Discours 2001 - Jeudi 6 décembre 2001


Audience aux religieux et aux religieuses de la Congrégation des Rogationnistes et aux Filles du Divin Zèle

6 décembre 2001


Très chers frères et soeurs!

1. Je vous accueille avec joie et je souhaite une cordiale bienvenue à chacun de vous. Merci de votre visite, qui désire souligner un événement plus que jamais significatif: le 150 anniversaire de la naissance de votre Fondateur, le bienheureux Annibale Maria Di Francia. J'adresse un salut spécial au Supérieur général, le R.P. Giorgio Nalin, et je le remercie des paroles cordiales qu'il m'a adressées au nom de tous.

En vous accueillant, vous qui constituez une délégation qualifiée des Rogationnistes, des Filles du Divin Zèle, des Missionnaires rogationnistes, des anciens élèves et des Animateurs laïcs pour les vocations qui partagent le même charisme, j'étends mon salut au groupe nombreux et digne d'éloges de vos confrères et consoeurs. Ces derniers, humbles et généreux, consacrent leur vie sur tous les continents de façon joyeuse et zélée à la diffusion du "Rogate" qui a jailli du Coeur du Christ.

Au cours de l'année jubilaire, vos Familles religieuses pleines de zèle ont eu l'occasion de retourner spirituellement à leur origine commune pour en tirer de l'inspiration et du courage. Dans le même temps, elles n'ont pas manqué de se tourner vers l'avenir, en s'engageant de façon renouvelée à approfondir l'idéal charismatique rogationniste et à le faire rayonner avec enthousiasme sur chaque continent.

2. Avec vous, je désire rendre grâce à Dieu pour le bien accompli par votre Congrégation au cours de ces cent cinquante années d'histoire. Je le remercie car, dans vos maisons, continue à vivre la veine réconfortante de la charité et du zèle, qui commença dans la lointaine année 1878. La rencontre fortuite du Père Annibale avec un mendiant presque aveugle fut l'étincelle qui embrasa d'amour évangélique votre Fondateur, entré en contact avec le quartier misérable d'"Avignone" à Messine, où habitaient les plus pauvres d'entre les pauvres de la ville, les véritables "rebuts" de la société.

"Dès cette époque - écrit-il dans ses mémoires - je me suis trouvé engagé, dans la mesure de mes faibles forces, dans le soulagement spirituel et temporel de ce peuple abandonné" (Annibale Maria Di Francia, Preziose Adesioni, Messine 1901, p. 3). Jamais, à partir de ce moment, la flamme de la charité ne s'éteignit au cours de sa vie. Il choisit de se consacrer entièrement aux pauvres et aux humbles, voyant le Christ en eux et le servant à travers eux. Cette humble petite semence s'est développée de manière prodigieuse au cours de ces cent cinquante ans. Elle est devenue un arbre majestueux, qui étend désormais ses branches dans toutes les parties du monde, à travers le zèle ardent des fils et des filles du Père Annibale.

Alors que je vous félicite pour le chemin accompli, je vous encourage à rendre votre témoignage encore plus fidèle et votre dévouement apostolique plus généreux.

La célébration d'un événement aussi significatif pour vos Instituts ne peut pas se limiter à la simple évocation du passé, même lumineux, mais doit se transformer en invitation à se tourner vers l'avenir, pour répondre avec la ferveur des débuts aux anciennes attentes et aux nouveaux défis de l'humanité.

3. Mais comment faire en sorte que l'arbre vigoureux, planté par votre bienheureux Fondateur, continue à porter des fleurs et des fruits en abondance?

Très chers frères et soeurs, la réponse à cette interrogation, que vous vous êtes posée au cours de l'année jubilaire, est ancienne et toujours actuelle: il s'agit de la sainteté, terrain fertile dans lequel votre Famille religieuse a grandi, un terrain qui pourra encore lui assurer, également au cours du nouveau millénaire, un avenir prometteur et fécond.

Oui, la sainteté est possible également à notre époque difficile. Elle est même la priorité que, au terme du grand Jubilé, j'ai indiquée dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte comme perspective dans laquelle doit se placer tout le chemin pastoral de l'Eglise (cf. NM NM 30).

Dans cette lumière, la vie consacrée joue, aujourd'hui plus que jamais, un rôle significatif et déterminant: elle doit être sainte, si elle ne veut pas manquer à sa raison d'être; elle doit être vécue en plénitude dans ses exigences élevées et sévères de prière, d'humilité, de pauvreté, d'esprit de sacrifice et d'austère observance des voeux.

L'enseignement de votre bienheureux Fondateur constitue pour vous un solide point de référence. Le Père Annibale Maria Di Francia reconnaissait "que la vocation à l'état religieux est semblable à la vocation à la sanctification" (L'Anima del Padre, n. 38).

Comme ses paroles sont actuelles! Elles vous encouragent à assurer la primauté de la vie intérieure parmi vos multiples activités d'éducation, d'assistance, de charité, missionnaires et éditoriales.

