Discours 1993 - Vendredi, 23 avril 1993


Mai 1993 DISCOURS DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II AU MEMBRES DE L'ASSOCIATION DES MAIRES DES PYRÉNÉES-ATLANTIQUES

Lundi, 17 mai 1993



Mesdames, Messieurs,

Au cours du voyage d’études de l’Association des Maires des Pyrénées-Atlantiques, vous avez souhaité venir me rencontrer, accompagnés de votre compatriote, Monsieur le Cardinal Roger Etchegaray. Je vous accueille avec plaisir et je vous salue très cordialement.

Vous êtes venus en Italie pour confronter votre expérience d’élus locaux avec celle de vos collègues. Cette démarche s’inscrit dans le courant d’échanges qui se développe entre les pays d’Europe et qui concerne les autorités civiles aussi bien que les universitaires, les dirigeants économiques ou les simples citoyens. Chargés de responsabilités dans votre département des Pyrénées-Atlantiques, vous connaissez déjà, en raison de votre voisinage avec un autre grand pays, la richesse que peuvent apporter des contacts au-delà des frontières. Particulièrement en votre région, vous partagez des traditions et des valeurs communes avec des voisins très proches. Vous devez aussi faire face parfois à des problèmes qui nécessitent de votre part un sens élevé du service public et des efforts patients de conciliation, afin de faire prévaloir le bien commun et de répondre à la confiance de vos concitoyens. Ainsi se construit peu à peu l’entente des peuples, que tous souhaitent de plus en plus étroite et féconde.

Maires, proches de ceux qui vous ont chargés d’administrer les communes du Pays Basque ou du Béarn, vos responsabilités sont multiples. En un temps de changements notables, vous êtes les premiers concernés par les difficultés économiques qui éprouvent notamment les milieux ruraux ou les pêcheurs; vous devez veiller aussi à préserver les ressources naturelles et le patrimoine traditionnel de votre région. Avant tout, votre mission porte sur maints aspects de la vie de toute une population, avec son évolution démographique, avec son besoin de sécurité, avec ses soucis pour la formation et l’avenir professionnel des jeunes, avec la préoccupation des conditions réservées aux plus anciens. Si je mentionne ces préoccupations, c’est simplement pour vous dire mon estime pour le dévouement des magistrats municipaux dont je sais combien la tâche est lourde.

Évêque de Rome, il me plaît d’évoquer le diocèse de Bayonne dont vos villes, vos bourgs et vos villages font partie. L’Église a chez vous un riche passé, avec un rayonnement qui dépasse de loin son territoire. Basques et Béarnais sont partis à travers le monde, en restant fidèles à leur foi. Parmi eux, de nombreux missionnaires ont contribué à l’annonce de l’Évangile sur tous les continents. Vos concitoyens peuvent être fiers du dynamisme de la foi que leur ont léguée leurs pères: la tradition ecclésiale bien enracinée dans votre terre a été transplantée généreusement au loin par ses fils. Il est vrai qu’aujourd’hui on peut s’inquiéter de voir s’exercer sur les chrétiens des influences contraires à la vitalité de leurs communautés, et le renouvellement du clergé et des religieux paraît compromis. Le visage de l’Église, dans vos communes, s’en trouve modifié. Mais l’espérance ne s’éteint pas. La participation plus responsable des laïcs à la mission et à la vie de leurs paroisses ne manquera pas de relancer l’appel à l’indispensable service sacerdotal, appel d’autant plus crédible qu’il sera porté aux jeunes par des communautés vivantes.

Mesdames, Messieurs, en vous remerciant de votre visite, je voudrais vous encourager à poursuivre généreusement vos missions au service de vos concitoyens, mettant en oeuvre, au jour le jour, le respect de la dignité de toute personne humaine dans lequel l’Église voit un principe fondamental de son enseignement social.

Je vous offre mes meilleurs voeux et, invoquant sur vous-mêmes, sur vos familles et vos compatriotes le soutien de la grâce divine, je vous accorde de grand coeur ma Bénédiction Apostolique.

Juin 1993



MESSAGE AU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DES PRÊTRES DU S. SACREMENT À L'OCCASION DU XXXIe CHAPITRE GÉNÉRAL





Au Père Norman Pelletier
Supérieur général de la Congrégation des Prêtres
du Saint-Sacrement

1. À l’occasion de la conclusion du XXXIème Chapitre général de votre Congrégation, je suis heureux de vous adresser un très cordial salut. Alors que vous venez d’être élu Supérieur général, je vous offre mes voeux fervents pour l’accomplissement de votre charge.

Je voudrais aussi assurer les membres du Chapitre et vos confrères, présents sur tous les continents, que je leur suis proche par la pensée et la prière devant le Saint-Sacrement de notre Seigneur.

