Faustine journal 474

LE CHAPELET A LA MISERICORDE DIVINE - Le lendemain, vendredi 13.IX.35.

Le soir, quand j’étais dans ma cellule, j’ai vu un Ange, l’exécuteur de la colère de Dieu. Il était en robe claire, la face rayonnante, une nuée sous les pieds et de cette nuée sortaient la foudre et les éclairs quivenaient d'abord se placer en ses mains et ensuite seulement en rejailissaient en touchant la terre. Lorsque je vis ce signe de la colère de Dieu qui devait frapper la terre, et surtout un certain endroit, qu’évidemment je ne puis nommer, j’ai commencé à prier l’Ange, pour qu’il s’arrête quelques instants, lui disant que le monde allait faire pénitence. Mais ma prière n’était rien devant la colère de Dieu. A ce moment, j’ai aperçu la Très Sainte Trinité. La grandeur de Sa Majesté me pénétra jusqu’au fond de l’âme et je n’osais plus répéter mes supplications. Au même instant, je sentis en mon âme, la force de la grâce de Jésus qui habite mon âme. A l’instant même où je pris conscience de cette grâce, j’ai été enlevée devant le Trône de Dieu. Oh ! qu’Il est grand, notre Seigneur et notre Dieu. Inconcevable est Sa Sainteté !

Je ne vais pas tenter de décrire cette grandeur, car bientôt nous Le verrons tous, tel qu’Il est. J’ai commencé à supplier Dieu pour le monde, par des paroles entendues intérieurement. Alors que je priais ainsi, j’ai vu l’impuissance de l’Ange, qui ne pouvait accomplir la juste punition qui revient de plein droit au péché. Je n’avais jamais encore prié avec tant de force intérieure.

475 Voilà les paroles par lesquelles je suppliais Dieu :

« Père Eternel, je vous offre le Corps, le Sang, l’Âme et la Divinité de Votre très doux Fils Notre Seigneur Jésus Christ, pour nos péchés et ceux du monde entier. Par Sa douloureuse Passion, soyez-nous miséricordieux. »

476 Le lendemain, en entrant dans la chapelle, j’ai entendu intérieurement ces paroles : « Chaque fois que tu entres à la chapelle, récite tout de suite la prière que je t’ai apprise hier. » Lorsque j’ai récité cette prière, j’entendis : « Cette prière doit apaiser Ma colère. Tu vas la réciter pendant neuf jours, sur un chapelet, de la manière suivante : « Père Eternel, je vous offre le Corps, le sang, l’Âme et la Divinité de Votre Fils Bien-Aimé, Notre Seigneur Jésus-Christ, pour implorer de Vous le pardon de nos péchés et de ceux du monde entier. »

Sur les grains de l’Ave Maria, tu diras : « Par Sa douloureuse Passion, ayez pitié de nous et du monde entier. »

A la fin, tu réciteras trois fois ces paroles : « Dieu Saint, Dieu fort, Saint Immortel, ayez pitié de nous et du monde entier.


477 Le silence est un glaive dans le combat spirituel. Une âme bavarde n’arrivera jamais à la sainteté. Le glaive du silence coupera tout ce qui voudrait s’accrocher à l’âme. Nous sommes tous vulnérables en ce qui concerne la parole, nous voulons immédiatement répondre, sans nous demander si c’est la volonté de Dieu, pour nous, de parler.

L’âme silencieuse est forte. Si elle persévère dans le silence, aucune contrariété ne la touchera. L’âme silencieuse est capable de s’unir à Dieu de la façon la plus profonde, elle vit presque toujours sous l’inspiration du Saint-Esprit. Dans l’âme silencieuse, Dieu agit sans rencontrer d’obstacle.


#477
O mon Jésus, Vous seul savez que mon coeur n’a pas d’autre amour que Vous. Mon amour virginal s’est abîmé en Vous, ô Jésus, pour l’éternité. Je sens bien Votre Sang divin circuler dans mon coeur et nul doute qu’avec Votre Très Saint Sang ne soit entré en lui Votre amour le plus pur. Je sens que vous demeurez en moi avec le Père et l’Esprit Saint, ou plutôt, je sens que c’est moi qui vis en Vous, ô Dieu insondable. Je sens que je me perds en Vous comme une goutte d’eau dans l’océan. Je sens que Vous êtes en moi et hors de moi. Je sens que Vous êtes dans tout ce qui m’environne, dans tout ce qui m’arrive. O mon Dieu, je Vous ai connu à l’intérieur de mon coeur et je Vous aime par-dessus tout ce qui existe sur la terre ou au Ciel. Nos coeurs se comprennent mutuellement ; personne ne comprendra cela.


478 Ma seconde confession à l’Archevêque. « Sachez ma fille, que si c’est la volonté de Dieu, cela se réalisera tôt ou tard. Car la volonté de Dieu doit être accomplie. Aimez Dieu dans votre coeur, ayez … » (la pensée est interrompue.)


479

29.IX. Fête de saint Michel Archange.

