Discours 2002 - Jeudi 21 novembre 2002


AU NOUVEL AMBASSADEUR DE LA RÉPUBLIQUE D'HAÏTI LORS DE LA PRÉSENTATION DES LETTRES DE CRÉANCE

Vendredi 22 novembre 2002




Monsieur l’Ambassadeur,

1. C’est pour moi un plaisir d’accueillir Votre Excellence à l’occasion de la présentation des Lettres qui L’accréditent comme Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République d’Haïti près le Saint-Siège.

Je vous remercie pour les aimables paroles que vous m’avez adressées, ainsi que pour les salutations que vous m’avez transmises de la part de Son Excellence Monsieur Jean-Bertrand Aristide, Président de la République. Je vous saurais gré de bien vouloir lui transmettre en retour les voeux que je forme pour l’accomplissement de sa haute charge au service de la Nation. À travers vous, je désire aussi saluer avec affection le peuple haïtien tout entier, qui demeure si cher à mon coeur.

2. J’ai été sensible, Monsieur l’Ambassadeur, à la décision prise par les plus hautes Autorités de l’État de désigner à nouveau en votre personne un Ambassadeur résidant. Cette volonté manifeste le souci de l’État haïtien de développer toujours davantage les relations d’amitié et de compréhension qu’il entretient déjà avec le Saint-Siège, afin de soutenir tous les Haïtiens dans leurs efforts de participation toujours plus active aux progrès humain et spirituel de leur pays.

3. Vous venez de rappeler le prochain bicentenaire de l’Indépendance de votre Nation, qui sera célébré en 2004. Vous faites aussi mention de la crise profonde qui affecte votre pays, que vous qualifiez vous-même de crise de valeurs, de crise de société. Je souhaite ardemment que l’anniversaire de cet événement, dont le peuple haïtien est si fier car ce fut le premier pays de toute l’Amérique latine et des Caraïbes à se proclamer indépendant, soit une occasion privilégiée d'approfondir un «pouvoir-vivre» ensemble. Cela nécessite des choix de société qui s'appuient sur des valeurs humaines, morales et spirituelles. De même, il importe de prendre en compte les justes aspirations de la population au respect des personnes, à la paix, à la sécurité, à la justice et à l’équité. Une grande majorité des habitants du pays souffre d’une pauvreté toujours plus insupportable, qui pousse beaucoup de vos compatriotes à émigrer ou à abandonner le milieu rural pour trouver refuge dans les grandes agglomérations du pays. Cette urbanisation sauvage, qui engendre le déracinement culturel et la désintégration des liens familiaux, accroît les inégalités entre les riches et les pauvres, plongeant les personnes, les familles et les communautés, en particulier les communautés villageoises, dans le désespoir.

4. L’apprentissage d’une vie démocratique forte et la consolidation de l’état de droit sont de puissants antidotes à ce désespoir, car ils rendent tous les citoyens responsables et acteurs de leur propre développement, et ils favorisent l’unité de la Nation. La culture de la fraternité et de la solidarité du peuple haïtien, qui s’appuie sur ses valeurs humaines et culturelles, est un ressort important pour tisser des relations solidaires entre des citoyens, au-delà des clivages internes. Il est important de ne pas délaisser ce riche terreau au profit d’une approche du développement limitée à ses seules composantes économique et financière. Pour oeuvrer à la croissance globale et morale de la société, il convient de favoriser une politique de désenclavement des campagnes, que ce soit par l'intensification des réseaux de communication, ou par la mise en place de structures sanitaires, éducatives et de développement rural. En effet, favoriser les relations, être attentif aux soins de santé primaire et à la formation, sont autant d'éléments qui ne peuvent que participer à l’essor de la société rurale et la relier davantage aux zones urbaines. Les déséquilibres au sein d'une société sont toujours dommageables et sont également sources de mécontentement parmi les populations.

La lutte contre l’injustice et l’arbitraire suppose aussi de garantir un système judiciaire toujours plus indépendant et équitable, qui respecte les droits des plus pauvres. Enfin, toute société se doit d'être particulièrement attentive à sa jeunesse, qui est comme la pupille de l'oeil, car elle constitue la première richesse nationale. Son éducation et sa formation entretiennent en elle le goût de l'espérance et lui donnent la possibilité de participer à la transformation du pays, aux différents échelons institutionnels. Les valeurs morales et spirituelles constituent un trésor qui se transmet de génération en génération, et qui prépare l'avenir d'un peuple. Il convient de faire prendre conscience aux jeunes du bien commun et de la solidarité, du respect de la vie dès sa conception, de la grandeur de la création, remise entre les mains de l'homme pour qu'il la gère convenablement.

