Discours 2000 - Place Saint-Pierre, mardi 15 août 2000

DISCOURS DE JEAN PAUL II AUX DIVERS PÈLERINAGES JUBILAIRES

Castel Gandolfo, vendredi 18 août 2000



  1. C'est avec une grande joie que je vous accueille, très chers frères et soeurs, à l'occasion de cette rencontre particulière, qui a lieu au cours des célébrations de la XV Journée mondiale de la Jeunesse. Le climat de foi et de spiritualité que l'on respire ces jours-ci offre à tous les pèlerins l'opportunité d'approfondir leur connaissance du Christ et de vérifier leur fidélité à son égard.
Je souhaite de tout coeur qu'il en soit de même également pour chacun de vous, qui provenez de divers continents et nations, tandis que je vous salue tous cordialement.

2. Je suis heureux de vous accueillir, chers amis du Patriarcat copte catholique, au moment où vous accomplissez votre pèlerinage jubilaire. Je salue très cordialement le Patriarche Stéphanos II Ghattas et les Evêques présents. C'est pour moi une heureuse occasion de me rappeler mon récent voyage jubilaire en Egypte et de remercier encore toutes les personnes qui ont contribué à son bon déroulement.

Vous avez répondu à l'appel de l'Eglise, qui invite chaque fidèle à se tourner davantage vers le Seigneur, à se convertir et à témoigner plus de fraternité, de solidarité et de charité à l'égard des plus pauvres de la société. En effet, dans la perspective biblique, le jubilé est à la fois une occasion privilégiée pour rendre grâce à Dieu, pour le louer et pour lui demander sa force afin d'être des témoins authentiques de l'Evangile, par les paroles et par les actes. Dans votre pays, il importe aussi de développer les liens avec tous vos compatriotes, particulièrement avec les fidèles des autres Confessions chrétiennes, afin que nous marchions ensemble vers la pleine unité, ainsi qu'avec les croyants des différentes religions, dans le respect des personnes et de la liberté de conscience.

En vous confiant à l'intercession maternelle de la Vierge Marie, je souhaite à chacun de vous et à tous les fidèles de l'Eglise copte catholique de recevoir au cours de cette année jubilaire les grâces nécessaires. Que cette démarche ecclésiale renforce aussi le témoignage évangélique de l'ensemble des membres du Patriarcat, par la croissance de la vie liturgique et spirituelle, dans la fidélité au bel héritage reçu de la tradition, ainsi que par le développement de la vie pastorale et missionnaire, notamment auprès des jeunes, pour qu'ils connaissent le Christ et l'enseignement de l'Eglise. Merci. Je voudrais transmettre des salutations fraternelles au Pape Shenouda.

3. Ma parole s'adresse à présent à vous, chers prêtres de l'Eglise orthodoxe serbe, provenant de l'éparchie de Sabac-Valjevo. Je vous salue avec affection, ainsi que votre Evêque, Mgr Lavrentije Trifunovic, et l'Archevêque catholique coadjuteur de Belgrade, Mgr Stanislav Hocevar.

A travers vous, je voudrais faire parvenir mon salut respectueux et fraternel à votre Patriarche, Sa Béatitude Pavle.

Ma pensée s'adresse en ce moment à toute la nation serbe, qui, ces dernières années, a été durement éprouvée. Puisse votre cher peuple demeurer fidèle à ses traditions chrétiennes, notamment grâce à votre service pastoral. J'invoque à cet effet l'abondance des Bénédictions de Dieu sur vous et sur les communautés de fidèles auprès desquelles vous vivez et oeuvrez, en servant la cause de l'Evangile. Que le Seigneur couronne de fruits votre engagement apostolique pour le Royaume de Dieu.

Je souhaite de tout coeur que votre patrie, la Serbie, puisse bientôt surmonter les problèmes qui la frappent afin de pouvoir se tourner avec sérénité vers un avenir de paix et de développement, dans un contexte de collaboration et de respect réciproque avec les pays voisins.

4. Je suis très heureux de vous saluer, chers jeunes cubains, accompagnés par le Cardinal Jaime Lucas Ortega y Alamino, Archevêque de la Havane et par Monseigneur Carlos J. Baladrón, Valdés, Evêque de Guantánamo-Baracoa, venus à Rome pour représenter tant de jeunes de votre âge au cours de la Journée mondiale de la Jeunesse en l'année du grand Jubilé. Il s'agit d'une occasion privilégiée d'évangélisation, de communion ecclésiale et de renouveau intérieur à travers la rencontre personnelle avec le Christ, en compagnie de très nombreux jeunes du monde entier, pèlerins auprès des tombes des Apôtres Pierre et Paul.

