Discours 1982 - LE 87e KATHOLIKENTAG ALLEMAND - Message du Pape lu le 1er sept.


Le sens de la vie contemplative - Aux Camaldules de Fonte Avellana, 5 septembre


Le dimanche 5 septembre, le Pape a fait une visite éclair au monastère Sainte-Croix à Fonte Avellana (province des Marches, capitale Ancône) pour conclure les célébrations du premier millénaire de l'Ordre des Camaldules, fondé par saint Romuald (952-1027). L'Ordre a été réformé par saint Pierre Damien (10071072) entré chez les Camaldules de Fonte Avellana, et dont l'activité est étroitement liée à l'oeuvre réformatrice du Pape Grégoire VII. Actuellement l'ordre des Camaldules, qui fait partie de la Confédération bénédictine, compte 115 moines, dont un certain nombre, notamment en Inde, aux États-Unis et en Italie, sont actifs dans le dialogue oecuménique ([20]).

[20] Texte italien dans l'Osservatore Romano du 6-7 septembre 1982. Traduction, titre et sous-titres de la DC.

TRÈS CHERS FRÈRES DANS LE SEIGNEUR !

1. Nous voici arrivés à la rencontre qui vous est réservée ! Je suis reconnaissant au prieur général de la courtoise allocution qu'il vient de prononcer, et je suis profondément heureux de renouveler à chacun d'entre vous le salut que je vous ai adressé dans l'homélie. Je vous exprime par ailleurs ma plus vive satisfaction devant votre vie de prière et d'étude et, en particulier l'oeuvre que vous poursuivez pour le bien de l'Église.

J'étends mon salut aux représentantes des moniales ca- maldules, dont la présence à cette rencontre me rappelle toutes les religieuses cloîtrées du monde, auxquelles je désire faire part en cette circonstance de mon estime et de mon appréciation pour leur vie de prière et de sacrifice, et pour leur engagement quotidien de don joyeux et généreux aux exigences radicales du message évangélique.

Cette visite à Fonte Avellana restera à jamais gravée dans ma mémoire, et tout en vous assurant de mon souvenir dans mes prières, je suis certain de ressentir par la suite la nostalgie de ces lieux mystiques où « comblé des pensées contemplatives » (Dante, Paradis, XXI, 117), saint Pierre Damien passa plusieurs années de sa vie. Mon souhait est que Fonte Avellana puisse retrouver un nouvel et fervent élan, comme centre de formation et de spiritualité, comme phare de foi et de certitude, comme maison simple et hospitalière pour tous ceux qui veulent rencontrer le Christ et gravir les sommets de la vérité et de la grâce.

La valeur du silence et de la contemplation

2. La première réflexion qui jaillit de mon esprit est l'invitation à mettre le plus possible en valeur le silence et la contemplation. En ce lieu, de telles considérations vont presque de soi : pourtant, elles sont très utiles sinon nécessaires, surtout aujourd'hui, avec le rythme toujours plus accéléré des événements, avec l'implacable engrenage des obligations et des programmes. Fonte Avellana souligne la valeur essentielle de la vie intérieure, de l'union avec Dieu, de la réflexion sur les vérités éternelles, du silence même extérieur. Le Concile Vatican II a fait justement remarquer que, souvent, « à notre époque, un déséquilibre se fait jour entre la préoccupation de l'efficacité concrète et les exigences de la conscienoe morale et, non moins fréquemment, entre les conditions collectives de l'existence et les requêtes d'une pensée personnelle, et aussi de la contemplation » (Gaudium et spes, GS 8).

C'est pourquoi il est nécessaire de créer des zones et des oasis d' « oraison », de réserver chaque jour un temps spécifique à la prière, afin de ne pas être influencé ou bouleversé par le climat de lutte, de désordre et de péché qui agite le monde. Nous pouvons même affirmer que, précisément à notre époque, l'aspiration du psalmiste se fait davantage sentir : « Comme une biche se penche sur des sources d'eau, ainsi mon âme se penche vers toi, mon Dieu. J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand pourrai-je entrer et paraître face à Dieu ? » (Ps 42,2-3 [41]) Le Concile dit encore : « Dieu a appelé et appelle l'homme à adhérer à lui de tout son être, dans la communion éternelle d'une vie inaltérable. » (Gaudium et spes, GS 18)

Dans le monde contemporain également, la vie monastique conserve toute sa valeur, une valeur d'enseignement et d'encouragement pour la société en général, et en particulier pour la vie religieuse et sacerdotale, exposée elle aussi au danger de la sécularisation.

