Compendium 351

Chapitre IV Les autres célébrations liturgiques - LES SACRAMENTAUX




351 Que sont les sacramentaux ?

Ce sont des signes sacrés institués par l'Église dans le but de sanctifier certaines circonstances de la vie. Ils comportent une prière accompagnée du signe de la croix et d'autres signes. Parmi les sacramentaux, les bénédictions occupent une place importante. Elles sont une louange à Dieu et une prière pour obtenir ses dons ; de même, il y a les consécrations de personnes et la consécration d'objets dont l'usage est réservé au culte divin.




352 Qu'est-ce qu'un exorcisme ?

On a affaire à un exorcisme lorsque l'Église demande, avec son autorité, au nom de Jésus, qu'une personne ou un objet soit protégé contre l'emprise du Malin et soustrait à son empire. Sous sa forme simple, il est pratiqué lors de la célébration du Baptême. L'exorcisme solennel, appelé grand exorcisme, ne peut être pratiqué que par un prêtre et avec la permission de l'Évêque.




353 Quelles sont les formes de piété populaire qui accompagnent la vie sacramentelle de l'Église ?

Le sens religieux du peuple chrétien a, de tout temps, trouvé son expression dans des formes variées de piété qui entourent la vie sacramentelle de l'Église, telles que la vénération des reliques, les visites aux sanctuaires, les pèlerinages, les processions, le chemin de Croix, le Rosaire. À la lumière de la foi, l'Église éclaire et favorise les formes authentiques de piété populaire.



LES FUNÉRAILLES CHRÉTIENNES




354 Quel rapport y a-t-il entre les sacrements et la mort du chrétien ?

Le chrétien qui meurt dans le Christ parvient, au terme de son existence terrestre, à la plénitude de la vie nouvelle commencée au Baptême, renforcée par la Confirmation et nourrie de l'Eucharistie, anticipation du banquet céleste. Le sens de la mort chrétienne se manifeste à la lumière de la Mort et de la Résurrection du Christ, notre unique espérance. Le chrétien qui meurt dans le Christ Jésus part « pour habiter chez le Seigneur » (
2Co 5,8).




355 Qu'expriment les funérailles ?

Tout en étant célébrées selon différents rites qui correspondent aux situations et aux traditions locales, les funérailles expriment le caractère pascal de la mort chrétienne dans l'espérance de la résurrection, ainsi que le sens de la communion avec le défunt, surtout par la prière pour la purification de son âme.




356 Quels sont les moments principaux des funérailles ?

Habituellement, les obsèques comprennent quatre moments principaux : l'accueil de la dépouille mortelle par la communauté, accompagné de paroles de réconfort et d'espérance, la liturgie de la Parole, le sacrifice eucharistique et l'adieu par lequel l'âme du défunt est confiée à Dieu, source de vie éternelle, tandis que le corps est enseveli dans l'attente de la résurrection.



TROISIÈME PARTIE

LA VIE DANS LE CHRIST


JACOB COPISTE, Illustration du Quatrième Évangile

Bibliothèque des Pères Méchitaristes, Vien.



L'illustration présente la dernière Cène avec l'institution de l'Eucharistie, dans la grande salle recouverte de tapis, à l'étage supérieur (cf. Mc Mc 14,15) :

« Pendant le repas, Jésus prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit et le donna à ses disciples, en disant : “Prenez, mangez : ceci est mon corps”. Puis, prenant une coupe et rendant grâces, il la leur donna, en disant : “Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'Alliance, répandu pour la multitude en rémission des péchés” » ().

Dans l'image, Jésus est avec les Apôtres autour d'une table en forme de calice. Sur la table se trouvent les espèces eucharistiques : le pain et le vin. La salle, qui s'ouvre sur un arrière-plan architectural très élaboré, avec des édifices et un tabernacle circulaire à sept colonnes, symbolise l'Église, demeure du Christ eucharistique. Un détail significatif est donné par l'Apôtre Jean, qui appuie sa tête sur la poitrine de Jésus (cf. Jn Jn 13,25). Il indique la communion d'amour que l'Eucharistie réalise dans le fidèle. C'est la réponse du disciple à l'invitation du maître : « Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments. Celui qui demeure en moi et en qui je demeure, celui-là donne beaucoup de fruit […]. Demeurez dans mon amour. Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour » (Jn 15,5 Jn 15,9-10).

