Discours 2002 - Lundi 21 octobre 2002


AU NOUVEL AMBASSADEUR DE HONGRIE LORS DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Jeudi 24 octobre 2002

Monsieur l’Ambassadeur,

1. C’est avec plaisir que j’accueille Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Hongrie auprès du Saint-Siège et je La remercie de ses paroles courtoises. Je Lui saurais gré de transmettre à Son Excellence Monsieur Ferenc Mádl, Président de la République, ainsi qu’aux membres du Gouvernement, mes remerciements pour les salutations cordiales qu’ils m’ont adressées. Me souvenant avec plaisir de sa visite récente au Vatican, j’assure en retour Monsieur le Président de la République de mes voeux les meilleurs pour sa personne, pour les dirigeants du pays et pour tout le peuple hongrois.

2. Vous venez d’évoquer, Monsieur l’Ambassadeur, la riche histoire de votre pays et ses liens avec le Siège apostolique. Après les douloureuses déchirures provoquées au siècle dernier par les deux guerres mondiales et après les années sombres du pouvoir communiste, la Hongrie a retrouvé la possibilité de déterminer librement son avenir. Au cours de l’année jubilaire, elle vient de célébrer solennellement le millénaire de la fondation de la Nation et de son Baptême, sous le roi saint Étienne 1er, occasion exceptionnelle de manifester l’unité nationale et de rappeler combien elle puise dans ses racines religieuses la force pour édifier une société où chacun est reconnu et respecté, et a la possibilité de participer à la vie démocratique du pays. Comme vous le soulignez, l’Église partage les espérances et les souffrances du peuple hongrois, et elle l’a accompagné dans les nombreuses difficultés qui ont jalonné son histoire. Aujourd’hui, elle se réjouit, elle aussi, d’avoir retrouvé sa liberté d’action dans la société hongroise, grâce en particulier aux accords signés avec les gouvernements successifs, qui manifestent les relations cordiales, empreintes de respect et de confiance mutuels, renouées entre l’Église catholique et les Autorités du pays.

3. La Hongrie s’est engagée dans un grand mouvement de réformes et de reconstruction de la vie de la Nation, dans toutes ses composantes. Parmi elles, il y a les familles, cellules de base de la vie sociale, qu’il importe de soutenir et d’aider, particulièrement quand les difficultés économiques atteignent les plus démunies d’entre elles. Par ses diverses institutions, l’Église apporte sa propre contribution à l’entraide et au partage avec les plus pauvres de la société, et elle ne manque pas de soutenir l’institution familiale, en rappelant, notamment par son enseignement, la grandeur du mariage et de la famille.

L’avenir d’un peuple se prépare déjà dans l’attention qu’il porte aux plus jeunes et à leur éducation. Il est tout spécialement nécessaire de transmettre aux jeunes les valeurs civiques, morales et spirituelles qui ont forgé l’âme du peuple hongrois pendant des générations, tout en les préparant à vivre dans un monde ouvert et sécularisé, marqué par l’individualisme et l’attrait pour les biens matériels. Si elle repose d’abord sur la famille, cette oeuvre éducative engage aussi la responsabilité de la Nation, à travers l’école et tous ceux qui y collaborent. L’Église, qui a toujours eu un grand souci de la jeunesse, dispose dans votre pays d’un vaste réseau d’écoles, par lesquelles elle participe à cette oeuvre d’éducation, et vous pourrez toujours compter sur sa disponibilité à cet égard.

4. Votre pays, Monsieur l’Ambassadeur, a désormais rétabli ses liens économiques, politiques et culturels avec l’ensemble de ses voisins européens, et il est candidat à une adhésion prochaine à l’Union européenne. Le Saint-Siège se réjouit de la perspective de cet élargissement de l’Union qui devrait permettre de rétablir progressivement l’unité du continent européen, longtemps brisée par le partage de Yalta et la fermeture du bloc soviétique. La libre circulation des personnes et des biens, mais aussi le dialogue des cultures et l’échange des richesses spirituelles entre les nations sont seuls susceptibles de vaincre les peurs, les replis sur soi et les étroitesses nationalistes qui ont suscité, encore dans un passé très récent, tant d’hostilités à l’échelle du continent européen et bien davantage à celle du monde.

Votre Nation le sait bien, et son histoire récente l’a rendue particulièrement sensible au respect des minorités, puisque beaucoup de citoyens d’origine et de culture hongroises vivent aujourd’hui dans d’autres pays que le leur. C’est un souci permanent qui pousse les responsables à rechercher toujours davantage les moyens du dialogue avec leurs voisins, pour assurer à leurs frères d’origine les meilleures conditions de vie possibles, dans le respect de leur propre culture. C’est le même souci qui appelle en retour à porter attention et respect à ceux qui, sur le sol hongrois, peuvent appartenir à des minorités culturellement différentes. Le Siège apostolique, attentif à cette réalité des diversités culturelles, ne cesse d’appeler les responsables des Nations, mais aussi les chefs religieux, à un dialogue courageux, seul capable de surmonter les conflits entre les hommes et de préparer à tous un avenir de justice et de paix.