Je suis unie intérieurement à Dieu. Sa présence me pénètre jusqu’au fond de moi-même et elle me remplit de paix, de joie et de stupéfaction. Après de tels moments d’oraison, je suis remplie de force et d’un singulier courage pour souffrir et combattre. Rien ne m’effraye, même si le monde entier était contre moi. Toutes les contrariétés ne touchent que la surface, elles n’atteignent pas les profondeurs, car Dieu y demeure.

Il me fortifie, Il me remplit. Tous les pièges de l’ennemi se brisent à Ses pieds. En ces moments d’union, Dieu me soutient de Sa puissance. Cette puissance se communique à moi, et elle me rend capable de L’aimer. L’âme n’arrive jamais à cet état par ses propres efforts. Au commencement de cette grâce intérieure, la peur me remplissait, et j’ai commencé à y céder. Mais le Seigneur me fit rapidement comprendre à quel point cela Lui déplaisait. Cet aussi Lui seul qui me donne la paix.


480 Presque chaque solennité de la Saint Eglise me donne une plus profonde connaissance de Dieu et une grâce particulière. C’est pourquoi je me prépare à chaque fête en étroite union à l’esprit de l’Eglise. Quelle joie d’être une fidèle enfant de l’Eglise. Oh ! Comme j’aime la Sainte Eglise et tous ceux qui en font partie ; je les considère comme des membres vivants du Christ, qui est leur tête. Je brûle d’amour avec ceux qui aiment, je souffre avec ceux qui souffrent, la douleur me consume à la vue des âmes froides et ingrates. Alors je tâche d’avoir un tel amour de Dieu, qu’il puisse réparer pour ceux qui ne L’aiment pas, qui n’ont pour leur Sauveur qu’une noire ingratitude.


481 O mon Dieu, je suis consciente de ma mission dans la Sainte Eglise. Mon incessant effort doit être la prière pour obtenir la Miséricorde pour le monde. Je m’unis étroitement à Jésus et je me tiens devant Lui, comme une offrande suppliante pour le monde. Dieu ne me refusera rien si je le supplie par la voix de son Fils. Mon offrande n’est rien en elle-même. Mais lorsque je l’unis au sacrifice de Jésus-Christ, elle devient toute puissante et elle peut fléchir la colère divine. Dieu nous aime dans Son Fils. La douloureuse Passion du Fils de Dieu est ce qui ne cesse de tempérer la colère de Dieu.


482 O mon Dieu, comme je désire que les âmes sachent que Vous les avez crées à cause de Votre amour inconcevable ! O mon Créateur et mon Seigneur, je sens que j’écarterai le voile du Ciel, pour que la terre ne doute pas de Votre bonté.

Faites de moi, Jésus, une offrande agréable et ure devant la Face du Père. Jésus, transformez-moi en Vous, car Vous pouvez tout, et rendez-moi à Votre Père Eternel. Je désire devenir une hostie expiatoire devant Vous et devant les hommes. Je désire que le parfum de mon offrande ne soit connu que de Vous. O Dieu Eternel, un feu inextinguible brûle en moi, implorant Votre miséricorde : je sais et je comprends que c’est lon devoir ici bas et pour l’éternité. Vous m’avez vous-même fait parler de cette grande miséricorde et de Votre bonté.


483 Un jour j’ai compris combien déplaît à Dieu une action, qui peut paraître très louable mais qui n’est pas inspirée par une intention pure. Ces actions portent Dieu à punir, plutôt qu’à récompenser. Qu’il y en ait le moins possible. Et même,dans la vie religieuse, il ne devrait pas y en avoir du tout..


484 J’accepte la joie ou la souffrance, la louange ou l’humiliation, dans la même disposition d’esprit. Je sais que lus unes et les autres sont passagères. Que m’importe ce que l’on dit de moi ? Il y a déjà longtemps que j’ai renoncé à tout ce qui touche à ma personne. Mon nom est « hostie », c’est-à-dire offrande, pas en paroles, mais en action : par l’anéantissement de mon moi-même, en me rendant pareille à Vous sur la croix, ô Bon Jésus, mon Maître !


485 Jésus, lorsque Vous venez à moi dans la Saint Communion, Vous qui avez daigné demeurer avec le Père et le Saint-Esprit dans le ciel de mon âme, je tâche de Vous tenir compagnie pendant toute la journée. Je ne Vous laisse pas seul un seul instant. Bien que je sois dans la société des hommes ou avec nos élèves, mon coeur est toujours avec le Vôtre. Quand je m’endors, je Vous offre chaque battement de mon coeur, quand je me réveille, je me plonge en Vous sans prononcer de paroles. Quand je me réveille, j’adore un moment la Sainte Trinité et je remercie Dieu de daigner m’accorder encore un jour, qu’encore une fois, je puisse revivre en mon âme le mystère de l’Incarnation de Son Fils ; qu’une fois de plus, Sa douloureuse Passion se déroule devant mes yeux. Je m’efforce alors de faire passer Jésus par moi aux autres âmes. Je vais partout avec Jésus, Sa présence m’accompagne partout.