L’oeuvre de saint Pierre-Julien Eymard, votre fondateur, a commencé modestement, elle s’est développée de façon providentielle: vous êtes actifs aujourd’hui en de nombreux pays, vous trouvant dans des situations très diverses, parfois fort difficiles. Je note que, pour la première fois, votre Chapitre a témoigné de la vie de l’Eglise partout dans le monde, et notamment en Asie et en Afrique.

2. Le Chapitre général s’est proposé, selon votre «Règle de Vie», « de promouvoir l’unité de la Congrégation, de la renouveler dans la fidélité à sa mission et de définir un projet en fonction des exigences de l’Eglise et du monde » (Congregationis Sanctissimi Sacramenti Regula Vitae, 68). Votre réflexion a pris pour point de départ le « Projet-Mission » que le précédent Chapitre avait élaboré: « Devenir des communautés prophétiques, témoins de l’Eucharistie, qui s’engagent à construire, avec des laïcs, des communautés chrétiennes, dont le centre de vie est l’Eucharistie, annonce de la Pâque du Seigneur, force et exigence de libération et de communion ».

3. Suivant cette orientation, votre Chapitre a cherché à renouveler la vie de la Congrégation du Saint-Sacrement en s’inspirant du message de saint Pierre-Julien Eymard. Cet homme de feu a été saisi par l’amour du Christ révélé en son Eucharistie; il a passionnément voulu le manifester à ses contemporains. Avec ses compagnons, il a inauguré une forme de vie religieuse dont l’Eucharistie est le coeur. Sa vie, nourrie de l’Eucharistie célébrée et contemplée, a été riche en ministères de toutes sortes. Vraiment, sous l’action de l’Esprit Saint, il « a perçu quelle force de renouvellement l’Eucharistie constitue pour l’Eglise et la société » (ibid.33).

Inspirez-vous du témoignage très riche que votre fondateur vous a légué et, dans la fidélité à sa grâce, faites fructifier votre patrimoine pour le bien et la croissance de l’Eglise.

4. Le Concile Vatican II a rappelé fortement que l’Eucharistie est primordiale pour la vie de chaque communauté chrétienne: « Aucune communauté chrétienne ne peut se construire sans trouver sa racine et son centre dans la célébration de l’Eucharistie: c’est donc par celle-ci que doit commencer toute éducation de l’esprit communautaire. Mais une célébration sincère pleinement vécue doit déboucher aussi bien dans les activités diverses de la charité et de l’entraide que dans l’action missionnaire et les diverses formes du témoignage ». (Presbyterorum Ordinis PO 6)

En face des défis de notre temps, votre contribution spécifique à la « nouvelle évangélisation » sera l’approfondissement du mystère eucharistique, en même temps que le souci d’annoncer l’Evangile aux hommes et aux femmes de ce temps, en particulier aux pauvres, dans la diversité de leurs situations et selon le génie de leurs cultures. Cette mission suppose, bien sûr, que vous ne cessiez d’approfondir votre propre spiritualité.

5. L’Eucharistie est « le mystère de la foi ». Comme l’enseigne le Concile Vatican II, « la sainte Eucharistie contient tout le trésor spirituel de l’Eglise, c’est-à-dire le Christ lui-même, lui notre Pâques, lui le pain vivant, lui dont la chair, vivifiée par l’Esprit Saint et vivifiante, donne la vie aux hommes, les invitant et les conduisant à offrir, en union avec lui, leur propre vie, leur travail, toute la création ». (ibid PO 5) Qu’ainsi la célébration du mystère pascal soit de plus en plus la source de votre engagement au service de l’Evangile!

Vous avez à coeur de « considérer le mystère eucharistique dans toute son ampleur, tant dans la célébration de la Messe que dans le culte réservé aux Saintes Espèces conservées après la Messe pour l’extension de la grâce du Sacrifice ». (Rituale Romanum, «Communio et cultus eucharisticus extra Missam», 4) Soyez fidèles à la contemplation du Christ présent dans le Saint-Sacrement, afin d’intérioriser ce que l’Eglise célèbre; sachez initier les fidèles à cette forme de prière singulière par votre témoignage et votre ministère.

À la suite du Christ qui a donné sa vie pour le monde, vous serez d’authentiques témoins de la force de renouvellement qui jaillit de l’Eucharistie: elle doit être célébrée de manière à être réellement, pour chaque communauté chrétienne, une annonce du mystère du salut, une force pour lutter contre le péché, une source de réconciliation, de pardon et de libération, un premier ferment d’unité pour l’Eglise et de paix pour le monde. Vous garderez le souci de former des communautés nourries de l’Eucharistie, ouvertes au partage et engagées pour la promotion de la dignité de l’homme, spécialement des plus pauvres de nos frères et de nos soeurs.

