III Pars (Drioux 1852) 1445

ARTICLE V.—le sacrement de confirmation imprime-t-il caractère (2)?

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1 Il semble que le sacrement de confirmation n'imprime pas caractère. Car le caractère implique un signe distinctif. Or, le sacrement de confirmation ne distingue pas des infidèles ceux qui le reçoivent, puisque cet effet est produit par le baptême. Il ne le distingue pas non plus des autres fidèles, parce que ce sacrement a pour but le combat spirituel qui est soutenu par tous les chrétiens. Ce sacrement n'imprime donc aucun caractère.

2
Nous avons dit (quest. lxiii, art. 2) que le caractère est une puissance spirituelle. Or, une puissance est ou active ou passive. La puissance active est conférée dans les sacrements par le sacrement de l'ordre, et la puissance passive ou de réceptivité l'est par le sacrement de baptême. Le sacrement de confirmation n'imprime donc aucun caractère.

3
La circoncision, qui est un caractère corporel, n'imprime pas de caractère spirituel. Or, la confirmation imprime un caractère corporel, puisque l'homme est marqué par le chrême du signe de la croix au front. Elle n'imprime donc pas de caractère spirituel.

20
Mais c'est le contraire. Tout sacrement qui ne se réitère pas imprime caractère. Or, le sacrement de confirmation ne se réitère pas. Car saint Grégoire dit (hab. De consecr. dist. 5, cap. 9) que pour l'homme qui a été confirmé de nouveau par le pontife, on ne doit pas permettre la réitération de ce sacrement (1). La confirmation imprime donc caractère.

(1) Il est très-probable que le signe île la croix est nécessaire pour la validité du sacrement, parce que sans cela la vérité de la forme ne serait pas sauvée.
(2) Il  est de foi qne la confirmation imprime caractère, d'après ces paroles du concile de Florence : Tria sunt sacramenta : baptismus , confirmatio et ordo, quae characterem, id est spirituale quoddam signum à coeteris distinctivum, imprimunt in anima indelebile, et d'après cet anatlième du concile de Trente : Si quis dixerit in tribus sacramentis, baptismo scilicet, confirmatione et ordine, non imprimi characterem in anima , hoc est, signum quoddam spirituale et indelebile, unde ea iterari non possunt; anathema sit.


CONCLUSION. — Puisque par le sacrement de confirmation les hommes reçoivent la puissance et la force de combattre spirituellement les ennemis de la foi", il est nécessaire que quand on le reçoit, il imprime caractère.

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Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (quest. lxiii, art. 2), le caractère esi une puissance spirituelle qui se rapporte à des actions sacrées. Or, nous avons dit (art. i) que comme le baptême est une régénération spirituelle du chrétien ; de même la confirmation est un accroissement spirituel qui fait arriver l'homme à l’âge parfait delà vie spirituelle. —Par analogie à la vie corporelle, il est évident que l'action de l'homme immédiatement après sa naissance est autre que celle qui lui convient quand il est parvenu à l'âge de la virilité. C'est pourquoi le sacrement de confirmation donne la puissance spirituelle à l'homme pour d'autres choses sacrées que celles auxquelles se rapporte la puissance qu'il reçoit dans le baptême. En effet, dans le baptême, l'homme reçoit le pouvoir de faire ce qui appartient à son propre salut, c'est-à-dire selon qu'il vit pour lui-même; au lieu que dans la confirmation il reçoit le pouvoir de faire ce qui appartient au combat spirituel qu'il doit soutenir contre les ennemis de la foi ; comme on le voit par l'exemple des apôtres, qui, avant de recevoir la plénitude de l'Esprit-Saint, étaient continuellement en prières dans le cénade. Mais une fois qu'ils en furent sortis, ils né craignirent plus de confesser publiquement leur foi, même en présence des ennemis du christianisme. C'est pourquoi il est évident que le sacrement de confirmation imprime caractère (2).

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Il faut répondre au premier argument, que le combat spirituel contre les ennemis invisibles convient à tout le monde; mais quand il s'agit de combattre les ennemis visibles, c'est-à-dire les persécuteurs de la foi, en confessant publiquement le nom du Christ, c'est le propre de ceux qui ont été confirmés et qui sont arrivés spirituellement à l'âge viril, d'après ces paroles de l'Apôtre (1Jn 11,1-4) : Je vous écris, jeunes gens, parce que vous êtes forts et que la parole de Dieu reste en vous, et que vous avez vaincu le malin esprit. C'est pourquoi le caractère de la confirmation est un signe distinctif qui ne discerne pas les infidèles des fidèles, mais qui discerne ceux qui sont spirituellement arrivés à l'âge parfait de ceux dont il est dit (1P 11,2) : Comme des enfants nouveau-nés.

32 Il faut répondre au second, que tous les sacrements sont des professions de foi. Ainsi donc, comme celui qui est baptisé reçoit la puissance spirituelle de professer la foi en recevant les autres sacrements ; de même celui qui est confirmé reçoit publiquement le pouvoir de professer la foi du Christ par ses paroles, comme par devoir.