486 Je tâche de garder le silence dans les souffrances de l’âme ou du corps, car mon esprit est rempli de la force, qui découle de la Passion de Jésus. J’ai constamment devant les yeux Sa Face douloureuse, outragée et défigurée, Son Coeur divin transpercé par nos péchés et particulièrement par l’ingratitude des âmes choisies.


487 Un double avertissement : je dois me préparer aux souffrances qui m’attendent à Varsovie. Le premier avertissement était intérieur fait par une voix que j’ai entendue. Le second a eu lieu pendant la Sainte Messe. Avant l’Elévation, j’ai vu Jésus crucifié,. Il me dit : « Prépare-toi à des souffrances. » J’ai remercié le Seigneur de cette grâce prévenante et Lui que je n’allais sûrement pas plus souffrir que Lui, mon Sauveur. Cependant j’ai pris cela à coeur et je me fortifie par la prière et de petites souffrances pour pouvoir en supporter de plus grandes, quand elles viendront.


488 19.X.35.. Départ de Wilno pour Cracovie, pour huit jours. Vendredi soir, pendant le rosaire, en pensant au voyage de demain et de la gravité de l’affaire que je devais présenter au Père Andrasz, la peur me prit à la vue de ma misère, de mon incapacité, et de la grandeur de l’oeuvre de Dieu. Broyée par cette souffrance, je m’en remis à la volonté divine. A ce moment, j’ai vu Jésus dans une tunique claire, près de mon prie-Dieu. Il me dit : « Pourquoi as-tu peur d’accomplir Ma volonté ? Est-ce que Je ne vais pas t’aider comme je l’ai fait jusqu’à présent ? Répète chacune de Mes exigences, à ceux qui me remplacent sur la terre et fais seulement ce qu’ils t’ordonneront. » A l’instant, une grande force envahit mon âme.


489 Le lendemain, j’ai vu mon Ange Gardien, qui m’a accompagnée pendant le voyage jusqu'à Varsovie. Quand nous sommes entrées par la porte du couvent, il disparut. En passant près d’une petite chapelle pour aller saluer nos Supérieures, la présence de Dieu s’empara de moi et le Seigneur me remplit du feu de Son amour. En de pareils moments, je reconnais toujours mieux la grandeur de Sa Majesté.

A Varsovie nous avions pris place dans le train pour Cracovie et j’ai de nouveau vu mon Ange Gardien près de moi. Il priait en contemplant Dieu, ma pensée l’a suivi. Et quand nous sommes entrées au couvent, il disparut.


490 A mon entrée dans la chapelle, à nouveau la Majesté de Dieu s’empara de moi. Je me sentais plongée en Dieu, complètement submergée et pénétrée par Lui, en voyant combien notre Père céleste nous aime, Oh ! le grand bonheur qui remplit mon âme de la connaissance de Dieu et de la vie divine ! Je désire partager ce bonheur avec tous les hommes. Je ne peux l’enfermer dans mon coeur seulement, car ses flammes me brûlent et elles feraient éclater mon coeur et mon corps. Je désire parcourir le monde entier et parler aux âmes de la grande miséricorde de Dieu. Prêtres, aidez-moi en cela. Employez les expressions les plus fortes pour publier Sa miséricorde, car la parole exprime faiblement quelle est Sa Miséricorde..


491

J.M.J. Cracovie, 20.X.35 - Retraite de huit jours

Dieu éternel, Seule bonté, inconcevable dans Votre miséricorde à tout esprit humain ou angélique, aidez votre faible enfant, pour que je puisse accomplir Votre Sainte Volonté, telle que Vous me la faite connaître. Je ne désire rien d’autre que l’accomplissement des désirs divins. Voici, Seigneur, mon âme et mon corps, mon esprit et ma volonté, mon coeur et tout mon amour, gouvernez-moi selon Vos éternels desseins.


492 Après la Sainte Communion, mon âme fut encore submergée par l’amour divin. Je me réjouis de sa grandeur. Je vois alors nettement quelle est Sa Volonté, ce que je dois accomplir. Et au même moment je vois ma faiblesse et ma misère. Je vois que je ne puis rien faire sans Son aide.


493

Second jour de retraite

Je devais aller chez le Père Andrasz au parloir j’ai eu peur pensant que le secret existe seulement au confessionnal ; c’était une crainte futile, la Mère Supérieure m’a tranquillisée d’un mot. Cependant, lorsque je suis entrée à la chapelle, j’ai entendu ces mots dans mon âme : « Je désire que tu sois sincère et simple comme une enfant telle que tu l’es avec Moi. Sinon Je T’abandonnerai et je n’aurai plus aucun rapport avec toi. » Et de fait, Dieu m’accorda la grande grâce d’une confiance totale. La conversation finie, Il me fit la grâce d’une profonde paix et de la lumière au sujet de ces choses.


494 Jésus, lumière éternelle, éclairez ma raison, affermissez ma volonté, enflammez mon coeur. Soyez avec moi comme Vous me l’avez promis, car sans Vous je ne suis rien. Vous savez, mon Jésus combien je suis faible. Ai-je besoin de Vous le dire, Jésus, car Vous savez parfaitement combien je suis misérable. En Vous est toute ma force.


