Faustine journal 1503

1503Quant au début de ma vie religieuse, immédiatement après mon noviciat, j’ai commencé à m’exercer particulièrement à l’humilité, les humiliations que Dieu m’envoyait ne me suffisaient pas, mais je les recherchais moi-même dans un zèle excessif, et parfois je me montrais à mes supérieurs telle que je ne l’étais pas en réalité, et je n’avais même pas l’idée de telles misères. Cependant peu après, Jésus me fit connaître que l’humilité est seulement vérité. A partir de ce moment, j’ai changé mon point de vue, suivant fidèlement la lumière de Jésus. J’appris que si l’âme est avec Jésus, Il ne lui permet pas de s’égarer.


1504 Seigneur, Tu sais que depuis ma jeunesse, j’ai toujours recherché Ta volonté et, la connaissant, je m’efforçais de l’accomplir ! Mon coeur était habitué à l’inspiration du Saint Esprit, à laquelle je suis fidèle. Dans le plus grand tumulte, j’entendais la voix de Dieu, je sais toujours ce qui se passe à l’intérieur de mon âme…


1505 Je cherche à atteindre la sainteté car de cette façon je serai utile à l’Eglise. Je fais d’incessants efforts dans la vertu, je m’efforce d’imiter fidèlement Jésus, et je dépose dans le trésor de l’Eglise de Dieu pour le profit des âmes, cette longue suite de vertus quotidiennes, humbles, cachées, presque imperceptibles, mais accomplies avec grand amour. Je sens intérieurement comme si j’avais la responsabilité de toutes les âmes, je sens bien que je vis non seulement pour moi, mais pour toute l’Eglise…


1506 Ô Dieu inconcevable, mon coeur se liquéfie dans la joie à la pensée que Tu m’as laissée pénétrer dans le mystère de Ta miséricorde ! Tout commence par Ta miséricorde et se termine par Ta miséricorde…

Toute grâce découle de la miséricorde et la dernière heure est pleine de miséricorde pour nous. Que personne ne doute de la bonté de Dieu ; nos péchés seraient-ils noirs comme la nuit, la miséricorde de Dieu est plus forte que notre misère. Une seule chose est nécessaire, que le pécheur entrouvre, ne serait-ce qu’un peu, les portes de son coeur aux rayons de la miséricorde divine, et Dieu fera le reste. Mais malheur à l’âme qui a fermé la porte à la miséricorde divine, même à la dernière heure. Ces âmes-là ont plongé Jésus dans une mortelle tristesse au Jardin des Oliviers, et cependant la miséricorde de Dieu a jailli de son coeur très compatissant.



1508

21 janvier 1938.

Jésus, il serait vraiment terrible de souffrir, si Tu n’étais pas là, mais c’est justement Toi, Jésus écartelé sur la croix, qui me donnes la force et Tu es toujours auprès de l’âme qui souffre ! Les créatures abandonnent l’homme dans ses souffrances, mais Toi, Seigneur Tu es fidèle…




1509 Il arrive souvent dans la maladie comme avec Job dans l’Ancien Testament : tant que l’on marche et que l’on travaille, tout est parfait et magnifique, mais lorsque Dieu envoie une maladie, les amis sont plutôt moins nombreux. Mais cependant ils existent et ils s’intéressent à notre souffrance et ainsi de suite. Pourtant si Dieu permet une plus longue, peu à peu ces fidèles amis, eux aussi, commencent à nous abandonner. Ils nous rendent visite moins souvent et leurs visites nous font souvent souffrir. Au lieu de nous consoler, ils nous reprochent certaines choses qui font beaucoup souffrir, ainsi l’âme, comme Job, se retrouve seule : mais par bonheur, elle n’est pas vraiment seule, car Jésus-Hostie est avec elle. Après avoir goûté aux souffrances décrites plus haut et avoir passé toute la nuit dans l’amertume, le matin, lorsque l’aumônier m’apportait la sainte Communion, je devais faire appel à toute ma volonté pour ne pas m’écrier à pleine voix : Bienvenue à Toi, véritable, unique Ami, la sainte Communion me donne toujours la force de souffrir et de lutter ! Je veux encore ajouter une chose que j’ai expérimentée : lorsque Dieu ne donne ni la mort, ni la santé et que cela dure des années – l’entourage finit par s’y habituer et considère la personne comme n’étant pas malade. Mais alors commence une série d’épreuves souffertes en silence : Dieu seul sait combien de sacrifices fait l’âme. Quand un jour le soir, je me sentais si mal que je ne savais comment retrouver ma cellule, j’ai alors rencontré la soeur assistante qui expliquait à l’une des soeurs directrices qu’elle devait aller à la grande porte, avec une commission à faire, mais en me voyant, elle lui dit : « Non, n’y allez pas, ma soeur, Soeur Faustine va y aller car il pleut beaucoup. »D’accord ai-je répondu ; j’y suis allée et j’ai fait la commission, mais cela n’est connu que de Dieu. C’est un exemple parmi d’autres. Parfois, on dirait que la soeur du deuxième choeur est de pierre, mais elle est, elle aussi, un être humain, elle a un coeur et des sentiments…