Face au scandale endémique et de plus en plus choquant de la misère qui engendre une instabilité permanente dans le pays et qui en désagrège le tissu social, les Haïtiens ont toujours su faire preuve de courage et de ténacité dans l’épreuve. Comme je le disais au cours de mon voyage dans votre pays en 1983 (Homélie à la messe de clôture du Congrès eucharistique d'Haïti), il importe que ceux à qui le peuple a confié la noble mission d’organiser et de gérer la res publica prennent toujours plus en compte le cri des pauvres et qu’ils ne déçoivent pas leur espérance. Éliminer les causes profondes de la misère et du désespoir pour rendre à tout homme sa dignité fondamentale est un devoir sacré pour toutes les Nations, et notamment pour ceux qui les gouvernent. Dans cette perspective, il est particulièrement important que les prises de décision politiques des instances dirigeantes aient comme objectifs le bien et le service du peuple haïtien, et ne se laissent pas conditionner par des intérêts particuliers ou occultes qui nuisent au bon fonctionnement des Institutions et qui maintiennent vives les inégalités. Je souhaite vivement que soient encouragés tous les modes d'expression et toutes les initiatives qui permettront aux Haïtiens d'édifier leur pays et d’avancer sur les chemins d’une espérance nouvelle.

5. Comme vous le soulignez, Monsieur l’Ambassadeur, l’Église catholique en Haïti, dans le cadre de sa mission pastorale et au long de l’histoire de la Nation, n’a jamais relâché ses efforts pour promouvoir, à travers ses structures propres mais aussi par l'éducation qu’elle propose, le bien commun du peuple haïtien tout entier. Elle entend poursuivre cette mission dans un esprit de dialogue et en collaboration avec les institutions concernées et avec tous les hommes de bonne volonté, participant ainsi pleinement à la vie nationale, dans le respect de l'autonomie des différentes instances et selon le rôle spécifique qui est le sien. En cette circonstance solennelle, je voudrais, à travers votre personne, saluer chaleureusement les membres de la communauté catholique d’Haïti.

Je les invite à demeurer unis autour de leurs Pasteurs, que j'ai eu la joie de recevoir l'année dernière à l'occasion de leur visite ad limina, afin d’être des ferments de fraternité et de réconciliation dans une nation unie et solidaire où chacun se sente pleinement accueilli et respecté!

6. Au moment où vous inaugurez votre mission auprès du Siège apostolique, je vous offre mes voeux pour son heureux accomplissement. Soyez assuré qu’auprès de mes collaborateurs vous trouverez toujours l’accueil attentif et compréhensif dont vous pourrez avoir besoin.

Sur Votre Excellence, sur sa famille, ainsi que sur tout le peuple haïtien et sur ses dirigeants, j’invoque de grand coeur l’abondance des Bénédictions divines.



AUX PARTICIPANTS AU X CHAPITRE GÉNÉRAL DE L'ORDRE FRANCISCAIN SÉCULIER

Vendredi 22 novembre 2002




Très chers frères et soeurs,

1. Je vous accueille tous avec joie et je souhaite à chacun de vous une cordiale bienvenue: aux membres de la Présidence du Conseil international de l'Ordre franciscain séculier, aussi bien au nouveau Conseil qu'au précédent, à tous les participants au dixième Chapitre général et, à travers vous, à tous les Franciscains séculiers et aux membres de la Jeunesse franciscaine présents dans le monde.

Au cours de ce Chapitre général, vous avez conclu la mise à jour de votre législation fondamentale. Vous avez à présent entre les mains la Règle, approuvée par mon prédécesseur Paul VI, d'heureuse mémoire, le 24 juin 1978; le Rituel, approuvé le 9 mars 1984; les Constitutions générales, approuvées définitivement le 8 décembre 2000; et le Statut international, approuvé par ce Chapitre. Il faut à présent se tourner vers l'avenir et avancer en eau profonde: Duc in altum!

L'Eglise attend de l'Ordre franciscain séculier, un et unique, qu'il accomplisse un service important à la cause du Royaume de Dieu dans le monde d'aujourd'hui. Elle désire que votre Ordre soit un modèle d'union organique, structurelle et charismatique à tous les niveaux, afin de se présenter au monde comme "communauté d'amour" (Règle OFS 26). L'Eglise attend de vous, Franciscains séculiers, un témoignage courageux et cohérent de vie chrétienne et franciscaine, visant à la construction d'un monde plus fraternel et évangélique pour la réalisation du Royaume de Dieu.



2. La réflexion effectuée au cours de ce Chapitre sur la "Communion vitale réciproque dans la Famille franciscaine" vous incite à vous engager toujours davantage dans la promotion de la rencontre et de l'entente, tout d'abord au sein de votre Ordre, puis à l'égard des autres frères et soeurs franciscains et enfin, avec le plus grand soin, comme le souhaitait saint François, dans la relation avec l'autorité hiérarchique de l'Eglise.

