Discours 2000 - Jeudi 24 février 2000,


Rencontre oecuménique dans la nouvelle Cathédrale de Notre Dame d'Egypte, au Caire

25 février 2000

 

"Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit Saint soient toujours avec vous !" (2Co 13,13)

Très Saint Père Chenouda,
Béatitude Stephanos,
Chère Délégation de Sa Sainteté Petros,
Chers évêques et dignitaires des Eglises et des communautés ecclésiales d'Egypte,

1. Avec la bénédiction de saint Paul, qui nous entraîne directement au coeur du mystère de la communion trinitaire, je vous salue tous avec une profonde affection et dans les liens d'amour qui nous unissent dans le Seigneur.

C'est pour moi une grande joie d'être pèlerin dans le pays qui a donné hospitalité et protection à notre Seigneur Jésus Christ et à la Sainte Famille ; comme il est écrit dans l'Evangile de Matthieu, "Joseph se leva ; dans la nuit, il prit l'enfant et sa mère, et se retira en Egypte, où il resta jusqu'à la mort d'Hérode. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait dit par le prophète : 'D'Egypte j'ai appelé mon fils'" (Mt 2,4-15).

L'Egypte a été le lieu de l'Eglise depuis les origines. Fondée sur la prédication apostolique et sur l'autorité de saint Marc, l'Eglise d'Alexandrie devint rapidement une des communautés phares du monde chrétien primitif. Des évêques vénérables comme saint Athanase et saint Cyrille ont été les témoins de la foi au Dieu un et trine, et à Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme, comme cela est défini par les premiers Conciles oecuméniques. C'est dans le désert d'Égypte que la vie monastique trouve son origine, dans ses deux formes de vie solitaire et de vie communautaire, sous la paternité spirituelle de saint Antoine et de saint Pacôme. Grâce à eux et au profond impact de leurs écrits spirituels, la vie monastique devint une partie de notre héritage commun. Au cours des dernières décennies, le charisme monastique a fleuri de nouveau et il donne un message de vie spirituelle au-delà des frontières de l'Egypte.


2. Aujourd'hui, nous remercions Dieu d'être toujours plus conscients de notre témoignage commun dans la foi et dans la richesse de la vie sacramentelle. Nous avons aussi en commun notre vénération filiale pour la Vierge Marie, la Mère de Dieu, vénération pour laquelle les Eglises coptes et les autres Eglises orientales sont renommées. Et, "lorsqu'on parle d'un patrimoine commun, on doit y inclure non seulement les institutions, les rites, les moyens de salut, les traditions que toutes les Communautés ont conservés et par lesquels elles ont été formées, mais en premier lieu et avant tout cette réalité de la sainteté" (Encyclique Ut unum sint UUS 84). Pour garder et prêcher fidèlement cet héritage, l'Eglise en Egypte a consenti de lourds sacrifices et continue à le faire. Combien de martyrs y a-t-il dans le vénérable martyrologe de l'Eglise copte, qui remonte aux terribles persécutions des années 283-284 ! Ils rendent gloire à Dieu en Egypte, à travers leur témoignage sans défaillance jusqu'à la mort.

3. Depuis les origines, la tradition apostolique et l'héritage communs ont été transmis et déployés en des formes variées qui prennent en compte les particularités culturelles spécifiques des peuples. Cependant, à partir du cinquième siècle, des facteurs théologiques et non théologiques, ajoutés à un manque de charité fraternelle et de compréhension, conduisit à de douloureuses divisions dans l'unique Eglise du Christ. La méfiance et l'hostilité entre chrétiens n'ont cessé de croître, en contradiction avec le fervent désir de notre Seigneur Jésus Christ, qui a prié pour "que tous soient un" (Jn 17,21).

Maintenant, au cours du vingtième siècle, l'Esprit Saint a rapproché les Eglises chrétiennes et les communautés, dans un mouvement de réconciliation. J'évoque avec gratitude de la rencontre entre le Pape Paul VI et Sa Sainteté Chenouda III en 1973, et la Déclaration christologique commune qu'ils signèrent à cette occasion. Je rends grâce pour tous ceux qui ont contribué à cette réalisation importante, spécialement à la fondation Pro Oriente à Vienne et à la Commission internationale conjointe entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise copte orthodoxe. Puisse Dieu faire en sorte que cette Commission internationale conjointe et la Commission internationale conjointe pour le dialogue théologique entre l'Eglise catholique romaine et l'Eglise orthodoxe fonctionnent bientôt à nouveau normalement, spécialement dans la perspective d'une clarification nécessaire de certaines questions ecclésiologiques fondamentales!