495

Jour de confession

Depuis le matin, j’éprouvais un combat intérieur si fort que je n’en avais jamais éprouvé de semblable. Complètement abandonnée de Dieu., j’ai expérimenté toute ma faiblesse. Des pensées m’accablaient : pourquoi dois-je quitter ce couvent où je suis aimée par les Soeurs et les Supérieures, cette vie tranquille ? Liée par les voeux perpétuels, j’accomplis facilement mes devoirs. Pourquoi dois-je écouter la voix de ma conscience ? Pourquoi suivre l’inspiration, qui sait de qui elle provient ? N’est-ce pas mieux de cheminer comme toutes les Soeurs ? Peut-être pourrais-je étouffer les paroles du Seigneur, ne pas y faire attention ? Peut-être que Dieu n’en demandera pas compte au Jour du Jugement ? Où me conduira cette voix intérieure ? Quelles grandes peines, contrariétés et souffrances m’attendent, si je suis cette voix ? J’ai peur de l’avenir et j’agonise dans le présent.

Cette souffrance dura avec la même intensité pendant toute la journée.

Lorsque le soir, je suis allée me confesser et, bien que je m’y sois préparée, je ne pus me confesser. J’ai reçu l’absolution et me suis retirée, ne comprenant rien à ce qui se passait en moi.

Quand je me suis couchée, la souffrance augmenta encore, ou plutôt elle se changea en un feu qui pénétrait comme un éclair, toutes les facultés de mon âme jusqu’à la moelle, mon coeur jusqu’au plus secrets remplis. Souffrant ainsi, je ne pouvais me à rien. Que Votre volonté soit faite, Seigneur. Par moments, je ne pouvais même pas penser à cela. J’étais vraiment saisie par une peur mortelle, touchée par un feu infernal. Le calme revint vers le matin, les souffrances disparurent en un instant. Mais je me sentais si affaiblie que je ne pouvais faire aucun mouvement. Peu à peu, pendant ma conversation avec la Mère Supérieure, les forces me revinrent. Cependant Dieu Seul sait comment je me sentis pendant toute la journée.


496 O Vérité éternelle, Verbe incarné, qui avez si fidèlement accompli la volonté de Votre Père, voilà qu’aujourd’hui je deviens martyre de Vos inspirations, car je ne peux les réaliser, n’ayant pas de volonté propre..

Bien qu’intérieurement je reconnaisse clairement Votre Volonté, je me rends en tout à la volonté de mes Supérieures et de mon confesseur. Et je n’accomplirai Votre Volonté qu’autant que vous me le permettrez par Votre remplaçant. O mon Jésus, c’est difficile : je dois préférer la voix de l’Eglise à la Voix par laquelle Vous me parlez.


497 Après la Sainte Communion. Comme d’habitude, j’ai aperçu Jésus. Il me dit : « Appuie la tête sur Mon épaule. Repose-toi et prend des forces. Je suis toujours avec toi. Dis à l’ami de Mon Coeur que J’emploie d’aussi faibles créatures pour réaliser Mes oeuvres. » Mon esprit s’en trouva singulièrement fortifié. – « Dis-lui, que je lui ai révélé ta faiblesse dans ta confession, pour lui montrer ce que tu es de toi-même. »


498 Chaque combat, soutenu courageusement m’apporte joie et paix, lumière et expérience, et courage pour l’avenir. Il rend honneur et gloire à Dieu, et pour moi, en fin de compte, une récompense.


499 C’est aujourd’hui la fête du Christ-Roi. J’ai prié ardemment pendant la Sainte Messe, pour que Jésus soit Roi de tous les coeurs, pour que la grâce divine brille dans chaque âme. Soudain, j’ai aperçu Jésus, tel qu’Il est peint sur cette image. Il me dit : « Ma fille, tu Me rends une très grande gloire, en accomplissant fidèlement mes désirs. »


500 Oh ! Que Votre Beauté est grande, Jésus mon Epoux ! Fleur vivante en qui se cache une rosée vivifiante pour l’âme qui a soif. C’est en Vous que s’est noyée mon âme. Vous Seul êtes l’objet de mes aspirations et de mes désirs. Unissez-moi très étroitement à Vous, au Père et au Saint-Esprit. Que je vive et meure en Vous.


501 L’amour seul a un sens, il donne à nos plus petites actions les dimensions de l’infini.


502 Mon Jésus, vraiment je ne saurais pas vivre sans Vous, mon esprit s’est uni au Vôtre. Personne ne le comprendra bien. Il faut d’abord vivre de Vous, pour Vous reconnaître dans les autres.


503

Cracovie, 25.X.35 - Résolutions de la retraite

Je ne ferai rien sans la permission du confesseur et le consentement des Supérieures, en tout et surtout dans ces inspirations et exigences du Seigneur.

Je passerai tous mes moments libres avec l’Hôte divin, à l’intérieur de mon âme. J’observerai le silence intérieur et extérieur pour que Jésus se repose dans mon coeur.

Le repos que je préférerai sera de rendre service aux Soeurs et de m’empresser auprès d’elles. M’oublier moi-même pour leur faire plaisir.