Votre législation renouvelée vous fournit d'excellents instruments pour réaliser et exprimer pleinement l'unité de votre Ordre et la communion avec la Famille franciscaine dans un cadre précis. On y prévoit tout d'abord le service d'animation et de guide des Fraternités, "coordonnés et liés selon les dispositions de la Règle et des Constitutions"; ce service est indispensable pour la communion entre les Fraternités, pour une collaboration ordonnée entre elles et pour l'unité de l'Ordre franciscain séculier (cf. Constitutions générales OFS 29.1). L'"assistance spirituelle comme élément fondamental de communion", qui doit être exercée collégialement aux niveaux régionaux et nationaux, ainsi qu'au niveau international (cf. Constitutions générales OFS 90.3) est également importante. Le service collégial de l'altius moderamen, "confié par l'Eglise au Premier Ordre franciscain et au Tiers Ordre Régulier", auxquels la Fraternité séculière est liée depuis des siècles (cf. Constitutions générales OFS 85.2; 87.7) est, quant à lui, d'une importance décisive.

Je souhaite vivement que la nouvelle Présidence du Conseil international de l'Ordre franciscain séculier (CIOFS) poursuive le chemin entrepris par la Présidence précédente vers l'objectif d'un vrai et seul corps, en fidélité au charisme reçu de saint François, et de façon cohérente avec les lignes fondamentales de la législation renouvelée de votre Ordre.



3. Lors de la rencontre que j'ai eue, il y a plus de vingt ans, le 27 septembre 1982, avec les participants à l'Assemblée générale de votre Conseil international, je vous exhortais: "Etudiez, aimez, vivez la Règle de l'Ordre franciscain séculier, approuvée pour vous par mon prédécesseur Paul VI. Elle constitue un authentique trésor déposé entre vos mains, en accord avec l'esprit du Concile Vatican II et correspondant à ce que l'Eglise attend de vous" (Insegnamenti, V/3, 1982, p. 613). Je suis heureux de pouvoir vous adresser des paroles semblables aujourd'hui: étudiez, aimez, vivez aussi vos Constitutions générales! Celles-ci vous exhortent à accepter l'aide qui, afin d'accomplir la volonté du Père, vous est offerte à travers la médiation de l'Eglise, par ceux qui ont été constitués en elle comme autorité, et par vos confrères.

Vous êtes appelés à offrir votre propre contribution, inspirée par la personne et le message de saint François d'Assise, pour hâter l'avènement d'une civilisation où la dignité de la personne humaine, la coresponsabilité et l'amour soient des réalités vivantes (cf. Gaudium et spes GS 31 ss). Vous devez approfondir les véritables fondements de la fraternité universelle et créer partout un esprit d'accueil et une atmosphère de fraternité. Engagez-vous avec fermeté contre toute forme d'exploitation, de discrimination et de marginalisation et contre toute attitude d'indifférence envers les autres.



4. Vous, Franciscains séculiers, vivez par vocation l'appartenance à l'Eglise et à la société comme des réalités inséparables. C'est pourquoi on vous demande tout d'abord de témoigner personnellement dans le milieu dans lequel vous vivez: "devant les hommes; dans la vie de famille; dans le travail; dans la joie et dans les souffrances; dans la rencontre avec les hommes, tous frères du même Père; dans votre présence et votre participation à la vie sociale; dans le rapport fraternel avec toutes les créatures" (Constitutions générales OFS 12.1). On ne vous demandera peut-être pas d'aller jusqu'au martyre et à l'effusion du sang, mais on vous demande assurément de témoigner de façon cohérente et ferme en accomplissant les promesses faites lors du Baptême et de la Confirmation, renouvelées et confirmées lors de la profession dans l'Ordre franciscain séculier. En vertu de cette profession, la Règle et les Constitutions générales doivent représenter, pour chacun de vous, le point de référence de l'expérience quotidienne, à partir d'une vocation spécifique et d'une identité précise (cf. Promulgation des Constitutions générales de l'OFS). Si vous êtes vraiment poussés par l'Esprit à atteindre la perfection de la charité dans votre état séculier, "ce serait un contre-sens que de se contenter d'une vie médiocre, vécue sous le signe d'une éthique minimaliste et d'une religiosité superficielle" (Novo millennio ineunte NM 31). Il faut s'engager avec conviction dans ce ""haut degré" de la vie chrétienne ordinaire", auquel j'ai invité les fidèles au terme du grand Jubilé de l'An 2000 (Ibid NM NM 31).



5. Je ne veux pas conclure ce Message sans vous recommander de considérer votre famille comme le milieu primordial dans lequel vivre l'engagement chrétien et la vocation franciscaine, en laissant place à la prière, à la Parole de Dieu et à la catéchèse chrétienne, et en vous prodiguant pour le respect de chaque vie, de sa conception jusqu'à sa mort, quelle que soit sa situation. Il faut faire en sorte que vos familles "donnent un exemple convaincant de la possibilité d'un mariage vécu de manière pleinement conforme au dessein de Dieu et aux vraies exigences de la personne humaine: de la personne des conjoints, et surtout de celle, plus fragile, des enfants" (Novo millennio ineunte NM 47).