Je souhaite qu’en témoignant de son histoire et de sa riche identité culturelle, votre pays contribue à faire vivre l’Europe de demain, non pas seulement comme un vaste marché de biens matériels, mais comme l’expression vivante de tant de richesses culturelles et spirituelles, propres à chaque Nation et mises en commun au service de l’Union. C’est là une responsabilité importante des Nations européennes, au regard des peuples d’autres continents qui souhaitent eux aussi unir leurs richesses et leurs forces, pour servir le développement et la paix.

5. Permettez-moi, Excellence, de saluer par votre entremise, la communauté catholique de Hongrie et ses pasteurs. Je les assure de la prière et de la proximité spirituelle du Successeur de Pierre, et je les encourage à témoigner sans relâche des appels de l’Évangile, notamment auprès des jeunes qui cherchent à donner sens à leur vie et qui souhaitent s’engager au service de leurs frères. Je sais que les catholiques participent pleinement à la vie de la Nation, conformément à leur vocation. Qu’ils soient fidèles à l’exemple des grands saints qui ont jalonné leur histoire, comme saint Étienne, sainte Élisabeth, l’évêque Vilmos Apor que j’ai eu la joie de béatifier récemment, et de tous les témoins de la foi au cours de la persécution du régime communiste, parmi lesquels se détache la figure du regretté Cardinal József Mindszenty, de vénérée mémoire!

6. Au moment où Votre Excellence commence sa noble mission, je L’assure de la disponibilité attentive de tous mes collaborateurs, et je Lui souhaite un travail fructueux au service des bonnes relations entre la Hongrie et le Saint-Siège !

Sur Votre Excellence, sur sa famille et ses collaborateurs, ainsi que sur tout le peuple hongrois, j’invoque l’abondance des Bénédictions de Dieu.

    

AUX ÉVÊQUES BRÉSILIENS DE LA RÉGION "NORD-EST I ET IV" EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 26 octobre 2002


Très chers frères dans l'épiscopat,

1. La liturgie de ces journées nous rappelle notre appel commun et la grâce reçue par chacun de nous "pour l'oeuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir [...] à la plénitude du Christ" (Ep 4,12-13). Tout devra tendre vers l'édification du Corps du Christ, en valorisant la richesse providentielle des charismes, que l'Esprit Saint ne cesse de faire fleurir dans la communauté. Je suis heureux de vous recevoir ensemble, à la suite de nos rencontres personnelles. A travers les paroles courtoises de Mgr Celso José Pinto da Silva, Archevêque de Teresina, prononcées au nom des évêques des Régions "Nord-Est 1 et 4" du Brésil, il a été possible de recueillir les nombreuses espérances qui animent les communautés chrétiennes confiées par la Divine Providence à vos soins pastoraux, sans oublier les préoccupations et les problèmes rencontrés dans une terre en voie de profondes transformations sociales.



2. La réalité du Ceará et du Piauí, comme du Nord-Est en général, présente un cadre indéniable de modernisation des structures créées pour son développement, bien qu'à d'autres points de vue, il coexiste avec les difficultés dues à la marginalisation de tranches de populations entières. Au cours des dernières décennies, l'effort pour combattre l'analphabétisme, les maladies endémiques et la mortalité infantile; la coexistence avec la pauvreté et la misère chroniques, dues en bonne partie à l'immigration des campagnes vers la ville; le problème de la juste répartition de la terre et de l'attention aux gens de la mer, ainsi que de nombreuses autres questions, sans oublier le binôme sécheresse-inondations, constituent des motifs de préoccupation constants pour les autorités locales, ainsi que pour les diverses pastorales diocésaines.

Vos Eglises particulières ont été fondées au siècle dernier, elles sont donc relativement jeunes. Le dynamisme, l'esprit d'entreprise et l'ardeur, qui se trouvent au coeur de l'identité brésilienne, où réside la force pour affronter les défis dominants, sont propres à la jeunesse. Ces deux provinces doivent faire face à la carence de prêtres; on doit donc renforcer l'évangélisation et la catéchèse, tant des adultes que des jeunes et des enfants, dans les zones rurales et dans les villes, sans négliger les classes dirigeantes et les étudiants, à tous les niveaux. Je connais votre engagement pour l'annonce de la justice et de la fraternité, dans l'une des zones les plus pauvres du pays. L'engagement de travailler dans les pastorales de façon coordonnée, en particulier pour promouvoir les vocations des séminaristes, grâce à des éducateurs qualifiés, également en vue de soigner la formation permanente des prêtres, est digne d'éloges. Je demande à Dieu de vous aider dans vos besoins matériels, car la carence des moyens et le coût de la formation des séminaristes ne doivent pas interrompre cette oeuvre de promotion des ouvriers pour sa moisson.

Précisément dans le dynamisme de la foi, que rien ne réussit à freiner, je désire stimuler l'oeuvre évangélisatrice de vos diocèses, en vous encourageant à consacrer vos meilleures énergies à une nouvelle ardeur missionnaire, pour la croissance du Royaume de Dieu dans ce monde.

