Discours 2001 - Samedi 16 juin 2001


AU NOUVEL AMBASSADEUR DU CHILI LORS DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Lundi 18 juin 2001


Monsieur l'Ambassadeur,

1. C'est avec une grande joie que je vous reçois à l'occasion de cet acte solennel de présentation des Lettres qui vous accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République du Chili auprès du Siège apostolique, et je me réjouis de vous souhaiter une cordiale bienvenue au moment où vous commencez l'importante mission que votre gouvernement vous a confiée. Je vous remercie de vos paroles cordiales et, en particulier, du salut de M. Ricardo Lagos Escobar, Président de la République, auquel j'envoie en retour mes meilleurs voeux pour que son service au peuple chilien, en ce moment de son histoire, aide chacun à progresser sur le chemin de la concorde, de l'entente mutuelle et de la paix.


2. Vous venez en tant que représentant d'un peuple qui, comme vous l'avez rappelé dans vos paroles, possède de nombreuses racines chrétiennes. Cela a enrichi le pays de nobles traditions, qui ont déterminé l'identité de la nation et qui ont fait des Chiliens un peuple profondément religieux. J'ai eu l'occasion de rencontrer ce peuple lors de mon inoubliable voyage pastoral en 1987, au cours duquel j'ai reçu de tous, d'Antofagasta jusqu'à Punta Arenas, des démonstrations expressives d'affection. J'ai pu ainsi me rendre compte qu'il s'agit d'un peuple fort, à la recherche de chemins le conduisant à la réconciliation attendue, même si pour parvenir à cet objectif, il faut passer par des sentiers étroits. C'est pourquoi je désire répéter une fois de plus, comme je l'ai fait lors de la béatification de la jeune carmélite Teresa de los Andes, que "l'amour est le plus fort" car "l'amour peut toujours davantage".

La foi et la religiosité, qui sont enracinées si profondément dans l'âme des Chiliens, ont donné d'excellents fruits, parmi lesquels l'Eglise honore sainte Teresa de los Andes et les bienheureux Laura Vicuña et Alberto Hurtado. Il est également juste de rappeler que les Pères de la patrie furent des croyants convaincus. A ce propos, il faut souligner que le Général Bernardo O'Higgins prit l'initiative de demander au Siège apostolique une mission pontificale pouvant résoudre, dans le territoire chilien, les problèmes religieux dérivant de l'indépendance et de la nouvelle organisation ecclésiastique en nommant plusieurs évêques, et en devenant ainsi la première nation latino-américaine à accueillir une mission pontificale après l'indépendance nationale. A partir de cette époque, le pays reconnut l'importance de l'Eglise catholique comme véritable mère et garante de son identité spécifique, en instaurant des liens respectueux et filiaux avec le Pontife Romain et en conservant toujours dans cet esprit, des relations cordiales avec le Saint-Siège.


3. La contribution de l'Eglise à la vie du Chili a été vaste et enrichissante, que ce soit à l'époque coloniale ou après l'indépendance nationale, et il n'est pas difficile de découvrir sa présence lors des moments significatifs de l'histoire nationale. Dans votre discours, vous avez cité des serviteurs éminents de l'Eglise qui, par leur parole et leur action pastorale, ont accompagné le développement du Chili vers des buts plus élevés. En même temps qu'eux, il faut rappeler la pléiade de nombreux pasteurs et fidèles qui ont trouvé dans les idéaux évangéliques la source d'inspiration pour travailler, chacun à l'endroit où la Providence l'avait placé, pour le bien commun dans les divers milieux professionnels.

Dans l'accomplissement de sa mission, en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, l'Eglise collabore à la promotion du bien intégral des personnes et elle est particulièrement engagée à favoriser la coexistence solidaire et la réconciliation entre tous les citoyens, fils de la même terre. De même, elle désire illuminer les consciences afin que certains dangers de la société d'aujourd'hui, tels que le relativisme éthique, le consumérisme et d'autres formes pseudo-culturelles, ne détériorent pas le trésor de valeurs chrétiennes sur lesquelles repose l'identité nationale. A ce propos, les récentes orientations pastorales des Evêques du Chili, qui ont pour titre: "Si tu connaissais le don de Dieu!", désirent être une annonce d'espérance au début du troisième millénaire, en invitant à surmonter ces blessures qui freinent le développement de la société chilienne, parmi lesquelles il faut souligner la pauvreté et les profondes inégalités, les difficultés qu'affronte la famille, et la dignité blessée de personnes, de familles, de groupes et d'institutions.