4. Je redis ce que j'ai écrit dans l'encyclique Ut unum sint, que ce qui concerne l'unité de toutes les communautés chrétiennes entre dans les charges de ce qui relève de la primauté de l'Evêque de Rome (cf. UUS UUS 95). Je souhaite cependant inviter à nouveau tous "les responsables ecclésiaux et leurs théologiens à instaurer avec moi sur ce sujet un dialogue fraternel et patient, dans lequel nous pourrions nous écouter au-delà des polémiques stériles, n'ayant à l'esprit que la volonté du Christ pour son Eglise" (UUS 96). En ce qui concerne le ministère de l'Evêque de Rome, je demande à l'Esprit Saint de nous donner sa lumière et d'éclairer tous les pasteurs et théologiens de nos Eglises, afin que nous puissions chercher ensemble les formes selon lesquelles ce ministère pourra réaliser un service d'amour reconnu par les uns et par les autres (Homélie en la Basilique vaticane, en présence de Dimitrios Ier, Archevêque de Constantinople et Patriarche oecuménique [6 décembre 1987], n. 3; cf. Ut unum sint UUS 95). Chers Frères, il n'y a pas de temps à perdre à ce sujet.


5. Notre communion dans l'unique Seigneur Jésus Christ, dans l'unique Esprit Saint et dans l'unique Baptême constitue déjà une réalité profonde et fondamentale. Cette communion nous permet de donner un témoignage commun de notre foi dans un vaste éventail de domaines, et même, cela requiert que nous coopérions en portant la lumière du Christ à un monde en attente de salut. Le témoignage commun est particulièrement important au commencement d'un nouveau siècle et d'un nouveau millénaire qui représentent de grands défis pour la famille humaine. Pour cette raison aussi, il n'y a pas de temps à perdre.

Comme condition primordiale pour ce témoignage commun, nous devons éviter tout ce qui peut conduire, une fois encore, à la méfiance et à la discorde. Nous sommes d'accord pour éviter toute forme de prosélytisme ou des méthodes et des attitudes contraires aux exigences de l'amour chrétien, et tout ce qui caractériserait les relations entre les Eglises (cf. Déclaration commune du Pape Paul VI et du Pape Chenouda III, 1973). Et je rappelle que la véritable charité, enracinée dans la fidélité totale à l'unique Seigneur Jésus Christ et dans le respect mutuel pour chacune des traditions ecclésiales et des pratiques sacramentelles, est un élément essentiel de la recherche de la parfaite communion (ibid.).

Nous ne nous connaissons pas suffisamment les uns les autres: trouvons donc des chemins de rencontres! Cherchons des formes viables de communion spirituelle, tels que la prière et le jeûne en commun, ou que des échanges mutuels et des accueils entre monastères ! Trouvons des formes de coopération concrète, spécialement pour répondre à la soif spirituelle actuelle de nombreux peuples et pour soulager leurs détresses, ainsi que pour éduquer la jeunesse, pour assurer à tous des conditions de vie humaine, pour promouvoir le respect mutuel, la justice et la paix, et pour faire avancer la liberté religieuse, qui est un droit humain fondamental.

6. Au début de la semaine de prière pour l'unité des chrétiens, le 18 janvier, j'ai ouvert la Porte Sainte de la Basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et j'en ai franchi le seuil avec les représentants de nombreuses Eglises et communautés ecclésiales. Avec moi, Son Excellence Amba Bishoi, de l'Eglise copte, et des représentants des Eglises orthodoxes et de l'Eglise luthérienne ont élevé le Livre des Evangiles vers les quatre points cardinaux. C'était une forte expression symbolique de notre mission commune pour le nouveau millénaire : ensemble, nous devons porter témoignage de l'Evangile de Jésus Christ, le message de vie qui sauve, l'amour et l'espérance pour le monde.

Au cours de la même liturgie, le symbole des Apôtres fut proclamé par trois représentants des différentes Eglises et Communautés ecclésiales - la première partie fut proclamée par le représentant du Patriarcat grec orthodoxe d'Alexandrie. Ensuite, nous nous sommes offerts les uns aux autres le signe de la paix, et pour moi ce moment de joie était un présage et un avant-goût de la pleine communion que nous sommes en train de nous efforcer de réaliser entre les disciples du Christ.
Que l'Esprit de Dieu nous accorde bientôt l'unité visible et complète à laquelle nous aspirons !


7. Je confie cette espérance à l'intercession toute-puissante de la Théotokos, l'archétype de l'Eglise. Elle est la toute pure, la toute belle, la toute sainte parmi les créatures, capable d'"être l'Eglise" comme nulle autre créature ne pourra jamais l'être. Soutenus par sa présence maternelle, nous trouverons le courage de confesser nos fautes et nos hésitations, et de rechercher la réconciliation qui nous rendra capable de vivre dans l'amour comme le Christ nous a aimés (cf. Ep 5,2). Très chers Frères, que le troisième millénaire chrétien soit le millénaire de notre pleine unité dans le Père, le Fils et le Saint-Esprit ! Amen !



AU CONGRÈS INTERNATIONAL SUR L’APPLICATION DES ORIENTATIONS DU CONCILE OECUMÉNIQUE VATICAN II

Dimanche 27 février 2000


  Messieurs les Cardinaux,
Vénérés frères dans l'épiscopat et le sacerdoce,
Chers frères et soeurs!