4. Ne craignez pas que le temps consacré à la prière puisse d'une façon quelconque freiner le dynamisme apostolique et le service méritoire à vos frères, qui constituent votre travail quotidien.

C'est exactement le contraire. Aimer et placer la prière au centre de chaque projet de vie et d'apostolat est l'authentique école des saints. Distinguez-vous donc dans l'art de prier: tel "est le secret d'un chritianisme vraiment vital, qui n'a pas de motif de craindre l'avenir, parce qu'il revient continuellement aux sources et qu'il s'y régénère" (Novo millennio ineunte, NM 32).

Que la Sainte Vierge soit un exemple pour vous et qu'elle vous soutienne. En conservant dans toute sa fraîcheur première ce caractère marial typique, que votre Fondateur a imprimé comme caractère incomparable aux Instituts qu'il a fondés, demeurez à l'école de Marie.

Tant que vous garderez le regard tourné vers Elle, chef-d'oeuvre sublime de Dieu, modèle et idéal de chaque vie consacrée et soutien de toute activité apostolique, jamais ne tarira dans votre grande Famille spirituelle cette source de générosité et de dévouement, d'intériorité et de ferveur, de sainteté et de grâce, qui fait de vous de précieux ouvriers pour la moisson du Seigneur.

Enfin, soyez des âmes profondément eucharistiques, qui savent adorer, aimer, se réjouir de l'Eucharistie.

A l'aube de votre Congrégation, c'est au Mystère eucharistique que le bienheureux Di Francia accorda la place centrale. De l'adoration eucharistique vous obtiendrez non seulement le don de nouvelles vocations, mais également la grâce de développer l'enthousiasme et la joie de votre sacerdoce, de votre consécration et de votre apostolat chrétien.

5. Très chers frères et soeurs, voilà ce que l'Eglise attend de vous! Ne décevez pas ses attentes, mais secondez ses espérances avec un engagement toujours généreux. Un témoignage convaincu est le secret pour attirer vers votre idéal une foule de jeunes fervents et généreux.

Que le Seigneur vous bénisse pour tout ce que vous avez accompli jusqu'à présent et qu'il vous comble de sa grâce, afin qu'à l'heure actuelle et à l'avenir, vous puissiez continuer à oeuvrer avec abnégation et joie pour le Royaume de Dieu. Je vous accompagne par la prière, que j'élève avec confiance au Seigneur, par l'intercession du bienheureux Annibale Maria Di Francia. Que Dieu daigne accorder une nouvelle floraison de vocations à vos Instituts et à toute l'Eglise.

Avec ces voeux, je donne de tout coeur à vous tous ici présents ma Bénédiction, que j'étends volontiers à toute votre Famille spirituelle.





AU NOUVEL AMBASSADEUR DE TURQUIE PRÈS LE SAINT-SIÈGE LORS DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES CRÉANCE

Vendredi 7 décembre 2001




Votre Excellence,

C'est avec un grand plaisir que je vous accueille au Vatican et que j'accepte les Lettres de Créance qui vous nomment Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Turquie près le Saint-Siège. Je vous remercie pour les salutations que vous transmettez de la part du Président Ahmet Necdet Sezer, et je vous prie de bien vouloir transmettre mes meilleurs voeux à Son Excellence, ainsi qu'au gouvernement et au peuple turc, et de les assurer de mes prières pour la nation en ces temps incertains et difficiles sur le plan économique.

Ma visite dans votre pays, en 1979, m'a permis de découvrir en première personne une société qui se débattait avec des questions complexes concernant son identité dans un monde en mutation, et qui montrait qu'il est possible pour les peuples de vivre ensemble dans ce que vous avez qualifié d'esprit de compréhension et de conciliation entre des cultures différentes. Ma visite m'a également permis de rendre hommage à un pays qui, comme vous l'avez souligné, a participé dans une large mesure au développement du christianisme. C'est là que saint Paul est né et que lui et d'autres apôtres ont prêché l'Evangile; c'est là qu'un grand nombre de Pères de l'Eglise, au cours des siècles qui ont suivi, ont développé la tradition apostolique; et c'est là que les premiers Conciles ont pris des décisions capitales qui ont défini la foi chrétienne. Cette visite mémorable m'a laissé un sentiment de profonde estime non seulement pour le passé de la Turquie, mais également pour ce que la nation a accompli plus récemment.

Au cours du dernier millénaire, les relations entre la Turquie et le Saint-Siège n'ont pas toujours été paisibles. Heureusement, le XXème siècle a vu de nouvelles tentatives d'édifier des relations contructives, fondées sur la confiance et le respect, qui ont parfois exigé ce que j'ai appelé une purification de la mémoire. Le besoin d'une telle purification est évident partout, car dans tant de parties du monde, nous voyons que les blessures du passé persistent de génération en génération. Des signes encourageants d'une nouvelle cordialité sont apparus lors de la visite au Vatican du Président des Affaires religieuses, que j'ai été heureux d'accueillir le 16 juin 2000, et des célébrations à Istanbul en l'honneur de mon vénéré prédécesseur Jean XXIII au mois de décembre de l'an dernier, auxquelles vous avez fait référérence.