4. Vous avez également fait référence au désir de défendre et de fortifier la famille, si nécessaire "dans un moment historique comme le nôtre, où l'on enregistre une crise diffuse et radicale de cette institution fondamentale" (Novo millennio ineunte, NM 47). Je me réjouis de ces intentions, en espérant que les gouvernants et la société tout entière seront fidèles à l'histoire, à la tradition la plus authentique du pays, et que ne seront pas épargnés les efforts dans ce sens, de façon à ne pas céder aux tentations faciles, parfois cachées sous l'apparence d'une fausse modernité. A ce propos, il est d'une importance primordiale de sauvegarder et de fortifier cette institution. Il ne fait aucun doute que de nombreux problèmes sociaux ont pour origine la désagrégation de la famille, c'est pourquoi il faut éduquer les nouvelles générations au sens de l'amour véritable, du don total et indissoluble à travers le mariage, qui permet de surmonter les moments d'incompréhension et de découragement, de façon à ce que chaque foyer chilien soit un lieu d'amour et de paix, et une véritable école d'humanité.


5. L'aspiration à un Chili toujours plus florissant et développé exige un effort pour améliorer la qualité de vie et la vie même des Chiliens. Je me réjouis de la récente décision du gouvernement central et du pouvoir législatif qui - avec la collaboration loyale de l'Eglise - a aboli la peine de mort et il faut espérer que sur cette base sera toujours davantage promu le respect zélé et incontournable de la vie de chaque homme, de sa conception jusqu'à son terme naturel. Ainsi, en témoignant de l'amour envers le prochain, envers la famille dans son sens le plus originel et de l'amour pour la vie, on pourra former les nouvelles générations à des principes éthiques de base qui se répercuteront sur la grandeur morale de votre peuple.


6. Votre pays, Monsieur l'Ambassadeur, a donné des preuves éloquentes d'attachement à sa tradition démocratique et de profonde intégration nationale, qui se reflète dans la solidité de ses institutions. A l'approche du bicentenaire de l'indépendance nationale, votre idéal étant de développer au maximum les libertés civiles, sociales et culturelles, comme vous l'avez souligné, il faut se rappeler que le renforcement de la vie démocratique doit toujours être accompagné de la promotion constante des valeurs authentiques qui sont la garantie de la stabilité, car une démocratie sans valeurs ne sert pas le progrès, mais elle se retourne au contraire contre l'homme lui-même.

Au niveau international, le Chili a conquis une place importante en Amérique latine, que ce soit en raison de sa contribution dans les forums internationaux ou de sa participation dans les organismes qui promeuvent le développement et le progrès. Je désire, à ce propos, signaler la volonté pacifique des Chiliens qui s'est révélée lors du différend qui l'opposait à la République-soeur d'Argentine, où je fus personnellement le témoin de l'entente entre deux peuples qui désirent et savent surmonter les désaccords et consacrer au développement ce qui aurait été destiné à l'armement. Plus récemment, le Chili a résolu un contentieux en suspens avec le Pérou, en signant en novembre 1999 l'Acte d'Exécution des clauses du Traité de Lima de 1929, concentrant une fois de plus ses efforts sur le développement et le bien-être de sa société et évitant ainsi des contentieux avec d'autres peuples.


7. Pour conclure, Monsieur l'Ambassadeur, je forme les meilleurs voeux pour le bon déroulement de votre mission. Le Saint-Siège vous assure de son entière diponibilité pour tout ce qui peut être bénéfique au bien-aimé peuple chilien et favoriser les bonnes relations qui existent entre votre pays et le Siège apostolique. Je demande au Seigneur, par l'intercession de Notre-Dame du Mont Carmel, qu'il vous assiste dans l'exercice de vos fonctions, qu'il bénisse votre nombreuse famille, vos collaborateurs, ainsi que les gouvernants et les citoyens de la noble nation chilienne, dont je me souviens toujours avec estime et que je bénis avec affection.

 


AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS INTERNATIONAL DES OBSTÉTRICIENS ET DES GYNÉCOLOGUES CATHOLIQUES

Lundi 18 juin 2001



  Mesdames et Messieurs,

1. Je vous accueille chaleureusement à l'occasion du Congrès international des obstétriciens et gynécologues catholiques au cours duquel vous réfléchissez sur votre avenir, à la lumière du droit fondamental à la formation et à la pratique médicales selon sa conscience.

A travers vous, je salue tous les agents de la santé qui, en tant que serviteurs et gardiens de la vie, témoignent sans cesse, partout dans le monde, de la présence de l'Eglise du Christ dans cet environnement vital, notamment quand la vie humaine est menacée par une culture de mort diffuse. Je remercie en particulier le Pr. Gian Luigi Gigli des paroles cordiales qu'il m'a adressées en votre nom à tous et le Pr. Roberto Valley, co-organisateur de votre rencontre.


2. Les obstétriciens, les gynécologues et les sages-femmes chrétiens sont toujours appelés à être les serviteurs et les gardiens de la vie parce que "l'Evangile de la vie est au coeur du message de Jésus. Reçu chaque jour par l'Eglise avec amour, il doit être annoncé avec courage et fidélité comme une bonne nouvelle aux hommes de toute époque et de toute culture" (Evangelium Vitae EV 1). Toutefois, votre profession est devenue encore plus importante et votre responsabilité plus grande "dans le contexte culturel et social actuel, où la science et l'art médical risquent de faire oublier leur dimension éthique naturelle, ils peuvent être parfois fortement tentés de se transformer en agents de manipulation de la vie ou même en artisans de mort" (Ibid EV 89).