6. Votre mission au sein de l’Eglise doit retentir à travers le monde. Vous devez non seulement faire l’Eucharistie mais vivre l’Eucharistie en tant que religieux. Soyez des adorateurs en esprit et en vérité! Puisez dans la célébration de ce mystère, et dans la prière qui en découle, le principe du renouveau de votre spiritualité! Qu’elle soit aussi une source de croissance pour les laïcs qui s’associent à votre mission!

Je demande à la Vierge Marie, Mère de Jésus, qui a prié avec les Apôtres au Cénacle et qui a partagé la vie de la première Communauté de Jérusalem, de vous soutenir dans votre vie religieuse et votre apostolat. Que le Seigneur vous renouvelle, avec la puissance de son Esprit, dans la fidélité à votre vocation!

Du Vatican, le 2 juin 1993.

IOANNES PAULUS PP. II



À S.Exc. MONSIEUR GHEORGHE PANCRATIU IULIU GHEORGHIU, NOUVEL AMBASSADEUR DE ROUMANIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE

Mardi, 8 juin 1993




Monsieur l’Ambassadeur,

1. La venue de votre Excellence dans la demeure du Successeur de Pierre, pour la présentation des Lettres qui l’accréditent comme premier Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la nouvelle République de Roumanie depuis 45 ans, est un événement significatif: il fait partie des conséquences heureuses des bouleversements récents qui ont modifié la situation de l’Europe et qui ont notamment permis la reprise des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la noble nation roumaine.

2. Je suis particulièrement sensible aux sentiments et aux convictions contenus dans votre adresse, ainsi qu’à vos paroles d’estime à l’égard de l’action du Siège Apostolique et du Successeur de Pierre dans la vie internationale. Je vous remercie vivement du message chaleureux que vous m’avez transmis de la part de Son Excellence Monsieur Ion Iliescu, Président de la République de Roumanie. Je vous saurais gré de lui exprimer en retour mes salutations déférentes et les voeux que je forme pour ceux qui ont la haute charge de servir leur patrie.

3. Votre Excellence a évoqué le passé chrétien et la longue tradition spirituelle auxquels les Roumains sont restés profondément attachés comme à un trésor qui a forgé l’âme de ce peuple, même pendant les heures les plus sombres de son histoire récente, sous le joug du communisme.
Le nom même de votre pays rappelle les liens solides et anciens qui vous unissent à la Rome antique; sous l’Empire, en effet, les relations cordiales ont provoqué la diffusion de la culture latine au bord de la Mer Noire, avec des caractéristiques originales. Les générations successives, en partant de cette culture commune, ont constitué des cultures particulières à l’Europe Centrale, et les populations ont pris conscience d’avoir à construire leur identité nationale tout en apportant leur contribution à l’unité de l’ensemble du continent.

4. Depuis le mois de décembre 1989, les dirigeants de votre pays s’efforcent de consolider les structures démocratiques de l’Etat. La communauté internationale a conscience que ce nouveau départ ne pourra bien se réaliser qu’avec l’appui d’autres pays et leur aide économique. Votre Gouvernement, en ayant à coeur de fortifier l’entité nationale, souhaite que la Roumanie, loin de se replier sur elle-même, participe activement à l’Europe. C’est désormais au niveau du continent, voire de l’ensemble de la planète, qu’il faut envisager les relations politiques, économiques et sociales. Les nations les plus favorisées se doivent d’être solidaires avec celles qui se relèvent progressivement de structures de gouvernement oppressives. C’est en effet dans les relations réciproques que chaque pays pourra trouver sa juste place dans le concert des nations.

5. Soutenus dans leurs légitimes aspirations par les valeurs fondamentales de la paix, du respect de la dignité de l’être humain et de la dignité des peuples, personnes et groupes humains concourent à l’édification de la patrie. Le dialogue entre les groupes aux sensibilités et aux coutumes différentes présents en Roumanie devrait permettre à chaque citoyen de participer à la vie nationale, de porter sa part de responsabilité de l’édifice commun, dans l’ère nouvelle désormais ouverte.

Cette voie du dialogue, à laquelle le Saint-Siège attache une importance particulière, est la seule voie respectueuse de l’homme, des peuples et des minorités ethniques.

6. Vous avez bien voulu faire allusion, Monsieur l’Ambassadeur, aux nouvelles dispositions prises dans votre pays quant à la liberté religieuse et à la réparation des injustices commises depuis 1949; le Saint-Siège apprécie les gestes qui ont été faits par votre Gouvernement. Il espère que d’autres problèmes non résolus trouveront une solution satisfaisante, fruit d’un dialogue persévérant et constructif entre les parties concernées.

