Discours 1988 - Samedi, 19 novembre 1988


AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL «COR UNUM»

Lundi, 21 novembre 1988



Monsieur le Cardinal,

Chers Frères dans l’épiscopat,
Chers amis membres du Conseil pontifical «Cor Unum»,

1. Comme chaque année, je suis heureux de vous rencontrer à l’occasion de votre assemblée plénière, et je remercie votre Président, Monsieur le Cardinal Roger Etchegaray, de l’avoir présentée à l’instant. J’apprécie votre fidélité à venir participer au travail commun du Conseil, qui bénéficie de vos compétences complémentaires et du fruit de l’expérience acquise dans les responsabilités diverses qui sont les vôtres.

Le thème principal que vous avez décidé d’approfondir est celui de la faim dans le monde. C’est un problème essentiel, je dirais même élémentaire, puisque ce qui est en jeu, c’est la vie même de millions d’hommes. C’est d’ailleurs sur ce drame que j’ai voulu, sur votre proposition, appeler l’attention de toute l’Eglise à l’occasion du prochain Carême, notamment par un message que vous vous employez à diffuser largement.

2. Conformément à la vocation même de votre Conseil pontifical, la réflexion sur un fait aussi important, sur une carence aussi répandue dans le monde, sur un fléau qui cause souffrances et mort, revêt plusieurs aspects. Vous êtes amenés à réunir les éléments d’un bilan, afin de donner une présentation réaliste, scientifiquement objective, du problème de la faim. Et, en même temps, votre préoccupation est d’ordre pastoral, c’est-à-dire que vous portez sur les enfants, les adultes et les vieillards qui ont faim le regard du Christ Pasteur, le regard de l’amour évangélique universel. Il est bon que vous vous donniez les moyens d’une analyse précise du problème, tout en le faisant avec la sollicitude que le Seigneur a demandée à ses disciples pour les plus «petits» de ses frères. C’est ainsi que vous pouvez donner à l’Eglise l’éclairage qui convient pour que tous ses membres progressent dans une solidarité qui est un devoir premier.

Il y a quelques mois, par l’encyclique «Sollicitudo Rei Socialis», j’ai voulu rappeler l’ampleur de la question sociale et particulièrement des problèmes du développement. Il est clair que votre action s’inscrit dans le cadre de ces préoccupations de manière tout à fait directe. Il faut que les chrétiens, et tous les hommes de bonne volonté, se rendent mieux compte de l’urgence des appels à la solidarité humaine. Les biens dont dispose le monde sont immenses et leur partage cruellement inégal. C’est la dignité même de l’homme qui est en cause: la dignité de ceux qui ont le droit d’avoir physiquement de quoi vivre, la dignité aussi de ceux qui ne sauraient jouir de leur aisance en ignorant les plus démunis de leurs frères. C’est à ce prix que l’on pourra envisager un développement intégral de l’homme.

3. Votre Assemblée, comme l’activité permanente du secrétariat de «Cor Unum», s’attache à examiner les moyens utiles pour affronter le problème de la faim. Ils sont d’ordres différents, à juste titre. Il s’agit d’informer le plus grand nombre d’hommes et de femmes et de les convaincre que ce problème les concerne, qu’ils ont leur part de responsabilité dans le véritable combat à mener, avec persévérance, pour surmonter la malnutrition et la famine. Vous vous préoccupez de toucher les jeunes en particulier. Vous recherchez le plus largement à susciter la conversion des coeurs, à motiver l’instauration de styles de vie compatibles avec une solidarité concrète. Ce sont toutes les catégories de personnes, à tous les échelons de responsabilité, qu’il faut atteindre. Une mobilisation continue des générosités contribuera à obtenir des décisions économiques et politiques à la mesure du problème aigu de la faim qui concerne des centaines de millions d’êtres humains.

Avec vous, je voudrais saluer les efforts déployés déjà par de nombreuses organisations, internationales ou nationales, dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement, afin de promouvoir des programmes de secours d’urgence, quand c’est nécessaire, et aussi des programmes visant à permettre à des peuples entiers d’arriver à l’autosuffisance alimentaire. Et j’encourage en particulier les organisations catholiques qui se dévouent depuis de longues années, avec le soutien effectif des chrétiens, pour rendre le partage des biens réel et bienfaisant.

