Discours 2002 -   MESAGE À L'OCCASION DE LA DÉCLARATION D'INDÉPENDANCE DU TIMOR EST


  MESSAGE AUX ÉVÊQUES ITALIENS À L'OCCASION DE LA XLIXème ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE ITALIENNE



Très chers évêques italiens!

1. C'est avec une grande joie que je vous exprime, à vous tous qui êtes réunis pour votre XLIXème Assemblée générale, mon affection et mes félicitations les plus vives pour l'heureux événement du cinquantième anniversaire de la constitution de la Conférence épiscopale italienne.

Je rends grâce avec vous au Seigneur, source de tout bien, pour ces cinquante années de service collégial fidèle, généreux et éclairé aux Eglises qui sont en Italie et à la bien-aimée nation italienne. Je me souviens avec une gratitude émue de tous les Prélats qui ont contribué à mettre sur pied et à faire prospérer votre Conférence et que le Seigneur a maintenant accueillis dans sa demeure de lumière et de paix.


2. La première réunion des Présidents des Conférences épiscopales régionales - qui existent en Italie depuis la fin du XIXème siècle -, qui se tint à Florence le 10 janvier 1952, marqua de fait les débuts de l'existence et de l'activité de la Conférence épiscopale italienne. C'est ainsi que les évêques d'Italie se mirent en marche sur un chemin renouvelé de communion affective et concrète, qui s'est révélé extrêmement profitable pour l'Eglise comme pour le pays et qui s'est développé constamment dans une union particulière et en pleine harmonie avec le Successeur de Pierre, Evêque de Rome et Primat d'Italie.

S'inscrivant dans la continuité du riche héritage et de la tradition vivante de foi, de sainteté et de culture chrétienne nées en Italie de la prédication apostolique qui remonte aux tout-premiers temps de l'ère chrétienne (cf. Lettre aux évêques italiens du 6 janvier 1994, n. 1; cf. ORLF n. 4 du 25 janvier 1994), votre Conférence épiscopale a, dans les circonstances historiques actuelles, beaucoup contribué à conserver et à renouveler cet héritage et cette tradition, à travers une référence particulière et décisive à l'événement ecclésial fondamental qu'a été le Concile Vatican II, dans lequel nous trouvons encore aujourd'hui des orientations sur les voies à prendre pour annoncer et témoigner de l'Evangile dans le siècle qui vient de commencer.

Comment oublier, parmi les multiples enseignements et initiatives de la C.E.I., la publication des nouveaux catéchismes pour la vie chrétienne, adressés à des publics d'âges différents pour servir d'instruments efficaces en faveur du renouveau conciliaire, ainsi que l'institution de la Caritas italienne, pour favoriser et promouvoir à tous les niveaux la mise en oeuvre du précepte évangélique de la charité? Les programmes ou les orientations pastorales décennales se sont également révélés d'une grande importance. A travers eux, votre Conférence, à partir des années 70, a reconnu et proposé l'évangélisation, dans la ligne du Concile Vatican II, comme une priorité pastorale évidente pour notre époque, même dans un pays comme l'Italie dont la tradition chrétienne est ancienne et bien enracinée. A travers les Congrès ecclésiaux nationaux qui ont rythmé les trois dernières décennies, les représentants de tout le Peuple de Dieu ont été appelés à assumer toujours davantage leur responsabilité, pour raviver et adapter la présence chrétienne en Italie aux nouvelles circonstances historiques. Ces dernières années, avec la formulation et les débuts de la réalisation du Projet culturel orienté dans un sens chrétien, votre Conférence a su trouver une voie pour répondre à ce défi décisif qu'est l'évangélisation de la culture de notre époque.

3. Très chers évêques italiens, dans la Bulle d'indiction du grand Jubilé Incarnationis mysterium, j'affirmais que "la marche des croyants vers le troisième millénaire ne se ressent nullement de la fatigue que le poids de deux mille ans d'histoire pourrait comporter" (n. 2). Ces paroles s'appliquent de manière particulière à l'Italie, comme en témoignent l'intensité de la vie spirituelle et l'extraordinaire capacité de présence et de service qui caractérisent beaucoup de vos communautés.

C'est pourquoi, même face aux très grandes et indéniables difficultés qui, en Italie comme dans tant d'autres pays, menacent la foi chrétienne et les fondements même de la civilisation humaine, ne perdons pas courage, mais renouvelons et approfondissons plutôt notre confiance dans le Seigneur, dont la puissance se manifeste lorsque nous nous sentons faibles (cf. 2Co 12,9) et dont la miséricorde est toujours en état de vaincre le mal par le bien.

