Compendium 264


LE SACREMENT DE LA CONFIRMATION




265 . Quelle est la place de la Confirmation dans le dessein divin du salut ?

Dans l'Ancienne Alliance, les prophètes ont annoncé le don de l'Esprit du Seigneur au Messie attendu et à tout le peuple messianique. Toute la vie et la mission du Christ se déroulent dans une totale communion avec l'Esprit Saint. Les Apôtres le reçoivent à la Pentecôte et annoncent les « merveilles de Dieu » (
Ac 2,11). Par l'imposition des mains, ils transmettent aux nouveaux baptisés le don de l'Esprit lui-même. Tout au long des siècles, l'Église a continuellement vécu de l'Esprit et l'a transmis à ses fils.




266 . Pourquoi parle-t-on de la Chrismation ou de la Confirmation ?

On dit Chrismation (dans les Églises orientales on parle de Chrismation avec le saintmyron, qui veut dire saintchrême), parce que le rite essentiel en est l'onction. On l'appelle Confirmation, parce qu'elle confirme et renforce la grâce baptismale.




267 Quel est le rite essentiel de la Confirmation ?

Le rite essentiel de la Confirmation est l'onction avec le saint-chrême (huile parfumée, consacrée par l'Évêque). Il s'effectue par l'imposition des mains par le ministre, qui prononce les paroles sacramentelles propres au sacrement. En Occident, cette onction est faite sur le front des baptisés avec ces paroles : « Sois marqué de l'Esprit Saint, le don de Dieu ». Dans les Églises orientales de rite byzantin, l'onction est faite aussi sur d'autres parties du corps, avec la formule : « Je te marque du don de l'Esprit Saint ».




268 Quel est l'effet de la Confirmation ?

L'effet de la Confirmation est l'effusion particulière de l'Esprit Saint, comme à la Pentecôte. Cette effusion imprime dans l'âme un caractère indélébile et elle augmente la grâce baptismale. Elle enracine plus profondément la filiation divine. Elle unit plus fermement au Christ et à son Église. Elle renforce dans l'âme les dons de l'Esprit Saint et elle confère une force particulière pour témoigner de la foi chrétienne.




269 Qui peut recevoir ce sacrement ?

Toute personne qui a déjà été baptisée peut et doit le rece1319 voir, et cela une seule fois. Pour le recevoir efficacement, le baptisé doit être en état de grâce.




270 Qui est le ministre de la Confirmation ?

À l'origine, le ministre en est l'Évêque. Ainsi est manifesté le lien du confirmé avec l'Église dans sa dimension apostolique. Quand c'est le prêtre qui confère ce sacrement - comme cela est habituellement le cas en Orient et dans des circonstances particulières en Occident -, le lien avec l'Évêque et avec l'Église est manifesté par le prêtre, collaborateur de l'Évêque et par le saintchrême consacré par l'Évêque lui-même.



LE SACREMENT DE L'EUCHARISTIE




271 Qu'est-ce que l'Eucharistie ?

L'Eucharistie est le sacrifice même du Corps et du Sang du Seigneur Jésus, qu'il a instituée pour perpétuer au long des siècles jusqu'à son retour le sacrifice de la croix, confiant ainsi à son Église le mémorial de sa Mort et de sa Résurrection. L'Eucharistie est le signe de l'unité, le lien de la charité, le repas pascal, où l'on reçoit le Christ, où l'âme est comblée de grâce et où est donné le gage de la vie éternelle.




272 Quant le Christ a-t-il institué l'Eucharistie ?

Il l'a instituée le Jeudi saint, « la nuit même où il était livré » (
1Co 11,23), alors qu'il célébrait la dernière Cène avec ses Apôtres.




273 Comment l'a-t-il instituée ?

Après avoir réuni ses Apôtres au Cénacle, Jésus prit le pain dans ses mains, le rompit et le leur donna, en disant : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». Puis il prit dans ses mains la coupe remplie de vin et leur dit : « Prenez, et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l'Alliance nouvelle et éternelle, qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez cela, en mémoire de moi ».




274 Que représente l'Eucharistie dans la vie de l'Église ?

Elle est la source et le sommet de toute la vie chrétienne. Dans l'Eucharistie culminent l'action sanctifiante de Dieu envers nous et le culte que nous lui rendons. L'Eucharistie renferme tout le bien spirituel de l'Église : le Christ lui-même, notre Pâque. La communion de la vie divine et l'unité du Peuple de Dieu sont exprimées et réalisées par l'Eucharistie. À travers la célébration eucharistique, nous nous unissons déjà à la liturgie du Ciel et nous anticipons la vie éternelle.