Je désire aujourd'hui rappeler les paroles que je vous ai adressées au cours de mon inoubliable voyage à Cuba. Continuez à tourner le regard vers le Christ. Il désire vous offrir à nouveau son amitié; ses yeux, emplis de tendresse, continuent de fixer la jeunesse cubaine, espérance vivante de l'Eglise et de Cuba. "N'ayez pas peur d'ouvrir votre coeur au Christ". Ne vous fermez pas à son amour. Soyez ses témoins face aux autres jeunes en prenant des engagements concrets pour diffuser la civilisation de l'amour dans tous les milieux: famille, communautés ecclésiales et travail. Je demande donc au Seigneur, en cette année jubilaire, que l'Esprit vous emplisse de ses dons et de ses bénédictions. Dans le même temps, avant de retourner dans vos lieux d'origine, je vous rappelle, afin que vous les fassiez vôtres, les paroles avec lesquelles vous m'avez reçu à Camaguëy: "Bénis soient les pieds du messager qui annonce la paix!".

5. Je renouvelle une fois de plus l'expression de mon affection à chacun de vous ici présents, et, tandis que j'invoque la protection maternelle de Marie élevée au ciel, je vous donne la Bénédiction apostolique, en l'étendant à toutes les personnes qui vous sont chères.





DISCOURS DU SAINT-PÈRE À LA VEILLÉE DE PRIÈRE AVEC LES JEUNES

Tor Vergata, samedi 19 août 2000



«Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?» (Mt 16,15).

Chers jeunes, c’est avec grande joie que je vous retrouve de nouveau à l’occasion de cette veillée de prières, durant laquelle nous voulons nous mettre ensemble à l’écoute du Christ, que nous sentons présent au milieu de nous. C’est lui qui nous parle.

«Et vous, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je?» Jésus pose cette question à ses disciples, dans les environs de Césarée de Philippe. Simon-Pierre lui répond: «Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant» (Mt 16,16). À son tour, le Maître lui adresse ces paroles surprenantes : «Heureux es-tu, Simon fils de Yonas: ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16,17).

Que signifie ce dialogue? Pourquoi Jésus veut-il entendre ce que les hommes pensent de lui? Pourquoi veut-il savoir ce que ses disciples pensent de lui?

Jésus veut que les disciples se rendent compte de ce qui est né dans leurs esprits et dans leurs coeurs et qu’ils expriment leurs convictions. Mais en même temps il sait que le jugement qu’ils porteront ne sera pas seulement leur jugement, parce que s’y révélera ce que Dieu aura mis dans leurs coeurs par la grâce de la foi.

Cet événement, près de Césarée de Philippe, nous introduit en un certain sens dans «le laboratoire de la foi». Le mystère de la naissance et de la maturation de la foi s’y révèle. Il y a d’abord la grâce de la révélation: Dieu qui se donne à l’homme d’une façon intime, inexprimable. Il y a ensuite la demande d’une réponse à donner. Enfin, il y a la réponse de l’homme, réponse qui devra désormais donner sens et forme à toute sa vie.

Voilà ce qu’est la foi! C’est la réponse de l’homme raisonnable et libre à la parole du Dieu vivant. Les questions que pose le Christ, les réponses qui sont données par les Apôtres, et à la fin par Simon Pierre, constituent comme une vérification de la maturité de la foi de ceux qui sont les plus proches du Christ.

L’entretien près de Césarée de Philippe a eu lieu avant Pâques, c’est-à-dire avant la Passion et la Résurrection du Christ. Il faudrait rappeler encore un autre événement, pendant lequel le Christ, alors ressuscité, vérifia la maturité de la foi de ses Apôtres. Il s’agit de la rencontre avec l’Apôtre Thomas. Il était le seul à ne pas être présent lorsque, après la Résurrection, le Christ vint pour la première fois au Cénacle. Quand les autres disciples lui dirent qu’ils avaient vu le Seigneur, il ne voulut pas les croire. Il disait: «Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas!» (Jn 20,25). Huit jours après, les disciples se trouvaient de nouveau réunis et Thomas était avec eux. Jésus vint, toutes portes closes, et il salua les Apôtres en disant: «La paix soit avec vous!» (Jn 20,26) et, tout de suite après, il se tourna vers Thomas: «Avance ton doigt ici, et vois mes mains; avance ta main, et mets-la dans mon côté: cesse d’être incrédule, sois croyant!» (Jn 20,27). Thomas lui répondit alors: «Mon Seigneur et mon Dieu!» (Jn 20,28).

Le Cénacle de Jérusalem fut aussi pour les Apôtres une sorte de «laboratoire de la foi». Toutefois, ce qui s’y est passé avec Thomas va, en un sens, au-delà de ce qui est arrivé près de Césarée de Philippe. Au Cénacle, nous nous trouvons devant une dialectique de la foi et de l’incrédulité la plus radicale, et, en même temps, devant une proclamation plus profonde encore de la vérité sur le Christ. Il n’était vraiment pas facile de croire que Celui qu’on avait mis au tombeau trois jours auparavant était de nouveau vivant.