4. En cette circonstance extrêmement significative des cinquante années d'existence de votre Conférence je désire donc, très chers frères, vous confirmer mon affection, mon soutien et ma proximité spirituelle. Avec une grande charité et une fermeté sereine, persévérez dans l'exercice de vos responsabilités pastorales. Continuez notamment à consacrer une attention particulière à la famille, ainsi qu'à l'accueil et à la défense de la vie, en promouvant la pastorale familiale et en soutenant les droits de la famille fondée sur le mariage. Ayez toujours une grande confiance dans les enfants et dans les jeunes et n'épargnez pas vos efforts pour favoriser leur éducation authentique, avant tout au sein de la famille, à l'école et dans les communautés ecclésiales elles-mêmes. Le rendez-vous pour la XVIIème Journée mondiale de la Jeunesse, qui nous attend en juillet prochain à Toronto, apporte une impulsion supplémentaire à cet engagement commun.
En étant attentifs à l'avenir de l'Eglise et à sa capacité de présence missionnaire, consacrez-vous avec passion à promouvoir d'authentiques vocations chrétiennes et, en particulier, les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée. Aujourd'hui comme hier, le Seigneur accorde à l'Eglise toutes les vocations dont elle a besoin, mais c'est à nous, par la prière, par le témoignage de notre vie et par la sollicitude pastorale, de faire en sorte que ces vocations ne soient pas perdues.

Continuez à être des témoins crédibles de la solidarité et des artisans de paix généreux. Notre monde, toujours plus interdépendant mais toutefois encore traversé par des divisions profondes et tenaces, a en effet un grand besoin de paix authentique. La nation italienne bien-aimée a elle aussi besoin de concorde sociale et de recherche sincère du bien commun, afin de se renforcer intérieurement et socialement et d'apporter toute sa contribution à l'édification de relations internationales plus justes et plus solidaires.


5. Chers évêques italiens, dans la Lettre que je vous ai écrite il y a huit ans, le 6 janvier 1994 (cf. n. 4), je soulignais que "l'Italie en tant que nation a beaucoup à offrir à toute l'Europe" (cf. ORLF n. 4 du 25 janvier 1994). Je réaffirme aujourd'hui cette conviction, au moment même où le processus de construction de la "maison commune" européenne est entré dans une phase particulièrement importante, qui vise à définir ses contours institutionnels et son élargissement aux pays de l'Europe centrale et orientale.

Très chers frères dans l'épiscopat, l'Italie, en vertu de son histoire, de sa culture, de sa vitalité chrétienne actuelle, peut réellement contribuer de manière très importante à ce que l'Europe, qui est en train de se construire, ne perde pas ses racines spirituelles, mais trouve au contraire dans la foi vécue des chrétiens un encouragement et un élan dans son chemin vers l'unité. Vous prodiguer pour réaliser cet objectif appartient de plein droit à votre mission d'évêques italiens.

6. Je vous adresse à tous, et en particulier à votre Président le Cardinal Camillo Ruini, aux trois Vice-Présidents et au Secrétaire général, S.Exc. Mgr Giuseppe Betori, mon salut fraternel et affectueux. Que votre Assemblée générale, durant laquelle vous vous occuperez avant toute chose de ce thème primordial et fondamental qui est, dans le contexte actuel de pluralisme culturel et religieux, l'annonce de Jésus-Christ, unique Sauveur et Rédempteur, soit pour chacun de vous une expérience de communion intense et joyeuse, dont vous tirerez un nouvel élan pour le travail quotidien de notre ministère.

Je m'unis à votre prière et, avec vous, je rappelle au Seigneur chacune de vos Eglises, vos prêtres bien-aimés, les diacres, les séminaristes, les religieux et les religieuses, les fidèles laïcs et leurs familles, les autorités et tout le peuple italien.

En gage de mon affection, je vous donne à tous la Bénédiction apostolique, propitiatoire d'une indéfectible assistance divine.

Du Vatican, le 20 mai 2002


  VOYAGE APOSTOLIQUE DE SA SAINTETÉ EN AZERBAÏDJAN ET EN BULGARIE


CÉRÉMONIE DE BIENVENUE

Bakou - Aéroport international, Mercredi 22 mai 2002

Monsieur le Président,
Illustres Représentants des Autorités civiles et religieuses,
Mesdames et Messieurs,

1. J’adresse à tous mes salutations déférentes et cordiales. J’ai accueilli avec une vive gratitude, Monsieur le Président, votre invitation réitérée à venir dans votre noble Nation, et je désire aujourd’hui vous exprimer ma joie pour le don que Dieu me fait d’arriver en terre azérie et d’y rencontrer ses habitants.

Je vous remercie pour les paroles de bienvenue que vous avez bien voulu m’adresser. Ce voyage s’accomplit au moment du dixième anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre l’Azerbaïdjan et le Saint-Siège. L’indépendance, conquise après une longue domination étrangère, a été vécue ces dernières années au milieu de nombreuses difficultés et de nombreuses souffrances, mais sans que jamais ne soit perdue l’espérance de pouvoir édifier un avenir meilleur dans la liberté. La nation a ainsi vu croître et se consolider ses contacts avec les autres peuples. C’est une source d’enrichissement réciproque, qui ne manquera pas de porter des fruits dans les années qui viennent.

