Discours 2002 - SALUT DU PAPE JEAN-PAUL II AU COMITÉ D'ORGANISATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, AUX BIENFAITEURS, AUX INDIGÈNES

SALUT DU PAPE JEAN-PAUL II AU COMITÉ D'ORGANISATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, AUX BIENFAITEURS, AUX INDIGÈNES

Toronto - Maison Mère des Soeurs de Saint-Joseph, dimanche 28 juillet 2002




Je vous salue avec affection, vous qui êtes venus me rendre visite au terme de cette XVII.ème édition de la Journée mondiale de la Jeunesse.

Je désire avant tout remercier l’Archevêque de Toronto, le Cardinal Aloysius Ambrozic qui, avec Monseigneur Anthony Meagher, a conduit le long travail de préparation de ce grand événement. Avec lui, je remercie ceux qui ont contribué par leur dévouement, et aussi par leur soutien financier, à sa pleine réussite.

Je salue le groupe de jeunes indigènes qui proviennent de la région de la Bienheureuse Kateri Tekakwitha. Avec justesse, vous l’appelez kaiatano (= très noble et très digne personne): qu’elle soit pour vous un modèle, vous montrant comment les chrétiens peuvent être sel et lumière de la terre!

J’adresse enfin un salut particulier aux jeunes et aux adultes du Comité national pour la Journée mondiale: chers amis, je sais avec quel dévouement et avec quelle générosité vous avez travaillé durant ces deux dernières années. Au nom de tous les jeunes qui sont venus à Toronto et qui ont bénéficié du fruit de votre labeur le Pape vous dit merci!

Sur chacun de vous et sur vos familles j’appelle la Bénédiction du Seigneur.



CÉRÉMONIE DE BIENVENUE

Aéroport international de Guatemala, lundi 29 juillet 2002


  Monsieur le Président,
Chers frères dans l'épiscopat,
Eminentes autorités du pays,
Chers membres du Corps diplomatique,
Très chers frères et soeurs!

1. Je désire avant tout exprimer ma grande joie de venir en pèlerin pour la troisième fois sur la bien-aimée terre guatémaltèque. Je rends grâce à Dieu de m'avoir donné la possibilité de revenir ici pour célébrer la canonisation d'une personne pour laquelle vous avez tant d'amour et d'admiration, le frère Pedro de San José de Betancur, fils de l'île Tenerife des Canaries, qui, poussé par un fort esprit missionnaire, vint au Guatemala, en s'engageant au service des pauvres et des personnes dans le besoin.

2. Je suis heureux de saluer, en premier lieu, le Président de la République, S.E. M. Alfonso Antonio Portillo Cabrera, à qui j'exprime ma plus vive gratitude pour les paroles aimables qu'il m'a adressées en me souhaitant une cordiale bienvenue. J'apprécie vivement la présence des présidents des autres républiques soeurs d'Amérique centrale, de la République dominicaine et du Premier ministre du Belize. Mes remerciements s'étendent au gouvernement, aux différentes autorités et au Corps diplomatique, pour leur présence appréciée à cette cérémonie et pour leur précieuse collaboration lors de la préparation de ma visite.

Je salue de manière particulière mes frères dans l'épiscopat, notamment l'Archevêque de Guatemala et Président de la Conférence épiscopale, ainsi que tous les autres archevêques et évêques. Mon salut fraternel s'étend également avec beaucoup d'affection aux prêtres, aux diacres, aux religieux et aux religieuses, aux catéchistes et aux fidèles, et à tous les guatémaltèques, et j'exprime également mon affection aux populations autochtones, ainsi qu'aux personnes venues des autres pays latino-américains et d'Espagne.

3. Demain, j'aurai la joie de proclamer saint le frère Pedro de Betancur, qui fut l'expression de l'amour de Dieu envers son peuple. Cette célébration doit constituer un véritable moment de grâce et de renouveau pour le Guatemala. En effet, l'exemple de sa vie et l'éloquence de son message représentent une contribution d'une grande valeur à l'édification de la société qui s'ouvre actuellement aux défis du troisième millénaire. Je souhaite ardemment que le noble peuple guatémaltèque, qui a soif de Dieu et de valeurs spirituelles, qui aspire à la paix et à la réconciliation, en son sein mais aussi avec les peuples voisins et frères, qui aspire à la justice, puisse vivre et jouir de la dignité qui lui revient.

4. J'entame ce voyage apostolique en me confiant à la protection du Saint-Christ d'Esquipulas, et en me sentant profondément uni aux bien-aimés fils de tout le Guatemala, et je vous bénis tous de tout coeur, en particulier les pauvres, les autochtones et les paysans, les malades et les laissés-pour-compte, et notamment ceux qui souffrent dans le corps et dans l'esprit. J'adresse à chacun mon salut cordial.

Jésus-Christ soit loué!


CÉRÉMONIE DE BIENVENUE Aéroport international de Mexico, mardi 30 juillet 2002

  Monsieur le Président des Etats-Unis du Mexique,
Monsieur le Cardinal-Archevêque de Mexico,
Chers frères dans l'épiscopat,
Illustres représentants des Autorités et membres du Corps diplomatique,
Très chers Mexicains!

1. C'est pour moi une grande joie de pouvoir venir pour la cinquième fois sur cette terre chaleureuse, par laquelle j'ai commencé mon apostolat itinérant qui, en tant que Successeur de Pierre, m'a conduit dans tant de parties du monde, me rapprochant ainsi de nombreux hommes et femmes pour les confirmer dans la foi en Jésus-Christ Sauveur.