L'Eucharistie est communion avec Jésus et nourriture spirituelle, pour soutenir le bon combat quotidien du fidèle appelé à observer les commandements :

« Le Sauveur […] est toujours et pleinement présent à ceux qui vivent en lui : il pourvoit à tous leurs besoins, il est tout pour eux et il ne permet pas qu'ils tournent leur regard vers quoi que ce soit d'autre, ni qu'ils cherchent autre chose en dehors de lui. En effet, les saints n'ont besoin de rien d'autre que de lui : il les engendre, il les fait grandir et il les nourrit, il est lumière et souffle, en eux il modèle pour lui le regard, il l'illumine à travers lui et enfin, il s'offre lui-même à leur regard. À la fois, il nourrit et il est nourriture ; c'est lui qui présente le pain de vie, et ce qu'il présente n'est autre que lui-même ; la vie des vivants, le parfum de celui qui respire, le vêtement pour celui qui veut l'endosser. C'est encore lui qui nous permet d'avancer, et il est le chemin, et aussi le lieu du repos, et le terme. Nous sommes les membres, il est la tête : est-il nécessaire de combattre ? Il combat avec nous, et c'est lui qui donne la victoire à celui qui s'est fait honneur. Sommes-nous vainqueurs ? Il est lui la couronne. Ainsi, de toute part, il reconduit à lui notre esprit et il ne permet pas qu'il se tourne vers quelque chose d'autre, ni qu'il ne s'éprenne d'autre chose […]. De ce que nous avons dit, il découle clairement que la vie en Christ ne concerne pas seulement l'avenir, mais qu'elle est déjà en ce moment présent, grâce aux saints qui vivent et opèrent en elle » (Nicolas Cabasilas, La vie dans le Christ, 1, ).



PREMIÈRE SECTION - LA VOCATION DE L'HOMME : LA VIE DANS L'ESPRIT



Marie, la Panaghía (la toute sainte), est le chef d'oeuvre de l'Esprit Saint Panághion.

De sa conception immaculée jusqu'à son Assomption glorieuse au ciel, sa vie est entièrement soutenue par l'amour divin. L'Esprit d'amour du Père et du Fils fait de Marie une créature nouvelle, la nouvelle Ève, dont le coeur et l'esprit sont orientés à l'adoration et à l'obéissance du Père céleste, dont elle est la fille préférée ; à l'accueil et au service du Fils, dont elle est la mère, le disciple et une proche ; à la correspondance et à la collaboration avec l'Esprit Saint, dont elle est le sanctuaire précieux.

Dans cette image, Marie est entourée d'anges musiciens et en fête. Sa tête est surplombée par la splendeur de l'amour divin de l'Esprit Saint, qui est symbolisé par une colombe. Marie est la mère et la protectrice de l'Église (à ses pieds, on entrevoit un édifice sacré). Grâce à son efficace intercession maternelle auprès de Jésus, elle fait pleuvoir sur l'Église l'abondance des grâces célestes (indiquées par le rosier fleuri).

En bas, à gauche, l'Apôtre Jean, qui contemple l'Immaculée, symbolise tout fidèle, qui voit en la Bienheureuse Vierge le modèle parfait et, en même temps, le maître et le guide dans la vie de l'Esprit.

L'Abbé cistercien Christian (XIIe siècle) a réfléchi sur le partage des expériences spirituelles des Apôtres avec Marie. En les comparant aux douze étoiles, qui couronnent la Bienheureuse Vierge, l'Abbé écrivait :

« Ils se réunissaient fréquemment autour de la Vierge très prudente, comme des disciples autour de leur maître, pour apprendre plus pleinement la vérité sur les gestes qu'elle accomplissait ; vérité qu'ils auraient à prêcher aux autres au moment opportun. Étant divinement consacrée et instruite, elle était comme une authentique bibliothèque de sagesse céleste, car, dans la vie quotidienne, elle avait été proche, en tant que compagne singulière, de la Sagesse elle-même, c'est-à-dire de son Fils, apprenant par coeur et conservant fidèlement les choses vues et entendues » (Sermon I sur l'Assomption de la Bienheureuse Marie).