3. De nombreuses initiatives apostoliques se diffusent dans vos Eglises particulières. Le réveil religieux, en particulier chez les jeunes, est notable et encourageant; la sensibilité des fidèles à l'égard d'une pratique chrétienne plus ferme et cohérente est également une source d'espérance. L'homme du Nord-Est est très religieux. Il éprouve de l'attrait pour la vie de l'Eglise et est toujours ouvert à la dimension transcendante de la vie, bien qu'elle doive être orientée de façon juste en ce qui concerne les dévotions populaires et une inculturation conforme à l'Evangile.

Toutefois, de nombreux obstacles peuvent faire disparaître l'enthousiasme des chrétiens, en raison de l'influence parfois négative de la société de consommation dominante, qui menace d'obscurcir la lumière de l'annonce évangélique. Il faut former les fidèles dans une foi solide et cohérente, car seule la redécouverte effective du Christ comme fondement sur lequel édifier la vie de la société tout entière leur permettra de ne craindre aucun type de difficultés: une maison fondée sur le roc solide (cf. Mt 7,24-25) ne s'effondre pas en raison de l'impétuosité des fleuves qui débordent après des pluies torrentielles ou de vents qui soufflent de façon menaçante.

Il faut accomplir un saut de qualité dans la vie chrétienne de la population, afin qu'elle puisse témoigner de sa propre foi de manière limpide et claire. Cette foi, célébrée et communiquée dans la liturgie et dans la charité, alimente et renforce la communauté des disciples du Seigneur et elle les édifie en tant qu'Eglise missionnaire et prophétique. Que personne ne se sente exclu de cet engagement apostolique!



4. Au début du nouveau millénaire, lorsque j'ai voulu indiquer plusieurs priorités pastorales, nées de l'expérience du grand Jubilé de l'An 2000, je n'ai pas hésité à signaler, tout d'abord, que "la perspective dans laquelle doit se placer tout le cheminement pastoral est celle de la sainteté" (Novo Millennio ineunte NM 30). A l'"appel universel à la sainteté", souligné par le Concile Vatican II dans la Constitution dogmatique Lumen gentium, l'Eglise d'aujourd'hui et du passé a répondu par un nombre infini de saints, dont certains sont universellement connus, alors que d'autres resteront dans l'anonymat. Tous ont su vivre en renonçant à tout sans condition pour Dieu, en embrassant la Croix du Christ, à travers la contemptio mundi, le détachement du monde qui les caractérisait, ou bien à travers la consecratio mundi, qui est propre aux laïcs. Toutefois, "l'appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s'adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur rang" (LG 40). L'Eglise a besoin de prêtres saints, de religieux saints, qui se distinguent par leur consécration exclusive, dans leur charisme de fondation, afin de réaliser l'oeuvre évangélisatrice avec générosité et sacrifice, dans la mission essentielle qui leur a été confiée, suivant l'exemple de Mère Paulina, Fondatrice de la Congrégation des "Irmãzinhas da Imaculada Conceição", que j'ai eu l'occasion de canoniser au mois de mai dernier. L'Eglise a besoin, aujourd'hui plus que jamais, de laïcs saints qui puissent être élevés aux honneurs des autels, après avoir recherché la perfection chrétienne au sein des réalités temporelles, dans l'exercice de leur travail intellectuel ou manuel, tous reconnaissants à Dieu, lorsqu'ils se consacrent à son honneur et à sa gloire. De leurs rangs naissent des vocations pour le séminaire et la vie religieuse.

5. Ma pensée se tourne aujourd'hui vers les prêtres, les religieux et les laïcs qui se prodiguent, souvent au prix de grandes difficultés, pour diffuser la vérité évangélique. Parmi eux, nombreux sont ceux qui collaborent ou participent activement aux Associations, aux Mouvements et aux autres réalités qui, en communion avec les pasteurs et selon les initiatives diocésaines, apportent leur richesse spirituelle, éducative et missionnaire au coeur de l'Eglise, comme précieuse expérience et proposition de vie chrétienne.

Au cours de mes diverses visites pastorales et de mes voyages apostoliques, j'ai pu apprécier les fruits de cette présence dans de nombreux domaines de la société, dans le monde du travail, de la solidarité internationale envers les plus indigents, de l'engagement oecuménique, de la fraternité sacerdotale, de l'assistance aux familles et à la jeunesse, ainsi que dans d'autres secteurs. Il s'agit d'une réalité qui représente la multiplicité des charismes, des méthodes éducatives, des modalités et des finalités apostoliques, vécue dans l'unité de la foi, de l'espérance et de la charité, en obéissance au Christ et aux pasteurs de l'Eglise. En pratique, "ils doivent fonctionner comme de véritables instruments de communication au sein de l'Eglise, en faisant preuve d'une collaboration mutuelle sincère et effective en affrontant les défis de la nouvelle évangélisation, ainsi que d'un accord indispensable avec les objectifs indiqués par les Evêques, successeurs des Apôtres, dans les diverses Eglises locales" (Message à l'occasion de la Rencontre nationale des Mouvements laïcs, Lisbonne, 28 mars 2000).