1. Je suis très heureux de vous rencontrer au terme du Congrès qui s'est tenu ces jours derniers au Vatican sur le thème, véritablement prenant et stimulant, de l'application des orientations du Concile oecuménique Vatican II. Je salue le Cardinal Roger Etchegaray, que je remercie pour l'hommage qu'il m'a adressé au nom de tous. Je souhaite également la bienvenue aux Préfets des dicastères et aux autres cardinaux, ainsi qu'aux archevêques et évêques, qui par leur présence soulignent l'importance de cette réunion. Enfin, je salue les experts venus ici de différentes parties du monde pour apporter la contribution de leurs expériences et de leurs réflexions.

Le Concile a été un don de l'Esprit à son Eglise

Le Concile oecuménique Vatican II a été un don de l'Esprit à son Eglise. C'est pour cette raison qu'il demeure un événement fondamental non seulement pour comprendre l'histoire de l'Eglise en cette fin de siècle, mais également, et surtout, pour constater la présence permanente du Ressuscité aux côtés de son Epouse dans l'histoire du monde. Grâce à l'Assemblée conciliaire, qui a vu des évêques de toutes les parties du monde venir au Siège de Pierre, on a pu constater combien le patrimoine de deux mille ans de foi a été conservé dans son authenticité originelle.

L'expérience de foi de l'Eglise

2. Avec le Concile, l'Eglise a tout d'abord fait une expérience de foi, en s'abandonnant à Dieu sans réserves selon l'attitude de celui qui a confiance et qui a la certitude d'être aimé. C'est précisément cet acte d'abandon à Dieu qui, après un examen serein des Actes, apparaît de façon souveraine. La personne qui s'intéresse au Concile en ignorant cette clef de lecture se priverait de la possibilité d'en pénétrer l'âme profonde. C'est seulement dans une perspective de foi que l'événement conciliaire se révèle à nos yeux comme un don dont il est nécessaire de savoir saisir la richesse encore cachée.

En cette circonstance, reviennent à l'esprit les paroles significatives de saint Vincent de Lérin: "l'Eglise du Christ, attentive et prudente gardienne des dogmes qui lui sont confiés, ne change jamais rien en ceux-ci; elle ne leur ôte rien, ne leur ajoute rien; elle n'ampute pas ce qui est nécessaire, elle n'ajoute pas ce qui est superflu; elle ne perd pas ce qui lui appartient, elle ne s'approprie pas de ce qui est à autrui; mais avec tout le zèle possible, respectant avec fidélité et sagesse les antiques dogmes, elle a comme unique désir de perfectionner et de parfaire ceux qui autrefois reçurent une première forme et une première esquisse, de consolider et de renforcer ceux qui ont déjà de l'importance et qui sont développés, de sauvegarder ceux qui ont déjà été confirmés et définis" (Commonitorium, XXIII).

Le défi des Pères conciliaires

3. Les Pères conciliaires furent placés devant un véritable défi. Il consistait à s'engager à comprendre plus intimement, dans une période de changements rapides, la nature de l'Eglise et sa relation avec le monde pour effectuer la "mise à jour" opportune. Nous avons relevé ce défi - je me trouvais moi aussi parmi les Pères conciliaires - et nous y avons apporté une réponse, en cherchant une intelligence plus cohérente de la foi. Ce que nous avons accompli lors du Concile a été de montrer que l'homme contemporain lui aussi, s'il désire se comprendre intégralement, a besoin de Jésus-Christ et de son Eglise, qui demeure dans le monde comme signe d'unité et de communion.

Apporter l'Evangile dans le monde

En réalité l'Eglise, Peuple de Dieu en marche sur les routes de l'histoire, est le témoignage éternel d'une prophétie qui, alors qu'elle atteste la nouveauté de la promesse, rend sa réalisation évidente. Le Dieu qui a promis est le Dieu fidèle qui accomplit la parole donnée.

N'est-ce pas là, en effet, ce que la Tradition remontant aux Apôtres nous permet de vérifier chaque jour? Ne sommes-nous pas dans un processus constant de transmission de la Parole qui sauve et qui apporte à l'homme, où qu'il soit, le sens de son existence? L'Eglise, dépositaire de la Parole révélée, a pour mission de l'annoncer à tous.

Cette mission prophétique comporte la responsabilité de rendre visible ce que la Parole annonce. Nous devons mettre en acte les signes visibles du salut, pour que l'annonce que nous apportons soit comprise dans son intégralité. Apporter l'Evangile dans le monde est une tâche que les chrétiens ne peuvent pas déléguer à d'autres. Il s'agit d'une mission qui les interpelle dans la responsabilité propre à la foi et à ceux qui suivent le Christ! Le Concile a voulu restituer à tous les croyants cette vérité fondamentale.