EL GRECO, Saint Jean contemple l'Immaculée Conception, Musée de la Sainte Croix, Tolède (Espagne).




357 Comment la vie morale du chrétien estelle liée à la foi et aux sacrements ?

Ce que professe le Symbole de la foi, les sacrements le communiquent. Par eux en effet, les fidèles reçoivent la grâce du Christ et les dons de l'Esprit Saint, qui les rendent capables de vivre la vie nouvelle de fils de Dieu dans le Christ accueilli avec la foi.

« Chrétien, reconnais ta dignité » (saint Léon le grand).


Chapitre I La dignité de la personne humaine


L'HOMME, IMAGE DE DIEU




358 Quelle est le fondement de la dignité de l'homme ?

La dignité de la personne humaine s'enracine dans sa création à l'image et à la ressemblance de Dieu. Dotée d'une âme spirituelle et immortelle, d'intelligence et de volonté libre, la personne humaine est ordonnée à Dieu et appelée, en son âme et en son corps, à la béatitude éternelle.


NOTRE VOCATION AU BONHEUR




359 Comment l'homme parvient-il à la béatitude ?

L'homme parvient à la béatitude en raison de la grâce du Christ, qui le rend participant de sa vie divine. Dans l'Évangile, le Christ montre aux siens la route qui conduit au bonheur sans fin : les Béatitudes. La grâce du Christ agit aussi en tout homme qui, suivant sa conscience droite, recherche et aime le vrai et le bien, et évite le mal.




360 Les Béatitudes sont-elles importantes pour nous ?

Les Béatitudes sont au centre de la prédication de Jésus ; elles reprennent et portent à leur perfection les promesses de Dieu, faites depuis Abraham. Elles expriment le visage même de Jésus, elles caractérisent l'authentique vie chrétienne et elles révèlent à l'homme la fin ultime de sa conduite : la béatitude éternelle.




361 Quel est, pour l'homme, le rapport entre les Béatitudes et le désir de bonheur ?

Les Béatitudes répondent au désir inné de bonheur que Dieu a déposé dans le coeur de l'homme pour l'attirer à lui et que lui seul peut combler.




362 Qu'est ce que la béatitude éternelle ?

Elle est la vision de Dieu dans la vie éternelle, où nous serons pleinement « participants de la nature divine » (
2P 1,4), de la gloire du Christ et de la jouissance de la vie trinitaire. La béatitude dépasse les capacités humaines. Elle est un don surnaturel et gratuit de Dieu, comme la grâce qui y conduit. La béatitude promise nous place devant des choix moraux décisifs concernant les biens terrestres, nous incitant à aimer Dieu pardessus tout.



LA LIBERTÉ DE L'HOMME




363 Qu'est-ce que la liberté ?

C'est le pouvoir donné par Dieu à l'homme d'agir ou de ne pas agir, de faire ceci ou cela, de poser ainsi soimême des actions délibérées. La liberté caractérise les actes proprement humains. Plus on fait le bien, et plus on devient libre. La liberté tend à sa perfection quand elle est ordonnée à Dieu, notre bien suprême et notre béatitude. La liberté implique aussi la possibilité de choisir entre le bien et le mal. Le choix du mal est un abus de notre liberté, qui conduit à l'esclavage du péché.




364 Quel rapport existe-t-il entre liberté et responsabilité ?

La liberté rend l'homme responsable de ses actes dans la mesure où ils sont volontaires, même si l'imputabilité et la responsabilité d'une action peuvent être diminuées et parfois supprimées, en raison de l'ignorance, de l'inadvertance, de la violence subie, de la crainte, des affections immodérées, des habitudes.




365 Pourquoi tout homme a-t-il le droit d'exercer sa liberté ?

À tout homme appartient le droit d'exercer sa liberté, car celle-ci est inséparable de sa dignité de personne humaine. Un tel droit doit donc toujours être respecté, notamment en matière morale et religieuse. Il doit être civilement reconnu et protégé, dans les limites du bien commun et de l'ordre public juste.