Une spiritualité de la Croix

3. La seconde réflexion que je vous confie provient du message de la Croix, typique de Fonte Avellana. Le titre même de la fondation indique la mentalité des premiers ermites : la vie austère et ascétique menée par les moines, avec ses pénitences et ses flagellations, ses jeûnes et ses prières prolongées, signifie le caractère de propitiation et de satisfaction que revêt leur choix. On peut dire que la croix est le fondement et le contenu de la spiritualité de Fonte Avellana aux premiers siècles de sa fondation ; et toute la théologie et l'ascétisme de saint Pierre Damien sont imprégnés de la croix rédemptrice du Christ : « Regnavit a ligno Deus » ! : la réalité salvifique de la Passion et de la mort sur la croix de Jésus-Christ, le Verbe incarné, demeure à travers tous les siècles. Dieu a voulu racheter l'humanité par le moyen de sa croix : « Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais ait la vie éternelle. » (Jn 3,16)

Pour sauver le monde et pour nous sauver nous-mêmes, notre croix est également nécessaire. En particulier à notre époque caractérisée par la mentalité du bien-être et du plaisir, le message et l'exemple de la mortification et du sacrifice sont nécessaires, en rappelant la parole de l'Imitation de Jésus-Christ : « Tantum proficies, quantum tibi ipsi vim intuleris. » (L. I. c. XXV, 11.)

4. Frères très chers ! Vous connaissez bien l'opuscule de saint Pierre Damien intitulé Dominus vobiscum (PL 145, 225 et s.), un petit chef-d'oeuvre de théologie et de mystique, où il expose la doctrine de l'unité dans l'Église, en la fondant sur la prière, sur le sacrifice de l'autel et la communion eucharistique, ainsi que sur le cycle liturgique. Voici ce qu'écrivait le saint : « Bien que l'Église apparaisse multiple en raison du grand nombre des nations, elle est pourtant une et simple, possédant une même foi, associée au mystère de la divine régénération » (PL 145, 225). L'unité dans l'Église et entre les Églises chrétiennes : cela doit être votre aiguillon quotidien ! Que la très Sainte Vierge, qui a été si aimée et si vénérée à Fonte Avellana tout au long des siècles par les moines, et en particulier par saint Pierre Damien, son apôtre et son chantre, vous éclaire et vous inspire d'être toujours vous aussi les témoins de l'unité, dans la vérité et la charité !

C'est avec ces voeux que je vous accorde de tout coeur ma bénédiction.




Journée mondiale de l’alphabétisation (8 septembre)

Lettre du Pape au directeur général de l’UNESCO (25 août)


À l'occasion de la 16e Journée internationale de l'alphabétisation, célébrée le 8 septembre, le Pape a adressé la lettre suivante, datée du 25 août, au directeur général de l'UNESCO (1) :

(1) Texte français dans l'Osservatore Romano du 10 septembre 1982.



À MONSIEUR AMADOU-MAHTAR M'BOW, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L'UNESCO,

Le 8 septembre, vous invitez à célébrer la Journée internationale de l'alphabétisation qui, par sa seizième année d'existence, montre la persévérance avec laquelle l'Unesco travaille à promouvoir, en ce domaine primordial, l'épanouissement de la personne humaine, à partir de ses besoins les plus élémentaires. Tous les hommes et leurs institutions doivent en effet en prendre conscience et apporter leur contribution en ce domaine, à la mesure de leurs moyens.

Le nouvel ordre international que les hommes de bonne volonté se proposent d'instaurer n'implique-t-il pas que les plus défavorisés prennent leur place pleine et entière dans la société moderne et ne soient plus traités comme des marginaux ?

Or les analphabètes sont fortement défavorisés dans leur progrès culturel, leurs relations quotidiennes, leur insertion dans leurs différents milieux de vie et leurs possibilités de travail. C'est un handicap majeur pour l'ensemble de la société dans les pays en voie de développement, lorsque l'analphabétisme est le lot d'un fort pourcentage de la population. Et c'est aussi une gêne considérable pour les personnes analphabètes elles-mêmes et leur entourage, dans les pays de plus grande prospérité : elles sont alors d'autant plus laissées de côté dans leur évolution générale. Voilà donc la question qui demeure posée à la conscience des hommes d'aujourd'hui : comment « démarginaliser » les analphabètes ?

Certes, pour réduire le fléau de l'analphabétisme, au cours de ces quinze dernières années, des efforts remarquables ont été accomplis en mettant en oeuvre des dispositifs techniques et matériels nombreux afin de rendre l'alphabétisation plus efficace. Et vous invitez justement, monsieur le Directeur général, à les poursuivre. Mais ne faut-il pas insister aussi sur des dispositions de la loi et sur les mentalités pour que soit prise en compte, par tous les responsables, dans les différents domaines, l'existence des analphabètes comme personnes à part entière ?

Et là, il y a place encore pour de multiples initiatives de conscientisation, d'entraide, de dispositions légales — de la part des gouvernements, des institutions publiques et privées, des individus — au service des jeunes, mais aussi des adultes qui n'ont pas eu la chance d'apprendre ou qui doivent se familiariser avec d'autres moyens de communication parce qu'ils sont sortis de leur pays, de leur groupe social, de leur spécialisation. Oui, il faut donner cette chance aux adultes, tout comme certaines sociétés offrent aujourd'hui la possibilité d'une formation de perfectionnement professionnel.

