Discours 2004 - Vendredi 30 janvier 2004


MESSAGE DU PAPE JEAN PAUL II AUX PARTICIPANTS AU CONGRÈS SUR LE THÈME: "RÉGULATION NATURELLE DE LA FERTILITÉ ET CULTURE DE LA VIE" 


Mesdames et Messieurs!

1. Je suis heureux de vous faire parvenir une pensée cordiale à tous, participants au Congrès international sur le thème "Régulation naturelle de la fertilité et culture de la vie", qui se déroule à Rome ces jours-ci. Je transmets à chacun mon salut affectueux. J'exprime ma profonde reconnaissance à ceux qui ont collaboré à la réalisation de cette initiative, et en premier lieu au Centre d'études pour la Régulation naturelle de la Fertilité, aux Facultés de Médecine et de Chirurgie des diverses Universités romaines, au Ministère italien de la Santé, à l'Institut italien de Médecine sociale et au Bureau pour la Pastorale universitaire du Vicariat de Rome.

Cette rencontre aborde des thèmes actuels très intéressants pour le développement des rapports entre science et éthique. Le Magistère de l'Eglise a suivi avec une profonde sollicitude le développement de ce que nous pourrions appeler la culture de la procréation responsable, et a encouragé la connaissance et la diffusion des méthodes appelées "naturelles" de régulation de la fertilité. Mes vénérés prédécesseurs, de Pie XII à Paul VI, ont encouragé à plusieurs reprises la recherche dans ce domaine, précisément afin d'offrir des bases scientifiques toujours plus solides pour une régulation des naissances qui respecte la personne et le dessein de Dieu sur le couple humain et sur la procréation. Ces dernières années, grâce à la contribution d'innombrables couples chrétiens dans beaucoup de régions du monde, les méthodes naturelles sont entrées dans l'expérience et dans la réflexion des groupes, des mouvements familiaux et des associations ecclésiales.

2. Nous assistons aujourd'hui à la consolidation d'une mentalité qui, d'un côté, apparaît presque intimidée face à la responsabilité de la procréation et, de l'autre, voudrait dominer et manipuler la vie. Il est donc urgent d'insister sur une action culturelle qui aide à surmonter, dans ce domaine, les lieux communs et les mystifications, très souvent amplifiées par une certaine propagande. Dans le même temps, il faut développer une ample oeuvre éducative et de formation à l'égard des conjoints, des fiancés, des jeunes en général, ainsi que des agents sociaux et pastoraux pour illustrer de façon adéquate tous les aspects de la régulation naturelle de la fertilité dans ses fondements et dans ses motivations, ainsi que dans ses aspects pratiques.

Les centres d'étude et d'enseignement de ces méthodes constitueront un soutien précieux à la maternité et à la paternité responsables, en oeuvrant afin que chaque personne, en commençant par l'enfant, soit reconnue et respectée pour elle-même, et que chaque choix soit animé et guidé par le critère du don sincère de soi.

Il est clair que, lorsque l'on parle de régulation "naturelle", on ne parle pas seulement du seul respect du rythme biologique. Il s'agit, de façon beaucoup plus complexe, de répondre à la vérité de la personne dans son unité intime d'esprit, de psyché et de corps, unité qui ne peut jamais être réduite à un simple ensemble de mécanismes biologiques. Ce n'est que dans le contexte de l'amour réciproque, total et sans réserve des conjoints, que peut être vécu dans toute sa dignité l'événement de donner la vie, auquel est lié l'avenir même de l'humanité. C'est pourquoi, non seulement les médecins et les chercheurs, mais également les agents pastoraux et les Autorités politiques sont à juste titre appelés à offrir, chacun dans leur domaine respectif de compétence, leur contribution responsable à un événement aussi fondamental.

3. Le fait que le Congrès soit promu par des Facultés de Médecine m'offre l'occasion de souligner de façon particulière le rôle des médecins dans ce domaine délicat. Je voudrais renouveler ici l'expression de l'estime que l'Eglise nourrit depuis toujours à l'égard de ceux qui, dans le monde de la santé, s'efforcent d'être cohérents avec leur vocation de serviteurs de la vie. Je pense en particulier aux hommes et aux femmes de science qui, illuminés par la foi, se consacrent à la recherche et à la diffusion des méthodes naturelles de régulation de la fertilité, en promouvant dans le même temps une éducation aux valeurs morales que suppose le recours à de telles méthodes. Le rôle et la responsabilité des Universités apparaissent décisives pour la promotion de programmes de recherches dans ce domaine, ainsi que pour la formation de futurs professionnels capables d'aider les jeunes et les couples à accomplir des choix toujours plus conscients et responsables.

Je souhaite que cette rencontre puisse marquer une étape supplémentaire sur ce chemin, en offrant un approfondissement complet du thème sous ses divers aspects scientifiques, culturels, psycho-sociaux et de formation. Elle ne manquera pas d'offrir l'opportunité d'une mise à jour sur la situation de l'enseignement des méthodes naturelles au niveau mondial, et en particulier dans les Facultés européennes de Médecine.