Présenter au mieux la nouveauté du Magistère conciliaire

4. Pour rappeler les vingt ans du Concile Vatican II, j'ai convoqué, en 1985, un Synode extraordinaire des Evêques. Il avait pour but de célébrer, vérifier et promouvoir l'enseignement conciliaire. Dans leur analyse, les évêques parlèrent de "lumières et d'ombres" qui avaient caractérisé la période postconciliaire. C'est pourquoi, dans la Lettre Tertio millennio adveniente j'ai écrit que "l'examen de conscience ne saurait omettre la réception du Concile" (TMA 36). Aujourd'hui, je vous remercie tous, vous qui êtes venus de diverses parties du monde pour donner une réponse à cette demande. Le travail que vous avez accompli ces jours derniers a souligné combien l'enseignement conciliaire est présent et efficace dans la vie de l'Eglise. Certes, il demande une connaissance toujours plus approfondie. Cependant, à l'intérieur de cette dynamique, il est nécessaire de ne pas perdre de vue l'intention authentique des Pères conciliaires; elle doit plutôt être retrouvée en dépassant les interprétations prévenues et partiales qui ont empêché de présenter au mieux la nouveauté du Magistère conciliaire.

Le Concile se situe dans la ligne de la foi de toujours

L'Eglise connaît depuis toujours les règles pour une herméneutique correcte des contenus du dogme. Ce sont des règles qui sont données à l'intérieur du tissu de la foi et non en dehors de celui-ci. Lire le Concile en supposant qu'il comporte une fracture avec le passé, alors qu'en réalité il se situe dans la lignée de la foi de toujours, est décidément erroné. Ce qui a été cru par "tous, toujours et en tous lieux" est l'authentique nouveauté qui permet à chaque époque de se sentir illuminée par la parole de la révélation de Dieu en Jésus-Christ.

L'efficacité de cet acte d'amour

5. Le Concile a été un grand acte d'amour: "Un grand et triple acte d'amour" - comme l'a dit Paul VI lors du discours d'ouverture de la IV période du Concile - un acte d'amour "envers Dieu, envers l'Eglise, envers l'humanité" (Insegnamenti, vol. III [1965], p. 475). L'efficacité de cet acte ne s'est pas du tout affaiblie: elle continue à agir à travers la riche dynamique de ses enseignements.

La Constitution dogmatique "Dei Verbum"

La Constitution dogmatique Dei Verbum a placé avec une conscience renouvelée la Parole de Dieu au centre de la vie de l'Eglise. Cette centralité provient de la perception plus vive de l'unité entre l'Ecriture Sainte et la Sainte Tradition. La Parole de Dieu, qui est conservée vivante par la foi du peuple saint des croyants guidé par le Magistère, demande également à chacun de nous d'assumer sa propre responsabilité pour conserver intact le processus de transmission.

Pour que la primauté de la Révélation du Père à l'humanité perdure avec toute la force de sa nouveauté radicale, il est nécessaire, avant toute chose, que la théologie devienne un instrument cohérent de son intelligence. Dans l'Encyclique Fides et ratio j'ai écrit: "Aux diverses époques de l'histoire, la théologie, dans sa fonction d'intelligence de la Révélation, a toujours été amenée à recevoir les éléments des différentes cultures pour y faire entrer, par sa médiation, le contenu de la foi selon une conceptualisation cohérente. Aujourd'hui encore, une double tâche lui incombe. En effet, d'une part, elle doit remplir la mission que le Concile Vatican II lui a confiée en son temps: renouveler ses méthodes en vue de servir plus efficacement l'évangélisation [...] D'autre part, la théologie doit porter son regard sur la vérité dernière qui lui est confiée par la Révélation, sans se contenter de s'arrêter à des stades intermédiaires" (FR 92).

La Constitution Sacrosanctum Concilium

6. Ce que l'Eglise croit est ce qu'elle prend comme objet de sa prière. La Constitution Sacrosanctum Concilium a illustré les prémisses pour une vie liturgique qui rende à Dieu le vrai culte qui lui est dû par le peuple, appelé à exercer le sacerdoce de la Nouvelle Alliance. L'action liturgique doit permettre à chaque fidèle d'entrer dans l'intimité du mystère pour saisir la beauté de la louange au Dieu Trine. En effet, elle constitue une anticipation sur la terre de la louange que les foules des bienheureux rendent à Dieu au ciel. Dans toute célébration liturgique devrait donc être donnée aux participants la possibilité de goûter à l'avance, même si c'est sous le voile de la foi, quelque chose des douceurs qui naîtront de la contemplation de Dieu au Paradis. C'est pourquoi chaque ministre, conscient de la responsabilité qu'il possède envers tout le peuple qui lui est confié, devra respecter fidèlement le caractère sacré du rite, en grandissant dans l'intelligence de ce qu'il célèbre.