Le divin Maître avait souvent annoncé qu’il ressusciterait d’entre les morts et il avait souvent donné la preuve qu’il était le Seigneur de la vie. Et pourtant l’expérience de sa mort avait été si forte que tous avaient besoin d’une rencontre directe avec lui pour croire à la résurrection: les Apôtres au Cénacle, les disciples sur la route d’Emmaüs, les saintes femmes près du tombeau... Thomas, lui aussi, en avait besoin. Mais lorsque son incrédulité eut fait l’expérience directe de la présence du Christ, l’Apôtre qui doutait prononça ces mots dans lesquels s’exprime le noyau le plus intime de la foi: s’il en est ainsi, si Tu es vraiment vivant tout en ayant été mis à mort, cela veut dire que tu es «mon Seigneur et mon Dieu».

Dans ce qui est arrivé à Thomas, le «laboratoire de la foi» s’est enrichi d’un nouvel élément. La Révélation divine, la question du Christ et la réponse de l’homme ont eu leur achèvement dans la rencontre personnelle du disciple avec le Christ vivant, avec le Ressuscité. Cette rencontre est devenue le début d’une nouvelle relation entre l’homme et le Christ, une relation où l’homme reconnaît existentiellement que le Christ est Seigneur et Dieu; non seulement Seigneur et Dieu du monde et de l’humanité, mais Seigneur et Dieu de mon existence humaine concrète. Un jour, saint Paul écrira: «La Parole est près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur. Cette Parole, c’est le message de la foi que nous proclamons. Donc, si tu affirmes de ta bouche que Jésus est Seigneur, si tu crois dans ton coeur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, alors tu seras sauvé» (Rm 10,8-9).

Dans les lectures de la liturgie d’aujourd’hui, nous trouvons décrits les éléments dont se compose ce «laboratoire de la foi», d’où les Apôtres sortiront en hommes pleinement conscients de la vérité que Dieu avait révélée en Jésus Christ, vérité qui allait modeler leur vie personnelle et celle de l’Église au cours de l’histoire. Notre rencontre d’aujourd’hui à Rome, chers jeunes, est aussi une sorte de «laboratoire de la foi» pour vous, disciples d’aujourd’hui, pour ceux qui croient au Christ au seuil du troisième millénaire.

Chacun de vous peut retrouver en lui-même la dialectique des questions et des réponses que nous venons de souligner. Chacun peut mesurer ses propres difficultés à croire et aussi éprouver la tentation de l’incrédulité. Mais en même temps il peut faire l’expérience d’une maturation progressive dans la conscience et dans la conviction de sa propre adhésion de foi. Toujours, en effet, dans cet admirable laboratoire de l’esprit humain, le laboratoire de la foi, Dieu et l’homme se rencontrent l’un l’autre. Sans cesse, le Christ Ressuscité entre dans le Cénacle de notre vie et permet à chacun de faire l’expérience de sa présence et de proclamer: Ô Christ, tu es «mon Seigneur et mon Dieu!»

Le Christ dit à Thomas : «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu» (Jn 20,29). Tout être humain a en lui quelque chose de l’Apôtre Thomas. Il est tenté par l’incrédulité et pose les questions de fond: Est-il vrai que Dieu existe? Est-il vrai que le monde a été créé par lui? Est-il vrai que le Fils de Dieu s’est fait homme, est mort et est ressuscité? La réponse s’impose avec l’expérience que la personne fait de sa présence. Il faut ouvrir ses yeux et son coeur à la lumière de l’Esprit Saint. Alors, les blessures ouvertes du Christ Ressuscité parleront à chacun: «Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu».

Chers amis, aujourd’hui encore, croire en Jésus, suivre Jésus sur les pas de Pierre, de Thomas, des premiers Apôtres et témoins, exige de prendre position pour lui, et il n’est pas rare que ce soit comme un nouveau martyre: le martyre de celui qui, aujourd’hui comme hier, est appelé à aller à contre-courant pour suivre le divin Maître, pour suivre «l’Agneau partout où il va» (Ap 14,4). Ce n’est pas par hasard, chers jeunes, que j’ai voulu que pendant l’Année sainte on fasse mémoire, près du Colisée, des témoins de la foi du XXe siècle.

Il ne vous sera peut-être pas demandé de verser votre sang, mais de garder la fidélité au Christ, oui certainement! Une fidélité à vivre dans les situations quotidiennes: je pense aux fiancés et à leur difficulté de vivre dans la pureté, au sein du monde actuel, en attendant de se marier. Je pense aux jeunes couples et aux épreuves auxquelles est exposé leur engagement de fidélité réciproque. Je pense aux relations entre amis et à la tentation de manquer de loyauté qui peut s’insinuer entre eux.

Je pense aussi à ceux qui ont entrepris un chemin de consécration particulière et aux efforts qu’ils doivent souvent affronter pour persévérer dans le don de soi à Dieu et à leurs frères. Je pense encore à ceux qui veulent vivre des rapports de solidarité et d’amour dans un monde où il ne semble y avoir d’autres valeurs que la logique du profit et de l’intérêt personnel ou de groupe.