La majorité des chrétiens en Roumanie appartiennent à l’Eglise orthodoxe roumaine. Les catholiques, qu’ils soient de rite roumain-byzantin ou de rite latin, bien que de différentes nationalités, notamment hongroise, souhaitent, comme par le passé, participer activement à la vie sociale, au développement sanitaire, à l’enseignement de la jeunesse qui est l’avenir de la nation, grâce à la reconnaissance bienveillante que leur réservent les autorités.

Car la vocation de l’Eglise catholique, qui est d’annoncer l’Evangile, s’exprime notamment à travers des oeuvres caritatives. Les catholiques ont à coeur de promouvoir les relations fraternelles avec leurs compatriotes, quelles que soient leur origine ou leur confession religieuse, en vue de l’entente cordiale entre tous qui est si nécessaire dans la vie démocratique. Je saisis cette occasion pour adresser, par votre entremise, mes chaleureuses salutations à tous les fidèles de l’Eglise catholique présents dans votre pays.

7. Au moment où commence votre mission d’Ambassadeur de la République de Roumanie auprès du Saint-Siège, je vous offre mes voeux les meilleurs. Depuis que vous êtes à Rome, vous avez pu découvrir les richesses de la Ville éternelle qui ont de frappantes similitudes en particulier avec les fresques récemment mises au jour dans les faubourgs de Constanta. Pour leur part, nos relations diplomatiques, maintenant pleinement rétablies, sont le signe de liens profonds et confiants au-delà des vicissitudes de l’histoire.

Soyez assuré, Monsieur l’Ambassadeur, que vous trouverez toujours auprès de mes collaborateurs la bienveillance attentive et la compréhension cordiale dont vous pourrez avoir besoin pour que votre activité soit fructueuse.

Sur Votre Excellence, sur ses compatriotes et leurs dirigeants, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.


AUX MEMBRES DE L’ASSOCIATION DES JOURNALISTES CATHOLIQUES DE BELGIQUE

Jeudi, 24 juin 1993




Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,

Je suis heureux d’accueillir dans la maison du Successeur de Pierre la délégation de l’Association des journalistes catholiques et de l’Union des journaux catholiques de Belgique.



… néerlandais
[2].

Votre profession de journalistes vous rend particulièrement attentifs aux situations douloureuses qui existent dans tous les continents. Vous êtes souvent en première ligne pour découvrir les joies et les difficultés des hommes et des pays qui luttent pour une vie toujours plus digne et respectueuse des personnes. Comme vient de l’exprimer votre Président, Monsieur Gleissner, vous vous réjouissez avec l’Eglise tout entière que des pays, telle l’Albanie, longtemps sous le joug de l’oppression, puissent à nouveau exprimer librement leur foi et que les communautés chrétiennes puissent vivre au grand jour.

Au-delà de l’information qui aurait d’abord pour but de refléter l’événement, vous avez la charge insigne de rendre compte en vérité des situations, pour que chaque homme soit entendu et soutenu dans ses aspirations légitimes. C’est à ce prix que l’on peut construire des liens de fraternité entre les peuples. En effet, lorsque des hommes se découvrent et se connaissent, les barrières ethniques, culturelles et religieuses sont dépassées; les personnes apprennent à s’apprécier et à se faire proches les unes des autres. En cela, les médias constituent un moyen d’éducation à une plus grande solidarité et un moyen d’éveil des consciences à la découverte des valeurs essentielles pour la vie personnelle et communautaire.

Je souhaite que, pour tous les membres de votre délégation, cette semaine à Rome soit l’occasion de raffermir votre foi et votre mission de chrétiens, particulièrement dans votre vie professionnelle. En vous confiant à l’intercession des saints Apôtres Pierre et Paul, témoins du Verbe de vie, et de saint François de Sales, patron des journalistes, de grand coeur, je vous accorde ma Bénédiction Apostolique.

[1] Cfr. Rm 15,25-26.
[2] Ruysbroeck, De l'ornement des Noces Spirituelles.



À LA DÉLÉGATION DU PATRIARCAT OECUMÉNIQUE DE CONSTANTINOPLE

Solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, Mardi 29 juin 1993




Chers Frères,

De tout coeur, je vous souhaite la bienvenue. En vous accueillant avec une profonde affection, je désire aussitôt remercier ceux que vous représentez: Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée I, ainsi que le Saint Synode de l’Eglise de Constantinople. Cette année, ils ont délégué auprès de nous le Métropolite de l’Eglise grecque orthodoxe en France, en Espagne et au Portugal, dont je connais l’activité pastorale conduite en excellente collaboration avec les évêques catholiques de ces pays. Je le salue bien cordialement.