La Constitution dogmatique Lumen gentium

7. "L'heure est venue où la vérité à propos de l'Eglise du Christ doit être explorée, organisée et exprimée", affirma le Pape Paul VI dans le discours d'ouverture de la seconde période du Concile (Insegnamenti, vol. I [1963], PP 173-174). L'inoubliable Pontife définit la tâche principale du Concile dans cette expression. La Constitution dogmatique Lumen gentium a été un véritable chant d'exaltation de la beauté de l'Epouse du Christ. Dans ces pages, nous avons mené à bien la doctrine exprimée par le Concile Vatican I et nous avons imprimé le sceau pour une étude renouvelée du mystère de l'Eglise.

La communio est le fondement sur lequel repose la réalité de l'Eglise. Une koinonia qui a sa source dans le mystère même du Dieu Trine et qui s'étend à tous les baptisés, qui sont donc appelés à la pleine unité dans le Christ. Cette communion devient évidente dans les diverses formes institutionnelles sous lesquelles le ministère ecclésial est accompli et dans la fonction du Successeur de Pierre comme signe visible de l'unité de tous les croyants. Il n'échappera à personne que le Concile Vatican II a repris avec un grand élan l'aspiration "oecuménique". Le mouvement de rencontre et de clarification, qui a été mis en oeuvre avec tous nos frères baptisés, est irréversible. C'est la force de l'Esprit qui rappelle les croyants à l'obéissance, pour que l'unité soit la source efficace de l'évangélisation. La communion que l'Eglise vit avec le Père, le Fils et l'Esprit Saint est le signe de la façon dont les frères sont appelés à vivre ensemble.

"Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné"

8. "Le Concile, qui nous a donné une riche doctrine ecclésiologique, a relié organiquement son enseignement sur l'Eglise à celui sur la vocation de l'homme dans le Christ": voilà ce que je disais dans l'homélie lors de l'ouverture du Synode des Evêques, le 24 novembre 1985 (Insegnamenti, vol. VIII, 2P 1371). La Constitution pastorale Gaudium et spes, qui posait les questions fondamentales auxquelles chaque personne est appelée à donner un réponse, nous répète également aujourd'hui des paroles qui n'ont rien perdu de leur actualité: "Le mystère de l'homme ne s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné" (GS 22). Ce sont des paroles qui me sont très chères et que j'ai voulu reproposer dans les passages fondamentaux de mon magistère. C'est là que se trouve la véritable synthèse vers laquelle l'Eglise doit toujours se tourner lorsqu'elle dialogue avec l'homme de notre époque, comme avec celui de chaque époque: elle est consciente de posséder un message qui est une synthèse féconde de l'attente de chaque homme et de la réponse que Dieu lui adresse.

Dans l'incarnation du Fils de Dieu, que ce Jubilé désire célébrer à deux mille ans de l'événement, l'appel de l'homme devient évident. Celui-ci ne perd pas sa dignité lorsqu'il s'abandonne avec la foi au Christ, parce que son humanité est alors élevée à la participation à la vie divine. Le Christ est la vérité qui ne passe pas: en Lui, Dieu rencontre chaque homme et chaque homme peut voir Dieu en Lui (cf. Jn 14,9-10). Aucune rencontre avec le monde ne sera féconde, si le croyant cesse de fixer son regard sur le mystère de l'incarnation du Fils de Dieu. Le vide que de nombreuses personnes éprouvent aujourd'hui face à la question sur le pourquoi de la vie et de la mort, sur le destin de l'homme et sur le sens de la souffrance, ne peut être comblé que par l'annonce de la vérité qui est Jésus-Christ. Le coeur de l'homme sera toujours "inquiet", tant qu'il ne pourra pas reposer en Lui, véritable repos pour ceux qui "peinent et ploient sous le fardeau" (cf. Mt 11,28).

Un arbre qui déploie désormais ses branches majestueuses et puissantes dans la Vigne du Seigneur

9. La "petite semence" que Jean XXIII déposa "l'âme et la main impatientes" (Const. apos. Humane Salutis, 25 décembre 1961) dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs le 25 janvier 1959, en annonçant l'intention de convoquer le vingt-et-unième Concile oecuménique de l'histoire de l'Eglise, a grandi en donnant vie à un arbre qui déploie désormais ses branches majestueuses et puissantes dans la Vigne du Seigneur. Il a donné beaucoup de fruits au cours de ces trente cinq années de vie, et il en donnera encore beaucoup au cours des prochaines années. Une nouvelle saison s'ouvre à nos yeux: c'est le temps de l'approfondissement des enseignements conciliaires, le temps de la récolte de ce que les Pères conciliaires semèrent et que la génération des années dernières a soigné et attendu.

Le Concile oecuménique Vatican II a été une véritable prophétie pour la vie de l'Eglise; il continuera à l'être pendant les nombreuses années du troisième millénaire qui vient de commencer. L'Eglise, riche des vérités éternelles qui lui ont été confiées, parlera encore au monde, en annonçant que Jésus-Christ est l'unique véritable sauveur du monde: hier, aujourd'hui et à jamais!