En assurant chacun des participants au Congrès de ma proximité spirituelle, je souhaite le plus grand succès à ces journées d'étude si intenses. Avec ces sentiments, tandis que j'invoque sur les travaux l'assistance spéciale de la Très Sainte Vierge Marie, je donne volontiers à chacun une Bénédiction apostolique particulière.

Du Vatican, le 28 janvier 2004

IOANNES PAULUS II



DISCOURS DU PAPE JEAN PAUL II AUX JEUNES DU SERVICE MISSIONNAIRE DES JEUNES (SERMIG)

Samedi 31 janvier 2004


Chers amis du SERMIG-Arsenal de la paix!

1. Je vous rencontre encore une fois avec joie et je vous salue tous avec affection. Votre présence nombreuse - je vois en particulier de très nombreux jeunes - constitue un signe éloquent de la vitalité de votre Fraternité, ainsi que de la volonté qui l'anime d'agir au service de la paix. Arsenal de la paix: c'est précisément ainsi que s'appelle celle qui, d'une certaine façon, pourrait être qualifiée comme votre maison, le creuset de vos projets et de vos activités. Vous voulez être les messagers, les témoins et les apôtres inlassables de la paix. Merci de votre enthousiasme juvénile! Merci de l'espérance que vous représentez pour l'Eglise et pour le monde!

2. Je voudrais adresser un salut cordial à M. Ernesto Olivero, qui a fondé votre Association digne d'éloges il y a quarante ans. Je le remercie des paroles courtoises avec lesquelles il s'est fait l'interprète des sentiments communs, m'illustrant la signification de la manifestation d'aujourd'hui. Je salue le Président et les acteurs du théâtre de Turin, l'ensemble instrumental et le choeur "Voix de l'espérance" de l'Arsenal de la paix, qui ont présenté un spectacle artistique et musical de qualité. Je salue les autorités et ceux qui n'ont pas voulu manquer ce rendez-vous significatif. A travers vous, chers frères et soeurs du SERMIG, j'ai plaisir à faire parvenir ma pensée et mes voeux aux nombreux jeunes garçons et filles qui, dans divers pays, s'efforcent de jeter les bases pour créer une "Terre amie", où personne ne se sente étranger et où tous soient unis au service de la justice et de la paix.

3. Le thème de la rencontre d'aujourd'hui - "La paix vaincra si nous dialoguons" - met en lumière le rapport étroit qui existe entre le respect des autres, le dialogue et la paix. A notre époque, caractérisée par un très vaste réseau d'échanges entre diverses cultures et religions, il faut promouvoir et faciliter l'accueil et la compréhension réciproque entre les individus et les peuples. Votre Fraternité se consacre à cette mission et offre une contribution à la cause de la paix appréciée par de nombreuses personnes. A ce propos, je me réjouis également de l'institution de l'"Université du Dialogue", qui entend donner une voix aux jeunes de chaque nation, culture et religion pour construire un monde dans lequel tous soient membres à plein titre de l'unique famille humaine. Ce dialogue doit concerner chaque milieu de la vie sociale, économique et religieuse.

4. Dans le Message pour la récente Journée mondiale de la Paix, j'ai rappelé qu'éduquer à la paix constitue un engagement toujours actuel, une urgence de notre temps. Face à la multiplication de la violence, à la diffusion d'une mentalité hédoniste et de consommation, à l'accroissement de la méfiance et de la peur, nous devons réaffirmer avec vigueur que la paix est possible, elle est même un devoir. Cette conviction vous a guidés au cours des quatre décennies de votre histoire. Très chers amis, continuez dans cette même direction. Que vous accompagne la Vierge Mère du Christ; que vous protège saint François, auquel votre Fraternité est liée, et le saint turinois Jean Bosco, dont nous célébrons aujourd'hui la fête, ainsi que tous vos saints et protecteurs. Le Pape vous aime et vous assure de sa prière, en bénissant chacun de vous et vos multiples initiatives apostoliques et missionnaires.

                                  Février 2004


À L'ARCHEVÊQUE ET AUX SÉMINARISTES DE VIENNE

Mardi 3 février 2004



Monsieur le Cardinal,
Monsieur le Recteur,
Chers séminaristes,

C'est avec une grande joie que je vous souhaite la bienvenue à tous ici, au Palais apostolique! Vous êtes venus en pèlerinage auprès des tombes des Apôtres et du Siège du Successeur de Pierre dans le cadre de votre formation au Séminaire. Puisse cette visite renforcer votre union avec l'Eglise universelle!

"Venez et voyez" (Jn 1,39). A travers ces paroles, le Christ invite les premiers disciples à le suivre et à demeurer avec lui. Le Séminaire est, "à sa manière, une continuation, dans l'Eglise, de la communauté apostolique regroupée autour de Jésus" (Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis PDV 60).