Je pense encore à ceux qui oeuvrent pour la paix et qui voient naître et se développer, dans différentes parties du monde, de nouveaux foyers de guerre; je pense à ceux qui oeuvrent pour la liberté de l’homme et qui le voient encore esclave de lui-même et des autres; je pense à ceux qui luttent pour faire aimer et respecter la vie humaine et qui doivent assister aux nombreuses atteintes portées contre elle et contre le respect qu’on lui doit.

Chers jeunes, dans un tel monde, est-il difficile de croire? En l’an 2000, est-il difficile de croire? Oui, c’est difficile! On ne peut pas le nier. C’est difficile, mais avec l’aide de la grâce c’est possible, comme Jésus l’expliqua à Pierre: «Ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16,17).

Ce soir, je vais vous remettre l’Évangile. C’est le don que le Pape vous fait en cette veillée inoubliable. La parole qu’il contient est la parole de Jésus. Si vous l’écoutez en silence, dans la prière, en vous faisant aider par les sages conseils de vos prêtres et de vos éducateurs, afin de la comprendre pour votre vie, vous rencontrerez le Christ et vous le suivrez, engageant jour après jour votre vie pour lui!

En réalité, c’est Jésus que vous cherchez quand vous rêvez de bonheur; c’est lui qui vous attend quand rien de ce que vous trouvez ne vous satisfait; c’est lui, la beauté qui vous attire tellement; c’est lui qui vous provoque par la soif de radicalité qui vous empêche de vous habituer aux compromis; c’est lui qui vous pousse à faire tomber les masques qui faussent la vie; c’est lui qui lit dans vos coeurs les décisions les plus profondes que d’autres voudraient étouffer. C’est Jésus qui suscite en vous le désir de faire de votre vie quelque chose de grand, la volonté de suivre un idéal, le refus de vous laisser envahir par la médiocrité, le courage de vous engager avec humilité et persévérance pour vous rendre meilleurs, pour améliorer la société, en la rendant plus humaine et plus fraternelle.

Chers jeunes, face à cette noble tâche, vous n’êtes pas seuls. Avec vous, il y a vos familles, vos communautés, vos prêtres et vos éducateurs, il y a aussi tous ceux, et ils sont nombreux, qui, de façon cachée, ne se lassent pas d’aimer le Christ et de croire en lui. Dans la lutte contre le péché, vous n’êtes pas seuls: beaucoup luttent comme vous et triomphent avec la grâce du Seigneur!

Chers amis, à l’aube du troisième millénaire, je vois en vous les «sentinelles du matin» (cf. Is 21,11-12). Au cours du siècle qui s’achève, des jeunes comme vous étaient appelés, dans d’immenses rassemblements, pour apprendre la haine, et ils étaient envoyés pour se battre les uns contre les autres. Les différents messianismes séculiers, qui ont tenté de se substituer à l’espérance chrétienne, se sont révélés ensuite de véritables enfers. Aujourd’hui, vous êtes venus ici pour affirmer que, dans le nouveau siècle, vous n’accepterez pas d’être des instruments de violence et de destruction; que vous défendrez la paix, en payant de votre personne si nécessaire. Vous ne vous résignerez pas à un monde où d’autres hommes meurent de faim, restent analphabètes ou manquent de travail. Vous défendrez la vie à tous les instants de son développement ici-bas, vous vous efforcerez de toute votre énergie de rendre cette terre toujours plus habitable pour tous.

Chers jeunes du siècle qui commence, en disant «oui» au Christ, vous dites «oui» à chacun de vos plus nobles idéaux. Je prie pour que le Christ règne dans vos coeurs et dans l’humanité du nouveau siècle et du nouveau millénaire. N’ayez pas peur de vous en remettre à lui. Il vous guidera, il vous donnera la force de le suivre chaque jour et en toute situation.

Que la Vierge Marie, qui toute sa vie a dit «oui» à Dieu, que les saints Apôtres Pierre et Paul, et que tous les Saints et Saintes qui, à travers les siècles, ont marqué le cheminement de l’Église, vous aident toujours dans ces bonnes dispositions!

À tous et à chacun, je donne avec affection ma Bénédiction.




MESSAGE DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II À L'OCCASION DES CÉLÉBRATIONS DU MILLÉNAIRE DE SAINT STÉPHANE DE HONGRIE (BUDAPEST, 20 AOÛT 2000)



Très chers frères et soeurs dans le Christ!
Bien-aimé peuple hongrois!

1. Te Deum laudamus. Te Dominum confitemur! Ces joyeuses paroles de l'hymne du Te Deum s'adaptent bien à la solennelle célébration du premier Millénaire du couronnement de saint Etienne. En cette heure de grâce, la pensée se tourne vers l'événement-clef qui marque la naissance de l'Etat hongrois. Le coeur empli de reconnaissance nous désirons louer Dieu pour les grâces reçues par le peuple de Hongrie en ces mille ans d'histoire.