366 Quelle place tient la liberté humaine dans l'ordre du salut ?

Notre liberté est fragile à cause du premier péché. Cette fragilité devient plus aiguë avec les péchés ultérieurs. Mais le Christ « nous a libérés, pour que nous soyons vraiment libres » (
Ga 5,1). Par sa grâce, l'Esprit Saint nous conduit à la liberté spirituelle, pour faire de nous ses libres collaborateurs, dans l'Église et dans le monde.




367 Quelles sont les sources de la moralité des actes humains ?

La moralité des actes humains dépend de trois sources : l'objet choisi, c'est-à-dire un bien véritable ou apparent, l'intention du sujet qui agit, c'est-à-dire la fin qui motive l'acte, les circonstances de l'acte, y compris les conséquences.




368 Quand l'acte est-il moralement bon ?

L'acte est moralement bon quand il y a en même temps la bonté de l'objet, de la fin et des circonstances. L'objet du choix peut à lui seul vicier toute une action, même si l'intention est bonne. Il n'est pas permis de faire le mal pour qu'en résulte un bien. Une fin mauvaise peut corrompre l'acte, même si son objet en soi est bon. À l'inverse, une fin bonne ne rend pas bonne une conduite qui est mauvaise en raison de son objet, car la fin ne justifie pas les moyens. Les circonstances peuvent atténuer ou augmenter la responsabilité de l'auteur, mais elles ne peuvent modifier la qualité morale des actes eux-mêmes. Elles ne rendent jamais bonne une action mauvaise en soi.




369 Y a-t-il des actes toujours illicites ?

Il y a des actes dont le choix est toujours illicite en raison de , leur objet (par exemple le blasphème, l'homicide, l'adultère). Leur choix comporte un désordre de la volonté, à savoir un mal moral qui ne peut être justifié par la considération des biens qui pourraient éventuellement en résulter.



LA MORALITÉ DES PASSIONS




370 Que sont les passions ?

Les passions sont les affections, les émotions ou les mouvements de la sensibilité - composantes naturelles du psychisme humain -, qui poussent à agir ou à ne pas agir en vue de ce qui est ressenti comme bon ou comme mauvais. Les principales passions sont l'amour et la haine, le désir et la crainte, la joie, la tristesse, la colère. La passion primordiale est l'amour, provoqué par l'attirance du bien. On n'aime que le bien, réel ou apparent.




371 Les passions sont-elles moralement bonnes ou mauvaises ?

Parce qu'elles sont des mouvements de la sensibilité, les passions ne sont, en elles-mêmes, ni bonnes, ni mauvaises. Elle sont bonnes lorsqu'elles contribuent à une action bonne, et mauvaises dans le cas contraire. Elles peuvent être assumées dans les vertus ou perverties dans les vices.



LA CONSCIENCE MORALE




372 Qu'est-ce que la conscience morale ?

Présente au plus intime de la personne, la conscience morale est un jugement de la raison qui, au moment opportun, enjoint à l'homme d'accomplir le bien et d'éviter le mal. Grâce à elle, la personne humaine perçoit la qualité morale d'un acte à accomplir ou déjà accompli, permettant d'en assumer la responsabilité. Quand il écoute sa conscience morale, l'homme prudent peut entendre la voix de Dieu qui lui parle.




373 Qu'implique la dignité de la personne en ce qui concerne la conscience morale ?

La dignité de la personne humaine implique la rectitude de la conscience morale, c'est-à-dire qu'elle soit en accord avec ce qui est juste et bon au regard de la raison et de la Loi divine. Au titre de cette dignité personnelle, l'homme ne doit pas être contraint d'agir contre sa conscience, et on ne doit même pas l'empêcher, dans les limites du bien commun, d'agir en conformité avec sa conscience, surtout en matière religieuse.




374 Comment se forme la conscience morale pour qu'elle soit droite et véridique ?

La conscience morale droite et véridique se forme par l'éducation, l'intégration de la Parole de Dieu et de l'enseignement de l'Église. Elle est soutenue par les dons du Saint-Esprit et aidée par les conseils de personnes sages. En outre, la prière et l'examen de conscience contribuent beaucoup à la formation morale.