Chers séminaristes! Votre amitié avec le Christ, le Seigneur de votre précieux appel, et votre disponibilité à le suivre dans la communauté hiérarchique de l'Eglise, doivent être constamment approfondies. La vie au Séminaire entend vous aider et vous guider précisément vers cela. Il faut donner, chaque jour, à nouveau, une réponse fondamentale à la question décisive du Christ: "M'aimes-tu?".

L'étude et la prière, la réception régulière du Sacrement de la Pénitence, et la participation pieuse au sacrifice eucharistique sont des instruments indispensables sur le chemin de la sanctification.

Que le Seigneur vous donne donc dès à présent - puis, par la suite en tant que prêtres - la grâce de suivre son saint appel à travers le don total de votre vie. Pour cela, je vous donne de tout coeur, à travers l'intercession de la Vierge Marie, la Bénédiction apostolique.



AUX MEMBRES DU COMITÉ JUIF AMÉRICAIN

Jeudi 5 février 2004



Chers amis,

Je vous salue avec affection, chers membres de l'"American Jewish Committee", à l'occasion de votre visite au Vatican. C'est avec gratitude que je rappelle votre visite en 1985, marquant le vingtième anniversaire de la Déclaration conciliaire Nostra aetate, qui a contribué de façon extrêmement significative au renforcement des relations entre juifs et catholiques.

Tandis que nous nous approchons du 40 anniversaire de ce document historique, nous avons malheureusement besoin de réitérer notre condamnation la plus ferme du racisme et de l'antisémitisme. La violence au nom de la religion est toujours une profanation de la religion. Faire obstacle à cette tendance alarmante exige qu'ensemble, nous soulignions l'importance de l'éducation religieuse qui promeut le respect et l'amour envers les autres.

En ce moment, notre attention demeure tournée vers la Terre Sainte, qui continue d'être frappée par la violence et la souffrance. Je forme des prières ferventes afin qu'une juste solution soit trouvée qui respecte les droits et la sécurité des Israéliens et des Palestiniens.

J'invoque sur vous tous le don de la paix. Shalom aleichem.



AUX PARTICIPANTS À L'ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE DE LA CONGRÉGATION POUR LA DOCTRINE DE LA FOI

Vendredi, 6 février 2004



Messieurs les Cardinaux,
vénérés Frères dans l'épiscopat et dans le sacerdoce,
très chers Frères et Soeurs!

1. J'ai une fois de plus la joie de pouvoir vous rencontrer au terme de la Session plénière de votre Congrégation. En adressant à chacun mon salut cordial, je désire remercier en particulier le Cardinal Joseph Ratzinger pour les sentiments qu'il m'a exprimés au nom de tous et pour sa synthèse précise des multiples travaux du dicastère.

Ce rendez-vous biennal me permet de reparcourir les points saillants de votre activité et d'indiquer également l'horizon des défis qui vous engagent dans ce domaine délicat de promotion et de sauvegarde de la foi catholique, au service du Magistère du Successeur de Pierre.

Dans ce sens, le profil doctrinal qui caractérise de façon particulière votre compétence peut se définir comme proprement "pastoral" car il participe à la mission universelle du Pasteur suprême (cf. Pastor Bonus ). Une mission qui compte parmi ses priorités avant tout l'unité de la foi et de la communion de tous les croyants, une unité nécessaire pour le déroulement de la mission salvifique de l'Eglise.

Cette unité doit être continuellement redécouverte dans sa richesse et diffusée de façon opportune en affrontant les défis que présente chaque époque. Le contexte culturel actuel, marqué par un relativisme diffus et par la tentation d'un pragmatisme facile, exige plus que jamais une annonce courageuse des vérités qui sauvent l'homme et un élan évangélisateur renouvelé.

La traditio evangelii

2. La traditio evangelii constitue l'engagement principal et fondamental de l'Eglise. Chacune de ses activités doit être inséparable de l'engagement en vue d'aider chacun à rencontrer le Christ dans la foi. C'est pourquoi j'ai particulièrement à coeur que l'action évangélisatrice de toute l'Eglise ne faiblisse jamais, que ce soit face à un monde qui ne connaît pas encore le Christ ou face à tous ceux qui, bien que l'ayant connu, vivent ensuite loin de Lui.

Certes, le témoignage de la vie est la première parole par laquelle l'Evangile est annoncé, mais cette parole n'est toutefois pas suffisante "si le nom, l'enseignement, la vie, les promesses, le Règne, le mystère de Jésus de Nazareth, Fils de Dieu ne sont pas annoncés" (Evangelii nuntiandi EN 22). Cette annonce claire est nécessaire pour inciter le coeur à adhérer à la bonne nouvelle du salut. Ce faisant, on rend un immense service aux hommes qui recherchent la lumière de la vérité.

Annoncer l'Evangile

3. Certes, l'Evangile exige la libre adhésion de l'homme. Mais afin que cette adhésion puisse être exprimée, l'Evangile doit être proposé car "les multitudes ont le droit de connaître la richesse du mystère du Christ, dans lequel nous croyons que toute l'humanité peut trouver, avec une plénitude insoupçonnable, tout ce qu'elle cherche à tâtons au sujet de Dieu, de l'homme et de son destin, de la vie et de la mort, de la vérité..." (Redemptoris missio RMi 8). La pleine adhésion à la vérité catholique ne réduit pas, mais exalte la liberté humaine et la pousse vers son accomplissement, dans un amour gratuit et plein de sollicitude pour le bien de tous les hommes.