Comme chaque année, la présence de la délégation du Patriarcat oecuménique aux fêtes des saints Pierre et Paul est un motif de joie pour moi et pour l’Eglise de Rome. Je suis convaincu que les relations étroites entretenues par les pasteurs de nos Eglises sont – et devront être toujours plus – un élément décisif pour progresser dans notre commune recherche de la pleine unité: « Par-dessus toute chose, qu’il y ait entre vous l’amour: c’est lui qui fait l’unité dans la perfection. Et que, dans vos coeurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés pour former en lui un seul corps »[1].

La coutume qui s’est instaurée par un consentement mutuel de célébrer en commun les fêtes des patrons de nos Eglises respectives, saint Pierre et saint Paul d’une part et saint André d’autre part, s’avère, au fur et à mesure qu’elle s’affermit, plus féconde que nous l’avions espéré au moment où la décision a été prise.

Pierre et André étaient frères. D’après saint Jean, André fut appelé le premier[2]. Et les deux frères reçurent le même appel à suivre le Seigneur. Ils y répondirent immédiatement, laissant leurs filets dans la mer car ils étaient pêcheurs[3]. A partir de ce moment, ils ont suivi le Seigneur pendant toute leur vie. A son exemple et pour lui, ils ont effectivement mis en pratique sa parole: « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »[4]. Jusqu’à leur dernier jour, ils ont été fidèles au mandat reçu du Seigneur ressuscité: « Allez donc! De toutes les nations faites des disciples..., leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit »[5]. L’un et l’autre ont travaillé, chacun selon le don qui fut le sien, à rassembler l’unique famille du Christ. Maintenant qu’ils sont réunis dans la même gloire et dans la même vénération, nous sommes unis pour les célébrer et rendre, grâce au Seigneur, car nous avons reçu, par eux et par leurs successeurs, l’Evangile du salut et le nom de chrétiens que nous sommes fiers de porter.

Mais l’union héritée des deux saints frères, nous le savons, n’a malheureusement pas encore abouti à l’unité complète que le Christ veut pour les siens. Si profonds que soient les liens de communion qui unissent nos Eglises, nous ne sommes pas encore arrivés à retrouver la pleine communion entre nous. Dans notre célébration de ce jour et dans la prière que, toute l’année, nous faisons monter vers le Seigneur, nous lui demandons de nous guider et de hâter notre marche vers ce but qu’il nous demande d’atteindre.

En ces jours qui suivent la septième session plénière de la Commission mixte de dialogue théologique entre l’Eglise catholique et l’Église orthodoxe, nous avons une raison particulière de rendre grâce au Seigneur, car une nouvelle étape a été franchie. Nous savons qu’elle l’a été dans une atmosphère de profonde charité fraternelle et de confiance mutuelle, fruits du dialogue de la charité qu’il faut continuer à développer et à approfondir afin d’accompagner le dialogue théologique et de permettre son progrès. Les résultats de la réunion de Balamand devraient aider toutes les Eglises locales orthodoxes et toutes les Églises locales catholiques, latines et orientales, qui vivent dans une même région, à s’engager davantage dans le dialogue de la charité et à instaurer ou à poursuivre des relations de collaboration dans le domaine de leur action pastorale. Il est vrai que notre marche en avant ne peut pas être facile, car il s’agit d’infléchir d’anciennes habitudes et, comme l’a dit le deuxième Concile du Vatican, ce changement ne peut être que le fruit d’une profonde conversion du coeur et d’un effort continuel de renouveau de nos Eglises pour une fidélité toujours plus exigeante à la volonté de leur Seigneur. Nous savons aussi que l’Adversaire[6] fera tout ce qui est en son pouvoir pour nous empêcher de progresser vers notre but. Mais nous savons et nous croyons que « Celui qui est en (nous) est plus grand que celui qui est dans le monde »[7]. Cette conviction doit intensifier notre prière et, pour ma part, j’ai demandé à tous les catholiques d’implorer le Seigneur pour que ce dialogue porte du fruit, car le Maître de la vigne est le seul qui peut donner la croissance.

C’est dans des sentiments de joie, de charité fraternelle et d’action de grâce que je vous accueille aujourd’hui. Je vous demande de transmettre mes salutations les plus fraternelles à Sa Sainteté le Patriarche Bartholomée I et au Saint Synode. Les saints Apôtres Pierre et André, nous n’en doutons pas, nous soutiennent par leur constante intercession. En suivant immédiatement le Seigneur[8], ils ont su nous montrer l’exemple. Ne tardons pas à nous mettre encore davantage à l’écoute de la parole du Seigneur: c’est là un facteur décisif sur notre chemin vers la pleine unité.

[1] Col 3,14-15.
[2] Cfr. Jn 1,40-42.
[3] Cfr. Mt 4,18.
[4] Jn 1,13.
[5] Mt 28,19-20.
[6] Cfr. 2Th 2,4.
[7] 1Jn 4,4.
[8] Cfr. Mt 4,20.