Je ne m’expliquerai ni ne m’excuserai pour aucune remarque qui me sera faite. Je permettrai qu’on me juge comme on en a envie.

Je n’ai qu’un seul confident à qui je confierai tout ; c’est Jésus Eucharistie et son remplaçant : mon confesseur. Je garderai le silence, sans me plaindre dans toutes les souffrances de l’âme et du corps, dans les ténèbres et dans les délaissements..

Je vais m’anéantir à chaque moment, comme une offrande déposée à Ses Pieds, afin d’obtenir miséricorde pour les pauvres pécheurs.


504 Tout mon néant se noie dans l’océan de Votre Miséricorde. Avec la confiance d’un enfant je me jette dans Vos bras, Père de miséricorde, pour expier la méfiance de tant d’âmes, qui ont peur de s’abandonner à Vous. Qu’il est petit le nombre d’âmes qui Vous connaissent vraiment. Avec quelle ardeur je désire que la Fête de la Miséricorde soit connue des âmes ! La Miséricorde est le couronnement de Vos oeuvres. Vous pourvoyez à tout avec l’amour de la mère la plus tendre.


505

J.M.J. Cracovie, 27.X. 1935 - Le Père Andrasz – Conseils spirituels

« Ne rien faire sans le consentement des Supérieures.

Il faut bien réfléchir à cette affaire et beaucoup prier. Une grande prudence s’impose car, ici, la volonté de Dieu est sûre et visible, ma Soeur. En effet vous êtes liée à votre Congrégation par des voeux, des voeux perpétuels et donc il ne devrait pas y avoir de doutes. F’autre part ce que vous pensez intérieurement ne sont que des lueurs sur un projet. Dieu peut faire des déplacements, mais c’est très rare. Ne vous précipitez donc pas, ma Soeur tant que vous n’aurez pas de notion plus précise. Les oeuvres de Dieu se font lentement. Vous les reconnaîtrez avec netteté si elles sont de Dieu ; sinon, elles disparaîtront et vous, en obéissant, vous ne vous égarerez pas. Mais dites tout sincèrement à votre confesseur et obéissez-lui aveuglément.

Maintenant, vous n’avez plus rien à faire, ma Soeur, sinon accepter la souffrance, jusqu’au moment où tout s’éclaircira, c'est-à-dire quand ces affaires, jusqu’au moment où tout s’éclaircira, c'est-à-dire quand ces affaires seront arrangées. Vous vivez dans de sages dispositions vis-à-vis d’elles. Et je vous demande de continuer à être aussi pleine de simplicité et d’esprit d’obéissance ; c’est un bon signe. Tant que vous continuerez à être dans cette disposition, Dieu ne permettra pas que vous vous égariez. Mais autant que possible, tenez-vous loin de ces choses. Si malgré cela, elles se produisent, acceptez-les paisiblement. N’ayez peur de rien. Vous êtes dans de bonnes mains, celles d’un Dieu si bon. Je ne vois ni illusions, ni contradictions, en tout ce que vous m’avez dit. Ce sont des choses bonnes en elles mêmes. Il serait même bon qu’il y ait un groupe d’âmes qui prient Dieu pour le monde, car nous avons tous besoin de prières. Vous avez un bon directeur, ne le quittez pas et soyez tranquille. Je vous demande d’être fidèle à la volonté de Dieu et de l’accomplir.

Quant à vos occupations, faites ce que l’on vous dit de faire, et comme on vous dit de le faire, même si c’est très humiliant et très pénible. Choisissez toujours la dernière place, alors on vous dira : montez plus haut. En esprit et en action, vous devez vous estimer comme la dernière de toute la maison, et de toute la Communauté. En tout et toujours une grande fidélité à Dieu. »


506 O Jésus, je désire souffrir et brûler du feu de Votre amour en toutes les circonstances de ma vie. Je suis entièrement vôtre, et désire me perdre en Vous. O Jésus, je désire m’égarer dans Votre Divine Beauté. Vous me poursuivez, Seigneur, de Votre amour. Vous pénétrez mon âme comme un rayon de soleil et Vous changez mes ténèbres en Votre clarté. Je sens bien que je vis en Vous comme une petite étincelle perdue dans le feu du brasier dévorant dont Vous brûlez, ô inconcevable Trinité. Il n’y a pas de plus grand amour que l’amour de Dieu. Et dès ici bas, nous pouvons goûter le bonheur de ceux qui sont au Ciel, par une étroite à Dieu – union bien singulière, et bien souvent incompréhensible pour nous. On peut avoir la même grâce par la simple fidélité de l’âme.


507 Lorsque le dégoût et le sentiment de la monotonie de mes devoirs s’empare de moi, je me rappelle que je suis dans la maison du Seigneur, où il n’y a rien de petit, où de ma petite action, accomplie d »une manière divinisée, dépend la gloire de l’Eglise et le progrès de plus d’une âme. Il n’y a donc rien de négligeable dans une Congrégation religieuse.


508 Dans les contrariétés que j’éprouve, je me rappelle que le temps du combat n’est pas fini. Je m’arme de patience et de cette manière, je remporte la victoire sur mon ennemi.