Cet amour est le sceau précieux de l'Esprit Saint qui, en tant que protagoniste de l'évangélisation (cf. Redemptoris missio RMi 30), ne cesse de pousser les coeurs à l'annonce de l'Evangile et les ouvre également à l'accueillir. C'est cet horizon de charité qui encourage cette nouvelle évangélisation, à laquelle j'ai plusieurs fois invité toute l'Eglise et à laquelle je désire l'appeler encore au début de ce troisième millénaire.

L'accueil des documents du Magistère

4. Un thème que j'ai déjà rappelé en d'autres occasions est celui de l'accueil des documents du Magistère de la part des fidèles catholiques, souvent désorientés plus qu'informés par les réactions et les interprétations immédiates des moyens de communication sociale.

En réalité, l'accueil d'un document, plus qu'un fait médiatique, doit être considéré surtout comme un événement ecclésial d'accueil du Magistère dans la communion et dans le partage plus cordial de la doctrine de l'Eglise. Il s'agit en effet d'une parole faisant autorité qui jette une lumière sur une vérité de foi ou sur certains aspects de la doctrine catholique contestés ou déformés par des courants particuliers de pensée et d'action. Et c'est précisément dans sa valeur doctrinale que réside le caractère hautement pastoral du document, dont l'accueil devient donc une occasion propice de formation, de catéchèse et d'évangélisation.

Afin que cet accueil devienne un authentique événement ecclésial, il faut prévoir des façons opportunes de transmission et de diffusion du document lui-même, qui en permettent la pleine reconnaissance avant tout de la part des Pasteurs de l'Eglise, premiers responsables de l'accueil et de la valorisation du Magistère pontifical en tant qu'enseignement qui contribue à former la conscience chrétienne des fidèles face aux défis du monde contemporain.

La loi morale naturelle

5. Un autre thème important et urgent, que je voudrais soumettre à votre attention, est celui de la loi morale naturelle. Cette loi appartient au grand patrimoine de la sagesse humaine que la Révélation, à travers sa lumière, a contribué à purifier et à développer davantage. La loi naturelle, en elle-même accessible à toute créature rationnelle, indique les normes premières et essentielles qui réglementent la vie morale. Sur la base de cette loi, on peut édifier une plate-forme de valeurs partagées, autour desquelles développer un dialogue constructif avec tous les hommes de bonne volonté et, plus généralement, avec la société séculière.

Aujourd'hui, à la suite de la crise de la métaphysique, dans de nombreux milieux, on ne reconnaît plus une vérité inscrite dans le coeur de chaque personne humaine. On assiste donc, d'une part, parmi les chrétiens, à la diffusion d'une morale à caractère fidéiste et, de l'autre, à l'absence de référence objective pour les législations, qui se basent souvent uniquement sur le consensus social, de telle sorte qu'elles rendent toujours plus difficile de parvenir à un fondement éthique commun à toute l'humanité.

Dans les Lettres encycliques Veritatis splendor et Fides et ratio, j'ai voulu offrir des éléments utiles pour redécouvrir, entre autres, l'idée de la loi morale naturelle. Malheureusement, il semble que ces enseignements n'aient pas été accueillis jusqu'à présent dans la mesure souhaitée, et cette problématique complexe mérite d'ultérieurs approfondissements. Je vous invite donc à promouvoir des initiatives opportunes afin de contribuer à un renouveau constructif de la doctrine sur la loi morale naturelle, en recherchant également des convergences avec des représentants des diverses confessions, religions et cultures.

L'importance de la formation des prêtres

6. Je désire, enfin, évoquer une question délicate et actuelle. Au cours des deux dernières années, votre Congrégation a assisté à une augmentation sensible du nombre de cas disciplinaires qui lui ont été soumis pour la compétence que le dicastère possède ratione materiae sur les delicta graviora, y compris les delicta contra mores. La réglementation canonique que votre dicastère est appelé à appliquer avec justice et équité tend à garantir aussi bien l'exercice du droit de défense de l'accusé que les exigences du bien commun. Une fois que le délit a été reconnu, il faut dans tous les cas peser soigneusement le juste principe de la proportionnalité entre la faute et la peine, ainsi que l'exigence prédominante de protéger le Peuple de Dieu.

Cela, toutefois, ne dépend pas seulement de l'application du droit pénal canonique, mais trouve sa meilleure garantie dans la formation, juste et équilibrée des futurs prêtres appelés de façon explicite à embrasser avec joie et générosité le style de vie humble, modeste et chaste qui est le fondement pratique du célibat ecclésiastique. J'invite donc votre Congrégation à collaborer avec les autres dicastères de la Curie romaine compétents pour la formation des séminaristes et du clergé, afin que l'on adopte les mesures nécessaires pour assurer que les clercs vivent de façon conforme à leur appel et à leur engagement de chasteté parfaite et perpétuelle pour le Royaume de Dieu.