275 Comment désigne-t-on ce sacrement ?

La richesse insondable de ce sacrement se manifeste par différents noms, qui en traduisent les aspects particuliers. Les plus communs sont : Eucharistie, Sainte Messe, Cène du Seigneur, Fraction du pain, Célébration eucharistique, Mémorial de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, Saint Sacrifice, Sainte et Divine Liturgie, Saints Mystères, Saint-Sacrement de l'autel, Communion.




276 Quelle est la place de l'Eucharistie dans le plan divin du salut ?

Dans l'Ancienne Alliance, l'Eucharistie est préfigurée surtout par le repas pascal célébré chaque année par les Hébreux avec les pains azymes, en souvenir du départ précipité et libérateur de l'Égypte. Jésus l'a annoncée dans son enseignement et il l'a instituée en célébrant la dernière Cène avec ses Apôtres, au cours du repas pascal. Fidèle au commandement du Seigneur : « Vous ferez cela, en mémoire de moi » (
1Co 11,24), l'Église a toujours célébré l'Eucharistie, surtout le dimanche, jour de la Résurrection de Jésus.




277 Comment se déroule la célébration de l'Eucharistie ?

Elle se déroule en deux grandes parties, qui forment un seul acte cultuel : la liturgie de la Parole, qui comprend la proclamation et l'écoute de la Parole de Dieu, et la liturgie eucharistique, qui comprend la présentation du pain et du vin, la prière ou anaphore comportant les paroles de la consécration, et la communion.




278 Qui est le ministre du sacrement de l'Eucharistie ?

C'est le prêtre (Évêque ou prêtre) validement ordonné, qui agit dans la Personne du Christ Tête et au nom de l'Église.




279 Quels sont éléments essentiels et nécessaires pour l'Eucharistie ?

Ce sont le pain de blé et le vin de la vigne.




280 En quel sens l'Eucharistie est-elle mémorial du sacrifice du Christ ?

L'Eucharistie est mémorial en ce sens qu'elle rend présent et actualise le sacrifice que le Christ a offert à son Père, une fois pour toutes, sur la croix, en faveur de l'humanité. Le caractère sacrificiel de l'Eucharistie se manifeste dans les paroles mêmes de l'institution : « Ceci est mon corps livré pour vous » et « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang répandu pour vous » (
Lc 22,19-20). Le sacrifice de la croix et le sacrifice de l'Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui l'offre sont identiques. Seule la manière de l'offrir diffère. Le sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l'Eucharistie.




281 De quelle manière l'Église participe-t-elle au sacrifice eucharistique ?

Dans l'Eucharistie, le sacrifice du Christ devient aussi le sacrifice des membres de son Corps. La vie des fidèles, leur louange, leur action, leur prière, leur travail, sont unis à ceux du Christ. En tant que sacrifice, l'Eucharistie est aussi offerte pour tous les fidèles, pour les vivants et les défunts, en réparation des péchés de tous les hommes, et pour obtenir de Dieu des bienfaits spirituels et temporels. De plus, l'Église du ciel est présente dans l'offrande du Christ.




282 Comment Jésus est-il présent dans l'Eucharistie ?

Jésus Christ est présent dans l'Eucharistie d'une façon unique et incomparable. Il est présent en effet de manière vraie, réelle, substantielle : avec son Corps et son Sang, avec son Âme et sa divinité. Dans l'Eucharistie, est donc présent de manière sacramentelle, c'est-à-dire sous les espèces du pain et du vin, le Christ tout entier, Dieu et homme.




283 Que signifie la transsubstantiation ?

La transsubstantiation signifie la conversion de toute la substance du pain en la substance du Corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de son Sang. Cette conversion se réalise au cours de la prière eucharistique, par l'efficacité de la parole du Christ et de l'action de l'Esprit Saint. Toutefois, les apparences sensibles du pain et du vin, c'est-à-dire les « espèces eucharistiques », demeurent inchangées.




284 La fraction du pain divise-t-elle le Christ ?

La fraction du pain ne divise pas le Christ. Il est tout entier et intégralement présent en chacune des espèces eucharistiques et en chacune de leurs parties.




285 Jusqu'à quand demeure la présence eucharistique du Christ ?

Elle demeure tant que subsistent les espèces eucharistiques.