6. Je connais l'effort de vos diocèses pour atteindre ces objectifs. L'un des éléments à souligner, dans votre sentire cum Ecclesia, est le fait que la présence des nouvelles réalités suscitées par l'Esprit, les Mouvements et les Associations laïques dans vos Eglises particulières vous aide à "participer de façon responsable à la mission de l'Eglise, qui est de porter l'Evangile du Christ comme source d'espérance pour l'homme et de renouveau pour la société" (Christifideles laici CL 29).

On court parfois le risque d'un certain obscurcissement ou même de perdre de vue la valeur transcendante, que le phénomène des regroupements est aujourd'hui en train de prendre dans la vie de l'Eglise. J'ai déjà eu l'occasion d'affirmer qu'il existe une raison "ecclésiologique, comme le reconnaît ouvertement le Concile Vatican II, qui voit dans l'apostolat associé un signe de la communion et de l'unité de l'Eglise dans le Christ", et plus encore: cette grande Assemblée a mis en évidence ce qu'elle a voulu définir comme un véritable "droit d'association propre aux fidèles laïcs de fonder et de diriger des associations et d'adhérer à celles qui existent" (Ibid., CL CL 29).

Naturellement, les critères d'ecclésialité pour une insertion opportune de ces nouvelles réalités doivent toujours être respectés et analysés par l'autorité diocésaine, en harmonie avec les nécessités pastorales, non seulement de l'Eglise particulière, mais de l'Eglise universelle (cf. Ibid., CL CL 30). On demande certainement à toutes les Eglises une communion toujours plus solide avec leurs pasteurs, car "aucun charisme ne dispense de la référence et de la soumission aux Pasteurs de l'Eglise" (Ibid., CL CL 24); d'autre part, c'est à eux que revient la capacité de discernement pour juger de l'authenticité du chemin qu'elles devront parcourir dans les milieux diocésains. On peut également penser à des structures complémentaires, comportant une convergence organique entre les prêtres et les laïcs.

De cette façon, on cherche à orienter les efforts vers les objectifs qui sont véritablement inscrits dans la pastorale diocésaine et, en dernière analyse, dans l'esprit du Successeur de Pierre et dans le Magistère correctement appliqué; mais il faut également éviter le danger de la dispersion des forces vives dans des objectifs différents du "souci de toutes les Eglises" (2Co 11,28). C'est pourquoi, je voudrais attirer votre attention sur le désir manifesté dans certains milieux, de transformer en Conférence le Conseil national des Laïcs, comme instance parallèle à la Conférence nationale des Evêques du Brésil. Prétendre créer un organisme autonome, représentatif des laïcs, sans référence à la communion hiérarchique avec les évêques, constitue un défaut ecclésiologique aux implications graves et facilement imaginables. J'ai donc confiance dans votre diligence pour dissuader les fidèles de telles initiatives.

7. En outre, comme nous le savons, le rôle fondamental que les laïcs jouent dans la mission de l'Eglise a été mis en évidence par le Concile Vatican II et par de nombreux documents post-conciliaires.

Les laïcs, lit-on dans Lumen gentium, "sont appelés à coopérer comme des membres vivants au progrès de l'Eglise... en y appliquant toutes les forces qu'ils ont reçues" (Lumen gentium LG 33), pour son expansion parmi les hommes et les peuples. Le Décret sur l'apostolat des laïcs est encore plus explicite et catégorique, affirmant que "les laïcs ont leur part active dans la vie et l'action de l'Eglise" (Apostolicam actuositatem AA 10). C'est pourquoi, leur activité apostolique n'est pas facultative, mais constitue un devoir précis qui revient à chacun des fidèles, du simple fait qu'ils sont baptisés. Tous "doivent avoir une vive conscience de leur responsabilité à l'égard du monde, nourrir en eux un esprit véritablement catholique et dépenser leurs forces pour l'oeuvre d'évangélisation" (Ad gentes AGD 36). La mission est unique, mais les façons de la réaliser sont différentes, selon les dons accordés par l'Esprit aux divers membres de l'Eglise. L'action des laïcs est indispensable, pour que l'Eglise puisse être considérée comme véritablement constituée, vivante et agissante dans tous ses secteurs, devenant ainsi pleinement le signe de la présence du Christ parmi les hommes. Cela suppose un laïcat mûr, en pleine communion avec la hiérarchie, engagé à concrétiser l'Evangile dans les diverses situations où il se trouve.

La tâche des pasteurs consiste à stimuler et orienter les efforts de leurs diocésains, ce qui est une véritable oeuvre missionnaire d'évangélisation, telle qu'elle a été transmise par le Rédempteur à son Eglise. En tant que maîtres de la foi, ils confirment chez leurs diocésains le respect pour le droit canonique de l'Eglise, en cherchant également à les guider dans l'observance des lois de l'Etat, car "ils ne se distinguent des autres hommes ni par leur origine, ni par leur langue, ni non plus par leur organisation politique" (Lettre à Diognète, 5: ), mais par leur foi, par l'espérance chrétienne et leur pureté de vie.