1510 Alors Dieu Lui-même nous vient en aide, sinon l’âme ne pourrait pas soulever toutes ces croix dont je n’ai encore rien écrit, et je n’ai pas l’intention de le faire, en ce moment, mais lorsque j’en sentirai l’inspiration je le ferai…




1511 Aujourd’hui pendant la sainte messe j’ai vu le Seigneur Jésus dans les souffrances, comme s’il agonisait sur la croix – Il m’a dit : « Ma fille, médite souvent les souffrances que pour toi j’ai subies, et rien de ce que tu souffres ne te semblera extraordinaire. C’est lorsque tu médites ta douloureuse passion, que tu me plais le plus ; joins tes petites souffrances à ma douloureuse passion, afin qu’elles prennent une valeur infinie devant ma majesté. «

1512 Jésus m’a dit aujourd’hui : « Tu m’appelles souvent ton maître. Ceci est agréable à mon coeur, mais, mon élève, n’oublie pas que tu es disciple du maître crucifié ; que ce seul mot te suffise ! Tu sais ce qui est contenu dans la croix ! »

1513 J’ai découvert que la plus grande puissance est cachée dans la patience. Je vois que la patience conduit toujours à la victoire, même si cette victoire n’apparaît pas immédiatement mais bien des années après. La patience s’associe à la douceur.

1514 Aujourd’hui j’ai passé toute la nuit au cachot avec Jésus. C’est une nuit d’adoration. Les soeurs prient à la chapelle. Je me joins à elles en esprit, car ma santé ne me permets pas d’aller à la chapelle, cependant ne pouvant m’endormir de la nuit, je l’ai passée avec Jésus, au cachot. Jésus m’a fait connaître les souffrances qu’il y a éprouvées. Le monde en aura connaissance au jour du jugement.

1515 « Dis aux âmes, ma fille, que je leur donne ma miséricorde pour défense, je lutte pour elles tout seul et supporte la juste colère de mon Père !

1516 Dis ma fille, que la fête de la Miséricorde a jailli de mes entrailles pour la consolation du monde entier ! »

1517 Jésus ma paix et mon repos, je Te prie de donner la lumière à cette soeur afin qu’elle change intérieurement, soutiens-la puissamment de Ta grâce, afin qu’elle parvienne à la perfection !

1518 Aujourd’hui avant la Sainte Communion le Seigneur m’a dit : « Ma fille, aujourd’hui parle ouvertement de ma miséricorde à la supérieure parce que de toutes les supérieures, c’est elle qui a pris la plus grande part à sa propagation. » En effet la mère supérieure est venue l’après-midi et nous avons parlé de cette oeuvre de Dieu. Elle m’a dit que les images n’étaient pas très réussies, qu’on ne les achète guère, mais ajouta-t-elle : « J’en ai pris une bonne quantité et les distribue où je le juge utile, je fais ce que je peux afin que l’oeuvre de la miséricorde prenne de l’ampleur. » Après son départ, le Seigneur m’a fait connaître combien cette âme lui est agréable.

1520 Aujourd’hui le Seigneur m’a dit : « J’ai ouvert mon coeur comme une source vive de miséricorde. Que toutes les âmes y puisent la vie, qu’elles s’approchent de cet océan de miséricorde avec une grande confiance. Les pécheurs obtiendront justification et les justes seront affermis dans le bien. Celui qui a mis sa confiance en ma miséricorde, à l’heure de ma mort, j’emplirai son âme de ma divine paix. »

1521 Le Seigneur m’a dit : « Ma fille, ne cesse pas de proclamer ma miséricorde, tu soulageras ainsi mon coeur brûlé par les flammes de la pitié envers les pécheurs. Dis à mes prêtres que les pécheurs endurcis se repentiront à leurs paroles, lorsqu’ils parleront de mon insondable miséricorde, de la pitié que j’ai pour eux en mon coeur. Aux prêtres qui proclameront et glorifieront ma miséricorde, je donnerai une force extraordinaire, je bénirai leurs paroles et je toucherai les coeurs auxquels ils s’adresseront. »

1522 La vie en commun est difficile par elle-même, mais il est doublement difficile de vivre avec des âmes orgueilleuses. Ô Dieu, accorde-moi une foi plus profonde afin que je voie toujours en chaque soeur Ta sainte image, qu’elle a gravée dans l’âme !…

1523 Amour éternel, flamme pure, brûle sans cesse en mon coeur et divinise tout mon être selon ton éternelle prédilection par laquelle Tu m’as appelée à l’existence et invitée à prendre part à Ton bonheur éternel. Ô Seigneur miséricordieux, Tu m’as comblée de Tes dons uniquement par miséricorde ; voyant que tout ce qui est en moi m’est donné gratuitement, avec la plus profonde humilié j’adore ton inconcevable bonté ! Seigneur, l’étonnement inonde mon coeur, que Toi, Seigneur absolu, Tu n’aies besoin de personne, et pourtant Tu t’abaisses ainsi jusqu’à nous par pur amour ! Je ne peux jamais sortir de l’étonnement quand le Seigneur entre en si étroite intimité avec Sa créature ; c’est à nouveau Son infinie bonté. Je commence toujours cette méditation, mais je ne la finis jamais, car mon esprit s’abîme entièrement en Lui. Quel délice d’aimer de toute la force de son âme et d’être aimée encore plus en retour, de sentir cela et de le vivre avec pleine conscience de tout son être – il n’y a pas de mots pour exprimer cela.