7. Très chers amis, je vous remercie pour le service précieux que vous prêtez au Siège apostolique et en faveur de l'Eglise tout entière. Puisse votre travail porter les fruits que nous espérons tous. A cette fin, je vous assure d'un souvenir particulier dans la prière.

Que vous accompagne également ma Bénédiction, que je vous donne à tous de tout coeur, avec une affection reconnaissante ainsi qu'aux personnes qui vous sont chères dans le Seigneur.



MESSAGE À MGR VINCENZO PAGLIA, ÉVÊQUE DE TERNI-NARNI-AMELIA LORS DE LA CONCLUSION DE LA IV RENCONTRE INTERNATIONALE DES ÉVÊQUES ET DES PRÊTRES AMIS DE LA COMMUNAUTÉ DE SANT'EGIDIO


A mon vénéré Frère
Mgr Vincenzo PAGLIA Evêque de Terni-Narni-Amelia

1. Alors que se conclut la IV Rencontre internationale des Evêques et des prêtres amis de la Communauté de Sant'Egidio, je désire vous faire parvenir, à vous, ainsi qu'à chaque participant, mon salut cordial. Vous êtes réunis à Rome, provenant de divers pays, pour vivre ensemble des moments de réflexion et de prière dans un climat de fraternité, enrichi également par la présence de responsables d'autres Eglises et communautés ecclésiales. Vous êtes unis par votre lien à la Communauté de Sant'Egidio, association qui depuis 36 ans, apporte un service précieux d'évangélisation et de charité dans la ville de Rome et dans d'autres lieux d'Europe, d'Afrique, d'Amérique latine et d'Asie. Ses multiples activités sont particulièrement précieuses en ce moment historique, au cours duquel on ressent l'urgence d'annoncer et de témoigner de l'Evangile de la charité à tous les peuples, en surmontant les difficultés, les obstacles et les incompréhensions, aujourd'hui dramatiquement présents.

C'est pourquoi votre réflexion de ces jours-ci s'est concentrée de façon très opportune précisément sur le thème: "L'Evangile de la charité", en y reconnaissant le message d'espérance qui doit être apporté surtout aux pauvres, encore très nombreux, en dépit du bien-être général existant dans divers pays.

2. Mon vénéré prédécesseur, le bienheureux Jean XXIII, aimait dire que l'Eglise est à tous, mais en particulier aux pauvres, faisant presque écho à la Béatitude évangélique: "Heureux, vous les pauvres, car le Royaume de Dieu est à vous" (Lc 6,20). Le Royaume de Dieu appartient aux pauvres, qui, selon certains Pères, peuvent être nos avocats auprès de Dieu. Saint Grégoire le Grand écrit, par exemple, en commentant la parabole du mauvais riche et du pauvre Lazare: "Chaque jour, nous pouvons trouver Lazare, si nous le cherchons, et chaque jour nous le rencontrons, même si nous ne le cherchons pas. Les pauvres se présentent à nous également de façon inopportune, et nous adressent des requêtes, eux qui pourront intercéder pour nous au dernier jour... Demandez-vous s'il y a lieu d'opposer un refus, étant donné que ce sont nos éventuels protecteurs qui nous prient. Ne gâchez donc pas les occasions d'agir avec miséricorde" (Hom. in evangelia, 40, 10: PL 76, 1309).

Si, dans le livre de l'Ecclésiastique, nous lisons: "La prière du pauvre frappe les oreilles de Dieu, dont le jugement ne saurait tarder" (Si 21,5), l'Evangile affirme clairement qu'au Jugement dernier, le Seigneur de l'univers dira à ceux qui seront assis à sa droite: "J'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir" (Mt 25,35-36).

3. Avec une ardente prière, nous implorons la sagesse évangélique qui nous fait comprendre le lien d'amour qui lie les pauvres à Jésus et à ses disciples! En effet, le divin Maître utilise le terme de "frère" pour indiquer les disciples et les pauvres, en les embrassant presque en un unique cercle d'amour. Oui! Pour le disciple du Christ, le pauvre est un frère à accueillir et à aimer, non pas un étranger auquel consacrer, s'il le faut, seulement quelques minutes d'attention. Les pauvres sont également nos "maîtres"; ils nous font comprendre ce que nous sommes tous devant Dieu: mendiants d'amour et de salut.

Vénéré Frère, que l'amour des pauvres continue d'être le trait caractéristique de la Communauté de Sant'Egidio et de ceux qui veulent en partager l'esprit. Que chacun sache devenir le "prochain" de celui qui est dans le besoin et ressente ainsi la vérité des paroles de la Bible: "Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir" (Ac 20,35).

Tandis que je vous assure de ma prière, j'invoque sur chacun de vous la protection maternelle de Marie, et j'envoie à tous une Bénédiction apostolique particulière, que j'étends volontiers aux personnes que chacun de vous rencontre dans son ministère pastoral quotidien.