Dans ce contexte, je vous exhorte à reprendre en main le saint Rosaire qui, par tradition ancienne, "se prête tout spécialement à être une prière dans laquelle la famille se retrouve. Les membres de celle-ci, en jetant véritablement un regard sur Jésus, acquièrent aussi une nouvelle capacité de se regarder en face, pour communiquer, pour vivre la solidarité, pour se pardonner mutuellement, pour repartir avec un pacte d'amour renouvelé par l'Esprit de Dieu" (Rosarium Virginis Mariae RVM 41). Faites-le en tournant votre regard vers la Vierge Marie, humble servante du Seigneur, disponible à sa Parole et à tous ses appels, Elle qui fut entourée par François d'un amour indicible et qui fut choisie comme la Protectrice et l'Avocate de la Famille franciscaine. Témoignez-lui votre amour ardent, en imitant sa disponibilité inconditionnée et dans l'effusion d'une prière confiante et consciente (cf. Règle OFS 9).

Avec ces voeux, je vous donne de tout coeur, chers Franciscains séculiers, ainsi qu'à vous, membres de la Jeunesse franciscaine, une Bénédiction apostolique spéciale.




AUX PARTICIPANTS À L’ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DU CONSEIL PONTIFICAL POUR LES LAÏCS

Samedi 23 novembre 2002




1. "La grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion du Saint Esprit soient avec vous tous!" (2Co 13,13).

Je vous adresse à tous ce salut de l'Apôtre Paul aux Corinthiens, très chers frères et soeurs, réunis ces jours-ci pour la XX Assemblée plénière du Conseil pontifical pour les Laïcs.

Je salue avant tout le Président, Monsieur le Cardinal James Francis Stafford, le Secrétaire, le Sous-Secrétaire, ainsi que tous les collaborateurs du dicastère. Je vous salue, chers membres et Consulteurs de ce Conseil pontifical, provenant de divers pays et continents.

J'adresse une pensée particulière à vous, chers frères et soeurs, qui représentez les diverses expériences des christifideles laici, et qui prêtez votre service au Successeur de Pierre dans le domaine des compétences de votre dicastère. En souhaitant à chacun une cordiale bienvenue, je désire exprimer ma profonde gratitude pour la généreuse disponibilité avec laquelle vous offrez votre collaboration fidèle et compétente.

2. Les travaux de l'Assemblée plénière se déroulent à l'occasion du 40 anniversaire de l'ouverture du Concile Vatican II, le plus grand événement ecclésial de notre temps, qui a fait converger dans l'Eglise un vaste courant de promotion du laïcat dans le contexte de la conscience renouvelée de l'Eglise d'être un mystère de communion missionnaire. A l'occasion du Jubilé de l'Apostolat des Laïcs en l'An 2000, j'ai invité tous les baptisés à revenir au Concile, à reprendre en main les documents du Concile Vatican II, pour en redécouvrir sa richesse d'encouragements doctrinaux et pastoraux.

Comme il y a deux ans, je renouvelle aujourd'hui cette invitation aux fidèles laïcs. C'est à eux que "le Concile a ouvert des perspectives extraordinaires de participation et d'engagement dans la mission de l'Eglise", en rappelant leur participation particulière à la fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ. Revenir au Concile signifie donc collaborer à la poursuite de sa réalisation selon les orientations tracées dans l'Exhortation apostolique Christifideles laici et dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte. Aujourd'hui, nous avons besoin de fidèles laïcs, conscients de leur vocation évangélique et de leur responsabilité qui découle du fait d'être des disciples du Christ, pour témoigner de la charité et de la solidarité dans tous les milieux de la société moderne.

3. Vous avez choisi comme thème de votre Assemblée: "Il faut continuer à marcher en repartant du Christ, c'est-à-dire de l'Eucharistie". Il s'agit d'un thème qui complète le parcours sur les Sacrements de l'initiation chrétienne, commencé avec l'approfondissement du Baptême et de la Confirmation au cours des deux Assemblées plénières précédentes. La réflexion sur les Sacrements de l'initiation chrétienne porte naturellement l'attention sur la paroisse, communauté dans laquelle ces grands mystères sont célébrés. La communauté paroissiale est le coeur de la vie liturgique; il s'agit du lieu privilégié de la catéchèse et de l'éducation à la foi (cf. Catéchisme de l'Eglise catholique CEC 2226). Dans la paroisse s'accomplit l'itinéraire de l'initiation et de la formation pour tous les chrétiens. Comme il est important de redécouvrir la valeur et l'importance de la paroisse comme lieu dans lequel sont transmis les enseignements de la tradition catholique!