2. C’est plein d’une profonde admiration pour la complexité et la richesse de sa culture que je foule le sol de ce pays très ancien. Riche d’une empreinte caucasienne spécifique et multiforme, cette culture recueille l’apport de diverses civilisations, en particulier de la Perse et du Touran. De grandes religions ont été présentes et actives dans cette terre: le zoroastrisme a côtoyé le christianisme de l’Église albane, de grande portée dans l’antiquité. Puis l’islam a joué un rôle croissant et c’est aujourd’hui la religion pratiquée par la grande majorité de la population azérie. Le judaïsme, présent ici depuis des temps très anciens, a également apporté sa contribution originale, qui demeure appréciée de nos jours.

Même après qu’eut diminuée la splendeur initiale de l’Église, les chrétiens ont continué à vivre côte à côte avec les fidèles d’autres religions. Cela a été possible grâce à un esprit de tolérance et d’accueil réciproques, dont le pays ne peut que se féliciter. Je forme le voeu – et je demande à Dieu dans la prière – que les tensions qui subsistent puissent être rapidement surmontées et que tous trouvent la paix dans la justice et la vérité.

3. L’Azerbaïdjan est une porte entre l’Orient et l’Occident : c’est pourquoi il présente non seulement un intérêt stratégique de grande importance, mais aussi une valeur symbolique d’ouverture et d’échange qui, si elle est entretenue comme il convient par toutes les parties, pourra assurer un rôle particulièrement important à la nation azérie. Il est temps que l’Occident redécouvre non seulement la nécessité de respecter pleinement l’Orient, mais aussi le désir d’une rencontre culturelle et spirituelle plus profonde avec les valeurs dont il est porteur.

De cette porte de civilisation qu’est l’Azerbaïdjan, je lance aujourd’hui un appel angoissé aux terres qui sont le théâtre d’affrontements violents, sources de souffrances indicibles pour les populations sans défense. Il est urgent que tous s’engagent pour la paix. Mais il doit s’agir de la vraie paix, celle qui est fondée sur le respect réciproque, sur le refus du fondamentalisme et de toute forme d’impérialisme, sur la recherche du dialogue comme seul moyen capable de résoudre les tensions, sans précipiter des nations entières dans la barbarie d’un bain de sang.

4. Les religions, qui dans ce pays s’efforcent d’oeuvrer dans l’harmonie de leurs projets, ne sont pas et ne doivent pas devenir le tragique prétexte d’oppositions qui ont leur origine ailleurs. Personne n’a le droit d’invoquer Dieu pour couvrir ses intérêts égoïstes.

Ici, à la porte de l’Orient, à proximité des lieux où le crépitement des armes se poursuit de manière cruelle et insensée, je veux élever la voix, dans l’esprit des rencontres d’Assise. Je demande aux responsables des religions de refuser toute violence car elle offense le nom de Dieu et de se faire les promoteurs inlassables de la paix et de l’harmonie, dans le respect des droits de tous et de chacun.

Ma pensée se tourne aussi vers les émigrés et les réfugiés de ce pays et de tout le Caucase. Puisse se rallumer pour eux, grâce à la solidarité internationale, l’espérance d’un avenir de prospérité et de paix dans leur terre d’origine et pour les personnes qui leur sont chères !

5. Je veux adresser un salut particulièrement affectueux aux chrétiens et spécialement à la communauté catholique de ce pays. Les chrétiens du monde entier regardent avec une sympathie sincère ces frères dans la foi, assurés que, malgré leur petit nombre, ils peuvent contribuer de manière significative au progrès et à la prospérité de leur patrie, dans un climat de liberté et de respect réciproque.

Je suis sûr que les difficultés dramatiques, subies aussi par la communauté catholique au temps du communisme, lui vaudront une récompense du Seigneur, qui lui donnera une foi vive, un engagement moral exemplaire et des vocations locales pour le service pastoral et religieux.

Alors que je fais mes premiers pas sur la terre azérie, j’invoque les Bénédictions de Dieu sur tous ses habitants et sur leurs efforts pour promouvoir un avenir de justice et de liberté.

À l’Azerbaïdjan et à son noble peuple vont mes voeux de prospérité, de progrès et de paix !

  

RENCONTRE AVEC LES REPRÉSENTANTS DES RELIGIONS, DE LA POLITIQUE, DE LA CULTURE ET DES ARTS

Bakou - Palais présidentiel, Mercredi 22 mai 2002



Monsieur le Président de la République,
Mesdames et Messieurs,

1. J’éprouve une joie profonde en me trouvant aujourd’hui parmi vous. Je salue chacune des personnes présentes ici, et j’exprime ma gratitude tout spécialement à Monsieur le Président de la République qui, en votre nom à tous, m’a adressé une chaleureuse bienvenue.