Après avoir célébré à Toronto la XVII Journée mondiale de la Jeunesse, j'ai eu la joie d'ajouter à la liste des saints un admirable évangélisateur de ce continent: Frère Pedro de San José de Betancur. Demain, c'est avec une grande joie que je procéderai à la canonisation de Juan Diego, et, le lendemain, à la béatification de deux autres de vos compatriotes: Juan Bautista et Jacinto de los Angeles, qui s'unissent ainsi aux splendides exemples de sainteté sur ces bien-aimées terres américaines, où le message chrétien a été accueilli avec un coeur ouvert, a empreint les cultures et a porté des fruits abondants.

2. Je remercie le Président de la République pour les aimables paroles de bienvenue qu'il m'a adressées au nom de tous les Mexicains. Je désire y répondre en renouvelant une fois de plus mes sentiments d'affection et d'estime pour ce peuple, riche de son histoire et de cultures ancestrales, et en encourageant chacun à s'engager dans l'édification d'une patrie toujours renouvelée et en progrès constant. Je salue avec affection Messieurs les Cardinaux et les évêques, les bien-aimés prêtres, les religieux et les religieuses, tous les fidèles qui, jour après jour, vivent leur foi chrétienne et réalisent à travers leur vie la devise qui est espérance et programme pour l'avenir: "Mexique toujours fidèle". D'ici, j'envoie un salut affectueux également aux jeunes réunis pour la veillée de prière sur la place du Zócalo de la cathédrale primatiale, et je leurs dis que le Pape compte sur eux et leur demande d'être de véritables amis de Jésus et des témoins de son Evangile.

3. Très chers Mexicains: merci de votre hospitalité, de votre affection constante, de votre fidélité à l'Eglise. Sur ce chemin, continuez à être fidèles, soutenus par les exemples merveilleux de sainteté issus de cette noble nation. Soyez saints! En rappelant tout ce que je vous ai déjà dit dans la basilique de Guadalupe en 1990, servez Dieu, l'Eglise et la nation, chacun assumant la responsabilité de transmettre le message évangélique et de témoigner d'une foi vive et active dans la societé.

Je vous bénis tous de tout coeur, en reprenant pour cela l'expression à travers laquelle vos ancêtres s'adressaient aux personnes les plus chères: "Que Dieu vous fasse à l'image de Juan Diego".

Mexique toujours fidèle!



Août 2002

PAROLES D'INTRODUCTION DE JEAN-PAUL II À LA CÉLÉBRATION EUCHARISTIQUE EN LA FÊTE DE LA TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR

Mardi 6 août 2002


  "Son visage resplendit comme le soleil" (Mt 17,2), comme nous le lisons dans l'Evangile d'aujourd'hui. Le visage du Christ est un visage de lumière qui déchire l'obscurité de la mort: c'est l'annonce et le signe de notre joie, car c'est le visage du Crucifié ressuscité. En lui, l'Eglise, son Epouse, contemple son trésor et sa joie: "Dulcis Iesu memoria, dans vera cordis gaudia".

Nous évoquons aujourd'hui le souvenir de mon vénéré prédécesseur Paul VI, qui, il y a vingt-quatre ans, au crépuscule de ce jour, en la fête de la Transfiguration, précisément de ce lieu, entra dans la paix de Dieu pour en contempler la gloire splendide.

Combien de fois, recueilli en prière, il désira ardemment voir dans la foi le visage du Seigneur! Son témoignage inébranlable au Christ Lumière du monde, dans les temps difficiles au cours desquels il exerça le suprême pontificat, vit aujourd'hui encore dans l'Eglise. Il fut un artisan inlassable et patient de l'édification de la "civilisation de l'amour", illuminée par le visage splendide du Rédempteur.

Tandis que nous nous apprêtons à célébrer la Messe, nous confions à Dieu l'âme de ce fidèle serviteur. Nous demandons en outre à la Vierge Marie, Mère de l'Eglise, que chaque jour de notre vie soit un témoignage concret d'amour pour le Seigneur, dont le visage continue de resplendir au-dessus de nous (cf. Ps 67,3).





VOYAGE APOSTOLIQUE EN POLOGNE


CÉRÉMONIE D'ARRIVÉE

Aéroport de Cracovie/Balice, Vendredi 16 août 2002


  Monsieur le Président de la République polonaise,
Monsieur le Cardinal-Primat,
Monsieur le Cardinal métropolitain de Cracovie,
Très chers frères et soeurs!

1. Je salue à nouveau la Pologne et tous mes compatriotes. Je le fais avec les mêmes sentiments d'émotion et de joie que j'éprouve à chaque fois que je me retrouve dans ma patrie. Je remercie vivement Monsieur le Président de la République pour les paroles de salut qu'il vient de m'adresser en son nom et au nom des Autorités civiles de la République de Pologne. Je suis reconnaissant au Cardinal Franciszek Macharski, mon successeur sur le Siège de Cracovie, pour les expressions de bienveillance qu'il m'a adressées au nom de la grande ville de Cracovie qui m'est si proche, ainsi qu'au nom de l'épiscopat polonais et de tout le Peuple de Dieu qui vit dans notre patrie.

Cette fois-ci, je ne viens qu'à Cracovie, mais avec une pensée cordiale, j'embrasse toute la Pologne et tous mes compatriotes. Je salue le Cardinal-Primat, les autres Cardinaux, les prêtres, les représentants des familles religieuses masculines et féminines, les séminaristes et tous les fidèles laïcs. J'adresse une parole de salut aux représentants des Autorités de l'Etat, conduits par le Président de la République, ainsi qu'aux autorités locales; aux membres du corps diplomatique, et à leur doyen, le Nonce apostolique; aux autorités civiles de la ville de Cracovie, de Kalwaria Zebrzydowska et de Wadowice.