De nombreux baptisés, notamment à cause des profonds courants de déchristianisation, semblent avoir perdu le contact avec ce patrimoine religieux. La foi est souvent limitée à des épisodes et à des fragments de vie. Un certain relativisme tend à alimenter des comportements discriminatoires à l'égard des contenus de la doctrine et de la morale catholique, acceptés ou rejetés sur la base de préférences subjectives et arbitraires. La foi reçue cesse ainsi d'être vécue comme un don divin, comme une opportunité extraordinaire de croissance humaine et chrétienne, comme un événement de sens et de conversion de vie. Seule une foi qui puise ses racines dans la structure sacramentelle de l'Eglise, qui s'abreuve à la source de la Parole de Dieu et de la Tradition, qui devient vie nouvelle et compréhension renouvelée de la réalité, peut rendre les baptisés effectivement capables de soutenir l'impact de la culture sécularisée dominante.



4. L'Eucharistie, "source et sommet de toute la vie chrétienne" (Lumen gentium LG 11) complète et couronne l'initiation chrétienne. Elle affermit notre union au Christ, nous sépare et nous préserve du péché, renforce les liens de charité, soutient les forces le long du pèlerinage de la vie, fait goûter à la gloire à laquelle nous sommes destinés. Dans la célébration eucharistique, les fidèles laïcs, qui participent à la mission sacerdotale du Christ, confient leur existence - leurs joies et leurs souffrances, la vie conjugale et familiale, le travail et les engagements qu'ils assument dans la société - comme un don spirituel apprécié du Père, consacrant ainsi le monde à Dieu (Lumen gentium LG 34).

Eglise et Eucharistie se compénètrent dans le mystère de la communio, miracle d'unité entre les hommes dans un monde où les rapports humains sont souvent troublés par la peur de la différence, lorsqu'ils ne sont pas totalement déchirés par l'inimitié.

Très chers amis, je vous encourage à avoir toujours présente à l'esprit cette place centrale de l'Eucharistie dans la formation et dans la participation à la vie des communautés paroissiales et diocésaines. Il est important de toujours repartir du Christ, c'est-à-dire de l'Eucharistie, dans toute l'étendue de son mystère.

5. Le Rosaire, devenu pour moi et pour d'innombrables fidèles une expérience contemplative familière, est une prière qui aide à pénétrer le mystère du Christ à travers le regard de la Vierge. Très chers frères et soeurs, confiez-vous à Marie à travers cette prière. Dans son sein immaculé s'est formé le corps humain de Jésus de Nazareth, mort et ressuscité, qui vient à notre rencontre dans l'Eucharistie.

Chers membres et consulteurs du Conseil pontifical pour les Laïcs, dicastère auquel je me sens particulièrement lié, ayant été, en tant qu'Archevêque de Cracovie, au nombre de ses Consulteurs, c'est l'Eucharistie qui vous rendra capables d'accomplir votre mission importante au service d'une "épiphanie mûre et féconde du laïcat catholique" (Audience générale du 25 novembre 1998).

Avec ces sentiments, je vous donne une Bénédiction apostolique particulière, ainsi qu'à tous ceux qui vous sont chers.




AUX ÉVÊQUES BRÉSILIENS DE LA RÉGION "SUD III-IV" EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Mardi 26 novembre 2002



Vénérés frères dans l'épiscopat,

1. Formés par une foi adulte, les disciples du Seigneur sont appelés à annoncer et à promouvoir dans le monde, aujourd'hui dominé par des incertitudes et des craintes croissantes, les réalités transcendantes de la vie nouvelle dans le Christ. Dans le même temps, ils doivent se sentir engagés à contribuer activement à la promotion intégrale de l'homme, à l'affirmation du dialogue et de la compréhension entre les individus et les peuples, au développement de la justice et de la paix. Comme le rappelle la Lettre à Diognète, les chrétiens sont l'âme du monde (6, 1). Que chaque fidèle comprenne, avec une conscience renouvelée, son devoir d'être l'âme du monde!

Telle est votre préoccupation prioritaire, très chers frères, pasteurs des bien-aimés Eglises des Régions "Sud 3 et 4". Vous faites constamment référence à celle-ci dans vos projets pastoraux, vous trouvant face à un défi missionnaire exigeant, par lequel toute la communauté doit se sentir sérieusement interpellée. En vous exprimant mon estime pour votre généreux travail apostolique, je présente à chacun de vous mon salut fraternel et reconnaissant. Je remercie en particulier Mgr Dadeus Grings, Archevêque de Porto Alegre et Président de la "Région Sud 3", des sentiments cordiaux qu'il m'a exprimés en votre nom; j'adresse également une pensée affectueuse aux évêques qui ont déjà quitté le ministère pastoral direct. Que le Maître de la Moisson, qui vous a appelés pour travailler dans sa vigne, vous unisse tous dans sa bienveillance!