4. Par ailleurs, je sais que vous faites le bilan de tout un ensemble d’activités menées par “Cor Unum”, coordonnant celles de nombreux organismes représentés par vous ou en lien avec vous. Je pense en particulier aux efforts conduits pour lutter contre le fléau de la mortalité infantile, auquel vous accordez une grande attention, spécialement depuis la dernière campagne de Carême sur ce thème. Je pense aussi à la coordination de nombreuses bonnes volontés qui a permis d’intervenir avec efficacité dans les catastrophes, si nombreuses pendant l’année écoulée et si accablantes pour des populations entières. Que soient remerciés tous ceux qui prennent part à ces missions!

5. A la base de vos analyses et de vos actions, on peut situer la réflexion sur une «catéchèse de la charité». En effet, c’est cette vertu théologale, ce précepte évangélique, ce don de Dieu, qui inspire authentiquement l’entraide fraternelle dont le monde a besoin. Et, même si cela paraît une évidence, il y a lieu d’aider les chrétiens à prendre une conscience toujours plus vive des dimensions de la charité. La foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu et Sauveur du monde, nous presse de mener notre existence dans son esprit. Il serait inconcevable que l’on cède à la tentation de séparer la foi d’un exercice concret de la charité. Assurément les vocations sont diverses, et les possibilités des uns et des autres très inégales; mais tous doivent entrer dans le dynamisme de la charité qui ouvre le coeur et les mains vers le prochain, qui entraîne dans un échange de dons où celui qui donne découvre qu’il reçoit beaucoup à son tour. Pourrait-on parler de communion sans que ceux qui participent à l’Eucharistie partagent ce qui les fait vivre quotidiennement?

Il faudrait aussi que l’on comprenne toujours mieux le rapport qui unit la charité à la justice. Celle-ci ne remplace pas celle-là. Instaurer plus de justice dans les rapports sociaux et dans les relations internationales ne dispensera jamais d’animer cette justice par une authentique charité qui est bien loin de n’être qu’un palliatif aux carences de toutes sortes. Elle consiste finalement à porter sur son prochain le regard même de Dieu qui a crée le monde par amour qui nous a rendus capables d’aimer à notre tour, qui nous appelle à aller sans cesse plus loin dans un amour fraternel désintéressé. Alors la justice des hommes aura plus de chances d’être à l’image de la justice de Dieu!

Autre rapport essentiel, celui de la charité avec la paix. Une catéchèse chrétienne de la charité passe évidemment par la miséricorde, le pardon, la réconciliation: il n’est guère besoin de développer cela, tant il est clair que les hommes ne peuvent bâtir la paix à laquelle ils aspirent que s’ils consentent à surmonter les préjugés, à se pardonner mutuellement leurs offenses, à se laisser entraîner par les sentiments qui furent ceux du Christ lui-même. A ce niveau, on comprend peut-être mieux qu’il faut unir la réflexion théologique et l’animation spirituelle à l’action concrète dans une authentique pastorale de la charité.

6. En concluant, je voudrais rendre grâce avec vous pour la générosité qui anime tant d’hommes et de femmes dans la mise en oeuvre concrète de l’amour fraternel demandé par le Christ et rendu possible par son oeuvre rédemptrice. Je vous encourage dans la poursuite de vos réflexions et de votre action, qui ont pour fin le développement intégral de l’homme. Je prie Dieu de soutenir vos efforts, de susciter de nouveaux progrès, et de vous bénir ainsi que l’ensemble de ceux qui contribuent à la grande oeuvre de la charité.



À S.E. M. MONCEF BEN MAHMOUND, NOUVEL AMBASSADEUR DE TUNISIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi, 24 novembre 1988



Monsieur l’Ambassadeur,

Il m'est toujours agréable d’accueillir les personnalités qui ont été choisies et accréditées auprès du Saint-Siège comme Ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires de leurs Gouvernements. Je vous saurais gré de remercier vivement Son Excellence Monsieur Zine El Abidine Ben Ali, Président de la République Tunisienne, des salutations déférentes et des voeux chaleureux qu’il vous a prié de m’exprimer, tant pour ma personne que pour mon pontificat.