Je désire saluer de manière particulière ma ville, Cracovie, et tout l'archidiocèse. Je salue le monde de la science et de la culture, les milieux universitaires et tous ceux qui, par un travail intense dans l'industrie, dans l'agriculture et dans les autres secteurs, contribuent à édifier la splendeur matérielle et spirituelle de la ville et de la région.

Je désire saluer cordialement les jeunes et embrasser les enfants. Je remercie ces derniers pour le témoignage de foi qu'ils ont donné à Toronto, au Canada, il y a quelques jours, pendant l'inoubliable XVII Journée mondiale de la Jeunesse. Je désire saluer de façon particulière tous ceux qui portent le poids de la souffrance: les malades, les personnes seules, les personnes âgées, ceux qui vivent dans la pauvreté et l'indigence. Dans les jours à venir, je continuerai à recommander vos souffrances à la Miséricorde de Dieu, et je vous demande de prier pour que mon ministère apostolique soit fructueux et comble toutes les attentes.

Avec respect et déférence, je m'adresse aux frères Evêques et aux fidèles de l'Eglise orthodoxe, de l'Eglise évangélique luthérienne et aux fidèles des autres Eglises et communautés ecclésiales. Je salue la communauté juive, les disciples de l'Islam et tous les hommes de bonne volonté.

2. Frères et soeurs! "Dieu riche de miséricorde". Telle est la devise de ce pèlerinage. C'est ce qu'il proclame. Elle a été tirée de l'Encyclique Dives in misericordia, mais ici, à Cracovie, à Lagiewniki, cette vérité a trouvé sa révélation particulière. D'ici, grâce à l'humble service d'un témoin inattendu - sainte soeur Faustyna - résonne le message évangélique de l'amour miséricordieux de Dieu. Voilà pourquoi la première étape de mon pèlerinage et son premier objectif est la visite au sanctuaire de la Divine Miséricorde. Je suis heureux que me soit donnée la possibilité de consacrer le nouveau temple, qui devient le centre mondial du culte de Jésus miséricordieux.

La Miséricorde de Dieu trouve son reflet dans la miséricorde des hommes. Depuis des siècles, Cracovie peut se vanter d'avoir abrité de grands personnages qui, confiants dans l'amour divin, témoignèrent de la miséricorde à travers des actes concrets d'amour envers le prochain. Il suffirait de mentionner sainte Edvige de Wavel, saint Jean de Kety, le Père Piotr Skarga ou, plus proche de nous, saint frère Albert. S'il plaît à Dieu, les serviteurs de Dieu que j'élèverai à la gloire des autels pendant la Messe au Parc Blonia s'uniront à eux. La béatification de Zygmunt Szczesny Felinski, Jan Beyzym, Sancja Szymkowiak et Jan Balicki constitue le second objectif de mon pèlerinage. Dès maintenant, je souhaite que ces nouveaux bienheureux, qui ont donné l'exemple d'un service de miséricorde, nous rappellent le grand don de l'amour de Dieu et nous disposent à pratiquer quotidiennement l'amour du prochain.

Il y a un troisième objectif du pèlerinage que je voudrais évoquer. C'est la prière d'action de grâce pour les 400 ans du Sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowska, auquel je suis très attaché depuis mon enfance. Là-bas, sur les sentiers parcourus dans la prière, j'ai cherché la lumière, l'inspiration pour mon service à l'Eglise de Cracovie et à l'Eglise qui est en Pologne, et là, j'ai pris plusieurs décisions pastorales difficiles. C'est précisément là, parmi le peuple fidèle en prière, que j'ai appris la foi qui me guide, aujourd'hui encore, sur le Siège de Pierre. Par l'intercession de la Madone de Kalwaria, je veux rendre grâce à Dieu pour ce don.

3. Le pèlerinage et la méditation sur le mystère de la Divine Miséricorde ne peuvent pas être faits sans évoquer la vie quotidienne de ceux qui vivent sur la terre polonaise. C'est pourquoi je souhaite m'y arrêter avec une attention particulière et la recommander à Dieu, certain que, par sa bénédiction, Il multipliera les succès, et que les difficultés et les problèmes trouveront une heureuse solution grâce à son aide.

Ce qui se passe en Pologne me tient particulièrement à coeur. Je sais combien notre patrie a changé depuis l'époque de ma première visite en 1979. J'effectue aujourd'hui un nouveau pèlerinage, au cours duquel je peux observer la façon dont les Polonais gèrent la liberté reconquise. Je suis convaincu que notre pays se dirige avec courage vers de nouveaux horizons de développement dans la paix et la prospérité.

Je suis heureux que, dans l'esprit de la doctrine sociale de l'Eglise, beaucoup de mes compatriotes soient engagés dans la construction de la maison commune de la patrie, sur des fondations qui sont la justice, l'amour et la paix. Je sais que beaucoup observent et évaluent avec un regard critique le système qui prétend gouverner le monde contemporain selon une vision matérialiste de l'homme.

L'Eglise a toujours rappelé qu'on ne peut pas construire un avenir heureux pour la société sur la pauvreté, sur l'injustice et sur la souffrance d'un frère. Les hommes qui agissent dans l'esprit de l'éthique sociale catholique ne peuvent rester indifférents face au sort réservé à ceux qui se retrouvent sans travail, qui vivent dans un état de pauvreté croissante sans aucune perspective d'amélioration de leur situation, ni de l'avenir de leurs enfants.