375 Quelles normes la conscience doit-elle toujours suivre ?

Les trois règles principales sont : 1) Il n'est jamais permis de faire le mal pour qu'il en résulte un bien ; 2) La Règle d'or : « Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-mêmes pour eux, vous aussi » (
Mt 7,12) ; 3) La charité passe toujours par le respect du prochain et de sa conscience, même si cela ne signifie pas accepter comme un bien ce qui est objectivement un mal.




376 La conscience morale peut-elle porter des jugements erronés ?

La personne doit toujours obéir au jugement certain de sa conscience ; mais elle peut émettre aussi des jugements erronés, pour des raisons qui ne sont pas toujours exemptes de culpabilité personnelle. On ne peut cependant imputer à la personne le mal accompli par ignorance involontaire, même s'il reste objectivement un mal. C'est pourquoi il est nécessaire de tout mettre en oeuvre pour corriger la conscience morale de ses erreurs.



LES VERTUS




377 Qu'est-ce que la vertu ?

La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. « Le but d'une vie vertueuse consiste à devenir semblable à Dieu » (saint Grégoire de Nysse). Il existe des vertus , humaines et des vertus théologales.




378 Qu'est-ce que les vertus humaines ?

Les vertus humaines sont des dispositions habituelles et stables de l'intelligence et de la volonté, qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi. Acquises et renforcées par les actes moralement bons et répétés, elles sont purifiées et élevées par la grâce divine.




379 Quelles sont les principales vertus humaines ?

Ce sont les vertus appelées cardinales. Toutes les autres se regroupent autour d'elles et elles constituent les fondements de la vie vertueuse. Ce sont : la prudence, la justice, la force et la tempérance.




380 Qu'est-ce que la prudence ?

La prudence dispose la raison à discerner en toute circonstance notre véritable bien et à choisir les moyens appropriés pour l'atteindre. Elle guide les autres vertus, en leur indiquant leur règle et leur mesure.




381 Qu'est-ce que la justice ?

La justice consiste dans la volonté constante et ferme de donner à autrui ce qui lui est dû. La justice envers Dieu est appelée « vertu de religion ».




382 Qu'est-ce que la force ?

La force assure la fermeté dans les difficultés et la constance dans la recherche du bien ; elle peut aller jusqu'à la capacité de faire éventuellement le sacrifice de sa vie pour défendre une juste cause.




383 Qu'est-ce que la tempérance ?

La tempérance modère l'attrait des plaisirs, assure la maîtrise de la volonté sur les instincts et rend capable d'équilibre dans l'usage des biens créés.




384 Qu'est-ce que les vertus théologales ?

Ce sont les vertus qui ont Dieu lui-même pour origine, pour motif et pour objet immédiat. Infuses en l'homme avec la grâce sanctifiante, elles rendent capables de vivre en relation avec la Trinité ; elles fondent et animent l'agir moral du chrétien, en vivifiant les vertus humaines. Elles sont le gage de la présence et de l'action de l'Esprit Saint dans les facultés humaines.




385 Quelles sont les vertus théologales ?

Ce sont la foi, l'espérance et la charité.




386 Qu'est-ce que la foi ?

La foi est la vertu théologale par laquelle nous croyons en Dieu et à tout ce qu'il nous a révélé, et que l'Église nous propose de croire, parce que Dieu est la vérité même. Par la foi, l'homme s'en remet librement à Dieu. C'est pourquoi le croyant cherche à connaître et à faire sa volonté, car la foi « agit par la charité » (
Ga 5,6).




387 Qu'est-ce que l'espérance ?

L'espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons et attendons de Dieu la vie éternelle comme notre bonheur, mettant notre confiance dans les promesses du Christ et comptant sur l'appui de la grâce du Saint-Esprit pour mériter la vie éternelle et pour persévérer jusqu'à la fin de notre vie sur la terre.




388 Qu'est-ce que la charité ?

La charité est la vertu théologale par laquelle nous aimons Dieu pardessus tout et notre prochain comme nous-mêmes, par amour de Dieu. Jésus en a fait le commandement nouveau, la plénitude de la Loi. Elle est le « lien de la perfection » (
Col 3,14), le fondement des autres vertus, qu'elle anime, inspire et ordonne. Sans elle, « je ne suis rien et… rien ne me sert » (1Co 13,1-3).




