure ceux qui souffrent persécution pour leur foi dans le Christ de la proximité et de la sollicitude constantes du Saint-Siège. 142 Je lance un appel aux gouvernements et aux responsables des nations pour qu'ils adoptent et mettent en pratique des politiques qui garantissent la liberté religieuse pour tous les citoyens.

A maintes reprises, les Pères synodaux se sont tournés en pensée vers l'Eglise catholique en Chine continentale et ils ont prié pour que vienne bientôt le jour où nos bien-aimés frères et soeurs chinois seront totalement libres de pratiquer leur foi en pleine communion avec le Siège de Pierre et avec l'Eglise universelle. A vous, chers frères et soeurs chinois, j'adresse cette fervente exhortation: ne permettez jamais que les difficultés et les larmes diminuent votre attachement au Christ et votre engagement pour votre grande nation. 143 Le Synode a aussi exprimé sa solidarité cordiale avec l'Eglise catholique en Corée et a manifesté son soutien aux « efforts [des catholiques] pour porter assistance au peuple de la Corée du Nord qui est privé des moyens minimaux de survie et pour amener la réconciliation entre deux pays d'un même et unique peuple, d'une même langue et d'un même héritage culturel ». 144

De la même manière, le Synode s'est souvent tourné en pensée vers l'Eglise qui est à Jérusalem, elle qui a une place spéciale dans le coeur de tous les chrétiens. En réalité, les mots du prophète Isaïe trouvent un écho dans le coeur de millions de croyants à travers le monde, pour lesquels Jérusalem occupe une place unique et très chère: « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez en elle, vous tous qui l'aimez,... et vous puiserez avec délices à l'abondance de sa gloire » (66, 10-11). Jérusalem, ville de la réconciliation des hommes avec Dieu et entre eux, a été si souvent un lieu de conflits et de divisions! Les Pères synodaux ont exhorté les Eglises particulières à manifester leur solidarité avec l'Eglise qui est à Jérusalem, en partageant ses souffrances, en priant pour elle et en collaborant avec elle au service de la paix, de la justice et de la réconciliation entre les deux peuples et les trois religions présents dans la Ville Sainte. 145 Je renouvelle l'appel souvent lancé aux responsables politiques et religieux et à toutes les personnes de bonne volonté afin qu'ils cherchent les voies capables d'assurer la paix et l'intégrité de Jérusalem. Comme je l'ai déjà écrit, c'est mon souhait fervent de m'y rendre en pèlerinage religieux, comme mon prédécesseur le Pape Paul VI, pour prier dans la Ville Sainte où Jésus Christ a vécu, est mort et est ressuscité, et pour visiter le lieu d'où, poussé par le Saint-Esprit, les Apôtres sont partis pour proclamer l'Evangile de Jésus Christ au monde. 146

(141) Cf. Proposition 56.
(142) Cf. Proposition 51.
(143) Cf. Proposition 52.
(144) Cf. Proposition 53.
(145) Cf. Proposition 57.
(146) Cf. Lettre sur le pèlerinage aux lieux qui sont liés à l'histoire du salut (29 juin 1999), n. 7:L'Osservatore Romano 30 juin-1er juillet 1999, p. 9; La Documentation catholique 96 (1999), pp. 703-704.


Une mission de dialogue

29 Le thème commun des différents Synodes « continentaux », qui ont aidé l'Eglise à se préparer au grand Jubilé de l'An 2000, est celui de la nouvelle évangélisation.Une nouvelle ère d'annonce de l'Evangile est essentielle, non seulement parce que, après deux mille ans, la majeure partie de la famille humaine ne connaît pas encore le Christ, mais aussi parce que la situation dans laquelle se trouvent l'Eglise et le monde au seuil du nouveau millénaire présente des défis particuliers pour la foi religieuse et pour les vérités morales qui en découlent. On observe presque partout une tendance à construire le progrès et la prospérité sans référence à Dieu, et à réduire la dimension religieuse de la personne à la sphère privée. Si la société se sépare des vérités les plus fondamentales sur l'homme, à savoir sa relation au Créateur et à la Rédemption réalisée par le Christ dans l'Esprit Saint, elle ne peut que s'éloigner de plus en plus des vraies sources de la vie, de l'amour et du bonheur. Ce siècle rempli de violence, qui arrive presque à son terme, a donné un témoignage terrifiant de ce qui peut survenir quand on abandonne la vérité et la bonté au profit de l'appétit du pouvoir et de l'affirmation de soi. La nouvelle évangélisation, comme invitation à la conversion, à la grâce et à la sagesse, est l'unique espérance authentique pour parvenir à un monde meilleur et à un avenir plus lumineux. La question n'est pas de savoir si l'Église a quelque chose d'essentiel à dire aux hommes et aux femmes de notre temps, mais comment elle peut le dire avec clarté et de façon convaincante!