Des occasions hautement symboliques comme celle-ci contribuent à renforcer la volonté de la Turquie et du Saint-Siège à oeuvrer ensemble pour le bien de la Communauté internationale. Les récents événements ont montré clairement qu'une telle coopération est d'autant plus nécessaire lorsque de nouveaux conflits, dont un grand nombre ont lieu dans votre région, s'ajoutent aux anciens. A une époque où il existe un risque croissant de tension entre les différentes traditions culturelles et religieuses, votre pays a un rôle fondamental à jouer.

La Turquie est située géographiquement et culturellement entre l'Orient et l'Occident, et c'est la première raison pour laquelle elle peut être un important pont. Il s'agit d'une société à majorité musulmane, profondément marquée par le grand héritage religieux et culturel qui a été transmis dans les premiers siècles au cours des périodes saljûkides et ottomanes. Mais la Turquie se tourne également vers l'Occident en raison de ses racines chrétiennes, et il existe des communautés d'immigrés turcs dans de nombreux pays occidentaux, de même que des communautés chrétiennes en Turquie même. L'ancienne relation entre l'Occident chrétien et l'Orient musulman, plus intense et complexe que l'on veut bien le reconnaître, se poursuit en Turquie. C'est pourquoi, à une époque où la cause de la paix doit être servie en promouvant le dialogue entre les cultures religieuses du monde, en particulier entre l'islam et le christianisme, la Communauté internationale se tourne avec espoir vers votre pays.

Mais la Turquie est également de son propre aveu un Etat séculier, dans lequel la culture islamique s'est ouverte aux forces de la modernisation, traditionnellement associée à l'Occident, qui ont conduit à une distinction entre la religion et la politique, le sacré et le séculier, faisant de la Turquie ce que vous-même avez qualifié de synthèse entre l'Orient et l'Occident. Mais ici, la distinction ne peut signifier la séparation totale: et votre nation est bien placée pour servir de société qui édifie des ponts entre la religion et la politique. Car si la distinction devient une séparation, la dimension transcendante disparaît de la vie publique. C'est alors qu'apparaît le totalitarisme, avec son mépris habituel pour la liberté et la dignité humaine.

Pour un Etat séculier, le défi consiste à être véritablement ouvert à la transcendance: c'est-à-dire se fonder sur une vision de la personne humaine créée à l'image de Dieu et possédant donc des droits inaliénables et universels. Il existe en effet certains droits qui sont universels, parce qu'ils sont enracinés dans la nature de la personne humaine, plutôt que sur les particularités d'une culture.
Parmi les droits les plus fondamentaux est inclue la liberté de religion, qui va également au-delà de la liberté de pratiquer la religion de son choix; car la religion ne peut être reléguée à la sphère purement privée. Dans un Etat séculier ouvert à la transcendance, la liberté religieuse inclut également le droit à ce que les valeurs personnelles soient rapportées à la vie publique, dans la conviction que ces valeurs contribuent à l'effort commun en vue d'édifier une société réellement ouverte à toutes les dimensions de la personne humaine.

En Turquie, les catholiques représentent une petite minorité. Il ne voient aucune contradiction à être catholiques et turcs et ils attendent avec impatience, comme moi, de voir le statut juridique de l'Eglise reconnu. Ils sont certains que dans leur patrie, ils continueront de trouver le respect pour les minorités qui est "la pierre de touche d'une convivialité harmonieuse et comme l'indice de la maturité civile atteinte par un pays et par ses institutions" (Message pour la Journée mondiale de la Paix 1989, 12; ORLF n. 51 du 20 décembre 1988). C'est là également un aspect pour lequel la Turquie peut servir de pont, en soulignant clairement que les préoccupations justifiées pour l'unité nationale ne sont pas contradictoires avec le respect pour les droits des personnes et des communautés. Au contraire, c'est ce respect, assuré par la loi, qui est la garantie la plus sûre de la cohésion et de la sécurité d'une nation.

Votre Excellence, tandis que vous assumez vos responsabilités au sein de la communauté diplomatique accréditée près le Saint-Siège, je vous offre mes meilleurs voeux pour le succès de votre grande mission, certain qu'elle renforcera ultérieurement les bonnes relations qui existent entre nous. Je vous assure que les divers bureaux de la Curie romaine seront toujours prêts à vous assister. Sur vous et sur le bien-aimé peuple turc, j'invoque une abondance de Bénédictions de Dieu tout-puissant.