Jusqu'à une époque récente, l'éthique médicale en général et la morale catholique se trouvaient rarement en désaccord. En général, les médecins catholiques pouvaient offrir aux patients tout ce que la science mettait à leur disposition sans problèmes de conscience. Désormais, les choses ont profondément changé. La disponibilité de produits contraceptifs et abortifs, les nouvelles menaces contre la vie présentes dans la législation de divers pays, certaines formes d'utilisation du diagnostic prénatal, la diffusion des techniques de fertilisation in vitro, la production d'embryons qui en résulte afin de combattre la stérilité, mais également la destination de ces embryons à la recherche scientifique, l'utilisation de cellules souches de l'embryon en vue de la culture de tissus destinés à être transplantés pour soigner des maladies dégénératives et les projets de clonage partiel ou total, déjà réalisé sur les animaux: tout cela a radicalement changé la situation.

En outre, la conception, la grossesse et la naissance ne sont plus considérées comme des moyens de coopérer avec le Créateur dans la tâche merveilleuse de donner la vie à un nouvel être humain.
Elles sont souvent considérées comme un fardeau et même comme une maladie dont il faut guérir, plutôt que comme un don de Dieu.


3. Il est inévitable que les obstétriciens, les gynécologues et les sages-femmes soient touchés par ces pressions et par ces changements. Ils sont exposés à une idéologie sociale qui leur demande d'être les agents d'une conception de "santé de reproduction" fondée sur les nouvelles technologies de reproduction. Toutefois, et malgré la pression exercée sur leur conscience, nombreux sont ceux qui reconnaissent encore leur responsabilité propre de médecin spécialiste qui est celle de prendre soin des êtres humains les plus petits et les plus faibles et de défendre ceux qui n'ont ni pouvoir économique et social ni voix pour se faire entendre.

Le conflit entre la pression sociale et les exigences d'une conscience droite peut amener à devoir choisir entre l'abandon de la profession médicale et le compromis avec ses propres convictions. Face à une telle tension, nous devons rappeler qu'il existe une voie intermédiaire qui s'ouvre au personnel médical catholique qui est fidèle à sa conscience. C'est la voie de l'objection de conscience, qui devrait être respectée par tous, et en particulier par les législateurs.


4. En nous efforçant de servir la vie, nous devons oeuvrer afin de garantir dans la législation et la pratique, le droit à une formation et à une pratique professionnelles respectueuses de la conscience.

Il est clair, ainsi que je l'ai remarqué dans mon Encyclique Evangelium vitae que "les chrétiens, de même que tous les hommes de bonne volonté, sont appelés, en vertu d'un grave devoir de conscience, à ne pas apporter leur collaboration formelle aux pratiques qui, bien qu'admises par la législation civile, sont en opposition avec la Loi de Dieu. En effet, du point de vue moral, il n'est jamais licite de coopérer formellement au mal" (EV 74). Là où le droit des personnes à recevoir une formation médicale et à pratiquer la médecine dans le respect de leurs convictions morales est violé, les catholiques doivent agir de façon consciencieuse afin d'y remédier.

Les universités et les hôpitaux catholiques sont appelés en particulier à suivre les directives du Magistère de l'Eglise en ce qui concerne la pratique de l'obstétrique et de la gynécologie, y compris en matière de recherche sur les embryons. Ils devraient aussi fournir un réseau d'enseignement qualifié et reconnu au niveau international, afin d'aider les médecins victimes de discrimination où de pressions inacceptables à l'égard de leurs convictions morales, à se spécialiser en obstétrique et en gynécologie.


5. Je souhaite ardemment qu'au début de ce nouveau millénaire, tout le personnel médical et sanitaire catholique, que ce soit dans la recherche ou dans la pratique, s'engage de tout coeur au service de la vie humaine. Je suis certain que les Eglises locales prêteront l'attention nécessaire à la profession médicale, en assurant la promotion de l'idéal représenté par un service transparent au grand miracle de la vie, en soutenant les obstétriciens, les gynécologues et les agents de la santé qui respectent le droit à la vie, en contribuant à les unir en vue d'un soutien réciproque et d'un échange d'idées et d'expériences.

En vous confiant, vous et votre mission de gardiens et de serviteurs de la vie, à la protection de la Bienheureuse Vierge Marie, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique, ainsi qu'à tous ceux qui témoignent de l'Evangile de la vie.