Un de vos grands poètes a écrit: «Ce qui est nouveau et ancien en même temps, c’est la parole [...]. La parole qui, comme l’esprit, est immaculée, est la gardienne de l’écrin du règne invisible: elle connaît des histoires jamais entendues, elle lit dans des livres jamais écrits» (Nizami, Les sept effigies). Ces expressions font allusion à quelque chose qui est cher aux trois grandes religions, présentes dans ce pays : les religions juive, chrétienne et musulmane. Selon la doctrine de chacune d’elles, le Dieu unique, enveloppé dans son mystère inaccessible, a bien voulu parler aux hommes, les invitant à se soumettre à sa volonté.



2. Malgré les différences qui existent entre nous, nous nous sentons ensemble poussés à entretenir des relations d’estime et de bienveillance réciproques.Je connais dans ce domaine l’intense activité exercée par les chefs religieux en faveur de la tolérance et de la compréhension mutuelle en Azerbaïdjan. J’attends la rencontre de demain avec les représentants des trois religions monothéistes pour affirmer avec eux notre conviction que la religion ne doit pas servir à nourrir l’opposition ou la haine, mais à promouvoir l’amour et la paix.

De ce pays, qui a reconnu et qui reconnaît la tolérance comme valeur préliminaire de toute saine convivialité, nous voulons crier au monde: Non à la guerre faite au nom de Dieu! Non à la profanation de son saint Nom! Je suis venu en Azerbaïdjan comme ambassadeur de paix. Tant que je pourrai parler, je crierai: «La paix, au nom de Dieu!». Et si ce mot est repris par chacun, alors naîtra un choeur, une symphonie qui se communiquera aux esprits, qui éteindra la haine, qui désarmera les coeurs.



3. Félicitations à vous, hommes de l’islam en Azerbaïdjan, car vous vous êtes ouverts à l’hospitalité, valeur si chère à votre religion et à votre peuple, et vous avez accepté les croyants des autres religions comme des frères.

Félicitations à vous, juifs, qui avez maintenu avec courage et constance vos antiques coutumes de bon voisinage, enrichissant cette terre d’un apport profond et de grande valeur.

Félicitations à vous, chrétiens, qui avez contribué de manière significative, surtout au temps de l’antique Église des Albans, à construire l’identité de cette terre. Félicitations à toi en particulier, Église orthodoxe, témoin du Dieu ami des hommes, chant élevé à sa Beauté. Lorsque s’est déchaînée la fureur de l’athéisme sur cette région, tu as accueilli les fils de l’Église catholique dépouillés de leurs lieux de culte et de leurs pasteurs, et tu les as mis en contact avec le Christ par la grâce des saints Sacrements.

Dieu soit loué pour ce témoignage d’amour rendu par les trois grandes religions! Puisse-t-il grandir et se renforcer en éteignant avec la rosée de l’affection et de l’amitié tout foyer résiduel d’opposition!

4. Mesdames et Messieurs, vous représentez ici, au-delà du monde des religions, le monde de la culture, des arts et de la politique. Quelle extraordinaire vocation vous avez reçue et quelle haute responsabilité repose sur vous ! Tant de personnes aujourd’hui se sentent perdues, à la recherche d’une identité !

À vous, témoins de la culture et des arts, je dis: la beauté, vous le savez, est lumière de l’esprit. Lorsque l’âme est sereine et réconciliée, lorsqu’elle vit en harmonie avec Dieu et avec l’univers, il émane d’elle une lumière qui est déjà beauté. La sainteté n’est que plénitude de beauté en ce qu’elle reflète, comme elle le sait et comme elle le peut, la beauté suprême du Créateur. C’est encore votre poète Nizami qui écrit: «Les intelligents sont ces anges qui ont homme pour nom. L’intelligence est une chose merveilleuse» (Les sept effigies).

Chers amis, représentants de la culture et des arts, redonnez à ceux qui vous approchent le goût de la beauté. Comme nous l’enseignent les Anciens, le beau, le vrai et le bon sont unis par un lien indissociable.



5. Que sur cette terre aucun de ceux qui se sont consacrés à la culture et aux arts ne se sente inutile ou méprisé. Sa contribution est essentielle pour l’avenir du peuple azéri. Si l’on marginalise la culture, si l’on néglige ou si l’on méprise les arts, on met en danger la survivance même d’une civilisation, car on empêche alors la transmission des valeurs qui constituent l’identité profonde d’un peuple.

Dans un passé récent, une vision matérialiste et néo-païenne a souvent caractérisé l’étude des cultures nationales. À vous, Messieurs, il vous revient de redécouvrir la totalité du patrimoine de votre civilisation en tant que source de valeurs toujours actuelles. Vous pourrez ainsi proposer des éléments appropriés aux jeunes qui désirent connaître les richesses authentiques de l’histoire de leur pays, afin d’asseoir sur des bases solides leur vie de citoyens.