A l'époque du Concile Vatican II, mon prédécesseur le Pape Paul VI a déclaré, dans l'encycliqueEcclesiam suam, que le problème du rapport entre l'Église et le monde moderne était une des préoccupations les plus importantes de notre temps. Il écrivait que « sa présence, son urgence sont telles qu'elles constituent un poids pour notre esprit, un stimulant, presque une vocation ».147 Depuis le Concile, l'Eglise a constamment montré qu'elle voulait poursuivre ce rapport en esprit de dialogue. Toutefois, le désir de dialogue n'est pas simplement une stratégie pour une coexistence pacifique entre les peuples; il est une partie essentielle de la mission de l'Eglise parce qu'il a ses origines dans le dialogue salvifique d'amour du Père avec l'humanité, par le Fils, dans la puissance de l'Esprit Saint. L'Eglise ne peut remplir sa mission que d'une façon qui corresponde à la manière dont Dieu a agi en Jésus Christ: il s'est fait homme, il a partagé notre vie humaine et il a parlé un langage humain pour communiquer son message de salut. Le dialogue que l'Eglise propose est fondé sur la logique de l'Incarnation. C'est donc seulement par une solidarité ardente et désintéressée que l'Eglise entre en dialogue avec les hommes et les femmes de l'Asie qui sont à la recherche de la vérité dans l'amour.

Comme sacrement de l'unité de toute l'humanité, l'Eglise ne peut pas ne pas entrer en dialogue avec tous les peuples, en tout temps et en tout lieu. Répondant à la mission qu'elle a reçue, elle ose aller à la rencontre des peuples du monde en ayant conscience d'être le « petit troupeau » dans la foule immense de l'humanité (cf.
Lc 12,32) mais aussi le levain dans la pâte du monde (cf. Mt 13,33). Ses efforts pour engager le dialogue sont en premier lieu dirigés vers ceux qui partagent sa foi en Jésus Christ, Seigneur et Sauveur. Cela s'étend au-delà du monde chrétien vers les adeptes des autres traditions religieuses, en se fondant sur les attentes religieuses qui habitent tout coeur humain. Le dialogue oecuménique et le dialogue interreligieux constituent une véritable vocation de l'Eglise.

(147) AAS 56 (1964), p. 613; La Documentation catholique 61 (1964), col. 1060.


Dialogue oecuménique

30 Le dialogue oecuménique est un défi et un appel à la conversion pour toute l'Eglise, spécialement pour l'Eglise en Asie, où les gens attendent des chrétiens un signe plus clair d'unité. Afin que tous les peuples se rassemblent dans l'action de grâce à Dieu, la communion a besoin d'être restaurée entre ceux qui dans la foi ont accepté Jésus Christ comme Seigneur. Jésus lui-même a prié pour l'unité visible de ses disciples et n'a cessé de la demander, pour que le monde croie que le Père l'a envoyé (cf. Jn 17,21). 148 Mais la volonté du Seigneur que son Eglise soit une attend une réponse complète et courageuse de la part de ses disciples.

En Asie, où justement le nombre des chrétiens est proportionnellement faible, la division rend l'activité missionnaire encore plus difficile. Les Pères synodaux ont reconnu que « le scandale de la division des chrétiens est un grand obstacle pour l'évangélisation en Asie ». 149 En effet, de nombreuses personnes en Asie qui, à travers leurs religions et leurs cultures, sont à la recherche d'harmonie et d'unité considèrent la division entre les chrétiens comme un contre-témoignage de Jésus Christ. C'est pourquoi l'Eglise catholique en Asie se sent particulièrement poussée à oeuvrer pour l'unité avec les autres chrétiens, se rendant compte que la recherche de la pleine communion exige de chacun charité, discernement, courage et espérance. « Pour être authentique et fructueux, l'oecuménisme demande aux fidèles catholiques certaines dispositions fondamentales. Tout d'abord, la charité, avec un regard plein de sympathie et un vif désir de coopérer, chaque fois que cela est possible, avec les frères des autres Eglises ou Communautés ecclésiales. En second lieu, la fidélité à l'Eglise catholique, sans pour autant ignorer ni même nier les manques manifestés par le comportement de certains de ses membres. En troisième lieu, l'esprit de discernement, pour apprécier ce qui est bon et digne d'éloges. Enfin, une sincère volonté de purification et de renouvellement est exigée ». 150