Du Vatican, le 7 février 2004.

IOANNES PAULUS II




AUX ÉVÊQUES DE LA CONFÉRENCE ÉPISCOPALE DE FRANCE EN VISITE "AD LIMINA APOSTOLORUM"

Samedi 7 février 2004


Monsieur le Cardinal, chers Frères dans l'Episcopat,

1. C'est avec joie que je vous accueille, Evêques des provinces ecclésiastiques de Lyon et de Clermont, au terme de votre Visite ad limina. Il s'agit toujours d'un moment fort de ressourcement spirituel, grâce à la prière célébrée en commun sur les tombes des Apôtres Pierre et Paul, prière qui ravive en nous la conscience de la valeur irremplaçable du témoignage chrétien, parfois jusqu'au martyre, et de l'enracinement apostolique de notre foi.

C'est aussi un temps de partage fraternel et de travail, permettant de fortifier notre sens de l'Eglise, grâce aux rencontres avec le Successeur de Pierre, garant de la communion ecclésiale, et avec les différents Dicastères. Je souhaite particulièrement la bienvenue aux nouveaux évêques, nombreux dans votre groupe, et je remercie chaleureusement Monsieur le Cardinal Philippe Barbarin, Archevêque de Lyon et Primat des Gaules, qui vient, en votre nom, de me présenter vos deux régions et quelques-unes de vos préoccupations pastorales. Vous évoquez une situation souvent difficile, due au manque de pasteurs et à la sécularisation des mentalités, alors que vos diocèses s'efforcent avec courage de préparer l'avenir.

2. Je souhaite aujourd'hui m'arrêter avec vous sur la vie de l'Eglise diocésaine. Depuis la dernière Visite ad limina des Evêques de France en 1997, beaucoup de diocèses ont entrepris une réflexion importante sur la vie et le rôle des paroisses, rendue nécessaire à cause de l'évolution démographique et de l'urbanisation grandissante, mais aussi en raison de la diminution du nombre des prêtres, qui se fera encore plus sentir dans les années à venir.

Dans bien des diocèses, ce travail s'est réalisé dans le cadre d'un synode diocésain, dans d'autres, on a entrepris ce qu'on a appelé une "démarche synodale", essayant dans tous les cas d'impliquer largement les pasteurs et les fidèles, pour évaluer ensemble ce que représente la paroisse dans la vie de l'Eglise et quel doit être son avenir. Le plus souvent, l'Evêque a décidé ensuite de mettre en oeuvre une réorganisation pastorale de tout le diocèse, soit en créant de nouvelles paroisses, moins nombreuses et mieux adaptées, soit en regroupant les paroisses existantes dans des ensembles plus cohérents, afin de mieux servir les besoins de l'évangélisation.

3. Loin de se limiter à une simple réforme administrative et à un nouveau découpage des limites paroissiales, cette réflexion pastorale a permis de faire un véritable travail de formation permanente et de catéchèse avec les fidèles, leur permettant de s'approprier de manière plus consciente les richesses de ce qui constitue la vie d'une paroisse, à savoir les trois grandes missions de l'Eglise: la mission prophétique, caractérisée par la charge d'annoncer à tous les hommes la Bonne Nouvelle du salut, mission confiée à l'Eglise par le Seigneur lui-même; la mission sacerdotale, qui consiste à participer à l'unique Sacerdoce du Christ en célébrant les mystères divins; la mission royale enfin, qui s'exprime dans le service envers tous, à la manière du Seigneur Jésus.

Ainsi les fidèles ont pu évaluer ensemble la manière dont la paroisse s'acquittait concrètement de ses tâches, tout en apprenant à les relier entre elles et en comprenant mieux ce qui en fait l'unité. Il est en effet essentiel pour les fidèles de bien saisir que la catéchèse des enfants, la vie de prière, le service des malades, ne sont pas des activités les unes à côté des autres, confiées à des "spécialistes" ou à des bénévoles, mais qu'elles correspondent à des missions fondamentales de la vie chrétienne et qu'elles sont par conséquent le bien de tous, comme l'a si justement exprimé saint Paul en appliquant à l'Eglise la comparaison du corps (cf. 1Co 12,12-28). Toute communauté ecclésiale, et particulièrement la paroisse, qui est la cellule de base de la vie de l'Eglise diocésaine, doit annoncer l'Evangile, célébrer le culte qui revient à Dieu et servir à la manière du Christ.

Il importe également de veiller à ce que la communauté paroissiale exprime la diversité des membres qui la composent et la variété de leurs charismes, et qu'elle s'ouvre à la vie des associations ou des mouvements. Elle sera alors une expression vivante de la communion ecclésiale, qui met les biens de chacun au service de tous (cf. Ac 4,32) et qui ne se ferme jamais sur elle-même. Ainsi les fidèles auront le souci de la communion dans la paroisse et se sentiront membres tant du diocèse que de l'Eglise tout entière (cf. CIC 529,2).