6. Et je m’adresse maintenant à vous, hommes et femmes engagés dans la politique.Votre activité spécifique est un service du bien commun, une promotion du droit et de la justice, une garantie de la liberté et de la prospérité pour tous. Mais la politique est aussi un domaine hérissé de périls. La recherche égoïste d’intérêts personnels risque facilement de s’imposer à vous au détriment de l’engagement nécessaire en faveur du bien commun. Le grand Nizami nous avertit: «Ne mange pas devant ceux qui ont faim, ou, si tu le fais, invite-les tous à table» (Les sept effigies).

La politique a besoin d’honnêteté et de transparence. Le peuple doit pouvoir se sentir compris et protégé. Il doit pouvoir constater que ses dirigeants travaillent pour lui assurer un avenir meilleur. Plaise à Dieu que les gens, confrontés à des situations d’inégalités sociales croissantes, ne soient tentés de regretter de manière inquiétante le passé !

Ceux qui prennent la responsabilité de gérer le bien commun ne peuvent se faire d’illusions: le peuple n’oublie pas. De même qu’il sait se souvenir avec reconnaissance de ceux qui ont honnêtement dépensé leurs énergies au service du bien commun, de même il transmet à ses enfants et petits-enfants l’amer discrédit de ceux qui ont profité du pouvoir pour s’enrichir de manière illégale.

7. Il est une chose que je voudrais dire particulièrement à vous tous, hommes et femmes de la religion, de la culture, des arts et de la politique: prenez soin des jeunes et engagez-vous en leur faveur sans épargner vos efforts! Ils sont la force de demain! Que leur soit assurée la possibilité d’étudier et de travailler en fonction des prédispositions personnelles de chacun et de leur capacité à s’engager ! Puisse-ton surtout de les former aux valeurs profondes qui persistent dans la durée et qui donnent un sens à l’existence et à l’action.

En ce domaine, vous surtout, hommes et femmes de la culture, des arts et de la politique, considéres la religion comme votre alliée. Elle est à vos côtés pour offrir aux jeunes de solides raisons de s’engager. En effet, quel idéal plus que la foi en Dieu, qui ouvre à l’esprit les horizons illimités de sa perfection infinie, est en mesure de mobiliser les forces dans la recherche de la vérité, de la beauté, du bien ?

Et vous, hommes de religion, ressentez toujours l’appel à annoncer avec sincérité et loyauté les valeurs auxquelles vous croyez, sans recourir à des moyens trompeurs qui appauvrissent et qui trahissent les idéaux proclamés. Discutez sur les contenus, en vous interdisant de recourir à des moyens de persuasion qui ne sont pas respectueux de la dignité et de la liberté de la personne.

8. Dans une prière qu’il adressait à Dieu, Nizami écrivait: «Si ton serviteur [...], en formulant sa prière, a fait preuve d’audace, son eau n’en appartient toujours pas moins à ton océan [...]. S’il parlait cent langues, en chacune d’elles, il te louerait; s’il se tait comme les délaissés, tu sais comprendre la langue de ceux qui n’ont pas l’usage de la parole» (Leila et Majnun).

Que de cette terre cosmopolite cent langues élèvent leur prière au Dieu vivant, Lui qui sait écouter surtout ceux qui sont pauvres et délaissés!

Que sur vous tous ici présents, sur votre peuple, sur votre avenir, descendent les bénédictions de Dieu Tout-Puissant et qu’elles portent à tous prospérité et paix!





CEREMONIE DE BIENVENUE

Sofia - Place S. Alexander Nevski, Jeudi 23 mai 2002



Monsieur le Président,
Sainteté,
Illustres Membres du Corps diplomatique,
Représentants de l’Autorité,
Représentants des diverses Confessions religieuses,
Chers Frères et Soeurs,

1. C’est avec une grande émotion et une profonde joie que je me trouve aujourd’hui en Bulgarie et que je peux vous adresser mes salutations cordiales. Je remercie Dieu tout-puissant de m’avoir permis d’accomplir un désir que depuis longtemps je portais dans mon coeur.

Chaque année, à l’occasion de la fête des saints Cyrille et Méthode, apôtres des peuples slaves, j’ai l’habitude d’accueillir au Vatican les représentants du Gouvernement et de l’Église de Bulgarie. Je viens donc aujourd’hui d’une certaine façon rendre la visite et rencontrer dans son beau pays le cher peuple bulgare. Je pense en ce moment à mon prédécesseur le Pape Adrien II, qui alla personnellement à la rencontre des saints frères de Thessalonique, lorsqu’ils vinrent apporter à Rome les reliques de saint Clément, Pape et martyr (cf. Vie de Constantin, XVII, 1), et témoigner de la communion de l’Église qu’ils avaient fondée avec l’Église de Rome. Aujourd’hui, c’est l’Évêque de Rome qui vient à vous, animé des mêmes sentiments de communion dans la charité du Christ.