  PRIÈRE DU SAINT-PÈRE JEAN-PAUL II EN LA SOLENNITÉ DE L'IMMACULÉE CONCEPTION

Place d'Espagne, 8 décembre 2001


1. Mère Immaculée, en ce jour solennel,
illuminé par la splendeur
de ta Conception virginale,
nous voici encore une fois à tes pieds,
sur cette place historique,
dans le coeur de la Rome chrétienne.
Comme chaque année,
nous sommes venus répéter
le traditionnel hommage floral du 8 décembre,
en voulant exprimer à travers ce geste
l'amour filial de la Ville,
qui compte tant de signes
de ta présence maternelle.
Nous sommes venus en humble pèlerinage,
et, en nous faisant la voix de tous les croyants,
nous t'invoquons avec confiance:
"Monstra Te esse matrem...
Montre-toi une Mère pour tous,
offre notre prière;
Que le Christ l'accueille avec bienveillance,
lui qui s'est fait ton Fils".

2. "Monstra Te esse matrem!"
Montre-toi une Mère pour nous,
qui, devant ta célèbre effigie,
rendons grâce à Dieu d'un coeur joyeux
pour le don de ton Immaculée Conception.
Tu es la Toute Belle,
que le Très-Haut a revêtue de sa puissance.
Tu es la Toute Sainte,
que Dieu a préparée pour lui
comme sa demeure de gloire intacte.
Ave, Temple mystérieux de Dieu,
ave pleine de grâce,
intercède pour nous!

3. "Monstra Te esse matrem!"
Nous te prions de présenter notre prière
à Celui qui t'a revêtue de grâce
en te préservant de toute ombre de péché.
Des nuages obscurs
s'amoncellent à l'horizon du monde.
L'humanité, qui a salué avec espérance
l'aurore du troisième millénaire,
sent à présent peser sur elle la menace
de nouveaux conflits bouleversants.
La paix dans le monde court un risque.
C'est précisément pour cela
que nous venons à Toi,
Vierge Immaculée, pour te demander d'obtenir,
en tant que Mère compréhensive et forte,
que les âmes, libérées de la haine,
s'ouvrent au pardon réciproque,
à la solidarité constructive et à la paix.

4. "Monstra Te esse matrem!"
Veille, ô Marie, sur la grande famille ecclésiale,
afin que tous les croyants,
comme de véritables disciples de ton Fils,
marchent dans la lumière de sa présence.
Continue à veiller
en particulier sur l'Eglise de Rome,
qui le 8 décembre 1995, précisément en ce lieu,
entreprit avec confiance la mission dans la ville
en vue du grand Jubilé.
Ce fut une mission
aux fruits abondants et profonds,
qui contribua à diffuser l'Evangile de l'espérance
dans chaque lieu de la Ville,
en mobilisant les prêtres, les religieux et les laïcs
pour un vaste et profond renouvellement spirituel.
Il s'est agi d'un chemin dynamique et courageux,
qui, avec la grâce du temps jubilaire,
a rendu les individus et les familles,
les paroisses et les communautés,
conscients du mandat missionnaire que chacun
doit assumer de façon responsable
en valorisant la richesse et la variété
de ses propres charismes.

5. "Monstra Te esse matrem!"
Etoile de la nouvelle évangélisation,
encourage-nous et accompagne-nous sur les pas
d'une pastorale inlassablement missionnaire
avec un programme unique et décisif:
annoncer le Christ, Rédempteur de l'homme.
Que la mission devienne témoignage quotidien
de chaque croyant,
dans ses propres conditions de vie;
que grâce à elle
soit renouvelé le visage chrétien de Rome,
afin qu'à tous apparaisse avec clarté
que la fidélité au Christ
change l'existence personnelle
et modèle un avenir de paix,
un avenir meilleur pour tous.
Mère Immaculée,
qui rends l'Eglise féconde en enfants,
soutiens également notre sollicitude incessante
pour les vocations au sacerdoce
et à la vie consacrée.
Que le Congrès romain de juin prochain,
que le diocèse consacre
de façon opportune à ce thème,
encourage les jeunes et leurs familles
à répondre d'un coeur généreux
à l'appel du Seigneur.

6. "Monstra te esse matrem!"
Sois pour nous un roc de courage et de fidélité,
humble jeune fille de Nazareth,
Reine glorieuse du monde.
Offres notre prière au Verbe de Dieu,
qui, devenant ton Fils,
est devenu notre frère.
Grâce à ton intercession très efficace
puisse le Peuple de Dieu tout entier
et, en particulier,
cette bien-aimée Eglise de Rome
"avancer en eau profonde" vers la sainteté
qui constitue la condition décisive
pour tout apostolat fécond.
Mère de miséricorde et de paix,
Mère de Dieu immaculée, prie pour nous!




  MESSAGE DU PAPE JEAN PAUL II AUX JEUNES DE L'ACTION CATHOLIQUE ITALIENNE


  Très chers jeunes!

1. En ce jour, au cours duquel l'Eglise contemple les prodiges accomplis par Dieu en la personne de la Vierge Marie, je suis heureux d'adresser mon salut affectueux à vous tous qui êtes réunis à Rome afin d'offrir votre contribution spécifique d'enthousiasme et de fraîcheur au renouveau que l'Action catholique italienne a lancé avec beaucoup de détermination à l'aube du nouveau millénaire. Sachez suivre fidèlement les indications de vos évêques dans la réalisation d'un programme de vie et d'activité associative aussi important, eux qui voient dans l'Action catholique une formation exemplaire valable pour toutes les communautés ecclésiales d'Italie.