8. A plus forte raison, il est nécessaire qu'il existe une pastorale de la jeunesse diligente et attentive, celle-ci étant appelée à témoigner des valeurs chrétiennes au cours du nouveau millénaire. Ce n'est pas un lieu commun que de réaffirmer à nouveau que les jeunes sont l'avenir de l'humanité. Se soucier de leur maturité humaine et chrétienne représente un investissement précieux pour le bien de l'Eglise et de la société. D'où la conviction selon laquelle, "la pastorale des jeunes doit donc être l'une des premières préoccupations des pasteurs et des communautés" (Ecclesia in America ).

Comme nous le savons, la jeunesse brésilienne caractérise la vie nationale non seulement en raison de son nombre, mais également en raison de l'influence qu'elle exerce sur la vie sociale. Outre la question délicate de l'accompagnement du mineur privé de sa dignité et de son innocence, il existe des problèmes liés à son insertion sur le marché du travail, à l'augmentation de la criminalité parmi les jeunes (en bonne partie due à la situation de pauvreté endémique et au manque de stabilité familiale, ainsi qu'à l'action parfois délétère de certains moyens de communication sociale), à la migration interne, à la recherche de meilleures conditions de vie dans les grandes villes, à la participation préoccupante des jeunes au monde de la drogue et de la prostitution, qui constituent des facteurs qui restent toujours prioritaires dans vos préoccupations pastorales.

Les jeunes ne sont pas indifférents à ce que la foi chrétienne enseigne sur le destin et sur l'existence de l'homme. Bien que ne manquent pas des idéologies qui demeurent limitées - et des personnes qui les soutiennent - il existe à notre époque des aspirations élevées, même si elles se mélangent à des attitudes superficielles, et l'on trouve aussi de l'héroïsme, qui côtoie la lâcheté, des idéaux, qui côtoient les déceptions; des personnes qui rêvent d'un monde nouveau plus juste et plus humain. C'est pourquoi, "si le Christ est présenté aux jeunes avec son vrai visage, ils le voient comme une réponse convaincante et ils sont capables de recevoir son message, même s'il est exigeant et marqué par la Croix" (Novo millennio ineunte NM 9).



9. Avant de conclure cette rencontre fraternelle, j'adresse sous forme de prière une pensée particulière aux Evêques défunts, afin que le Dieu de la miséricorde puisse les récompenser par le prix éternel de sa gloire. J'adresse en même temps une parole de profonde satisfaction et de fraternité aux Evêques qui ont quitté le service actif dans les diocèses au cours de ce long quinquennat, et je leur renouvelle ici l'expression de ma gratitude; à travers leur présence et leur exemple de foi et de sainteté, ils continuent à être une véritable bénédiction pour l'Eglise qui est en pèlerinage. Que l'Esprit Saint accorde à tous l'abondance de son réconfort.

Que la Très Sainte Vierge, notre Mère, vous protège sur le chemin de la vie et vous aide dans les difficultés de votre ministère. Avec ces voeux, j'accorde de tout coeur à chacun de vous ma Bénédiction apostolique, en l'étendant à vos collaborateurs, aux diacres et aux familles religieuses, ainsi qu'aux séminaristes et à tous les fidèles de vos diocèses.



AU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE SLOVAQUE

Lundi 28 octobre 2002


Monsieur le Président!

1. C'est avec une grande joie que je vous souhaite une cordiale bienvenue au cours de cette visite que vous avez voulu me rendre à l'occasion du X anniversaire de l'indépendance de la République slovaque. Je me souviens avec plaisir de nos rencontres par le passé, ainsi que du salut que nous nous sommes échangé le 18 août dernier à Cracovie, au cours de mon pèlerinage en Pologne. La rencontre d'aujourd'hui confirme les sentiments d'estime réciproque qui animent les relations entre votre pays et le Saint-Siège.

En m'adressant à vous, Monsieur le Président, je désire faire parvenir ma pensée affectueuse aux très chers habitants de la terre slovaque, qui considèrent depuis des siècles le Successeur de Pierre avec des sentiments de profonde dévotion et de sincère attachement. Il s'agit d'un lien étroit et réciproque, qui depuis l'époque de Cyrille et Méthode, s'est toujours davantage développé et approfondi. La foi du peuple slovaque est solide et riche, notamment grâce à l'oeuvre de Pasteurs éclairés et généreux, qui ont su rester proches de leurs fidèles dans les circonstances heureuses ou tristes.

Fort de sa solide identité chrétienne, le Peuple slovaque se tourne avec confiance vers l'Europe, à laquelle il appartient en raison de sa position géographique, de son histoire et de sa culture. Je suis certain que l'entrée prochaine de votre pays dans l'Union européenne, non seulement apportera des avantages à la Slovaquie, mais contribuera également à la prospérité et à la stabilité de tout le Continent. Dix ans après l'indépendance, il convient de souligner le long parcours accompli et les objectifs atteints, en dépit des problématiques complexes qui se sont présentées tout au long de cette période.