33
Il faut répondre au troisième, que les sacrements de l'ancienne loi sont appelés des justices charnelles, comme on le voit (He 9), parce qu'ils ne produisaient rien intérieurement. C'est pourquoi la circoncision n'imprimait de caractère que sur le corps, et n'en imprimait point dans l'âme; au lieu que la confirmation imprime tout à la fois un caractère corporel et un caractère spirituel, parce qu'elle est un sacrement de la loi nouvelle.

(I) Pansle cas de doute, on peut confirmer un adulte sans qu'il soit nécessaire d'exprimer la condition , mais il faut des raisons plus graves qu'à l'égard du baptême, parce que ce dernier sacrement est de nécessité de moyen, tandis que l'autre ne l'est pas.
(2) A cet égard Cf. Const. apost, lib. iii, cap. 16; Tertull. De proescript. cap. s,O- Corn.pap. Epist, ad Fab.-, saint Cypr. Ep. lxxiii ad Ju- baian ; Innoc.\,Ep. adDecret.-, saint Ambros. De sacram, lib. iii, cap. 2; AukusI. Cont. litt. Petit, lib. iii, cap. 8; Conc, l'olet. an. 033.

J.


ARTICLE VI. — le caractère de la confirmation présuppose-t-il le caractère du baptême (1)?

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1 Il semble que le caractère de la confirmation ne présuppose pas nécessairement le caractère baptismal. Car le sacrement de confirmation a pour but de confesser publiquement la foi du Christ. Or, il y en a beaucoup qui ont confessé publiquement la foi du Christ avant le baptême et qui ont versé leur sang pour la foi. Le caractère de la confirmation ne présuppose donc pas celui du baptême.

2
On ne dit pas que les apôtres aient été baptisés, et on voit même (Jn 4) que le Christ ne baptisait pas, mais que ses disciples baptisaient. Cependant ils ont été ensuite confirmés par l'arrivée de l'Esprit-Saint. Les autres peuvent donc être de même confirmés, avant qu'ils soient baptisés.

3 Il est dit (Ac 10,44) : que quand saint Pierre parlait encore, l'Esprit- Saint descendit sur ceux qui écoutaient sa parole et qui les entendaient parler diverses langues. Et ensuite saint Pierre ordonna de les baptiser. Pour la même raison on peut donc confirmer les autres avant de les baptiser.

20 Mais c'est le contraire. Raban Maur dit (Lib. de instit. der. lib. i, cap. 30) : Que l'évêque donne le Paradet par l'imposition des mains à celui qui vient d'être baptisé, afin qu'il soit fortifié par l'Esprit-Saint pour prêcher la foi.



CONCLUSION. — Comme on ne peut parvenir à l'âge viril si l'on n'est né auparavant, de même on ne peut recevoir le sacrement de confirmation si l'on n'a été auparavant baptisé.

21
Il faut répondre que le caractère de la confirmation présuppose nécessairement le caractère baptismal ; de telle sorte que si quelqu'un était confirmé sans avoir été baptisé, il ne recevrait rien ; mais il faudrait qu'il fût confirmé de nouveau après le baptême. La raison en est que la confirmation est au baptême ce que l'accroissement est à la génération, comme on le voit d'après ce que nous avons dit (art. 1 huj. quaest.). Or, il est évident que personne ne peut arriver à l'âge parfait, s'il ne naît préalablement. De même, si on n'a pas d'abord été baptisé, on ne peut recevoir le sacrement de confirmation.

31
Il faut répondre au premier argument, que la vertu divine n'est pas enchaînée aux sacrements. Ainsi, un homme peut recevoir la puissance spirituelle nécessaire pour confesser publiquement la foi du Christ sans le sacrement de confirmation, comme il peut aussi recevoir la rémission de ses péchés sans le baptême. Cependant comme personne n'obtient l'effet du baptême sans désirer recevoir ce sacrement ; de même personne ne reçoit l'effet de la confirmation sans en avoir le désir. Et on peut avoir ce désir avant de recevoir le baptême.

(I) Le caractère Je la confirmation présuppose celui du baptême , car le baptême est considéré universellement comme le premier de tous les sacrements et comme la porte par laquelle on entre dans la vie spirituelle : Primum omnium sacramentorum locum tenet sanctum baptisma, quod vitae spiritualis janua est; per ipsum enim membra Christi ac de corpora efficimur Ecdesiae (Decret. in armen.).

32
Il faut répondre au second, que, comme le dit saint Augustin (Ep. cclv), ces paroles du Seigneur (Jn 13,10) : Celui qui a été déjà lavé, n'a plus besoin que de se laver les pieds, signifient que saint Pierre et les autres disciples du Christ ont été baptisés, soit qu'ils aient reçu le baptême de Jean, comme quelques-uns le pensent, ou ce qui est plus croyable, soit qu'ils aient reçu le baptême du Christ. Car il ne se refusa pas de baptiser, quoiqu'il ait eu des serviteurs baptisés par lesquels il baptisait les autres.