Je sais qu'un grand nombre de familles polonaises, en particulier les plus nombreuses, que beaucoup de chômeurs et de personnes âgées supportent le poids des changements sociaux et économiques. A tous ceux-là, je veux dire que je partage leur fardeau et leur sort. Je partage leurs joies et leurs souffrances, les projets et les engagements pour un avenir meilleur. Chaque jour, je les soutiens dans leurs bonnes intentions par une prière fervente.

A eux et à tous mes compatriotes, j'apporte aujourd'hui le message de l'espérance qui naît de la Bonne Nouvelle: Dieu riche de miséricorde révèle chaque jour son amour dans le Christ. Lui, le Christ ressuscité, dit à chacun de vous, hommes et femmes: "Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles" (Ap 1,17-18). C'est la proclamation de la Divine Miséricorde, que j'apporte aujourd'hui à ma patrie et à mes compatriotes: "N'aie pas peur"! Aie confiance en Dieu qui est riche de miséricorde. Le Christ est avec toi, l'infaillible Dispensateur d'espérance.

Je veux encore m'excuser: Le Président est debout, et moi, je suis assis. Je m'en excuse, mais je dois également constater qu'une barrière a été placée ici, qui m'empêche de me lever (Ndlr: le Pape fait ici référence à son pupitre).

Très chers frères et soeurs! Que les trois jours de mon séjour dans ma patrie fassent renaître en nous une foi profonde dans la puissance de la miséricorde de Dieu. Qu'ils nous unissent encore davantage dans l'amour; qu'ils nous encouragent à nous sentir responsables de la vie de chaque homme et de chaque femme et de leurs exigences quotidiennes; qu'ils nous prédisposent à la bonté et à la compréhension réciproque, afin que nous devenions encore plus proches dans l'esprit de la miséricorde. Que la grâce de l'espérance remplisse vos coeurs!

Je salue cordialement encore une fois tous ceux qui sont présents et je les bénis tous de tout coeur.

Que Dieu vous bénisse!



BÉNÉDICTION DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'ACADÉMIE PONTIFICALE DE THÉOLOGIE DE CRACOVIE

Académie pontificale de Théologie de Cracovie, Samedi 17 août 2002



  Recteurs magnifiques, Professeurs et étudiants, Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie pour cet arrêt sur la route de Lagiewniki dans la rue Franciszkanska; je vous remercie beaucoup.

Je désire vous dire que, tous les jours, je prie pour vos Universités, pour l'Université jagellone de Cracovie, pour l'Université catholique de Lublin, et également pour l'Angelicum à Rome, pour tous les recteurs, pour les professeurs et pour les étudiants vivants et défunts.

Vivat Academia; vivant profesores; vivant membra quaelibet; vivat membrum quodlibet, semper sit in flore!

Pour tous ceux qui comprennent le latin, ces paroles signifient que doivent fleurir, que doit fleurir, l'Académie et que doit fleurir l'Université jagellone de Cracovie. Que Dieu la récompense de tout ce que j'ai reçu d'elle et que Dieu vous bénisse pour les années à venir également dans ce nouveau lieu. Dieu vous bénisse!

J'adresse ce salut et ce souhait à toutes les écoles supérieures et à toutes les Universités de toute la Pologne. Une fois de plus: que Dieu vous bénisse!



CÉRÉMONIE DE DÉPART

Aéroport de Cracovie/Balice, Lundi 19 août 2002

  1. "Pologne, ma chère patrie [...] Dieu t'élève et te traite avec un égard particulier, mais sache lui en être reconnaissante" (Journal, 1038). Avec ces paroles tirées du journal de sainte Faustyna, je désire prendre congé de vous, chers frères et soeurs et concitoyens!

Au moment où je dois retourner au Vatican, je tourne mon regard une fois de plus vers vous tous et je remercie Dieu qui m'a permis de séjourner de nouveau dans ma patrie. Je reparcours en pensée les étapes du pèlerinage de ces trois jours: Lagiewniki, Blonia de Cracovie, Kalwaria Zebrzydowska. Je garde en mémoire la foule en prière des fidèles, témoins de la foi de l'Eglise qui est en Pologne, et de sa confiance dans la puissance de la miséricorde de Dieu. En prenant congé, je voudrais vous saluer tous, chers concitoyens. Vous avez été nombreux à m'attendre. Vous avez été nombreux à avoir voulu me rencontrer. Vous n'y êtes pas tous parvenus. Peut-être la prochaine fois...

Aux familles polonaises, je souhaite de trouver dans la prière la lumière et la force pour accomplir leurs devoirs, en semant dans chaque milieu le message de l'amour miséricordieux. Que Dieu, source de vie, vous bénisse chaque jour. Je salue ceux que j'ai rencontrés personnellement le long de mon pèlerinage, ainsi que ceux qui ont participé aux rencontres du voyage apostolique à travers les moyens de communication sociale. Je remercie en particulier les malades et les personnes âgées pour avoir soutenu ma mission par leur prière et leur souffrance. Je souhaite que l'union spirituelle avec le Christ miséricordieux soit pour eux une source de soulagement dans les souffrances physiques et spirituelles.

J'embrasse avec le regard de l'âme toute ma patrie bien-aimée. Je me réjouis des succès, des bonnes intentions et des initiatives courageuses. J'ai parlé avec inquiétude des difficultés et de ce que coûtent les changements, qui retombent douloureusement sur les plus pauvres et les plus faibles, sur les chômeurs, sur les sans-abris et sur ceux qui sont obligés de vivre dans des conditions toujours plus difficiles et dans l'incertitude de l'avenir. En partant, je souhaite recommander ces situations précaires de notre Patrie à la Divine Providence et inviter les responsables du gouvernement de l'Etat à être toujours attentifs au bien de la République et de ses citoyens. Que l'esprit de miséricorde, de solidarité fraternelle, de concorde et d'authentique attention au bien de la Patrie règne parmi vous.