L'alphabétisation se situe donc de plus en plus dans un processus d'adaptation au monde technique moderne dans lequel, pour survivre et être respecté dans ses droits, il faut savoir lire et écrire. Les analphabètes sont les victimes d'un trop grand décalage entre leurs propres traditions et les réglementations nouvelles auxquelles ils doivent s'adapter.

Mais plus profondément que cet aspect utilitaire et pratique, l'alphabétisation est l'appellation première de l'éducation et de la culture. Aujourd'hui, elle fait partie, comme étape initiale, de tout le processus d'éveil de la personnalité humaine dans ses relations avec les autres. Et elle permet aussi de développer les dispositions de l'esprit et de l'âme et la réflexion que tout homme est appelé à faire sur le sens de sa vie et sur sa destinée transcendante.

Il faut donc souhaiter qu'elle soit considérée non plus seulement comme un type d'assistance pour marginalisés, mais comme un devoir naturel de justice. Et comment n'y seraient-ils pas sensibles au premier chef, ceux dont la religion fait un devoir d'être solidaire de tout frère désavantagé ? Que Dieu bénisse tous ceux qui oeuvreront à ce partage des biens de l'esprit !

C'est ainsi, monsieur le Directeur général que je forme des voeux pour le plein succès de cette 16e Journée internationale de l'alphabétisation, au service du véritable progrès de l'homme et de son désir de paix dans la fraternité.


AUX MEMBRES DU MOUVEMENT INTERNATIONAL «PAX ROMANA»

Lundi, 13 septembre 1982



Le Mouvement international des intellectuels catholiques de Pax Romana a organisé à Rome un congrès européen sur le thème : « Responsabilité éthique et foi chrétienne dans une Europe en mutation ». Le Pape a reçu les 400 participants à Castel-Gandolfo, le lundi 13 septembre, et leur a adressé l'allocution suivante, dans laquelle il insiste d'une part sur le rapport entre la science et la foi, et d'autre part sur le signe de contradiction porté par l'Évangile dans le domaine de l'éthique ([24]).

[24] Texte français dans l'Osservatore Romano du 13-14 septembre.

Chers membres et amis du Mouvement International “Pax Romana”,

Alors que se déroule votre Conférence sur le thème: “Responsabilité éthique et foi chrétienne dans une Europe en mutation”, je suis très heureux de vous accueillir et de vous saluer, Mesdames et Messieurs, vous qui, de par votre formation universitaire, portez des responsabilités importantes et variées dans le monde intellectuel. Qui peut nier, en effet, qu’en notre temps, les recherches scientifiques, avec le progrès qui en découle, engendrent des mutations considérables dans la vie des individus et des peuples?

1. Au cours des derniers siècles, la société a pu constater les lentes modifications des relations entre l’Eglise et la science. Vous le savez tous, les incompréhensions et même les conflits en ce domaine étaient fréquemment mis en relief. Aujourd’hui, du moins pour tous ceux qui observent attentivement les choses, il est évident que ces difficultés ne peuvent plus constituer des obstacles. Ce fossé entre la science et la foi est en partie comblé par les exposés de plus en plus convaincants des résultats scientifiques, d’une part, et par l’approfondissement croissant de la théologie, lequel a libéré le contenu de la foi d’éléments socio-historiques dus aux différentes époques. C’est pourquoi, à l’occasion de ma rencontre inoubliable avec les hommes de science et les étudiants, le 15 novembre 1980 en la cathédrale de Cologne, j’ai tenu à redire que le Magistère “a affirmé explicitement la distinction des ordres de connaissance entre la foi et la raison. Il a reconnu l’autonomie et l’indépendance des sciences et a pris position en faveur de la liberté de la recherche. Nous ne craignons pas et nous excluons même qu’une science qui se fonde sur des motifs rationnels et procède avec une rigueur méthodologique aboutisse à des connaissances qui entrent en conflit avec la vérité de foi. Cela ne peut se produire que lorsque la distinction des ordres de connaissance est négligée ou même niée”.

2. Malheureusement, on doit reconnaître que cette distinction entre les champs d’application n’est pas encore complètement acceptée dans l’opinion publique.Il arrive même que des présentateurs des mass media ou bien éprouvent des difficultés à admettre cette diversité des compétences dans le vaste domaine du réel, ou bien la contestent catégoriquement. Quant à vous, Mesdames et Messieurs, qui avez reçu un appel à la vocation d’intellectuel catholique, vous ne vous êtes pas engagés sans raison dans l’apostolat du monde de la science et de la culture. Et je m’empresse de souligner que, dans le domaine abordé tout au long de votre Conférence, vous avez un rôle important à jouer, d’autant plus que votre sérieuse préparation intellectuelle vous dispose spécialement à apporter chacun votre part originale pour le riche résultat de vos travaux. Chacun de vous, en acquérant des bases scientifiques solides et très variées, a une connaissance profonde de la nature et des lois qui régissent les choses; chacun de vous également s’efforce de se tenir au courant des recherches et des résultats de sa discipline scientifique propre. De ce fait, vous gagnez vraiment l’estime professionnelle de vos collègues.