389 Qu'est-ce que les dons du Saint-Esprit ?

Les dons du Saint-Esprit sont des dispositions permanentes qui rendent l'homme docile à suivre les inspirations divines. Ils sont au nombre de sept : la sagesse, l'intelligence, le conseil, la force, la science, la piété et la crainte de Dieu.




390 Qu'est-ce que les fruits de l'Esprit Saint ?

Les fruits de l'Esprit Saint sont des perfections formées en nous comme des prémices de la gloire éternelle. La tradition de l'Église en donne douze : « la charité, la joie, la paix, la patience, la longanimité, la bonté, la bénignité, la mansuétude, la fidélité, la modestie, la continence, la chasteté » (
Ga 5 vulg.).



LE PÉCHÉ




391 Qu'implique pour nous l'accueil de la miséricorde de Dieu ?

Elle implique la reconnaissance de nos fautes et le repentir

de nos péchés. Dieu lui-même, par sa Parole et son Esprit, éclaire nos péchés, nous assure la vérité de notre conscience et l'espérance du pardon.




392 Qu'est-ce que le péché ?

Le péché est « une parole, un acte ou un désir contraires à la Loi éternelle » (saint Augustin). Il est une offense à Dieu, par désobéissance à son amour. Il blesse la nature de l'homme et porte atteinte à la solidarité humaine. Le Christ, dans sa Passion, éclaire pleinement la gravité du péché et il le vainc par sa miséricorde.




393 Y a-t-il plusieurs sortes de péchés ?

La variété des péchés est grande. On peut les distinguer selon leur objet, ou selon les vertus ou les commandements auxquels ils s'opposent. On peut les ranger aussi selon qu'ils concernent directement Dieu, le prochain ou nous-mêmes. En outre, on peut distinguer les péchés en pensée, en paroles, par action ou par omission.




394 Comment se distinguent les péchés en fonction de leur gravité ?

On distingue le péché mortel et le péché véniel.




395 Quand commet-on le péché mortel ?

On commet le péché mortel quand il y a à la fois matière grave, pleine conscience et propos délibéré. Le péché mortel détruit en nous la charité, nous prive de la grâce sanctifiante et conduit à la mort éternelle de l'enfer s'il n'y a pas de repentir. Il est pardonné ordinairement par les sacrements du Baptême, de la Pénitence ou Réconciliation.




396 Quand commet-on le péché véniel ?

Le péché véniel, qui est radicalement différent du péché mortel, est commis quand sa matière est légère, ou même si elle est grave mais sans qu'il y ait pleine conscience ou total consentement. Il ne rompt pas l'alliance avec Dieu, mais il affaiblit la charité. Il traduit un attrait désordonné pour les biens créés. Il empêche les progrès de l'âme dans l'exercice des vertus et dans la pratique du bien moral. Il mérite des peines temporelles purificatoires.




397 Comment le péché prolifère-t-il en nous ?

Le péché crée un entraînement au péché, et, par sa répétition, il engendre le vice.




398 Qu'est-ce que les vices ?

Étant contraires aux vertus, les vices sont des habitudes perverses qui obscurcissent la conscience et inclinent au mal. Ils peuvent être rattachés aux sept péchés que l'on appelle les péchés capitaux : l'orgueil, l'avarice, l'envie, la colère, la luxure, la gourmandise, la paresse ou acédie.




399 Avons-nous une responsabilité dans les péchés commis par autrui ?

Nous avons une responsabilité lorsqu'il y a de notre part une coopération coupable.




400 Qu'est ce que les structures de péché ?

Ce sont des situations sociales ou des institutions contraires à la loi divine ; elles sont la manifestation et le résultat de péchés personnels.


Chapitre II La communauté humaine


LA PERSONNE ET LA SOCIÉTÉ




401 En quoi consiste la dimension sociale de l'homme ?

En même temps qu'il est appelé personnellement à la béati tude, l'homme a une dimension sociale, qui est une composante essentielle de sa nature et de sa vocation. Tous les hommes sont en effet appelés à la même fin, Dieu lui-même. Il existe une certaine ressemblance entre la communion des Personnes divines et la fraternité que les hommes doivent instaurer entre eux, dans la vérité et dans la charité. L'amour du prochain est inséparable de l'amour pour Dieu.