33 Il faut répondre au troisième, que ceux qui ont entendu la prédication de saint Pierre ont reçu miraculeusement l'effet de la confirmation, mais ils n'en ont pas reçu le sacrement. Or, nous avons dit (art. 2 ad I, et 4 ad 1) que l'effet de la confirmation peut être conféré à quelqu'un avant le baptême, mais qu'il n'en est pas de même du sacrement. Car comme l'effet de la confirmation, qui est la force spirituelle, présuppose l'effet du baptême, qui est la justification; de même le sacrement de confirmation présuppose celui du baptême.



ARTICLE VII. — le sacrement de confirmation confère-t-il la grâce sanctifiante (1)?

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1 Il semble que ce sacrement ne confère pas la grâce sanctifiante. Car la grâce sanctifiante se rapporte à la faute; au lieu que le sacrement de confirmation, comme nous l'avons dit (art. préc.), ne se confère qu'à ceux qui sont baptisés et qui n'ont plus de péché. Ce sacrement ne confère donc pas la grâce sanctifiante.

2
Les pécheurs ont surtout besoin de la grâce sanctifiante qui est la seule par laquelle on puisse être justifié. Si donc la confirmation confère la grâce sanctifiante, il semble qu'on devrait la conférer aux hommes qui sont dans le péché ; ce qui cependant n'est pas vrai.

3
La grâce sanctifiante ne diffère pas d'espèce, puisqu'elle ne se rapporte qu'à un seul effet. Or, il ne peut y avoir deux formes de la même espèce dans le même sujet. Par conséquent, puisque la grâce sanctifiante est conférée à l'homme par le baptême, il semble que le sacrement de confirmation qu'on ne confère qu'à celui qui est baptisé ne confère pas cette grâce.

20
Mais c'est le contraire. Le pape Melehiade dit ( Hispan. hab. cap. 2 De consecrat, dist. 5) : Dans le baptême l'Esprit-Saint accorde la plénitude de l'innocence, et la confirmation donne l'accroissement de la grâce.



CONCLUSION. — Puisque la confirmation donne l'Esprit-Saint pour fortifier, il est évident qu'il confère la grâce sanctifiante.

21
Il faut répondre que ce sacrement (art. 4 huj. quaest.) confère à celui qui est baptisé l'Esprit-Saint (2) pour le fortifier, comme les apôtres l'ont reçu le jour de la Pentecôte (Ac 2), et comme le recevaient par l'imposition des mains des apôtres ceux qui avaient été baptisés, ainsi qu'on le voit (Ac 8). Or, nous avons montré (part. I, quest. xliii, art. 3) que la mission ou le don de l'Esprit-Saint n'existe qu'avec la grâce sanctifiante. D'où il est évident que la grâce sanctifiante est conférée par ce sacrement.

31 IÍ faut répondre au premier argument, que le premier effet de la grâce sanctifiante est la rémission de la faute; cependant elle produit aussi d'autres effets, parce qu'elle suffit pour faire passer l'homme par tous les degrés jusqu'à la vie éternelle, d'après ces paroles (Rm 6,27) : La grâce de Dieu est la vie éternelle. D'où il a été dit à saint Paul (2Co 12,9) : Ma grâce vous suffit. Et il dit de lui-même (1Co 15,10) : Je suis par la grâce de Dieu ce que je suis. C'est pourquoi la grâce sanctifiante n'est pas seulement accordée pour la rémission des péchés, mais encore pour accroître et affermir la justice. Par conséquent ce sacrement la confère.

(2) Nous recevons ainsi par ce sacrement les sept dons de l'Esprit-Saint, qui sont : les dons de sagesse, d’intelligence, de conseil, de force, de science, de piété et de crainte.
(1) Effectus hujtis sacramenti est, dit le pape Eugène IV, quia in eo datur Spiritus sanctus ad robur, sicut datus est apostolis in die Pentecostes ; ut videlicet christianus audacter Christi confiteatur nomen (Decret. in armen.).

32 Il faut répondre au second, que comme le nom de ce sacrement l'indique, il est conféré pour confirmer ce qui existait préalablement; c'est pourquoi on ne doit pas l'administrer à ceux qui n'ont pas la grâce. C'est aussi pour ce motif que comme on ne le confère pas à ceux qui ne sont pas baptises, de même on ne doit pas non plus l'accorder aux pécheurs adultes, à moins qu'ils n'aient réparé leurs fautes par la pénitence. D'où il est dit dans un concile d'Orléans (hab. De consecr. cap. 6, distinct. 5) : Que ceux qui se présentent à la confirmation soient à jeun, qu'on les avertisse de se confesser auparavant, afin qu'étant purifiés ils puissent recevoir le don de l'Esprit- Saint. Alors ce sacrement perfectionne l'effet de la pénitence, comme celui de baptême; parce que par la grâce qu'il reçoit dans la confirmation le pénitent reçoit une rémission plus pleine de ses péchés. Et si un adulte est en état de péché sans en avoir la conscience, ou bien s'il se présente sans être parfaitement contrit (1), il obtiendra la rémission de ses péchés par la grâce qu'il aura reçue dans ce sacrement, pourvu qu'il ne s'en approche pas avec dissimulation.