286 Quelle sorte de culte est-il dû au sacrement de l'Eucharistie ?

C'est le culte de latrie, c'est-à-dire l'adoration réservée à Dieu seul, soit durant la célébration eucharistique, soit en dehors d'elle. L'Église conserve en effet avec le plus grand soin les hosties consacrées ; elle les porte aux malades et aux personnes qui sont dans l'impossibilité de participer à la Messe. Elle présente l'hostie à l'adoration solennelle des fidèles, la porte en procession, et elle invite à la visite fréquente et à l'adoration du Saint-Sacrement, conservé dans le tabernacle.




287 Pourquoi l'Eucharistie est-elle le banquet pascal ?

L'Eucharistie est le banquet pascal parce que le Christ, accomplissant sacramentellement sa pâque, nous donne son Corps et son Sang offerts en nourriture et en boisson. Il nous unit à lui et entre nous dans son sacrifice.




288 Que signifie l'autel ?

L'autel est le symbole du Christ lui-même, présent comme victime sacrificielle (autel-sacrifice de la croix) et comme nourriture céleste qui se donne à nous (autel-table eucharistique).




289 Quand l'Église fait-elle obligation de participer à la Messe ?

1389 L'Église fait obligation aux fidèles de participer à la Messe tous les dimanches et aux fêtes de précepte, et elle recommande d'y participer aussi les autres jours.




290 Quand doit-on communier ?

L'Église recommande aux fidèles qui prennent part à la Messe de recevoir aussi, avec les dispositions voulues, la Communion, en en prescrivant l'obligation au moins à Pâques.




291 Qu'est-il exigé pour recevoir la Communion ?

Pour recevoir la Communion, il faut être pleinement incorporé à l'Église catholique et être en état de grâce, c'est-à-dire sans conscience d'avoir commis de péché mortel. Celui qui est conscient d'avoir commis un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la Communion. Il importe aussi d'avoir un esprit de recueillement et de prière, d'observer le jeûne prescrit par l'Église et d'avoir des attitudes corporelles dignes (gestes, vêtements), comme marques de respect envers le Christ.




292 Quels sont les fruits de la Communion ?

La Communion fait grandir notre union au Christ et avec son Église. Elle maintient et renouvelle la vie de grâce reçue au Baptême et à la Confirmation, et elle accroît l'amour envers le prochain. En nous fortifiant dans la charité, elle efface les péchés véniels et nous préserve, pour l'avenir, des péchés mortels.




293 Quand est-il possible d'administrer la Communion à d'autres chrétiens ?

Les ministres catholiques administrent licitement la Communion aux membres des Églises orientales qui ne sont pas en pleine communion avec l'Église catholique, mais qui la demandent de leur plein gré, avec les dispositions requises. Quant aux membres des autres Communautés ecclésiales, les ministres catholiques administrent licitement la Communion aux fidèles qui, en raison d'une nécessité grave, la demandent de leur plein gré, qui sont bien disposés et qui manifestent la foi catholique à l'égard du sacrement.




294 Pourquoi l'Eucharistie est-elle « gage de la gloire à venir » ?

Parce que l'Eucharistie comble de toutes les grâces et bénédictions du Ciel, elle nous rend forts pour notre pèlerinage en cette vie et elle fait désirer la vie éternelle, nous unissant déjà au Christ assis à la droite du Père, à l'Église du ciel, à la bienheureuse Vierge Marie et à tous les saints.



Dans l'Eucharistie, nous « rompons un même pain qui est remède d'immortalité, antidote pour ne pas mourir, mais pour vivre en Jésus Christ pour toujours » (saint Ignace d'Antioche).


Chapitre II - LES SACREMENTS DE GUÉRISON




295 Pourquoi le Christ a-t-il institué les sacrements de la Pénitence et de l'Onction des malades ?

Le Christ, médecin de l'âme et du corps, les a institués parce que la vie nouvelle qu'il nous a donnée par les sacrements de l'initiation chrétienne peut être affaiblie et même perdue à cause du péché. C'est pourquoi le Christ a voulu que l'Église continue son oeuvre de guérison et de salut, grâce aux deux sacrements de guérison.



LE SACREMENT DE PÉNITENCE ET DE RÉCONCILIATION




296 Comment est appelé ce sacrement ?

Il est appelé sacrement de Pénitence, de Réconciliation, du Pardon, de la Confession, de la Conversion.