Ma pensée va aussi, en cette circonstance particulière, à un autre de mes prédécesseurs, le bienheureux Pape Jean XXIII, qui fut durant une dizaine d’années Délégué apostolique en Bulgarie et qui resta toujours profondément lié à cette terre et à ses habitants. En souvenir de lui, je vous salue tous avec affection et je dis à tous qu’en aucune circonstance je n’ai cessé d’aimer le peuple bulgare, le portant constamment dans la prière au Trône du Très-Haut : que ma présence aujourd’hui parmi vous soit une manifestation éloquente des sentiments d’estime et d’affection que je nourris envers cette noble Nation et envers tous ses fils !

2. Je salue cordialement les Autorités de la République et je les remercie des invitations qui m’ont été adressées et du soin avec lequel ma visite a été préparée. À vous, Monsieur le Président, j’exprime ma vive reconnaissance pour les paroles courtoises avec lesquelles vous m’avez accueilli sur cette place historique. À travers les Membres du Corps diplomatique, ma pensée se tourne aussi vers les peuples qu’ils représentent dignement ici.

Je salue avec déférence Sa Sainteté le Patriarche Maxim ainsi que les Métropolites et les Évêques du Saint-Synode, en même temps que tous les fidèles de l’Église orthodoxe de Bulgarie : je désire que ma visite serve à renforcer notre connaissance réciproque, afin qu’avec l’aide de Dieu, au jour et de la manière qui Lui plairont, il soit possible d’en arriver à vivre «bien unis dans un même esprit et dans une même pensée» (1Co 1,10), en nous souvenant de la parole de notre unique Seigneur : «À ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres» (Jn 13,35).



3. J’embrasse avec une particulière affection mes frères Évêques Christo, Gheorghi, Petko et Metodi, avec tous les fils et les filles de l’Église catholique, prêtres, religieux et laïcs : je viens à vous avec la salutation et le souhait de paix que le Seigneur ressuscité offre à ses disciples (cf. Jn 20,19), pour vous confirmer dans la foi et vous encourager sur le chemin de la vie chrétienne.

Je salue les chrétiens des autres Communautés ecclésiales, les membres de la Communauté juive avec leur Président, et les fidèles de l’Islam guidés par le Grand Mufti, et j’affirme de nouveau ici, dans l’esprit de la rencontre d’Assise, la conviction que toute religion est appelée à promouvoir la justice et la paix entre les peuples, le pardon, la vie et l’amour.



4. La Bulgarie a accueilli l’Évangile grâce à la prédication des saints Cyrille et Méthode, et cette semence déposée en terre fertile a produit au cours des siècles des fruits abondants de témoignage chrétien et de sainteté. Même durant le long et rude hiver du système totalitaire qui a marqué de souffrance votre pays, en même temps que bien d’autres pays d’Europe, la fidélité à l’Évangile n’a pas fait défaut, et de nombreux fils de ce peuple ont vécu héroïquement leur adhésion au Christ, allant dans beaucoup de cas jusqu’au sacrifice de leur vie.

Je veux ici rendre hommage à ces courageux témoins de la foi appartenant aux différentes Confessions chrétiennes. Que leur sacrifice ne soit pas vain mais qu’il serve d’exemple et rende fécond l’engagement oecuménique en vue de la pleine unité des chrétiens ! Que ceux qui oeuvrent pour l’édification d’une société fondée sur la vérité, sur la justice et sur la liberté tournent eux aussi leurs yeux vers eux !



5. Il faut soigner les plaies et envisager l’avenir avec optimisme. Il s’agit, c’est certain, d’un chemin qui n’est pas facile ni privé d’obstacles, mais l’effort conjugué de toutes les composantes de la Nation permettra d’atteindre les buts désirés. Il faudra toutefois procéder avec sagesse, dans la légalité et dans la sauvegarde des institutions démocratiques, sans lésiner sur les sacrifices, en sauvegardant et en promouvant les valeurs qui fondent la vraie grandeur d’une nation : l’honnêteté morale et intellectuelle, la défense de la famille, l’accueil des nécessiteux, le respect pour la vie humaine de sa conception à sa fin naturelle.

Je forme le voeu que l’effort de renouveau social entrepris avec courage par la Bulgarie trouve l’accueil compréhensif et le soutien généreux de l’Union européenne.

6. C’est peut-être ici précisément, près des tombes des martyrs, que se réunirent en 342 ou 343 les Évêques de l’Orient et de l’Occident pour la célébration de l’important Concile de Sardique, où l’on discuta du sort de l’Europe chrétienne. Au cours des siècles suivants a été édifiée ici la basilique de la Sophia, la divine Sagesse, qui, selon la pensée chrétienne, désigne les fondements sur lesquels doit être édifiée la cité des hommes. La voie qui conduit au progrès authentique d’un peuple ne peut être seulement politique et économique; elle doit nécessairement avoir aussi comme présupposé la dimension spirituelle et morale. Le christianisme est à la racine même de l’histoire et de la culture de ce pays : un sérieux processus de croissance tourné vers l’avenir ne pourra donc pas faire abstraction de lui.