  MESSAGE AU SUPÉRIEUR GÉNÉRAL DES FILS DE LA SAINTE-FAMILLE À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE L'APPROBATION PONTIFICALE DE L'INSTITUT



Au Révérend Père Luis Picazo Supérieur général des Fils de la Sainte-Famille

1. En apprenant la célébration du centenaire de l'approbation pontificale de cet Institut religieux, je suis heureux de faire parvenir un salut cordial à tous les Fils de la Sainte-Famille qui, ayant accueilli la semence de leur Fondateur, le bienheureux José Mayanet y Vives, désirent suivre aujourd'hui ses pas dans la consécration religieuse et dans la mission particulière de servir l'Eglise, surtout à travers la pastorale de la famille.

Cet anniversaire constitue une occasion propice pour réaffirmer l'inspiration originelle de "faire une Nazareth dans chaque famille", en la faisant fructifier "dans un moment historique comme le nôtre, où l'on enregistre une crise diffuse et radicale de cette institution fondamentale" (Novo millennio ineunte NM 47). Je vous invite donc à être les promoteurs d'une action coordonnée et incisive pour apporter à tous les secteurs de la société le message évangélique qui sanctifie la vie conjugale, en conférant une cohésion au noyau familial qui accueille la vie, assure l'éducation et transmet la foi. A cette fin, vous pouvez compter sur une tradition plus que centenaire, dans laquelle vous avez développé une sensibilité particulière pour percevoir les problèmes et apporter dans chaque foyer l'aide matérielle et spirituelle nécessaire, afin que se réalise son devoir d'être la cellule de base de la société et une Eglise domestique.


2. Le centenaire que vous célébrez aujourd'hui  suggère  en outre une considération particulière en ce qui concerne le lien étroit que doit avoir votre action apostolique avec la doctrine et le Magistère de l'Eglise. Vous connaissez bien l'importance que votre Fondateur attribuait au soutien du nouvel Institut de la part des Autorités ecclésiastiques et la joie immense qui l'envahit lorsqu'il obtint l'approbation canonique du Pape Léon XIII, avec le Décret Attenta salutarium du 22 juin 1901.

Cette préoccupation du bienheureux Manyanet est propre à un fils fidèle à l'Eglise. Elle est cependant également le fruit d'une profonde spiritualité forgée dans la contemplation du mystère de la famille de Nazareth, où la cohésion et la fidélité vont bien au-delà des exigences institutionnelles, pour devenir un reflet limpide de la communion trinitaire. C'est pourquoi, en proposant la Sainte-Famille comme idéal de vie chrétienne, on doit dans le même temps adopter tous les moyens possibles afin que dans la grande famille de Dieu qu'est l'Eglise, règnent l'harmonie et la communion la plus complète. Vous possédez donc dans votre charisme une racine spécifique et une raison supplémentaire pour être fidèles à l'exigence d'une "adhésion du coeur et de l'esprit" au Magistère, ce qui doit caractériser les sentiments et les actions de tous les consacrés (cf. Vita consecrata VC 46).


3. En célébrant solennellement le moment où votre fondateur, empreint d'amour pour l'Eglise et en adhésion avec ses pasteurs, vit reconnaître par le Saint-Père son projet de vie consacrée, je vous exhorte à suivre ses pas et à renouveler votre fidélité au charisme reçu. De cette façon, vous continuerez son oeuvre, en enrichissant chaque jour le grand patrimoine spirituel qu'il vous a transmis, pour l'offrir comme un service inestimable à l'homme d'aujourd'hui.

Tandis que je demande à la Sainte Famille de Nazareth de rendre féconds vos efforts apostoliques et de vous faire participer à cette expérience spirituelle particulière, vécue intensément dans le foyer de Jésus, Marie et Joseph, je vous donne de tout coeur ma Bénédiciton apostolique, que j'étends à tous ceux qui collaborent avec vous dans la mission de faire de chaque famille, comme le disait le bienheureux Manyanet, "une Sainte Famille".

Du Vatican, le 16 juin 2001




  CÉRÉMONIE DE BIENVENUE À L' AÉROPORT INTERNATIONAL BORYSPIL

Samedi 23 juin 2001


Monsieur le Président,
Illustres autorités civiles et membres du Corps diplomatique,
Vénérés Frères dans l'Episcopat,
Chers Frères et Soeurs!

1. J'ai longuement attendu cette visite et j'ai prié intensément afin qu'elle puisse avoir lieu. Finalement, avec une intense émotion et une grande joie, j'ai pu embrasser cette bien-aimée terre d'Ukraine. Je rends grâce à Dieu pour le don qui m'est accordé aujourd'hui.

L'histoire a conservé les noms de deux Pontifes romains qui, dans un passé lointain, arrivèrent jusqu'en ces lieux: saint Clément I à la fin du premier siècle et saint Martin I, à la moitié du septième. Ils furent déportés en Crimée, où ils moururent martyrs. Leur actuel successeur arrive en revanche parmi vous dans un contexte d'accueil joyeux, désireux d'être pèlerin dans les célèbres temples de Kiev, berceau de la culture chrétienne de tout l'Orient européen.