33
Il faut répondre à la troisième, que, comme nous l'avons dit (quest. lxii, art. 2), la grâce sacramentelle ajoute à la grâce sanctifiante, prise en général, quelque chose qui produit l'effet particulier auquel le sacrement se rapporte. Par conséquent, si on considère la grâce conférée dans la confirmation par rapport à ce qu'il y a de commun et de général, ce sacrement ne confère pas une autre grâce que le baptême, mais il augmente celle qui existait auparavant. Si on la considère par rapport à l'effet spécial qu'il surajoute, la grâce qu'il confère n'est pas de la même espèce que celle du baptême.



ARTICLE VIII. — le sacrement de confirmation doit-il être conféré à tous les fidèles (2)?

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1 Il semble qu'on ne doive pas conférer la confirmation à tous les fidèles. Car ce sacrement a pour but de donner une certaine supériorité, comme nous l'avons dit (art. 1 et art. 4 huj. quaest.). Or, ce qui excelle ne convient pas à tout le monde. On ne doit donc pas donner la confirmation à tous les fidèles.

2
Ce sacrement fait arriver celui qui le reçoit jusqu'à l'âge parfait de la vie spirituelle. Or, cet état répugne à l'enfance. On ne doit donc pas du moins conférer ce sacrement aux enfants.

3
Selon l'expression du pape Melehiade (Epist, ad IIisp. hab. cap. 2 De consecrat, dist. 5), après le baptême nous sommes confirmés pour le combat. Or, il ne convient pas aux femmes de combattre à cause de la fragilité de leur sexe. On ne doit donc pas les confirmer.

4
Le même pontife dit encore (loc. cit.) que quoique les bienfaits de la régénération suffisent à ceux qui ne font que passer, cependant les secours de la confirmation sont nécessaires à ceux qui doivent vaincre ; parce que la confirmation donne les armes et les instructions qu'il faut pour soutenir les luttes et les combats de ce monde : quant à celui qui après le baptême vient à mourir sans tache avec l'innocence qu'il a recouvrée, il est confirmé par la mort; parce qu'il ne peut plus pécher après son trépas. On ne doit donc pas confirmer ceux qui sont sur le point de mourir, et par conséquent ce sacrement ne doit pas être administré à tout le monde.

(1) Ainsi, quoique le sacrement de confirmation ait pour objet propre de produire la grâce d'accroissement et de développement, cependant il lui arrive de produire quelquefois la première grâce sanctifiante , qui efface le péché mortel. C est ce qu'exprime positivement saint Liguori : Aliquando prima gratia sanctificans per hoc sacramentum confertur (lib. vi, n" 169).
(2) Tous ceux qui sont baptisés, enfants ou adultes, sont capables de recevoir le sacrement de confirmation. Dans les douze premiers sièdes on conférait la confirmation aux enfants immédiatement après leur baptême. Mais la discipline de l'Eglise a changé sur ce point, et maintenant on ne confirme pas les enfants avant l'âge de raison : Usque ad septimum annum, dit le catéchisme du concile de Trente, certe hoc sacramentum differre maxime convenit. Benoit XIV dit qu'un évêque pourrait encore confirmer les enfants, s'il avait de graves raisons pour le faire.

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Mais c'est le contraire. Il est dit (Ac 2,2) que l'Esprit-Saint arrivant remplit toute la maison (ce qui signifie l'Eglise), puis l'écrivain sacré ajoute : qu'ils furent tous remplis de l'Esprit-Saint. Or, le sacrement de confirmation est conféré pour qu'on obtienne cette plénitude. On doit donc le conférer à tous ceux qui sont dans l'Eglise.


CONCLUSION. — Puisque Dieu à l’ intention de tout amené à la perfection, on doit conférer à tous les fidèles le sacrement de confirmation par lequel l'âme arrive à la perfection de la vie spirituelle.

21 II faut répondre que, comme nous l'avons dit (art.l), le sacrement de confirmation fait arriver spirituellement l'homme à l'âge parfait. Or, il est dans l'intention de la nature que tout ce qui naît corporellement parvienne à l'âge parfait ; mais quelquefois cet effet est empêché par la corruptibilité du corps que la mort prévient A plus forte raison est-il dans l'intention de Dieu de mener toutes choses à leur perfection, et c'est en l'imitant que la nature participe à ce dessein. D'où il est dit (Dent, 32, 4) : Les oeuvres de Dieu sont parfaites. Mais l'âme, à laquelle appartient la naissance spirituelle et la perfection de la vie spirituelle, est immortelle. Et comme elle peut naître spirituellement dans le temps de la vieillesse, de même elle peut arriver à l'âge parfait dans le temps de la jeunesse ou de l'enfance, parce que ces périodes de la vie corporelle ne font rien à l'âme (1). C'est pourquoi on doit conférer à tout le monde le sacrement de confirmation.