509 Je ne cherche nulle part la perfection avec avidité, mais je me pénètre de l’esprit de Jésus. Je fixe mon regard sur Ses actions dont j’ai le résumé dans l »Evangile. Et même si je vivais mille ans, je n’en épuiserai pas le contenu.


510 Lorsque mes intentions ne sont pas approuvées, ou même lorsqu’elles sont condamnées, je ne m’en étonne pas trop, car je sais que Dieu seul pénètre mon coeur. La vérité ne périt pas. Le coeur blessé s’apaisera avec le temps, mais mon esprit gagne des forces dans les contrariétés. Je n’écoute pas toujours ce que mon coeur me dit. Mais je prie Dieu de me donner la lumière. Alors quand que j’ai retrouvé mon équilibre, je garde le silence.


511 Jour de la rénovation des voeux. La présence de Dieu inonda mon âme. Pendant la Sainte Messe j’ai aperçu Jésus, qui me dit : « Tu es Ma grande joie. Ton amour et ton humilité Me font quitter le trône céleste et M’unir à toi. L’amour comble l’abîme qui existe entre Ma grandeur et ton néant. »


512 L’amour inonde mon âme, je suis immergée dans un océan d’amour. Je me sens défaillir et je me perds complètement en Lui.


513 Jésus, rendez mon coeur semblable au Vôtre. Ou plutôt changez-le en Votre propre Coeur pour que je sache ressentir les besoins des autres coeurs, et surtout des coeurs souffrants et tristes : que pour eux, les rayons de la miséricorde reposent dans mon coeur.


514 Le soir, je me promenais au jardin, récitant mon rosaire. Quand je suis arrivée au cimetière des Soeurs, j’ai entr’ouvert la porte et j’ai prié un certain temps. Je leur ai demandé intérieurement : « vous êtes heureuses, bien sur ? » J’entendis alors ces mots : « Oui, nous sommes heureuses dans la mesure où nous avons accompli la volonté de Dieu. » Puis le silence régna comme avant. Rentrant en moi-même, j’ai longuement réfléchi à la manière dont j’accomplissais la volonté divine et dont je profitais du temps que Dieu m’accorde.


515 Ce même jour, alors que j’étais couchée, une âme vint à moi dans la nuit, me réveilla en frappant sur la table de nuit et me demanda de prier pour elle. J’aurais voulu demander qui elle était. Mais j’ai renoncé à cette curiosité et unissant cette petite mortification à ma prière, je les ai offertes pour elle.


516 Un jour où je rendais visite à une Soeur malade, âgée de quatre-vingt-quatre ans et qui se distinguait par de nombreuses vertus, je lui ai demandé : « vous êtes sûrement prête, ma Soeur, à paraître devant le Seigneur ? » Elle me dit : « Je me suis préparée toute ma vie à cette dernière heure ». Et elle ajouta : « L’âge ne dispense pas du combat. »


517 La veille du jour des Morts, je suis allée, à la nuit tombante, au cimetière qui était fermé. Cependant j’ai entr’ouvert la porte et j’ai dit : « Si vous attendez de moi quelque chose, mes petites âmes, je le ferai volontiers si la règle le permet. » Alors j’ai entendu ces mots : « Fais ce que Dieu veut. Nous sommes heureuses dans la mesure où nous avons accompli la volonté de Dieu. »


518 Le soir, ces âmes sont venues et m’ont demandé de prier pour elles, ce que j’ai fait et, longuement. Et le soir, quand la procession revenait du cimetière, j’ai vu un grand nombre d’âmes qui nous accompagnaient à la chapelle. Il y en avait qui priaient avec nous. J’ai beaucoup prié, car j’avais la permission de mes Supérieures.


519 Pendant la nuit, je fus à nouveau visitée par une âme que j’avais déjà vue autrefois. Elle ne m’a pas demandé de prier pour elle, mais elle me fit des reproches disant qu’autrefois j’étais très vaniteuse et orgueilleuse. Et voila que maintenant j’intercédais pour les autres, alors que j’avais encore des défauts. J’ai répondu que j’étais très orgueilleuse et vaniteuse ; mais que je m’en étais confessée, que j’avais fait pénitence pour ma stupidité, et que j’avais confiance en la bonté de mon Dieu. Si je tombais parfois maintenant, c’était plutôt involontairement, jamais avec préméditation, même dans les plus petites choses.

Cependant cette âme se mit à me reprocher de méconnaître sa grandeur, universellement reconnue pour ses grandes actions : « Pourquoi es-tu la seule à ne pas me louer ? » Soudain, j’ai compris que c’était le démon sous l’aspect de cette âme, et j’ai dit : La gloire n’est due qu’à Dieu. Va-t-en Satan ! » Aussitôt cette âme tomba dans un gouffre effrayant, impossible à décrire. Et je lui ai dit que j’en parlerai à toute l’Eglise.


520 Samedi, nous retournons déjà à Wilno. Nous sommes passées à Czestochowa. Alors que je priais devant l’image miraculeuse, j’ai senti que sont agréable …( la pensée est interrompue).

(Fin du premier brouillon.)