297 Pourquoi y a-t-il un sacrement de la Réconciliation après le Baptême ?

Parce que la vie nouvelle de la grâce, reçue au Baptême, n'a pas supprimé la faiblesse de la nature humaine, ni l'inclination au péché (c'est-à-dire la concupiscence), le Christ a institué ce sacrement pour la conversion des baptisés qui se sont éloignés de lui par le péché.




298 Quand ce sacrement fut-il institué ?

Le Christ ressuscité a institué ce sacrement quand il est apparu à ses Apôtres, le soir de Pâques, et qu'il leur a dit : « Recevez l'Esprit Saint ; tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus » (
Jn 20,22-23).




299 Les baptisés ont-ils besoin de se convertir ?

L'appel du Christ à la conversion retentit en permanence dans la vie des baptisés. La conversion est un combat continuel de toute l'Église, qui est sainte, mais qui, en son sein, comprend des pécheurs.




300 Qu'est-ce que la pénitence intérieure ?

C'est l'élan du « coeur brisé » (
Ps 50 [51],19), poussé par la grâce divine à répondre à l'amour miséricordieux de Dieu. La pénitence implique douleur et aversion vis-à-vis des péchés commis, ferme propos de ne plus pécher à l'avenir et confiance dans le secours de Dieu. Elle se nourrit de l'espérance en la miséricorde divine.




301 Sous quelles formes s'exprime la pénitence dans la vie chrétienne ?

La pénitence s'exprime sous des formes très variées, en particulier par le jeûne, la prière, l'aumône. Ces formes de pénitence, et d'autres encore, peuvent être pratiquées par le chrétien dans sa vie quotidienne, notamment pendant le temps du Carême et le vendredi, qui est jour de pénitence.




302 Quels sont les éléments essentiels du sacrement de la Réconciliation ?

Ils sont au nombre de deux : les actes accomplis par l'homme qui se convertit sous l'action de l'Esprit Saint et l'absolution du prêtre qui, au nom de Christ, accorde le pardon et précise les modalités de la satisfaction.




303 Quels sont les actes du pénitent ?

Il faut : un sérieux examen de conscience ; la contrition (ou repentir), qui est parfaite quand elle est motivée par l'amour envers Dieu, et imparfaite quand elle est fondée sur d'autres motifs et qu'elle inclut le propos de ne plus pécher ; la confession, qui consiste dans l'aveu des péchés devant le prêtre ; la satisfaction, à savoir l'accomplissement de certains actes de pénitence que le confesseur impose au pénitent, afin de réparer le dommage causé par le péché.




304 Quels péchés faut-il confesser ?

On doit confesser tous les péchés graves qui n'ont pas encore été confessés et dont on se souvient après un sérieux examen de conscience. La confession des péchés graves est l'unique moyen ordinaire pour obtenir le pardon.




305 Quand faut-il confesser les péchés graves ?

Tout fidèle ayant atteint l'âge de raison est tenu à l'obligation de confesser ses péchés graves au moins une fois dans l'année et, de toute façon, avant de recevoir la Communion.




306 Pourquoi les péchés véniels sont-il aussi objet de la confession sacramentelle ?

Bien que la confession des péchés véniels ne soit pas nécessaire au sens strict, elle est vivement recommandée par l'Église, parce qu'elle contribue à former la conscience droite et à lutter contre les inclinations mauvaises, pour se laisser guérir par le Christ et progresser dans la vie de l'Esprit.




307 Qui est le ministre du sacrement ?

Le Christ a confié le ministère de la Réconciliation à ses Apôtres, aux Évêques, leurs successeurs, et aux prêtres, leurs collaborateurs, qui deviennent ainsi les instruments de la miséricorde et de la justice de Dieu. Ils exercent le pouvoir de pardonner les péchés au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.




308 À qui est réservée l'absolution de certains péchés ?

L'absolution de certains péchés particulièrement graves (comme ceux qui sont punis d'excommunication) est réservée au Siège apostolique ou à l'Évêque du lieu ou aux prêtres autorisés par eux, bien que tout prêtre puisse absoudre de tout péché et de toute excommunication quiconque est en danger de mort.




309 Le confesseur est-il tenu au secret ?

Étant donné la délicatesse et la grandeur de ce ministère et le respect dû aux personnes, tout confesseur est tenu, sans exception aucune et sous peine de sanctions très sévères, de garder le sceau sacramentel, c'est-à-dire l'absolu secret au sujet des péchés dont il a connaissance par la confession.