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Il faut répondre au premier argument, que la confirmation est donnée pour qu'on acquière une certaine excellence, non celle d'un homme sur un autre, comme le sacrement de l'ordre, mais celle de l'homme sur lui-même. C'est ainsi que le même individu, quand il est homme parfait, l'emporte sur ce qu'il était n'étant qu'enfant.

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Il faut répondre au second, que, comme nous l'avons dit (in corp. art.), l'âge du corps ne fait rien à l'âme. Ainsi dans l'enfance l'homme peut obtenir la perfection de la vie spirituelle. C'est ce qui fait dire au Sage (Sg 4,8) que ce quirend la vieillesse vénérable, ce n'est pas la longueur de la vie et le nombre des années. Ainsi on a vu beaucoup d'enfants qui, fortifiés par l'Esprit-Saint qu'ils avaient reçu, ont combattu courageusement pour le Christ jusqu'à verser leur sang.

33 Il faut répondre au troisième, que, comme le dit saint Chrysostome (Hom. de Machab.), dans les combats de la terre on recherche la dignité de l'âge, de la beauté et de la naissance, et c'est pour ce motif qu'on en interdit l'entrée aux esclaves, aux femmes, aux vieillards et aux enfants; mais pour les combats du ciel la lice est indistinctement ouverte à toute personne, à tout âge et à tout sexe. Et ailleurs le même auteur ajoutait (Hom. de militia spirit.) : Devant Dieu les femmes combattent aussi. Car il y a beaucoup de femmes qui ont soutenu des combats spirituels avec un courage viril. Il y en a qui par la vertu de l'homme intérieur ont égalé les héros chrétiens dans la lutte du martyre, et il y en a qui ont été plus courageuses que des hommes. C'est pourquoi on doit aussi donner la confirmation aux femmes.

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Il faut répondre au quatrième, que,' comme nous l'avons dit (in corp.), l'âme à laquelle appartient la vie spirituelle est immortelle. C'est pour cette raison qu'on doit aussi confirmer ceux qui sont sur le point de mourir (1), afin qu'ils paraissent parfaits à la, résurrection, d'après ces paroles de saint Paul (Ep 4, '13): afin que nous parvenions tous à l'état d'un homme par fait, à la mesure de l'âge de la plénitude du Christ. C'est ce qui fait dire à Hugues de Saint-Victor (De sacr. lib. ii, p. 7, cap. 3), qu'il serait dangereux de sortir de cette vie sans la confirmation ; non parce qu'on serait damné, à moins qu'on ne le fit par mépris; mais parce qu'on serait privé de la perfection qu'on aurait dû avoir. Ainsi les enfants qui meurent après avoir été confirmés obtiennent une plus grande gloire, comme ici-bas ils obtiennent une grâce plus grande. Le passage allégué signifie que ceux qui sont sur le point de mourir n'ont pas besoin de la confirmation pour résister au péril qu'on court dans les combats de la vie présente.

(I) On pou! aussi confirmer ceux qui sont iiliols ou insensés et qui n'ont jamais eu l'usage de raison. Comme le baptême produit son effet sur leur âme, de même aussi la confirmation.



ARTICLE IX. — doit-on confirmer sur le front (2)?

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1 Il semble qu'on ne doive pas conférer ce sacrement à l'homme sur le front. Car il est le perfectionnement du baptême, comme nous l'avons dit (quest. lxv, art. 4). Or, le sacrement de baptême est conféré à l'homme dans tout son corps. On ne doit donc pas conférer la confirmation seulement sur le front.

2
Ce sacrement est donné pour fortifier spirituellement, comme nous l'avons dit (art. 1 et 2 huj. quaest.). Or, la force spirituelle consiste surtout dans le coeur. On doit donc plutôt confirmer sur le coeur que sur le front.

3
Ce sacrement est conféré à l'homme pour qu'il confesse librement la foi du Christ. Or, on confesse la foi de bouche pour être sauvé, selon l'expression de saint Paul (Rom. x, 10). On doit donc plutôt confirmer sur la bouche que sur le front.

20
Mais c'est le contraire. Raban Maur dit (Lib. de institut, deric. lib. i, cap. 30) : Celui qui est baptisé est marqué du chrême par le prêtre au sommet de la tête, niais il l'est par l'évêque sur le front.


CONCLUSION". — Les confirmands sont marqués par le chrome du signe de la croix au front, pour qu'ils montrent ouvertement qu'ils sont chrétiens et qu'ils n'omettent pas de confesser le nom du Christ par crainte ou par honte.