Ce travail professionnel, vous le faites évidemment en tant qu’hommes et femmes de science, mais vous l’accomplissez également en tant que croyants. Vous êtes parfaitement conscients de vos responsabilités à l’égard de ce monde, mais vous savez aussi que la destinée complète de l’homme ne s’achève pas en ce monde: vous êtes les témoins, au nom de tout homme, de l’espérance d’un épanouissement définitif en Dieu. Et de ce témoignage, les hommes de notre temps ont plus besoin que jamais. Aujourd’hui, il ne faut pas craindre de répéter souvent le message de saint Paul (1Co 15,19): “Si c’est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre des hommes”.

3. Cette espérance grandit en vous et en nous tous, si Dieu, qui est notre bonheur absolu, inspire et accompagne toutes les décisions de notre existence, autrement dit si notre titre de chrétien n’est pas seulement un mot mais une conviction qui imprègne toutes nos actions quotidiennes. Cette espérance croît également si tous les membres de la communauté ecclésiale, à travers leurs vocations nécessairement différentes mais complémentaires, gardent bien l’unité dans la foi et les liens très fidèles avec leurs évêques et les dicastères du Siège Apostolique. Enfin, elle se développe dans la vie de chaque jour si chacun s’efforce de vivre un temps d’adoration au cours duquel, se détachant spirituellement de lui-même, il rend hommage à Dieu pour tout et pour tous, se souvenant de l’avertissement de saint Paul que, livrée à elle-même, “la science enfle” (1Co 8,1).

Cette vision de Dieu au centre de votre engagement pour le monde rend fructueux votre apostolat. Elle fait de vous des témoins vivants de la foi et des hérauts de la Bonne Nouvelle pour vos frères humains. Et cela, dans des situations souvent critiques où vous ressentez en plein visage le vent de la contestation et votre situation d’étrangers en ce monde. Mais vous expérimentez également la joie de ceux qui aident les autres à trouver Dieu. Ce faisant, vous n’êtes pas seulement membres inscrits d’un mouvement apostolique mais de véritables apôtres. Et à cause de cet engagement, la compatibilité entre foi et science n’est pas seulement une idée abstraite mais une réalité vécue par des hommes concrets. Vous démontrez par votre vie que la foi ne limite pas l’espace et la liberté de la science, mais au contraire que les réponses des différentes disciplines scientifiques ne sont que des réponses partielles pour l’homme profondément affamé de vérité. Car la science ne veut et ne peut percevoir qu’un secteur de la réalité, d’autant plus que cette perception est limitée de nouveau par le raccourcissement méthodologique, voulu et nécessaire.

La foi, par contre, peut transcender les visions partielles de la réalité, si une telle foi les regarde comme la création de Dieu. Dans cette perspective, les choses créées dévoilent alors leur sens. L’homme, en particulier, trouve sa dignité dans le fait que son origine et sa destinée ultime sont en Dieu. Une avancée de la science qui nuit à la valeur inaliénable de la personne humaine doit être dénoncée et combattue. Les courants philosophico-religieux qui détruisent la liberté humaine et promettent le paradis sur terre font figure d’idéologies.

4. En tant qu’hommes et femmes de science, vous avez une compétence spéciale pour observer et orienter la société contemporaine. Vous devez et nous devons tous tenir compte de l’avertissement de l’Apôtre: “Vérifiez tout: ce qui est bon, retenez-le” (1Th 5,21), véritables croyants se distinguent toujours par leur perspicacité inébranlable. Ils n’ont pas besoin de fermer les yeux sur le monde, du moment qu’ils voient toutes choses dans la lumière de la foi. Déjà le premier chapitre de la Genèse nous assure que la foi en Dieu Créateur rend possible une rencontre sans angoisse avec les choses créées. La foi purifie l’homme de tout regard magique ou inquiet sur la nature. Celle-ci n’appartient plus à des puissances démoniaques: Dieu l’a remise entre les mains de l’homme. Encore une fois, les véritables croyants voient dans tout homme un être absolument digne d’intérêt et de souci parce que tout homme sans exception est créé à l’image de Dieu et fait pour lui.