Vous êtes la partie jeune de l'Action catholique: une partie ô combien importante de l'Association. Etre jeunes veut dire avoir la pureté de Nathanaël lequel, après avoir manifesté sa perplexité à propos du Nazaréen: "De Nazareth, peut-il sortir quelque chose de bon?" (Jn 1,46), ne sait pas résister au regard de Jésus et le suis sans calcul.

Etre jeunes veut dire se lancer, comme Pierre et Jean au matin de Pâques (cf. Jn 20,4), dans une course à couper le souffle, le coeur serré pour l'amour très tendre à l'égard de Jésus.

Etre jeunes, c'est avoir la même opiniâtreté que Thomas dans le Cénacle face aux récits de la résurrection, une opiniâtreté transformée par l'élan de celui qui s'en remet complètement à celui qui est vu comme unique "Seigneur" et "Dieu" (cf. Jn 20,28). N'est-ce pas cela que vous répétez avec joie à Jésus chaque jour?

Etre jeunes signifie éprouver le désir d'une vie pleine, comme le jeune homme riche le confia autrefois à Jésus (cf. Mc 10,17) et, dans le même temps, vaincre cette faiblesse qui ne permet pas de se détacher de soi et de ses propres fausses certitudes.

Etre jeunes, c'est faire l'expérience de Lazare, passé à travers la maladie et la mort, pour prendre part à la joie sans limites de la nouvelle vie donnée par le Christ (cf. Jn 11,44).

Etre jeunes, c'est enfin goûter la compagnie de Jésus et l'émerveillement de l'écoute "bouché bée" de ses paroles, dans l'accueil chaleureux d'une maison comme celle de Marthe et de Marie (cf. Lc 10,42).


2. Chers jeunes amis, vous êtes venus à Rome près des tombeaux des Apôtres Pierre et Paul spécialement pour cela: exprimer au mieux les dons de votre jeunesse, mis en valeur par un rapport personnel avec Lui, dans la chaleur de la communion de l'Eglise. Ne vous laissez pas gagner par l'incertitude lorsque vous vous engagez à sa suite dans une école de sainteté actualisée à travers la spiritualité et l'engagement ecclésial spécifique de l'Action catholique.

Etre des laïcs chrétiens aujourd'hui nécessite de s'engager à être saints tous les jours, avec joie et avec enthousiasme. Avant vous, Giorgio Frassati, Alberto Marvelli et avec eux tant d'autres jeunes comme vous ont parcouru cet itinéraire spirituel. Il s'agit d'un engagement que vous devez prendre d'abord et avant tout pour vous-mêmes et pour vos amis, mais aussi pour vos familles, pour vos Communautés et aussi pour le monde entier.

Je voudrais renouveler aujourd'hui l'invitation que je vous ai lancé à Tor Vergata: vous êtes et devez être toujours davantage des sentinelles du matin à l'aube du nouveau millénaire. Même si dans cette première partie de siècle, malheureusement marquée par le terrorisme, la peur et la guerre, l'invitation peut apparaître chargée de con-séquences, elle demeure valable. Aujourd'hui plus que jamais, pour être des sentinelles du matin du nouveau millénaire, il faut être saints!

Je suis certain que dans votre sac à dos ne manqueront pas les livres utiles relatifs à une école de sainteté aussi exigeante. Il y aura certainement les documents du Concile oecuménique Vatican II et les indications des Pasteurs de vos Eglises particulières. Vous devez surtout avoir avec vous l'Evangile que vous vous êtes échangés à Tor Vergata. Soyez toujours plus amoureux de la Parole du Christ. Sachez l'écouter, la comprendre, l'approfondir, l'aimer et, surtout, la vivre. Faites-vous aider en cela par les authentiques maîtres de la foi.

La Parole de Dieu est de manière éminente Jésus, le Verbe fait chair dans le sein virginal de la Très Sainte Vierge Marie. Jésus ne peut être simplement dans le sac à dos: il doit trouver place dans vos pensées, dans vos yeux, dans vos mains et dans votre coeur. En un mot, dans toute votre vie. Vous devez pouvoir répéter avec saint Paul: "ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi" (Ga 2,20). Jésus vit en vous quand vous l'invoquez dans la prière, durant le temps pendant lequel vous savez vous arrêter en un "coeur à coeur" avec Lui, après L'avoir reçu dans l'Eucharistie. N'ayez pas peur de revenir à Lui, s'il vous arrivait d'être trompés et blessés par les mirages d'un bonheur faux et artificiel.