Je viens parmi vous, chers citoyens d'Ukraine, comme ami de votre noble Nation. Je viens comme frère dans la foi pour embrasser les nombreux chrétiens qui, au milieu des tribulations les plus dures, ont persévérés dans leur adhésion fidèle au Christ.

Je viens poussé par l'amour, pour exprimer à tous les fils de cette terre, aux Ukrainiens de toute appartenance culturelle et religieuse, mon estime et mon amitié cordiale.


2. Je te salue, Ukraine, témoin courageux et tenace dans l'adhésion aux valeurs de la foi. Combien as-tu souffert pour revendiquer, en des moments difficiles, la liberté de professer cette foi!
Les mots de l'Apôtre saint André qui, selon la tradition, dit avoir vu briller la gloire de Dieu sur les collines de Kiev me reviennent en mémoire. C'est ce qui advint, des siècles plus tard, avec le baptême du prince Wladimir et de son peuple.

Mais la vision qu'eut l'Apôtre ne concerne pas seulement votre passé; elle se projette aussi dans l'avenir du pays. Avec les yeux du coeur il me semble en effet voir se diffuser sur votre terre bénie une nouvelle lumière: celle qui se libère de la confirmation du choix fait en cette lointaine année 988, quand le Christ fut accueilli ici comme "Chemin, Vérité et Vie" (cf. Jn 14,6).


3. Si aujourd'hui j'ai la joie d'être ici parmi vous, je le dois aussi bien à l'invitation que vous m'avez adressé, Monsieur le Président Léonid Kutchma, qu'à vous tous, vénérés Frères dans l'épiscopat des deux traditions, orientale et occidentale. Je vous suis très reconnaissant pour ce geste qui m'a permis de poser le pied sur le sol de votre pays pour la première fois en tant que Successeur de l'Apôtre Pierre.

Ma reconnaissance s'adresse d'abord à vous, Monsieur le Président, pour l'accueil chaleureux et les paroles courtoises que vous venez de m'adresser au nom de tous vos concitoyens. A travers vous, je voudrais saluer toute la population ukrainienne, en me félicitant de son indépendance reconquise et en rendant grâce à Dieu parce que cela est advenu sans que coule le sang. De mon coeur s'élève un souhait: puisse la Nation ukrainienne poursuivre son chemin de paix grâce à la contribution des différents groupes ethniques, culturels et religieux! Sans la paix, une prospérité partagée et durable n'est pas possible.


4. Mes remerciements vont maintenant à vous, vénérés Frères évêques de l'Eglise grecque-catholique et de l'Eglise catholique romaine. J'ai conservé dans mon coeur vos invitations répétées à rendre visite à l'Ukraine et je suis heureux de pouvoir finalement répondre à vos voeux. Je me réjouis par avance des différentes occasions que nous aurons, au cours des prochains jours, de nous retrouver unis dans la prière au Christ, notre Seigneur. A vos fidèles s'adresse enfin mon salut affectueux.

Que de souffrances indicibles vous avez dû supporter aux cours des années! Mais maintenant, vous réagissez avec enthousiasme et vous vous réorganisez en cherchant lumière et réconfort dans votre passé glorieux. Votre intention est de poursuivre avec courage votre engagement en faveur de la diffusion de l'Evangile, lumière de vérité et d'amour pour tout être humain. Courage! C'est un choix qui vous honore, et le Seigneur ne permettra certainement pas que la grâce vous manque afin de le porter à terme.


5. Pèlerin de paix et de fraternité, j'espère être accueilli amicalement également par ceux qui, bien que n'appartenant pas à l'Eglise catholique, ont le coeur ouvert au dialogue et à la coopération. Je désire les rassurer: je ne suis pas venu avec des intentions de prosélytisme mais pour témoigner du Christ avec tous les chrétiens de toutes les Eglises et Communautés ecclésiales et pour inviter tous les fils et toutes les filles de cette noble terre à tourner leur regard vers Celui qui a donné sa vie pour le salut du monde.

Dans cet esprit, je salue cordialement tout d'abord les très chers Frères dans l'Episcopat, les moines, les prêtres et les fidèles orthodoxes qui représentent la majorité des citoyens du pays. Il me plaît de rappeler que les relations entre l'Eglise de Rome et l'Eglise de Kiev ont connu, au cours de l'histoire, des périodes radieuses: en les observant, nous nous sentons encouragés à espérer un avenir caractérisé par une entente toujours plus grande sur le chemin de la pleine communion.