21
Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (art. 1 huj. quaest.), dans la confirmation le chrétien reçoit l'Esprit-Saint pour le fortifier dans les combats spirituels qu'il doit soutenir et afin qu'il confesse courageusement la foi du Christ au milieu de ses ennemis. Ainsi il est convenable qu'il soit marqué par le chrême du signe de la croix au front pour deux motifs : 1° parce que le chrétien est marqué par le signe de la croix comme le soldat par le signe de son chef, ce qui doit être évident et manifeste. Or, de toutes les parties du corps humain le front est la plus visible et il n'est pour ainsi dire jamais couvert. C'est pourquoi celui qui est confirmé est oint avec le chrême sur le front, pour qu'il montre ouvertement qu'il est chrétien; comme les apôtres, après avoir reçu l'Esprit-Saint, sont sortis du cénade où ils s'étaient cachés et se sont manifestés à tout le monde. 2° Parce qu'on est empêché de confesser librement le nom du Christ pour deux motifs, par crainte ou par honte. L'expression de ces deux sentiments se remarque surtout sur le front pour deux causes : la proximité de l'imagination et le mouvement des esprits qui montent directement du coeur au front. C'est pour cela que ceux qui ont, de la honte rougissent et ceux qui craignent pâlissent, selon la remarque d'Aristote (Eth. lib. iv, cap. ult.). C'est pour ce motif qu'on marque avec le chrême les fidèles sur le front, afin qu'ils n'omettent pas de confesser le nom du Christ, ni par crainte, ni par honte (1).

31
Il faut répondre au premier argument, que par le baptême nous sommes régénérés à la vie spirituelle qui appartient à l'homme tout entier; au lieu que la confirmation nous fortifie pour le combat, dont le signe doit être porté sur le front, comme sur le lieu le plus évident.

(1) Cependant ce n'est pas l'usage, sans doute parce qu'il ne serait pas facile qu'un évoque pût décemment aller do maison en maison pour conférer ce sacrement.
(2) Il est nécessaire ii la validité du sacrement que fonction soit faite sur le front en forme de croix et avec la main du ministre. On ne peut appliquer le saint chrême au moyen d'un instrument, parce que dans ce cas l'imposition des mains n'aurait pas eu lieu, et cependant elle est essentielle.

32
Il faut répondre au second, que le principe de la force est clans le coeur, mais on en voit le signe sur le front. D'où le Seigneur (lit au prophète (Ez 3,8) : Voilà je vous ai donné un front plus dur que leur front. C'est pourquoi le sacrement de l'eucharistie par lequel l'homme est confirmé en lui-même appartient au coeur, d'après ces paroles (Ps. 103,l í):Que le pain affermisse te coeur de V homme. Mais pour le sacrement de confirmation il faut le signe de la force qui se rapporte aux autres : c'est pour cela qu'on le place sur le front.

33 Il faut répondre au troisième, qu'on donne la confirmation pour qu'on confesse librement la foi et non pour qu'on la confesse simplement, parce que ceci se fait aussi dans le baptême. C'est pourquoi on ne doit pas confirmer sur la bouche (2), mais sur le front, où se manifestent les signes des passions qui empêchent de confesser librement la foi.



ARTICLE X. — celui qui est confirmé doit-il avoir un parrain (3)?

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1 Il semble que celui qui est confirmé ne doive pas être tenu par un autre pour la confirmation. Car ce sacrement ne se confère pas seulement aux enfants, mais encore aux adultes. Or, les adultes peuvent se tenir par eux-mêmes. Il est donc ridicule qu'ils soient tenus par un autre.

2
Celui qui est déjà de l'Eglise a un libre accès près du prince de l'Eglise qui est l'évêque. Or, on lie confirme, comme nous l'avons dit (art. fi), que celui qui est baptisé et qui est déjà membre de l'Eglise. Il semble donc qu'on ne doive pas être présenté par un autre pour être confirmé.

3
La confirmation est conférée pour fortifier spirituellement; ce qui se manifeste dans les hommes plus que dans les femmes, d'après ces paroles du Sage(Pr 31 Pr 1):Qui trouvera une femme forte? Du moins une femme ne doit donc pas tenir un homme pour la confirmation.

20 Mais c'est le contraire. Le pape Innocent dit (Decr. xxx, quest. iv, cap.3): Si quelqu'un a tenu le fils ou la fille d'un autre sur les fonts sacrés ou au chrême, etc. Par conséquent comme on exige qu'il y ait quelqu'un qui tienne sur les fonts sacrés celui qui est baptisé, de même il faut qu'on soit tenu par un autre pour recevoir le sacrement de confirmation.


CONCLUSION. — Tous ceux qui se présentent au sacrement de confirmation ont besoin de quelqu'un qui les soutienne et les élève, alia qu'étant encore comme des enfants faibles par rapport au combat spirituel, ils soient amenés à la perfection.