J'espère qu'en cultivant toutes ces valeurs, la société polonaise, qui depuis des siècles appartient à l'Europe, trouvera sa juste place dans les structures de la communauté européenne. Et non seulement elle ne perdra pas son identité, mais elle enrichira sa tradition, celle du continent et du monde entier.

2. Les journées de ce bref pèlerinage ont été pour moi une occasion de me souvenir et de réfléchir profondément. Je rends grâce à Dieu de m'avoir donné la possibilité de visiter Cracovie et Kalwaria Zebrzydowska. Je lui rends grâce pour l'Eglise qui est en Pologne, elle qui, avec un esprit de fidélité à la Croix et à l'Evangile, partage depuis mille ans le destin de la nation, la sert avec zèle et la soutient dans ses bonnes intentions et aspirations. Je lui rends grâce car l'Eglise qui est en Pologne demeure fidèle à cette mission et je demande qu'il en soit toujours ainsi.

Je désire exprimer ma gratitude à ceux qui ont contribué à l'heureux déroulement du pèlerinage. Je remercie une fois de plus le Président de la République polonaise pour l'invitation et le soin apporté à la préparation de cette visite. Je remercie le Premier ministre, pour la collaboration entre les Autorités civiles et les représentants de l'Eglise. Je suis reconnaissant pour tous ces gestes de bonne volonté.

Je suis reconnaissant aux Autorités de l'Administration, de la région et de la commune - en particulier de Cracovie et Kalwaria - pour la bienveillance, l'attention et l'effort accomplis. Que Dieu récompense ceux qui se sont prodigués dans les diverses tâches liturgiques et pastorales, les professionnels de la télévision, de la radio et de la presse, les services d'ordre - les militaires, les policiers, les pompiers, le personnel médical - et tous ceux qui, de quelque façon, ont contribué au déroulement du pèlerinage. Je ne veux oublier personne, donc, je vous répète à tous de tout coeur: Que Dieu vous récompense!

3. Je m'adresse avec une gratitude particulière au Peuple de Dieu qui est en Pologne. Je remercie la Conférence épiscopale polonaise et avant tout le Cardinal-Primat pour l'invitation qui m'a été adressée, pour la préparation spirituelle des fidèles et pour l'effort d'organisation que mon pèlerinage a comporté. J'adresse des paroles particulières de remerciement aux prêtres, aux séminaristes et aux religieuses. Merci pour la préparation de la liturgie et pour l'accompagnement des fidèles au cours de nos rencontres. Merci à l'Eglise tout entière pour la persévérance commune dans la prière, pour l'accueil chaleureux et pour toutes les manifestations de bienveillance. Que le Christ miséricordieux récompense abondamment votre générosité par sa bénédiction.

Parmi mes remerciements, je ne peux manquer de mentionner de manière spéciale la bien-aimée Eglise de Cracovie. J'adresse de tout coeur des sentiments particuliers de gratitude au Cardinal Franciszek Macharski, Archevêque métropolitain de Cracovie, pour son hospitalité et pour avoir préparé si magnifiquement la ville aux importants événements qui ont eu lieu ces jours derniers.

Merci de tout coeur aux Soeurs de la Miséricordieuse Mère de Dieu, à Lagiewniki, et à tous ceux qui, chaque jour, devant l'image de Jésus miséricordieux, élèvent des prières selon les intentions de ma mission apostolique. Je félicite l'archidiocèse de Cracovie et toute la Pologne pour le nouveau temple qu'il m'a été donné de consacrer. Je suis convaincu que le sanctuaire de Lagiewniki constituera un point de référence significatif et un centre efficace du culte de la Divine Miséricorde.

Que les rayons de lumière qui descendent de la tour du temple de Lagiewniki et qui rappellent les rayons de l'image de Jésus miséricordieux, rayonnent sur toute la Pologne: des Tatras à la Baltique, du Bug à l'Oder, et sur le monde entier!

4. "Dieu riche de miséricorde"! Telles sont les paroles qui ont constitué l'idée principale de ma visite. Nous les avons lues comme une invitation adressée à l'Eglise et à la Pologne du nouveau millénaire. Je souhaite que mes concitoyens sachent accueillir de tout coeur ouvert ce message de la miséricorde et qu'ils sachent l'apporter partout où les hommes ont besoin de la lumière de l'espérance.

Je garde dans mon coeur le bien accompli au cours du pèlerinage, dont j'ai eu une part. Reconnaissant pour tout cela, avec toute la communauté ecclésiale en Pologne, je répète devant Jésus miséricordieux: "Jésus, j'ai confiance en Toi!". Que cette confession sincère apporte soulagement aux générations futures dans le nouveau millénaire. Que Dieu riche de miséricorde vous bénisse!

Et pour conclure que dire? Je suis triste de m'en aller!




MESSAGE DU PAPE JEAN-PAUL II AU CARDINAL BERNARDIN GANTIN À L'OCCASION DE L'INAUGURATION DU SANCTUAIRE NOTRE-DAME D'ARIGBO, À DASSA-ZOUMÉ



  À l'occasion de l'inauguration du Sanctuaire Notre-Dame d'Arigbo, à Dassa-Zoumé

Le Saint-Père s'unit cordialement à la joie et à l'action de grâce des pèlerins qui, depuis 1954, viennent nombreux en ce lieu manifester à la Mère de Dieu leur affection filiale et se confier à sa maternelle protection. Il les encourage à faire monter vers le Seigneur une prière fervente afin qu'ils deviennent toujours davantage d'authentiques artisans de paix, fondée sur la justice et le pardon, et de courageux missionnaires de l'Évangile. Que ce sanctuaire consacré à la Mère de Dieu, Notre-Dame de la Paix, soit pour tous les chrétiens un appel à raviver le don reçu au baptême pour devenir toujours davantage des pierres vivantes dans l'Église Famille de Dieu.