Les sentiments et les convictions contenues dans votre noble adresse ont retenu tout mon intérêt. Vos premières paroles se voulaient l’écho fidèle de la pensée de Monsieur le Président Ben Ali, à savoir son vif désir de continuer et de renforcer les liens d’entente cordiale entre la Tunisie et le Siège Apostolique de Rome. Je m’en réjouis profondément. A cet égard, l’histoire nous réserve d’heureuses surprises. Dès le XIème siècle, un émir musulman, roi de ce qui était alors la Maurétanie Sétifienne, envoyait vers le Pape Grégoire VII un prêtre pour être ordonné à l’épiscopat. Grégoire VII remercia le roi de sa bonté et il invita même les chrétiens et les musulmans à se rejoindre sur les sommets de la vie spirituelle.

Vous avez eu aussi, Monsieur l’Ambassadeur, la délicatesse de souligner les efforts sans cesse déployés par le Saint-Siège en faveur d’objectifs fondamentaux pour le véritable bonheur de l’homme et de tous les peuples: le respect absolu de toute personne humaine, le partage toujours plus équitable des biens, la participation du peuple à la vie publique et la formation qu’un tel droit exige, le recours aux voies du dialogue à l’échelon national ou international et l’abandon des chemins de conflits meurtriers, inutiles et appauvrissants, la finalité de tout Etat digne de ce nom qui est d’être au service du bien de tous les citoyens. Et vous n’avez pas hésité, certainement par conviction personnelle, à vous référer aux propos qu’il m’arrive souvent de tenir, notamment au cours de mes voyages apostoliques, à savoir que le respect de toute personne humaine et de ses droits inaliénables découle de sa création à l’image de Dieu et de son destin transcendant.

Précisément, dans le cadre de la diplomatie en général et de votre mission particulière auprès du Saint-Siège, vous éprouverez la satisfaction – je le souhaite vivement à Votre Excellence – d’oeuvrer à cette défense et à cette promotion des droits de l’homme, sans oublier que tout homme a aussi des devoirs vis-à-vis de son semblable. En un mot, dans la discrétion qui caractérise les diplomates, vous contribuerez non seulement à fortifier les relations cordiales entre votre Gouvernement et le Siège Apostolique de Rome, mais aussi à oeuvrer au bien le plus précieux de l’humanité: la paix dans la justice et la fraternité. Je suis persuadé que les liens d’amitié noués avec les membres du Corps Diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège vous seront agréables et bénéfiques. Mes collaborateurs se feront un devoir de vous apporter aussi tout le soutien que vous êtes en droit d’attendre d’eux.

Au terme de cet entretien, permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de formuler des voeux chaleureux pour votre pays, afin que, sous la conduite de Monsieur le Président Zine El Abidine Ben Ali, il connaisse la concorde et la prospérité et qu’il continue d’avancer vers la conquête et la pratique des valeurs morales évoquées tout à l’heure. Puisse-t-il continuer également à exercer un rôle modérateur dans une région qui a tant besoin de paix juste et durable!

Enfin, il me tient à coeur de vous souhaiter un heureux déroulement de votre haute mission auprès du Saint-Siège. Puissent vos séjours romains, Monsieur l’Ambassadeur, vous apporter de nouvelles joies culturelles, des vues enrichissantes sur le monde de notre temps, le bonheur de pénétrer de l’intérieur l’action du Saint-Siège et quelque chose du mystère de l’Eglise! Je confie au Dieu unique, tout-puissant et miséricordieux, invoqué par nos frères musulmans et par les chrétiens, le succès de la mission que vous inaugurez aujourd’hui, comme le présent et l’avenir de votre cher pays.



                                       Décembre 1988




À S.E. M. MAMADOU TAIROU DJAOUGA, NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU BÉNIN PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Jeudi, 1er décembre 1988


Monsieur L’ambassadeur,


Soyez le bienvenu au Vatican où j’ai la joie d’accueillir Votre Excellence en qualité d’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République Populaire du Bénin.