Tout en reconnaissant les difficultés encore existantes dans les rapports entre chrétiens, qui incluent non seulement des préjugés hérités du passé mais aussi des jugements enracinés dans des profondes convictions qui touchent la conscience, 151 les Pères du Synode ont toutefois mis en évidence les signes de l'amélioration des relations entre certaines Eglises chrétiennes et Communautés ecclésiales en Asie. Par exemple, catholiques et orthodoxes reconnaissent souvent une unité culturelle entre eux, un sentiment de partager des éléments importants d'une tradition ecclésiale commune. Cela constitue une base solide pour un dialogue oecuménique fructueux qui continuera aussi au prochain millénaire et qui, nous l'espérons et nous prions pour cela, mettra fin aux divisions du millénaire qui va s'achever.

Sur le plan pratique, le Synode a proposé que les Conférences épiscopales nationales en Asie invitent les autres Eglises chrétiennes à s'unir dans un processus de prière et de consultation afin d'explorer les possibilités de nouvelles structures et associations oecuméniques pour promouvoir l'unité des chrétiens. La suggestion du Synode que la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens soit célébrée de façon plus fructueuse sera aussi une aide. Les Evêques sont encouragés à instituer et à présider des centres oecuméniques de prière et de dialogue; et il est nécessaire d'inclure dans le cursus des séminaires, des maisons de formation et des institutions éducatives une formation appropriée au dialogue oecuménique.

(148) Cf. Proposition 42.
(149) Ibid.
(150) Jean-Paul II, Discours à l'audience générale du 26 juillet 1995, n. 4: Insegnamenti XVIII2 (1995), p. 138; La Documentation catholique 92 (1995) p. 774.
(151) Cf. Jean-Paul II, Discours à l'audience générale du 20 janvier 1982, n. 2: Insegnamenti V1 (1982), p. 162; La Documentation catholique 79 (1982) p. 196.


Dialogue interreligieux

31 Dans la Lettre apostolique Tertio millennio adveniente, j'ai précisé que l'approche d'un nouveau millénaire constitue une circonstance favorable pour le dialogue interreligieux et pour des rencontres avec les responsables des grandes religions du monde. 152 Le contact, le dialogue et la coopération avec les adeptes des autres religions, c'est là une tâche que le Concile Vatican II a confiée à l'Eglise entière comme un devoir et un défi. Les principes de la recherche d'un rapport positif avec les autres traditions religieuses ont été mis en évidence dans la déclaration conciliaireNostra aetate promulguée le 28 octobre 1965, charte pour notre temps du dialogue interreligieux. Du point de vue chrétien, le dialogue interreligieux est bien plus qu'une façon de promouvoir la connaissance et l'enrichissement réciproques; il est une partie de la mission évangélisatrice de l'Eglise, une expression de la mission Ad gentes. 153 Les chrétiens apportent au dialogue interreligieux la ferme conviction que la plénitude du salut provient seulement du Christ et que la communauté ecclésiale à laquelle ils appartiennent est le moyen ordinaire du salut. 154 Je redis ici ce que j'ai écrit à la cinquième Assemblée plénière de la Fédération des Conférences épiscopales d'Asie: « Bien que l'Eglise reconnaisse avec joie tout ce qui est vrai et saint dans les traditions religieuses du Bouddhisme, de l'Hindouisme et de l'Islam, comme un reflet de cette vérité qui illumine tous les hommes, cela ne diminue pas son devoir et sa détermination de proclamer sans hésitation Jésus Christ qui est "la Voie, la Vérité et la Vie". [...] Le fait que les adeptes d'autres religions peuvent recevoir la grâce de Dieu et être sauvés par le Christ en dehors des moyens ordinaires qu'il a institués n'annule donc pas l'appel à la foi et au baptême que Dieu veut pour tous les peuples ». 155

En ce qui concerne le processus du dialogue, comme je l'écrivais déjà dans l'encycliqueRedemptoris missio, « il ne doit y avoir ni capitulation, ni irénisme, mais témoignage réciproque en vue d'un progrès des uns et des autres sur le chemin de la recherche et de l'expérience religieuses et aussi en vue de surmonter les préjugés, l'intolérance et les malentendus ». 156 Seuls ceux qui sont dotés d'une foi chrétienne mûre et convaincue sont qualifiés pour s'impliquer dans un dialogue interreligieux authentique. « Seuls les chrétiens qui sont profondément plongés dans le mystère du Christ et qui sont heureux dans leur communauté de foi peuvent s'engager dans le dialogue interreligieux sans risque excessif et avec l'espoir d'en voir de bons fruits ». 157 Il est donc important pour l'Eglise en Asie de fournir des modèles appropriés de dialogue interreligieux (évangélisation dans le dialogue et dialogue pour l'évangélisation) et une préparation convenable pour ceux qui y sont engagés.