4. Cette prise de conscience de l'identité véritable de la paroisse, qui n'est pas seulement un territoire géographique ou une subdivision administrative, mais bien la communauté ecclésiale fondamentale, s'est accompagnée également pour les fidèles d'une redécouverte de l'identité propre du diocèse. Lui non plus n'est pas seulement une circonscription administrative, il est d'abord la manifestation d'une réalité ecclésiale: l'Eglise diocésaine, "portion du Peuple de Dieu, confiée à un évêque pour qu'avec l'aide de son presbyterium, il en soit le pasteur" (cf. Christus Dominus CD 11). Le diocèse est donc une entité vivante, une réalité humaine et spirituelle, famille de communautés que sont les paroisses et les autres réalités ecclésiales présentes sur le territoire.

Il me plaît de souligner l'importance de cette redécouverte de l'Eglise dans sa véritable nature: elle n'est ni une administration ni une entreprise, elle est d'abord une réalité spirituelle, faite d'hommes et de femmes appelés par la grâce de Dieu à devenir fils et filles de Dieu, et entrés dans une fraternité nouvelle par le Baptême qui les a incorporés au Christ.

5. La redécouverte de la nature sacramentelle de l'Eglise, qui est aussi "communion missionnaire" (Christifideles laici CL 32), doit donc s'exprimer dans une nouvelle dynamique toute orientée vers l'évangélisation. Vos diocèses l'ont bien compris, en choisissant pour objet de leur réflexion synodale une perspective à visée missionnaire, comme la réorganisation pastorale du diocèse, l'évangélisation des jeunes ou la pastorale des sacrements. La mobilisation des énergies de tous sur un tel objectif permet de dégager des priorités pastorales concrètes, qui sont ensuite mises en oeuvre plus facilement sur le terrain par tous les acteurs pastoraux. De même, le fait de travailler longuement ensemble, prêtres et laïcs, sur une question aussi décisive que l'avenir de la communauté chrétienne permet de se découvrir en profondeur, d'apprécier les implications et les rôles spécifiques des uns et des autres dans la vie de l'Eglise, et de mieux percevoir la communion ecclésiale qui met en valeur l'estime et la complémentarité des différences ainsi que le service commun du Christ et de nos frères dans une même foi.

Avec vous, je me réjouis des rassemblements diocésains que vous avez pu réaliser, notamment les rassemblements de jeunes auxquels vous portez, avec toute l'Eglise diocésaine, une attention particulière. Ils permettent de mieux percevoir le sens de l'Eglise-communion, puisque ce sont des personnes venues de différents groupes, de différents lieux, de différentes sensibilités, qui sont appelées à se rencontrer pour faire route ensemble, comme le dit précisément l'étymologie du mot synode. J'appelle de mes voeux une unité et une cohérence toujours plus intenses autour des Pasteurs chargés de conduire le troupeau. A ce propos, je sais que vous veillez à accueillir les groupes et les prêtres de sensibilités plus traditionnelles, et il est sans doute possible d'aller encore plus loin en ce sens. Il revient aussi aux membres de ces communautés plus traditionnelles de s'ouvrir aux autres réalités et sensibilités des Eglises locales, pour prendre une part toujours plus active à la vie diocésaine, selon l'enseignement du Concile Vatican II. Comme tous leurs frères prêtres, les prêtres de ces communautés ont un rôle pastoral spécifique à jouer auprès des fidèles, en manifestant concrètement leur communion filiale avec l'Evêque, et ainsi avec l'Eglise universelle, et en se rendant disponibles aux appels pour la mission.

Pour être fidèle au sens de la mission, qui est une nécessité vitale pour l'Eglise et l'expression de "son identité la  plus  profonde"  (cf. Paul VI, Evangelii nuntiandi EN 14), on ne peut bien sûr se contenter de remodeler les outils de nos Eglises par une simple adaptation de la dimension territoriale des paroisses. Il convient également de s'ouvrir à d'autres dimensions, en prêtant la plus grande attention aux phénomènes sociaux nouveaux et à tous les "aréopages modernes" (Redemptoris missio RMi 37). Pour mieux y parvenir, certains diocèses ont décidé d'associer leurs forces apostoliques, en mettant au service des diocèses les plus démunis des prêtres disponibles pour la mission. Je salue cette initiative et je souhaite qu'elle puisse être reprise ailleurs, éventuellement sous d'autres formes, et peut-être dans le cadre des nouvelles provinces, là où les disparités de moyens sont importantes et risquent de pénaliser certains diocèses. Puissent tous les prêtres auxquels des demandes semblables sont faites se rendre disponibles!