Il s'agit d'une histoire qui commence avec un roi saint, et même avec une "famille sainte": Etienne et sa femme, la bienheureuse Gisèle, et leur fils saint Aymeric constituent la première famille sainte hongroise. Il s'agit d'une semence qui germera et suscitera une foule de nobles figures qui illustreront la Pannonie sacrée: il suffit de penser à saint Ladislas, à sainte Elisabeth et à sainte Marguerite!

En nous tournant ensuite vers le XXème siècle tourmenté, comment ne pas rappeler les grandes figures du regretté Card. József Mindszenty, du bienheureux Evêque martyr Vilmos Apor et du vénérable László Batthyány-Strattman. Il s'agit d'une histoire qui se déroule au cours des siècles avec une fécondité qu'il vous revient de poursuivre et d'enrichir avec de nouveaux fruits dans les divers domaines de l'activité humaine.

Au cours de son glorieux passé, la Hongrie a également été le bastion qui défendit la chrétienté contre l'invasion des tartares et des turcs. Certes, sur une période de temps aussi longue, les moments sombres ne manquèrent pas non plus; l'expérience amère de régressions et de défaites ne manqua pas, et il est de notre devoir d'y revenir en effectuant un examen critique qui mette en lumière les responsabilités et qui pousse à avoir recours, en dernière analyse, à la miséricorde de Dieu, qui sait également dégager le bien du mal. Dans son ensemble, toutefois, l'histoire de votre patrie est riche de splendides lumières, que ce soit dans le domaine religieux ou civil, à tel point qu'elle suscite l'admiration de ceux qui en entreprennent l'étude.


2. A l'aube du Millénaire se détacha la figure du saint roi Etienne. Il voulut fonder un Etat sur la pierre solide des valeurs chrétiennes, et pour cela il souhaita recevoir la couronne royale des mains du Pape, mon prédécesseur Sylvestre II. De cette façon, la nation hongroise se retrouva en profonde unité avec la Chaire de Pierre et se lia par des liens étroits avec les autres pays d'Europe, qui partageaient la même culture chrétienne. Cette culture fut précisément la lymphe vitale qui, imprégnant les fibres de la plante en formation, en assura le développement et le consolidation, préparant sa future et extraordinaire floraison.

Dans le christianisme, le vrai, le juste, le bon, le beau se recomposent en admirable harmonie sous l'action de la grâce, qui transforme et élève tout. Le monde du travail, de l'étude et de la recherche, la réalité du droit, le visage de l'art dans ses multiples expressions, le sens des valeurs, la soif, - souvent inconsciente - de choses grandes et éternelles, ainsi que le besoin d'absolu qui et présent dans l'homme, trouvent leur estuaire en Jésus-Christ, qui est le Chemin, la Vérité et la Vie. C'est ce que remarquait Augustin, lorsqu'il affirmait que l'homme est fait pour Dieu, et que pour cette raison son coeur est inquiet tant qu'il ne repose pas en lui (cf. Confess. I, 1).

Dans cette inquiétude créative palpite tout ce qui existe de plus profondément humain: le sens d'appartenance à Dieu, la recherche de la vérité, le besoin insatiable du bien, la soif ardente d'amour, la faim de liberté, la nostalgie du beau, l'émerveillement de la nouveauté, la voix douce mais impérative de la conscience. C'est précisément cette inquiétude qui révèle donc la vraie dignité de l'homme, qui ressent au plus profond de son être à quel point son destin est lié de façon indissoluble à celui éternel de Dieu. Toute tentative d'éluder ou d'ignorer cet irrépressible besoin de Dieu réduit et appauvrit le concept originel de l'homme: le croyant, qui est conscient de cela, doit en devenir le témoin dans la société, pour servir également de cette façon la cause authentique de l'homme.


3. Chacun sait que votre très noble nation s'est formée sur les genoux maternels de la sainte Eglise. Malheureusement, au cours des deux dernières générations tous n'ont pas eu la possibilité de connaître Jésus-Christ, notre Sauveur. Cette période de l'histoire a été marquée par des vicissitudes et des souffrances. A présent, chrétiens hongrois, c'est à vous que revient la tâche de porter le nom du Christ et d'annoncer sa Bonne Nouvelle à tous vos chers concitoyens, en leur faisant connaître le visage de notre Sauveur.

Lorsque saint Etienne écrivit ses Conseils destinés à son fils Aymeric, était-ce seulement à lui qu'il s'adressait? Telle est la question que je vous posais, au cours de mon premier voyage pastoral en Hongrie, au cours de l'inoubliable célébration qui eut lieu sur la Place des Héros, le 20 août 1991. J'observai alors: "N'aurait-il pas plutôt écrit ses conseils pour toutes les générations de Hongrois à venir, pour tous les héritiers de sa couronne? Votre saint roi, chers fils et filles de la nation hongroise, ne vous a pas seulement laissé en héritage la couronne royale qu'il avait reçue du Pape Sylvestre II. Il vous a laissé le testament spirituel, un héritage de valeurs fondamentales et impérissables: la véritable maison bâtie sur le roc" (cf. ORLF n. 36, du 10 septembre 1991).