Septembre 1993

VOYAGE APOSTOLIQUE EN LITUANIE, LETTONIE ET ESTONIE


AU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ EN LITUANIE

Vilnius (Lituanie), Dimanche 5 septembre 1993




Excellences,
Mesdames, Messieurs,

1. Je suis heureux de vous accueillir au siège de la Nonciature apostolique en Lituanie. Je remercie votre Doyen, Monseigneur Justo Mullor García, des paroles qu’il m’a adressées en votre nom. Il a traduit votre souci d’apporter une aide à un peuple qui peut de nouveau vivre dans la liberté enfin retrouvée et votre désir commun de servir la cause du dialogue international. En définitive, il s’agit de la paix dans le monde et dans la région balte en particulier. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire dès mon arrivée, c’est pour moi une grande joie de me trouver dans cette terre. Le fait que je puisse, au cours de ce voyage pastoral, rencontrer les autorités et le peuple lituaniens est le signe évident qu’une page de l’histoire dramatique de la région vient d’être tournée. Désormais, l’Europe n’est plus radicalement divisée par des idéologies antagonistes: elle est engagée sur la voie de la coopération entre les peuples; c’est un travail de longue haleine qui demande de la patience et qui nécessite la participation de tous les habitants des nations concernées, entre lesquelles doivent se renouer des liens de fraternité et de solidarité pour vaincre les rancoeurs accumulées dans les périodes précédentes.

2. J’ai conscience de parler devant un groupe de diplomates qu’il faut considérer en un sens comme des pionniers. Dans la capitale qu’est Vilnius, vous faites partie des premiers témoins de la renaissance de la Lituanie et des peuples baltes. Vous êtes des observateurs particulièrement qualifiés de la situation nouvelle qui a été créée dans cette région riche d’histoire et de culture, permettant progressivement l’instauration de la démocratie. Accrédités en Lituanie, vous êtes en première ligne pour mesurer la signification profonde de ces événements comme aussi leurs conséquences humaines et sociales.

3. Pendant près d’un demi siècle, durant lequel elle a subi le régime marxiste comme les deux autres Pays baltes et de nombreux pays, la Lituanie s’est vu dénier son identité nationale et son autonomie politique. Un pouvoir centralisateur a exercé de fortes pressions et d’insupportables contraintes sur les personnes et sur les peuples. En effet, à peine le monde était-il sorti d’une première explosion sanglante et destructrice, en 1918, que de nombreux hommes politiques européens continuèrent de raisonner uniquement en termes d’intérêts nationaux et de guerre, de pouvoir idéologique et de violence sociale, au lieu de s’attacher à bâtir la paix. Cela conduisit à des « pactes secrets » et à des alliances inavouables ainsi qu’à un nouvel affrontement armé qui firent rayer de la carte des nations entières. Un vrai cataclysme s’abattit alors sur le monde occidental qui en resta marqué pendant cinq longues décennies.

Forte des leçons de l’histoire, la diplomatie doit s’attacher désormais à apporter son soutien au dialogue entre les forces politiques des nations qui aspirent à retrouver leur unité et leur autonomie légitimes. Elle peut et doit faire beaucoup pour supprimer radicalement les germes de discorde qui peuvent apparaître dans tous les temps. Je sais bien que le poids des intérêts particuliers est encore grand et que la tentation de la violence demeure forte. Cependant, le diplomate, attaché au développement des peuples et au respect de la dignité des personnes, peut encourager ou promouvoir des initiatives qui seront de précieuses contributions pour la Lituanie et pour les deux autres Pays Baltes, dans la conjoncture présente. La communauté internationale a le devoir de favoriser dans les nations sortant d’un régime totalitaire la vie démocratique qui fait droit aux légitimes aspirations des personnes et des peuples à se gouverner par eux-mêmes. L’exercice de la démocratie requiert un long et patient apprentissage et une maturation, qui peuvent se réaliser avec le soutien indispensable des pays qui ont, depuis longtemps, la maîtrise de cette forme de gouvernement associant tous les citoyens à la vie publique.

Pour une nation, les effets négatifs de certaines alliances diplomatiques dans le passé doivent demeurer présents dans toutes les mémoires. Les intérêts des grandes puissances ne doivent jamais contraindre un petit Etat à n’être qu’un satellite au profit d’un pouvoir extérieur, ni le supprimer comme nation libre de conduire le destin collectif des personnes qui la composent, ni encore placer les citoyens sous le joug pesant d’une autorité étrangère. Chaque gouvernement, qui a la volonté de défendre sa propre autonomie, doit aussi avoir le souci de défendre l’indépendance des autres nations. C’est le continent tout entier qui, sans aucun doute, verra ainsi le renforcement de sa stabilité politique et des démocraties, renforcement indispensable à la paix entre les personnes et entre les peuples.