6. Dans vos rapports, vous manifestez l'importance que vous donnez au fait que la liturgie soit célébrée solennellement dans l'Eglise cathédrale, autour de l'Evêque et de ses prêtres, et avec un grand concours de fidèles, à plusieurs occasions au cours de l'année, comme lors de la Messe chrismale ou au moment des Ordinations. La liturgie devient ainsi cette "principale manifestation de l'Eglise" (cf. Sacrosanctum Concilium SC 41), où tout le peuple de Dieu se rassemble dans le lieu qui représente la communion visible de l'Eglise diocésaine et où il prend conscience de manière plus profonde de son identité, en retrouvant sa source sacramentelle qui est le Christ Seigneur, Verbe fait chair, dont l'Esprit agit par le ministère des pasteurs, en premier lieu de l'Evêque. Le corps ecclésial manifeste ainsi la diversité de ses membres, en même temps que les liens qu'ils ont entre eux, et chacun avec l'Evêque, serviteur de la communion entre tous.

L'assurance que la vie chrétienne s'enracine dans le mystère eucharistique, "source et sommet de la vie de l'Eglise", selon la belle expression des Pères conciliaires (cf. ibid, SC 10), amène de plus en plus de fidèles à s'engager activement auprès des ministres ordonnés dans la préparation et la célébration de l'action liturgique, pour mettre en valeur la beauté du culte chrétien, qui est ordonné "à la gloire de Dieu et au salut du monde", comme l'exprime la liturgie de la Messe.

7. Servir à la manière du Christ est la mission royale de tout baptisé et de toute communauté ecclésiale, que le diocèse se doit donc de manifester concrètement. D'une certaine manière, le ministère des diacres permanents honore cet engagement. En effet, beaucoup d'entre eux reçoivent une mission en relation avec l'exercice de la charité, dans la prise en charge des aumôneries du monde de la santé ou du monde carcéral, ou au service d'institutions caritatives. Ce sont cependant les fidèles laïcs qui sont les premiers acteurs de cette mission ecclésiale de service, dans le témoignage qu'ils rendent quotidiennement à l'Evangile, par leur vie de travail et dans leurs engagements divers au coeur du monde. A travers les réalités de la vie politique et sociale, dans les multiples domaines de l'activité économique et dans l'action culturelle, ils oeuvrent dans la société afin de promouvoir des relations entre les hommes qui respectent et honorent la dignité de chaque personne dans toutes ses dimensions. Ils manifestent également leur sens de la justice et de la solidarité vis-à-vis des moins favorisés, à la fois sur les plans local, national et international, notamment par le soutien des oeuvres missionnaires. Les catholiques de France ont aussi une longue tradition missionnaire.

Malgré les pauvretés actuelles, qu'ils n'oublient pas les contrées dans lesquelles leurs devanciers ont porté l'Evangile! S'engager pour la mission à l'extérieur, loin d'appauvrir la paroisse ou le diocèse, leur donnera en retour une nouvelle force, liée au partage des dons.

8. Au terme de notre rencontre où j'ai évoqué devant vous des réalités qui constituent votre labeur quotidien et qui nourrissent votre prière de pasteurs, je ne puis oublier l'ensemble de vos collaborateurs. Je pense d'abord aux vicaires généraux, plus directement liés à l'exercice de votre ministère, qui sillonnent chaque jour les routes des diocèses pour aller à la rencontre des paroisses, de leurs pasteurs et de leurs fidèles, ainsi qu'aux vicaires épiscopaux qui travaillent également à rendre l'action pastorale de l'Evêque plus proche de tous. Je pense aussi aux personnes qui travaillent à la Curie diocésaine, au service de la communauté du diocèse, pour aider à la gestion de son patrimoine, pour améliorer l'exercice de la solidarité par un partage plus juste et plus efficace des ressources, ou encore pour instruire les affaires de justice. Bien des diocèses ont ouvert récemment une "Maison diocésaine", où sont regroupés mouvements et services, pour une meilleure collaboration entre eux, mais aussi pour permettre la simple rencontre des personnes, comme le font aussi les moyens de communication sociale que sont les radios et la presse diocésaines. A travers vous, chers Frères Evêques, je veux encourager toutes les personnes qui travaillent dans ces institutions diocésaines et qui accomplissent ainsi un service d'Eglise dont la dimension missionnaire n'échappe à personne. Qu'elles en soient vivement remerciées!

En rentrant dans vos diocèses pour reprendre avec courage et force spirituelle le service de la mission que le Seigneur vous a confiée, ayez à coeur de témoigner à tous les baptisés le soutien et les encouragements du Pape! Puissent tous les fidèles avoir le souci de participer pleinement à la vie du diocèse et de fortifier ainsi les liens de la communion entre eux, sans oublier de s'ouvrir aux autres Eglises et de nourrir toujours leur attachement à l'Eglise universelle, en priant aussi pour le Pape et pour l'accomplissement de son ministère!

Successeur de Pierre, j'ai reçu la mission particulière d'affermir mes frères dans la foi (cf. Lc 22,32) et de servir la communion entre tous les Evêques et entre tous les fidèles. Heureux d'exercer une fois de plus pour vous ce ministère qui est le mien, en vous confiant à l'intercession maternelle de la Bienheureuse Vierge Marie, je vous accorde de grand coeur, ainsi qu'à tous vos fidèles, une affectueuse Bénédiction apostolique.



Discours 2004 - Vendredi 30 janvier 2004