3. A Tor Vergata, je vous disais que vous serez capables d'incendier le monde si vous avez le courage d'être chrétiens jusqu'au bout (cf. Homélie de la Messe à Tor Vergata, n. 7, cf. ORLF n. 34 du 22 août 2000). Le Christ lui-même, que vous avez rencontré personnellement, vous précède et vous fixe des rendez-vous toujours nouveaux sur les routes de l'histoire. Oui, le Christ vous porte partout où il existe la douleur à calmer, la solidarité à manifester, la joie à célébrer; dans la fatigue des études et du travail, comme dans la distraction du temps libre; dans la vie de famille comme dans la trop longue attente d'un avenir qui, souvent, tarde à se réaliser.

En choisissant d'adhérer à l'Action catholique, vous avez décidé de coopérer de façon particulière avec vos Evêques pour être une association de laïcs qui, dans un élan généreux, se met à la disposition des Pasteurs de la Communauté ecclésiale en vue de l'activité apostolique dans le monde contemporain. A ce propos, je désire faire mienne l'invitation de vos Pasteurs qui vous demandent de "diffuser l'Evangile dans un monde qui change" (cf. Orientamenti pastorali dell'Episcopato italiano per il primo decennio del 2000). Vous-mêmes êtes les témoins singuliers de ce temps en perpétuelle évolution qui est le nôtre: le monde des jeunes, vos amis, les milieux dans lesquels vous vous trouvez connaissent des changements continuels. Engagez-vous à diffuser l'Evangile dans ce contexte de changements profonds, en apprenant à "dépasser les frontières habituelles de l'action pastorale pour explorer les lieux, y compris les plus insolites, dans lesquels les jeunes vivent, se rencontrent, expriment leur propre originalité, disent leurs attentes et formulent leurs rêves" (Educare i giovani alla fede, in Notiziario della CEI, 2/1999, p. 51). Seuls, cela est difficile, ensemble, cela est possible: c'est justement ce soutien que votre Association peut apporter.


4. Très chers jeunes de l'Action catholique italienne! En cette solennité de l'Immaculée Conception, je vous souhaite d'être toujours davantage missionnaires, comme vous veut l'Eglise, et d'être saints selon le coeur de Dieu. Que la protection maternelle de Marie, que nous contemplons aujourd'hui dans la splendeur de sa Beauté intacte, vous soutienne toujours. Qu'elle soit votre guide, l'étoile lumineuse qui indique le chemin de l'Action catholique renouvelée, vis-à-vis de laquelle vous vous sentez déjà tenus d'offrir une contribution significative.

Je vous assure de mon souvenir spécial dans la prière et je vous bénis avec affection ainsi que vos éducateurs, les jeunes auxquels vous offrez votre généreux service de formation et tous les membres de l'Action catholique italienne.

Du Vatican, le 8 décembre 2001.


AUX ÉVÊQUES DE L' ÉGLISE CHALDÉENNE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Mardi 11 décembre 2001




Béatitude,
Chers Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce,

1. Je suis heureux de vous accueillir aujourd’hui, vous les pasteurs de l’Église chaldéenne, venus de l’Irak, de l’Iran, du Liban, de l’Égypte, de la Syrie, de la Turquie et des États-Unis d’Amérique, avec votre Patriarche Sa Béatitude Raphaël Ier Bidawid, pour cette visite ad limina apostolorum. Il me plaît de vous saluer avec les mots qui ouvrent la deuxième épître de Pierre: «Simon-Pierre, serviteur et Apôtre de Jésus Christ, à ceux qui ont reçu par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ une foi d’un aussi grand prix que la nôtre, à vous grâce et paix en abondance, par la connaissance de notre Seigneur !» (2P 1,1-2). Permettez-moi de remercier tout particulièrement ceux d’entre vous qui, après de longues années de service et de don d’eux-mêmes, ont remis leur charge épiscopale à la disposition du Synode patriarcal. Avec saint Paul, je «rends grâce à Dieu sans cesse à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée dans le Christ Jésus ; car vous avez été comblés en lui de toutes les richesses, toutes celles de la parole et toutes celles de la science, à raison même de la fermeté qu’a prise en vous le témoignage du Christ» (

2. En cette heure, nous nous souvenons que le sang d’innombrables martyrs rendit féconde votre antique et vénérable Église chaldéenne des premiers siècles de l’ère chrétienne. Elle brilla par ses grands poètes et par ses enseignants, par ses écoles de théologie et d’exégèse, comme celle de Nisibe. Ses ascètes et ses moines l’illustrèrent d’une tradition mystique d’une rare profondeur spirituelle : qu’il suffise de nommer saint Ephrem, Docteur de l’Église appelé la «harpe du Saint-Esprit», qui peut résumer à lui seul tout ce que l’Église en votre région a donné à l’Église universelle !

3. L’Église chaldéenne qui est en Irak traverse maintenant une période difficile et les causes de cette crise sont multiples, en son sein comme à l’extérieur. Mais n’est-ce pas précisément dans les temps de crise que nous devons, nous évêques, «entendre ce que l’Esprit dit aux Églises» (Ap 2,7)?