En outre, ce que le saint roi, dans ce texte vénérable, rappelait à son fils reste toujours actuel: "Un pays qui ne possède qu'une seule langue et une seule coutume est faible et décadent. C'est pourquoi, je te recommande d'accueillir avec bienveillance les étrangers et de les honorer, de sorte qu'ils préfèrent rester chez toi plutôt qu'ailleurs" (Conseils, VI). Comment ne pas admirer la clairvoyance d'un tel conseil? La conception d'un Etat moderne, ouvert aux nécessités de tous, y est définie à la lumière de l'Evangile du Christ.


4. Que la fidélité au message chrétien vous conduise vous aussi, très chers frères et soeurs hongrois, à cultiver les valeurs du respect réciproque et de la solidarité, qui ont dans la dignité de la personne humaine leur fondement indestructible. Sachez accueillir avec une âme reconnaissante envers Dieu le don de la vie et défendez-en avec un courage intrépide la valeur sacrée, de sa conception jusqu'à son terme naturel. Soyez conscients de la centralité de la famille en vue de favoriser une société ordonnée et florissante. Promouvez donc de sages initiatives pour en protéger la solidité et l'intégrité. Seule une Nation qui peut compter sur des familles saines et solides est capable de survivre et d'écrire une grande histoire, comme cela a été le cas de votre pays.

Parmi les catholiques de Hongrie, ne doit pas manquer non plus la volonté de cultiver avec les fidèles d'autres confessions chrétiennes des relations d'oecuménisme sincère, pour être d'authentiques témoins de l'Evangile. Il y a mille ans la chrétienté n'était pas encore divisée. Aujourd'hui, l'on ressent avec une force toujours plus grande la nécessité de recomposer la pleine unité ecclésiale entre tous les croyants dans le Christ. Les divisions des derniers siècles doivent être surmontées, dans la vérité et dans l'amour, avec un engagement passionné et sans relâche.

En outre, encouragez et soutenez toute initiative visant à promouvoir l'harmonie et la collaboration au sein de la nation et avec les nations proches. Vous avez souffert ensemble au cours des longues périodes d'épreuve qui se sont abattues sur vous et sur les autres peuples; pourquoi ne devriez-vous pas pouvoir vivre ensemble également à l'avenir? La paix et la concorde seront pour vous sources de tout bien. Etudiez votre passé et cherchez à tirer de la connaissance des événements des siècles écoulés l'enseignement dont l'histoire, magistra vitae, est riche, également pour votre avenir.


5. Salvum fac populum tuum, Domine, et benedic hereditati tuae! Avec cette invocation, que le Te Deum place encore sur nos lèvres, nous nous adressons au Seigneur pour en implorer l'aide sur le nouveau Millénaire qui s'ouvre. Nous le demandons par l'intercession de la Vierge Marie, la Magna Domina Hungarorum, dont la vénération tient une grande place dans le précieux héritage du roi saint Etienne. Il lui avait offert sa couronne, en tant que signe de la consécration du peuple hongrois à sa protection céleste. De nombreuses images évoquant ce geste se trouvent dans vos églises! En suivant l'exemple du saint roi, sachez également placer votre avenir sous le manteau de Celle à qui Dieu confia son Fils unique! Vous porterez aujourd'hui solennellement en procession dans les rues de votre capitale, la Main Droite de saint Etienne, la main avec laquelle il offrit la couronne à la bienheureuse Vierge Marie: que la sainte main de votre ancien roi accompagne et protège toujours votre vie!

Avec ces pensées, je désire être spirituellement présent au cours de vos célébrations solennelles, et j'adresse un salut respectueux au Président de la République et à toutes les autorités de la nation, au Cardinal-Archevêque, à tous mes confrères dans l'épiscopat et à leurs collaborateurs, aux illustres délégations venues à Budapest pour cette circonstance solennelle, ainsi qu'à toute la noble nation hongroise.

En l'Année du grand Jubilé de l'Incarnation du Fils de Dieu et en ce millénaire solennel de votre nation, j'invoque sur vous tous la grande Bénédiction de Dieu le Père, riche de miséricorde, de Dieu le Fils, notre unique Rédempteur, de Dieu Esprit Saint, qui fait toutes les choses nouvelles. A Lui, gloire et honneur, pour les siècles des siècles!

De Castel Gandolfo, le 16 août de l'an 2000, vingt-deuxième année de mon pontificat.




AUX SOEURS BÉNÉDICTINES DE LA DIVINE PROVIDENCE

Castel Gandolfo, 25 août 2000


Très chères Soeurs bénédictines de la Divine Providence!