4. Au milieu des multiples bouleversements des années passées, la Lituanie devient un pays emblématique qui ne peut qu’encourager la recherche de solutions négociées dans tous les conflits encore brûlants sur le continent.

Dans le contexte que nous connaissons aujourd’hui, la diplomatie est amenée à prendre de nouvelles formes; elle reçoit de nouvelles tâches, dont les peuples ayant retrouvé leur liberté attendent beaucoup. Les missions diplomatiques ont aujourd’hui parmi leurs soucis principaux la volonté de créer des espaces de négociation, pour que les risques d’affrontement se fassent plus rares entre les communautés culturelles, ethniques ou religieuses, et que la collaboration entre les Etats soit plus étroite, la dignité de l’homme mieux respectée et la paix affermie. En tenant compte du passé qui a fortement marqué les personnes, les peuples et les institutions, mais qu’il convient peu à peu d’assumer et de dépasser, on se doit d’être inventif. Tout ce qui favorise la confiance mutuelle entre les hommes et l’espérance, qui peut être entrevue après de longues années sombres, constitue le ferment plein de promesses de relations constructives entre les peuples. En effet, une nation et un continent ne peuvent s’édifier si toutes les forces en présence ne sont pas appelées à participer au service de la communauté humaine nationale et internationale.

5. La solution de nombreuses difficultés requiert à juste titre une assistance que la communauté internationale devrait s’efforcer de fournir. En effet, sur le plan régional et sur le plan local, la valeur de solidarité constitue un ressort essentiel pour édifier une communauté humaine, à l’échelle d’un pays et entre plusieurs pays. L’Europe occidentale, sur la voie de son unité, en a largement bénéficié au lendemain du dernier grand conflit meurtrier qui l’a marquée. Ces aides massives ont contribué à sa prospérité actuelle.

Les aides de toutes sortes – mises à la disposition de ressources humaines, coopérations techniques, courageux investissements financiers – doivent avoir comme premier objectif de servir les Lituaniens, en les soutenant pour résoudre leurs problèmes. La diplomatie ne peut pas s’en tenir à la promotion des intérêts nationaux respectifs. A Vilnius, comme en tout point du globe, doit être défendue une conception commune de l’homme, conception sans laquelle les négociations bilatérales ou multilatérales peuvent finir par perdre leur sens.

A juste titre, nos contemporains accordent davantage d’attention à la définition et à la défense des droits humains. En effet, le véritable intérêt des nations ne peut être pensé seulement en termes de stratégie politique ou de développement économique. Le nouvel ordre mondial, qui suppose, au-delà des modèles politiques et économiques multiples, la cohésion sociale, ne peut se réaliser sans le respect des valeurs primordiales de justice, de paix et de dignité de la personne humaine. La restauration nationale indispensable ne doit pas être conduite au détriment des valeurs humaines fondamentales. Que jamais plus les personnes et les peuples ne se dressent les uns contre les autres! Chaque fois qu’éclate un conflit, c’est le monde entier qui souffre et qui est défiguré. Car les pays sont d’abord des communautés humaines, composées de femmes et d’hommes qui vivent, qui pensent, qui prient et qui travaillent ensemble selon des lois librement acceptées et qui ont des droits et des devoirs inaliénables, qu’ils portent naturellement en eux.

A la source de la vie internationale se situent les droits humains dont les plus fondamentaux sont le droit à la vie et à l’existence dans la dignité, le droit à la liberté de conscience et de religion, ainsi que le droit à la famille, cellule primordiale de la société et moteur de la vie publique. C’est seulement à la condition que soient respectées ces libertés que les autres aspects de la vie internationale trouveront leur sens plénier; en effet, la géopolitique, les échanges économiques et financiers, le dialogue interculturel, privés de dimension humaine, se limiteraient à la seule logique des intérêts, qui n’est jamais très éloignée de la logique de la force.

J’ai conscience d’exprimer une exigence morale liée aux valeurs qui sous-tendent constamment vos actions et les contributions spécifiques de vos pays respectifs à la Lituanie, mais cette exigence a parfois de la peine à se traduire en réalisations immédiatement perceptibles par les populations concernées.

6. Le Pape qui vous parle est témoin de la réalité du monde d’aujourd’hui, qu’il a eu l’occasion – et aussi le bonheur – de parcourir comme pèlerin de la paix; je cherche à annoncer la foi chrétienne qui donne le sens plénier de l’existence et qui demande en même temps que tous s’engagent pour construire une société où chacun puisse trouver sa place. Au cours de mes voyages à travers le monde et de mes contacts avec des personnes appartenant à des classes différentes et exerçant des responsabilités diverses, j’ai pu cependant constater les multiples aspirations des hommes et en particulier des jeunes européens. Les distances étant de plus en plus faibles, le monde devient – ou voudrait devenir – un monde où les liens sont de plus en plus forts. Malgré l’activisme de certains groupes minoritaires, les nouvelles générations aspirent à vivre dans une société où tous les hommes soient solidaires et créent un tissu social qui dépasse les frontières et les barrières linguistiques, culturelles et religieuses. Dans ce cadre, les échanges culturels et le tourisme ne peuvent que favoriser la connaissance mutuelle et être l’occasion de contacts humains et d’enrichissement pour les personnes.