Malheureusement, il y a eu également des périodes tristes au cours desquelles l'icône de l'amour du Christ a été assombrie: en prière devant notre Seigneur commun, nous reconnaissons nos fautes. Alors que nous demandons pardon pour les erreurs commises dans le passé, proche ou lointain, nous accordons à notre tour le pardon pour les torts subis. Le souhait le plus cher qui s'élève de mon coeur est que les erreurs du passé ne se répètent pas à l'avenir. Nous sommes appelés à être témoins du Christ, et à l'être ensemble. Le souvenir du passé ne doit pas entraver aujourd'hui le chemin vers une connaissance réciproque, qui favorise la fraternité et la collaboration.

Le monde change rapidement: ce qui était impensable hier apparaît comme étant à portée de la main aujourd'hui. Le Christ nous exhorte tous à raviver dans notre coeur le sentiment de l'amour fraternel. En s'appuyant sur l'amour, on peut, avec l'aide de Dieu, transformer le monde.


6. Mon salut va, enfin, à tous les autres citoyens de l'Ukraine. Au-delà même des diversités d'appartenance religieuses et culturelles, chers Ukrainiens, un élément vous unit tous: le partage des mêmes expériences historiques, expériences qui ont porté avec elles des espérances et des déceptions.

Au cours des siècles, le peuple ukrainien a connu des épreuves très dures et éprouvantes. Comment ne pas rappeler, pour rester dans le siècle à peine achevé, le fléau représenté par les deux Guerres mondiales, les famines répétées, les catastrophes naturelles désastreuses, autant d'événements très tristes qui ont laissé derrière eux des millions de morts? En particulier sous l'oppression des régimes totalitaires communiste et nazi, le peuple a risqué de perdre son identité nationale, culturelle et religieuse, et il a vu son élite intellectuelle, gardienne du patrimoine civil et religieux de la Nation, être décimée. Enfin, il y eut l'explosion radioactive de Tchernobyl, avec ses conséquences dramatiques et sans pitié pour l'environnement et la vie de tant d'êtres humains. Mais c'est proprement à ce moment que la reprise a commencé avec plus de force. Cet événement apocalyptique, qui a poussé votre pays à renoncer aux armes nucléaires a aussi provoqué chez les citoyens un réveil énergique, les incitant à prendre le chemin d'un courageux renouveau.

Il est difficile d'expliquer par de simples dynamiques humaines les changements profonds intervenus au cours des deux dernières décennies. Mais, quelle que soit l'interprétation que l'on veuille en donner, il est certain que de ces expériences, a fleuri une nouvelle espérance. Il est important de ne pas décevoir les attentes qui habitent le coeur d'un grand nombre, et en particulier des jeunes. Avec l'apport de tous, il est maintenant urgent de promouvoir dans les villes et les villages d'Ukraine la floraison d'un nouveau et authentique humanisme. C'est le rêve que votre grand poète Taras Shevchenko a exprimé dans un texte célèbre: "... les ennemis n'existeront plus, mais il y aura le fils, il y aura la mère, il y aura le peuple sur la terre!".


7. Je vous embrasse tous, chers Ukrainiens, de Donezk à Lviv, de Kharkov à Odessa et à Simferopol! Dans le mot Ukraine, se trouve rappelée la grandeur de votre Patrie qui, par son histoire, témoigne sa singulière vocation de frontière et de porte entre l'Orient et l'Occident. Au cours des siècles, ce pays a été le carrefour privilégié de différentes cultures, point de rencontre entre les richesses spirituelles de l'Orient et de l'Occident.

Il existe en Ukraine une évidente vocation européenne, soulignée également par les racines chrétiennes de votre culture. Mon souhait est que ces racines puissent renforcer votre unité nationale, en assurant aux réformes que vous mettez en oeuvre la lymphe vitale que représentent des valeurs authentiques et partagées. Puisse cette terre continuer à jouer sa noble mission, avec la fierté exprimée par le poète que j'ai cité précédemment quand il écrivait: "Il n'est pas au monde une autre Ukraine, il n'existe pas d'autre Dniepr". Peuple qui habite cette terre, ne l'oublie pas!

L'âme remplie de ces sentiments, j'accomplis les premiers pas d'une visite ardemment désirée et qui commence aujourd'hui dans la joie. Dieu vous bénisse, très chers habitants de l'Ukraine et qu'il protège toujours votre Patrie bien-aimée!



  RENCONTRE AVEC LES REPRÉSENTANTS DU MONDE DE LA POLITIQUE, DE LA CULTURE, DE LA SCIENCE ET DE L'INDUSTRIE

Samedi 23 juin 2001, Palais Présidentiel “Mariyinskyi”, Kiev



Monsieur le Président,
Eminents représentants du gouvernement et du parlement,
Chers représentants des Autorités,
Mesdames, Messieurs!


1. J'adresse à chacun et à tous mon salut respectueux et cordial. Monsieur le Président, j'ai accueilli avec une grande joie votre invitation à visiter votre noble pays, berceau de civilisation chrétienne et patrie de coexistence pacifique entre diverses nationalités et religions. Je suis heureux de me trouver à présent sur cette terre ukrainienne. Je considère comme un grand honneur de pouvoir finalement rencontrer les habitants d'une nation qui, au cours de ces années difficiles de transition, a su garantir de façon efficace des conditions de paix et de tranquillité à ses habitants. Je vous remercie de tout coeur de votre accueil et de vos déférentes paroles de bienvenue.