1524 25 janvier 1938 - Mon Jésus, comme tu es bon et patient, Tu nous regardes parfois comme des petites enfants ! Nous Te prions parfois sans savoir nous-mêmes pourquoi car, vers la fin de la prière, lorsque Tu nous donnes ce que nous avons demandé nous ne voulons pas l’accepter.

1525 Un jour, une soeur est venue me trouver et m’a demandé des prières, disant qu’elle ne pouvait pas tenir plus longtemps comme cela. « Priez donc, ma soeur ! ». J’ai répondu que oui : j’ai commencé une neuvaine à la miséricorde divine, j’ai su que Dieu lui accorderait cette grâce, mais qu’elle serait à nouveau insatisfaite lorsqu’elle l’aurait obtenue. Cependant j’ai continué à prier, comme elle me l’avait demandé. Le lendemain, cette même soeur vint me trouver : comme nous entamions la conversation de nouveau sur le même sujet, je lui ai dit : Vous savez ma soeur, que nous ne devrions pas dans notre prière obliger Dieu à nous donner ce que nous voulons, mais plutôt nous abandonner à sa sainte volonté. Mais il lui semblait que ce qu’elle demandait était indispensable. Vers la fin de la neuvaine, cette soeur revint et me dit : « Ah ! Ma soeur, le Seigneur Jésus m’a donné cette grâce, mais maintenant j’ai changé d’avis ! Priez donc, ma soeur, pour que cela soit à nouveau autrement » ! « Je lui ai répondu : Oui, je vais prier afin qu’en vous, ma soeur, s’accomplisse la volonté de Dieu et non pas ce que vous voulez !… »

1526 Très miséricordieux Coeur de Jésus, protège-nous de la juste colère de Dieu !

1527 Une soeur ne cesse de me persécuter uniquement parce que Dieu a de si étroites relations avec moi ; il lui semble que tout en moi est affecté. Lorsqu’il lui semble que je commets quelques infractions, elle dit alors : « On a des apparitions, et on commet telles fautes. » Et elle raconte cela à d’autres soeurs, mais toujours dans un sens défavorable, elle me fait la réputation d’être une sorte d’extravagante. Un jour, il m’est devenu pénible que cette goutte d’intelligence humaine sache si bien analyser les dons de Dieu. Après la sainte Communion j’ai prié afin que Dieu l’éclaire ; mais j’ai su que si cette âme ne change pas ses dispositions intérieures, elle n’atteindra pas la perfection.

1528Lorsque je me suis plainte au Seigneur Jésus d’une certaine personne : Jésus, comment cette personne peut-elle émettre un tel jugement, même sur l’intention ? Le Seigneur m’a répondu : « Ne t’étonnes pas de cela, cette âme ne se connaît pas elle-même, comment pourrait-elle porter un bon jugement sur d’autres âmes ? »

1529 Aujourd’hui j’ai vu le Père Andrasz en train de prier. J’ai su qu’il intercédait également pour moi devant Dieu. Parfois le Seigneur me fait connaître qui prie pour moi.

1530 Je me suis mise quelque peu à l’écart, comme si cette oeuvre de Dieu ne m’intéressait pas. Je n’en parle plus en ce moment, mais toute mon âme est plongée dans la prière et je supplie Dieu qu’il daigne se hâter de nous faire ce don inestimable qu’est la fête de la Miséricorde, et je vois que Jésus agit. Il donne Lui-même les directives sur la façon d’agir. Rien n’est laissé au hasard.

1531 J’ai dit aujourd’hui au Seigneur Jésus : Vois-tu les difficultés qu’ils ont à croire que Toi seul Tu es l’auteur de cette oeuvre. Et même maintenant, tous ne le croient pas. – « Sois tranquille mon enfant, rien ne peut s’opposer à ma volonté ; malgré les murmures et la malveillance des soeurs, ma volonté s’accomplira en toi, dans toute son étendue, jusqu’à mon dernier désir et mon dernier dessein. Ne t’attriste pas de cela, j’ai été, moi aussi, pierre d’achoppement pour certaines âmes. »

1532 Jésus s’est plaint à moi de l’infidélité des âmes choisies – leur manque de confiance après la chute blesse encore plus mon coeur. Si elles n’avaient pas connu la bonté de mon coeur, cela me serait moins douloureux.

1533 J’ai vu la colère de Dieu peser sur la Pologne. Et je vois maintenant que si Dieu touchait notre pays par les plus grands châtiments, ce serait encore Sa grande miséricorde, car il pourrait nous punir par une totale destruction pour de si grands crimes. J’ai été glacée d’effroi lorsque le Seigneur me leva un peu le voile. Maintenant, je vois très clairement que les âmes choisies soutiennent le monde dans son existence afin que la mesure soit comble.

1534 J’ai vu l’effort dans la prière d’un certain prêtre. Sa prière ressemblait à celle du Seigneur au jardin des Oliviers. Oh ! Si ce prêtre voyait combien sa prière est agréable à Dieu !