7. Mais, à cause des séquelles de déplorables conflits idéologiques, ou bien, au contraire, en raison de la paix que certains pays connaissent désormais, le phénomène de l’émigration a pris des dimensions encore jamais atteintes. Le dialogue international devient donc particulièrement nécessaire, afin que chacun puisse trouver une terre pour s’établir, pour en tirer sa subsistance et pour être en mesure de nourrir les siens. Si l’on analyse de près les données complexes de l’interdépendance dans le monde actuel, un élément doit être particulièrement souligné pour cette région: les anciennes politiques impérialistes et les anciens fanatismes ethniques, idéologiques ou religieux deviennent de jour en jour plus anachroniques.

En un temps où l’on condamne, de toutes parts, la guerre, y compris la guerre économique et commerciale, seuls le dialogue et la négociation demeurent des attitudes dignes de l’homme pour résoudre les questions portant sur le passage d’un statut d’occupation étrangère à un statut de pleine indépendance nationale et de reconnaissance réciproque, sur la répartition des richesses d’une région, sur la circulation des personnes et des biens, sur une juste solution des problèmes des minorités ethniques, culturelles et religieuses.

Les Pays Baltes constituent un microcosme où se manifestent avec évidence de graves problèmes mais où peuvent aussi se faire jour des solutions. Aux côtés des communautés lituanienne, lettone et estonienne – désireuses à juste titre d’une paix et d’une indépendance nationales qui leur ont fait défaut – se trouvent d’autres communautés humaines originaires des pays voisins. Leur présence témoigne d’une longue histoire qu’il faut lire, même quand des souffrances, des blessures et des incompréhensions sont à déplorer, dans une perspective de fraternité et de convivialité.

Indépendamment de leur aspect parfois forcé, les flux migratoires peuvent favoriser des moments d’échanges qui, à plus ou moins longue échéance, sont bénéfiques pour toutes les communautés impliquées.

Dans les trois Pays baltes, on note les problèmes posés par l’implantation ancienne de ressortissants d’origine russe au sein des troupes autrefois appelées d’occupation. D’autre part, la Communauté internationale – et le Saint-Siège avec elle – reconnaît l’aspiration des citoyens de souche russe demandant à jouir de tous les droits de l’homme dans leur pays de résidence. A maintes reprises, elle a exprimé le désir que des formules d’entente cordiale entre toutes les personnes vivant sur le même territoire soient trouvées sans retard. De la part de tous, cela nécessite d’avoir des requêtes raisonnables, d’être à l’écoute des demandes des autres parties en présence et de savoir se débarrasser de l’esprit de revanche et de la tentation d’obtenir par la force ce qui ne peut être durablement établi que par le bon sens et les négociations.

Pour cela, sera grandement utile la présence des différents Etats d’Europe centrale et orientale dans les organisations internationales à vocation européenne comme le Conseil de l’Europe ou la Conférence pour la Coopération et la Sécurité en Europe. En contact avec les autres pays du continent, et avec leur collaboration éventuelle, pourront être rendus plus étroits et plus durables, les rapports de bon voisinage établis à la suite de la pleine reconnaissance par tous des indépendances nationales.

8. Dans la mission spécifique qui est la sienne, le Saint-Siège a avant tout le souci de la paix et de la promotion des personnes et des peuples, dans le respect de l’indépendance des autorités légitimes. Il veut rappeler à temps et à contre-temps que les forces politiques doivent tenir compte des valeurs spirituelles dont le message chrétien est porteur. L’Eglise catholique locale, soutenue par l’Eglise universelle, a le devoir d’annoncer l’Evangile et d’affirmer les valeurs qu’elle a reçues de son Seigneur. Les chrétiens ont conscience qu’ils ont un rôle social à jouer dans la patiente reconstruction des différentes institutions nationales. Cela conduit les catholiques lituaniens à s’engager toujours davantage, avec leurs frères en humanité, pour servir avec vigilance leur patrie dans les institutions politiques, économiques et sociales, dans une coresponsabilité active et une coopération généreuse en faveur du bien commun[1].

C’est dans ces perspectives et dans cette espérance que j’invoque volontiers sur vous tous, sur vos familles et sur votre travail la Bénédiction de Dieu.


[1] Ioannis Pauli PP. II Christifideles Laici, CL 42.



Discours 1993 - Vendredi, 23 avril 1993