Je suis sensible aux nobles sentiments dont témoignent les paroles courtoises que vous venez de m’adresser; je suis sensible, en particulier, aux salutations très aimables que vous me présentez de la part de votre Président, Son Excellence le Général Mathieu Kerekou. Il m’est agréable de lui renouveler, par votre entremise, les voeux fervents que je lui ai exprimés hier, à l’occasion de la fête nationale de votre pays. Je l’assure à nouveau de ma prière afin que Dieu aide les Béninois à poursuivre «un développement qui comble toutes les aspirations du coeur humain», pour reprendre les termes de mon message.

Vous avez fait allusion, Monsieur l’Ambassadeur, aux efforts du Siège Apostolique pour la défense de la dignité humaine, pour la promotion de la justice sociale et pour l’établissement d’une paix durable entre les nations. Ce sont des idéaux que votre propre pays désire également promouvoir, et votre présence en ces lieux témoigne de l’intérêt que vos compatriotes portent aux motivations d’ordre spirituel pour l’édification d’un monde toujours plus authentiquement humain. Je ne doute pas que votre mission développera encore une convergence de vues et renforcera les liens déjà existants, au bénéfice d’une action plus efficace pour le bien commun de nos frères et soeurs.

Les initiatives déployées en faveur d’une plus grande compréhension et d’une meilleure fraternité entre les hommes sont rendues plus fructueuses lorsqu’elles rencontrent chez autrui une certaine conception de l’homme qui inclut sa mystérieuse vocation d’ouverture à Dieu. La sagesse des peuples de votre continent est de saisir intuitivement cette dimension spirituelle de l’homme, et il convient de contribuer à son épanouissement, au profit de toute la famille humaine.

De son côté, l’Eglise catholique, qui a pour seule ambition de proclamer librement le message de salut du Seigneur, souhaite travailler, en fraternelle collaboration avec les membres d’autres confessions religieuses et dans le respect des croyances de chacun, au développement intégral de tout homme et de toute femme.

Permettez-moi, Monsieur l’Ambassadeur, de saisir cette occasion pour saluer, par votre intermédiaire, les catholiques du Bénin, que je garde dans ma prière et dans mon coeur. Cette année, j’ai pu m’intéresser d’une manière plus particulière encore à leur vie chrétienne grâce à la visite que m’ont rendue leurs Evêques, en mars dernier. Je puis vous assurer de leur concours loyal. Portés par le dynamisme de leur foi, ils sont désireux de se joindre à l’ensemble des citoyens dans l’oeuvre de développement de la nation, en apportant le levain de l’Evangile, là où ils vivent. Selon leurs moyens, ils souhaitent aider en priorité ceux qui sont dans le besoin, contribuer à l’importante tâche de l’éducation de la jeunesse en apprenant aux générations montantes à placer leur soif d’idéal dans la réalisation d’oeuvres exaltantes et utiles à la communauté, consolider les structures familiales, en conformité avec la dignité de l’homme et de la femme, pour le bien de leur nation.

Au moment où vous entrez officiellement dans l’exercice de votre charge, je vous offre mes voeux les meilleurs pour l’heureux accomplissement de votre mission. Soyez assuré, Monsieur l’Ambassadeur, que vous trouverez toujours ici l’attention compréhensive dont vous pouvez avoir besoin. En redisant toute mon affection au peuple béninois et en adressant mon salut déférent à ses dirigeants j’appelle sur la nation entière l’aide de Dieu et l’abondance de ses bénédictions.


À S.E. M. LARS J. T. BERGQUIST, NOUVEL AMBASSADEUR DE SUÈDE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Vendredi, 16 décembre 1988


Monsieur l’Ambassadeur,


Soyez le bienvenu en cette demeure! Je suis heureux de vous recevoir comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Sa Majesté le Roi de Suède Carl Gustaf auprès du Saint-Siège. Je vous saurais gré de présenter à Sa Majesté mes vifs remerciements pour l’attention qu’accorde son pays à l’action persévérante du Saint-Siège en faveur du respect des droits de l’homme et de la paix mondiale.