Par l’engagement quotidien de ses fils et la disponibilité de ses structures, l’Église catholique entend contribuer à la conservation et au développement du patrimoine de valeurs spirituelles et culturelles dont le pays doit être fier. Elle désire unir ses efforts à ceux des autres chrétiens afin de mettre au service de tous les ferments de civilisation que l’Évangile peut offrir aux générations du nouveau millénaire.

7. Par sa situation géographique, la Bulgarie est amenée à servir de pont entre l’Europe orientale et l’Europe du Sud, en quelque sorte un carrefour spirituel, une terre de rencontre et de compréhension réciproque. Ici ont confluées les richesses humaines et culturelles des diverses régions du Continent, et elles ont reçu accueil et considération : je veux rendre hommage publiquement à la traditionnelle hospitalité du peuple bulgare, en rappelant notamment les efforts très méritants accomplis pour sauver des milliers de juifs durant la deuxième guerre mondiale.

Que la Mère du Dieu, particulièrement aimée et vénérée ici, garde la Bulgarie sous son manteau, et qu’elle obtienne à son peuple de croître et de prospérer dans la fraternité et dans la concorde ! Que Dieu tout-puissant comble de ses bénédictions votre noble pays, en lui assurant un avenir prospère et tranquille !



RENCONTRE AVEC SA SAINTETÉ LE PATRIARCHE MAXIM ET LES MEMBRES DU SAINT-SYNODE

Sofia - Palais patriarcal, Vendredi 24 mai 2002




Sainteté,
Vénérés Métropolites et Évêques,
et vous tous, chers Frères dans le Seigneur!

Christ est ressuscité !

1. Je suis heureux de pouvoir vous rencontrer aujourd’hui, 24 mai, car c’est un jour particulier, profondément inscrit dans mon coeur et dans ma mémoire. Les visites des Délégations bulgares que, depuis le début de mon ministère comme Évêque de Rome, j’ai eu la joie de recevoir au Vatican le 24 mai de chaque année, ont été pour moi d’agréables occasions de rencontres non seulement avec la noble Nation bulgare, mais aussi avec l’Église orthodoxe de Bulgarie et avec Votre Sainteté, en la personne des Évêques qui La représentaient.

Aujourd’hui, le Seigneur nous permet de nous rencontrer personnellement et d’échanger le «baiser de paix». Je suis reconnaissant à Votre Sainteté et au Saint-Synode pour la disponibilité avec laquelle ils m’ont permis de réaliser un profond désir, que je nourrissais depuis longtemps dans mon coeur. Je viens à vous avec des sentiments d’estime pour la mission que l’Église orthodoxe de Bulgarie accomplit, et j’entends lui témoigner respect et considération pour son engagement au service de son peuple.

2. Au long des siècles, malgré des situations historiques complexes et parfois hostiles, l’Église que guide aujourd’hui Votre Sainteté a su annoncer avec persévérance l’incarnation du Fils unique de Dieu et sa résurrection. À chaque génération, elle a retransmis la Bonne Nouvelle du salut. Aujourd’hui encore, en ce début du troisième millénaire, elle continue, avec des forces renouvelées, à témoigner du salut que le Seigneur offre à chaque personne, proposant à toutes l’espérance qui ne déçoit pas et dont notre monde a profondément besoin.

Cette visite qu’un Évêque de Rome accomplit dans ce pays pour la première fois dans l’histoire, rencontrant Votre Sainteté avec le Saint-Synode, est bien sûr un moment de joie, car c’est le signe d’une croissance progressive dans la communion ecclésiale. Cela ne peut toutefois nous dispenser d’une franche constatation: le Christ Seigneur a fondé une Église une et unique, mais nous, aujourd’hui, nous nous présentons au monde divisés, comme si le Christ lui-même était divisé. «Une telle division contredit ouvertement la volonté du Christ, et est un sujet de scandale pour le monde et une source de préjudices pour la très sainte cause de la prédication de l’Évangile à toute créature» (Décret Unitatis redintegratio UR 1).



3. La pleine communion entre nos Églises a connu de douloureuses déchirures au cours de son histoire, «parfois non sans la faute des hommes de l’une et l’autre partie» (ibid., UR 3). «Malheureusement, ces péchés du passé font encore sentir leur poids et demeurent, même à l’heure actuelle, comme des tentations. Il est nécessaire d’en faire amende honorable, en invoquant avec force le pardon du Christ» (Lettre apostolique Tertio millennio adveniente TMA 34).

Cependant, un élément nous réconforte: l’éloignement qui s’est produit entre catholiques et orthodoxes n’a jamais étouffé en eux le désir de rétablir la pleine communion ecclésiale, afin que cette unité pour laquelle le Seigneur a prié le Père soit exprimée de manière plus évidente. Nous pouvons aujourd’hui rendre grâce à Dieu car les liens qui existent entre nous se sont fortement resserrés.