Le Pape invite toutes les personnes présentes à ouvrir toujours plus leur coeur à l'action transformante de l'Esprit Saint, qui chasse les peurs et qui permet un dialogue constructif entre les peuples et entre les personnes. Que tous, unis à leurs Pasteurs, accueillent la force vivifiante de la grâce de Dieu, sûrs que le Seigneur peut créer des ouvertures vers la paix là où il semble qu'il n'y ait qu'obstacles et repli sur soi, et qu'il peut consolider et élargir la solidarité entre les membres de la famille humaine, malgré les longs épisodes de divisions et de luttes (Cf. Message du Saint-Père pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix 2002, n. 14)!

Saluant cordialement les autorités civiles, militaires et religieuses présentes, le Saint-Père confie à l'intercession maternelle de la Vierge Marie ceux qui sont rassemblés en cette heureuse occasion. Il leur accorde bien volontiers la Bénédiction apostolique, qu'il étend en particulier au cher Cardinal Gantin qui préside la célébration de la consécration du sanctuaire, à Mgr Antoine Ganyé, Evêque de Dassa-Zoumé et à tous les évêques présents, aux prêtres, aux diacres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles venus du Bénin, d'autres pays d'Afrique et d'Europe pour célébrer dans la joie cet événement ecclésial.


ANGELO CARD. SODANO
Secrétaire d'État de Sa Sainteté



AUX ÉVÊQUES DE LA RÉGION SUD II DU BRÉSIL EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 31 août 2002



  Vénérables frères dans l'épiscopat,

1. C'est avec une grande joie que je vous souhaite la bienvenue, évêques de la Région Sud II du Brésil, alors que vous êtes réunis à Rome à l'occasion de la visite "ad limina Apostolorum". Celle-ci est destinée à exprimer le lien de communion qui unit chacun de vous et vos communautés locales au Successeur de Pierre, appelé à confirmer ses frères et ses soeurs dans la foi (cf. Lc 22,32). Je vous salue avec une affection fraternelle, en reprenant les paroles de l'Apôtre: que la grâce et la paix de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ, soient avec vous (cf. Rm 1,7).

Par votre intermédiaire, j'adresse ce même salut aux prêtres, aux religieux, aux fidèles laïcs des Eglises particulières du Paraná, que vous présidez dans la charité.

2. Je remercie l'Archevêque de Cascavel, Mgr Lúcio Ignácio Baumgaertner, pour les paroles aimables qu'il a voulu m'adresser au nom de votre région, car elles expriment les sentiments d'union fraternelle de tous les évêques avec le Successeur de Pierre et avec l'Eglise qui, des quatre points cardinaux, est unie à ce Siège apostolique. Cela n'a-t-il pas été le point central de l'une des conclusions que le Synode des Evêques de l'année dernière a voulu exprimer?

"Ce n'est que si l'on perçoit clairement", comme je l'ai affirmé à l'occasion de la solennelle concélébration eucharistique conclusive, "l'unité profonde et convaincue des pasteurs entre eux et avec le Successeur de Pierre, ainsi que des évêques avec leurs prêtres, qu'une réponse crédible pourra être apportée aux défis provenant de l'actuel contexte social et culturel" (Homélie, n. 4; cf. ORLF n. 45 du 6 novembre 2001).

L'Eglise qui est au Paraná se mesure avec confiance aux perspectives lancées par les "Directives générales de l'Action évangélisatrice du Brésil", qui sont le fruit de Tertio millennio adveniente.

En lisant vos rapports quinquennaux, j'ai pu constater des progrès évidents dans l'organisation des diocèses et dans le développement de nombreuses actions pastorales, que chaque Ordinaire local, avec ses agents de pastorale, assume avec courage et détermination, pour faire face aux exigences de la nouvelle évangélisation. Je voudrais bien sûr faire référence à cela, mais la prémisse sera toujours cette ecclésiologie de communion préconisée avec insistance au cours du dernier Synode. L'Eglise universelle désire recommencer, en ce début de millénaire, en étant unie au Successeur de Pierre et les évêques étant unis entre eux.

3. Unis pour la mission!

En diverses occasions, au cours de mon pontificat, j'ai voulu mentionner les deux grands axes des exigences de la communion: "Que le dépôt de la foi soit conservé dans toute sa pureté et son intégrité", ainsi que "l'unité de tout le Collège des Evêques sous l'autorité du Successeur de Pierre" (cf. Exhortation apostolique post-synodale Ecclesia in America ), dans la mesure où le plein exercice du Primat de Pierre est fondamental pour l'identité et la vitalité de l'Eglise.

En outre, l'une des tâches qui revient précisément à la Conférence nationale des Evêques du Brésil est de manifester sa sollicitude à l'égard de l'Eglise et de sa mission universelle, à travers la communion et la collaboration avec le Siège apostolique et à travers l'activité missionnaire, en particulier ad gentes. C'est pourquoi chaque Evêque doit encourager les évangélisateurs de son propre diocèse, et surtout sa propre personne, à rester pleinement fidèle à la doctrine catholique, en prêtant une attention constante à la conformité de l'explication de la Parole à la Révélation confiée par le Maître divin au Magistère ecclésiastique. Ajoutons qu'une telle identité suppose une claire harmonie disciplinaire et doctrinale avec l'épiscopat mondial, afin de conserver, en même temps que celui-ci, le lien essentiel avec le Pape.