2. Dans un contexte où la liberté de parole est souvent utilisée comme une arme pour diffuser des messages contraires aux enseignements de la morale chrétienne, une franche présence publique de la pensée catholique ne doit pas manquer. Fidèle au mandat du Christ, l'Eglise continue à dire que la "nouveauté des choses" véritable et éternelle provient du pouvoir infini de Dieu: c'est Dieu qui fait toutes les choses nouvelles (cf. Ap Ap 21,5). Les hommes et les femmes rachetés par le Christ participent à cette nouveauté et sont ses collaborateurs dynamiques. Une foi socialement insignifiante ne serait plus la foi exaltée par les Actes des Apôtres et par les écrits de Paul et de Jean.

L'Eglise n'entend pas usurper les tâches et les prérogatives du pouvoir politique, mais elle sait qu'elle doit également offrir à la politique sa contribution spécifique, en étant une source d'inspiration et d'orientation au sujet des grandes valeurs morales. La distinction nécessaire entre l'Eglise et les pouvoirs publics ne doit pas faire oublier que tous deux s'adressent à l'homme; et l'Eglise, "experte en humanité", ne peut pas renoncer à inspirer les activités politiques dans le but de les orienter vers le bien commun de la société. Une mission aussi exigeante demande du courage, de la patience et de la confiance; il ne s'agit pas d'une entreprise facile, en particulier à notre époque, car, comme vous l'observez vous-mêmes, la société moderne est caractérisée par un égarement idéologique et spirituel évident.



3. Au n. (TMA 12) de la Lettre apostolique Tertio Millennio adveniente, destinée à préparer le grand Jubilé de l'An 2000, j'ai voulu rappeler la tradition des années jubilaires d'Israël; des moments avant tout consacrés à Dieu, au cours desquels l'on envisageait en même temps la libération des prisonniers, la redistribution des terres et le rachat des dettes. Il s'agissait d'appliquer une équité et une justice qui soient le reflet de la joie de se savoir choisis et aimés par Dieu. "Ainsi la doctrine sociale de l'Eglise a l'une de ses racines dans la tradition de l'année jubilaire" (Ibid., TMA TMA 13), c'est-à-dire cet ensemble de principes et de critères qui, en tant que fruits de la Révélation et de l'expérience historique, ont été célébrés pour promouvoir la formation de la conscience chrétienne et l'application de la justice dans la coexistence humaine.

Ces principes et ces critères prennent les formes les plus variées. Par exemple, l'amour préférentiel pour les pauvres, afin qu'ils atteignent un niveau de vie plus digne, le respect des engagements pris lors de contrats et d'accords, la protection des droits fondamentaux requis par la dignité humaine, une utilisation correcte des biens personnels débouchant sur un bénéfice individuel et collectif, conformément à l'objectif social relatif à la propriété, le paiement des impôts, l'accomplissement sérieux et honnête, dans un esprit de service, des charges et des fonctions qui sont exercées, le respect de la parole donnée et la justice dans les procès et les jugements, l'exercice du travail avec compétence et dévouement, le respect de la liberté de conscience, l'universalisation de l'instruction et de la culture, l'attention à l'égard des personnes handicapées et des chômeurs.

D'un point de vue négatif l'on peut donc signaler, parmi les violations de la justice, le niveau des salaires insuffisant pour faire vivre le travailleur et sa famille, l'appropriation injuste des biens d'autrui, la discrimination dans le travail et les atteintes à la dignité de la femme, la corruption dans l'administration ou l'entreprise, la recherche excessive de richesses et de profit, des projets d'urbanisme qui se concrétisent dans des logements qui, dans les faits, conduisent à un contrôle des naissances dû aux pressions économiques, des campagnes qui violent la vie privée, l'honneur ou le droit à l'information, des technologies qui dégradent l'environnement et ainsi de suite.

Dans l'exercice du triple munus de sanctifier, d'enseigner et de gouverner, les évêques aident les fidèles à être d'authentiques témoins de Jésus ressuscité. Il n'est pas toujours facile de les orienter dans la recherche de réponses adaptées, selon les enseignements de Jésus-Christ, aux défis du contexte économique et social.

4. Ce n'est pas une nouveauté que de constater que, depuis le début de son histoire, votre pays présente des problèmes dans son développement social, dont les aspects extrêmes sont le nombre immense de Brésiliens qui vivent dans une situation d'indigence et l'inégalité de la distribution du revenu national, qui atteint pourtant des niveaux très élevés. Malgré cela, en raison de son volume global, l'économie brésilienne se situe parmi les dix premières du monde et le revenu pro capite est bien supérieur à celui des pays les plus pauvres. Le Brésil présente donc le paradoxe de posséder un niveau de développement industriel, scientifique et technologique comparable, à certains niveaux, à celui du monde industrialisé, bien qu'il doive vivre avec une marginalisation économique chronique de vastes secteurs sociaux, tels que les paysans sans terre, les petits propriétaires de campagne appauvris et endettés et le grand nombre de travailleurs des villes laissés-pour-compte, fruit des migrations internes et des changements rapides de la structure de l'emploi.