Quant à vous-même, Excellence, soyez assuré que je vous accueille avec beaucoup de satisfaction et d’espérance. Les dispositions d’esprit et de coeur dans lesquelles vous abordez votre haute mission et dont vous venez de me faire part sont tout à fait dignes de l’idéal qui doit animer les diplomates accrédités auprès du Saint-Siège.

Il s’agit bien de consolider les bonnes relations qui existent déjà entre votre Gouvernement et le Siège Apostolique de Rome. Nous les espérons utiles notamment aux efforts déployés par votre pays pour coopérer au développement du Tiers Monde, tâche immense à laquelle le Saint-Siège apporte une attention et un soutien constants. Ces relations concourent également au bien de l’Eglise catholique, présente sur votre terre de Suède par une minorité qui, je suis heureux d’en prendre acte, a sa place reconnue dans la nation.

Sans attendre, je voudrais exprimer ma gratitude à votre Gouvernement pour avoir décidé d’établir à Rome même la chancellerie de son Ambassade auprès du Saint-Siège. Cette initiative heureuse vous permettra, Monsieur l’Ambassadeur, de vous donner plus aisément à votre noble mission, d’être en contact direct avec vos pairs du Corps diplomatique, de suivre avec un intérêt augmenté par la proximité les efforts et les activités du Saint-Siège. Vous en découvrirez mieux ici même l’esprit, à savoir que le Siège Apostolique a conscience de pouvoir apporter, par les canaux de la diplomatie, des points de vue spécifiques et souvent un soutien moral précieux à la cause toujours sacrée de la défense et de la promotion de toute personne, de tout peuple, comme à la paix entre les nations. Faut-il ajouter que votre résidence à Rome vous donnera l’occasion d’approfondir les sources et l’histoire de l’Europe dont cette ville demeure depuis si longtemps un foyer essentiel? Et la présence du Corps Diplomatique, dans lequel vous entrez aujourd’hui, vous permettra des contacts fructueux avec les représentants de peuples de tous les continents. Vous connaîtrez mieux ici l’institution ecclésiale dans son désir de servir les hommes, en rendant témoignage à un mystère qui transcende toutes les générations.

Monsieur l’Ambassadeur, vous avez très aimablement fait allusion au voyage pastoral que j’entreprendrai l’an prochain en votre pays, grâce à l’invitation très appréciée de Sa Majesté le Roi de Suède et de son Gouvernement. Je vous avoue que ma joie est grande à la perspective d’être reçu sur la terre scandinave, si typique et si riche d’histoire. Il est vrai que mon objectif premier est d’ordre spirituel, en allant rencontrer et encourager la communauté catholique vivant chez vous. Mais il me plaît également de penser aux rencontres que j’aurai avec les dignes représentants des autres communautés chrétiennes et plus largement avec les autorités et le peuple suédois.

Vous avez exprimé, Excellence, votre disponibilité à faire tout ce qui vous sera possible afin que ce premier voyage pontifical dans votre pays se déroule à la satisfaction et pour le bien de tous: soyez-en remercié!

Je forme des voeux chaleureux pour le fécond déroulement de la mission à laquelle vous a appelé le Roi Carl Gustaf. Que l’accomplissement de vos fonctions réponde à l’attente de votre Gouvernement, aux espérances du Saint-Siège et qu’il vous apporte les satisfactions personnelles que vous désirez! Puissiez-vous sentir que le Corps Diplomatique auprès du Siège de l’Apôtre Pierre est une grande famille! Puissiez-vous y percevoir qu’à travers la diversité de ses Ambassadeurs, des continents et des cultures auxquels ils appartiennent, existe vraiment un climat de respect, d’estime mutuelle, de dialogue, d’entraide en vue de contribuer à cette civilisation que mon prédécesseur le Pape Paul VI disait être «la civilisation de l’amour», la seule qui ait un avenir, car elle s’enracine dans un message venu d’en haut et qui a nom «la Bonne Nouvelle», «l’Evangile de Jésus-Christ Sauveur!

C’est dans ces sentiments que j’invoque sur votre personne et sur vos activités diplomatiques la protection et le soutien de Dieu.



Discours 1988 - Samedi, 19 novembre 1988