310 Quels sont les effets de ce sacrement ?

Les effets du sacrement de la Pénitence sont : la réconciliation avec Dieu, et donc le pardon des péchés ; la réconciliation avec l'Église ; le retour dans l'état de grâce s'il avait été perdu ; la rémission de la peine éternelle méritée à cause des péchés mortels et celle, au moins en partie, des peines temporelles qui sont les conséquences du péché ; la paix et la sérénité de la conscience, ainsi que la consolation spirituelle ; l'accroissement des forces spirituelles pour le combat chrétien.




311 En certaines circonstances, peut-on célébrer ce sacrement par une confession générale et l'absolution collective ?

Dans les cas de grave nécessité (comme le danger imminent de mort), on peut recourir à la célébration communautaire de la Réconciliation avec confession générale et absolution collective, dans le respect des normes de l'Église et avec le propos de confesser individuellement les péchés graves, en temps voulu.




312Qu'est-ce que les indulgences ?

Les indulgences sont la rémission devant Dieu de la peine temporelle due pour les péchés dont la faute est déjà pardonnée. À certaines conditions, le fidèle acquiert cette rémission, pour lui-même ou pour les défunts, par le ministère de l'Église qui, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue le trésor des mérites du Christ et des saints.



LE SACREMENT DE L'ONCTION DES MALADES




313 Comment est vécue la maladie dans l'Ancien Testament ?

Dans l'Ancien Testament, l'homme a fait l'expérience, durant les périodes de maladie, de ses limites, percevant en même temps que la maladie est liée de façon mystérieuse au péché. Les prophètes ont entrevu qu'elle pouvait avoir aussi une valeur rédemptrice pour ses péchés personnels et pour ceux des autres. C'est ainsi que la maladie était vécue devant Dieu, auquel l'homme demandait sa guérison.




314 Quel sens a la compassion de Jésus pour les malades ?

La compassion de Jésus pour les malades et les nombreuses guérisons qu'il opérait sont un signe évident qu'avec lui est arrivé le Royaume de Dieu, et donc la victoire sur le péché, sur la souffrance et sur la mort. Par sa passion et sa mort, il donne un sens nouveau à la souffrance, qui, si elle est unie à la sienne, peut devenir un moyen de purification et de salut pour nous et pour les autres.




315 Quel est le comportement de l'Église envers les malades ?

Ayant reçu du Seigneur le commandement de guérir les malades, l'Église s'emploie à le réaliser par les soins qu'elle leur apporte, ainsi que par la prière d'intercession avec laquelle elle les accompagne. Elle dispose surtout d'un sacrement spécifique en leur faveur, institué par le Christ lui-même et attesté par saint Jacques : « Si l'un de vous est malade, qu'il appelle ceux qui dans l'Église exercent la fonction d'Anciens : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d'huile au nom du Seigneur » (
Jc 5,14-15).




316 Qui peut recevoir le sacrement de l'Onction des malades ?

Tout fidèle peut le recevoir lorsqu'il commence à se trouver en danger de mort en raison de la maladie ou de son âge. Le même fidèle peut le recevoir de nouveau plusieurs fois, si l'on constate une aggravation de la maladie ou dans le cas d'une autre maladie grave. La célébration du sacrement doit être précédée, si possible, de la confession individuelle du malade.




317 Qui administre le sacrement ?

Il ne peut être administré que par les prêtres (Évêques ou prêtres).




318 Comment est-il célébré ?

La célébration de ce sacrement consiste essentiellement dans l'onction d'huile, si possible bénie par l'Évêque, onction faite sur le front et sur les mains du malade (dans le rite romain), ou encore sur d'autres parties du corps (dans d'autres rites). Elle s'accompagne de la prière du prêtre, qui implore la grâce spéciale du sacrement.




319 Quels sont les effets du sacrement ?

Le sacrement confère une grâce spéciale, qui unit plus intimement le malade à la Passion du Christ, pour son bien et pour le bien de toute l'Église. Elle lui apporte le réconfort, la paix, le courage et le pardon des péchés si le malade n'a pu se confesser. Le sacrement procure aussi parfois, si Dieu le veut, le rétablissement de la santé physique. De toute manière, l'onction des malades prépare au passage vers la Maison du Père.




320 Qu'est-ce que le Viatique ?

Le Viatique est l'Eucharistie reçue par ceux qui vont quitter cette vie terrestre et qui préparent leur passage vers la vie éternelle. Reçue au moment de passer de ce monde au Père, la Communion au Corps et au Sang du Christ mort et ressuscité est semence de vie éternelle et puissance de résurrection.