Mars DISCOURS DU PAPE JEAN PAUL II AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE DE CORÉE

Samedi 4 mars 2000




Excellence,

1. C'est pour moi un grand plaisir de vous accueillir au Vatican à l'occasion de votre première visite officielle, qui me donne l'occasion de reconfirmer l'estime du Saint-Siège pour votre personne ainsi que son amitié de longue date avec la République de Corée. Je souhaite une cordiale bienvenue à Mme Kim Dae-Jung et aux éminents membres de votre entourage.

Votre visite d'aujourd'hui évoque le souvenir agréable de mes deux visites pastorales dans le "Pays du Matin calme", en 1984 et 1989. En ces deux occasions, j'ai eu la joie de rencontrer un grand nombre de vos concitoyens issus de divers milieux et différentes traditions religieuses. Leur accueil chaleureux, leur cordialité et leur hospitalité m'ont profondément marqué. J'ai pu également constater les difficultés et les défis auxquels doivent faire face les Coréens dans leur aspiration à l'unité et leur désir de créer une société pacifique et prospère, fondée sur les bases solides de la justice, de la liberté et du respect pour les droits humains inaliénables.


2. Vous avez récemment entrepris de nouvelles initiatives pour promouvoir le dialogue entre Coréens. Certes, le chemin de la réconciliation sera long et difficile. Pourtant, en dépit des obstacles, vous ne vous êtes pas laissé décourager dans vos efforts pour établir un climat de bonnes et harmonieuses relations. Vous avez montré votre engagement de façon concrète en venant en aide aux Coréens du Nord qui ont été gravement touchés par des catastrophes naturelles et de mauvaises récoltes, et dont nous connaissons tous les conséquences tragiques. J'encourage les efforts que vous accomplissez pour répondre à leurs besoins en ce moment difficile et je profite de cette occasion pour faire appel à la Communauté internationale afin qu'elle continue de manifester sa générosité pour contribuer à soulager les souffrances des victimes.


3. Récemment, votre pays a également dû affronter les défis sociaux et économiques provoqués par la crise financière asiatique. Conscient que l'élément le plus précieux de la nation est sa population, votre gouvernement a accompli d'importants efforts pour garantir que ses effets négatifs sur vos concitoyens soient réduits au minimum. La productivité et le profit seuls ne peuvent être l'unique mesure du progrès; en effet, le développement n'est authentique que s'il apporte un bénéfice aux personnes et à la promotion du bien de la famille, de la nation et de la communauté mondiale. Le véritable développement exige que chaque homme et chaque femme soit considéré comme un sujet de droits et de libertés inaliénables, et que les dimensions sociales, culturelles et religieuses de la vie soient défendues et promues toujours et partout.

L'engagement de l'Eglise catholique dans le domaine de l'éducation, de la santé et du bien-être social, découle de sa ferme conviction de la dignité innée de la personne humaine et de la primauté des personnes sur les choses. Cette conviction la conduit à rechercher des formes pratiques de coopération avec les gouvernements et les organismes internationaux engagés dans le développement des peuples. Dans ce domaine, la tâche de l'Eglise ne consiste pas à prescrire des modèles sociaux, politiques ou économiques particuliers. Sa contribution principale est d'offrir sa doctrine sociale comme orientation éthique et idéale qui, tout en reconnaissant la valeur positive du marché et de l'entreprise, insiste pour que ceux-ci soient toujours orientés vers le bien commun des personnes (cf. Centesimus annus CA 43). Le respect de la dimension morale essentielle et des impératifs éthiques du développement est la clé du véritable progrès humain, et constitue la seule base valable pour une société véritablement digne de la famille humaine.


4. Le siècle qui vient de s'achever a été le témoin de nombreuses violences, persécutions et guerres, qui n'ont pas épargné votre pays. Tout cela a conduit à une conscience accrue du besoin d'accord et de coopération entre nations afin de prévenir les conflits et de préserver la paix, de défendre les droits et la liberté des individus et des peuples, et d'assurer le respect de la justice. Les pays d'Asie se rapprochent peu à peu, et de sérieux efforts ont été accomplis pour parvenir à la réconciliation entre les peuples divisés par les souvenirs pénibles de l'histoire. Au sein de nombreuses nations, il existe un engagement croissant à renouveler l'ordre social et à éliminer la corruption qui caractérise trop souvent la vie publique. Les personnes deviennent plus conscientes du fait que le domaine politique n'est pas neutre moralement, mais doit être guidé par des idéaux et des principes fondamentaux. Ces développements et initiatives positifs doivent être salués et encouragés, mais à un niveau plus profond, ils ne peuvent réussir que si la valeur unique et inaliénable de la personne humaine est respectée et sauvegardée.