5. La pauvreté et les injustices sociales du Brésil ont commencé lors de la période coloniale et au cours des premières années de l'indépendance. Les projets de développement appliqués au cours du XX siècle ont assuré l'ensemble de la croissance matérielle du pays et le développement d'une économie urbaine et industrielle diversifiée et de la classe moyenne correspondante, riche de créativité et d'initiative. Ils n'ont cependant pas été capables d'éliminer la pauvreté et la misère, ni même de réduire les inégalités des richesses et des revenus, qui se sont récemment accrues.

L'histoire économique du Brésil elle-même constitue peut-être une démonstration valable de l'inefficacité des systèmes économiques destinés à résoudre à eux seuls les problèmes du développement humain, sans être accompagnés et corrigés par un profond engagement éthique et par l'engagement constant de servir la dignité humaine.

Il y a quelques années, à propos de la chute du mur de Berlin et de l'échec du marxisme, j'ai voulu rappeler que "il n'est pas possible de comprendre l'homme en partant exclusivement du domaine de l'économie, il n'est pas possible de le définir en se fondant uniquement sur son appartenance à une classe" (Centesimus annus CA 24). De la même façon, l'homme ne peut pas être jugé comme un simple élément de l'économie de marché, car "avant même la logique des échanges à parité et des formes de la justice qui les régissent, il y a un certain dû à l'homme parce qu'il est homme, en raison de son éminente dignité. Ce comporte inséparablement la possibilité de survivre et celle d'apporter une contribution active au bien commun de l'humanité" (Ibid., CA CA 34).

Les expériences économiques enregistrées au Brésil à partir des années 40 du siècle dernier - substitution des importations, protection de l'industrie, créations d'entreprises d'Etat, expan-sion du secteur agricole grâce à des aides, etc. - ont cherché à combiner les éléments techniques des grands systèmes économiques alors en vigueur, favorisant sans aucun doute la croissance globale. Ils n'ont cependant pas atteint l'objectif fondamental de réduire la pauvreté de façon substantielle. Malgré leur efficacité, les récentes politiques de redressement monétaire, de modernisation technologique et d'ouverture commerciale n'ont permis d'atteindre qu'en partie ces objectifs.

En réalité, outre les mesures insuffisantes de protection sociale et de redistribution des revenus, ce qui a peut-être véritablement fait défaut est une conception éthique de la vie sociale. La simple réalisation de plans et de mesures à long terme, afin de corriger les déséquilibres existants, ne peut jamais faire abstraction de l'engagement de solidarité institutionnelle et personnelle de tous les Brésiliens. Les catholiques, qui constituent la majeure partie de la population brésilienne, peuvent apporter une contribution fondamentale à cet objectif.



6. La nouvelle scène internationale, fruit de la mondialisation, impose aux Etats de prendre d'importantes décisions quant à leur capacité d'intervenir dans la vie économique, également dans la tentative de corriger les déséquilibres et les injustices sociales.

En 1967, mon Vénéré Prédécesseur Paul VI attirait déjà l'attention sur l'interdépendance croissante des peuples et sur l'impossibilité pour les pays de vivre isolés. On soulignait alors que ce processus d'interdépendance aurait pu être contrebalancé par une mondialisation solidaire, dans laquelle les nations les plus fortes auraient garanti certains avantages financiers et commerciaux aux plus faibles, afin d'aider à égaliser, dans la mesure du possible, le contexte international de référence, ou bien qu'au contraire il aurait pu être la cause de l'accroissement des différences (cf. Populorum progressio PP 54-55). Malheureusement, aujourd'hui encore la mondialisation agit très souvent en faveur du plus fort, ayant pour effet que les avantages actuels du développement technologique soient limités par les règles internationales en vigueur.

Votre pays est également dépendant du contexte international comme les autres Etats, mais il possède un économie suffisamment forte qui, jusqu'à présent, lui a permis d'affronter les crises financières récurrentes. En outre, la population a confiance dans sa propre monnaie et dans le fonctionnement de ses institutions. Il faut donc rendre grâce à Dieu, car les éléments fondamentaux pour résoudre les problèmes sociaux existent dans l'ensemble de la société, au-delà des contingences externes. Au Brésil, il est possible d'oeuvrer pour une société plus juste et s'impliquer dans cette tâche fait partie des exigences qui découlent de la diffusion du message évangélique.