2. La circonstance d'aujourd'hui revêt également une profonde signification du point de vue des relations bilatérales. En effet, aujourd'hui, aura lieu l'échange des instruments de ratification de l'accord, signé à Bratislava, le 21 août dernier, relatif à l'assistance religieuse aux fidèles catholiques dans les Forces armées et les Corps armés de la République. Cette entente est l'une des conséquences de l'Accord-base conclu en novembre 2000, entre le Saint-Siège et la Slovaquie.

L'Eglise ne recherche pas de privilèges, mais demande seulement de pouvoir accomplir sa mission dans le respect des lois qui règlementent la coexistence civile. C'est pourquoi, en reconnaissant pleinement la souveraineté de l'Etat, elle entend entretenir un rapport de dialogue cordial et constructif avec ses diverses institutions. Le but qui l'anime est de servir au mieux, dans son domaine de compétence, le peuple slovaque. Ce dialogue est d'autant plus utile si l'on considère que l'Eglise catholique a dû traverser, en Slovaquie également, avant l'indépendance, une dure période de persécution sous le régime communiste. A présent, elle vit et refleurit dans la liberté et veut contribuer au bien-être intégral du peuple dont elle fait partie.

L'importance de l'action de l'Eglise se manifeste en particulier dans les circonstances actuelles, au cours desquelles la jeune démocratie doit affronter des problèmes liés à l'héritage de l'idéologie marxiste, mais également au processus tumultueux de modernisation, avec le phénomène du chômage et le danger qui s'ensuit, pour ceux qui sont dans le besoin, de participer à des activités illégales.

3. Monsieur le Président, le courage reconnu de vos citoyens, la solide tradition chrétienne, le désir d'édifier dans la liberté leur présent et leur avenir, laissent bien présager de l'avenir pour le Peuple slovaque.

Tandis que j'exprime ma vive satisfaction pour l'attention que le gouvernement et le Parlement de la République démontrent pour la mission de l'Eglise, je désire confirmer la compréhension et le soutien du Saint-Siège et de l'épiscopat slovaque pour les efforts que votre noble nation accomplit en vue d'une société libre, pacifique et solidaire.

Avec ces sentiments, tandis que je vous assure de mon souvenir dans la prière, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction, ainsi qu'aux personnes qui vous accompagnent et à tous vos compatriotes.



AUX ADMINISTRATEURS APOSTOLIQUES DE DILÍ ET BAUCAU EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Lundi 28 octobre 2002


Vénérés frères dans l'épiscopat!

1. "A vous grâce et paix de par Dieu notre Père et le Seigneur Jésus-Christ" (Ep 1,2). Avec ces paroles, je vous souhaite la bienvenue "ad Petri sedem", particulièrement heureux aujourd'hui de pouvoir échanger le saint baiser avec les Eglises soeurs de Dilí et de Baucau, qui, d'une certaine façon, "sont celles qui viennent de la grande épreuve: elles ont lavé leur robe et les ont blanchies dans le sang de l'Agneau" animées par la certitude que Lui "sera leur pasteur et les conduira aux sources des eaux de la vie. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux" (cf. Ap Ap 7,14-17).

Je rends grâce à Dieu pour la générosité avec laquelle l'Eglise qui est au Timor a été solidaire de ses concitoyens, en devenant leur soutien moral à l'heure de l'épreuve. Je désire confier encore une fois à la miséricorde divine les victimes de la violence et exprimer ma profonde solidarité à toutes les personnes qui souffrent des conséquences du drame qui s'est abattu sur votre peuple. Je remercie de tout coeur les prêtres et les religieux, les catéchistes et tous les fidèles du Timor pour leur courage et leur fidélité au Christ et à l'Eglise. Lorsque vous rentrerez chez vous, apportez-leur le salut affectueux du Pape et l'assurance de sa prière, afin qu'ils continuent à être des témoins inlassables de l'amour de Dieu parmi leurs frères. De même, transmettez à tous vos compatriotes les voeux ardents que je forme pour eux afin qu'ils réussissent à édifier une nation fraternelle et prospère.



2. Au début du troisième millénaire, la famille des nations a pu fêter la naissance de la République démocratique du Timor, dont le peuple et les responsables sont déterminés à reconstruire le pays, détruit par la haine et par l'incapacité de comprendre un choix: celui d'être Timorais, et pour la majorité des Timorais, catholiques.

Depuis des siècles, la religion, partie intégrante de la culture de chaque peuple, a sublimé la crainte superstitieuse des croyances traditionnelles par le "timor Dei", la crainte de Dieu, mais un Dieu d'espérance, sensible au désir d'avoir un avenir et à la force de la prière. En effet, lorsque l'insécurité a obligé les Timorais à s'enfuir vers les montagnes, ils ne purent rien emporter, mais ils avaient le Crucifix avec eux ou bien l'image de la Madone de Fatima, prise dans l'oratoire de leur foyer. Dieu soit loué, Lui qui, dans sa bonté et sa providence, nous a permis de voir le retour de la liberté et de la paix sur votre terre, en vous permettant à présent de consacrer toutes vos énergies au service d'une moisson prometteuse.