5. Sans aucun doute, cette orientation fondamentale vers Dieu fait la valeur de l’homme, mais elle est en même temps une exigence radicale. L’homme, en effet, a la responsabilité de son développement permanent et, surtout en tant que croyant, il ne peut jamais se contenter de ce qu’il est. Ce n’est pas la vocation d’un chrétien d’adhérer seulement aux valeurs éthiques et à la conduite morale proposées par la société. Jésus lui-même nous avertit du contraire dans le Sermon sur la Montagne. Il convient maintenant de porter toute notre attention sur cet enseignement capital rapporté en saint Matthieu.

En lisant ces pages, on découvre immédiatement leur sévérité inflexible. Vous avez tous en mémoire l’un ou l’autre de ces enseignements. Jésus n’interdit pas seulement de s’abstenir de tuer mais réprouve l’insulte et la colère à l’égard du prochain; Jésus ne condamne pas seulement le fait de l’adultère, mais aussi le regard de désir porté sur une femme et considéré par lui comme un adultère du coeur. Des phrases aussi radicales - telles que donner encore son manteau à celui qui a déjà pris la tunique, présenter la joue gauche alors que la joue droite a déjà été frappée, accepter de faire deux mille pas avec quelqu’un alors qu’il en avait seulement demandé mille - tout cela nous scandalise ou du moins nous heurte. Nous devons reconnaître que les appels de Jésus nous semblent jusqu’à un certain point seulement acceptables et raisonnables. Mais face à leur radicalisme, la raison de l’homme se rebelle ou cherche des faux-fuyants. Et cependant pouvons-nous vraiment fuir devant les exigences insolites du Sermon sur la Montagne? Est-ce que la Parole de Dieu ne doit pas être reconnue et reçue malgré sa dureté?

6. Nous avons peut-être trop l’habitude de nous satisfaire des normes morales découlant de la simple prudence correspondant à la majorité humaine ou d’un niveau moyen des opinions enregistrées par la statistique. Les exigences du Sermon sur la Montagne ne se déduisent pas, elles, d’une sorte de statistique moyenne. Elles apparaissent au contraire comme la protestation à l’encontre des lois tendant à régir la vie humaine d’une manière médiocre et stagnante. La raison de cette protestation peut être trouvée dans le fait que ces chapitres de l’Evangile sont très fortement marqués par la perspective spécifique de Jésus qui voit toute la vie des hommes dans la lumière de son Père céleste. Les Béatitudes qui ouvrent le Sermon sur la Montagne requièrent en effet la présence agissante d’un Père qui en accomplit les promesses. Seul le Père peut être garant du bonheur des pauvres, des affligés, des affamés, des persécutés. Si le Père céleste n’existait pas, ses promesses seraient totalement vides et ne seraient que de pieuses et décevantes consolations.

Le regard continuel de Jésus vers son Père est pour lui la source vitale de sa connaissance et compréhension de tout: le Père ne remet pas une pierre à celui qui lui demande du pain; il ne donne pas un serpent à celui qui lui demande un poisson; si l’homme donne une aumône, le Père le voit dans le secret; s’il prie, le Père le récompensera; et personne ne doit prononcer beaucoup de paroles pour prier, car le Père sait d’avance ce dont nous avons besoin.

On a l’impression que Jésus ne peut faire autrement que de penser sans cesse à son Père et de tout mettre en relation avec lui. Ainsi, de manière directe ou indirecte, il inculque à ses disciples l’attitude évangélique essentielle; ils doivent toujours regarder vers le Père, juger et agir à tout instant de leur vie selon cette relation d’amour que le Père leur offre. Grâce à cet enseignement, le Seigneur apprend à ses auditeurs que l’homme est capable de se comporter à l’égard des autres d’une manière qui surpasse la capacité humaine et qui n’est pas compréhensible aux yeux du monde. Au terme de cette prédication, Jésus ose même présenter la bonté du Père comme norme pour l’agir de ses disciples: “Vous donc, vous serez parfaits, comme votre Père céleste est parfait” (Mt 5,48).

En conséquence, l’éthique du Sermon sur la Montagne devient une interpellation exigeante pour tous les disciples de Jésus: nous devons à sa suite prendre au sérieux les promesses énoncées par lui. Jésus est convaincu que l’homme, dans sa réponse aux appels et à la bonté du Père, peut surpasser les limites habituelles. Il nous apprend de cette manière que, de la part de Dieu, des forces nouvelles et inattendues peuvent nous être données. Ainsi naîtra et se développera une façon de vivre fort éloignée de la médiocrité trop fréquente et se situant très au-delà de la simple raison humaine.

7. Cette méditation, que j’ai plaisir à faire avec vous, sur le message très exigeant de Jésus me conduit à assurer chacun d’entre vous et votre Conférence tout entière de mes voeux et de mes prières pour la fécondité spirituelle de vos travaux. Puissiez-vous mettre toujours au coeur de vos échanges fraternels la pensée de Jésus, en vous souvenant de son Evangile et en le rencontrant d’une manière personnelle et communautaire, soit dans la prière silencieuse soit dans la célébration eucharistique!