Cahier II


Inscription sur la couverture du deuxième cahier :

Durant les siècles, je chanterai

La Miséricorde du Seigneur,

Et la Miséricorde de Dieu

Dans mon âme.

Petit Journal

Soeur Marie-Faustine

+


J.M.J.


521 C’est la miséricorde du Seigneur, que je vais chanter

Dans les siècles,

Je vais la chanter devant tous les peuples,

Car c’est le plus grand attribut de Dieu,

Et pour nous un incessant miracle.

Tu jaillis de la Divine Trinité

Mais d’un seul coeur plein d’amour.

La miséricorde du Seigneur se montrera dans l’âme

Dans la plénitude, quand le voile tombera.

De la source de Votre miséricorde, ô Seigneur,

Découle tout bonheur et toute vie,

Ainsi donc, toutes les créatures et toutes les oeuvres

du Seigneur

Chantez en extase un chant de miséricorde.

Les entrailles de la miséricorde divine sont ouvertes

pour nous,

Par la vie de Jésus, cloué sur la croix.

Tu ne dois pas douter, ni désespérer, pécheur,

Mais avoir confiance en la miséricorde,

Car toi aussi, tu peux devenir Saint.

Deux sources en forme de rayons ont jailli du Coeur

de Jésus,

Non pour les Anges, ni pour les Chérubins, ni pour

les Séraphins,

Mais pour l’homme, plein de péchés.

+


522 J.M.J. O volonté de Dieu,

Sois mon amour.

Mon Jésus, Vous savez, que je n’écrirais pas une seule lettre de moi-même, et si j’écris, c’est seulement au nom de la sainte obéissance.



Dieu et l’âme

Soeur Faustine du Saint Sacrement




523 O Jésus, Dieu caché

Mon coeur Vous connaît.

Quoique les voiles Vous cachent,

Vous savez, que je Vous aime.

+


524

J.M.J. Wilno, 24.IX.1935 - Second cahier

Que Dieu soit adoré !

O Sainte Trinité, en Vous est enfermée la vie intime de Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit, Joie éternelle, inconcevable profondeur d’amour qui coule sur toutes les créatures et fait leur bonheur; honneur et gloire à Votre Saint Nom dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

Quand je considère Votre grandeur et Votre beauté, ô mon Dieu, je me réjouis infiniment que le Seigneur que je sers soit si grand. Avec amour et allégresse je fais Sa Sainte volonté. Et mieux je Le connais, plus ardemment je désire L’aimer. Je suis brûlée du désir de L’aimer toujours davantage.


525 Le 14. Ce jeudi, alors que nous faisions de l’adoration nocturne, d’abord il me fut difficile de prier. Une sécheresse s’emparait de moi, je ne pouvais méditer la douloureuse passion de Jésus. Je me prosternai donc à terre et j’offris la douloureuse Passion de notre Seigneur Jésus au Père Céleste, en expiation pour les péchés du monde entier. Puis en me relevant pour aller vers mon prie-Dieu, soudain j’aperçus Jésus près de lui. Le Seigneur Jésus était comme au moment de la flagellation. Dans Ses mains, Il tenait une robe blanche, dont Il m’habilla et une corde dont Il me ceignit. Il me couvrit d’un manteau rouge, comme celui dont Il était couvert pendant Sa Passion et d’un voile de la même couleur. Il me dit : « Tel sera ton vêtement et celui de tes compagnes. Ma vie sera pour vous une règle depuis Ma naissance jusqu’à Mon agonie sur la Croix. Fixe les yeux sur Moi et vis comme Moi. Je désire que tu pénètre plus profondément dans Mon esprit et comprennes que Je suis doux et humble de coeur. »


526 A un certain moment, je ressentis dans mon âme, une impulsion à me mettre en état d’accomplir tout ce que Dieu exige de moi. J’entrai un instant à la chapelle, et j’entendis cette voix dans mon âme : « Pourquoi as-tu peur ? Penses-tu que Je manque de Toute-Puissance pour te soutenir ? » A ce moment je sentis dans mon âme une force étrange et toutes les contrariétés qui pourraient m’advenir dans l’accomplissement de cette volonté me semblèrent méprisables.


527 Vendredi pendant la Sainte Messe, alors que mon âme était inondée du bonheur de Dieu, j’entendis en elle ces paroles : « Ma miséricorde est passée dans les âmes par le coeur humano-divin de Jésus, comme le rayon de soleil à travers le cristal. » Je compris ainsi que tout rapprochement avec Dieu, est opéré par Jésus, en Lui et avec Lui.


528 Le dernier soir de la neuvaine à Ostra Brama, après le chant des litanies, un des prêtres exposa le Saint Sacrement dans l’ostensoir et quand il le posa sur l’autel, je vis aussitôt l’Enfant Jésus élever ses petites mains vers Sa Mère, qui avait alors une forme vivante. Quand la Sainte Vierge me parla, Jésus tendit Ses menottes vers les fidèles réunis. La Très Sainte Mère m’invitait à accepter tout ce que Dieu demandait comme un enfant, sans approfondir, autrement cela ne plairait pas à Dieu. A ce moment, l’enfant Jésus disparut et la Sainte Vierge perdit toute apparence de vie. Le tableau demeura tel qu’il était auparavant. Mais mon âme avait été remplie d’une grande joie et d’allégresse. Je dis au Seigneur : « Faite de moi ce qu’il Vous plait, je suis prête à tout. Mais Vous, ne m’abandonnez pas, même pas un seul instant.