Aidez autant que possible vos communautés religieuses à reprendre le rythme normal de leur vie et de leur témoignage chrétien. Elles seront appelées, ici et ailleurs, à offrir l'accolade de la réconciliation, comme celle du père avec le fils prodigue (cf. Lc 15,11-32), aux fils qui, confiants dans le pardon fraternel, reviendront à la "maison de la communion" (Lettre apostolique Novo Millennio ineunte NM 43). Après avoir été peut-être trompés, forcés ou convaincus... ils ont laissé derrière eux des deuils et des orphelins. Ils ne savaient probablement pas que, en tuant l'autre, ils mouraient eux-mêmes; à présent, ils frappent à la porte de l'Eglise, dont l'"unique ambition est de continuer sa mission de service et d'amour [de Jésus sauveur], afin que tous [...] "aient la vie et l'aient en abondance"" (Exhortation apostolique Ecclesia in Asia ).

Le souvenir de cette terrible tragédie ne pourra que susciter une autre question: comment a-t-il été possible de faire naître, de déchaîner une violence aussi cruelle et irrationnelle? Si l'on exclut ceux qui ont donné leur propre vie, en pardonnant, quelqu'un pourra t-il se considérer complètement immunisé contre la contagion de cette violence homicide? A ce propos, retentissent les paroles suivantes de Jésus: "Que celui d'entre vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre!" (Jn 8,7), qui ont suscité, chez les personnes directement concernées, un examen de conscience et la décision conséquente d'une "purification de la mémoire". Cet acte de purification pourrait se révéler utile pour vos communautés ecclésiales, comme ce fut le cas lors de l'Année sainte, qui "a raffermi nos pas sur le chemin de l'avenir, nous rendant en même temps plus humbles et plus vigilants dans notre adhésion à l'Evangile" (cf. Novo Millennio ineunte NM 6), dans notre foi.



3. Croire en Jésus signifie croire que l'amour est présent dans le monde et que cet amour est plus fort que tous les types de maux auxquels l'homme, l'humanité et le monde participent. C'est pourquoi, "rendre témoignage à Jésus-Christ est le service suprême que l'Eglise peut offrir aux peuples de l'Asie, car cela répond à leur recherche profonde d'un absolu et dévoile les vérités et les valeurs qui garantissent leur développement humain intégral" (Ecclesia in Asia ).

Afin de permettre aux fidèles, jeunes et adultes, une redécouverte toujours plus claire de leur vocation et une disponibilité toujours plus grande à la vivre dans l'accomplissement de leur mission, il est nécessaire qu'ils puissent bénéficier d'une catéchèse complète sur les vérités de la foi et sur leurs implications concrètes dans la vie, pour faire en sorte qu'ils rencontrent Jésus-Christ, qu'ils dialoguent avec Lui, qu'ils se laissent brûler par son amour et enflammer par le désir de le faire connaître et aimer par tous. Cette formation, donnée et reçue dans l'Eglise, donnera vie à des communautés chrétiennes solides et missionnaires, car "un feu ne peut être allumé que par quelque chose qui est lui-même enflammé" (ibid., EIAS ).

Le sujet de cette proposition de catéchèse est la communauté chrétienne tout entière, dans ses diverses composantes. Toutefois, l'action éducative des familles est fondamentale, car les parents peuvent transmettre à leurs enfants ce qu'ils ont eux-mêmes reçu. Si la vie de famille est fondée sur l'amour, sur la simplicité, sur l'engagement concret et sur le témoignage quotidien, ses valeurs essentielles seront défendues contre la désagrégation qui, trop souvent de nos jours, menace cette institution primordiale de la société et de l'Eglise. Très chers frères dans l'épiscopat, continuez à faire retentir, à temps et à contre temps, l'"appel" lancé par les Pères de l'Assemblée synodale pour l'Asie aux "fidèles de leurs pays, où la question démographique est plus souvent utilisée comme un argument pour rendre effective l'introduction de l'avortement et des programmes de contrôle artificiel de la population, à résister à la "culture de mort"" (Ibid., EIAS ). Contre le pessimisme et l'égoïsme, qui obscurcissent le monde, l'Eglise se range aux côtés de la vie.

4. L'expérience ecclésiale enseigne que "c'est seulement à l'intérieur et par le moyen de la culture que la foi chrétienne devient historique et créatrice d'histoire [...] C'est pourquoi, l'Eglise demande aux fidèles laïcs d'être présents, guidés par le courage et la créativité intellectuelle, dans les postes privilégiés de la culture, comme le sont le monde de l'école et de l'université, les centres de la recherche scientifique et technique, les lieux de la création artistique et de la réflexion humaniste" (Christifideles laici CL 44). Cette présence est de la plus grande importance en cette phase de reprise de la vie nationale du Timor oriental, qui attend beaucoup de la compétence et de l'expérience de l'Eglise, en particulier à travers ses institutions scolaires, pour une préparation adaptée des futurs animateurs et dirigeants socio-économiques et politiques du pays.