Je suis convaincu que de cette façon vous parviendrez à purifier progressivement les différents modes de vie de notre époque des infiltrations de l’esprit du monde qui risquent toujours de les aliéner. Comme le dit l’Apôtre dans sa lettre aux Romains: “Ne vous modelez pas sur le monde présent”!

Ainsi, je garde la profonde espérance que cette nouvelle et importante Conférence de “Pax Romana” suscitera dans votre Mouvement une impulsion positive et persévérante au niveau des valeurs humaines et chrétiennes que vous avez le grave devoir de faire pénétrer dans vos existences individuelles comme au niveau de vos activités communautaires.

De tout coeur j’invoque sur vos personnes et votre Mouvement la lumière et la force divines.



AUX ÉVÊQUES DE BELGIQUE EN VISITE «AD LIMINA APOSTOLORUM»

Samedi, 18 septembre 1982


[22] Texte français dans l'Osservatore Romano du 19 septembre.


Chers Frères dans le Christ,

1. Ensemble vous avez repris le chemin de Rome, pour effectuer cette visite “ad limina Apostolorum” qui caractérise l’épiscopat catholique depuis tant de siècles et contribue singulièrement à son unité. La répétition tous les cinq ans de cette démarche communautaire pourrait engendrer l’accoutumance. En réalité cette visite comporte une grâce mystérieuse et efficace qui lui vient du Christ lui-même et de la mission expressément confiée à l’Apôtre Pierre de confirmer ses frères dans la foi. Cette communion intime au successeur du premier Chef du Collège apostolique a déjà eu lieu avec chacun de vous. Elle prend en ce moment un visage encore plus communautaire, celui-là même dont vous témoignez périodiquement dans le cadre des rencontres de la Conférence épiscopale de Belgique, lesquelles sont source d’unité non seulement pour les diocèses dont vous avez la charge mais également pour votre cher pays marqué par l’usage de la langue flamande et de la langue wallonne. Que le Seigneur, source première et inépuisable de vérité et de charité, fasse passer sur cette fraternelle rencontre un souffle de foi ardente et de dynamisme pastoral au bénéfice de vos diocèses respectifs et de votre nation tout entière!

Sans pouvoir toucher à tous les aspects de la vie ecclésiale en Belgique, je voudrais vous apporter mes plus vifs encouragements en trois domaines, souvent mentionnés dans vos rapports et évoqués dans nos entretiens particuliers, à savoir: la promotion d’une théologie à la fois très fidèle à la tradition et ouverte aux interrogations contemporaines; la poursuite de vos efforts pour une véritable pastorale de l’appel au presbytérat vécu dans le célibat, et au diaconat permanent; enfin une impulsion, déjà bien commencée, pour entraîner les laïcs à la coopération aux tâches multiples de la vie et de la mission de l’Eglise.

2. Au sein du collège épiscopal, l’évêque n’est pas seulement le gardien d’un trésor de foi hérité du passé. Tout en veillant scrupuleusement à l’identité du dépôt reçu des Apôtres, chaque évêque doit être le promoteur d’une intelligence de la foi, qui soit - compte tenu de la transcendance de la Révélation divine - recevable pour les esprits contemporains, tels qu’ils sont, avec leurs fréquentes exigences de vérification. Je sais que vous êtes soucieux d’une saine théologie, et c’est à juste titre, en un temps qui voit surgir ou resurgir des gnoses anciennes, des audaces négatrices touchant le coeur même de la foi catholique, comme par exemple l’absence ou du moins l’incertitude chez le Christ de sa claire identité de fils de Dieu, et bien d’autres points vitaux du credo. Je tiens également à souligner que vous avez la chance de posséder une double et prestigieuse Université catholique à Louvain, avec laquelle j’ai eu le bonheur de me familiariser moi-même.

Je dirais volontiers que les évêques - dont la mission apostolique est de garder le peuple chrétien dans l’unité de la foi - doivent être des théologiens présents sur le terrain, directement et quotidiennement, attentifs aux mutations et aux enjeux de la vie des personnes, des diverses communautés, des mouvements apostoliques ou autres. Mais il est également indispensable que des théologiens de métier remplissent la tâche spécifique de l’approfondissement méthodique de la foi vécue, attestée, célébrée... Evêques-théologiens et théologiens professionnels sont nécessairement complémentaires. Ensemble, grâce à des rencontres aussi fréquentes et confiantes que possible, ils doivent permettre à l’Eglise d’échapper à une sorte de dichotomie périlleuse entre une pensée doctrinale uniquement spéculative et close sur elle-même et une pensée pastorale se coupant trop facilement des sources théologiques. Est-il besoin de redire que notre époque requiert partout des évêques et des théologiens à la fois nets et courageux? Il ne suffit pas de reprendre les commentaires du passé. Il serait très dommageable de capituler devant la nouveauté et la complexité des problèmes doctrinaux et éthiques que vous savez, et j’ajoute - pour appuyer plusieurs de vos constatations - devant le libéralisme, l’agnosticisme, l’athéisme, ou au moins le sécularisme qui atteignent aussi votre nation de tradition chrétienne et vous causent de vives préoccupations.