Comme l'expérience des cent dernières années le démontre clairement, le manque de reconnaissance de l'existence d'une vérité transcendante, en vertu de laquelle l'homme atteint sa pleine identité, mine les principes qui garantissent les justes relations entre les peuples et peut conduire à l'apparition de diverses formes de totalitarisme (cf. Centesimus annus CA 44). En effet, s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir (cf. Centesimus annus CA 46). A présent, les nations et la Communauté internationale doivent faire face au défi de formuler les principes fondamentaux nécessaires pour garantir le bien des individus, le bien commun et le véritable développement de la société. J'exprime le souhait et la confiance que les peuples de Corée du Sud puiseront dans leur riche patrimoine culturel et spirituel pour trouver la sagesse et la discipline d'esprit et de coeur nécessaires pour édifier une société digne des antiques traditions de votre pays.


5. Excellence, à l'occasion de votre visite, j'exprime une fois de plus mes meilleurs voeux pour vos efforts en vue de promouvoir le renouveau social et la réconciliation parmi tous les membres de la famille coréenne. Je prie pour que le peuple coréen préserve ces valeurs spirituelles et ces qualités d'esprit qui promeuvent la liberté, la dignité et la vérité, et offrent une orientation sûre pour l'avenir. Puisse la République de Corée prospérer sur la voie du progrès véritable et de la paix véritable. Tel est mon souhait sincère pour vous, Monsieur le Président, ainsi que pour votre peuple.




AUDIENCE DE JEAN PAUL II AUX PÈLERINS RÉUNIS POUR LA BÉATIFICATION DE 44 SERVITEURS DE DIEU

Lundi 6 mars 2000



Très chers frères et soeurs

1. C'est avec joie que je vous accueille ce matin, au lendemain de la Béatification solennelle d'un groupe nombreux de témoins de la foi. Vous provenez de divers pays, en particulier de Biélorussie, des Philippines, de Thaïlande, du Viêt-Nam. J'adresse à tous mon plus cordial salut.

Les nouveaux bienheureux - prêtres, soeurs, laïcs et laïques - sont tous martyrs. J'ai à coeur de souligner l'éloquence particulière de ce fait: la première béatification de l'Année Sainte 2000 est placée sous le signe du martyre, c'est-à-dire du don total de soi pour le Christ et l'Evangile. Ces martyrs ont fait de leur vie une réponse généreuse au don de Dieu, et sont pour nous tous des modèles éloquents de témoignage chrétien.

André de Phú Yên [en français]

2. Je salue très cordialement Monsieur le Cardinal Paul Joseph Pham Ðinh Tung, Archevêque de Hà Nôi, les évêques et les pèlerins vietnamiens ainsi que leurs amis, venus pour la béatification d'André de Phú Yên. Dans ce jeune garçon, le père Alexandre de Rhodes avait discerné une grande intelligence et une intense vie spirituelle. Pour aider les prêtres à annoncer l'Evangile, il l'accueillit parmi ses plus proches collaborateurs, puis dans l'association des catéchistes Maison Dieu. Dès lors, saisi par le Christ, André s'engagea publiquement à consacrer sa vie au service de l'Eglise, acceptant généreusement de partager jusqu'au bout le sacrifice du Seigneur crucifié, assuré de le suivre dans sa résurrection.

Depuis plus de trois cent cinquante ans, les catholiques du Viêt-Nam n'ont jamais oublié ce témoin de l'Evangile, proto-martyr de leur pays. Ils ont trouvé en lui un modèle de foi sereine et d'amour généreux pour le Christ et pour son Eglise. Qu'ils découvrent encore aujourd'hui dans son exemple la force de demeurer fidèles à leur vocation chrétienne, dans la loyauté à l'égard de l'Eglise et de leur pays! Bienheureux André, dont le zèle ardent a permis à l'Evangile d'être proclamé, de s'enraciner et de se développer, donne à tous les catéchistes l'audace d'être de véritables témoins de la foi, par une vie toute donnée au Christ et à leurs frères!

Nicolas Bunkerd Kitbamrung [en anglais]

3. J'adresse un salut cordial au Cardinal Michael Michai Kitbunchu et aux évêques de Thaïlande, ainsi qu'aux prêtres, religieux et fidèles qui sont venus à Rome pour la béatification de Père Nicolas Bunkerd Kitbamrung. L'Eglise qui est en Thaïlande se réjouit de ce que l'un des ses fils a été élevé aux honneurs des autels. Le Bienheureux Nicolas fut totalement dévoué à son ministère sacerdotal, qu'il manifesta dans son amour pour les autres, son engagement à enseigner la foi, et son témoignage courageux lors des épreuves. Je prie pour qu'à travers l'intercession de Père Nicolas, la communauté catholique dans votre pays ait toujours des prêtres empreints de ce même esprit.

Pedro Calungsod

Je souhaite une cordiale bienvenue au Cardinal Ricardo Vidal et aux évêques des Philippines, ainsi qu'aux nombreux pèlerins qui vous accompagnent. Depuis longtemps, les populations des Philippines, en particulier celles de sa région natale de Visayas, attendent la béatification de Pedro Calungsod. Le Bienheureux Pedro entendit très jeune l'appel du Christ et ne montra jamais la moindre hésitation dans son désir d'accomplir la volonté de Dieu, même au prix de sa vie. Prions pour que de nombreux jeunes suivent l'exemple du bienheureux Pedro et se donnent au Seigneur sous les formes multiples de l'apostolat laïc, du sacerdoce ou de la vie religieuse.
Sur vous et vos familles, j'invoque la joie et la paix du Seigneur Ressuscité!