21
Il faut répondre que, comme nous l'avons dit (art. préc.), la confirmation est donnée à l'homme pour le fortifier pour le combat spirituel. Or, comme celui qui vient de naitre a besoin de quelqu'un qui le soigne relativement à ce qui appartient à la conservation de sa vie, d'après ces paroles de saint Paul (He 12,9) : Nous avons eu nos pères selon la chair pour nous élever, et nous les respections ; de même ceux que l'on emploie à la guerre ont besoin de maîtres qui les instruisent de ce qui appartient au métier des armes. C'est pourquoi dans les guerres matérielles les généraux et les centurions sont nommés par ceux qui gouvernent les autres.—C'est aussi pour ce motif que celui qui reçoit ce sacrement est tenu par un autre, comme si celui-ci devait l'instruire à combattre spirituellement. De même aussi, parce que ce sacrement confère à l'bomme la perfection de la vie spirituelle, ainsi que nous l'avons dit (art. 2, 4 et 5), celui qui s'approche de ce sacrement est soutenu par un autre, comme étant encore spirituellement un enfant et un chrétien très-faible (1).

(I) Le concile île Florence s'exprime ainsi : Ideoque in fronte, ubi verecundia; sedes est, confirmandus inungitur, ne Christi nomen confiteri erubescat, et proecipuè crucem ejus, quae Judoeis quidem est scandalum, gentibus autem stultitia, secundum Apostolum.
(2) Les grecs font une onction, non-seulement sur le front, mais encore sur tes yeux, sur les oreilles, sur la bouche, sur la poitrine; cependant il n'y a que la première qui soit essentielle.
(3) Autrefois on donnait généralement îles parrains et des marraines aux confirnianils, mais cet usage n'existe plus dans la plupart des diocèses.

31 Il faut répondre au premier argument, que quoique celui qui est confirmé soit adulte corporellement, néanmoins il ne l'est pas encore spirituellement.

32
Il faut répondre au second, que quoique celui qui est baptisé soit devenu membre de l'Eglise, cependant il n'est pas encore enrôlé dans la milice du Christ. C'est pour cela qu'il est présenté à l'évêque, comme au chef de l'armée, par un autre qui fait déjà partie de cette milice : car celui qui n'est pas confirmé ne doit pas en tenir un autre pour la confirmation.

33
Il faut répondre au troisième, que, selon l'expression de saint Paul (Col 3,14), en Jésus-Christ il n'y a pas de distinction entre l'homme et la femme. C'est pourquoi il est indifférent que ce soit un homme ou une femme qui tienne quelqu'un pour la confirmation (2).



ARTICLE XI. —n'y a-t-il que l'évêque qui puisse confirmé (3)?

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1 Il semble qu'il n'y ait pas que l'évêque qui puisse confirmer. Car saint Grégoire écrivant à l'évêque Janvier (lib. iii, epist. 26) lui dit : Il nous est parvenu qu'il y en a qui se sont scandalisés de ce que nous avons défendu aux prêtres de toucher avec le chrême ceux qui sont baptisés. Cependant nous ne l'avons fait que d'après l'ancien usage de notre Eglise. Mais s'il y en a qui en soient absolument contristés, nous accordons aux prêtres, dans le cas où il n'y a pas d'évêques, de marquer du chrême au front ceux qui ont reçu le baptême. Or, on ne doit pas changer ce qui est nécessaire aux sacrements pour éviter un scandale. Il semble donc qu'il ne soit pas nécessaire à la confirmation qu'elle soit conférée par un évêque.

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Le sacrement de baptême paraît avoir une efficacité plus grande que celui de confirmation. Car par le baptême nous obtenons la pleine rémission de nos péchés, quant à la faute et quant à la peine, ce qui n'a pas lieu dans la confirmation. Or, un simple prêtre peut, en vertu de son office, baptiser, et même, dans le cas de nécessité, tout individu qui n'a pas été ordonné le peut aussi. Il n'est donc pas nécessaire que la confirmation soit donnée par un évoque.

(1)On ne doit admettre pour parrains et pour marraines que ceux qui en sont dignes, et suivre ù cet égard les mêmes règles pour la confirmation que pour le baptême. Le parrain et la marraine contractent avec la personne confirmée et avec son père et sa mère la même affinité que dans le baptême.
(2) Généralement les hommes répondaient pour les garçons et les femmes pour les filles, et le parrain devait être plus âgé que le confirmand
(5) Le ministre ordinaire du sacrement de confirmation est l’évêque, d'après le concile de

Florence, qui l'a ainsi expressément défini : Si quis dixerit sanctae confirmationis ordinarium ministrum non esse solum episcopum, sed quemvis simplicem sacerdotem, anathema sit. Mais, par une délégation spéciale du souverain pontife, un simple prêtre peut être le ministre extraordinaire de ce sacrement. Legitur tamen, dit le même concile aliquando per apostolicoe sedis dispensationem ex rationabili et urgente admodum causa, simplicem sacerdotem chrismate per episcopum confecto hoc administrasse confirmationis sacramentum.

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Le sommet de la tête où se trouve, d'après les médecins, le siège de la raison, c'est-à-dire la faculté de penser, est plus noble que le front, où est le siège de l'imagination. Or, un simple prêtre peut oindre avec le chrême sur le sommet de la tête ceux qui sont baptisés. A plus forte raison peut-il les marquer ainsi au front, ce qui appartient à la confirmation.