1535 Ô Jésus, je m’enferme en Ton Coeur très miséricordieux, comme en une forteresse imprenable, face aux traits des ennemis !

1536 Je me suis trouvée aujourd’hui auprès d’une personne agonisante dans ma campagne natale. Je l’ai soutenue de mes prières ; après un moment, j’ai ressenti des douleurs aux mains, aux pieds, et au côté pendant un court moment…

1537 27 janvier 1938 - Aujourd’hui pendant l’heure sainte, Jésus s’est plaint à moi de l’ingratitude des âmes : « Pour mes bienfaits, j’obtiens l’ingratitude ; pour l’amour j’obtiens l’oubli et l’indifférence. Mon coeur ne peut supporter cela. »

1538 A ce moment mon coeur bouillonna très fortement d’amour pour Jésus, s’offrant pour les âmes ingrates, je me suis toute plongée en Lui. Lorsque je revins à moi, le Seigneur me fit goûter une parcelle de cette ingratitude qui inondait son Coeur ; cette expérience dura assez peu de temps.

1539 Aujourd’hui, j’ai dit au Seigneur : Quand me prendras-Tu chez Toi ? Je me suis déjà sentie si mal et j’ai attendu Ta venue avec tant de nostalgie. Jésus m’a répondu : Sois toujours prête, je ne te laisserai plus longtemps dans cet exil ; ma sainte volonté doit s’accomplir en toi. Ah Seigneur ! Si Ta sainte volonté n’est pas encore entièrement accomplie en moi, me voilà prête à tout ce que Tu veux, ô Seigneur ! Ô mon Jésus, une seule chose m’étonne, c’est que Tu me fasses connaître tant de mystères, mais que Tu ne veuilles pas me dire celui-là, c’est-à-dire l’heure de ma mort. Et le Seigneur m’a répondu : « Sois tranquille, je te la ferai connaître, mais pas encore maintenant ! » Ah mon Seigneur, je Te demande pardon d’avoir voulu savoir cela. Tu sais bien pourquoi, car Tu connais mon coeur languissant qui brûle d’envie de Te rejoindre. Tu sais que je ne voudrais en aucun cas mourir une minute plus tôt que tu ne l’as décidé de toute éternité.

C’est avec une étrange bienveillance que Jésus écouta les épanchements de mon coeur.




1540

28 janvier 1938: LA PROMESSE DE GRÂCE DE MISÉRICORDE POUR LES AGONISANTS (2)

- Le Seigneur m’a dit aujourd’hui : « Ecris ces paroles ma fille : toutes les âmes qui vénéreront ma miséricorde et propageront sa gloire en incitant les autres âmes à la confiance en ma miséricorde – ces âmes ne connaîtront pas l’effroi à l’heure de la mort ! Ma miséricorde les abritera lors de cette dernière lutte…

#1540
Ma fille, incite les âmes à dire ce chapelet que je t’ai donné ! Il me plaît de leur accorder tout ce qu’elles me demanderont en disant ce chapelet. Lorsque les pécheurs endurcis le réciteront, j’emplirai leur âme de paix et l’heure de leur mort sera heureuse. Ecris cela pour les âmes affligées : Lorsque l’âme verra ses péchés et en mesurera le poids, lorsque se dévoilera à ses yeux l’abîme de la misère dans laquelle elle s’est plongée, qu’elle ne désespère pas mais qu’elle se jette avec confiance dans les bras de ma miséricorde, comme l’enfant dans les bras de sa mère bien-aimée. Ces âmes-là ont la priorité sur mon coeur empli de pitié, elles ont la priorité sur ma miséricorde. Dis-leur qu’aucune âme faisant appel à ma miséricorde n’a été déçue ni n’a éprouvé de honte. Je me complais particulièrement dans l’âme qui fait confiance à ma bonté. Ecris : Si l’on récite ce chapelet auprès d’un agonisant, je me tiendrai entre le Père et l’âme agonisante, non pas en tant que Juge juste, mais comme Sauveur miséricordieux. »


1541 A ce moment le Seigneur me fit connaître combien il était jaloux de mon coeur.

« Tu te sentiras solitaire, même parmi tes soeurs en religion et sache alors que je désire que tu t’unisses plus étroitement à moi. Je suis sensible à chaque frémissement de ton coeur ; chaque frémissement de ton amour retentit en mon coeur, je suis assoiffé de ton amour ». –« Oui, Jésus, mon coeur également ne saurait vivre sans Toi, car m’offrirait-on les coeurs de toutes les créatures, ils n’assouviraient pas la profondeur de mon propre coeur. »


1542 Ce soir, le Seigneur m’a dit : « Remets-toi entièrement à moi à l’heure de la mort, et je te présenterai à mon Père comme ma bien-aimée. Maintenant je te recommande de joindre de façon particulière tes actes, mêmes les plus minimes, à mes mérites, et alors mon Père les regardera avec amour comme il regarderait les miens.