En outre, je salue avec une profonde estime les députés et les membres du gouvernement, les représentants des autorités, les représentants de la population, le Corps diplomatique, les représentants de la culture, de la science et de toutes les forces vives qui contribuent au bien-être du pays. J'embrasse avec des sentiments d'amitié sincère le peuple ukrainien, en grande majorité chrétien, comme le révèlent la culture, les coutumes populaires, les nombreuses églises qui ornent son paysage, ainsi que les innombrables oeuvres d'art présentes sur tout le territoire. Je salue une terre qui a connu la souffrance et l'oppression, en conservant un attachement à la liberté que personne n'a jamais réussi à faire plier.


2. Je suis venu parmi vous comme pèlerin de paix, uniquement poussé par le désir de témoigner que le Christ est "le Chemin, la Vérité et la Vie" (Jn 14,6). Je suis venu pour rendre hommage aux lieux sacrés de votre histoire et pour me joindre à vous en invoquant la protection divine sur votre avenir.

Je te salue avec joie, merveilleuse ville de Kiev, toi qui t'étends le long du cours moyen du fleuve Dniepr, berceau des antiques Slaves et de la culture ukrainienne, profondément imprégnée de ferments chrétiens. Sur le sol de ta terre, carrefour entre l'Occident et l'Orient de l'Europe, les deux grandes traditions chrétiennes se sont rencontrées, la byzantine et la latine, trouvant toutes les deux un accueil favorable. Entre elles, les tensions n'ont pas manqué au cours des siècles, qui ont débouché sur des oppositions néfastes pour toutes les deux. Aujourd'hui, cependant, la voie s'ouvre à la disponibilité au pardon réciproque. Il faut surmonter les barrières et les méfiances pour édifier ensemble un pays harmonieux et pacifique, en puisant, comme par le passé, aux sources limpides de la foi chrétienne commune.


3. Oui! Très chers ukrainiens, c'est le christianisme qui a inspiré vos plus grands hommes de culture et d'art, et qui a abondamment arrosé les racines morales, spirituelles et sociales de votre pays. J'ai plaisir à rappeler ici ce qu'écrivait votre compatriote, le philosophe Hryhorij Skovoroda: "Tout passe, mais, à la fin de tout, c'est l'amour qui reste. Tout passe, excepté Dieu et l'amour". Seule une personne profondément imprégnée de l'esprit chrétien pouvait avoir de telles intuitions. Dans ces paroles l'on reconnaît l'écho de la première Epître de Jean: "Dieu est Amour: celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui" (1Jn 4,16).

La parole évangélique a planté de profondes racines dans toute l'Europe suscitant, au cours des siècles, des fruits merveilleux de civilisation, de culture, de sainteté. Les choix des peuples du continent n'ont malheureusement pas toujours été cohérents avec les valeurs des traditions chrétiennes respectives et l'histoire a ainsi dû enregistrer des épisodes dramatiques de violences, de destructions, de deuils.

Les personnes âgées de votre peuple se souviennent avec nostalgie de l'époque où l'Ukraine fut indépendante. Cette période, plutôt brève, fut suivie par les terribles années de la dictature soviétique et par la terrible famine du début des années trente, lorsque votre pays, "grenier de l'Europe", ne réussit plus à nourrir ses enfants, qui moururent par millions. Et comment oublier les foules de vos compatriotes qui périrent au cours de la guerre de 1941-45 contre l'invasion nazie? Malheureusement, la libération du nazisme ne conduisit pas à également la libération du régime communiste, qui continua à fouler aux pieds les droits humains les plus élémentaires, en déportant des citoyens sans défense, en emprisonnant les dissidents, en poursuivant les croyants, en tentant même d'effacer l'idée de liberté et d'indépendance dans la conscience du peuple. Heureusement, le grand changement de 1989 a finalement permis à l'Ukraine de recouvrer sa liberté et sa pleine souveraineté.


4. Votre peuple a atteint cet objectif tant désiré de façon pacifique et sans que le sang ne coule, et il est à présent engagé avec ténacité dans une oeuvre courageuse de reconstruction sociale et spirituelle. La Communauté internationale ne peut qu'apprécier les succès obtenus dans la consolidation de la paix et dans la résolution des tensions régionales en tenant compte des spécificités locales.

Je vous encourage moi-même à persévérer dans l'effort nécessaire pour surmonter les difficultés qui demeurent, en garantissant le plein respect des droits des minorités nationales et religieuses. Une politique de tolérance sage ne manquera pas d'attirer la considération et la sympathie au peuple ukrainien, en lui assurant une place particulière dans la famille des peuples européens.