7. Vénérés frères, c'est à vous qu'il revient, en tant que hiérarchie du Peuple de Dieu, de promouvoir la recherche de solutions nouvelles, imprégnées d'esprit chrétien. Une vision de l'économie et des problèmes sociaux, fondée sur la perspective de la Doctrine sociale de l'Eglise, conduit toujours à considérer les choses du point de vue de la dignité de l'homme, ce qui transcende le simple jeu des facteurs économiques. D'autre part, cela permet de comprendre que parvenir à la justice sociale requiert beaucoup plus qu'une simple application de schémas idéologiques nés de la lutte des classes, tels que, par exemple, l'occupation des terres, que j'avais déjà condamnée lors de mon Voyage pastoral de 1991, et d'édifices publics ou privés, ou encore l'adoption de mesures techniques extrêmes, qui peuvent avoir des conséquences bien plus graves que l'injustice qu'elles entendent résoudre, comme dans le cas du non-respect unilatéral des engagements internationaux.

Le plus important, selon la mission que Jésus-Christ a confiée aux Evêques, et également le plus efficace, est de stimuler toute la potentialité et la richesse du Peuple de Dieu, en particulier des laïcs, afin que, autant que possible, règne au Brésil une justice et une solidarité authentiques, qui soient le fruit d'une vie chrétienne cohérente.

Dans une véritable démocratie, il doit toujours exister une possibilité légale pour les groupes afin que, sans avoir recours à la violence, ils puissent utiliser de justes processus de pression permettant d'accélérer l'obtention, tant désirée, de l'équité et de la justice pour tous.

8. Il faut donc travailler inlassablement à la la formation des hommes politiques, de tous les Brésiliens qui possèdent un pouvoir de décision, grand ou petit, et, en général, de tous les membres de la société, de façon à ce qu'ils assument pleinement leurs responsabilités et sachent donner un visage humain et solidaire à l'économie.

Il faut former dans les classes politiques et dans le monde des affaires un véritable esprit d'authenticité et d'honnêteté. Ceux qui assument un rôle de guide dans la société doivent chercher à prévoir les conséquences sociales, directes et indirectes, à court et à long terme, de leurs décisions, en agissant selon des critères d'optimisation du bien commun, au lieu de rechercher des gains personnels. Les chrétiens doivent être disposés à renoncer à tout avantage économique ou social, si ce n'est celui obtenu par des moyens absolument honnêtes, non seulement en accord avec les lois civiles, mais aussi avec le modèle moral éminent contenu dans le nom même de chrétien, qui suivent les traces du Christ sur la terre.

9. Vivre de façon cohérente en tant que chrétiens signifie transformer sa propre vie en un service au prochain constant et généreux.

Dans ma Lettre aux Prêtres, à l'occasion du Jeudi Saint 2002, en parlant du Sacrement de la Pénitence, j'ai cherché à promouvoir chez mes frères prêtres l'amitié de Jésus avec Zachée: d'un homme qui vivait en exploitant ses frères à un homme qui décide généreusement de donner une partie de ses biens aux pauvres et de remédier aux injustices commises. L'épisode de Zachée, rapporté par l'évangéliste Luc, indique le chemin de la pratique de l'option préférentielle pour les pauvres. Il ne s'agit pas d'une option de classe, mais d'une attitude qui sert à tous les chrétiens et à tous les hommes, riches et pauvres, quelle que soit leur opinion politique, comme base pour se rapprocher de l'esprit du Christ, afin de susciter en eux le miracle de la miséricorde. En agissant de la sorte, vénérés frères, vous réussirez à faire en sorte que tous les Brésiliens choisissent, comme Zachée, une option de vie en faveur de leurs frères, et vous ouvrirez aux chrétiens, et à tous les hommes de bonne volonté au Brésil, les potentialités infinies de l'amour de Dieu.

Dans la pensée et dans l'action politique et économique, dans le but de veiller sur le bien commun, fleuriront de nombreuses initiatives - économie de communion et participation, initiatives d'assistance et d'éducation, formes nouvelles d'aide à la population démunie etc. -, qui exprimeront la diversité du Peuple de Dieu et l'incommensurable richesse humaine et spirituelle de la population de cette grande nation.

10. Vénérés frères dans l'épiscopat, que les défis du travail ne diminuent jamais votre enthousiasme; soyez des apôtres de l'optimisme et de l'espérance, en donnant confiance à vos plus proches collaborateurs et à toute la société de vos régions épiscopales.

Dans l'effort exaltant d'édifier le Royaume de Dieu, que vous assistent les saints et les bienheureux de la Terre de la Sainte Croix. Que vous protège Nossa Senhora Aparecida, vénérée avec une dévotion intense et particulière par votre peuple. Je confie vos projets pastoraux et les besoins matériels et spirituels des diocèses dont vous êtes les pasteurs à sa protection vigilante et maternelle. Recevez ma Bénédiction apostolique, que j'étends de bon coeur à ceux qui vous ont été confiés.



Discours 2002 - Jeudi 21 novembre 2002