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Mais c'est le contraire. Le pape Eusèbe dit (Epist, m, hab. De consecrat. dist. 5, cap. 4) : On doit tenir en grande vénération le sacrement de l'imposition des mains, qui ne peut être conféré que par les pontifes, et qui du temps des apôtres, d'après ce qu'on lit et ce qu'on sait, n'a jamais pu ou n'a jamais dû être administré par d'autres que par les apôtres eux-mêmes ou ceux qui tenaient leur place. Car, ajoute-t-il, si on avait la présomption de tenter qu'il en fût autrement, il deviendrait nul et sans effet, et on ne devrait jamais le compter parmi les sacrements de l'Eglise. Il est donc nécessaire que la confirmation, qu'on appelle le sacrement de l'imposition des mains, soit donnée par l'évêque.


CONCLUSION. — puisque la consommation dernière de chaque oeuvre appartient à l'artisan le plus élevé, il est évident que le sacrement de confirmation, qui est en quelque sorte la consommation dernière du baptême, doit être conféré par les évêques qui ont dans l'Eglise une puissance souveraine.

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II faut répondre que dans toute oeuvre la consommation dernière est réservée à l'art ou à la vertu la plus élevée, comme la préparation de la matière appartient aux ouvriers inférieurs, tandis que le chef donne la forme. Le plus élevé est celui auquel appartient l'usage, qui est la fin des oeuvres d'art. Ainsi, l'épître que le notaire écrit est signée par le pape, son seigneur et maître. Or, les fidèles du Christ sont l'oeuvre divine, d'après ces paroles de saint Paul (1Co 3,9) : Vous êtes V édifice que Dieu élève. Ils sont aussi en quelque sorte une épure écrite par l'esprit de Dieu, suivant le même apôtre (2Co 3,3). Le sacrement de confirmation est, pour ainsi dire, la consommation dernière du sacrement de baptême, de telle sorte que par le baptême l'homme est édifié spirituellement, et il est écrit comme une lettre spirituelle, au lieu que par la confirmation cet édifice spirituel est dédié pour être le temple de l'Esprit-Saint, et cette lettre écrite est signée du signe de la croix. C'est pour ce motif que le soin de donner ce sacrement est réservé aux évêques, qui ont la puissance souveraine dans l'Eglise. C'est ainsi que dans la primitive Eglise, par l'imposition des mains des apôtres, dont les évêques tiennent la place, les chrétiens recevaient la plénitude de l'Esprit-Saint, comme on le voit (Jet. viii). D'où le pape Urbain dit (Epist, hab. De consecrat, dist. 5, cap. 1 Omnes fideles): Tous les fidèles doivent recevoir l'Esprit-Saint après leur baptême par l'imposition des mains des évêques, afin qu'ils soient pleinement chrétiens.

31 Il faut répondre au premier argument, que le pape a dans l'Eglise la plénitude de la puissance, et par elle il peut confier à des ordres inférieurs des choses qui appartiennent aux ordres supérieurs. C'est ainsi qu'il accorde à des prêtres de conférer des ordres mineurs, ce qui appartient à la puissance épiscopale. C'est par cette plénitude de puissance que saint Grégoire (I) a accordé à de simples prêtres de confirmer, jusqu'à ce que le scandale fût détruit (2).

(I) Les concessions faites par saint Grégoire ont été aussi accordées par Nicolas IV, Jean XXII, Urbain V, Léon X, Adrien VI, Sixte V, Benoît XIII, Clément XI, Benoît XIV, de sorte que, d'après la pensée de ce dernier pontife, cette question ne peut plus être controversée: Quare non videtur hodie fas esse potestatem, de qud olim disceptabantur, summo pontifici non adiudicare (De synod. lib. vu, cap. 7).
(2) Il est à remarquer que le pape seul peut

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Il faut répondre au second, que le sacrement de baptême est plus efficace que la confirmation pour éloigner le mal, parce qu'il est un enfantement spirituel, et qu'alors il y a changement du non-être à l'être. Mais la confirmation est plus efficace que le baptême pour faire avancer dans le bien ; parce qu'elle est un accroissement spirituel qui va de l'être imparfait à l'être parfait. C'est pour cela qu'elle est confiée à un ministre plus élevé.

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Il faut répondre au troisième, que, comme le dit Raban Maur (Lib. de institut. deric. lib. i, cap. 30), celui qui est baptisé est marqué du chrême sur le sommet de la tête par le prêtre, tandis qu'il l'est par le pontife sur le front, afin que la première onction signifie que l'Esprit-Saint descend sur lui pour consacrer à Dieu une demeure, et qui la seconde indique que la grâce septiforme du même Esprit vient dans l'homme avec toute sa plénitude de sainteté, de science et de vertu. Cette onction n'est donc pas réservée aux évoques, parce qu'on l'applique sur une partie du corps qui est plus noble, mais parce qu'elle produit un effet plus excellent.




III Pars (Drioux 1852) 1445