En tant que pasteur de l'Eglise catholique, je constate avec une sincère satisfaction le fait que, dans le préambule de la Constitution de l'Ukraine, "la responsabilité devant Dieu" soit rappelée aux citoyens. C'est certainement dans cette optique que se plaçait Hryhorij Skovoroda lorsqu'il invitait ses contemporains à toujours se fixer comme premier engagement celui de "comprendre l'homme", en cherchant pour lui les voies adaptées pour le faire sortir définitivement des impasses de l'intransigeance et de la haine.

Les valeurs de l'Evangile, qui font partie de votre identité nationale, vous aideront à édifier une société ouverte et solidaire, dans laquelle chacun puisse offrir sa contribution spécifique au bien commun, en en tirant dans le même temps le soutien nécessaire pour développer au mieux ses propres qualités.

C'est un appel que j'adresse en particulier aux jeunes afin que, en suivant les traces de ceux qui ont donné leur vie pour des idéaux humains, civils et religieux élevés, ils conservent intact ce patrimoine de civilisation


5. "Ne permets pas aux puissants de détruire l'homme", c'est ce qu'écrivait Volodymyr Monomach (+1125) dans son Enseignement à ses Fils. Ce sont des paroles qui conservent encore aujourd'hui toute leur valeur.

Au XXème siècle, les régimes totalitaires ont disséminé des générations entières, car ils ont miné trois piliers de toute civilisation authentiquement humaine: la reconnaissance de l'autorité divine, de laquelle découlent les incontournables orientations morales de la vie (cf. Ex Ex 20,1 Ex Ex 20,18); le respect pour la dignité de la personne, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1,26-27), le devoir d'exercer le pouvoir au service de chaque membre de la société sans exception, à commencer par les plus faibles et sans défense.

Avoir renié Dieu n'a pas rendu l'homme plus libre. Cela l'a plutôt exposé à diverses formes d'esclavages, en abaissant la vocation du pouvoir politique au niveau d'une force brutale et opprimante.


6. Hommes de la politique! N'oubliez pas cette leçon sévère de l'histoire. Votre tâche est de servir le peuple, en assurant la paix et l'égalité des droits à chacun. Résistez aux tentations de profiter du pouvoir au profit d'intérêts personnels ou de groupe. Ayez toujours à coeur le sort des pauvres et agissez de façon légitime afin que soit garanti à chacun l'accès à un bien-être juste.

Hommes de la culture! Vous avez une grande histoire derrière vous. Je pense, en particulier, à l'Archevêque orthodoxe de Kiev, le Métropolite Petro Mohyla, fondateur, en 1632, de l'Académie de Kiev qui demeure dans la mémoire un phare de la culture humaniste et chrétienne. C'est à vous que revient l'exercice d'une intelligence critique et créative dans tous les milieux du savoir, en conjuguant le patrimoine culturel du passé avec les exigences de la modernité, de façon à contribuer à un authentique progrès humain, sous le signe de la civilisation de l'amour. Dans ce contexte, je souhaite vivement que l'enseignement des sciences ecclésiastiques puisse recevoir la reconnaissance qui lui revient, également de la part des autorités civiles.

C'est à vous en particulier, hommes consacrés à la recherche scientifique, que doit servir d'avertissement permanent la terrible catastrophe sociale, économique et écologique de Tchernobyl! Les potentialités de la technique doivent être conjuguées avec les valeurs éthiques immuables, afin d'assurer le respect dû à l'homme et à sa dignité inaliénable.

Chefs d'entreprises et agents du monde de l'économie de la nouvelle Ukraine! L'avenir de la nation dépend également de vous. Votre contribution courageuse, toujours inspirée des valeurs de la compétence et de l'honnêteté, sera bénéfique pour relancer l'économie nationale, de façon à redonner confiance à ceux qui sont tentés de quitter le pays pour chercher un travail ailleurs. Ayez toujours à l'esprit, dans votre action, le bien commun et les droits justes de chacun. Considérez les personnes et non le profit, comme l'objectif de toute économie qui respecte la dignité humaine. Agissez toujours dans la légalité, qui est une garantie de justice.


7. Eminents représentants des Autorités, mesdames et messieurs! L'humanité est entrée dans le troisième millénaire et de nouvelles perspectives se profilent à l'horizon. Un processus global de développement est en cours, marqué par des changements rapides et radicaux. Chacun est appelé à apporter sa propre contribution avec courage et confiance. L'Eglise catholique se trouve aux côtés de chaque personne de bonne volonté, pour en soutenir les efforts au service du bien.

Quant à moi, je continuerai à vous suivre par la prière, afin que Dieu vous protège, ainsi que vos familles, vos projets et les attentes de tout le peuple ukrainien, sur lequel j'invoque l'abondance des Bénédictions du Tout-Puissant.




Discours 2001 - Samedi 16 juin 2001