402 Quel est le rapport entre la personne et la société ?

Le principe, le sujet et la fin de toutes les institutions sociales sont et doivent être la personne. Certaines sociétés, telles que la famille et la cité, lui sont nécessaires. D'autres associations lui sont aussi utiles, tant à l'intérieur de la société politique que sur le plan international, dans le respect du principe de subsidiarité.




403 Que signifie le principe de subsidiarité ?

Ce principe signifie qu'une société d'ordre supérieur ne doit

pas assumer des fonctions qui reviennent à une société d'ordre inférieur, la privant de ses compétences. Elle doit plutôt la soutenir en cas de nécessité.




404 Que requiert d'autre un authentique vivre ensemble humain ?

Il requiert le respect de la justice, une juste hiérarchie des valeurs, la subordination des dimensions physiques et instinctives aux dimensions intérieures et spirituelles ; En particulier, là où le péché pervertit le climat social, il faut faire appel à la conversion des coeurs et à la grâce de Dieu, afin d'obtenir des changements sociaux qui soient réellement au service de toute personne et de toute la personne. La charité, qui exige la justice et rend capable de la pratiquer, est le plus grand commandement social.



LA PARTICIPATION À LA VIE SOCIALE




405 Quel est le fondement de l'autorité dans la société ?

Toute communauté humaine a besoin d'une autorité légitime qui assure l'ordre et contribue à la réalisation du bien commun. Cette autorité trouve son fondement dans la nature humaine, parce qu'elle correspond à l'ordre établi par Dieu.




406 Quand l'autorité s'exerce-t-elle de manière légitime ?

L'autorité s'exerce de manière légitime quand elle agit pour le bien commun et qu'elle utilise pour l'atteindre des moyens moralement licites. C'est pourquoi les régimes politiques doivent être déterminés par la libre décision des citoyens et ils doivent respecter le principe de l'« état de droit », dans lequel est souveraine la loi et non pas la volonté arbitraire des hommes. Les lois injustes et les mesures contraires à l'ordre moral n'obligent pas les consciences.




407 Qu'est-ce que le bien commun ?

Par bien commun, on entend l'ensemble des conditions de la vie sociale qui permettent aux groupes et aux personnes d'atteindre leur perfection.




408 Que comporte le bien commun ?

Le bien commun comporte le respect et la promotion des droits fondamentaux de la personne ; le développement des biens spirituels et temporels des personnes et de la société ; la paix et la sécurité de tous.




409 Où se réalise d'une façon plus complète le bien commun ?

La réalisation la plus complète du bien commun se trouve dans la communauté politique, qui défend et promeut le bien des citoyens et des corps intermédiaires, sans négliger le bien universel de la famille humaine.




410 Comment l'homme prend-il part à la réalisation du bien commun ?

Tout homme, selon la place qu'il occupe et le rôle qu'il joue, a sa part dans la promotion du bien commun : par le respect des lois justes et dans la prise en charge des domaines dont il assume la responsabilité personnelle, tels le soin de sa famille et l'engagement dans son travail. Les citoyens doivent aussi, dans la mesure du possible, prendre une part active à la vie publique.



LA JUSTICE SOCIALE




411 Comment la société assure-t-elle la justice sociale ?

La société assure la justice sociale quand elle respecte la dignité et les droits de la personne, qui constituent la fin propre de la société. D'autre part, la société recherche la justice sociale, qui est liée au bien commun et à l'exercice de l'autorité, quand elle accomplit les conditions qui permettent aux associations et aux individus d'obtenir ce à quoi ils ont droit.




412 Quel est le fondement de l'égalité entre les hommes ?

Tous les hommes jouissent d'une égale dignité et des mêmes droits fondamentaux, en tant qu'ils sont créés à l'image du Dieu unique et qu'ils sont dotés d'une âme raisonnable ; ils ont même nature et même origine, et ils sont appelés, dans le Christ, unique Sauveur, à la même béatitude divine.