Chapitre III - LES SACREMENTS AU SERVICE DE LA COMMUNION ET DE LA MISSION




321 Quels sont les sacrements au service de la communion et de la mission ?

Deux sacrements, l'Ordre et le Mariage, confèrent une grâce spéciale pour une mission particulière dans l'Église, au service de l'édification du peuple de Dieu. Ils contribuent en particulier à la communion ecclésiale et au salut d'autrui.



LE SACREMENT DE L'ORDRE




322 Qu'est ce que le sacrement de l'Ordre ? CEC 1536

C'est le sacrement par lequel la mission confiée par le Christ à ses Apôtres continue à être exercée dans l'Église, jusqu'à la fin des temps.




323 Pourquoi l'appelle-t-on sacrement de l'Ordre ? CEC 1537

Ordre indique un corps de l'Église, dans lequel on est intégré au moyen d'une consécration spéciale (Ordination). Par un don particulier du Saint-Esprit, cette consécration permet d'exercer un pouvoir sacré au nom et par l'autorité du Christ pour le service du Peuple de Dieu.




324 Quelle est la place du sacrement de l'Ordre dans le dessein divin du salut ? CEC 1539 CEC 1590

Dans l'Ancien Testament, il y a des préfigurations de ce sacrement : le service des Lévites, de même que le sacerdoce d'Aaron et l'institution des soixante-dix Anciens (cf. Nb 11,25). Ces préfigurations ont leur accomplissement dans le Christ Jésus qui, par le sacrifice de la croix, est le « seul médiateur entre Dieu et les hommes » (1Tm 2,5), « Grand-prêtre selon le sacerdoce de Melchisédech » (He 5,10). L'unique sacerdoce du Christ se rend présent par le sacerdoce ministériel.

« Aussi le Christ est-il le seul vrai prêtre, les uns et les autres n'étant que ses ministres » (saint Thomas d'Aquin).




325 Quels sont les différents degrés du sacrement de l'Ordre ? CEC 1554 CEC 1593

Il se compose de trois degrés, qui sont irremplaçables pour la structure organique de l'Église : l'épiscopat, le presbytérat et le diaconat.




326 Quel est l'effet de l'Ordination épiscopale ? CEC 1557

L'ordination épiscopale confère la plénitude du sacrement de l'Ordre. Elle fait de l'Évêque le successeur légitime des Apôtres et l'intègre au collège épiscopal, lui faisant partager avec le Pape et les autres Évêques la sollicitude pour toutes les Églises. Elle donne mission d'enseigner, de sanctifier et de gouverner.




327 Quelle est la fonction de l'Évêque dans l'Église particulière qui lui est confiée ? CEC 1560

L'Évêque, auquel est confiée une Église particulière, est le principe visible et le fondement de l'unité de cette Église, envers laquelle, comme vicaire du Christ, il remplit la charge pastorale, aidé par ses prêtres et ses diacres.




328 Quel est l'effet de l'Ordination presbytérale ? CEC 1562 CEC 1595

L'onction de l'Esprit Saint marque le prêtre d'un caractère spirituel indélébile ; elle le configure au Christ prêtre et le rend capable d'agir au nom du Christ Tête. Coopérateur de l'Ordre épiscopal, il est consacré pour annoncer l'Évangile, célébrer le culte divin, surtout l'Eucharistie, dont il tire la force pour son ministère, et pour être le pasteur des fidèles.




329 Comment le prêtre exerce-t-il son ministère ? CEC 1568

Bien qu'ordonné pour une mission universelle, il l'exerce dans une Église particulière, lié par une fraternité sacerdotale avec les autres prêtres, formant ensemble le « presbyterium » qui, en communion avec l'Évêque et sous sa dépendance, porte la responsabilité de l'Église particulière.




330 Quel est l'effet de l'Ordination diaconale ? CEC 1569 CEC 1596

Le diacre, configuré au Christ serviteur de tous, est ordonné pour le service de l'Église. Sous l'autorité de son Évêque, il exerce ce service dans le cadre du ministère de la parole, du culte divin, de la charge pastorale et de la charité.




331 Comment se célèbre le sacrement de l'Ordre ? CEC 1572 CEC 1597

Pour chacun des trois degrés, le sacrement de l'Ordre est conféré par l'imposition des mains sur la tête de l'ordinand par l'Évêque, qui prononce la prière consécratoire solennelle. Par cette prière, l'Évêque prie Dieu d'envoyer sur l'ordinand une effusion spéciale de l'Esprit Saint et de ses dons, en vue du ministère.