1. Je suis heureux de vous accueillir et de souhaiter à chacune de vous une cordiale bienvenue. Je vous remercie de cette visite, à travers laquelle vous entendez confirmer votre fidélité au Successeur de Pierre, à l'occasion de votre XXII Chapitre général, alors que le souvenir du 150e anniversaire de la fondation de votre Institut, célébré l'année dernière, est encore très présent.
Je désire vous exprimer ma satisfaction pour le bien que vous accomplissez dans de nombreux pays du monde et surtout pour l'amour avec lequel vous vous placez au service de l'Evangile, attentives aux attentes et aux nécessités des humbles, des pauvres et des personnes qui souffrent. Dans le même temps, je voudrais réfléchir avec vous sur les frontières que le Seigneur vous indique, afin que l'expérience mûrie par votre Congrégation au cours de ces longues années puisse constituer, au début du nouveau millénaire, le préambule heureux d'une saison apostolique et missionnaire encore plus féconde.

Votre Institut naquit comme une petite graine de sénevé dans la ville de Voghera, dans le diocèse de Tortona (Italie), grâce à la foi et à la générosité des soeurs Maria et Giustina Schiapparoli, appelées par le Seigneur à devenir les mères aimantes de nombreux enfants qui se livraient à la mendicité et qui étaient exposés à un avenir chargé de dangers matériels et moraux. Elles décidèrent ainsi d'ouvrir leur maison à plusieurs petites filles abandonnées, afin qu'elles soient "formées à la religion, aux vertus et aux travaux de leur condition" (Lettre de Maria et Giustina Schiapparoli du 20 décembre 1860) et, comme moyen pour subvenir aux nécessités quotidiennes, elles choisirent les travaux "d'aiguille", dans lesquels elles excellaient.

Le Seigneur bénit le nouvel Institut, qui se développa rapidement, grâce à l'arrivée de nombreuses jeunes femmes attirées par ce même idéal apostolique. En 1936, année où le Siège apostolique approuvait et confirmait les Constitutions de la Congrégation, celle-ci commença à étendre ses ramifications également au-delà de l'océan. Aujourd'hui, votre famille religieuse est présente non seulement en Italie, mais également au Brésil, au Paraguay, en Bolivie, au Mexique, en Guinée Bissau, au Kenya, en Roumanie, en Albanie et en Inde, comme "humble instrument de charité miséricordieuse" pour la "jeunesse pauvre, inadaptée et menacée par des dangers" (Constitutions, 1 et 5).


2. Dans le contexte riche de grâce et d'espérance du grand Jubilé de l'An 2000, vous avez choisi pour votre Chapitre général un thème de grand intérêt: "Refondation de la vie religieuse en tant que Soeurs bénédictines de la Divine Providence: mystique, vie fraternelle et mission". Vous vous proposez ainsi de retourner avec humilité et courage aux sources spirituelles de votre Institut pour y puiser une vigueur renouvelée et relever les défis qui se présentent à votre esprit d'entreprise apostolique, au début du troisième millénaire chrétien. En considérant l'expérience singulière des Fondatrices, vous désirez presque réaliser une "refondation" de votre "forme de vie" à travers une plus grande adhésion au Christ, pierre d'angle, qui "est le même hier, aujourd'hui et à jamais" (He 13,8).

Ce choix, alors qu'il demande à chaque soeur bénédictine de la Divine Providence un profond engagement de conversion intérieure et de joyeuse disponibilité à l'appel du Seigneur, requiert également une fidélité créative au charisme et une recherche attentive d'un style de vie religieuse capable de réaliser "la convergence harmonieuse de la vie intérieure, avec l'activité apostolique et caritative, comprises comme exigences inséparables de la consécration religieuse" (Constitutions, n. 2). En tout cela se reflète la spiritualité de saint Benoît, dont la devise "ora et labora" figure sur le blason de votre Institut. De cette façon, vous désirez reproposer le visage authentique de votre Congrégation pour attirer à l'idéal apostolique qui la caractérise de nouvelles jeunes femmes souhaitant rencontrer le Christ et le reconnaître sur les visages souvent perdus de tant de nos frères faibles et sans défense.


3. Pour atteindre cet objectif, vous avez indiqué au cours de votre réunion capitulaire la mystique, la vie fraternelle et la mission comme les voies privilégiées pour continuer à être, à l'exemple des Fondatrices, une "présence de la Providence". Votre désir est de réaliser votre mission en particulier dans le monde de l'enfance abandonnée, des "petits" exclus, des jeunes et des adolescents, conditionnés par la mentalité moderne de consommation et souvent victimes de violences en tous genres.

Vous savez bien que tout projet authentique de renouveau doit se fonder sur l'approfondissement de la fidélité au Christ dans l'Eglise. C'est dans ce contexte que doivent être repensées votre consécration et votre mission! Vous entendez le faire en suivant les exemples de Marie, la Vierge orante et fidèle, et en vous plaçant à l'écoute des enseignements de saint Benoît, grand maître de vie spirituelle. La Vierge possède les clefs de ce que Dieu donne avec amour aux hommes, et le saint de Norcia, votre "protecteur et père spécial", vous guide grâce à la Règle, dans laquelle il avertit ses enfants de ne rien placer avant l'amour du Christ (cf. Règle bénédictine, RB 4, 21).