André de Soveral, Ambrósio Francisco Ferro et 28 compagnons [en portugais]

4. C'est avec une profonde satisfaction que je salue à présent le Cardinal Eugênio de Araújo Sales et les nombreux évêques présents avec les pèlerins brésiliens qui sont venus à Rome pour participer à la béatification solennelle des martyrs de Natal: le jésuite André de Soveral, le père diocésain Ambrósio Francisco Ferro et ses communautés de 28 laïcs qui, à l'aube de l'histoire du Brésil, donnèrent leur vie pour demeurer fidèles à leur foi.

Ces martyrs qui ont été béatifiés hier, sont originaires des Communautés de Cunhaú et Uruaçu dans le Rio Grande do Norte. Ce fut là que germa la semence du martyre, pour se transformer en grande récolte de fruits mûrs grâce à l'action évangélisatrice et sanctificatrice quotidienne de l'Eglise au Brésil, tout au long de cinq siècles d'histoire. Leur sang irrigua la terre de leur patrie, la rendant fertile pour les générations des nouveaux chrétiens. Ils représentent les prémices de l'oeuvre missionnaire et furent appelés les proto-martyrs de l'Evangile du Brésil dans ces lieux, qui reçurent le nom de Terre de la Sainte Croix.

Demandons à Dieu que l'exemple de fidélité de ces premiers chrétiens, en particulier des familles des martyrs, - dont un grand nombre avec des enfants en bas âge - et que la foule d'anonymes non identifiés, puissent nous conduire à renouveler notre engagement en vue d'une évangélisation féconde et audacieuse à tous les niveaux de la société! Et que Notre-Dame d'Aparecida, Mère de Dieu et notre Mère, marche à nos côtés tout au long des routes de la vie!

Maria Stella Mardosewicz et dix consoeurs [en polonais]

Je salue cordialement les pèlerins de Pologne et de Biélorussie.
Je salue les Cardinaux - l'un d'entre eux est américain d'origine polonaise-biélorusse -, les évêques et les prêtres.

J'adresse un salut particulier aux Soeurs de la Congrégation de la Sainte Famille de Nazareth, les Nazaréennes, qui sont venues à Rome pour rendre grâce à Dieu pour le don de la béatification des onze consoeurs martyres de Nowogródek.

Lorsque nous commémorons ces héroïques Nazaretaines, les paroles de Jésus nous viennent à l'esprit: "Nul n'a plus grand amour que celui-ci: donner sa vie pour ses amis" (Jn 15,13). Elles ont parfaitement confirmé la vérité de ces paroles à travers leur vie emplie de dévouement et à travers leur mort. Avant la guerre et au cours de l'occupation, elles servirent avec zèle les habitants de Nowogródek, participant activement à la pastorale et à l'éducation et accomplissant diverses oeuvres de charité. Leur amour envers ceux parmi lesquels elles accomplissaient leur mission, a acquis une valeur particulière face aux atrocités de l'envahisseur nazi. De façon commune et unanime, elles ont offert leur vie à Dieu, demandant qu'en retour soit sauvée la vie des pères et des mères de familles, ainsi que celle du prêtre, pasteur local. Le Seigneur a accueilli avec bienveillance leur offre, et, comme nous le croyons, l'a récompensée avec abondance dans sa gloire.
[en biélorusse]

Aujourd'hui, avec toute la Congrégation des Nazaréennes, nous rendons gloire à Dieu pour cette grâce, en vertu de laquelle le charisme monastique et le zèle humain ont pu produire de si nombreux fruits de martyre. Que le sang de ces bienheureuses Soeurs soit la semence de nouvelles vocations religieuses et le soutien pour de nombreuses personnes sur la voie de la sainteté.

Que les nouvelles bienheureuses, Maria Stella Mardosewicz et ses dix consoeurs, intercèdent auprès de Dieu pour tout le peuple de Biélorussie, que je salue cordialement.
Je bénis de tout coeur les pèlerins ici présents. Loué soit Jésus-Christ!
[en italien]

Très chers frères et soeurs, rendons grâce à Dieu pour le don de ces témoins lumineux de l'Evangile! Louons-le à travers notre vie, et tentons d'imiter, à travers sa grâce, les exemples de ces martyrs.

Que nous assiste la Vierge Marie, Reine des Saints et Auxiliaire des Chrétiens. En rentrant dans vos pays et dans vos foyers, emportez avec vous le souvenir de ces célébrations solennelles, qui vous ont fait ressentir la joie d'appartenir à l'Eglise une et sainte, et apportez également aux personnes qui vous sont chères la Bénédiction que le Pape vous donne avec affection.


Discours 2000 - Jeudi 24 février 2000,