332 Qui peut conférer le sacrement ? CEC 1575 CEC 1600

Il appartient aux Évêques validement ordonnés, en tant que successeurs des Apôtres, de conférer les trois degrés du sacrement de l'Ordre.




333 Qui peut recevoir le sacrement de l'Ordre ? CEC 1577

Ne peut recevoir validement le sacrement de l'Ordre qu'un baptisé de sexe masculin. L'Église se reconnaît liée par ce choix fait par le Seigneur lui-même. Personne ne peut exiger de recevoir le sacrement de l'Ordre. Mais il revient à l'autorité de l'Église de considérer l'aptitude des candidats.




334 Le célibat est-il requis de celui qui reçoit le sacrement ? CEC 1579 CEC 1599

Le célibat est toujours requis pour l'épiscopat. Pour le presbytérat, dans l'Église latine sont choisis de manière ordinaire des hommes croyants qui vivent dans le célibat et qui veulent le garder « à cause du Royaume des cieux » (Mt 19,12). Dans les Églises orientales, on n'accepte pas le mariage après l'ordination. Des hommes déjà mariés peuvent eux aussi accéder au diaconat permanent.




335 Quels sont les effets du sacrement de l'Ordre ? CEC 1547

Ce sacrement donne une effusion particulière de l'Esprit Saint, qui configure l'ordinand au Christ dans sa triple fonction de Prêtre, Prophète et Roi, selon les degrés respectifs du sacrement. L'ordination confère un caractère spirituel indélébile, c'est pourquoi il ne peut être répété ni conféré pour un temps limité.




336 Avec quelle autorité est exercé le sacerdoce ministériel ? CEC 1547 CEC 1592

Dans l'exercice de leur ministère sacré, les prêtres ordonnés parlent et agissent, non pas en vertu d'une autorité propre, ni même par mandat ou délégation de la communauté, mais dans la Personne du Christ Tête et au nom de l'Église. De ce fait, le sacerdoce ministériel se différencie radicalement, et pas seulement par une différence de degré, du sacerdoce commun des fidèles, au service duquel le Christ l'a institué.



LE SACREMENT DE MARIAGE




337 Quel est le dessein de Dieu sur l'homme et sur la femme ?

Dieu, qui est amour et qui a créé l'homme par amour, l'a appelé à aimer. En créant l'homme et la femme, il les a appelés, dans le Mariage, à une intime communion de vie et d'amour entre eux, « à cause de cela, ils ne sont plus deux, mais un seul » (
Mt 19,6). En les bénissant, Dieu leur a dit : « Soyez féconds et multipliez-vous » (Gn 1,28).




338 Pour quelles fins Dieu a-t-il institué le Mariage ?

L'union matrimoniale de l'homme et de la femme, fondée et structurée par les lois du Créateur, est ordonnée par nature à la communion et au bien des conjoints, à la génération et à l'éducation des enfants. Selon le plan originel de Dieu, l'union matrimoniale est indissoluble, comme Jésus Christ l'a affirmé : « Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas » (
Mc 10,9).




339 Comment le péché menace-t-il le Mariage ?

À cause du premier péché, qui a causé aussi la rupture de la communion, donnée par le Créateur, entre l'homme et la femme, l'union matrimoniale est très souvent menacée par la discorde et l'infidélité. Cependant, dans son infinie miséricorde, Dieu donne à l'homme et à la femme la grâce de réaliser leur union de vie selon son dessein divin originaire.




340 Qu'enseigne l'Ancien Testament sur le Mariage ?

Tout particulièrement à travers la pédagogie de la Loi et des prophètes, Dieu aide son peuple à faire mûrir progressivement en lui la conscience de l'unicité et de l'indissolubilité du Mariage. L'alliance nuptiale de Dieu avec Israël prépare et préfigure l'Alliance nouvelle, accomplie par le Fils de Dieu, Jésus Christ, avec l'Église, son épouse.




341 Quelle est la nouveauté apportée au Mariage par le Christ ?

Jésus Christ a non seulement restauré l'ordre initial voulu par Dieu, mais il donne la grâce pour vivre le Mariage dans sa dignité nouvelle de sacrement, qui est le signe de son amour sponsal pour l'Église : « Vous, les hommes, aimez votre femme à l'exemple du Christ : il a aimé l'Église » (
Ep 5,25).