1543 Ne change pas l’examen de conscience détaillé que je t’ai donné par l’intermédiaire du Père Andrasz, c’est-à-dire que tu t’unisses sans cesse à moi ; c’est là ce que j’exige précisément de toi aujourd’hui. Sois comme un enfant envers ceux qui tiennent ma place car j’emprunte leur bouche pour m’adresser à toi, afin que tu n’aies de doute sur rien. »


1544 Ma santé s’est quelque peu améliorée. Aujourd’hui je me suis rendue au réfectoire et à la chapelle mais je ne peux encore reprendre mes tâches, je reste donc dans ma cellule à tisser à la navette. Ce travail m’attire énormément, mais, même un travail si léger me fatigue. Je vois comme mes forces sont faibles. Je ne connais pas de moments indifférents car chaque instant de ma vie est rempli de prières, de souffrances et de travail ; j’adore Dieu par l’un ou l’autre de ces modes de vie, et si Dieu me donnait la vie pour la seconde fois, je ne sais si je ne saurais mieux la mettre à profit.


1545 Le Seigneur m’dit : « Je me délecte de ton amour ; ton amour sincère est aussi agréable à mon coeur que le parfum d’un bouton de rose au petit matin, alors que le soleil n’en a pas encore absorbé la rosée. La fraîcheur de ton coeur me ravit, c’est pourquoi je m’unis si étroitement à toi comme à aucune autre créature… »


1546 J’ai vu aujourd’hui les efforts de ce prêtre dans l’affaire de Dieu. Son coeur commence à goûter ce dont fut submergé le Coeur de Dieu durant sa vie terrestre : pour l’effort – l’ingratitude…Cependant, son zèle pour la gloire de Dieu est bien grand…


1547

30 janvier 1938 Retraite d’un jour

Pendant la méditation, le Seigneur m’a fait connaître que tant que mon coeur battra dans ma poitrine, je dois continuer à m’efforcer d’étendre le Royaume de Dieu sur terre. Je dois combattre pour la gloire de mon Créateur.

Je sais que je rendrai à Dieu l’hommage qu’il attend de moi, si je m’efforce fidèlement à coopérer avec la grâce de Dieu.

1549 Je désire vivre de l’esprit de foi, j’accepte tout ce qui m’arrive parce que cela m'est donné par la volonté aimante de Dieu, qui désire sincèrement mon bonheur, j’accepterai donc tout ce que Dieu m’envoie avec soumission et reconnaissance, sans tenir compte de la voix de la nature ni des murmures de mon amour-propre. Avant toute action importante je m’interrogerai un moment sur son rapport avec la vie éternelle, quelle est la principale raison pour laquelle je l’entreprends : la gloire de Dieu, le bien de ma propre âme ou le bien des autres âmes. Si mon coeur me dit oui, je serai alors inflexible dans l’exécution de cette action ne prenant en considération ni obstacles ni sacrifices ; je ne me laisserai pas écarter de la résolution prise, il me suffit de savoir qu’elle est agréable à Dieu. Par contre, si j’apprends que ces actions n’ont rien de commun avec ce qui est exprimé plus haut, je m’efforcerai de les élever dans les sphères plus hautes, par la bonne intention. Mais si je reconnais que quelque chose provient de l’amour propre – j’en supprimerai jusqu’au moindre germe.

#1549
Je n’agirai pas dans les moments de doute mais je tâcherai de chercher des éclaircissements auprès des prêtres, et particulièrement auprès de mon directeur. Ne pas répondre aux reproches ni aux remarques, quiconque me les fait, à moins que je ne sois questionnée directement pour rendre témoignage à la vérité. Ecouter très patiemment les confidences des autres, accueillir leurs souffrances tout en réconfortant leur âme, et noyer ma propre souffrance dans le Coeur très miséricordieux de Jésus. Ne jamais sortir de l’abîme de sa Miséricorde tout en y amenant le monde entier

1550 Dans une méditation sur la mort, j’ai prié le Seigneur de daigner imprégner mon coeur des sentiments que j’éprouverai au moment de la mort. Et la grâce de Dieu m’a répondu intérieurement que j’avais fait ce qui était en mon pouvoir et que, par conséquent, je pouvais être tranquille. A ce moment, s’est éveillée en mon âme une si grande gratitude envers Dieu que je me suis mise à pleurer de joie, comme un petit enfant… Je me suis préparée à recevoir la sainte Communion le matin suivant comme viatique et j’ai récité la prière des agonisants à mon intention.

1551 J’entendis alors ces paroles : « De même que tu es unie à moi durant la vie, tu le seras également au moment de la mort. » Après ces paroles s’éveilla en mon âme une si grande confiance en la miséricorde de Dieu que, même si j’avais eu sur la consciences les péchés du monde entier, ainsi que ceux de toutes les âmes condamnées, je n’aurais cependant pas douté de la bonté divine, mais sans réfléchir, je me jetterais dans l’abîme de la miséricorde divine, toujours ouvert pour nous, et le coeur brisé je me jetterais à Ses pieds, m’abandonnant complètement à Sa sainte volonté qui est la miséricorde même.

1552 Ô mon Jésus, Vie de mon âme, ma Vie, mon Sauveur, mon très doux Epoux, et même temps mon Juge, Tu sais qu’en cette dernière heure, je ne compte sur aucun de mes mérites, mais uniquement sur Ta miséricorde. Et voici qu’aujourd’hui déjà je me plonge entièrement dans l’abîme de Ta miséricorde toujours ouvert à toute âme.