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529 J.M.J. A la gloire de la Sainte Trinité !

Je priai la Mère Supérieure de me permettre de jeûner pendant quarante jours, en ne prenant qu’un morceau de pain et un verre d’eau par jour.. Cependant la Mère Supérieure ne consentit pas à quarante jours, mais à sept jours, suivant l’avis du confesseur, « Je ne puis, ma Soeur, vous écarter complètement du devoir, à cause des Soeurs, qui pourraient remarquer quelque chose. Je vous donne la permission, si vous pouvez vous y appliquer, de prier et de prendre quelques notes. Mais il me sera bien difficile de vous protéger à l’égard des jeûnes, ici, vraiment, je ne puis rien inventer. » Et elle ajouta : « Allez, ma Soeur, peut-être que quelque lumière me viendra. » Le dimanche matin, je compris intérieurement que quand la Mère Supérieure me désignait comme tourière durant le temps du repas, elle pensait me donner l’occasion de jeûner. Le matin, je ne participai pas au déjeuner. Mais quelques moments après, je me rendis chez elle pour lui demander si, étant tourière, je pouvais éviter d’attirer l’attention sur moi. Elle me répondit : « Quand je vous ai proposé, ma soeur, c’est à quoi je pensais. » Alors je compris, que j’avais eu la même pensée.


530 24.XI.1935. Dimanche, premier jour. J’allai tout de suite devant le Saint Sacrement et m’offris au Père éternel avec Jésus présent dans l’Eucharistie. Alors j’entendis dans mon âme ces paroles : « Ton but et celui de tes compagnes est de vous unir à Moi le plus complètement possible par l’amour. Tu vas unir la terre aux cieux, tu vas adoucir la juste colère de Dieu et tu vas obtenir, par la prière la Miséricorde pour la terre. Je confie à ta protection deux perles précieuses de Mon Coeur, ce sont les âmes des prêtres et les âmes consacrées. Tu vas prier tout particulièrement pour elles. La force leur viendra par tes jeûnes.

Tu vas unir tes prières, tes jeunes, tes mortifications, tes travaux et toutes tes souffrances, à Mes prières, Mon jeûne, Mon travail, Mes souffrances et alors elles auront de la force devant Mon Père. »


531 Après la Sainte Communion, je vis le Seigneur Jésus, qui me dit : « Aujourd’hui pénètre dans l’esprit de Ma pauvreté et arrange tout, pour que les plus dénués n’aies rien à M’envier. Ce n’est pas dans les grandes bâtisses, ni dans les constructions magnifiques, mais dans un coeur pur que Je trouve plaisir. »


532 Quand je suis restée seule, j’ai commencé à considérer l’esprit de pauvreté. Je vois clairement que Jésus n’avait rien, quoiqu’Il soit le Seigneur de toutes choses. Depuis la crèche empruntée, Il va vers la vie, faisant du bien à tous, sans avoir Lui-même, où reposer la tête. Et sur la Croix je vois le comble de son indigence, car Il n’a même pas de vêtement sur Lui. O Jésus, par le voeu solennel de pauvreté, je veux me faire semblable à Vous, la pauvreté sera ma mère.

Extérieurement ne rien posséder, ne disposer de rien, intérieurement ne rien désirer. Et dans le Saint Sacrement, comme est grande Votre pauvreté ! Y eut-il jamais une âme aussi délaissée que Vous, sur la Croix… Jésus ?


533 La pureté (ce voeu se comprend de lui-même) interdit tout ce dont parlent les sixième et neuvième commandements : actes, pensées, paroles, sentiments et… Je comprends que le voeu solennel diffère du voeu simple, je comprends cela dans toute son étendue. Alors que je méditais ceci, j’entendis dans mon âme ces paroles : « Tu es Mon épouse à jamais. Ta pureté doit être plus qu’angélique, car je n’admets aucun ange dans une telle intimité. Le moindre acte de mon épouse a une valeur infinie, une âme pure a devant Dieu une force incroyable. »


534 L’obéissance. « Je suis venu accomplir la volonté de Mon Père. J’étais obéissant à mes parents, obéissant aux bourreaux. J’obéis aux prêtres. » Je comprends, ô Jésus, l’esprit d’obéissance et en quoi il consiste ; il concerne non seulement l’exécution extérieure, mais il implique la raison, la volonté et le jugement. En obéissant à nos Supérieurs, nous obéissons à Dieu Il est indifférent que ce soit un ange ou un homme qui, remplaçant Dieu, me donne un ordre, je dois toujours obéir. Je n’écrirai pas grand chose sur les voeux, car ce sont des choses claires et concrètement formulées. Ici je me propose de noter d’une façon générale quelques pensées sur cette congrégation.


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Résumé général


Faustine journal 474