342 Le Mariage est-il une obligation pour tous ?

Le mariage n'est pas une obligation pour tous. En particulier, Dieu appelle certains hommes et certaines femmes à suivre le Seigneur Jésus dans la voie de la virginité et du célibat pour le Royaume des cieux, les faisant renoncer au grand bien du mariage pour se soucier des choses du Seigneur et chercher à lui plaire. Ainsi ils deviennent le signe de la primauté absolue de l'amour du Christ et de l'ardente attente de sa venue glorieuse.




343 Comment se célèbre le sacrement de Mariage ?

Puisque le mariage établit les conjoints dans un état public de vie dans l'Église, sa célébration liturgique est publique, en présence du prêtre (ou du témoin qualifié de l'Église) et des autres témoins.




344 Qu'est-ce que le consentement matrimonial ?

Le consentement matrimonial est la volonté expresse d'un homme et d'une femme de se donner mutuellement et définitivement l'un à l'autre, dans le but de vivre une alliance d'amour fidèle et fécond. Étant donné que le consentement fait le Mariage, il est indispensable et irremplaçable. Pour rendre valide le Mariage, le consentement doit avoir comme objet le véritable Mariage ; et il doit être un acte humain, conscient et libre, hors de toute violence et de toute contrainte.




345 Qu'est-il exigé quand l'un des époux n'est pas catholique ?

Pour être licites, les mariages mixtes (entre un catholique et un baptisé non catholique) requièrent la permission de l'autorité ecclésiastique. Les mariages avec disparité de culte (entre un catholique et un non-baptisé) ont besoin d'une dispense pour être valides. Dans tous les cas, il est indispensable que les conjoints n'excluent pas la reconnaissance des fins et des propriétés essentielles du mariage, et que la partie catholique accepte les engagements, connus aussi de l'autre conjoint, de garder sa foi et d'assurer le Baptême et l'éducation catholique des enfants.




346 Quels sont les effets du sacrement de Mariage ?

Le sacrement de Mariage crée entre les époux un lien perpétuel et exclusif. Dieu lui-même ratifie le consentement des époux. Ainsi, le mariage conclu et consommé entre baptisés ne peut jamais être dissout. D'autre part, le sacrement donne aux époux la grâce nécessaire pour parvenir à la sainteté dans la vie conjugale, et dans l'accueil responsable et l'éducation des enfants.




347 Quels sont les péchés qui sont gravement contre le sacrement de mariage ?

Ce sont : l'adultère ; la polygamie parce qu'elle s'oppose à l'égale dignité de l'homme et de la femme, à l'unité et l'exclusivité de l'amour conjugal ; le refus de la fécondité, qui prive la vie conjugale du don des enfants ; et le divorce, qui va contre l'indissolubilité.




348 Quand l'Église admet-elle la séparation physique des époux ?

L'Église admet la séparation physique des époux lorsque leur cohabitation est devenue, pour des motifs graves, pratiquement impossible, même si elle souhaite leur réconciliation. Mais aussi longtemps que vit son conjoint, aucun des époux n'est libre de contracter une nouvelle union, à moins que leur mariage ne soit nul et déclaré tel par l'autorité ecclésiastique.




349 Quelle est la position de l'Église à l'égard des divorcés remariés ?

Fidèle au Seigneur, l'Église ne peut reconnaître comme Mariage l'union des divorcés remariés civilement. « Celui qui renvoie sa femme pour en épouser une autre est coupable d'adultère envers elle. Si une femme a renvoyé son mari pour en épouser un autre, elle est coupable d'adultère » (
Mc 10,88). À leur égard, l'Église fait preuve d'une sollicitude attentive, les invitant à une vie de foi, à la prière, aux oeuvres de charité et à l'éducation chrétienne de leurs enfants. Mais aussi longtemps que dure leur situation, qui est objectivement contraire à la loi de Dieu, ils ne peuvent recevoir l'absolution sacramentelle, ni accéder à la communion eucharistique, ni exercer certaines responsabilités dans l'Église.




350 Pourquoi la famille chrétienne est-elle aussi appelée Église domestique ?

Parce que la famille manifeste et révèle la nature de l'Église comme famille de Dieu, qui est d'être communion et famille. Chacun de ses membres, selon son rôle propre, exerce le sacerdoce baptismal, contribuant à faire de la famille une communauté de grâce et de prière, une école de vertus humaines et chrétiennes, le lieu de la première annonce de la foi aux enfants.



Compendium 264