Je vous encourage donc très fortement - et je le dis souvent aux épiscopats - à promouvoir une saine théologie pour la bonne santé du peuple chrétien en tenant compte au moins des quatre points suivants.

Continuez de veiller soigneusement à l’exactitude de “la foi qui cherche à comprendre”, d’autant plus que de nombreux théologiens s’efforcent de vouloir l’exprimer dans des formules nouvelles.

Souvenez-vous aussi du problème de la communication. Les “docteurs de la foi” doivent fuir l’hermétisme et même le langage simplement confus qui peuvent engendrer l’ambiguïté. Les théologiens et leurs collaborateurs doivent en effet apprendre aux chrétiens à bien comprendre les événements et les bouleversements à travers lesquels leur foi chrétienne et leur vocation sont pratiquement en cause.

J’ajoute encore que les évêques, garants de la saine doctrine, et ceux qui ont mission de pourvoir au judicieux développement des dogmes sous l’indispensable autorité des évêques, doivent entretenir en eux un sens profond de l’unité de l’Eglise. Car il ne s’agit pas de vouloir mettre sur pied autant de théologies qu’il y a de continents, de régions ou de milieux de vie.

Enfin - et c’est un signe de simplicité évangélique - les exposés des théologiens doivent rendre la foi plus transparente, en se souvenant sans cesse qu’elle n’est pas faite pour être seulement consignée dans des volumes et des sommes, si nécessaires soient-ils, mais pour être vécue d’une manière simple, et j’ose même dire populaire. A ce propos, le succès de certaines sectes peut nous porter à une réflexion salutaire.

3. J’évoque maintenant la diminution du clergé diocésain et la parcimonie de la relève sacerdotale qui sont pour vous, responsables de diocèses, une préoccupation majeure et une souffrance, très souvent partagées par vos fidèles. Ce n’est pas la première fois que l’Eglise connaît une telle épreuve. Ce qui importe, en Belgique comme ailleurs, c’est de mettre et de remettre sans cesse au point une pastorale réaliste et persévérante des vocations. J’ai noté que vous cherchiez à développer dans le monde des jeunes des groupes de formation à la vie spirituelle, qu’il s’appellent “groupes Emmaüs” ou autrement. Avec le respect et l’ardeur qu’y mettait le Christ en personne, vous-mêmes n’ayez pas peur d’appeler. Et faites-vous aider de prêtres qui possèdent un charisme, non pour forcer mais pour éveiller et guider les vocations sacerdotales dont le peuple chrétien a absolument besoin.

Je suis persuadé que vos diocèses sont riches suffisamment de jeunes, équilibrés, généreux, ouverts ou capables de s’ouvrir à l’idéal évangélique. L’heure est venue de dépasser les complexes et les peurs engendrés par les interrogations excessives et équivoques sur l’identité du prêtre ou par l’hémorragie du clergé séculier et régulier des dernières décennies. Appelez au presbytérat des jeunes adultes, qui ont déjà mûri leur personnalité, soit en poursuivant leur formation scolaire et universitaire, soit en exerçant une profession. Cela ne doit pas faire oublier une chose importante et trop négligée depuis des années, à savoir que les vocations se préparent dès l’enfance. Je crois très profondément qu’aujourd’hui, comme à tant d’époques de l’histoire ecclésiale, beaucoup de jeunes sont capables d’être séduits par le Christ et de se consacrer exclusivement à leurs contemporains. Ceux-ci semblent souvent égarés comme des brebis sans pasteurs au milieu d’une civilisation nouvelle qu’ils ont du mal à comprendre et même à supporter, tant les véritables valeurs, qui donnent un sens à la vie et à l’histoire de l’humanité, sont bousculées et remplacées par un étalage séduisant de faux bonheurs, quand ce n’est pas par l’enseignement du non-sens de l’existence. Est-il besoin de le dire, tout ceci vaut également pour les vocations religieuses.

En vous accueillant ici, c’est comme si j’accueillais les prêtres et les religieux qui oeuvrent avec vous au ministère de l’Evangile. Dites-leur de ma part combien ils me sont chers et combien je compte sur leur fidélité. Puissent-ils continuer de manifester individuellement et collectivement qu’ils sont heureux d’être à plein temps au service exclusif du Christ! J’ai été très réconforté de savoir qu’en de nombreuses régions du monde, le Jeudi saint ou un des jours précédant cette date mémorable, des rassemblements du presbytérium diocésain ont connu plus que jamais le nombre et la ferveur, en écho à l’appel que j’avais adressé dans mes Lettres aux prêtres.