Après avoir souligné la nécessité d'une solide foi au Christ dans le dialogue interreligieux, les Pères synodaux ont parlé du besoin d'un dialogue de la vie et du coeur.Les disciples du Christ doivent avoir le coeur humble et doux de leur Maître, n'étant jamais orgueilleux ni condescendants quand ils rencontrent leurs partenaires dans le dialogue (cf.
Mt 11,29). « Les relations interreligieuses se développent davantage dans un contexte d'ouverture aux autres croyants, de volonté d'écoute, et de désir de respecter et de comprendre les autres dans leurs différences. Pour cela, l'amour des autres est indispensable. Cela devrait conduire à la collaboration, à l'harmonie et à l'enrichissement mutuel ». 158

Afin de guider ceux qui sont engagés dans ce processus, le Synode a suggéré de rédiger un directoire pour le dialogue interreligieux. 159 Alors que l'Eglise explore de nouvelles voies de rencontre avec les autres religions, je désire évoquer quelques formes de dialogue déjà en cours avec de bons résultats, incluant des échanges académiques entre experts des diverses traditions religieuses ou des représentants de ces traditions, l'action commune en faveur du développement humain intégral et la défense des valeurs religieuses et humaines. 160 Je désire réaffirmer combien il est important de revitaliser la prière et la contemplation dans le processus du dialogue. Les personnes consacrées peuvent contribuer de façon très significative au dialogue interreligieux en témoignant de la vitalité des grandes traditions chrétiennes d'ascétisme et de mystique. 161

La mémorable rencontre à Assise, la cité de saint François, le 27 octobre 1986, entre l'Eglise catholique et les représentants des autres religions du monde montre que les hommes et les femmes de religion, sans abandonner leurs traditions respectives, peuvent toutefois s'engager dans la prière et travailler pour la paix et le bien de l'humanité. 162 L'Eglise doit continuer à oeuvrer pour préserver et promouvoir cet esprit de rencontre et de collaboration avec les autres religions à tous les niveaux.

La communion et le dialogue sont deux aspects essentiels de la mission de l'Eglise qui trouvent leur modèle infiniment transcendant dans le mystère de la Trinité, de laquelle vient toute mission et à laquelle toute mission doit retourner. Un des grands cadeaux « d'anniversaire » que les membres de l'Eglise, spécialement les Pasteurs, peuvent offrir au Seigneur de l'histoire en ce deux millième anniversaire de l'Incarnation est l'affermissement de l'esprit d'unité et de communion à tous les niveaux de la vie ecclésiale, une « sainte fierté » renouvelée dans la fidélité constante de l'Eglise à ce qui lui a été donné, une nouvelle confiance dans la grâce et dans la mission permanentes qui l'envoient parmi les peuples du monde pour témoigner de l'amour et de la miséricorde salvifiques de Dieu. C'est seulement lorsque le peuple de Dieu reconnaît le don qui est le sien dans le Christ qu'il est en mesure de le communiquer aux autres par l'annonce et le dialogue.

(152) Cf. n. TMA 53: AAS 87 (1995), p. 37; La Documentation catholique 91 (1994), p. 1030.
(153) Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio (7 décembre 1990), n. RMi 55: AAS 83 (1991), p. 302; La Documentation catholique, 88 (1991), p. 173.
(154) Cf. ibid. RMi 55: AAS, l.c., p. 304; La Documentation catholique, l.c.
(155) N. 4: AAS 83 (1991), pp. 101-102; La Documentation catholique 87 (1990), p. 850.
(156) N. RMi 56: AAS 83 (1991), p. 304; La Documentation catholique 88 (1991), p. 174.
(157) Proposition 41.
(158) Ibid.
(159) Cf. ibid.
(160) Cf. Jean-Paul II, Encycl. Redemptoris missio (7 décembre 1990), n. RMi 57: AAS 83 (1991), p. 305; La Documentation catholique 88 (1991), p. 174.
(161) Cf. Jean-Paul II, Exhort. apost. post-synodale Vita consecrata (25 mars 1996), n. VC 8: AAS 88 (1996), p. 383; La Documentation catholique 93 (1996), p. 353.
(162) Cf. Jean-Paul II, Encycl. Sollicitudo rei socialis (30 décembre 1987), n. SRS 47: AAS 80 (1988), p. 582; La Documentation catholique 85 (1988), pp. 254-255.


Ecclesia in Asia FR 23