A l'enseigne des projets pastoraux qui pourront être définis au cours des prochaines années, comme fruit de notre rencontre fraternelle, et en tenant compte du projet d'évangélisation de l'Eglise au Brésil sur le thème "Etre Eglise au nouveau millénaire", approuvé par la Conférence nationale des Evêques du Brésil en 2000, je souhaite que l'on puisse parcourir cette "voie commune à toute l'Eglise", partagée par l'épiscopat brésilien.

4. "A l'aube du troisième millénaire, la figure idéale de l'évêque, sur laquelle l'Eglise continue de compter, est celle du Pasteur qui, configuré au Christ dans la sainteté de vie, se prodigue généreusement pour l'Eglise qui lui est confiée, en portant en même temps dans son coeur la sollicitude pour toutes les Eglises présentes sur toute la terre" (Homélie de conclusion du Synode des Evêques, 27 octobre 2001, n. 3; cf. ORLF n. 45 du 6 novembre 2001).

C'est de cette affirmation que naissent le fondement et l'espérance de ce que le Synode, en abattant les barrières d'une formulation circonscrite à un simple diocèse ou à un pays, a voulu reproposer à tous les évêques, Successeurs des Apôtres. Duc in altum, avancez en eau profonde! Lancez-vous dans des entreprises courageuses, osez vous fixer de grands objectifs, assurés que Dieu ne perd pas les batailles. Aspirez même aux plus beaux charismes. Quel est le plus beau charisme, sinon celui de la sainteté personnelle?

L'image du Bon Pasteur, qui donne la vie pour ses brebis, revient ici (cf. Jn 10,15). Le Bon Pasteur n'est pas seulement celui qui guide avec efficacité et méthode ses brebis, même si ces éléments sont nécessaires à tout travail humain, et encore davantage s'il s'agit de guider les âmes. Il doit surtout être bon.Tout programme pastoral, la catéchèse à tous les niveaux, la cura animarum en général de tout le peuple fidèle, qui tire sa sainteté de Jésus, Pasteur suprême, doit recevoir à travers la vie et le témoignage de l'Evêque et du clergé son encouragement immédiat, son modèle. S'il en était autrement, tout travail serait vain. Seul Dieu est bon (cf. Mc Mc 10,9) dit le Seigneur, mais pour Lui, avec Lui et en Lui, nous participons à la grâce qui nous a été donnée, afin de la rendre féconde, non pas comme une propriété, mais comme un don à administrer. Toute la bonté et tout le bien viennent du Très-Haut, dispensateur de tout bien (cf. Jc Jc 1,17).

L'Evêque d'Hippone notait à juste titre l'insistance avec laquelle le Seigneur demandait à Pierre: "M'aimes-tu? Pais mes brebis", car il s'agit d'un avertissement sérieux pour tous ceux qui ont la responsabilité de guider un troupeau: "Cela signifie: si tu m'aimes, en paissant, ne pense pas à toi-même, mais à mes brebis; guide-les comme étant miennes, non comme les tiennes! Cherche en elles ma gloire et non la tienne, ma propriété et non la tienne, mes intérêts et non les tiens! Ne sois pas comme ceux qui, aux moments du danger, n'aiment qu'eux-mêmes et tout ce qui dérive de ce principe, qui est à la racine de chaque mal. Que ceux qui paissent les brebis du Christ ne s'aiment pas eux-mêmes! Qu'ils ne les paissent pas comme étant les leurs, mais comme celles du Christ!" (Traité sur l'Evangile de saint Jn 123,5 CCL Jn 36,166-168). D'où la grande responsabilité de savoir comment sont administrés les biens qui vous seront confiés.

Tous les cinq ans, les évêques viennent à Rome, mais pas pour une simple question de routine administrative, c'est-à-dire pour présenter un rapport sur l'état de leur diocèse. Il s'agit, en réalité, de présenter l'état de leur propre âme et, en conséquence, de leur sainteté personnelle et de leur propre troupeau. Aucun évêque ne peut se soustraire à cette exigence divine "redde rationem villicationis tuae": réponds de ton ministère et des âmes qui t'ont été confiées (cf. Lc 16,2). La fidélité à ses propres engagements, les intentions, et les expériences effectuées auprès du Siège apostolique devront donc être confiées au Divin Consolateur, afin qu'à l'avenir, elles renforcent l'âme de tout le diocèse, en le conduisant à se rapprocher toujours plus de la Patrie céleste.
5. Avec ces prémisses, je vous répète à nouveau: "Duc in altum! L'amour de Dieu nous exhorte! "Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les hommes afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux" (Mt 5,16).

Au cours des dernières années, j'ai répété de nombreuses fois l'appel à la nouvelle évangélisation. Et je le fais encore une fois pour rappeler, en particulier, qu'il faut ranimer le zèle apostolique dans toutes les couches de la société du Paraná et du Brésil tout entier, en exhortant les individus et les communautés à un effort quotidien pour l'engagement missionnaire. La proposition doit être faite, comme j'ai déjà eu l'occasion de l'affirmer, "aux adultes, aux familles, aux jeunes, aux enfants, sans jamais cacher les exigences les plus radicales du message évangélique" (Novo millennio ineunte NM 40).