Chers Frères, je vous dis une nouvelle fois ma compassion pour vos communautés qui sont en Irak, éprouvées comme l’ensemble de la population du pays, souffrant depuis des années des rigueurs de l’embargo qui lui a été imposé. Je supplie le Seigneur d’éclairer les intelligences et les coeurs des responsables des nations, pour qu’ils oeuvrent en faveur du rétablissement d’une paix juste et durable dans cette région du monde, et pour que cessent toutes les atteintes à la sécurité des personnes et au bien des peuples. Le jour de jeûne auquel j’ai appelé tous les fidèles catholiques sera une occasion propice pour que toute l’Église, faisant l’expérience de la privation de nourriture, soit en relation plus étroite avec les hommes qui souffrent. Ce jour-là, nous demanderons à Dieu d’assister votre peuple et d’ouvrir le coeur des hommes aux souffrances injustement infligées à tant de leurs frères.

4. Au cours des deux mille ans écoulés, le Seigneur n’a pas cessé d’aimer et de garder votre Église, restant fidèle à sa promesse : «Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde» (Mt 28,20). Cette fidélité aimante du Seigneur à l’égard des siens est en quelque sorte le miroir dans lequel les évêques peuvent discerner leur propre fidélité, comme l’a mis en lumière la récente Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, soulignant qu’ils étaient appelés à vivre la sainteté «dans l’exercice même de leur ministère apostolique, avec l’humilité et la force du Bon Pasteur» (Message de la Xe Assemblée générale ordinaire du Synode des Évêques, n. 14). Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, la charge de l’épiscopat «n’est pas un ministère à l’enseigne du triomphalisme, mais plutôt de la Croix du Christ» (Discours aux nouveaux évêques nommés entre LE 1 er janvier 2000 et juin 2001, n. 2), qui vous fait serviteurs de vos frères à son exemple, lui qui était le Serviteur de tous. À travers vos rapports quinquennaux, l’évêque apparaît bien comme le serviteur de l’unité quand il s’applique à soutenir les prêtres, ses collaborateurs, dans l’exercice du ministère apostolique, et de les rassembler dans un même dynamisme missionnaire qui s’enracine toujours dans la fraternité sacramentelle, c’est-à-dire dans la communion la plus profonde au mystère du Christ. Avec eux, l’évêque porte le souci d’associer tous les fidèles, selon leurs charismes propres, aux orientations pastorales qu’il donne à son Église, pour qu’elle accomplisse sa mission première qui est d’annoncer l’Évangile. L’évêque est aussi serviteur de l’unité quand, avec ses frères évêques d’une même région ou d’un même rite, ou de rites différents, il s’attache à développer des collaborations et à discerner les signes des temps. Parce qu’ils sont les pasteurs du troupeau, en prenant soin de résider régulièrement dans leur diocèse, comme le rappelle opportunément le Code des Canons des Églises orientales (CIO 93 CCEO 93 ; 204), le Patriarche et les évêques donnent un témoignage pour tout le peuple, assurant la mission qui leur est confiée avec prudence et équité, ayant à coeur de mener une vie conforme à leur ministère.

5. À juste titre, votre Église est fière de ses prêtres, de ses religieux et de ses fidèles : ils sont sa force vive dans l’épreuve et il convient de ne pas les décourager. Je tiens d’abord à remercier les prêtres. Transmettez-leur les salutations affectueuses du Pape, qui rend grâce pour tout ce qu’ils réalisent par leur ministère. Ils vivent au milieu de leurs frères, dans des conditions parfois éprouvantes, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle du salut, pour célébrer les sacrements de la Nouvelle Alliance et pour les conduire à travers les vicissitudes du temps présent jusqu’à la patrie céleste. Ils sont particulièrement attentifs à la situation des jeunes, soutenant leur espérance chrétienne et les aidant à prendre place dans la société. Ils se font proches aussi de ceux qui ont quitté leur pays d’origine et qui vivent la condition précaire de réfugiés ou d’immigrés.Qu’ils continuent avec courage leur labeur apostolique, sans se lasser de faire le bien (cf. 2Th 3,13) !

Dans un bon nombre de vos diocèses, des jeunes veulent devenir prêtres. C’est un signe de la vitalité spirituelle des communautés qui les portent. J’insiste sur la chance et la responsabilité que représentent pour vous, évêques, ces vocations de jeunes, et sur la nécessité qui s’impose de les accompagner avec discernement jusqu’à l’ordination. Le Séminaire patriarcal inter-rituel, qui se trouve à Bagdad, doit être une préoccupation importante de votre ministère épiscopal ; il importe qu’il soit animé par une équipe de prêtres compétents et estimés, capables de transmettre aux séminaristes le dépôt de la foi, et de les ouvrir à la compréhension et à la contemplation du mystère chrétien. Le fait que le Séminaire forme des séminaristes de différents rites laisse bien augurer de l’avenir de l’Église, permettant que les futurs prêtres approfondissent davantage leur propre tradition tout en accueillant avec estime et bienveillance celle des autres rites, en vue des nécessaires collaborations, et qu’ils s’ouvrent aussi aux possibles coopérations avec les fidèles des autres Églises et Communautés ecclésiales.