La Madone et le saint Patriarche furent les références solides de l'expérience mystique des Servantes de Dieu Maria et Giustina Schiapparoli, qui vécurent dans un abandon confiant à la Divine Providence, à laquelle elles confièrent toute leur oeuvre. Cette confiance les conduisit à être simples et humbles, en embrassant avec simplicité et joie la dure fatigue quotidienne. Elles aimèrent et surent communiquer à leurs Filles spirituelles un authentique esprit de famille, en mesure d'interpeller également les petites filles accueillies dans leur maison.


4. Très chères soeurs, que l'exemple des Fondatrices vous rappelle que l'authentique dimension mystique doit être traduite dans une expérience de vie fraternelle et dans l'engagement apostolique. C'est là, en effet, que l'amour de Dieu, la confiance dans la Providence et l'esprit de pauvreté trouvent leur caractère visible et concret. Les Constitutions vous rappellent que "la communion avec les soeurs demande de savoir vous accepter et de vous aider fraternellement, de tout mettre en commun: joies, douleurs, idées, prières, travail et de savoir être miséricordieuses" (Art. 63).

Dans cette perspective, vous vous efforcez de surmonter la tentation de l'individualisme, en vous engageant à cultiver une authentique spiritualité de communion. Voilà ce qui conduira chaque religieuse et chaque communauté à vivre une appartenance à l'Eglise universelle et locale renouvelée et consciente, outre qu'à sa propre Famille religieuse, et à être l'image toujours plus visible et accueillante de la Providence Divine.


5. "Ne vous inquiétez donc pas en disant: Qu'allons-nous manger? Qu'allons-nous boire? De quoi allons-nous nous vêtir? [...] Votre Père céleste sait que vous avez besoin de tout cela. Cherchez d'abord son royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît " (Mt 6,31-33). Ces paroles de l'Evangile constituaient l'horizon spirituel et le programme de vie des servantes de Dieu Maria et Giustina Schiapparoli. De la contemplation du Père céleste elles apprirent à faire de leur vie un acte d'amour permanent pour les petits, dans une attitude d'abandon total à la Providence. Elles ont laissé à leurs filles spirituelles la tâche de poursuivre ce sentier évangélique. Il s'agit d'une mission qui, au début du XXI siècle, est particulièrement actuelle. N'est-il pas vrai que dans de vastes zones de la planète, les enfants sont encore malheureusement victimes de la faim, des guerres, de terribles maladies comme le SIDA, et de la perversion d'adultes sans scrupules, qui menacent leur innocence et compromettent gravement leur avenir? Il n'est pas possible de faire face à ces nombreuses formes de pauvreté et de besoin sans une grande confiance dans la Providence Divine, dont il est possible, si l'on s'abandonne à elle, de devenir d'une certaine façon un prolongement "selon les exigences et les circonstances des temps et des lieux".

Voilà le défi qui se présente à votre chapitre! Il demande un coeur grand et rempli de foi, capable de chercher sans relâche le Royaume de Dieu et sa justice avec une audace prophétique et une pleine confiance dans la Divine Providence. Je souhaite de tout coeur que la fidélité renouvelée au charisme de vos Fondatrices puisse vous aider à témoigner de l'accueil des "derniers", en reconnaissant en eux la véritable image du Christ, qui demande à être honorée, accueillie et restaurée.


6. Très chères soeurs! Soyez conscientes de votre vocation et poursuivez le chemin entrepris. Votre vocation de Soeurs bénédictines de la Divine Providence constitue un don précieux pour l'Eglise; engagez-vous à la vivre en harmonie constante avec la mission évangélisatrice de toute la Communauté ecclésiale. Appelées à être un "prolongement de la Divine Providence", soyez prêtes à témoigner partout avec une ferveur toujours nouvelle des grandes valeurs de la prière, de la communion fraternelle, du travail et du service évangélique aux petits, aux laissés-pour-compte et aux exclus. Que chacune de vos Communautés soit une annonce concrète de la civilisation de l'amour, qui possède dans la tendresse providentielle de Dieu son fondement et son espérance.

Je confie les travaux de l'Assemblée capitulaire et toute votre Congrégation à la protection céleste de la Sainte Vierge et de saint Benoît de Norcia. Je vous assure de mon souvenir dans la prière pour chacune de vos intentions et je donne volontiers ma Bénédiction apostolique à la Mère générale, aux capitulaires, à toutes vos consoeurs, à ceux qui sont accueillis dans vos maisons et à ceux qui collaborent à votre mission.



Discours 2000 - Place Saint-Pierre, mardi 15 août 2000