Je connais bien les efforts accomplis par cette région dans le service destiné à tous les hommes et à toutes les femmes, en particulier aux pauvres et aux laissés-pour-compte, dans le dialogue avec les chrétiens non catholiques et avec les membres des diverses religions et cultures, dans la véritable annonce, destinée aux catholiques qui vivent dans des régions reculées, et dans le témoignage de la communion ecclésiastique qui doit être vécue par ceux qui participent à la vie de l'Eglise.
J'ai également pu constater, dans les divers plans d'action pastorale, l'accent placé sur la jeunesse, la famille, la catéchèse, les vocations et les moyens de communication sociale. Je souhaite que l'on poursuive également l'effort visant à accompagner de façon adaptée la pastorale des enfants.

Toutefois, dans le contexte de la Région Sud II, l'épiscopat du Paraná s'est distingué dans la préparation des plans et dans leur réalisation, par sa bonne organisation, son dynamisme, son équilibre et son affection collégiale, qui se sont manifestés dans les assemblées, dans le travail de groupe, dans les commémorations diocésaines, et en particulier dans la promotion des vocations et des séminaires. Le Paraná possède un clergé nombreux et contribue également à l'envoi de nouveaux prêtres dans des régions situées au-delà des frontières de la province et à la gestion et aux échanges dans les communautés nippones-brésiliennes.

Dans cette ligne d'action, il faut également poursuivre l'engagement pour la catéchèse à tous les niveaux, en particulier dans la façon de vivre les Sacrements. Je sais que dans certains diocèses, les fidèles préfèrent pratiquer des formes de religiosité populaire (processions, neuvaines etc..) et éprouvent une certaine difficulté lorsqu'il s'agit de participer activement à la liturgie. Je renouvelle donc mon appel, afin que l'on utilise tous les moyens possibles pour faire en sorte que le peuple puisse accéder aux Sacrements, en particulier à ceux de la Pénitence et de l'Eucharistie, en y étant dûment préparés. La présence des Mouvements apostoliques, nombreux et dymaniques, qui oeuvrent dans une "pleine harmonie ecclésiale et en obéissance aux directives émanant des pasteurs" (Novo millennio ineunte NM 46), soutient la pastorale diocésaine de manière particulière.

Dans de nombreux cas, son action peut être déterminante pour contribuer au processus permanent de conversion, qui est propre à l'évangélisation, et promouvoir ainsi une société plus juste et réconciliée avec Dieu. C'est pourquoi l'apostolat des laïcs revêt une importance déterminante pour rapprocher de nombreux hommes et femmes de Dieu, car c'est dans les milieux qui leur sont familiers, dans le monde du travail, dans leur foyer domestique et dans la société en général, que le rôle des laïcs devient incontournable et, souvent, irremplaçable.

Il faut également considérer que le phénomène de l'immigration, que vous connaissez depuis plusieurs générations, reçoit aujourd'hui une impulsion croissante des régions frontalières, dont les populations latino-américaines cherchent dans votre pays un meilleur niveau de vie. Je rends grâce à Dieu pour votre souci constant de conserver des contacts réciproques avec les Conférences épiscopales des pays proches, afin d'harmoniser graduellement les diverses pastorales et d'accueillir les plus pauvres avec générosité et dignité. Je confie également à l'action des pasteurs et des prêtres la mission de veiller sur l'influence toujours négative des sectes, de part et d'autre de la frontière. Le caractère joyeux et hospitalier de votre peuple ne doit pas se laisser entraîner par la tendance conformiste et utilitariste d'avoir recours à des solutions à court terme. On ne répète jamais assez qu'il est "utile de faire une révision des méthodes pastorales adoptées, de façon que chaque Eglise particulière ait pour les fidèles une attention plus personnalisée dans le domaine religieux, qu'elle renforce les structures de communion et de mission, et qu'elle utilise les occasions d'évangélisation que présente une religiosité populaire purifiée; ainsi sera rendue plus vive la foi en Jésus-Christ de tous les catholiques" (Ecclesia in America ).

C'est par ce même esprit de communion, qui doit guider la vie pastorale de chaque diocèse, que se distinguent les nombreuses congrégations religieuses qui, en particulier dans le domaine de l'instruction, offrent une contribution fondamentale à la formation de la jeunesse et, en outre, à la pastorale des vocations. Je connais bien l'effort accompli par les religieux en ce sens et, de façon particulière, dans la mission ad gentes. Le Brésil pourra sans aucun doute être le berceau de vocations missionnaires généreuses pour l'Afrique et l'Asie. Et si le Seigneur permet parfois que ces terres soient arrosées par son sang, que toute l'Eglise sache que le martyre, communion singulière avec le Christ Rédempteur, est une source de grâces extraordinaires pour le Peuple de Dieu.

6. Très chers frères, telles sont les brèves réflexions que je partage aujourd'hui avec vous, en cherchant à vous offrir tout mon encouragement dans le Seigneur et à vous soutenir dans votre ministère en faveur de son peuple.

Tout ce que vous avez accompli au cours de ces années est précieux aux yeux de Dieu. Toutefois, cette rencontre constitue une occasion providentielle pour donner une impulsion à votre engagement pastoral. Je prie avec une grande ferveur afin que vous réussissiez dans cette importante tâche pastorale, de façon à ce que l'Eglise au Paraná resplendisse de toute sa gloire, comme Epouse du Christ, qu'Il a choisie avec un amour infini. Alors que je confie votre mission apostolique à l'intercession de la Vierge Marie, qui est de tout temps l'Etoile de l'Evangélisation resplendissante, je vous donne de tout coeur, ainsi qu'aux prêtres, aux religieux et aux fidèles laïcs de vos diocèses, ma Bénédiction apostolique.

   

Septembre 2002



Discours 2002 - SALUT DU PAPE JEAN-PAUL II AU COMITÉ D'ORGANISATION DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA JEUNESSE, AUX BIENFAITEURS, AUX INDIGÈNES