Que les religieux et religieuses qui apportent leur précieuse collaboration à la vie de vos diocèses soient également remerciés! Dans une grande proximité pastorale avec le peuple, ils témoignent courageusement des valeurs évangéliques, selon leurs voeux religieux, et ils font preuve d’une grande disponibilité pour le service de la mission, collaborant avec les prêtres diocésains. Souvent engagés dans le service de l’éducation des enfants et des jeunes, ainsi que dans l’assistance aux malades et aux pauvres, ils sont témoins de la tendresse de Dieu pour un peuple qui souffre.

6. Les fidèles ont soif de la Parole de Dieu mais aussi d’une solide formation doctrinale et spirituelle pour grandir dans l’expérience de Dieu et pour trouver force et encouragement, afin d’être de vrais témoins de l’Évangile au quotidien, dans la vie familiale, professionnelle et sociale. Je vous invite à développer partout où c’est possible des programmes de formation des laïcs qui répondent à cette attente. Ainsi, les laïcs pourront participer, de manière spécifique et originale, par le témoignage de leur vie et par l’annonce du Christ Sauveur, à l’oeuvre de la nouvelle évangélisation, tout en manifestant respect et volonté de dialogue vis- à-vis des croyants d’autres religions au milieu desquels ils vivent.

7. Vous venez, chers Frères, de célébrer, ici à Rome, un Synode de votre Église patriarcale et je rends grâce pour ce travail fraternel qui vous procure un soutien mutuel, et qui vous aide à apprécier ensemble les besoins de l’Église et à évaluer les progrès communs, afin de poursuivre avec courage le renouvellement nécessaire de vos communautés, dans l’esprit de leur grande tradition et dans la fidélité au Concile oecuménique Vatican II.

Je vous demande d’être particulièrement attentifs aux structures de communion au sein de votre Église patriarcale. Dans une Église orientale catholique, l’Assemblée synodale est un des lieux privilégiés de la communion fraternelle, qui restera toujours la source de votre efficacité apostolique, selon le commandement du Seigneur lui-même: «Ce qui montrera à tous que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35). Au nom du Seigneur, je vous exhorte à dépasser tout esprit partisan, pour unir toujours davantage vos forces. Que tout se passe dans la franchise fraternelle, pour que vous cherchiez sans cesse la volonté du Seigneur et que l’intérêt personnel n’occulte pas le service pastoral dont vous avez la charge! Le Patriarche est «père et chef» de votre Église. De ce fait, il est de son devoir de montrer l’exemple et de favoriser la communion au sein de l’épiscopat, appelé à travailler pour le bien de tous. Je demande à l’Esprit Saint d’affermir entre vous un climat vraiment fraternel et confiant, pour dépasser les difficultés présentes. Je souhaite vivement que, dans la même perspective, vous donniez une vigueur nouvelle au travail de la Réunion inter-rituelle des Évêques de l’Irak, qui doit être convoquée à intervalles réguliers pour entretenir un travail commun, réel et efficace, au service de l’évangélisation.

Je vous encourage à poursuivre les bonnes relations avec nos frères chrétiens d’autres confessions, en ayant à coeur de susciter des initiatives renouvelées de prière et de témoignage communs, et j’appelle avec ardeur sur tous les disciples du Christ le don de l’unité pour laquelle le Seigneur a tant prié. Je sais que vous entretenez de bons rapports avec les autres Autorités religieuses de vos pays. Sachant l’importance prise aujourd’hui par le dialogue interreligieux, au service de l’entente et de la paix entre tous les hommes, et dans l’esprit de l’invitation que j’ai lancée récemment à tous les responsables des religions du monde de se retrouver une nouvelle fois à Assise, continuez avec tous ce dialogue du quotidien !

8. Vous devez faire face concrètement à l’urgence pastorale de vos fidèles en situation de diaspora. Je sais que vous éprouvez comme une grave difficulté le phénomène de l’émigration, qui appauvrit les communautés locales et qui met les personnes en situation de déracinement, phénomène encore accentué par les sanctions économiques contre l’Irak. Vous ne pouvez affronter ce drame que collégialement, dans la conviction que l’avenir de l’Église chaldéenne se joue aussi dans la diaspora. Soyez assurés que le Saint-Siège et les Églises particulières répandues à travers le monde vous aideront à assumer les besoins pastoraux de la diaspora, pour laquelle il vous revient de déployer l’accompagnement pastoral qui s’impose!

9. Béatitude, chers Frères dans l’épiscopat et dans le sacerdoce, portez à tous les fidèles de l’Église chaldéenne de vos diocèses les salutations cordiales du Successeur de Pierre, et transmettez mes encouragements affectueux aux prêtres et aux diacres, ainsi qu’aux religieux et aux religieuses, tous tant dévoués au service de leurs frères! Que la protection maternelle de la Vierge Marie, que nous venons de fêter en son Immaculée Conception, vous accompagne chaque jour dans votre mission! À tous, je donne de grand coeur la Bénédiction apostolique.



Discours 2001 - Jeudi 6 décembre 2001