Ô mon Jésus, je n’ai qu’un seul devoir dans la vie, la mort et toute l’éternité : adorer Ton inconcevable miséricorde. Aucun esprit ne peut sonder le mystère de Ta miséricorde, ô Dieu, ni l’esprit des anges ni celui des hommes. Les anges sont confondus d’étonnement devant le mystère de la miséricorde divine, mais ils ne peuvent le concevoir. Tout ce qui est sorti des mains du Créateur est enfermé dans un mystère inconcevable, c’est-à-dire dans les entrailles de Sa miséricorde. Lorsque je médite cela mon esprit s’arrête, mon coeur se liquéfie de joie. Ô Jésus, par Ton Coeur très miséricordieux, comme à travers le cristal, sont parvenus jusqu’à nous les rayons de la miséricorde divine !


1553

1er février 1938

- Je me sens aujourd’hui un peu moins bien, cependant je participe encore à la vie commune de toute la Congrégation. Je m’impose là de grands efforts, Toi seul le sais, Jésus ! Aujourd’hui j’ai pensé ne pas pouvoir tenir au réfectoire pendant tout le déjeuner. Chaque bouchée de nourriture me causait des douleurs énormes.




1554 Quand la mère supérieure m’a rendu visite il y a une semaine, elle m’a dit : « Vous attrapez toutes les maladies, ma soeur, parce que votre organisme est très faible, mais ce n’est pas votre faute. Si une autre soeur avait cette maladie, elle marcherait sûrement, mais vous, ma soeur, vous devez rester couchée. »Ces paroles ne me firent pas de peine, mais il vaut mieux ne pas faire de telles comparaisons à de grands malades, car leur calice est de toute façon bien rempli. D’autre part, je pense que lorsque les soeurs rendent visite aux malades, elles ne devraient pas demander chaque fois en détail ce qui fait mal et comment cela fait mal, car répéter toujours la même chose à chaque soeur est infiniment fatiguant ; il arrive que l’on répète cela plusieurs fois par jour.

1555 Lorsque j’entrai un moment à la chapelle, le Seigneur m’a fait connaître que parmi les âmes choisies il y en a qui le sont particulièrement et qu’il appelle à une plus haute sainteté, à une exceptionnelle union avec Lui. Ce sont là des âmes séraphiques, Dieu exige d’être plus aimé par elles que par les autres âmes ; et quoique toutes vivent dans des couvents, cependant il exige parfois d’une âme en particulier ce surplus d’amour. Une telle âme comprend cet appel, car son Dieu le lui fait connaître intérieurement, mais elle peut cependant le suivre ou non ; il dépend d’elle d’être fidèle aux inspirations du Saint-Esprit ou bien d’y résister. Cependant j’ai appris qu’il existe un endroit au purgatoire où les âmes rendent compte de ce genre de fautes : c’est le plus dur de tous les supplices. L’âme particulièrement marquée par Dieu se distinguera partout, aussi bien au ciel qu’au purgatoire ou en enfer. Au ciel elle se distinguera des autres âmes par une gloire et une clarté plus grandes et une plus profonde connaissance de Dieu au purgatoire – par une plus profonde douleur, car elle connaît plus profondément et désire plus vivement Dieu ; en enfer – elle souffrira plus que les autres âmes car elle sait Qui elle a perdu ; cette empreinte de l’amour exclusif de Dieu restera toujours gravée en elle.

1556 Ô Jésus, maintiens-moi dans une crainte sacrée afin que je ne gâche pas les grâces. Aide-moi à être fidèle à l’inspiration de l’Esprit Saint, que mon coeur éclate plutôt d’amour pour Toi, plutôt que de manquer, ne serait-ce qu’un seul acte de cet amour.

1557 2 février 1938 - Obscurité de l’âme. C’est aujourd’hui la fête de la Mère de Dieu, et en mon âme, il fait si sombre. Le Seigneur s’est caché, et moi je suis seule, toute seule. Mon esprit est si obscurci, que je ne vois alentour que des spectres ; aucun rayon de lumière ne pénètre mon âme, je ne me comprends pas moi-même, ni ne comprends ceux qui me parlent. De terribles tentations m’assaillent quant à la sainte foi. Ô mon Jésus, sauve-moi ! Je ne peux rien dire de plus. Je ne peux les décrire en détail, car je crains que quelqu’un ne soit scandalisé en les lisant. Je me suis étonnée que de tels tourments puissent atteindre l’âme. Ô ouragan que fais-tu de la barque de mon coeur ? Cette tempête a duré tout un jour et une nuit. Lorsque la mère supérieure est venue me voir et m’a demandé : « Ne voudriez-vous pas profiter, ma soeur, de la présence du père Andrasz, car il va confesser ? »- J’ai répondu que non. Il me semblait que le père ne serait pas en état de me comprendre, et que moi je ne serais pas en état de me confesser. J’ai passé toute la nuit avec Jésus à Gethsémani. De ma poitrine, ne sortait qu’un gémissement de douleur. Une agonie naturelle serait plus légère, car là on agonise et on finit par mourir, mais ici on agonise et on ne peut mourir. Ô Jésus, sauve-moi, je crois en Toi de tout mon coeur, j’ai vu tant de fois la clarté de Ta face, mais maintenant – où est-tu Seigneur ? Je crois, je crois et encore une fois je crois en Toi, Dieu unique, en la Sainte Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit, ainsi qu’en toutes les vérités que Ta Saint Eglise me donne à croire. Cependant, l’obscurité ne se dissipe pas et mon âme se trouve plongée dans une agonie encore plus grande. Et à ce moment-là un si terrible supplice m’avait envahie que je m’étonne maintenant moi-même de n’avoir pas rendu l’âme - mais ce ne fut qu’un court instant.