Alors que je vous félicite pour l'oeuvre digne d'éloge des écoles catholiques au Timor, je leur rappelle que c'est à elle qu'il revient "d'affronter avec détermination la nouvelle situation culturelle, de se présenter comme une instance critique des projets éducatifs partiels, comme exemple et stimulant pour les autres institutions d'éducation, et d'être à l'avant-garde de la sollicitude éducative de la communauté ecclésiale" (Congrégation pour l'Education catholique, L'Ecole catholique au seuil du troisième millénaire n. 16). De cette manière, l'école catholique prête un service d'utilité publique et, bien qu'elle se présente de façon déclarée dans la perspective de la foi catholique, elle n'est pas uniquement réservée aux seuls catholiques, mais s'ouvre à tous ceux qui démontrent qu'ils apprécient et qu'ils partagent une proposition d'instruction compétente.



5. L'efficacité de toute cette action évangélisatrice dépend en grande partie de l'oeuvre spirituelle des prêtres "coopérateurs avisés de l'Ordre épiscopal" (Constitution dogmatique Lumen gentium LG 28). S'il est vrai qu'il revient aux évêques d'être "les hérauts de la foi" et les "authentiques docteurs" de celle-ci (ibid., LG LG 25) parmi le troupeau qui leur est confié par l'Esprit Saint, seule l'action ramifiée de leurs prêtres pourra garantir que chaque communauté chrétienne soit nourrie par la Parole de Dieu et soutenue par la grâce des Sacrements, en particulier l'Eucharistie, mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur qui édifie l'Eglise, et la Réconciliation, récemment traitée dans le "Motu Proprio" Misericordia Dei, en souhaitant une "relance pleine de zèle" de ce Sacrement.

Que les prêtres soient toujours les hommes de foi et de prière dont le monde a besoin: "Non seulement des ouvriers de la charité ou des administrateurs hiérarchiques, mais aussi des hommes dont le coeur et l'âme sont profondément établis dans les choses de l'Esprit" (Exhortation apostolique Ecclesia in Asia ). Conformément à leur vocation de pasteurs, qu'ils accordent la priorité au service spirituel des fidèles qui leur sont confiés, afin de les conduire vers Jésus-Christ, qu'ils représentent, tout en restant des hommes de mission et de dialogue. Je les invite à promouvoir toujours davantage, entre eux, l'esprit de fraternité sacerdotale et de collaboration, en vue d'une féconde action pastorale commune.



6. Qu'ils soient autochtones ou étrangers, les religieux et les religieuses participent de plein droit à l'oeuvre d'évangélisation de l'Eglise, en réservant la priorité aux personnes les plus pauvres et les plus fragiles de la société. Au nom de l'Eglise, je les remercie du témoignage éloquent de charité qu'ils apportent, à travers l'offrande totale d'eux-mêmes à Dieu et à leurs frères. La vie consacrée contribue de façon décisive à l'établissement et au développement de l'Eglise au Timor. Je souhaite qu'elle continue à être l'objet de votre sollicitude, vénérables frères dans l'épiscopat, que vous la promouviez sous ses formes actives et contemplatives, et que vous en sauvegardiez le caractère particulier au service du Royaume de Dieu.

Je suis heureux de savoir qu'aujourd'hui, le nombre des vocations sacerdotales et religieuses augmente dans vos diocèses. J'apprécie l'attention avec laquelle vous vous consacrez à celles-ci et les efforts que vous accomplissez pour la formation des jeunes qui, en suivant les pas du Christ, désirent servir l'Eglise. Transmettez à tous les jeunes qui répondent à l'appel du Seigneur, ainsi qu'à leurs familles, la reconnaissance du Pape pour le don généreux qu'ils ont fait au Christ.



7. En conclusion de notre rencontre, ma pensée se tourne vers votre noble pays, et j'exhorte tous ses fils et filles, chacun selon sa responsabilité, à s'engager de façon décidée dans l'édification d'une société toujours plus fraternelle et solidaire, dont les membres partagent équitablement l'honneur et le devoir de la nouvelle évangélisation. Que Dieu fasse descendre sur tous son Esprit d'amour et de paix.

Que les disciples du Christ s'adressent au Père de toutes les miséricordes, dans une attitude de profonde conversion et d'intense prière, pour lui demander la force et le courage d'être, avec tous les hommes de bonne volonté, des artisans convaincus du dialogue et de la réconciliation. Assurez de la proximité spirituelle du Pape chacune de vos communautés et chacun de leurs membres qui vivent encore loin de leur patrie ou sont privés de leur foyer. Puisse cette époque offrir à l'Eglise qui est au Timor un nouveau printemps de vie chrétienne et lui accorder de répondre avec courage aux appels de l'Esprit.

Je confie à la Vierge Marie Immaculée votre ministère et la vie de vos communautés ecclésiales, afin qu'Elle guide leurs pas vers le Christ Seigneur, et je donne de tout coeur à chacun ma Bénédiction apostolique, en l'étendant aux prêtres, aux religieux, aux religieuses, aux catéchistes et à tous les fidèles de vos diocèses.




Discours 2002 - Lundi 21 octobre 2002