413 Comment évaluer les inégalités entre les hommes ?

Il y a des inégalités iniques sur les plans économique et social, qui frappent des millions d'êtres humains. Elles sont en contradiction ouverte avec l'Évangile et sont contraires à la justice, à la dignité des personnes, à la paix. Mais il y a aussi des différences entre les hommes, causées par divers facteurs, qui appartiennent au plan de Dieu. Il veut en effet que chacun reçoive d'autrui ce dont il a besoin et que ceux qui ont des « talents » particuliers les partagent avec les autres. Ces différences encouragent et souvent obligent les personnes à la magnanimité, à la bienveillance et au partage. Elles incitent les cultures à s'enrichir les unes les autres.




414 Comment s'exprime la solidarité humaine ?

La solidarité, qui découle de la fraternité humaine et chrétienne, se manifeste en premier lieu dans la juste répartition des biens, dans la rémunération équitable du travail et dans l'engagement pour un ordre social plus juste. La vertu de solidarité pratique aussi le partage des biens spirituels de la foi, encore plus importants que les biens matériels.


Chapitre III Le salut de Dieu : la Loi et la grâce


LA LOI MORALE




415 Qu'est-ce que la loi morale ?

La loi morale est l'oeuvre de la Sagesse divine. Elle prescrit à l'homme les voies et les règles de conduite qui mènent à la béatitude promise et qui proscrivent les chemins qui éloignent de Dieu.




416 En quoi consiste la loi morale naturelle ?

La loi naturelle, inscrite par le Créateur dans le coeur de tout homme, consiste en une participation à la sagesse et à la bonté de Dieu. Elle exprime le sens moral originel, qui permet à l'homme de discerner, par la raison, le bien et le mal. Elle est universelle et immuable, et elle pose les bases des devoirs et des droits fondamentaux de la personne, ainsi que de la communauté humaine et de la loi civile elle-même.




417 Cette loi est-elle accessible à tous ?

À cause du péché, la loi naturelle n'est pas toujours perçue par tous avec une clarté égale et immédiate. C'est pourquoi « Dieu a écrit sur les tables de la Loi ce que les hommes ne lisaient pas dans leurs coeurs » (saint Augustin).




418 Quel est le rapport entre la loi naturelle et la Loi ancienne ?

La Loi ancienne est le premier état de la Loi révélée. Elle exprime de nombreuses vérités qui sont naturellement accessibles à la raison et qui se trouvent ainsi confirmées et authentifiées dans les Alliances du salut. Ses prescriptions morales, qui sont résumées dans les Dix Commandements du Décalogue, posent les fondements de la vocation de l'homme. Elles proscrivent ce qui est contraire à l'amour de Dieu et du prochain, et elles commandent ce qui leur est essentiel.




419 Comment se situe la Loi ancienne dans le plan du salut ?

La Loi ancienne permet de connaître bon nombre de vérités accessibles à la raison. Elle montre ce que l'on doit faire ou ne pas faire, et surtout, à la manière d'un sage pédagogue, elle prépare et dispose à la conversion et à l'accueil de l'Évangile. Cependant, tout en étant sainte, spirituelle et bonne, la Loi ancienne est encore imparfaite, car elle ne donne pas par elle-même la force et la grâce de l'Esprit pour être observée.




420 Qu'est-ce que la Loi nouvelle ou Loi évangélique ?

La Loi nouvelle ou Loi évangélique, proclamée et réalisée par le Christ, est la plénitude et l'accomplissement de la Loi divine, naturelle et révélée. Elle se résume dans le commandement de l'amour de Dieu et du prochain, et de l'amour des uns envers les autres comme le Christ nous a aimés. Elle est aussi une réalité intérieure à l'homme : la grâce du Saint-Esprit, qui rend possible un tel amour. Elle est « la loi de liberté » (
Ga 1,25), car elle incline à agir spontanément sous l'impulsion de la charité. « La Loi nouvelle est d'abord la grâce même de l'Esprit Saint, qui est donnée aux croyants dans le Christ » (saint Thomas d'Aquin).




421 Où se trouve la Loi nouvelle ?

La Loi nouvelle se trouve dans toute la vie et la prédication du Christ, et dans la catéchèse morale des Apôtres. Le Discours sur la Montagne en est la principale expression.



Compendium 351