1558 A ce moment j’ai vu Jésus. De Son Coeur sortaient ces deux mêmes rayons et ils m’enveloppèrent toute entière. Au même moment, mes tourments disparurent. Ma fille – dit le Seigneur – sache que de toi-même tu es ce que tu as vécu maintenant ; ce n’est que par ma grâce que tu participes à la vie éternelle, et à tous les dons que je t’accorde généreusement. Et avec ces paroles du Seigneur je reçus une véritable connaissance de moi-même. Jésus me donne une leçon de profonde humilité et en même temps de confiance totale en Lui. Mon coeur est réduit en cendres, en poussière, et même si tous les gens devaient me fouler aux pieds, je considérerais encore cela comme une grâce.

Je sens et je suis si profondément pénétrée de ce que je ne suis rien, que de véritables humiliations me seront un soulagement.


1559

3 février 1938

- Aujourd’hui après la Sainte Communion, Jésus m’a donné à nouveau quelques directives : Premièrement – ne lutte pas seule contre la tentation, mais dévoile-la immédiatement à ton confesseur, elle perdra alors toute sa force ; deuxièmement – dans ces épreuves, ne perds pas ton calme, vis ma présence, implore l’aide de ma Mère et des saints ; troisièmement – aie la certitude que je te regarde et que je te soutiens ; quatrièmement – ne crains ni les luttes de l’esprit ni aucune tentation, car je te soutiens pour peu que tu veuilles lutter ; sache que la victoire est toujours de ton côté ; cinquièmement – sache que par un vaillant combat tu me rends une grande gloire, et que tu amasses pour toi-même des mérites, la tentation te donne l’occasion de me montrer ta fidélité.

1560 Et maintenant, je vais te dire ce qui est le plus important pour toi : une franchise illimitée envers ton directeur ; si tu ne profites pas de cette grâce selon mes indications, je te l’enlèverai et alors tu resteras seule avec toi-même et à nouveau reviendront tous les tourments que tu connais. Cela me déplaît que tu ne profites pas de ces occasions où tu peux le voir et t’entendre avec lui. Sache que c’est une grande grâce de ma part lorsque je donne un directeur à une âme. Bien des âmes me le demandent, mais je n’accorde pas cette grâce à toutes. Du moment que je te l’ai donné comme directeur, je l’ai doté d’une nouvelle lumière pour lui faciliter la connaissance et la compréhension de ton âme…

1561 Ô mon Jésus, ma seule miséricorde, permets que je voie sur Ton visage Ton consentement en signe de réconciliation avec moi, car mon coeur ne peut soutenir la gravité de Ton visage ; si Tu la prolonges encore un instant, il se brisera de douleur ! Tu vois bien que par ma contrition je suis réduite en poussière.

1562 Au même moment, je me vis comme dans un palais, et Jésus me donna la main, me plaça à Son côté et me dit avec bienveillance : Ma bien-aimée, c’est par l’humilité que tu me plais toujours. La plus grande misère ne saurait me retenir de m’unir à une âme, mais là où règne l’orgueil, je n’y suis pas.

Revenue à moi, j’ai réfléchi à tout ce qui était advenu en mon coeur, remerciant le Seigneur de l’amour et de la miséricorde dont il venait de faire preuve.

1563 Jésus cache-moi, ainsi que Tu t’es caché sous l’apparence d’une blanche Hostie, dérobe-moi également aux yeux des hommes et cache tout particulièrement les dons que Tu daignes m’accorder : fais que je ne trahisse pas extérieurement ce que Tu opères en mon âme ! Je suis devant Toi comme une blanche Hostie, ô divin Prêtre, consacre-moi Toi-même et que ma transfiguration soit connue de Toi seul ; et chaque jour je me tiens devant Toi comme une Hostie expiatoire, et j’implore Ta miséricorde pour le monde ! En silence et inaperçue je me consumerai devant Toi comme une Hostie expiatoire, et j’implore Ta miséricorde pour le monde. En silence et inaperçue je me consumerai devant Toi ; mon amour pur et sans partage brûlera comme un holocauste dans un profond silence, et que le parfum de cet amour se répande aux pieds de Ton trône ! Tu es le Seigneur des Seigneurs, mais Tu es épris des coeurs infiniment petits et humbles…

1564 Lorsque je suis entrée un moment à la chapelle, le Seigneur m’a dit : Ma fille, aide-moi à sauver un pécheur agonisant ; récite pour lui ce chapelet que je t’ai enseigné ! Lorsque j’ai commencé à réciter ce chapelet, j’ai vu ce mourant dans de terribles luttes et supplices. L’Ange gardien le défendait, mais il était comme sans force devant l’immensité de la misère de cette âme. Mais pendant que je récitais le chapelet, je vis Jésus, tel qu’il est peint sur le tableau. Les rayons qui sortaient du Coeur de Jésus enveloppèrent le malade et les forces des ténèbres s’enfuirent, dans la panique. Le malade rendit calmement le dernier soupir. Lorsque je revins à moi, je compris combien la récitation de ce chapelet est importante auprès des mourants, elle apaise la colère de Dieu.