Mais votre préoccupation de développer en Belgique le diaconat permanent, au terme d’un engagement très étudié et d’une formation exigeante, a aussi tout mon appui. Sans copier servilement l’Eglise antique, nous avons à nous inspirer de ces jeunes communautés qui vivaient en quelque sorte sous la première impulsion de l’Esprit de Pentecôte.

4. Vos rapports, comme les conversations que nous avons eues, témoignent de votre volonté unanime de poursuivre l’oeuvre capitale de la formation et de l’association des laïcs chrétiens aux tâches multiples qui s’imposent à une Eglise en état de mission. Le développement des conseils pastoraux et la multiplication des animateurs d’activités paroissiales en sont une preuve. L’Eglise, en Belgique, continue ainsi d’être très soucieuse d’organisation et de structures.

Je vous en félicite. Aucune communauté chrétienne, quelle que soit sa taille, ne peut actuellement vivre ou survivre sans la solidarité active de tous ses membres. Apprenez-leur vous mêmes et suppliez vos prêtres de leur apprendre également à s’accepter différents et à se vouloir complémentaires. Je le savais déjà, mais je suis frappé d’en voir la confirmation au cours de mes voyages apostoliques: dans toute communauté il existe des dons extrêmement nombreux et divers qui ne sont pas toujours détectés, stimulés, mis en oeuvres par les responsables de communauté. Il y a ceux qui sont capables de donner des idées, et ceux qui sont capables de les approfondir par la réflexion solitaire et ensuite partagée. Il y a ceux qui sont des organisateurs nés et ceux qui sont de précieux et parfaits exécutants. Il y a ceux qui sont spécialement doués pour prévoir et gérer un budget, et ceux qui sont habiles pour faire comprendre le bien fondé des collectes d’entraide. Il y a ceux qui possèdent une expérience de vie chrétienne et une sagesse remarquable pour participer à la préparation aux sacrements, et ceux qui sont capables de contribuer à l’animation du culte liturgique. Il y a ceux qui font ou pourraient faire merveille au plan de l’éveil religieux des petits, et ceux qui ont le don de rencontrer spirituellement et d’entraîner les adolescents. Il y a ceux qui ont reçu la grâce de pouvoir conduire des groupes de prière, et ceux qui sauront mettre en route des loisirs d’inspiration chrétienne. Il y a ceux qui ont la capacité de penser et de faire avancer des problèmes de société et d’y déposer le levain évangélique, et ceux qui sont des diffuseurs efficaces ou même des rédacteurs de la presse chrétienne. Il me semble que votre Eglise de Belgique est capable de faire encore mieux en ce domaine. Elle doit surtout veiller à ce que ces divers services soient accomplis avec foi, avec sens de l’Eglise, et reliés à la prière, pour ne pas devenir de l’activisme, qui ne serait en rien un remède au sécularisme ambiant.

L’apôtre Paul - avec l’ardeur et le génie apostoliques qui étaient les siens - aurait été heureux de vous stimuler à la découverte et à la mise en oeuvre de tous les dons existant déjà ou seulement en puissance dans la vie de vos chrétiens. Il vous aurait peut-être même encouragés à utiliser davantage les moyens audio-visuels - et avec un souci extrême de la qualité des émissions - pour la véritable formation de vos diocésains sur des problèmes d’actualité qui touchent le dogme et la morale chrétienne, ou sur des périodes d’histoire de l’Eglise, qu’ils connaissent souvent très peu ou de manière inexacte. L’Eglise contemporaine gagnerait à utiliser plus souvent et mieux les moyens modernes de communication.

En un mot, je souhaite que vos diocèses et vos paroisses soient comme des ruches bourdonnantes, révélant à la Belgique et au-delà ce qu’est le peuple de Dieu, soucieux de vivre les appels qui lui sont spécialement venus du Concile Vatican II. L’heure est venue de dépasser les interrogations et les critiques qui ont affaibli l’Eglise. Que la promotion du service épiscopal, du ministère sacerdotal, du diaconat permanent et du laïcat s’effectuent avec une persévérance et une harmonie telles que vos diverses communautés y puisent une vitalité qui est déjà et sera davantage encore le remède à un sécularisme générateur d’un monde unidimensionnel, aux antipodes de l’épanouissement intégral de l’homme!

Chers Frères dans l’épiscopat, que vous soyez responsables des diocèses de Belgique ou Auxiliaires de vos Evêques, soyez plus courageux et confiants que jamais! Le Seigneur est toujours avec ceux qui bâtissent sa Maison, c’est-à-dire qui édifient le Corps du Christ, l’Eglise, signe visible du Salut que Dieu ne cesse de proposer à l’humanité.



Discours 1982 - LE 87e KATHOLIKENTAG ALLEMAND - Message du Pape lu le 1er sept.