Le Concile Vatican II soulignait déjà à ce propos que les Églises orthodoxes «ont de véritables sacrements, et avant tout, en vertu de la succession apostolique, le sacerdoce et l’Eucharistie» (Décret Unitatis redintegratio UR 15). En outre, le Concile rappelait et reconnaissait qu’une «certaine diversité des moeurs et des coutumes [...] ne s’oppose pas du tout à l’unité de l’Église, mais accroît même sa beauté et contribue, pour une part non négligeable, à l’accomplissement de sa mission» (ibid., UR 16), ajoutant que «le respect parfait de ce principe traditionnel, qui, à la vérité, n’a pas été toujours observé, fait partie des conditions préalables absolument nécessaires pour rétablir l’union» (ibid. UR 16).



4. En abordant cette question, nous ne pouvons pas ne pas tourner notre regard vers l’exemple d’unité offert au premier millénaire par les saints Frères Cyrille et Méthode, dont votre pays conserve une vive mémoire et un profonde héritage. Ceux qui, dans le monde politique, travaillent actuellement au processus d’unification européenne peuvent s’inspirer de leur témoignage. Dans sa recherche de son identité, en effet, le Continent européen ne peut pas ne pas revenir à ses racines chrétiennes. L’Europe tout entière, occidentale et orientale, attend l’engagement commun des catholiques et des orthodoxes en faveur de la paix et de la justice, des droits de l’homme et de la culture de la vie.

L’exemple des saints Cyrille et Méthode revêt une valeur emblématique avant tout pour l’unité des chrétiens dans l’unique Église du Christ. Envoyés dans l’Est de l’Europe par le Patriarche de Constantinople pour porter la vraie foi aux peuples slaves dans leur langue, devant faire face aux obstacles mis par les diocèses occidentaux voisins qui considéraient comme de leur responsabilité propre de porter la Croix du Christ aux pays slaves, ils vinrent trouver le Pape afin de faire authentifier leur mission (Cf. Encyclique Slavorum apostoli, n. 5). Voilà pourquoi ils sont pour nous «comme les maillons d’unité, ou comme un pont spirituel, entre la tradition orientale et la tradition occidentale qui convergent l’une et l’autre dans l’unique grande Tradition de l’Église universelle. Ils sont pour nous les champions et en même temps les patrons de l’effort oecuménique des Églises soeurs d’Orient et d’Occident pour retrouver, par le dialogue et la prière, l’unité visible dans la communion parfaite et totale, ‘l’unité qui [...] n’est pas absorption, ni même fusion’. L’unité est la rencontre dans la vérité et dans l’amour que nous donne l’Esprit» (ibid., n. 27).



5. À l’occasion de notre rencontre, il m’est agréable d’évoquer les multiples contacts entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe de Bulgarie, qui ont débuté avec le Concile Vatican II auquel votre Église avait envoyé ses propres observateurs. Je suis sûr que ces contacts directs, qui se sont heureusement intensifiés au cours des années, auront aussi une influence positive sur le dialogue théologique, dans lequel les catholiques et les orthodoxes sont engagés par l’intermédiaire de la Commission mixte internationale ad hoc.

C’est précisément dans l’intention de nourrir la connaissance réciproque, la charité mutuelle et la collaboration fraternelle que je suis heureux d’offrir à la communauté orthodoxe bulgare de Rome l’usage liturgique de l’église Santi Vincenzo e Anastasio a Fontana di Trevi, selon les modalités que nos délégués respectifs devront déterminer.

J’ai en outre été informé que le cinquième Concile de l’Église orthodoxe bulgare a rétabli en décembre dernier la Métropolie de Silistra, l’antique Dorostol. C’est de cette région que provenait le jeune soldat Dasius, dont on célèbre cette année le dix-septième centenaire du martyre. Accueillant volontiers le désir qui m’a été manifesté, c’est avec joie que j’ai apporté avec moi, grâce à la généreuse disponibilité de l’archidiocèse d’Ancône-Osimo, une relique insigne du saint, pour en faire don à cette Église.

6. Je voudrais enfin, Sainteté, vous exprimer, ainsi qu’à tous les Évêques de votre Église, mes vifs remerciements pour l’accueil qui m’a été réservé. J’en suis profondément touché.

Avec des sentiments fraternels, j’assure l’Église orthodoxe de Bulgarie de ma prière constante, afin que le Seigneur lui permette de réaliser avec courage, en même temps que l’Église catholique, la mission d’évangélisation qu’Il lui a confié dans ce pays.

Puisse Dieu bénir les efforts de Votre Sainteté, des Métropolites et des Évêques, du clergé, des moines et des moniales, en accordant une abondante moisson spirituelle aux charges apostoliques de chacun.

Que la Vierge Marie, vénérée avec tendresse par les fidèles de l’Église orthodoxe de Bulgarie, veille sur elle et la protège aujourd’hui et toujours !

Christ est ressuscité !



Discours 2002 -   MESAGE À L'OCCASION DE LA DÉCLARATION D'INDÉPENDANCE DU TIMOR EST