1565 Quand j’ai demandé pardon au Seigneur Jésus de l’une de mes actions qui s’est avérée un peu imparfaite, Il m’a tranquillisée par ces paroles : « Ma fille, je te récompense pour la pureté de l’intention que tu avais au moment où tu as agi ; mon coeur s’est réjoui que tu aies eu mon amour en vue au moment d’agir, et cela de façon si nette, et maintenant encore tu en as un profit, c’est l’humiliation. Oui, mon enfant, je désire que tu aies toujours une aussi grande pureté d’intention dans les moindres de tes desseins. »

1566 En ce moment, lorsque j’ai pris la plume, j’ai adressé une courte prière au Saint-Esprit et j’ai dit : « Jésus, bénis cette plume, afin que tout ce que Tu m’ordonnes d’écrire, serve à la gloire de Dieu. J’entendis alors une voix : « Oui, je la bénis parce que sur cet écrit est apposé le sceau de l’obéissance à ta supérieure et à ton confesseur, et cela même contribue à ma gloire, bien des âmes en tireront profit. Ma fille, j’exige que tu consacres chaque moment libre à écrire sur ma bonté et ma miséricorde ; c’est là ton office et ton devoir en cette vie, de faire connaître aux âmes la grande miséricorde que j’ai envers elles, et les exhorter à la confiance en l’abîme de ma miséricorde. »

1567 Ô mon Jésus, je crois en Tes paroles et n’ai plus aucun doute là-dessus car au cours d’une conversation, la mère supérieure m’a dit d’écrire d’avantage sur Ta miséricorde. Cette déclaration s’accordait tout à fait avec Ton exigence ! Ô mon Jésus, je comprends maintenant que si Tu exiges quelques chose des âmes, Tu donnes alors aux supérieurs l’inspiration, afin qu’ils nous accordent l’autorisation de pouvoir accomplir Tes exigences ! Quoiqu’il arrive parfois qu’on ne l ‘obtienne pas immédiatement, et que notre patience soit parfois mise à l’épreuve…

1568 Ô Amour éternel, Jésus qui T’es enfermé dans cette Hostie, Et qui caches la majesté de la Divinité et dissimules Ta beauté !
Tu accomplis cela pour T’abandonner entièrement à mon âme
Et ne pas l’effrayer par Ta grandeur.
Ô Amour éternel, Jésus, qui T’es caché dans le pain,
Lumière éternelle, inconcevable Source de bonheur et de joie,
Car Tu désires être pour moi un ciel sur la terre,
Et Tu l’es lorsque Ton amour divin se communique à moi !

1569 Ô Dieu de grande miséricorde, Bonté infinie, voilà qu’aujourd’hui l’humanité toute entière appelle de l’abîme de sa misère Ta miséricorde, Ta pitié ô Dieu ! Et elle appelle avec la puissante voix de la misère. Dieu bienveillant ne rejette pas les prières des exilés de cette terre ! Ô Seigneur, Bonté inconcevable, qui connais à fond notre misère et qui sais que nous ne pourrions de nos propres forces nous élever jusqu’à Toi ! C’est pourquoi, nous t’en supplions, devance-nous de Ta grâce et augmente sans cesse en nous Ta miséricorde, afin que nous accomplissions fidèlement Ta sainte volonté durant toute notre vie, ainsi qu’à l’heure de notre mort ! Que la toute puissance de Ta miséricorde nous abrite des attaques des ennemis de notre salut, afin que nous attendions avec confiance, comme Tes enfants, Ta venue dernière, dont le jour est connu de Toi seul ! Et nous nous attendons à recevoir tout ce qui nous est promis par Jésus, malgré toute notre misère, car Jésus est notre espérance, par son Coeur miséricordieux nous passons comme par les portes ouvertes au ciel.

1570 J’ai remarqué que depuis le moment où je suis entrée au couvent, on m’a toujours fait le même reproche, c’est d’être sainte ; mais ce nom était toujours dit de façon ironique. Au début ce me fut très pénible, puis en m’élevant spirituellement, je n’y ai plus fait attention ; mais quand une personne se trouva attaquée à cause de ma sainteté, j’ai éprouvé tant de mal que d’autres puissent avoir des désagréments à cause de moi que je m’en suis plainte auprès du Seigneur Jésus, pourquoi en est-il ainsi, et le Seigneur m’a répondu : Tu t’attristes de cela ? Mais tu es sainte, sous peu je le ferai paraître moi-même en toi et ils prononceront ce même mot « sainte » mais cette fois avec amour.


1572

- PROMESSE CONCERNANT L'HEURE DE LA MISERICORDE (2)


Faustine journal 1503